• il y a 8 mois

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Générique]
00:14 Bonsoir à tous.
00:15 Censure, résistance, les cris de colère des Insoumis ont résonné ce matin à Paris
00:20 lors d'un rassemblement en signe de protestation.
00:23 Protestation après les convocations de Rima Hassan et Mathilde Panot.
00:27 Les Insoumis sont-ils des martyrs de la liberté d'expression ?
00:30 Cette colère est-elle légitime ou en font-ils trop ?
00:33 Arrots sur les écrans pour les tout-petits.
00:36 Un rapport préconise leur interdiction pour les moins de 3 ans
00:39 et alerte sur leurs conséquences sur la santé des enfants.
00:43 Les écrans, le mal incarné pour nos tout-petits.
00:46 Mais les experts peuvent-ils s'inviter dans les appartements ?
00:50 Et puis, des rémunérations stratosphériques, des écarts de salaire indécents.
00:55 Le dernier rapport d'Oxfam révèle que les patrons du CAC 40
00:58 ont gagné en moyenne 130 fois plus que leurs salariés en 2022.
01:02 Est-ce légitime quand on dirige une entreprise mondiale ?
01:05 Ou faut-il s'en offusquer ? Faut-il encadrer ses salaires ?
01:09 On en parle avec nos informés ce soir.
01:12 Michael Darmon, éditorialiste à Y 24 News.
01:15 Vous publiez Le Pape et la matriarche aux éditions Passé Composé.
01:20 Laurent Mouloud, rédacteur en chef adjoint à l'Humanité.
01:23 Stéphane Zumsteg, directeur du département Opinion et Politique d'Ipsos.
01:28 Et Jean-Sébastien Ferjou, fondateur et directeur d'Atlantico.
01:32 Bonsoir à tous les quatre.
01:34 Veut-on museler la France insoumise après les convocations de Rima Hassan et Mathilde Panot ce matin,
01:41 entendues pour apologie du terrorisme ?
01:43 Les Insoumis appelaient au rassemblement contre la censure dans la foulée.
01:46 Et le débat s'est prolongé ensuite à l'Assemblée.
01:49 Écoutez cet échange houleux entre Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise,
01:54 et Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux.
01:56 Dans un pays que vous connaissez bien, on convoque la présidente d'un groupe parlementaire d'opposition
02:02 devant la police antiterroriste pour un communiqué de presse.
02:05 On menace et on réprime des étudiants qui s'indignent face à un massacre terrifiant.
02:10 On tente de dissoudre un collectif de jeunes qui se mobilisent face à l'urgence climatique.
02:15 Est-ce dans la Russie de Vladimir Poutine ?
02:17 Non, c'est dans la France d'Emmanuel Macron.
02:19 On va se dire les choses très clairement, monsieur le député Bompard.
02:23 Après le 7 octobre et l'attaque terroriste du Hamas que vous soutenez,
02:28 j'ai pris une circulaire pour que l'on puisse réprimer les propos antisémites qui se sont développés.
02:40 J'ai eu raison de le faire.
02:42 Des gens qui se sont sentis victimes ont déposé plainte.
02:48 La justice a donc été saisie et elle dira ce qu'elle a à dire en toute indépendance.
02:54 Manuel Bompard qui compare la France à la Russie.
02:57 Laurent Mouloud, la colère des insoumis, elle est légitime ou ils en font trop ?
03:01 Je ne sais pas s'ils en font trop.
03:03 Moi c'est surtout le terme, c'est le ministre je crois qui parlait,
03:06 attaque terroriste que vous soutenez, c'est le terme du ministre de la Justice.
03:10 Il me semble utile qu'en répondant à Emmanuel Bompard, je trouve que pour le coup,
03:14 c'est extrêmement excessif, extrêmement disproportionné.
03:19 Et je trouve que tout dans cette histoire est disproportionné.
03:22 Vous parliez de l'attaque terroriste du Hamas.
