Ce 29ème webinaire du groupe de travail régional AuRA "Forêt et changements climatiques", animé par la DRAAF, porte sur la prise en compte du risque de dégradation des sols par tassement pour mieux préserver les forêts.
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00:00:00Bonjour à tous, je suis Abel Ménard, chef du pôle territoire et multifonctionnalité
00:00:06de la forêt à la DRAF Auvergne-Rhône-Alpes et je suis ravie de vous accueillir pour ce
00:00:1029e webinaire Forêt et changement climatique.
00:00:14Il est organisé dans le cadre du groupe de travail régional du même nom qui est également
00:00:19animé par la DRAF Auvergne-Rhône-Alpes.
00:00:21Ce soir, nous allons parler du risque de dégradation des sols et plus particulièrement par tassement.
00:00:27C'est un sujet qui est particulièrement important.
00:00:31En effet, comme cela avait été indiqué sur la fiche action préserver les sols forestiers
00:00:38qui avait été rédigée dans le cadre des Assises de la forêt et du bois en 2022, garantir
00:00:44la préservation des fonctionnalités des sols forestiers dans un contexte de changement
00:00:49climatique est une priorité stratégique.
00:00:53Un sol de qualité est fondamental pour la santé des forêts, pour leur productivité,
00:01:00pour le stockage de carbone et aussi pour la préservation de la biodiversité.
00:01:05Nous allons donc voir ensemble comment faire pour protéger les sols forestiers avec Noémie
00:01:12Pousse qui est chargée de recherche et développement en pédologie et en station en climat changeant
00:01:18à l'Office national des forêts.
00:01:20La présentation se déroulera en deux parties, tout d'abord une première partie qui portera
00:01:25sur les enjeux, les difficultés rencontrées et le processus de dégradation des sols et
00:01:32ensuite une seconde partie qui traitera des solutions existantes.
00:01:36Chaque partie sera suivie d'un temps de réponse à vos questions, je vous invite
00:01:41donc à les poser dans le chat tout au long du webinaire pour que nous puissions y répondre.
00:01:45Ce webinaire durera une heure, il sera comme d'habitude enregistré et mis en ligne sur
00:01:52le site internet de la DRAF.
00:01:54Noémie Pousse, bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation, je vous laisse la parole
00:02:00pour la présentation.
00:02:01Bon webinaire à tous !
00:02:03Merci Isabelle, bonjour à tous, ravie d'être parmi vous pour ce petit temps d'échange
00:02:10et de partage de connaissances sur les sols forestiers et leur gestion durable.
00:02:15Donc aujourd'hui on va se focaliser sur le tassement, je partage l'écran, tout va bien ?
00:02:25C'est parfait !
00:02:27Ok, donc aujourd'hui je vais parler en particulier de la prise en compte du risque de dégradation
00:02:32des sols par tassement pour mieux préserver leur forêt et leur capacité d'adaptation
00:02:36en climat changeant.
00:02:38Alors pour présenter déjà le contexte, on se trouve face à une équation très très
00:02:43difficile à résoudre, voire un peu impossible, et qui pour l'instant se résout généralement
00:02:50au détriment des sols et de leur capacité à produire du bois et de l'eau de qualité,
00:02:57de préserver la biodiversité etc.
00:02:59Alors pourquoi on en est là ? On a un taux de mécanisation globale de la récolte qui
00:03:04a très fortement évolué depuis les années 90, donc là je parle vraiment en récolte
00:03:09mécanisée, donc abatteuse, skidder etc.
00:03:12On est passé de 1% dans les années 90 à 48% en 2013 et ça continue à augmenter de
00:03:18nos jours.
00:03:19Cette augmentation de la mécanisation de l'abattage est vraiment liée à la perte
00:03:24de main d'œuvre, donc vous voyez la courbe rouge qui est l'effectif salarié en main
00:03:30d'œuvre qualité.
00:03:32D'autres évolutions en parallèle, surtout l'évolution du débordage avec, avant la
00:03:37seconde guerre mondiale, surtout une traction animale, et puis depuis on a eu un développement
00:03:42de la mécanisation du débordage avec des machines qui coûtent extrêmement cher, donc
00:03:46220 à 400 kWh pour un skidder, 300 à 400 pour un porteur, et 400 à 600 pour une machine
00:03:53de bûchronnage, ce qui fait que les entreprises s'endettent quand même du moyen terme pour
00:04:02des machines qui coûtent extrêmement cher.
00:04:03Les engins sont de plus en plus lourds, donc ça c'est les résultats pour un porteur,
00:04:09John Deere.
00:04:10Ce sont des données constructeurs, donc il faut savoir que les pesées réelles donnent
00:04:13des chiffres légèrement voire beaucoup plus élevés selon les modèles, mais là c'est
00:04:19juste pour présenter la tendance en fonction des années, donc de la charge à la roue
00:04:23en tonnes, donc depuis les années 93 jusqu'aux années 2019, avec la barre bleue qui représente
00:04:29la moyenne de cette charge à la roue et la charge à la roue maximale qui est constatée
00:04:35sur la roue arrière.
00:04:36Et on voit qu'on a très fortement augmenté pour un même porteur, pour une même charge
00:04:40utile transportée, on a largement augmenté le poids exercé par l'engin sur le sol.
00:04:45Donc ça c'est une partie de l'équation, les machines, on a de plus en plus de machines,
00:04:53ces machines sont de plus en plus lourdes et vu les investissements, il faudrait pouvoir
00:04:58les utiliser toute l'année pour arriver à rentabiliser l'achat de ces machines.
00:05:02Malgré tout, si on veut préserver le sol et ce capital qui est le sol et gérer durablement
00:05:09la forêt, on a un certain nombre de préconisations, donc le premier guide est apparu en 2009,
00:05:14c'est le guide Pro-sol.
00:05:16Les préconisations de ce guide-là, c'est d'aménager la parcelle pour la circulation
00:05:21des engins, c'est-à-dire ne circuler que sur des voies permanentes de circulation qui
00:05:25s'appellent des cloisonnements, adapter l'organisation des chantiers en fonction
00:05:28de l'humidité, donc ça c'est le tableau que vous voyez à droite, c'est-à-dire que
00:05:31dès qu'on a une nappe d'eau à moins de 50 cm de surface, on n'est pas censé circuler
00:05:35sur le sol.
00:05:36Quand on a un sol humide, un sol limoneux, on ne circule pas non plus et en fonction
00:05:40de l'humidité et de la classe de texture, on va avoir possibilité ou pas de circuler
00:05:45sur le sol.
00:05:46Dans les préconisations, on essaie d'envisager des systèmes de débordage alternatifs, lorsque
00:05:52c'est possible, le problème de ces systèmes alternatifs, c'est qu'ils sont de moins en
00:05:56moins utilisés, donc on a un problème également de main-d'œuvre et d'entreprise disponible.
00:06:01Ces préconisations actuelles, si on les appliquait, elles permettraient d'organiser des chantiers
00:06:08de repli, c'est-à-dire qu'on va commencer l'exploitation sur les sols les plus sensibles
00:06:11quand il fait très sec, en période estivale, et dès qu'il commence à pleuvoir, on sera
00:06:16à base sur des chantiers, enfin des sols moins sensibles.
00:06:20Il faut savoir, quand on regarde sur les données sols de l'inventaire forestier national et
00:06:24qu'on applique les préconisations du guide ProSol, donc pour caractériser la sensibilité
00:06:28potentielle des cloisonnements à une dégradation de leur praticabilité, qu'on a quand même
00:06:33une grosse majorité de cloisonnements qui sont impraticables une grande partie de l'année.
00:06:37C'est pour ça que je dis que l'équation est quand même très difficile à résoudre
00:06:41puisqu'on a des machines qui coûtent de plus en plus cher, avec un grand pourcentage
00:06:46de cloisonnements qui sont impraticables une grande partie de l'année, où il faudrait
00:06:48exclure la circulation sur ces cloisonnements.
00:06:52Pour mettre ça en image, on part d'une situation où la parcelle a été cloisonnée, donc
00:06:59vous voyez à gauche la partie cloisonnée, on a un sol qui est plus dense, on a tassé
00:07:04le sol sur le cloisonnement, mais c'est normal, ce cloisonnement est dédié à la circulation,
00:07:08donc on accepte une dégradation.
00:07:10Par contre, cette dégradation est tolérée pour préserver le reste de la bande boisée
00:07:15qui n'est pas circulée, où là on va avoir un sol parfaitement fertile, avec énormément
00:07:20d'espaces vides qui permettent la circulation de l'eau, de l'air, des racines, donc un
00:07:25sol plein de vie et qui permet une bonne production forestière.
00:07:28On ne circule que sur les cloisonnements, malheureusement arrive une pluie, là la circulation
00:07:35devient de plus en plus difficile, ça commence à ramener, qu'est-ce qu'on fait ?
00:07:37Soit on continue, on n'interdit pas le chantier, et là on va se retrouver avec des cloisonnements
00:07:44qui sont très ornirés, donc de l'eau qui stagne dans les cloisonnements, puisque l'ornirage
00:07:49va provoquer une perte de capacité de drainage de ces cloisonnements.
00:07:54Donc là, le drainage ne se fera plus verticalement, il va se faire de manière horizontale et
00:07:58donc le cloisonnement ne sera plus praticable.
00:08:00La conséquence de ça, c'est que du coup les engins vont avoir tendance à passer à
00:08:05côté et on ne peut pas leur en vouloir, et donc on va avoir comme l'image à droite,
00:08:10qui est l'image de la forêt dominiale de Vierzon, une circulation anarchique qui peut
00:08:14être liée à une perte de praticabilité des cloisonnements ou à une absence de contrôle
00:08:18de circulation, mais j'ai pris cette image pour illustrer ce qu'on peut obtenir après
00:08:22une perte de praticabilité des cloisonnements.
