Libourne sous tension : lutte face à la délinquance juvénile
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00:00 Habitués des opérations coup de poing, Thierry et ses collègues patrouillent toutes les nuits dans le centre-ville.
00:05 Et le samedi soir, ils ont fort à faire.
00:08 - Les bars sont bondés, les boîtes de nuit vont être pleines.
00:13 Et puis, comme à chaque fois, il peut y avoir des troubles à l'ordre public, donc on est là...
00:18 On montre notre présence aux alentours des établissements de nuit pour éviter tout problème.
00:25 Faute de distraction suffisante, comme à Bordeaux, ici, les jeunes sont souvent désœuvrés.
00:32 L'alcool aidant, certains finissent par provoquer les gendarmes.
00:36 Ce soir, ils viennent d'être appelés pour un groupe un peu excité.
00:40 - Qu'est-ce qui se passe ? - Y a rien de souci, y a pas de souci.
00:42 - Y a jamais rien.
00:44 Pour Thierry, le plus important, c'est d'éviter que la situation ne dégénère.
00:48 - Allez !
00:50 - Voilà, ça y est, c'est le grand délire.
00:54 La discussion est impossible, alors ils préfèrent quitter les lieux.
00:57 - C'est les rois de la nuit, là.
01:00 C'est très difficile à gérer lorsqu'on est 4 ou 5
01:03 et qu'en face, on a une douzaine de personnes comme là, donc relativement excitées.
01:09 Et puis, pour certains, dont 2 ou 3 que j'ai reconnus,
01:14 qui sont sous le coup d'une peine de prison ferme à effectuer
01:19 pour des violences sur force de l'ordre, quoi.
01:22 Thierry ne le sait pas encore, mais quelques heures plus tard,
01:27 il va à nouveau avoir affaire à cette bande de jeunes.
01:30 Alerté par la plus grosse discothèque de la ville qui vient de les refouler,
01:35 le gendarme retombe sur ses vieilles connaissances.
01:38 Cette fois, pas question de rebrousser chemin,
01:40 les hommes du PSIG font face, taser et matraquent à la main.
01:45 La confrontation dure de longues minutes.
01:50 Et finalement, tourne en faveur du peloton d'intervention.
01:54 La petite bande bat en retraite, mais Thierry sait qu'il faut rester vigilant.
02:00 - On y reste sur le secteur, on les entend.
02:02 Ils vont rester tout le restant de la nuit autour.
02:05 Et puis, voilà, on craint des troubles à l'ordre public,
02:08 mais on va rester là et on va attendre.
02:11 À Libourne, si les gendarmes ont fort affaire avec les jeunes,
02:14 c'est qu'il y en a aussi beaucoup qui plongent dans la délinquance.
02:19 Dans l'affaire du trafic de drogue au lycée de la ville,
02:22 les gendarmes s'apprêtent à lancer une nouvelle opération.
02:26 Ce matin, pour boucler leur enquête,
02:28 Pierrick et le peloton d'intervention doivent arrêter le producteur de drogue,
02:32 celui qui fournit le réseau.
02:34 - On est là, on va s'arrêter.
02:38 - Les gendarmes veulent perquisitionner le domicile du cultivateur
02:41 et c'est l'adjudante Vanessa qui va mener l'opération.
02:45 - Objectif étant de taper à 7h au 40.
02:48 Le domicile du trafiquant ne se trouve qu'à quelques kilomètres de là,
02:52 en race campagne.
02:54 Arrivé sur place, les gendarmes doivent se rendre à l'évidence.
02:59 L'homme n'est pas là.
03:01 Parti travailler, c'est sa compagne qui leur ouvre la porte.
03:05 Pendant plus d'une heure,
03:07 les enquêteurs fouillent son mobilhome de fond en comble.
03:10 Mais la pêche est maigre.
03:12 Il ne déniche qu'un seul bigon d'engrais.
03:15 En revanche, c'est celui qu'utilisent habituellement
03:18 les cultivateurs de cannabis.
