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00:00 Voilà et pour faire le point au lendemain de cette journée de vote on va prendre la direction de l'OME, la capitale pour retrouver le journaliste Louis-Magouar Kemayou.
00:06 Bonjour, je rappelle que vous êtes président du club de l'information africaine, directeur de la chaîne New World Economy. Merci beaucoup d'être avec nous.
00:14 Il y a quelques heures vous étiez au siège de la commission électorale. Le dépouillement il est toujours en cours.
00:19 Il faut être patient avant les résultats officiels, il faut être prudent parce qu'il y a beaucoup d'infox autour de ces scrutins.
00:25 Est-ce qu'il y a pour autant de premières tendances crédibles et vérifiables ?
00:28 Pour le moment tout le monde se garde de publier des tendances et même si de façon générale certaines personnes ont estimé que le résultat était connu d'avance,
00:41 je crois qu'il est beaucoup plus prudent au moment où nous nous trouvons et vu le contexte dans lequel l'élection se tient.
00:48 Il convient d'attendre que les premières tendances soient données officiellement par les organismes agréés ou pas dans l'organisation de cette élection.
00:55 Je le disais il y a aussi beaucoup d'infox qui tournent. Vous en voyez passer de votre côté ?
00:59 Oui c'est certain. Il y a déjà des accusations parfois fallacieuses qui sont portées.
01:07 Il y a des déclarations qui sont faites par certains acteurs à des fins que seuls connaissent.
01:12 Mais ce qui est certain c'est que c'était une élection très importante.
01:15 C'est la première fois depuis l'indépendance du pays qu'un scrutin de telle ampleur est organisé,
01:21 surtout au regard de la nouvelle constitution qui sera probablement promulguée dans quelques jours.
01:26 On le rappelle cette constitution togolaise a changé il y a une dizaine de jours.
01:31 Plus de suffrage universel direct pour désigner celui qui dirige le pays, le nouveau système,
01:36 il va créer une sorte de super Premier ministre élu par les députés. Comment est-ce que cela va fonctionner ?
01:41 En fait le pays va expérimenter quelque chose qui avait été demandé lors de la conférence nationale dans les années 90,
01:49 c'est-à-dire en plein bouillonnement démocratique et social.
01:53 Les leaders de l'opposition qui sont aujourd'hui vent debout contre la réforme,
01:59 contre le changement de constitution, avaient été ceux qui avaient voulu exactement le même régime
02:05 du temps de général Nia Singde et Yadema et qui aujourd'hui se battent exactement,
02:09 presque avec les mêmes arguments, contre le passage à la nouvelle république.
02:13 En fait l'idée c'est que c'est la majorité au sein de l'Assemblée qui va désigner ce super Premier ministre.
02:20 Alors le Premier ministre sera désigné au sein du parti ou de la coalition de partis qui aura la majorité à l'Assemblée nationale.
02:28 Quant au Président de la République, il sera élu pour six ans et tant qu'il gardera sa majorité à l'Assemblée nationale,
02:35 il restera Premier ministre.
02:37 Quant au Président de la République, il sera élu pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois seulement.
02:43 Et donc ça, ça aura un impact direct après les législatives qui se sont déroulées hier.
02:47 Hier il y avait aussi des élections régionales et elles aussi elles ont une importance
02:51 parce que c'est aussi l'une des nouveautés de cette réforme constitutionnelle.
02:55 C'est l'apparition d'un Sénat et ceux qui sont élus là vont désigner les sénateurs.
03:02 Oui, c'est-à-dire qu'aujourd'hui il y a une réforme qui a été lancée, celle de la décentralisation au niveau du Togo
03:09 pour que tous les pouvoirs ne soient plus concentrés au niveau de la capitale,
03:13 mais que même au niveau régional les gens puissent réagir.
03:16 Et au passage, il faut quand même souligner que ça a été une prouesse d'organiser cette élection sur l'ensemble du territoire
03:21 parce qu'il n'échappe à personne que dans la partie septentrionale du pays.
03:26 Il y a des menaces et des attaques terroristes qui ont lieu par moment
03:30 et que ce n'était pas gagné que l'élection soit organisée là-bas, mais c'est le cas.
03:34 Et je crois que le Togo aujourd'hui, ne serait-ce que pour éviter ce qui s'est passé dans certains pays voisins,
03:40 comme les pays du Sahel, le Burkina Faso notamment,
03:43 doit arriver à faire en sorte que les populations qui sont aux confins de ces frontières
03:49 n'aient pas l'impression d'être abandonnées par le sange,
03:51 n'aient pas l'impression qu'elles comptent moins que les populations qui sont à l'OME ou dans les environs.
03:58 Donc cette idée de décentraliser, c'est de faire que les populations se prennent en charge,
04:03 que le contrôle démocratique ait un sens et que l'action politique sur le terrain
04:07 soit récompensée pour les partis qui investissent le terrain
04:11 et qui donc, après avoir semé, méritent de récolter les résultats de leur travail.