00:08:24Donc là, une fois qu'on a une circulation anarchique qui concerne un gros pourcentage
00:08:28de la surface, on va avoir une perte de croissance en hauteur, une absence de régénération,
00:08:33un échec des plantations, donc il va falloir envisager du travail du sol, etc., donc des
00:08:37investissements qui vont augmenter pour réussir à régénérer la forêt.
00:08:41Si on continue et que vraiment les conditions empirent, là on peut arriver à une situation
00:08:51où les engins carrément s'embourbent, s'enfoncent, et donc à nouveau on revient sur cette situation
00:08:57où l'engin va passer à côté des cloisonnements, mais des fois il est complètement planté,
00:09:00et donc là il va y avoir une rupture d'approvisionnement vers la filière.
00:09:04Enfin, si on respecte nos préconisations, on dit non, stop, c'est humide, on arrête
00:09:11la circulation, le cloisonnement est respecté, sa praticabilité n'est pas impactée.
00:09:16Par contre, on peut avoir des ruptures d'approvisionnement vers la filière qui peuvent être plus ou
00:09:20moins impactantes, comme par exemple cet hiver 2023-2024 où là il pleut non-stop quasiment
00:09:25depuis six mois, donc forcément il va y avoir des grosses conséquences d'approvisionnement
00:09:32ou même de transport de machine, en fait on n'y pense pas souvent, mais quand la machine
00:09:35est à un endroit et qu'il commence à pleuvoir, la changer d'endroit ça coûte cher, donc
00:09:40on ne le fait pas forcément.
00:09:41Cette équation difficile à résoudre, forcément la majorité du temps c'est la première
00:09:48image tout en haut qu'on réalise, c'est-à-dire qu'on va avoir tendance à continuer malgré
00:09:52la pluie et à dégrader la praticabilité des cloisonnements.
00:09:56Maintenant on va voir ce qui se passe quand on circule sur le sol et pourquoi c'est impactant
00:10:03en fait de résoudre l'équation au détriment du sol et que c'est du coup très embêtant
00:10:09et qu'il faut arriver à trouver d'autres solutions plus pérennes.
00:10:11Donc là c'est un schéma de sol où on voit à gauche l'état initial, donc un sol forestier,
00:10:18il faut savoir que c'est un sol extrêmement vivant, qui va être très bien structuré,
00:10:22donc les particules sont bien agrégées entre elles parce qu'il y a beaucoup de champignons,
00:10:27bactéries, colamboles, etc. qui vont bien agréger les particules de manière très
00:10:31stable.
00:10:32Le sol n'est pas trop perturbé puisqu'il n'y a pas un travail du sol régulier, la
00:10:38litière retourne chaque année au sol, etc.
00:10:41Donc on a un sol extrêmement poreux où l'eau, l'air circulent très très bien, les racines
00:10:45s'enracinent très très bien.
00:10:46Quand on commence à passer avec l'engin, au début si le sol est un peu sec, que l'engin
00:10:50n'est pas trop trop lourd, on va casser les espaces vides de plus grosses dimensions.
00:10:54Donc là on va réduire un petit peu la circulation des fluides, un petit peu les capacités d'enracinement.
00:11:01Là donc ça c'est le stade un peu idéal sur le cloisonnement, c'est-à-dire qu'on
00:11:05densifie le sol mais on n'impacte pas trop sa capacité de drainage, donc voilà on tasse
00:11:13mais ça reste raisonnable.
00:11:14Par contre quand on arrive à la situation complètement à droite, où là on circule
00:11:18avec des engins soit très très lourds, soit en conditions très très humides, etc.
00:11:23L'eau va commencer à fluidifier le sol, donc le sol se transforme en boue et donc
00:11:30les particules se réorganisent et deviennent parallèles à la surface du sol puisqu'elles
00:11:34vont résister à cette contrainte qui est verticale.
00:11:36Et donc là en fait on va avoir des particules qui sont organisées horizontalement et non
00:11:41plus verticalement, donc l'eau va arrêter de circuler verticalement mais va avoir une
00:11:46circulation plus horizontale, de même pour les racines et l'air du coup n'arrive plus
00:11:51à pénétrer dans le sol.
00:11:52L'intensité de l'impact a son importance et on entend beaucoup que seule la pression
00:12:01est importante pour déterminer cette intensité de l'impact.
00:12:04Alors c'est vrai mais ce n'est pas complètement vrai, donc la pression c'est l'intensité
00:12:09de la force qu'on applique, la force verticale qu'applique l'engin, par unité de surface.
00:12:13Donc quand on a une masse divisée par une unité de surface, ça nous donne la pression
00:12:16en kilogramme par centimètre carré, en kilopascal ou en barres, peu importe, c'est
00:12:21la même chose.
00:12:22Le problème c'est qu'en surface on a cette pression qui va dépendre de ces deux paramètres
00:12:31mais la répartition en profondeur de cette pression elle va dépendre quasi essentiellement
00:12:37de la charge de l'engin et nous on va parler de charge à la roue puisque la charge sur
00:12:42un engin forestier ne se répartit pas tout à fait de la même manière en fonction des
00:12:46roues arrière ou des roues avant, quand on a le chargement de bois à l'arrière,
00:12:48on va avoir une charge à la roue beaucoup plus importante et c'est cette charge à
00:12:52la roue maximale qui va impacter le plus le sol.
00:12:56Donc juste pour illustrer l'impact du poids de l'engin, je vous présente là ce schéma
00:13:01qui explique de manière très schématique mais c'est réel, comment se répartissent
00:13:07les pressions dans le sol.
00:13:08Donc si on a une pression en surface de 1, elle va se répartir sur les deux agrégats
00:13:14du dessous en faisant 1,5 et 1,5 donc la moitié de la pression va être sur les deux agrégats
00:13:20du dessous et puis ainsi de suite et donc quand on a dans l'exemple théorique de gauche
00:13:25qui va être notre référence, une charge à la roue sur une surface de contact de 1
00:13:30qui donne une pression de 1, au final au bout du cinquième agrégat on va avoir presque
00:13:3738% de la pression initiale donc voilà on voit que la pression quand même diminue
00:13:41fortement avec la profondeur avec ce système de répartition moitié-moitié.
00:13:46Puis on augmente la surface de contact, si on triple la surface de contact on va avoir
00:13:52effectivement en surface seulement un tiers de cette pression initiale de référence
00:13:57et effectivement au cinquième agrégat si on refait les calculs 1,5, 1,5, 1,5 on va
00:14:02avoir 29% de la pression initiale donc là vraiment agrandir la surface de contact à
00:14:07masse constante ça marche vraiment très bien pour réduire les impacts aussi.
00:14:10Par contre si on en profite pour augmenter le poids de l'engin, donc là on a toujours
00:14:14notre situation de référence à gauche avec une masse de 1 sur une surface de contact de 1,
00:14:19et bien du coup si on triple le poids en même temps qu'on triple la surface de contact on a
00:14:25toujours 1 de pression donc 1 kg par cm² de pression en surface donc ça ça marche très très
00:14:31bien. C'est là dessus qu'on se base actuellement pour pallier un peu l'augmentation du poids des
00:14:36engins. Par contre en profondeur comme on fait 1,5, 1,5, 1,5 en fait on a encore 88% de la
00:14:42pression initiale contrairement au cas où on avait 38%. Voilà donc plus l'engin est lourd,
00:14:48plus le tassement descend en profondeur, plus la pression descend en profondeur et donc plus
00:14:53on aura d'impact en profondeur. Et il faut savoir qu'en surface on peut avoir des agents de
00:14:57restauration du sol comme les verres de terre, comme toute la vie du sol en fait de manière
00:15:01générale, en profondeur il y en a beaucoup moins donc tout ce qui se passe en profondeur va rester
00:15:07très longtemps. Pour l'instant on n'a pas beaucoup de recul mais sur le peu de recul qu'on a en dessous
00:15:11de 10 cm en restauration il ne se passe rien. Voilà donc ça c'était pour les facteurs un peu
00:15:19de machine on va dire. Ensuite on parle souvent du nombre de passages. On dit mais plus on passe
00:15:24plus c'est pire. En fait non. Quand on est sur un sol sec, l'impact maximum se fait dans les trois
00:15:33premiers passages. Donc là vous avez en ordonnée la porosité libre à l'air, c'est un peu l'ensemble
00:15:38des espaces vides qui permettent à l'air de se transférer dans le sol parce qu'il faut savoir
00:15:42que les racines respirent comme nous, donc elles émettent du CO2 et elles prélèvent de l'oxygène
00:15:48donc on a besoin que le sol évacue, laisse le CO2 sortir et laisse l'oxygène rentrer et ça dépend
00:15:56de ce paramètre de porosité libre à l'air. Donc vous voyez qu'il diminue drastiquement dans les
00:16:00premiers passages et ça c'est normal puisque le sol se réorganise pour réagir à la contrainte et
00:16:05donc plus il est dense, plus il est résistant face à cette contrainte. Donc plus on passe souvent au
00:16:10même endroit, moins on aggrave en fait la situation. Alors ça c'est vrai en condition sèche. En
00:16:17condition humide et surtout pour les engins les plus lourds qu'on peut avoir, on va avoir un impact
00:16:25qui va être très très différent en condition humide. Donc là c'est les résultats d'un projet
00:16:29européen Efforté. Vous avez un peu le même type de sol, un sol limoneux très sensible au tassement
00:16:36avec à gauche un sol sec et à droite un sol frais. On a testé plusieurs porteurs, donc à chaque fois
00:16:42un petit et un gros porteur de la gamme on va dire majoritairement vendu et à droite un très
00:16:49petit porteur qui est en bleu, le Novotny, qui pèse seulement 14 tonnes en charge et 8 tonnes à vide.
