Ugo Mola : "J'ai la chance d'entraîneur une génération incroyable"

Sud Radio

Entretien avec Ugo Mola, manager de l'ASM Clermont.  La victoire en 1/2 finale de Champions Cup contre les Harlequins au Stadium, la projection vers la finale contre le Leinster : on est revenu avec le manager toulousain sur la quête rouge et noire d'une sixième étoile continentale.  Extrait d'Au Coeur de la Mêlée : Le Mag. Présenté par François Trillo, avec nos deux consultants Philippe Spanghero et Yoann Huget.  --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ———————————————————————  ##NOEPISODE##

Transcript

00:00 On accueille sur l'antenne de Sud Radio Hugo Mola, l'entraîneur, le manager de Toulouse qui est avec nous.

00:05 Et on est très heureux qu'il nous fasse cet honneur invité exceptionnel de Sud Radio de Hockeur de la Mêlée.

00:10 Salut Hugo !

00:11 Bonsoir !

00:13 Merci d'être avec nous.

00:14 Johan, je ne te présente pas, Hugo.

00:16 Bon, salut Hugo !

00:18 Visiteur sur projet, Johan.

00:20 Merci beaucoup !

00:21 Et Philippe, bien sûr, qui est avec nous, Philippe Spanguero.

00:25 Question pour commencer. Est-ce que tu as eu le temps de savourer cette demi-finale ?

00:31 Parce qu'on sait quand on est entraîneur, on rebondit toujours sur le match d'après.

00:36 Est-ce que là, quand même, vu la qualité du match, vu le score, vu que c'est la huitième finale de l'histoire du club,

00:43 est-ce que tu as eu le temps de savourer ? Est-ce que tu as pris le temps surtout de savourer, Hugo ?

00:48 Pris le temps, oui. C'est une journée un peu plus cool où seule la récup' était au programme pour l'ensemble des joueurs.

00:56 Et puis nous, concernant le staff, on a pris le temps de regarder le match tranquillement,

01:01 mais sans trop d'exigences aujourd'hui.

01:04 C'était plus pour replanifier un peu la semaine et organiser ce qu'il devait être pour recevoir ce week-end dimanche soir

01:12 le leader du championnat, parce que ça ne s'arrête quand même pas trop,

01:16 le leader du championnat, le staff en clé.

01:19 Pour rien vous cacher, on est déjà sur la suite et sur les événements qui vont arriver dans ces prochaines semaines,

01:25 mais qui sont au final quand même des chouettes événements à vivre.

01:29 Yoann ?

01:31 Oui, des beaux événements. Juste, comment tu fais pour basculer comme ça ?

01:36 Trois semaines, c'est long, tout le monde a envie de jouer, tu vas redistribuer les cartes sur ces trois semaines

01:43 ou mettre au repos, au fur et à mesure, le groupe qui est censé jouer la finale ?

01:48 Tu n'es pas totalement étranger de notre mode de fonctionnement.

01:54 Évidemment, il y a un match pour recevoir le leader du championnat, donc on a tout intérêt malgré tout

02:00 pour espérer une qualification dans un premier temps et pourquoi pas un bon positionnement en fin de championnat

02:05 pour s'éliter à un match de plus au cas où on finirait dans les deux premiers de jouer le coup à fond.

02:11 Donc évidemment qu'on va exposer nombreux des joueurs qui étaient sur le groupe ce week-end.

02:18 Après, la bonne nouvelle, c'est que la période au Doublon a permis à pas mal de jeunes joueurs et d'autres d'émerger

02:26 et de nous montrer qu'ils pouvaient postuler régulièrement, notamment sur des matchs qui comptent.

02:30 Donc on va essayer de mixer un peu tout ça pour essayer d'être performant sur les deux rencontres de championnat

02:37 qui viennent avant ce final de Champions Cup.

02:41 Évidemment qu'il y a quelques postes où nous sommes quand même en flux tendu, voire très tendu,

02:46 même s'il y a d'autres où on a un peu plus de choix.