03:24 Les insoumis ont fait polémique après cette attaque terroriste
03:27 qu'ils avaient qualifiée d'offensive des forces armées palestiniennes.
03:30 Et la classe politique dans son ensemble avait condamné le fait que ce n'était pas assez.
03:34 Mais qu'on puisse critiquer ce communiqué, il n'y a aucun problème là-dessus.
03:39 Mais qu'on dit que vous soutenez, et c'est des propos qu'il vient de dire,
03:42 une attaque terroriste que vous soutenez, les termes sont importants.
03:45 Il ne s'agit pas d'un soutien à une attaque terroriste.
03:47 Un communiqué peut être effectivement complètement peut-être mal écrit, critiqué, etc.
03:51 Et la justice le dira.
03:53 Moi les termes que j'entends, soutenir une attaque, c'est quand même extrêmement grave,
03:56 je trouve aussi dans un autre sens.
03:57 Donc je dirais que moi dans cette affaire, il y a une espèce de disproportion
04:01 de poursuivre comme ça effectivement des personnages publics, politiques,
04:06 en pleine campagne électorale, aussi de laisser faire, on va dire,
04:11 des convocations devant la justice ou devant le commissariat,
04:15 sur cette question d'apologie du terrorisme, je trouve ça complètement disproportionné.
04:19 Je vous vois au pinet de la tête, Mickaël Darmon.
04:21 Donc si on écoute Laurent Mouloud, c'est vrai, il y a une dérive autoritaire de ce gouvernement ?
04:25 Non, il n'y a pas une dérive autoritaire, il y a tout simplement le fait qu'effectivement,
04:28 on fait, on respecte l'état de droit et les lois qui existent,
04:32 puisque la justice a été saisie, donc l'affaire est instruite.
04:35 Enfin je note quand même que pour crier à la censure, au fond,
04:39 les protagonistes de cette affaire du côté de LFI sont aux sorties libres,
04:43 ne sont pas emprisonnés, peuvent continuer à dire ce qu'elles veulent.
04:46 Manuel Bompard peut se lever et critiquer le gouvernement de l'Assemblée nationale.
04:50 Donc on est effectivement dans un théâtre qui n'est pas celui qui est dénoncé.
04:56 En revanche, je trouve que Manuel Bompard doit remercier au fond le pouvoir,
05:00 parce qu'il met en lumière, je dirais, il met sur la sellette,
05:04 il désigne comme ennemi dans ce moment de campagne électorale LFI,
05:10 ce qui est quand même un cadeau.
05:12 – Vous voulez dire qu'il leur rend service, parce qu'il les victimise ?
05:14 – La question que l'on peut se poser, c'est pourquoi Mathilde Panot et Ery Mahassan
05:18 sont-elles convoquées, donc avec force, voilà, scénographie dramatique,
05:23 pour pouvoir répondre éventuellement de délits sur l'apologie du terrorisme.
05:27 On est quand même en pleine campagne électorale,
05:29 de qui ne parle-t-on plus depuis quelques jours ?
05:32 On ne parle plus de la droite, on ne parle plus de la gauche,
05:34 on ne parle plus de la liste de la gauche, on parle uniquement des insoumis,
05:38 qui au fond peuvent permettre aussi de jaillir,
05:43 d'être présents sur le terrain de cette campagne.
05:46 Donc je pense qu'il y a quand même une forme d'instrumentalisation à double niveau,
05:49 parce qu'effectivement, quelque part, on voit bien que l'Iran s'amuse aussi
05:53 à bien manipuler les étudiants à Sciences Po et ceux qui soutiennent le Hamas,
05:58 parce qu'effectivement il y a quand même un soutien.
06:00 Mais il y a aussi une instrumentalisation du pouvoir
06:03 qui certit quelque part, je trouve, une colère bien appropriée.
06:07 - Jean-Sébastien Ferjou, vous êtes d'accord, finalement, ça dessert l'exécutif,
06:11 toute cette agitation, cette judiciarisation autour des insoumis.