00:16:54Voilà donc ça c'est un peu l'exception qu'on a voulu tester mais sinon les deux porteurs
00:17:00principalement vendus là, donc les petits et gros de la gamme la plus vendue actuellement,
00:17:05on a donc plutôt du 14 tonnes à vide pour le plus petit jusqu'à 19 tonnes à vide pour le plus gros.
00:17:12On voit que les pressions au sol entre un très gros et un très petit finalement elles ne sont
00:17:17pas si différentes que ça. On est à 1,2 kg par cm² pour le petit, 1,6 pour le gros à gauche par
00:17:24exemple, 1,3 et 1,6 à droite pour le petit et le gros de la gamme majoritaire. Donc voilà il n'y a
00:17:31pas une grosse différence, c'est ce que je vous expliquais, la compensation du poids c'est fait
00:17:35par une augmentation de la taille des pneumatiques, donc de la surface de contact. Par contre ce qu'on
00:17:41voit c'est que quand on est en condition sèche, peu importe la masse du porteur, on ne va pas
00:17:46avoir trop d'ornières, donc c'est le graphique avec la profondeur d'ornières en ordonnées puis
00:17:51la charge transportée en tonnes en abscisse. Donc à gauche vous voyez qu'entre le porteur petit en
00:17:56vert et le porteur gros en rouge, on n'a pas une augmentation flagrante de la profondeur d'ornières
00:18:01même si le petit va faire beaucoup plus de passage que le gros et même si le gros est très gros.
00:18:07Par contre qu'est-ce qui se passe quand on est en condition de sol frais, donc à droite,
00:18:12et bien en fait même le petit de la gamme majoritaire, on a été obligé de l'arrêter avant
00:18:18qu'il fasse ce qu'on lui avait demandé, c'est à dire sortir la même charge de bois que les autres
00:18:22porteurs. Il n'y a que le très petit porteur, celui qui fait 8 tonnes à vide, qui a réussi à sortir la
00:18:29charge de bois qu'on lui avait demandé. Les deux autres on a été obligé de les arrêter avant puisqu'il
00:18:32commençait à faire plus de 30 cm d'ornières. Donc clairement, plus l'engin est lourd en
00:18:39condition humide, plus ça va être critique et plus on va commencer à ornir rapidement. Et il faut
00:18:44arriver à des très très petits porteurs pour arriver à vraiment pouvoir faire tous les passages,
00:18:49donc c'est vraiment une exception. Et donc en condition humide, là le nombre de passages va
00:18:53jouer, puisque en fait ce nombre de passages va jouer sur la transformation un peu du sol en
00:18:59boue. La portance du sol quand le sol est humide n'est pas constante au fur et à mesure des passages,
00:19:05donc on n'a pas le beau résultat que je vous ai montré juste avant, où les impacts diminuent
00:19:10en fonction du nombre de passages. Voilà, maintenant on va passer un petit peu au facteur
00:19:18sol qui explique l'intensité des impacts. Donc je vous ai parlé déjà de l'humidité. Une deuxième
00:19:22illustration à droite qui est très flagrante, donc là les petites courbes que vous voyez en
00:19:27fonction de la profondeur, c'est les courbes de pression équivalente. Donc au début on a
00:19:33une pression et ce que j'ai entouré en vert, là c'est 20% de la pression initiale. Et on voit que
00:19:39quand le sol est sec, 20% de la pression initiale, on l'a vers entre 10 et 15 centimètres de
00:19:43profondeur. Quand le sol est humide, le 20% de pression initiale, on le trouve qu'entre 35 et
00:19:4940 centimètres de profondeur. Donc plus le sol est humide, pareil, plus le tassement descend en
00:19:53profondeur. C'est ce qui explique en partie les résultats que je viens de vous montrer sur leur
00:19:58mirage. On a tendance à dire la texture joue beaucoup sur la sensibilité des sols au tassement.
00:20:04Donc ça c'est les photos à gauche, c'est un sol très très sableux. En fait entre la photo de gauche
00:20:10où on a un sol non perturbé et la photo de droite où on a un sol perturbé par un à deux passages
00:20:16d'engin, on avait affaire à une circulation anarchique donc c'était pas facile de savoir
00:20:20le nombre de passages exacts, mais on voyait pas d'ornières au sol. On voit que même sur un sol
00:20:26très très sableux, on constate cette réorganisation en lamelles parallèles à la surface du sol dès que
00:20:32l'engin circule dessus. Donc en fait quand on est à humidité équivalente, les sols sableux sont aussi
00:20:38sensibles que les sols argileux. Donc ça c'est une méta-analyse de 2012 qui nous prouve et je vais
00:20:43même aller un petit peu plus loin là maintenant avec une méta-analyse de 2020 qui montre les
00:20:49effets sur tout ce qui est végétation. Donc là le schéma s'interprète, on regarde la différence
00:20:57entre le tassé et le témoin. Donc quand on est côté gauche de la barre en pointillé verticale,
00:21:04on a un effet négatif du tassement. Quand on est à droite, on a un effet positif et on va
00:21:10regarder sur les différents critères, biomasse totale, biomasse aérienne, biomasse racinaire,
00:21:13etc. Ce qu'on peut voir tout de suite dans le graphique de gauche, c'est qu'il n'y a aucun
00:21:20effet bénéfique du tassement à part éventuellement sur le LAI qui est la surface folia, donc un peu
00:21:26le développement du loupier. Et ça vous pouvez le constater très facilement sur les cloisonnements,
00:21:32le loupier se referme très vite en quelques années après l'ouverture du cloisonnement. Donc
00:21:37effectivement la surface foliaire est très peu affectée par tassement. Par contre quand on
00:21:40regarde la biomasse aérienne, on perd 20% par tassement et quand on regarde la profondeur
00:21:44d'un racinement, on perd 30% par rapport à un témoin. Ça c'est une méta-analyse à l'échelle
00:21:49donc internationale et pour des niveaux de tassement qui sont très faibles. Ce n'est pas
00:21:55de l'ornirage, c'est vraiment du tassement, c'est-à-dire que l'engin a circulé un à deux
00:21:59passages seulement en conditions plutôt sèches. Si on regarde par classe de texture, pour en
00:22:04revenir à notre sensibilité, donc ça c'est le graphique de droite, on voit qu'effectivement
00:22:09pour les sols sableux qui sont orange, il y a sur certains critères un peu moins d'impact que
00:22:15pour les sols par exemple limonneux ou équilibrés qui sont en gris et en noir. Typiquement pour la
00:22:21profondeur d'un racinement, on voit qu'un sol limonneux va avoir jusqu'à moins 60% de changement
00:22:26alors qu'un sol sableux va être autour de moins 20% de changement suite au tassement. Par contre,
00:22:33on voit qu'il y a un impact quelle que soit la classe de texture. En fait, qu'on soit sableux
00:22:37ou limonneux, on a un impact du tassement sur la production végétale. On retrouve le résultat
00:22:43que sableux est équivalent à l'argile d'un point de vue sensibilité au tassement, sensibilité pour
00:22:49le peuplement. Par contre, le sol limonneux est quand même beaucoup plus sensible d'un point de
00:22:54vue dégâts au peuplement. Je continue un peu les exemples d'impact avec deux sites de suivi à
00:23:02long terme des effets du tassement qui ont été mis en place en Mer-Thémoiselle et en Meuse,
00:23:06donc nord-est de la France, où là on a fait un énorme dispositif de 5 à 6 hectares, il y a
00:23:13deux dispositifs de 5 à 6 hectares sur le même type de sol, donc un sol plutôt limonneux avec
00:23:19une forte sensibilité au tassement. On a tout débordé par câble mât pour avoir zéro impact au
00:23:25sol avant de venir passer avec un porteur, donc il a fait deux passages le porteur et il faisait
00:23:31environ 20 tonnes en charge. Alors c'est environ parce que sur un site c'était 20 tonnes, sur un
00:23:35autre c'était 23 en fonction de l'humidité du site pour avoir le même impact au sol, donc des ornières
00:23:40de 5 cm en moyenne et une même densification du sol. L'impact, on a fait en sorte que les traces
00:23:47de roue se touchent pour pouvoir suivre à long terme ces dispositifs, donc c'est vrai qu'on
00:23:52imite un peu une circulation en plein, sauf quand on a étudié ces dispositifs, quand on étudie ces
00:23:59dispositifs depuis 2007, on regarde toujours la bordure de la zone tassée par rapport au centre
00:24:05de la zone tassée pour voir si en restauration les effets bords peuvent aider à accélérer la
00:24:10restauration du sol. Qu'est-ce qui se passe dans le sol suite à cet aller-retour de porteurs,
00:24:15donc ces deux passages du porteur ? En bas à gauche, vous avez des lames minces de sol où la
00:24:23surface à 0 cm est en haut et on est à 15 cm en bas de l'image. Tout à fait à gauche, vous avez
00:24:30le témoin, tous les points noirs ce sont des espaces vides, donc c'est là que circulent l'eau,
00:24:34l'air, les racines, les champignons, les bactéries, etc. Quand on est passé avec le porteur, tassée
00:24:40T0, juste après le passage du porteur, on est venu dans le mois après le passage, vous voyez l'image,
00:24:46il n'y a plus de points noirs quasiment, donc il n'y a plus d'espaces vides, on a vraiment tellement
00:24:50densifié le sol qu'il n'y a plus rien qui peut circuler. Et puis deux ans après, suite à du
00:24:56gel-dégel, donc il y a eu des bonnes périodes à moins 15, moins 20 degrés, c'était encore en
00:25:012007-2008, c'était avant quand le gel existait encore, on voit que cette structure un peu horizontale
00:25:08se révèle puisque le gel-dégel va fracturer mais selon les plans de fragilité. Donc comme le sol
00:25:14s'est réorganisé de manière horizontale, en fait ça va fracturer selon ces lamelles horizontales.