02:49 Donc il faudra qu'on gère évidemment la fraîcheur des uns et des autres, aussi eu égard à leur temps de jeu, à leur exposition.

02:56 J'ai quelques plafonds qui ont complètement explosé en termes de temps de jeu pour certains depuis la Coupe du Monde,

03:03 le tournoi et les différentes compétitions. Donc j'ai des garçons qui vont falloir que je protège un petit peu.

03:07 Philippe.

03:09 Salut Hugo, j'ai une question qui ne concerne pas directement l'actualité, mais à titre personnel,

03:16 même si c'est toujours difficile en rugby de parler de soi.

03:19 Quand tu te retournes un peu sur ces presque 10 ans au Stade Toulousain,

03:24 qu'est-ce qui te rend le plus fier ? Parce que c'est vrai que le temps passe vite.

03:27 On oublie un peu cette période durant laquelle tu es arrivé, qui était une période de reconstruction du Stade Toulousain,

03:33 avec un effectif un peu vieillissant, des joueurs à changer,

03:37 un vestiaire pas forcément facile à mener quand tu es arrivé.

03:42 Après presque 10 ans, quand tu te retournes à 27 finales,

03:46 qu'est-ce qui te rend le plus fier dans ton parcours à toi au Stade Toulousain ?

03:49 Je ne sais pas si je nourris de la fierté ou quoi que ce soit.

03:55 Ce qui est sûr, c'est que je ne voulais pas être trop en décalage avec ce qui avait été fait avant.

04:01 Donc s'il y a une chose sur laquelle on peut aujourd'hui se retourner un petit peu,

04:06 parce que si tu te retournes trop longtemps, t'as vite fait de te faire dépasser,

04:09 c'est d'avoir sur les 10 dernières demi-finales possibles à jouer par le Stade Toulousain,

04:16 on les a jouées depuis 2018-2019.

04:19 Donc c'est ça qui est intéressant, c'est que quand tu es capable de jouer les premiers rôles,

04:23 tu finis de temps en temps par gagner un petit coup d'oeuvre.

04:25 Donc ce qu'on veut, c'est garder le Stade Toulousain en haut.

04:29 Et je pense que pour le moment, c'est le cas.

04:31 Cette génération, je l'ai dit en conférence de presse avant le match,

04:34 elle a marqué son temps de manière assez évidente.

04:38 Mais pour marquer vraiment l'histoire du Stade Toulousain, il faut qu'elle gagne encore et encore.

04:42 Donc moi, j'ai quand même de la chance de pouvoir entraîner une génération incroyable.

04:48 Le staff avec lequel je bosse au quotidien, encore aujourd'hui.

04:54 On a joué hier et j'avais tout le monde au boulot ce matin.

04:57 Et je n'ai pas besoin de les appeler, je n'ai pas besoin de leur courir après.

05:00 J'ai la chance de bosser avec des mecs incroyables.

05:02 Donc ma fierté, elle est plus sur l'harmonie et d'être en phase avec l'ensemble du club à tous les étages,

05:10 plus que de mon point de vue perso, de me remplir l'armoire à trophées,

05:14 même si on est tous compétiteurs et qu'on a envie évidemment de se la garnir grandement.

05:21 En tous les cas, il fallait le reconstruire parce que comme tu le dis,

05:25 à partir de 2018, il y a vraiment cette période de fourri.

05:28 Mais il y a eu cette période de reconstruction avec un vestiaire à renouveler,

05:32 avec des moyens financiers qui étaient limités.

05:34 C'était quand même un pari qui n'était pas gagné d'avance.

05:38 L'aspect financier, souvent, évidemment quand le club marche avec une économie basée sur la réussite sportive,

05:47 évidemment le club a été en danger.

05:50 Vous le savez tous, Johan a connu ces périodes, a connu ce vestiaire compliqué,

05:55 a connu aussi ce passage de joueur international confirmé et de joueur qui a fini sa carrière avec nous.