03:20 - C'est l'engrais pour la floraison des plaines de cannabis.
03:24 Les enquêteurs vont avoir plus de chance
03:27 en perquisitionnant cette grange située en face du mobilhome.
03:31 - Alors, qu'est-ce qu'on a ?
03:33 Un ventilo, un extracteur.
03:35 Un équipement apparemment rudimentaire.
03:38 - Une lumière.
03:40 Mais qui aurait permis de récolter 2,5 kg de drogue en quelques mois.
03:45 L'homme venait d'ailleurs de lancer une nouvelle production.
03:49 Interpellé par une autre équipe sur son lieu de travail,
03:58 le producteur a été conduit à la gendarmerie pour être auditionné.
04:02 Pendant ce temps, la drogue récupérée durant la perquisition est pesée.
04:06 - 206,5 kg.
04:08 L'homme, âgé de 26 ans, est interrogé par les enquêteurs, Didier et Mathieu.
04:13 Ils veulent déterminer l'ampleur du trafic.
04:16 - Et la quantité, il se base...
04:20 Enfin, on arrive à beaucoup plus que 800 g.
04:23 En réalité, il s'agit d'une entreprise familiale.
04:26 Son demi-frère, âgé de 17 ans à peine, ainsi que son beau-frère,
04:30 tous les 2 lycéens, faisaient office de rabatteurs auprès de leurs camarades.
04:34 Voilà pourquoi il se trouve également en garde à vue.
04:37 Et ce qui intéresse les enquêteurs, c'est de découvrir le rôle exact de chacun.
04:43 - Est-ce que c'est lui qui t'a proposé de revendre ou est-ce que c'est...
04:46 C'est venu de qui ? C'est à l'initiative de qui, en fait ?
04:49 - Tu l'as pas pensé le préserver un peu, même ?
04:54 - D'après le code pénal, c'est une circonstance aggravante pour le producteur.
05:06 Et l'homme tente de minimiser son trafic.
05:09 - Sur ça, qu'est-ce que vous avez à dire ?
05:12 - Faut essayer d'être un peu plus précis.
05:14 - Selon vous, il a peut-être mal compris.
05:20 - Combien est-ce que vous avez récupéré d'argent ?
05:23 Le profit généré, vous l'estimez à combien, vous ?
05:26 - 100 euros, 1 000 euros, 10 000 euros ?
05:28 - Combien ? - Dans les 1 000 euros.
05:30 - Dans les 1 000 euros ? Vous vous rendez compte, ça tient pas la route.
05:33 Vous savez que vous risquez 10 ans pour ça, quand même.
05:35 - Je vous garantis que vous allez pas me faire un truc.
05:37 - Vous risquez 10 ans pour ça, quand même.
05:39 Malgré l'amateurisme de son business illégal,
05:44 il risque gros et sera présenté en comparution immédiate au tribunal de Libourne.
05:49 Ses complices mineurs, eux, ressortiront libres de la gendarmerie.
05:53 Le lendemain, le producteur retrouve son camarade de trafic
05:59 pour l'audience devant le juge.
06:01 Production et vente de cannabis, tous 2 en cours de la prison ferme.
06:06 Mais ils ne s'attendent pas à la peine qui va leur être infligée.
06:09 18 mois fermes pour le dealer et 6 mois pour le producteur.
06:15 La justice a décidé de faire un exemple.
06:18 La lourdeur de la condamnation surprend même Christelle et Pierrick,
06:22 venus assister à l'audience.
06:24 - C'est vrai que c'est...
06:28 Quand les gens sont pris, moi, aux délinquants, c'est surprenant,
06:32 de se retrouver incarcéré à l'issue d'une audience en comparution immédiate.
06:35 Parce que même si les gens banalisent ça,
06:38 on s'aperçoit que c'est pris très au sérieux par les juridictions.
06:44 Et il y a de la preuve, quoi.
06:46 Tous les ans, ce sont 500 affaires de drogue
06:49 qui sont traitées par les gendarmes dans la région de Libourne.
06:52 pour nous.
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