00:25:19Et ce qu'on voit en haut à droite, c'est que les chaînes qu'on a plantées juste après avoir tassé,
00:25:24entre le traitement témoin et le traitement tassé, on a des pivots qui ont avorté sur des
00:25:30chaînes sessiles, là donc on les a prélevées quatre ans après la plantation, on voit que le
00:25:35pivot a avorté et les racines sont devenues extrêmement horizontales dans le traitement tassé.
00:25:40Maintenant, qu'est-ce qui se passe 11 ans après tassement ? On analyse tous les ans la
00:25:48croissance des chaînes qu'on a plantées. Vous avez l'image du dispositif avec la bande tassée à
00:25:55gauche et la bande témoin à droite sur l'image de gauche. Et ce qu'on voit, c'est qu'on a l'impression
00:26:00qu'il y a un problème de marcescence dans le témoin, ou en tout cas ils ne sont plus marcescents
00:26:04dans le témoin. Mais en fait, ce n'est pas ça, c'est la végétation. Là, les deux traitements ont
00:26:10eu le même type de dégagement et en fait ce qu'on voit, c'est que les chaînes dans le tassé poussent
00:26:17tout seuls. C'est-à-dire que ce qu'on a planté dans le tassé est en croissance libre, il n'y a pas
00:26:23de recrulineux à part un boulot dans le champ à gauche qu'on voit, alors que dans le témoin,
00:26:27les chaînes qu'on a plantées, on a du mal à les voir à travers les êtres, les charmes,
00:26:32les chaînes naturelles qui ont poussé entre les chaînes plantées. Donc forcément, les chaînes
00:26:38qu'on a plantées dans le tassé, elles ne sont pas du tout la même forme que les chaînes qu'on a
00:26:41plantées dans le témoin, elles sont beaucoup moins beaux. Et en plus, on a perdu en croissance en hauteur,
00:26:46donc là, 11 ans après tassement, on était à 50 cm de hauteur en moins par rapport au témoin. Là,
00:26:54on a les chiffres à 15 ans après tassement, on a perdu moins 20% en volume sur ce site-là,
00:26:59et moins 30% sur le deuxième site. Donc, on retrouve les chiffres de la littérature internationale.
00:27:05Ce qu'on voit également dans le sol, ce qui est important pour nous en climat changeant aussi,
00:27:11c'est l'évolution de la teneur en eau. Donc, en noir, vous avez le traitement tassé avec les deux
00:27:19passages du porteur de 20 tonnes, et en vert, le traitement non tassé, le traitement témoin,
00:27:23avec une chronique qui va de 2007 à 2014, mais ça continue, c'est les mêmes choses. Après,
00:27:29je n'ai pas refait, mais on voit toujours le même schéma, c'est-à-dire qu'en surface,
00:27:33le traitement tassé est plus humide que le traitement témoin, et en profondeur, c'est
00:27:38l'inverse. Alors, dit, le traitement tassé est plus humide que le traitement témoin,
00:27:42sauf en période estivale où vous voyez que le traitement tassé descend aussi bas que le
00:27:47traitement témoin en humidité. Qu'est-ce que ça veut dire, ça ? Ça veut dire que quand on tasse,
00:27:53on augmente le risque d'engorgement temporaire en surface, en zone plate, ou le risque d'érosion,
00:27:59donc ça, c'est toutes les situations de pente, et ça se voit très bien sur les chemins ou les
00:28:04pistes, ça devient très vite des chemins creux où on voit que la piste, elle perd de plus en plus
00:28:10de volume par rapport au niveau naturel du sol, parce que si la circulation de l'eau est horizontale,
00:28:15forcément, le ruissellement va être très fort et donc va emporter énormément de particules.
00:28:19Deuxième chose, augmentation du risque de sécheresse, puisqu'on a moins d'eau en profondeur,
00:28:24et ça, c'est vraiment lié aux lamelles, c'est que si on a quelque chose qui est horizontale en
00:28:28surface, l'eau ne peut pas descendre en profondeur. Enfin, dernier impact, c'est l'enracinement,
00:28:35donc on l'a vu dans la méta-analyse, moins 30% sur la profondeur d'enracinement. Là,
00:28:41on a un détail un peu plus fin, c'est des collègues qui ont creusé des fosses perpendiculaires au
00:28:45cloisonnement civicole, donc à gauche, à la bande boisée au milieu et au cloiseau
00:28:49d'exploitation à droite. Les couleurs, c'est un peu la densité de racines globales en haut,
00:28:55donc quand on est dans le vert, on a beaucoup de racines, quand on est dans le rouge, on a très
00:28:59très peu de racines, parce qu'on voit tout de suite que dans le cloisonnement d'exploitation,
00:29:03il y en a beaucoup moins que dans la bande boisée, et que dans le cloisonnement civicole,
00:29:07on est un peu dans une situation intermédiaire. Au cloisonnement civicole, il y a eu juste un
00:29:10passage de broyeurs, mais les broyeurs sont de plus en plus lourds également. Et après,
00:29:15en dessous, vous avez le détail par taille de racines, et ce qu'on voit, c'est que les racines
00:29:19les plus fines, donc inférieures à 2 mm, ne sont pas trop affectées. Par contre, les racines les
00:29:23plus grossières, la supérieure à 20 mm, c'est la dernière ligne tout en bas. Ce qu'on voit,
00:29:27c'est qu'il n'y en a plus que dans la bande boisée, il n'y en a quasiment pas dans le cloiseau,
00:29:31que ce soit civicole ou cloiseau d'exploitation. Ce qu'on voit également sur les racines plutôt
00:29:37intermédiaires et grosses, c'est que dans les cloisonnements, on a des racines en surface,
00:29:43et après, très vite, ça diminue. Et ça, c'est ce qu'on a constaté en creusant, c'est que les
00:29:48racines, elles s'horizontalisent, elles vont chercher l'eau qui stagne un petit peu dans
00:29:52les ornières, dans les passages de roues, et en fait, elles descendent très mal en profondeur,
00:29:56donc elles vont rester très superficielles. Donc là, à nouveau, une augmentation du risque de
00:30:03sécheresse par le fait que les racines descendent moins en profondeur. Si on condense tout ça dans
00:30:09une roue sur les fonctions du sol, donc il y a plusieurs fonctions, séquestration carbone,
00:30:14purification eau, etc., régulation du climat, à partir de toutes les données qu'on a collectées
00:30:19sur ces six tassements, voilà à peu près ce qu'on peut vous dire. Alors, il y a des paramètres
00:30:24qu'on n'a pas relevés, comme le patrimoine culturel et puis la source de composants génétiques,
00:30:30tout ce qui est biodiversité pour les médicaments et autres. Mais du coup, sur les paramètres qu'on
00:30:36a pu relever, on a fait un peu un état de le fonctionnement du sol non perturbé, donc en
00:30:42vert, et quand il est tassé, tout ce qu'on perd par fonction. Et ce qu'on voit, c'est que vraiment,
00:30:47le tassement est une source de dégradation qui est très impactante et qui impacte beaucoup de
00:30:53fonctions du sol. Toutes celles qu'on connaît, toutes celles qu'on a pu mesurer sur ces six
00:30:58tassements. Je vais m'arrêter là, je reviens pour faire un petit temps de questions réponses.
00:31:07Oui, merci beaucoup Noémie. Donc, on a quelques questions effectivement dans le chat. La première
00:31:16question, c'est pourquoi est-ce que les constructeurs de machines abatteuses ne font
00:31:19pas des machines plus petites ? Alors là, c'est essentiellement lié aux normes. Donc,
00:31:26antipollution, confort de l'utilisateur, etc. Mais pas que, apparemment. On ne sait pas trop
00:31:33pourquoi ça évolue dans ce sens-là, c'est un constat pour l'instant. Il y a des raisons de
00:31:38normes, ça c'est certain, mais ce n'est pas suffisant pour expliquer ça. Après, il y a
00:31:43certaines machines qui sont plus grosses parce qu'elles transportent plus de bois, mais c'est
00:31:47plutôt rare dans les évolutions qu'on a vues. Et du coup, une autre question, est-ce qu'il serait
00:31:54possible d'encourager l'achat de matériel léger avec des subventions spécifiques et puis de
00:31:59pénaliser les monstres ? Et pareil, favoriser les propriétaires qui privilégient le fait de
00:32:05faire des travaux avec un matériel qui soit plus léger ? Alors oui, c'est la deuxième année là
00:32:12qu'il va y avoir des critères sols dans les subventions de l'ADEME pour l'achat de machines.