06:15 Il faut rappeler qu'il y a eu aussi des conférences de Jean-Luc Mélenchon
06:18 qui ont été annulées, une ministre qui porte plainte contre Jean-Luc Mélenchon,
06:22 qui avait comparé un président d'université à un nazi.
06:26 Est-ce que tout cela, finalement, ce n'est pas contre-productif
06:29 pour ceux qui veulent combattre les insoumis ?
06:31 - Je crois qu'il faut distinguer les cas.
06:33 Il y a des procédures, des plaintes qui ont été déposées,
06:35 des convocations qui se font dans le cadre de ces plaintes-là.
06:38 Après, il y a des décisions, effectivement, prises par les autorités de l'État.
06:42 Même si ce sont des préfets, on imagine mal sur des événements.
06:45 C'est assez étonnant.
06:46 Je ne comprends pas pourquoi Emmanuel Macron avait pu dire
06:48 "il faut que chacun puisse s'exprimer"
06:50 et le préfet du Nord, derrière, qui prend une décision d'interdiction.
06:52 Je ne crois pas une seconde que le préfet ait pris cette décision-là
06:55 sans en avoir référé, à minimum, au ministère de l'Intérieur.
06:58 Donc oui, il y a une double instrumentalisation.
07:00 Ce sont les insoumis qui ont mis en scène leurs convocations.
07:03 Ce n'est pas le parquet qui a communiqué sur la convocation des insoumis.
07:07 Mais je crois, effectivement, que cette judiciarisation du débat politique
07:10 est profondément toxique.
07:12 Il faut que la parole politique puisse être libre
07:14 pour qu'eux puissent dire, effectivement, ce qu'ils veulent,
07:17 même si c'est choquant, même si c'est parfois insoutenable,
07:20 mais pour qu'on puisse aussi répondre, parce que le piège est là,
07:23 qu'on puisse aussi répondre "non, peu importe,
07:25 peu importe que la justice vous blanchisse ou non,
07:28 vous êtes dans l'ambiguïté vis-à-vis de l'antisémitisme
07:31 et dans une forme d'ambiguïté vis-à-vis du Hamas".
07:35 Et donc cette liberté d'expression, elle me semble absolument majeure.
07:38 Il faut la défendre, parce que de toute façon,
07:40 on ne sauve jamais la démocratie avec des juges.
07:42 Mais après, sur le côté ridicule de hurler au régime autoritaire,
07:45 regardez ce qu'il se passe dans les États arabes.
07:47 Il y a des manifestations dans les États arabes.
07:49 En Jordanie, il y a eu plus de 1 500 arrestations.
07:51 Il y a des gens qui sont en prison au Maroc.
07:53 Il y a des gens qui sont en prison.
07:55 Ça se compte par centaines en Égypte.
07:57 - Oui, on parle de mots qui sont lourds de sens.
07:59 - Non mais voilà. - Et parfois, on se demande s'ils ont encore du sens.
08:01 - Non mais soyons sérieux.
08:02 Korima Hassan, on a l'impression qu'elle est quasiment prisonnière politique.
08:05 Et ce matin, elle sort de sa convocation en disant "tout s'est bien passé".
08:07 J'ai envie de lui dire "choisis ton camp".
08:09 Parce que soit on est dans un régime autoritaire, soit tout s'est bien passé.
08:11 Mais les deux ne sont pas compatibles. Il faut être cohérent.
08:13 - On va en reparler de cette liberté d'expression
08:15 et des insoumis qui soutiennent aussi les étudiants de Sciences Po.
08:17 Je vous donnerai la parole Stéphane Zumsteig.
08:19 Tout de suite, c'est le Fil info.
08:21 Il est 20h11 avec Emmanuel Langlois.
08:23 - Et la mobilisation pro-palestinienne dans les universités françaises qui prend de l'ampleur après Paris.
08:30 Le campus de Sciences Po à Menton dans les Alpes-Maritimes est fermé jusqu'à nouvel ordre
08:34 après l'occupation des locaux par des étudiants.