04:16 Justement, comment se sont déroulés ces scrutins à travers le pays hier ?
04:21 Je crois que ça s'est très bien passé.
04:23 Au-delà même du scrutin en lui-même où on a eu une multiplication,
04:28 on est parti de 9 000 à près de 14 000 centres de vote,
04:33 c'est-à-dire qu'il y a eu une énorme multiplication des bureaux de vote
04:36 pour éviter qu'il y ait beaucoup de files d'attente.
04:39 Du coup, il y avait un bureau de vote pour 300 électeurs au maximum,
04:44 donc il y avait une vraie fluidité dans la circulation.
04:48 Mais je crois que l'aspect le plus intéressant est venu avant même le jour de l'élection,
04:52 c'est-à-dire que la campagne s'est passée dans une ambiance bon enfant,
04:56 où que l'on soit sur le territoire, les caravanes se sont croisées sans qu'il y ait de violence,
05:00 le temps de parole au niveau des médias a été strictement respecté,
05:04 et même l'accompagnement des candidatures,
05:06 c'est-à-dire que les candidats qui déposaient leur candidature,
05:08 quelle que soit l'élection, n'ont pas vu leur candidature rejetée au bout d'un certain temps d'étude,
05:13 ils étaient accompagnés dans la présentation de leur dossier,
05:17 et donc quand il manquait des documents,
05:18 il y avait cet accompagnement technique qu'apportait la Commission électorale nationale,
05:23 et je crois que c'est tout cela qui a concouru à faire en sorte que l'élection aujourd'hui ne soit pas contestée.
05:29 Il y a certes des manquements, on n'y échappe que très rarement,
05:32 parce que le nombre d'éléments et d'acteurs qui interviennent est si important
05:37 que par moments il y a des maillons de la chaîne qui sont parfois plus faibles que certains.
05:41 Donc là on est dans un moment où le dépouillement se termine plus ou moins,
05:45 il faut encore attendre la proclamation des résultats officiels,
05:47 ça peut prendre du temps, quelles sont les étapes qui vont suivre après la proclamation de ces résultats ?
05:54 Alors la Commission électorale nationale indépendante est au sommet, elle coordonne,
05:59 mais elle a déjà été elle décentralisée, c'est-à-dire qu'au niveau des commissions électorales locales,
06:04 il y a un travail qui se fait et qui permet de publier les résultats à l'échelle locale,
06:09 puis de les harmoniser au niveau préfectoral avant de renvoyer à l'OME.
06:14 Mais aujourd'hui avec les moyens techniques qui ont été mis en place et les échanges
06:18 qui s'établissent entre l'OME et les différentes commissions électorales locales,
06:25 le travail devrait être fait assez rapidement, même si le délai qui est donné est celui de six jours,
06:30 je pense qu'on pourra voir les résultats assez rapidement,
06:33 les tendances au moins pourront être consolidées avant même la proclamation définitive
06:37 sur le plan national des résultats.
06:39 Louis Magloire-Kemahiou, on a évoqué le pouvoir, on a évoqué l'opposition,
06:43 au milieu de tout ça il y a les Togolais, comment est-ce qu'ils ont vécu cette séquence,
06:47 ce que vous avez rencontré dans les bureaux de vote ?
06:50 Les personnes qui sont venues, certains au début avaient l'impression qu'ils perdraient beaucoup de temps dans les bureaux.
06:58 Ils ne sont donc pas venus très tôt le matin, ils sont venus plutôt dans l'après-midi.
07:03 D'autres aussi ne savaient pas toujours s'ils avaient leur carte d'électeur,
07:09 et donc il y a des numéros verts qui ont été mis en place pour leur permettre,
07:12 en inscrivant leur numéro de carte d'électeur, de trouver le bureau où ils étaient.
07:17 Cela leur a permis d'aller assez rapidement.
07:20 Ils ne savent pas pour le moment, puisque je n'ai pas fait le tour du pays,
07:23 quel a été l'état d'esprit dans lequel les gens ont voté, sont allés dans les bureaux de vote.
07:28 Mais de façon générale, ici à l'OME, il y a eu un grand enthousiasme,
07:32 et je pense que même si les scores ne sont pas historiques,
07:36 ils sont quand même assez honorables pour une élection comme celle-ci,
07:39 qui se tient dans un contexte où certains ont voulu que les deux élections,
07:43 régionales et législatives, soient un référendum entre la nouvelle constitution qui est en cours de promulgation.
07:52 – Merci beaucoup Louis Magouar Kemayoud de nous avoir éclairé ce matin en direct depuis l'OME.
07:57 Je rappelle que vous êtes président du Club de l'information africaine,
07:59 directeur également de la chaîne New World Economy.
08:02 Merci beaucoup.