00:32:20Ça s'appelle ESPR. Du coup, nos travaux de recherche et développement ont alimenté ces
00:32:27critères de poids maximum à ne pas dépasser par une machine. Il faut savoir que ça va prendre du
00:32:33temps de revenir un petit peu en arrière et que ce n'est pas toujours très simple parce que les
00:32:40constructeurs doivent s'adapter, ils ont déjà fait pas mal de tests et d'évolutions sur certaines
00:32:45machines. Il faut revenir progressivement en arrière. L'objectif, ce n'est pas de pénaliser
00:32:50les entreprises à 100%, c'est juste d'essayer de trouver un compromis qui soit un peu moins au
00:32:56détriment du sol. Effectivement, pour les propriétaires qui font des travaux avec du
00:33:01matériel léger, ça serait bien d'avoir des aides à l'opération et non pas que à l'achat de la
00:33:07machine. Pour l'instant, on n'y est pas encore, mais on y réfléchit. Merci. Alors, on a une
00:33:14remarque qui peut-être peut appeler une réaction au sujet des porteurs qui passent toujours au même
00:33:20endroit et qui détruisent tous les chemins. Oui, en fait, les porteurs quand ils passent
00:33:27toujours au même endroit, s'ils passent en condition sèche, donc ça c'est les résultats
00:33:31que j'ai montré sur les profondeurs dernières, ils ne détruisent rien du tout. S'ils passent
00:33:35en condition humide, forcément ils vont ornirer le chemin et donc le détruire parce qu'après,
00:33:40une fois qu'il est orniré, que l'eau circule plus verticalement, il s'érode. Donc voilà,
00:33:44il va y avoir un certain impact que les vététistes notamment n'aiment pas du tout. Mais ce qu'on
00:33:52arrive le moins à faire respecter, c'est ces conditions d'humidité qui permettraient d'avoir
00:33:57une exploitation en circulant toujours au même endroit, peu importe la charge, peu importe la
00:34:04taille de l'engin, enfin la taille, son poids. Mais on a du mal à faire respecter ça et c'est
00:34:09pour ça qu'on constate des destructions de chemin, mais en réalité ils ne sont pas censés
00:34:14effectivement circuler dans ces conditions. Merci, alors on a une question sur l'impact
00:34:21de la charge en cailloux. Quel est l'impact de la charge en cailloux sur la sensibilité du sol au
00:34:27tassement ? Est-ce qu'un sol plus caillouteux est moins sensible et est-ce qu'on peut le quantifier ?
00:34:32Alors oui, le cloisonnement est praticable plus souvent et plus longtemps dans l'année quand il
00:34:42y a une charge en cailloux qui est supérieure à 50% sur les 50 premiers centimètres. Donc ça,
00:34:47c'est déjà noté dans ProSol. Là où on aura un impact, en fait si on en profite de se dire,
00:34:55ben voilà mon sol il est très caillouteux, je circule partout, je ne fais pas de cloisonnement,
00:34:59là en fait on va avoir un impact qui va être très très fort, qui n'est pas encore quantifié par les
00:35:03chercheurs tout simplement parce qu'on a du mal à faire des mesures dans le sol quand il est très
00:35:07caillouteux, mais qu'on a vu sur pas mal de peuplement et de sol très caillouteux, c'est-à-dire
00:35:14que dans un sol très caillouteux il y a très peu de terre fine. Si cette terre fine, on la tasse et
00:35:18qu'on asphyxie ce peu de terre fine qu'il y a dans le sol, en fait on va avoir quand même un impact
00:35:22sur le peuplement. Donc même si le sol est très caillouteux, il faut cloisonner et l'avantage
00:35:27c'est que quand il est très caillouteux, on peut circuler plus souvent, même quasiment toute l'année
00:35:32sans trop s'arrêter parce que ça ne va pas ornir beaucoup, donc la praticabilité ne va pas se
00:35:37dégrader. Il faut vraiment distinguer ces deux pendant la sensibilité. En gros tous les sols sont
00:35:43sensibles au tassement, il va y avoir un impact peu importe la classe de texture, la charge en
00:35:46cailloux du sol, mais par contre quand on choisit de circuler toujours au même endroit, là on a une
00:35:52sensibilité qui varie en fonction de la charge en cailloux, de la classe de texture, pareil il y a
00:35:56un sol sableux qui va drainer plus vite qu'un sol argileux ou qu'un sol limoneux, donc les
00:36:02cloisonnements vont être praticables plus souvent et plus longtemps dans l'année.
00:36:05Merci beaucoup, on a fait le tour des questions pour l'instant, donc je vous invite à continuer
00:36:12à les poser dans le chat si vous en avez d'autres. On fera un autre moment de réponse aux questions
00:36:17en fin de webinaire. Noémie, je vous laisse poursuivre avec la deuxième partie.
00:36:21Du coup dans cette deuxième partie je vais parler des solutions qu'on essaye de mettre en
00:36:30œuvre. Alors la meilleure des solutions c'est de ne pas circuler, ça c'est certain, mais on l'a
00:36:37vu dans le contexte où on a moins de main d'œuvre manuelle, donc forcément maintenant il y a un
00:36:44abattage mécanisé, le débordage se fait de plus en plus avec des débusqueurs à grue, à pince et de
00:36:51moins en moins avec le treuil ou avec du câble. Donc voilà, on est quasi toujours dans une
00:36:58situation de circulation terrestre pour l'exploitation et si on est dans cette situation-là,
00:37:03la solution qui a été trouvée c'est de mettre en place et de maintenir à long terme un réseau
00:37:08cohérent de cloisonnements qui reste pratiquable. Alors pourquoi ? Parce qu'on a vu que l'impact
00:37:12maximal avait lieu dès les premiers passages pour toutes les situations, que la durée nécessaire
00:37:18à la restauration de la porosité humaine elle est de plusieurs décennies. Voilà sur nos sites de
00:37:23suivi à long terme des effets du tassement, quinze ans après on a toujours un impact énorme sur
00:37:28l'humidité du sol, sur la croissance des peuplements, sur leur qualité, etc. On voit qu'il y a une petite
00:37:34restauration dans les dix premiers centimètres, mais en dessous il ne se passe rien. On a un impact
00:37:39fort sur le fonctionnement du sol, même en cas d'impact visuel de faible intensité, donc même
00:37:43quand vous ne voyez pas des ornières très profondes, il y a des impacts qui peuvent être
00:37:48très importants. Donc là j'ai mis quelques photos en haut où on voit les lamelles toujours sur sol
00:37:53sableux, de l'eau qui stagne dans des ornières qui ne sont pas très très profondes, de l'engorgement
00:37:58de surface qui apparaît suite au passage des engins, que ce soit sur sable à droite avec du
00:38:03sable griseux, issu de grès ou dans les limons et les argiles où on a plus l'habitude de voir ça.
00:38:07Et c'est vraiment de l'engorgement qui est lié au tassement, c'est-à-dire qu'il n'existe pas dans
00:38:12la bande boisée qui n'a pas été perturbée. Voilà donc on a une prévention qui est indispensable et
00:38:17une circulation à limiter le plus possible de manière spatiale. Et si on veut limiter cette
00:38:23circulation dans l'espace, il faut absolument que ces cloisonnements, ces voies de circulation,
00:38:28peu importe comment on les appelle, elles restent praticables. Et je dis peu importe comment on les
00:38:32appelle parce que c'est valable pour les pistes aussi, si vous dégradez votre piste, l'engin va
00:38:35passer à côté. Et donc pour que ces cloisonnements restent praticables, il faut une circulation sur
00:38:41sol sec, donc on a parlé de la charge à la roue, donc là limiter le plus possible si on est en
00:38:46condition humide, si on est en condition sèche, il n'y a pas de problème. Limiter le nombre de passages
00:38:50quand on est en condition humide, quand on est en condition sèche, il n'y a pas de problème. Voilà donc
00:38:54on a tout un tas de mesures, les TRACS et autres. Pourquoi c'est important ça, toutes ces règles,
00:39:01et que c'est très difficile à mettre en oeuvre ? Si on considère un cloisonnement de 4 mètres de
00:39:09large à peu près tous les 20 mètres, on a en théorie seulement 20% de la surface qui est impactée.
00:39:13Mais ce que vous voyez sur l'image de gauche, c'est donc un traitement par imagerie LIDAR
00:39:19d'une des parcelles de la forêt dominiale de Compiègne qui est cloisonnée depuis 2009. On voit
00:39:24que la parcelle a bien été cloisonnée, mais on voit tout un tas de traces de passages en dehors
00:39:30des cloisonnements. Ça peut être des traces de passages qui sont très anciennes, des traces qui
00:39:34sont plus récentes, on voit que ça connecte certains cloisonnements, donc ça on peut se dire que c'est
00:39:38des traces de passages après la création des cloisonnements. Et là du coup, dans cette forêt-là,
00:39:43les images LIDAR nous disent qu'en moyenne, on est plutôt à 40% de la surface qui est ornirée,
00:39:50puisqu'au LIDAR on voit ce qui est orniré. On ne voit pas les traces de passages sans ornière
00:39:54qui vont quand même tasser le sol. Donc on est loin des 20%. C'est une moyenne, on monte jusqu'à
00:40:0180% sur certaines parcelles, c'est vraiment énorme. Respecter les cloisonnements, c'est
00:40:06très difficile. Et donc on a l'impression que c'est tout beau, tout propre cette mesure, que ça va
00:40:11régler tous les problèmes. En fait non, ça demande quand même beaucoup de communication avec les
00:40:16entrepreneurs, ça demande beaucoup de communication entre nous pour avoir les mêmes règles partout,
00:40:20des diagnostics, une mise en place avec un beau marquage qui reste dans le temps, des conditions
00:40:27de circulation idéales, etc. Donc voilà, c'est quand même compliqué. Mais malgré tout, c'est moins
00:40:32pire qu'une circulation sans cloisonnement. Donc la moyenne par chantier, c'est 34% et jusqu'à
00:40:39certains chantiers. Donc ça c'était une étude un peu ancienne du FCBA. Mais attention, il y a un
00:40:45cumul au cours des chantiers, puisque comme ce n'est pas des voies permanentes, une circulation
00:40:49anarchique, mais en fait l'année d'après, enfin l'exclusivisation d'après, on va passer à côté,
00:40:52etc. Et donc là, à droite, vous avez l'image d'une forêt où là il n'y a pas eu de cloisonnement.