08:37 Par sécurité, le site de Sciences Po Toulouse a lui aussi fermé ses portes.
08:40 D'autres étudiants se sont mobilisés à Lyon, Grenoble ou encore à Dijon.
08:45 Et puis aux Etats-Unis, l'université Columbia de New York,
08:48 elle, menace de renvoyer les étudiants qui occupent un bâtiment depuis plus de deux semaines maintenant.
08:54 Une enquête a été ouverte après des menaces de mort
08:57 adressées à Ventire à deux magasins hyper cachers parisiens à une synagogue dans le Val-de-Marne.
09:02 Ces menaces interviennent en pleine fête de Pessa, la Pâque juive qui prend fin ce mardi.
09:07 Un étranger, un adolescent de 14 ans, a été tué.
09:10 Quatre personnes blessées dans l'est de Londres par un homme armé d'un sabre.
09:14 L'assaillant a rapidement été maîtrisé par la police et arrêté.
09:18 Les autorités britanniques excluent à ce stade tout acte terroriste.
09:23 C'est une étape importante enfin vers la fin du recours aux combustibles fossiles.
09:28 Réunis en Italie, les pays du G7 ont décidé de supprimer progressivement d'ici à 2035
09:34 toutes les centrales électriques au charbon non muni de dispositifs de captage de carbone.
09:41 France Info
09:43 20h21, les informés, Agathe Lambret
09:48 Toujours en compagnie de Mickaël Darnon, éditorialiste à Y 24 News,
09:52 Laurent Mouloud, directeur en chef adjoint à l'Humanité,
09:55 Stéphane Zumsteig, directeur du département Opinion et Politique d'Ipsos
10:00 et puis Jean-Sébastien Ferjoux, fondateur et directeur d'Atlantico.
10:04 On parlait des insoumis, on peut s'interroger sur la méthode des insoumis.
10:08 Je voudrais que vous écoutiez l'avocat de Charlie Hebdo, Richard Malka.
10:12 Moi ce qui me choque, c'est qu'il y a un appel à aller manifester de la part d'une députée
10:18 avec son écharpe devant le palais de justice.
10:21 Ça c'est un problème, c'est du jamais vu.
10:25 C'est du jamais vu, c'est un non-respect de l'institution judiciaire, de la séparation des pouvoirs.
10:31 On n'a jamais vu ça.
10:33 Stéphane Zumsteig, les insoumis, ils portent atteinte à la séparation des pouvoirs en faisant ça ?
10:37 Probablement pas, je pense que c'est très exagéré aussi.
10:40 Pour se poser la question de savoir si finalement cette victimisation,
10:45 ce sentiment d'être victime d'un déni de justice va marquer l'opinion publique,
10:49 je ne pense pas parce que les Français sont habitués systématiquement
10:51 à ce que quand un homme politique ou une femme politique ou un parti politique
10:54 est incriminé par la justice, de toute façon ils crient systématiquement au déni de justice.
10:58 Regardez Nicolas Sarkozy qui a fait ça pendant des années.
11:00 Donc ça n'aura sans doute pas d'impact.
11:02 Parfois ça les renforce, mais pour l'instant dans les sondages des insoumis aux européennes,
11:05 ils ne sont pas trop en forme.
11:07 Mais c'est aussi un choix, parce que là on peut revenir à la stratégie qui a été choisie
11:11 de conflictualité de la France insoumise.
11:13 L'idée elle est très claire, c'est cliver, cliver, cliver, vous l'évoquiez tout à l'heure.
11:17 La France insoumise aujourd'hui, la liste de Manon Aubry se trouve dans un contexte préélectoral très défavorable.
11:22 La nuppes n'existe plus.
11:24 Je rappelle que Jean-Luc Mélenchon a fait 22% à l'élection présidentielle
11:28 et a échoué d'uniquement 400 000 voix pour accéder au second tour.
11:31 Aujourd'hui, la liste de Manon Aubry est crédité d'un score décevant.
11:35 Mais c'est traditionnel pour la France insoumise aux élections européennes.