06:03 Il a vu comment on a fonctionné et il fait partie de ces personnes aussi qui m'ont permis,

06:10 quand je dis moi personnellement, mais aussi le poste que j'occupe et le staff que je représente,

06:15 qui nous ont permis d'évoluer, de continuer à grandir,

06:19 de continuer à nourrir les joueurs et de nourrir cette génération.

06:22 Moi, je n'en serais jamais assez reconnaissant, mais les Johan Huguet, les Florian Pritz, les Greg Lambollet,

06:28 ce sont des gars sur lesquels, au final, ça a été dur.

06:34 C'est peut-être avec ceux-là que j'ai construit et qui m'ont permis de construire la suite.

06:39 Johan, c'est quand même sympa ce qu'il vient de dire Hugo, parce que tu ne rougis pas.

06:45 Moi, j'aurais rougi à ta place.

06:47 Oui, bien sûr, on rougit tous.

06:49 Et rougi qu'au complément des dames.

06:51 Non, parce qu'on a connu des périodes vraiment difficiles.

06:58 Je suis très content pour Hugo parce que ça fonctionne,

07:01 mais la période de 2-3 ans qu'on a connue n'était pas évidente,

07:04 parce qu'on a quand même le maillot du Stade Toulousain qui est parfois dur à porter

07:08 et que les gens ne comprennent pas qu'on ne puisse pas gagner pendant 5 ans à Toulouse.

07:12 C'est difficile.

07:14 Là, ça me fait rire parce que les gens, depuis 2021, n'ont pas gagné la Coupe d'Europe.

07:18 Vous vous rendez compte ? C'est incroyable.

07:20 Tout le monde disait ça pendant le match.

07:22 Je me disais, mais attendez, on vit dans un monde de fous.

07:24 Donc, voilà, l'honneur à Hugo, parce qu'il a vraiment fait quelque chose d'extraordinaire.

07:29 Il a su s'adapter à cette nouvelle génération qui n'était pas évidente dans un premier temps.

07:33 Et si on revient un peu sur le match, là on s'égare un peu,

07:39 je crois que c'est la première fois en Coupe d'Europe où vous vous menez très tôt, très bien,

07:43 comme ça, sur la première mi-temps.

07:45 On sait que les consignes, pour avoir un peu été dans le groupe,

07:49 je sais que tu as dû mettre vraiment le curseur sur la vigilance du retour de vestiaire,

07:53 mais on a senti l'équipe moins maîtriser le sujet.

07:57 Je pense à cette touche d'Antoine qui ne trouve pas et qui a laissé derrière.

08:01 Il y a eu quelques petites scories.

08:03 Comment tu peux nous expliquer ça, nous qui étions derrière la télé ?

08:07 Non, mais tu le sais trop bien, encore une fois, pour y repasser il n'y a pas si longtemps.

08:11 En fait, la Coupe d'Europe exacerbe les temps faibles des équipes.

08:15 Nous, on a connu un réel temps faible de la 40e à la 60e,

08:21 et il y a des moments forts, notamment le contest de Dorian Aldegri à 10 mètres de notre ligne,

08:25 qui à la 57e ou 58e minute nous sort d'un mauvais pas,

08:31 parce qu'à ce moment-là, on est à moins d'une marque d'avance,

08:35 et ça peut être terrible.

08:37 Et c'est vrai que la mi-temps, je pense qu'on a confondu un petit peu occupation, gestion,

08:43 et on n'a plus tenu le ballon.

08:45 Et nous, autant, je pense qu'on est capable de faire des choses intéressantes quand on possède ce fameux ballon,

08:52 mais quand on s'en sépare trop vite et pas forcément toujours de manière à droite,

08:56 on rebelle et on se met en danger.

08:59 Donc, face à cette équipe qui honnêtement est incroyable, il y a quand même une génération qu'il va falloir surveiller,

09:06 parce qu'il y a beaucoup de jeunes joueurs, si ce n'est Danny Kerr et Joe Marler,

09:10 mais O'Harlow-Quint, c'est une très jeune génération,

09:12 et au regard de ce qu'ils font en championnat et des équipes qui sont capables de bouger, de secouer,

09:17 il va y avoir une génération anglaise qui va quand même piquer dans quelque temps.