00:40:57On est en forêt domaniale de Chantilly sur sable, et le traitement de l'image LIDAR nous
00:41:02montre une circulation qui concerne à peu près toute la surface, mis à part les quelques arbres
00:41:07qui ont été évités par les engins. Voilà, donc respect des cloisonnements, ça implique que les
00:41:15cloisonnements aient été bien pensés. Typiquement, quand il y a une zone humide, une mare, il est
00:41:19illusoire de croire qu'on va pouvoir circuler même en plein mois d'août ou en mois de septembre. Il
00:41:24vaut mieux contourner, faire en sorte d'avoir des cloisonnements qui ne traversent pas. C'est
00:41:30important de considérer aussi tout ce qui est places de dépôt, tout ce qui est routes forestières,
00:41:33de bien penser à tout ce qui est transport de bois, d'avoir bien en tête tout. Et l'avantage
00:41:41d'avoir des cloisonnements réguliers, c'est que c'est plus facile à retrouver. Alors effectivement,
00:41:47ça déplait aussi d'un point de vue paysager, donc il y a tout ça à considérer aussi. Mais quand
00:41:52ils sont bien réguliers, on les retrouve plus facilement. C'est aussi plus facile à marquer,
00:41:56puisqu'il suffit de faire une marque en début de cloisonnement, puis après on sait que c'est tout
00:41:59droit à peu près. Après, une autre considération à bien avoir en tête, c'est l'entraxe,
00:42:07l'espacement entre les cloisonnements. Donc ça, c'est le graphique à droite, où quand on a un
00:42:12espacement plutôt de 20 mètres ou un espacement de 40 mètres, on se dit « si j'espace de 40 mètres
00:42:18mes cloisonnements, j'ai moins de circulation ». Alors oui, sur les cloisonnements, on n'a que 12 %
00:42:23contre 20 % quand on est tous les 20 mètres. Par contre, hors-cloisonnement, on va augmenter
00:42:28énormément la surface circulée, puisque si on revient à l'équation dite « impossible à résoudre »,
00:42:33de toute manière, l'engin n'a plus le treuil derrière, il n'a que sa grue ou sa pince, et donc
00:42:37il va aller chercher l'arbre quand même au milieu de la bande de 40 mètres, parce qu'avec son bras,
00:42:42il n'y arrive pas. Donc de toute manière, on va avoir des circulations hors-cloisonnement.
00:42:47Le respect des cloisonnements, ça demande un diagnostic. Au moment du chantier, on est censé
00:42:54estimer l'humidité du cloisonnement et dire « si le cloisonnement est sec, ça va, je peux circuler,
00:43:01ça donne l'image en haut à droite, où le cloisonnement, on n'a pas l'impression qu'un
00:43:06engin est passé dessus, c'est pas orniré, c'est pas plein d'eau, c'est juste un chemin au milieu
00:43:12de la forêt ». Par contre, si le cloisonnement est humide, on est censé arrêter le chantier pour
00:43:18éviter la situation en bas à droite, où l'engin a orniré, l'eau ne s'évacue plus,
00:43:25on a des ornières pleines d'eau, en général toute une faune qui se développe là-dedans,
00:43:29et le cloisonnement qui n'est plus pratiquable pour les fois suivantes.
00:43:34Donc voilà, respect des cloisonnements, on est censé faire un diagnostic avant. Ce qu'on s'est
00:43:40rendu compte, c'est que le diagnostic était quand même très très rarement fait. Du coup,
00:43:46on a mis en place aussi un garde-fous pour permettre aux équipes qui interviennent de
00:43:55s'arrêter avant que ça devienne catastrophique. Donc là, si je reprends les schémas, donc à gauche,
00:44:00un sol non perturbé où l'eau, l'air circulent très très bien, en fonction des facteurs de
00:44:06dégradation, donc en premier l'humidité du sol, mais après il y a un peu de texture, structure,
00:44:10éléments grossiers, etc., du nombre de passages des engins, le poids, leur vitesse, etc. Donc tout
00:44:15ça, ça intervient, ça va donner une intensité croissante de déformation qui va nous faire passer
00:44:20de juste une réduction de la circulation des fluides et une densification du sol qui permet
00:44:24une meilleure circulation, à un arrêt de la circulation des fluides où là on va avoir des
00:44:29conditions d'eau stagnante et d'impratiquabilité du cloisonnement. Et donc le seuil, on l'a mis
00:44:36dans le guide pratique sol, on s'arrête dès l'apparition d'ornières atteignant 20 ou 30
00:44:41centimètres en fonction si c'est un cloisonnement secondaire ou un cloisonnement principal. Alors
00:44:47ce seuil est à définir entre les intervenants et il est important aussi de discuter pour voir
00:44:55quelles mesures adopter à ce moment-là, puisqu'effectivement quand on s'arrête, il y a
00:44:58d'autres impacts, que ce soit sur la filière ou le transport des machines, etc., qui font que le sol
00:45:05n'est pas le seul critère à prendre en compte, mais on sait que si on s'arrête pas et qu'on
00:45:10arrive dans la situation en bas à droite, du coup le cloisonnement ne sera plus utilisable.
00:45:14Un autre élément qui est important à garder en tête, c'est tout ce qui est logistique en fait.
00:45:24Le cloisonnement c'est vraiment une infrastructure, c'est dédié à la circulation, ça sera plus de la
00:45:29production dessus et du coup une fois qu'on a créé cette infrastructure, c'est important de
00:45:35l'optimiser et de tout considérer, c'est-à-dire donc là c'est des scénarios d'utilisation des
00:45:43cloisonnements en fonction des places de dépôt et du sens des cloisonnements par rapport à ces
00:45:48places de dépôt. Tout ça c'est important parce que vous verrez qu'il n'y a pas tout à fait le même
00:45:54poids qui circule pour sortir une même quantité de bois et qu'il n'y a pas non plus le même
00:45:58nombre de kilomètres circulés en fonction de où se trouve la place de dépôt, comment s'orienter
00:46:04les cloisonnements. Donc là quand on voit sur l'image du milieu une grosse intensité de
00:46:10circulation parce que les cloisonnements ne sont pas parallèles à la place de dépôt mais du
00:46:16coup vont tous vers un collecteur qui est très très emprunté, il y a de fortes chances que ce
00:46:21collecteur soit très dégradé au bout d'un moment puisque quand on multiplie les passages, on multiplie
00:46:26aussi le risque de se trouver en conditions humides et donc d'ornirage.
00:46:33On a fait une petite analyse économique juste pour essayer de vous convaincre un peu de
00:46:39l'importance de tous ces critères et de réfléchir vraiment à cette mise en place et de ne plus
00:46:46favoriser la circulation anarchique donc sans voie de circulation dédiée et matérialisée sur le
00:46:54terrain. L'article vous pouvez le retrouver dans les rendez-vous techniques de l'ONF, le numéro 77,
00:47:01j'ai mis la référence, il est disponible sur le site onf.fr pour avoir plus de détails. Mais on a
00:47:06pris plusieurs scénarios, donc on a pris une exploitation traditionnelle sans cloisonnement
00:47:09avec plusieurs impacts possibles en fonction puisque là du coup quand on a une exploitation
00:47:15traditionnelle sans cloisonnement, on ne sait pas exactement quelle surface va être circulée,
00:47:19ça va dépendre beaucoup des conditions de l'opérateur et puis de la forêt etc. On a pris
00:47:24une hypothèse de surface circulée 60% ou 80%. Alors toujours pareil en prenant en compte le
00:47:29cumul parce que sur un chantier on peut avoir que 30% mais au fur et à mesure des chantiers ça se
00:47:34cumule et au final on va avoir entre 60 et 80% de la surface circulée. Et ensuite on a pris des
00:47:40chiffres variants en fonction des résultats qu'on a eus sur les sites tassements que je vous ai
00:47:46présentés juste avant, donc soit 20% de mortalité jusqu'à 50% de mortalité. On a eu un site où il
00:47:52y a eu très peu de mortalité lié au tassement parce que l'année avait été un peu plus sèche et
00:47:56un site où il y a eu beaucoup de mortalité lié au tassement puisque l'année avait été un peu plus
00:47:59humide. Et des pertes de production qui peuvent aller de 20 à 40% puisque on avait sur les deux
00:48:07sites des variations de pertes de volume à 15 ans. Le deuxième scénario c'est une exploitation
00:48:15traditionnelle suivant nous notre note de service à l'ONF qui est d'implanter des cloisonnements
00:48:20tous les 18 à 20 m donc on va dire une surface dédiée à la circulation d'environ 20%. Donc là
00:48:27c'est 20% sans production mais par contre 80% qui continuent à produire, qui ne subit pas de
00:48:33mortalité à la plantation ou à la régénération etc. Le troisième scénario c'est l'exploitation
00:48:39traditionnelle mais avec tout ce que je vous ai raconté, le fait que du coup on a des
00:48:45circulations hors cloisonnement soit anciennes soit sur les exploitations récentes et donc la
00:48:53restauration du sol par travail du sol au moment de la plantation. Et le dernier scénario c'est
00:49:00l'exploitation par câble main soit seulement sur les coupes de régénération soit sur toutes les
00:49:05coupes. Et ce que vous voyez à droite c'est les résultats financiers, alors actualisé, le BASI
00:49:13c'est des chiffres actualisés qui prennent en compte quand même le long terme. Et le scénario
00:49:20de référence c'est l'exploitation par câble sur les coupes de régénération donc lui il est à 0% et ce
00:49:26que vous voyez c'est que si vous faites du câble main sur toutes les coupes vous gagnez 7% par
00:49:30rapport à juste sur les coupes de régénération. Et si vous circulez partout sans mettre en place
00:49:35de cloisonnement vous êtes toujours en négatif par rapport à ce scénario par câble main et ça va
00:49:39de moins 3 à moins 45% du chiffre d'affaires en prenant seulement en compte la mortalité et les
00:49:46pertes de production. Ensuite si vous faites des cloisonnements et que vous respectez ces
00:49:52cloisonnements donc vous dédiez seulement 20% à la circulation le résultat est quand même pas si
00:49:57mal puisqu'on a 4% d'augmentation du chiffre d'affaires par rapport au scénario câble sur
00:50:02les coupes de régénération. Et par contre si les cloisonnements ne sont pas respectés et qu'il y a
00:50:07un travail du sol on va perdre 8% par rapport à ce scénario de référence. Alors attention cette
00:50:12analyse économique c'est une première analyse économique elle est loin d'être parfaite. On n'a
00:50:17pas pris en compte le coût des arrêts de chantier en fonction de la météo, le fait que quand on fait
00:50:21de l'exploitation par voie terrestre on peut être arrêté donc c'est les premières images que je
00:50:25vous montrais. Donc il y a des ruptures d'approvisionnement, déplacement des machines etc
00:50:30où on peut exploiter toute l'année il n'y a pas trop de soucis. Et la deuxième chose qu'on n'a pas
00:50:38pris et qui est vraiment en lien avec la thématique du webinaire c'est la perte de levier civicole
00:50:43pour l'adaptation en climat changeant. L'image que vous avez là c'est d'un foie domaniel des
00:50:49chambarans sur Limon où à droite il y a du châtaignier, du hêtre, du chêne qui sont repartis
00:50:56tout seuls après la dernière coupe et sous ce régé de chênes, châtaigniers etc le sol n'est pas
00:51:03tassé. En face il y a du boulot et des chênes semenciers dépérissants et là à chaque fois
00:51:09qu'on regarde le sol il est tassé. Donc c'est vraiment la circulation anarchique qui a eu lieu
00:51:12sur cette parcelle qui a tassé une grande surface et sur cette surface tassée le sol recrue les
00:51:18nues qui a assez du boulot. L'état sanitaire des semenciers est très dégradé donc ça veut dire
00:51:23qu'il n'y aura pas de semences adaptées au changement climatique. L'enracinement est très
00:51:30mauvais, la dynamique de l'eau est très mauvaise on l'a vu précédemment. Donc là ça veut dire
00:51:33que simplement en tassant, en circulant partout on a un peu enlevé tous nos leviers d'adaptation
00:51:41à part travailler le sol et planter. Il faut savoir que le travail du sol si vous le réalisez
00:51:47dans les mauvaises conditions d'humidité ça aggrave la situation plutôt que l'améliorer
00:51:51et que le travail du sol ça ne résout qu'une partie des problèmes c'est à dire que sur les
00:51:56sites tassements on a testé du travail du sol on a des effets bénéfiques à très court terme mais
00:52:01à 15 ans on n'a plus ces effets bénéfiques. Donc voilà on sait que le travail du sol c'est
00:52:07une solution partielle au problème du tassement et qui en plus demande une certaine technicité
00:52:13surtout une grosse technicité d'intervenir dans les bonnes conditions. Enfin je vais aborder les
00:52:22perspectives. Donc là c'est un gros projet financé par l'ADEME qui se termine, c'est le
00:52:27projet VESOIL for OAD. On est pas mal de partenaires impliqués dans ce projet, on aimerait
00:52:32créer et on est en voie d'y arriver un service climatique de la praticabilité des cloisonnements.