11:38 Là l'idée c'est que je ne pense pas que...
11:40 - Il va engendrer les européennes à Jean-Luc Mélenchon.
11:42 - Jean-Luc Mélenchon a été très clair.
11:44 Lors du meeting de lancement de la liste de Manon Aubry,
11:46 il explique que c'est le début de la campagne pour l'élection présidentielle.
11:48 Bien sûr qu'ils savent déjà que leur score, quel qu'il soit, sera probablement décevant.
11:53 En revanche, il y a quand même cette idée de construire l'après
11:56 et d'assumer finalement que les réservoirs de voix de la France insoumise
12:00 ou de Jean-Luc Mélenchon se trouvent auprès de la jeunesse,
12:02 ou d'une partie de la jeunesse, et dans certains quartiers,
12:05 là où il y a beaucoup de musulmans.
12:06 Je doute de l'efficacité, en tout cas pour les élections européennes, de cette stratégie.
12:09 Parce qu'il s'agit de populations qui en général s'abstiennent beaucoup,
12:12 notamment aux élections européennes.
12:13 - Michael Darman, vous vouliez réagir ?
12:15 - Oui, il est clair que Jean-Luc Mélenchon a décidé
12:17 qu'il voudra être encore candidat à l'élection présidentielle.
12:20 Et il fait, il tente de faire le lien entre les, on va dire, les bobos-bouquistes
12:24 qui peuvent se retrouver sur les campus, et en particulier à Sciences Po,
12:27 avec les quartiers populaires, où le vote communautariste, musulman, pro-musulman
12:33 peut s'affirmer et s'est affirmé.
12:35 Mais de ce point de vue-là, on voit bien qu'effectivement,
12:38 ça n'est pas pour l'instant susceptible d'être, je dirais,
12:42 générateur de rassemblements à gauche.
12:45 Il faudra très certainement s'attendre à des soubresauts
12:47 au lendemain du 9 juin, au lendemain du scrutin européen,
12:51 et très certainement, il y aura donc des bruits, des voix
12:54 qui vont s'élever maintenant au sein de l'FI, qui vont vouloir régler les comptes
12:58 et montrer que cette stratégie n'était pas du tout efficace,
13:00 et même se démarquer très clairement de Jean-Luc Mélenchon.
13:03 C'est ce qu'on entend de plus en plus dans les coulisses.
13:05 - Manuel Valls, ancien Premier ministre, a formé un cordon sanitaire
13:08 autour de Jean-Luc Mélenchon.
13:10 Laurent Mouloud, les Insoumis, ils sont aussi en première ligne,
13:13 donc pour soutenir les étudiants pro-palestiniens à Sciences Po.
13:16 Et Rima Hassan, qui est candidate aux européennes pour la France insoumise,
13:19 a appelé "au soulèvement" et elle assume ce terme.
13:22 Est-ce que c'est normal qu'une candidate à des élections appelle au soulèvement ?
13:27 - Je ne sais pas si appeler au soulèvement, en tout cas,
13:30 elle appelle à une résistance, en fait, et à un soutien.
13:33 - C'est un mot, "soulèvement" ?
13:34 - Oui, oui, non, mais peut-être le terme de "soulèvement" aussi.
13:36 - Mais une résistance contre quoi ?
13:37 - Une résistance aussi pour le soutien.
13:39 Il y a quand même quelque chose qui sort aussi du débat public,
13:42 c'est la notion de ce qui se passe à Gaza aujourd'hui.
13:44 Il y a depuis plusieurs jours, tout tourne autour, effectivement,
13:49 des accusations autour de la France insoumise.
13:51 On a l'impression que ce qui se passe, le drame qui se passe à Gaza
13:54 avec quasiment 35 000 morts, n'existe plus dans le paysage médiatique aujourd'hui.
13:58 Ce qui se passe aujourd'hui à Sciences Po,
14:00 ce sont aussi des étudiants qui ne veulent pas que ce débat-là
14:03 et l'attitude du pouvoir israélien soient passés sous le boisseau, soient tus.
