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"Quand je le joue, c'est une sorte de transcendance. C'est très puissant, il y a une puissance physique, une puissance sonore et une énergie folle". Adélaïde Ferrière décrypte l'oeuvre "Psappha" composée par Iannis Xenakis en 1976.

C'est un incontournable du répertoire pour percussions solo. Dans cette composition marquée par le rythme et les nuances très fortes, Xenakis s'intéresse à la figure antique de Sappho, poétesse lyrique grecque.

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Musique
Transcription
00:00Quand je le joue, c'est vraiment la transcendance, la puissance physique, la puissance sonore,
00:08une énergie un petit peu folle, il peut dire qu'on est dans des nuances qui sont extrêmement
00:14fortes, extrêmement poussées et on doit les pousser encore plus.
00:17Je vais vous présenter Psapha de Yanis Xenakis.
00:28Composé en 1976, Psapha est un classique du répertoire pour percussion solo.
00:34Avec cette œuvre, Yanis Xenakis poursuit son exploration du rythme.
00:39Compositeur, architecte, ingénieur gréco-français, Xenakis est un symbole de la modernité musicale,
00:47celui qui a introduit les mathématiques dans le processus de composition.
00:52Ici, Xenakis s'intéresse à la figure antique de Sappho, poétesse lyrique grecque.
00:57Il s'inspire des structures rythmiques de ses poèmes pour remettre la notion de pulsation au cœur de sa partition.
01:04Cette œuvre, c'est vraiment une apogée de la percussion, puisque l'instrumentarium est entièrement libre,
01:10laissé libre à l'interprète, avec des installations qu'on appelle multipercussions.
01:14C'est tout simplement un agencement de plusieurs instruments ensemble,
01:18qui peuvent être des métaux, des pots, des bois.
01:21On a juste des indications de catégorie de hauteur, de catégorie de registre,
01:25mais à aucun moment on a un plan d'installation précis.
01:29C'est une perpétuelle recherche et une exploration pour créer l'installation.
01:38J'ai choisi une installation un peu particulière,
01:41parce qu'au lieu d'évoluer sur une seule installation et les mêmes instruments du début à la fin de l'œuvre,
01:46je vais avoir quatre installations différentes,
01:48parce qu'on peut diviser la pièce en quatre sections différentes.
01:52Je me suis dit qu'on allait essayer de faire une construction par partie,
01:56et d'avoir une installation qui se métamorphose tout au long de la pièce.
02:02C'est un moment qui est un petit peu construit comme une fugue,
02:06et qui fait un petit peu penser à un feu d'artifice,
02:08comme des détonations, des explosions de feux d'artifice.
02:15Ça c'est un moment qui pour moi est assez marquant,
02:18parce que c'est une montée de l'artifice.
02:21C'est une montée de l'artifice,
02:23c'est une montée de l'artifice,
02:25c'est une montée de l'artifice,
02:27c'est une montée de l'artifice,
02:29C'est marquant parce que c'est une montée,
02:31c'est un petit peu l'apogée du crescendo.
02:33On est déjà fort au début,
02:35il faut trouver un moyen d'aller encore plus fort,
02:37sans que ça devienne totalement insupportable.
02:50Chez Xenakis, pas de partition classique.
02:52Pour Psapha, le compositeur construit sur du papier millimétré
02:56un système de lignes et de points,
02:58dont la rencontre crée une pulsation métronomique.
03:01Cette pièce est vraiment représentative de l'œuvre de Xenakis,
03:05puisqu'on a trois éléments extrêmement importants dans son art.
03:09D'une part la musique,
03:11puis évidemment les mathématiques avec le rythme,
03:13puisque la percussion a un rapport très évident par rapport à ça.
03:19Et puis évidemment l'architecture.
03:21On peut la retrouver un petit peu aussi dans l'installation de percussion,
03:24parce que finalement le percussionniste est un petit peu architecte en soi,
03:28puisqu'il construit lui-même son set.
03:33Et dans Psapha, vu qu'il y a cette notion d'instrumentarium qui n'est pas établie,
03:37on devient vraiment architecte aussi de la pièce en quelque sorte.
03:49Pour jouer Psapha, en effet, ça demande beaucoup d'énergie.
03:53D'une part cet engagement physique qui est très important.
04:00Il y a aussi cette notion-là dans la musique de Xenakis
04:03d'aller, de se dépasser, de dépasser les limites toujours.
04:06On a l'impression d'être pris dans une espèce de tempête sonore.
04:10Il y a des impacts des fois de 5F qui sont juste complètement incroyables.
04:16Vraiment dans cette idée qu'on entend une explosion d'éclairs,
04:20d'ouragans, de tempêtes, et qu'on se confronte aussi à l'inconnu,
04:24à ce qu'on ne connaît pas, d'où vient la tempête.
04:27Il y a un rapport un petit peu tellurique aussi sur les forces de la nature
04:32et tout ce qui nous dépasse en fait.
04:35Ce que Xenakis disait aussi, c'est que finalement on calcule tout
04:38pour avoir la liberté de pouvoir s'en remettre complètement
04:42au hasard et au monde du spontané.
05:04Sous-titrage Société Radio-Canada

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