00:52:39Donc ce service on s'est inspiré un peu de ce que propose MétéoGlou pour l'agriculture. Vous
00:52:45pouvez le trouver dans MétéoGlou agriculture viabilité du sol où la courbe noire là ça vous
00:52:50donne l'humidité du sol qui est prédite par un modèle et les plages rouges jaunes vertes c'est
00:52:55la portance du sol, la praticabilité du sol en fonction de cette humidité là. Donc quand vous
00:53:00êtes dans le rouge il faudrait pas circuler et quand vous êtes dans le jaune faut faire attention
00:53:04donc diminuer la charge, mettre des rémanents sur les cloisonnements etc et quand on est dans le
00:53:07vert on peut circuler. Voilà donc ce prototype on l'a testé en condition opérationnelle ça donne
00:53:14des très très bons résultats. On a eu pas mal aussi d'essais sur des débusqueurs pour essayer de
00:53:20mettre des seuils là donc les fameuses limites rouge jaune verte en fonction du type d'engin
00:53:25donc ça pour l'instant n'y est pas encore. On voit qu'à chaque fois le poids de l'engin joue
00:53:29beaucoup sur ce seuil que plus il est lourd plus le seuil se décale donc plus il faut être
00:53:34restrictif en termes de conditions d'humidité mais on n'a pas encore des seuils par machine
00:53:39voilà on espère y arriver un jour. On sait que pareil il y a un fort effet du type de sol là
00:53:44entre limon, argile, sable etc puisque les conditions de drainage en fonction de la classe
00:53:48de texture sont très différentes et donc voilà on espère dans les années à venir avoir un outil
00:53:54de ce type là à proposer aux forestiers. Alors cet outil il a plusieurs intérêts c'est déjà de ne
00:54:03pas avoir à faire le diagnostic d'humidité des sols avant le chantier puisque en fait il n'est pas
00:54:08réalisé c'est très compliqué d'estimer l'humidité du sol à partir de ces sensations tactiles ou à
00:54:12partir d'un capteur voilà donc les forestiers ne le faisaient pas forcément et je comprends
00:54:18tout à fait donc là ça permet de se passer de ce diagnostic avant chantier ça donne aussi un
00:54:24résultat qui est scientifique qui est plutôt neutre et donc ça permet d'aussi mieux communiquer
00:54:30entre les intervenants voilà donc on espère que ça va aider à l'organisation des chantiers en
00:54:35amont du chantier pour éviter les situations d'impasse lors du chantier. L'autre partie sur
00:54:43laquelle on a commencé à travailler alors d'abord dans un projet qui s'appelait hyper sol pour
00:54:50identifier prévenir réduire les dégradations des sols alors dégradation des sols au sens large que
00:54:55ce soit l'appauvrissement chimique le tassement l'érosion etc qui était financé par la
00:55:00DEM et qui nous a permis de former un réseau de référents sol que ce soit en forêt privée
00:55:04en forêt publique donc auprès du CNPF, des coopératives PEFC, l'ONR enfin voilà de
00:55:10multi partenaires des référents qui soient capables de sensibiliser d'autres intervenants
00:55:16forestiers à la préservation des sols donc ce réseau de référents a été formé et du coup on a un
00:55:23soutien la DRAF pour mettre en place des sites documentés sur le terrain pour pouvoir réaliser
00:55:34ces ateliers de sensibilisation dans chaque région alors là pour l'instant c'est que la région Auvergne
00:55:40Rhône-Alpes ça s'appelle Soloscope et le principe c'est de faire un parcours pédagogique entre une
00:55:46parcelle où la circulation n'a pas été contrôlée on peut voir du coup les impacts directs du
00:55:52tassement donc soit avec la photo de gauche des tests bêches où on voit très bien la différence
00:55:57entre le sol tassé complètement à gauche et puis le sol non perturbé où le sol non perturbé on voit
00:56:02qu'il est très grumeleux les racines peuvent facilement prospecter alors que le sol tassé on a
00:56:07l'impression que c'est une meute de beurre avec des fissures horizontales voilà donc de montrer
00:56:12sur nos contextes que voilà le tassement a un impact de le montrer via la végétation donc ça
00:56:19c'est la photo avec les bouleaux et puis les chaînes et les châtaigniers qui se régénèrent
00:56:24quand il n'y a pas de tassement, de montrer aussi tout un parcours entre une parcelle donc avec
00:56:31circulation anarchique et puis des parcelles cloisonnées avec tout un gradient de questions
00:56:36parce que les cloisonnements c'est pas facile à mettre en oeuvre, c'est pas facile à maintenir
00:56:41dans le temps, c'est pas facile à respecter d'un point de vue de l'humidité des sols etc et donc
00:56:46voilà juste une petite image d'un atelier qui a été fait avec des partenaires et c'est ça qui
00:56:50est intéressant c'est de discuter entre acteurs des solutions qu'on peut trouver à cette équation
00:56:54impossible en ayant toutes les cartes en main pas seulement la carte économique financière peu
00:57:00importe mais en ayant aussi la carte des impacts sur les écosystèmes et leur capacité d'adaptation
00:57:06en climat changeant. Je vous remercie pour votre attention et je suis à disposition pour les
00:57:13questions. Merci beaucoup Noémie donc effectivement on a un certain nombre de questions dans le chat
00:57:19tout d'abord est-ce que ce sujet est discuté avec les entreprises de travaux forestiers est-ce qu'ils
00:57:26sont conscients des conséquences de l'exploitation par temps humide et prêts à suspendre le chantier
00:57:32et puis donc puisque vous travaillez pour l'ONF quel dédommagement apporte l'ONF à la suspension
00:57:38de chantier et est-ce qu'il est possible de prolonger les délais d'exploitation ? Je
00:57:43recomplèterai ça fait beaucoup de questions je les rappellerai si besoin. Est-ce qu'il y a des
00:57:49échanges avec les ETF et est-ce qu'ils sont conscients des problèmes liés à l'exploitation
00:57:53par temps humide ? Alors il n'y a pas assez d'échanges avec les ETF ça c'est clair et net c'est
00:57:58pour ça que les ateliers de sensibilisation c'est vraiment quelque chose qu'on aimerait
00:58:03augmenter dans le futur enfin dans un futur très proche, démocratiser, rendre de plus en plus
00:58:08accessible et dans le soloscope de la région Auvergne-Rhône-Alpes on a prévu donc plusieurs
00:58:13formats d'ateliers de sensibilisation qui s'adaptent à ces différents publics parce qu'on ne va pas
00:58:17avoir le même contenu pour un ETF qui est très pris, qui n'a pas beaucoup de temps à consacrer
00:58:22à la thématique où il faut aller droit au but lui dire ben voilà quand tu circules en condition
00:58:27humide ça fait ça et nous nos contraintes c'est ça, quelles sont tes contraintes à toi ? Voilà
00:58:32et clairement les ETF c'est très compliqué de les arrêter quand les conditions se dégradent enfin
00:58:38quand le sol devient humide puisque ils ont des machines qui coûtent tellement cher et s'ils
00:58:45ne travaillent pas 365 jours sur 365, j'exagère mais c'est à peine, en fait ils déposent le
00:58:52bilan donc c'est compliqué pour le technicien forestier ou le propriétaire de dire ah ben non
00:59:00tu t'en vas, tu t'arrêtes pendant dix jours, on sait très bien qu'après l'ETF on le met en
00:59:04grosse difficulté financière. Alors voilà il faudrait que ces suspensions de chantier soient
00:59:11rémunérées donc ça c'est ce qu'on a proposé au plan d'action préservation des sols forestiers
00:59:16qui est en cours de co-construction avec les deux ministères suite aux assises de la forêt. Pour
00:59:23l'instant c'est pas le cas, voilà clairement. Après les délais d'exploitation on peut les
00:59:28prolonger normalement dans pas mal de situations, ça c'est pas trop un souci, c'est plus que du coup
00:59:32il faut pouvoir rembourser la machine donc prolonger le délai n'est pas suffisant pour
00:59:38compenser toutes les pertes de l'ETF. Merci, alors une autre façon de voir les choses,
00:59:47est-ce qu'on peut demander aux propriétaires des machines qui ont abîmé les surfaces des
00:59:53bois de remettre en état après les travaux ? Alors oui la remise en état après travaux,
01:00:00donc j'ai parlé du travail du sol avant plantation, ça c'est quand il y a eu circulation anarchique,
01:00:06que voilà il y a un gros pourcentage de la surface qui est tassée, on peut le demander,
