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Vendredi 3 mai 2024, SMART SPORTS reçoit Michael Tapiro (Fondateur, Sports Management School) et Frank Tapiro (consultant créatif)

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00:00Ticketing, salaire, primes des joueurs, sponsoring, chiffre d'affaires, cette semaine la DNCG
00:09a publié son rapport annuel sur les comptes des clubs de Ligue 1 et Ligue 2.
00:12Michael, les chiffres clés ?
00:13Alors les chiffres clés, d'accord, le premier déjà c'est la foultitude de chiffres qui
00:18nous assomment et qui nous empêchent de voir justement les chiffres clés parce que de
00:22chiffres clés il n'y en a pas tellement, dire peut-être simplement que l'état actuel
00:28de la Ligue de Football Professionnel va très mal, c'est la septième année où le résultat
00:32net est négatif, alors c'est vrai que par rapport au l'an dernier on passe de moins
00:37582 millions à moins 273, il y a une progression, mais cette progression, et là on le voit
00:42souvent parce que c'est caché, par rapport à un afflux extérieur, c'est la présence
00:47du fonds luxembourgeois CVC qui a injecté de l'argent et cette injection fait qu'il
00:53y a un distinguo.
00:54Sinon ce qui est assez fascinant c'est que le reste des éléments clés, ticketing,
00:59sponsoring et transfert, sont assez stables d'année en année et donc on continue sur
01:05ce déficit, ce qui est un peu dérangeant c'est lorsque l'on voit par exemple que la
01:10Ligue de Football Professionnel n'a toujours pas trouvé preneur pour une diffusion digne
01:15de ce nom, on le voit aujourd'hui, elle est diffusée sur 3 voire 4 supports et ce sont
01:21des signes forts qui nous disent que la Ligue de Football Professionnel va mal.
01:24Oui mais finalement c'est à l'image de l'état de nos comptes publics français, en fait
01:29on se réjouit quand le trou est plus petit, pas quand il n'y a plus de trous, pas quand
01:33il y a du progrès, pas quand il y a du bénéfice, c'est-à-dire qu'il va falloir arrêter
01:36quand on est français de se réjouir d'un bénéfice moindre que l'année précédente.
01:39Donc quand on est dans le football qui logiquement devrait générer, puisque c'est le sport
01:43roi énormément de recettes, quand on a des compétitions qui se veulent attractives,
01:47il faut se dire si il y a un trou c'est qu'elles ne sont pas attractives, et en fait le problème
01:51c'est le déni encore une fois, donc on est exactement dans la même politique, dans
01:54le foot, en politique, on est dans le déni absolu, ça veut dire que peut-être les compétitions
01:58sont mal gérées, ça veut dire que peut-être qu'on a vu un peu trop gros, parce que si
02:02au bout de quelques mois on n'a pas de diffuseur digne de ce nom pour le prix qu'on en veut,
02:06c'est que peut-être que le prix n'est pas le bon, et ça veut dire que la valeur n'est
02:10pas celle-là.
02:11Donc plutôt que de se dire on va négocier à la baisse, de se dire comment est-ce qu'on
02:13peut faire pour augmenter la valeur de notre spectacle.
02:15On n'a pas pu négocier mais surtout reprenons la fameuse formule des britanniques qui s'étaient
02:19un peu moquées de la ligue de foot, celle qui prétendait pouvoir valoir plus d'un
02:23milliard d'euros et qu'ils avaient appelé la Farmer's League.
02:26Aujourd'hui c'est terrible parce que c'est plus tellement la Farmer's League et on le
02:30voit sur les chiffres, vous avez les trois premiers clubs qui tiennent à bout de bras
02:36cette ligue, c'est-à-dire le Paris-Saint-Germain, l'Olympique de Marseille et l'Olympique-Uni,
02:40comme par hasard les trois plus grandes villes françaises, et derrière les quinze, parce
02:44que maintenant on est passé à dix-huit clubs, les quinze autres clubs qui sont réellement
02:47malheureusement et sans leur faire offense, une Farmer's League digne de ce nom-là.
02:50Et ce chiffre-là est intéressant, il pèse à eux trois plus de la moitié des recettes
02:57de billets.
02:58Mais c'est la France, c'est ce qu'on appelle l'hyperconcentration, vous savez on dit que
03:01la concentration en France est terrible, il y a une vraie concentration des pouvoirs mais
03:04on le voit.
03:05En gros, vous savez c'est bien de dire la France depuis quelques années, nous avons
03:08donné la France des Territoires, la France des Territoires elle ne marche pas au football
03:12la preuve.
03:13Elle ne marche pas d'abord parce que là on parle de ticketing, on est à 53,3%, ceci
03:18dit ce sont les trois plus grands stades.
03:20Non pardon, excusez-moi, le Paris-Saint-Germain n'est pas un des plus grands stades, mais
03:23en tout cas on a deux des plus grands stades avec l'Olympique de Marseille et l'Olympique
03:26Unie.
03:27Il y a aussi un chiffre très intéressant, c'est 57,7% pour ces trois clubs en termes
03:32de sponsoring et de merchandising, donc encore une fois, on est concentré vers les clubs
03:37qui ont le plus de valeur marchande et on ne prête qu'aux riches.
03:41On ne prête qu'aux riches, mais peut-être qu'il faut se reposer la question, est-ce
03:43qu'il n'y a pas trop de clubs ? On a 18 maintenant, ça y est ! Oui, mais est-ce que c'est encore
03:47une fois pas un peu trop ? Je suis désolé, mais c'est horrible de faire offense à certains
03:51clubs que je ne nommerai pas, mais il y a certaines affiches, on a l'impression d'être
03:54encore en Ligue 2, et surtout quand on voit le résultat des matchs, alors que cette année
03:57je trouve ça injuste, parce que moi je recommence à retrouver un peu de plaisir, à retrouver
04:02certains matchs.
04:03Donc quand je vois la remontée de l'OL, c'est Inouïs qui sont en train de faire, ça vaut
04:07pour moi au moins autant que leur 7ème champion de titre dans les années 90.
04:11Donc ce qui est incroyable, c'est de se dire qu'il y a quelque chose qui est mal géré
04:14en termes de marque.
04:15La marque Ligue 1 ne profite pas finalement au point positif, il y a des choses très
04:20positives dans cette Ligue et des choses très négatives, donc à force de vouloir faire
04:23plaisir à tout le monde, on croit qu'on fait une addition, en fait on fait une division,
04:26voire même une soustraction.
04:28Voilà pour les chiffres de l'ADNCG de cette année, ou plutôt de l'année 2022-2023.