09:21 Donc, je crois qu'on a battu un adversaire compliqué dans une demi-finale très ouverte,

09:27 un peu trop ouverte à mon goût, notamment en deuxième mi-temps.

09:30 Mais voilà, on a quand même su marquer, on a quand même su tenir notre score,

09:35 et puis surtout, chose qui nous est arrivée, notamment contre le Leinster,

09:38 on a bénéficié de ce carton jaune en les punissant quasiment dans la seconde qui suivait.

09:42 Donc le problème n'était pas physique ?

09:44 Il y en a un petit peu, je pense quand même que le retour de mi-temps, la chaleur dans ce déplacement,

09:49 nous on n'est peut-être pas aussi massif que certaines équipes,

09:53 mais on a quand même une densité qui fait qu'en portant le ballon, parfois on s'épuise,

09:59 et puis encore une fois, le 1 ou 2-3 jeux au pied n'est pas très pertinent,

10:03 qui nous oblige à beaucoup nous déplacer, et qui nous mettent peut-être à ce moment-là un peu dans le rouge.

10:07 Physiquement, et donc on se retrouve à courir après les Harlequin,

10:11 qui techniquement, sur la vitesse de leur rugby, sont quand même assez impressionnants.

10:16 C'était incroyable.

10:17 Hugo, tu disais après le match, on a voulu plus gérer que jouer, on ne sait pas faire,

10:20 est-ce que ça veut dire qu'en finale, il faudra jouer face au Leinster ?

10:23 En tout cas, il faudra, lors de tes possessions, être en mesure de pouvoir marquer,

10:28 parce que quand eux l'ont, le ballon, autant vous dire que tu peux courir après,

10:35 pendant de longs moments et de longues séquences.

10:38 Je crois que sur le match, le truc qui est assez hallucinant, sur le match contre Northampton,

10:44 c'est qu'ils ont fait quasiment 250 passes et presque 40 coups de pied.

10:48 C'est pour vous dire que l'un ne limite pas l'autre,

10:51 et que dans tous les cas, quand ils décident d'attaquer, c'est des longues séances,

10:55 et des longues séquences.

10:58 Donc à nous deux de nous préparer à ça.

11:01 Ce que je sais, c'est que je ne sais rien, et que les fois où on les a joués,

11:07 on a préparé les choses d'une certaine manière, et que ça n'a pas fonctionné.

11:10 Donc à nous de trouver la nouvelle formule qui, je l'espère, nous permettra de battre ce super équipe.

11:15 Le 25 mai à Londres, bien sûr on le suivra sur Sud Radio, ça sera un événement.

11:21 On va te remercier Hugo d'avoir été avec nous.

11:24 C'est un jour de repos pour toi, et on te fait travailler bien tard.

11:28 Merci en tout cas Hugo Mollay, bravo pour cette qualification.

11:31 En route pour le sixième titre des Rouges et Noirs en Champions Cup.

11:36 On va bien sûr continuer cette émission à forte consonance toulousaine,

11:41 et d'ailleurs pour l'occasion, cadeau avec la collection complète de la quadrilogie

11:46 des Gueules du Rugby 2023.

11:49 Joueurs qui sont pris en photo, et également dont l'histoire est contée.

11:53 C'est une offre bien sûr qui est limitée avec un ballon Gilbert et du Stade Toulousain.

12:00 Bref, vous avez quand même un cadeau qui mérite d'appeler le 0826-300-300.

12:06 Attention, surtout un lendemain de qualification pour la finale de la Champions Cup.

12:10 Allez, on se retrouve dans un instant encore pour parler de Toulouse avec vous,

12:13 les auditeurs qui jouaient au jeu et qui avaient envie de partager,

12:16 de prolonger ces bons moments qu'on a vécu hier au Stadium et sur Sud Radio.

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