01:00:11nous on le demande, il faut savoir que le problème c'est que le travail du sol s'il est
01:00:14réalisé en conditions humides ça va dégrader le sol encore plus, donc il faut pas seulement le
01:00:20demander mais exiger que ça se passe dans les bonnes conditions, contrôler ça parce que des
01:00:28opérateurs de travaux, il y en a encore moins que des opérateurs pour l'exploitation, du coup ils
01:00:32sont très peu disponibles donc quand ils sont là on est déjà très content. Ensuite la deuxième
01:00:38restauration c'est éventuellement la restauration de la praticabilité des cloisonnements, reboucher
01:00:45les ornières ça sert strictement à rien puisque c'est purement visuel, ça peut avoir un intérêt
01:00:52dans des contextes paysagers précis mais concrètement tant qu'on n'a pas cassé la semelle
01:00:59tassée dans le fond de l'ornière, les conditions de drainage ne sont pas restaurées, donc reboucher
01:01:04l'ornière avec les bourrelets ça cache la misère et le sol est toujours autant humide dans le
01:01:13comblement qu'on a fait, donc dès la prochaine exploitation l'engin se ré-enfonce de la même
01:01:17profondeur. Donc exiger une restauration de la praticabilité des cloisonnements ça exige un
01:01:23sous-solage du fond de l'ornière à minima ou alors de la perforation de fond d'ornière,
01:01:27c'est des travaux qui sont beaucoup plus lourds que le simple comblement qu'ils font en
01:01:37prenant les bourrelets et en remplissant le fond des ornières. Donc restaurer la praticabilité des
01:01:42cloisonnements c'est très compliqué, pour l'instant on n'a pas beaucoup de techniques
01:01:44très efficaces, celle qui marche le mieux c'est la restauration par voie biologique donc avec des
01:01:51aulnes, des sols, quasiment tous les pionniers tolèrent le tassement, c'est bien pour ça qu'on
01:01:57a du bain dès que le sol est tassé, donc voilà on pourrait envisager des pionniers sur les
01:02:02cloisonnements pour restaurer la praticalité des cloisonnements, le problème c'est que le
01:02:05cloisonnement est trop ombragé on va dire pour des pionniers, donc ça c'est des choses à faire
01:02:10quand on est en coupe de régénération ou en coupe sanitaire pour restaurer le cloisonnement avant la
01:02:17plantation ou la régénération naturelle, mais voilà c'est très compliqué. Restaurer par voie
01:02:24humaine pour l'instant on n'y arrive pas, après on n'a pas beaucoup de recul non plus, on a 15 ans
01:02:31de recul sur le travail du sol en forêt, c'est pas suffisant. Je dis des bêtises parce qu'il y a
01:02:37certains endroits où il y a eu du travail du sol qui avait été fait à l'époque du Front Forestier
01:02:41National et où on voit encore l'impact du travail du sol, pas du tassement, sur les conditions
01:02:48d'arracinement des essences. Ok merci, alors du coup vous avez répondu à la question suivante sur
01:02:55comment on peut faire pour restaurer la porosité en même temps. Il y avait une autre question sur
01:03:01le rôle des scieurs et le rôle qu'ils peuvent jouer en achetant les bois et les conditions
01:03:08qu'ils peuvent mettre. Oui ben là je connais pas du tout les scieurs et les conditions qu'ils
01:03:17peuvent mettre. De manière générale pour l'instant il n'y a pas grand monde qui prend en compte cette
01:03:22préservation des sols à la hauteur où ça devrait l'être et du coup il n'y a pas beaucoup de clauses
01:03:28ou de compensations qui permettent de favoriser un travail de qualité donc avec des machines qui
01:03:36restent sur les cloisonnements, qui circulent qu'en conditions sèches etc. Alors on a une question
01:03:46qui fait le parallèle avec les entreprises de travaux agricoles qui arrêtent les moissons en
01:03:53cas de pluie. Pourquoi est-ce que c'est possible en agriculture et pas en silviculture ? Celle-là
01:04:00elle est plus facile à répondre. Un forestier ça a pas la moissonneuse dans le hangar. Un forestier
01:04:06ça a le porteur, il y a un porteur par je sais pas combien de milliers d'hectares. Donc malheureusement
01:04:11en fait c'est vraiment le principal problème en forêt c'est que c'est pas le forestier qui fait
01:04:18l'opération, c'est pas le propriétaire qui fait l'opération. C'est des entreprises souvent
01:04:24monopersonnes qui sont endettées très très lourdement et qui du coup doivent faire tourner
01:04:30leur machine de manière un peu intensive sur un secteur énorme. Donc l'agriculteur lui il a la
01:04:39machine dans le hangar donc quand il voit la pluie il sort pas ou quand il regarde la météo tout le
01:04:44temps il se dit bah non là c'est pas possible. Et puis lui les effets sont immédiats. Il y a aussi
01:04:50ça qu'on a en forêt c'est que quand j'emmenais des personnes sur le site Tassement les cinq
01:04:56premières années on voyait pas encore trop les effets du Tassement. Maintenant à 15 ans on le
01:05:00voit, on voit la différence de hauteur, on voit la différence de forme des arbres mais il a fallu
01:05:0415 ans pour que l'on voit nous en tant que forestier sur les arbres les effets du Tassement. Si on
01:05:11regarde le sol on le voit tout de suite mais il faut regarder le sol. Merci et puis pour terminer
01:05:21peut-être est-ce qu'on peut dire que le changement climatique peut aggraver les risques liés au sol
01:05:28notamment du fait des problèmes d'approvisionnement en eau ? Oui oui le changement climatique du coup
01:05:37il augmente le risque de sécheresse mais aussi le risque de périodes plus humides, plus longues.
01:05:42Donc là on a fait dans le cadre du projet Vaisselle Fort OAD, on a fait une petite analyse du nombre
01:05:49de jours praticables par an en climat changeant et clairement il y aura des années où ça va être
01:05:55très compliqué, il y en aura de plus en plus. Un peu comme cette année là mais ça sera de plus en
01:06:00plus fréquent et donc quand on cumule effectivement moins d'eau en période estivale avec des sols qui
01:06:07ont été très dégradés en période hivernale par une circulation qui a eu lieu parce qu'on n'avait
01:06:11pas le choix et qu'il faisait humide tout l'hiver, ça va être de plus en plus compliqué.
01:06:19Merci alors je vois qu'il y a quelques utilisateurs qui sont en train d'écrire des questions on va
01:06:26en prendre des dernières et puis après il faudra arrêter parce qu'on a déjà dépassé le temps.
01:06:30Une question sur la différence de tassement selon que l'engin a ou pas des tracs.
01:06:38Oui les tracs ça aide à répartir le poids sur une plus grande surface donc c'est un peu les
01:06:46premiers schémas que j'ai montré avec les billes où la pression se répartit en fonction de la
01:06:51profondeur c'est à dire que ça va pas changer la pression en profondeur mais par contre la
01:06:57pression en surface va être diminuée et clairement quand on est en condition humide ça
01:07:02peut permettre de faire un deux trois quatre passages de plus ça dépend vraiment de l'humidité
01:07:07au moment où on met les tracs alors idéalement il faut mettre les tracs bien avant que ça se
01:07:11dégrade puisqu'une fois qu'on a commencé à ornirer c'est trop tard mais si on les met suffisamment
01:07:16en amont et qu'il pleut un petit peu ça peut faire la différence c'est à dire qu'on va pouvoir
01:07:21finaliser l'exploitation alors que sans tracs on n'aurait pas pu.
01:07:25Merci beaucoup pour toutes ces réponses je vous propose de conclure maintenant le
01:07:36webinaire donc un grand merci donc à Noémie Pousse de l'office national des forêts qui
01:07:41est intervenu ce soir merci aussi à tous pour votre participation donc vous retrouverez comme
01:07:47d'habitude ce webinaire sur le site internet de la DRAF Auvers-Grenalpes avec le document qui a
01:07:52été présenté donc à la rubrique forêt, bois, énergie ensuite gestion de la forêt et changement
01:07:59climatique je vous donne rendez vous le 3 juin à 17 heures pour le prochain webinaire qui portera
01:08:05sur la gestion forestière préventive vis-à-vis du risque de feu de forêt donc attention il sera
01:08:11exceptionnellement un lundi voilà et donc je vous souhaite une très bonne soirée à tous