14:08 Et c'est cette résistance-là à laquelle Rima Hassan aussi appelle,
14:12 tout simplement, sans arrière-pensée antisémite, disqualifiante, évidemment,
14:17 dans le débat public.
14:18 - Vous êtes d'accord, Jean-Sébastien Ferjot, puisque je vous entends déréagir ?
14:21 - Je ne vais pas rentrer dans les arrières-pensées de Rima Hassan,
14:26 mais je pense qu'elle a montré suffisamment d'ambiguïté
14:28 vis-à-vis de l'existence même d'Israël pour qu'on puisse en douter.
14:32 Maintenant, je pense qu'il ne faut pas, évidemment,
14:34 criminaliser le soutien à la cause palestinienne.
14:36 Et il n'est pas tu.
14:37 C'est d'ailleurs complètement absurde,
14:38 dans les revendications des étudiants de Sciences Po,
14:40 de vouloir rompre, par exemple, les liens avec les universités israéliennes,
14:43 qui bien souvent en Israël sont les lieux où il y a le plus d'opposants
14:46 à la politique de Benjamin Netanyahou.
14:48 Je n'entends pas non plus les étudiants de Sciences Po réclamer
14:51 la rupture des liens de Sciences Po avec le Qatar,
14:54 dans un même registre, ni d'ailleurs avec d'autres États.
14:57 Donc quand même, il y a une obsession par rapport au caractère juif d'Israël.
15:00 Je pense que personne ne peut soutenir l'inverse.
15:02 Les Nations unies ont alerté sur le fait qu'il y avait un risque
15:05 entre 500 000 et 1 million de morts au Soudan, de morts de faim à court terme.
15:09 Est-ce que quelqu'un en parle ?
15:11 Je ne vous dis pas ça, il ne s'agit pas de minimiser ce qui se passe à Gaza.
15:14 C'est une tragédie pour les civils palestiniens.
15:16 En revanche, je conteste totalement la rhétorique de Rima Hassan
15:19 et celle des leaders des étudiants, pas de tous les étudiants eux-mêmes.
15:23 Certainement, beaucoup sont de bonne foi.
15:25 Mais la rhétorique consiste à dire que c'est un soutien.
15:28 Non, il y a d'autres manières de vouloir faire pression sur la situation.
15:32 On peut aussi demander des comptes.
15:34 Évidemment qu'on peut demander des comptes en Israël,
15:36 mais qu'est-ce qui se passe avec les procédures qui sont ouvertes pour crimes de guerre ?
15:39 Est-ce que vous avez entendu parler de procédures ouvertes pour crimes de guerre à Gaza ?
15:43 Est-ce que le Hamas va un jour aller poursuivre des gens pour crimes de guerre ?
15:46 Vous voyez bien que le simple fait de poser la question montre à quel point tout ça est absurde.
15:50 On ne fait pas pression non plus, je vous le disais, sur le Qatar.
15:52 Le Qatar est impliqué pourtant dans les négociations sur les otages.
15:55 Le Qatar paye les salaires des fonctionnaires de Gaza.
15:57 Donc pourquoi se préoccuper seulement d'Israël ?
15:59 Le sujet n'est pas de vouloir faire pression sur Israël.
16:01 Ça, ça peut se comprendre.
16:03 Mais le fait de le faire exclusivement sur Israël, en employant le mot que je trouve extrêmement choquant de génocide,
16:08 parce que qu'est-ce qu'il y a derrière l'idée de génocide ?
16:10 Derrière l'idée de génocide, il y a l'idée que c'est le mal absolu.
16:12 Et donc le mal absolu, qu'est-ce qu'on fait ? On l'éradique.
16:14 Et donc derrière, on est en train de dire qu'on élimine Israël.
16:17 Voilà, appelons un chat un chat.
16:19 – Les inversions de propos, elles sont effectivement à l'œuvre depuis le terme,
16:25 depuis quelques jours après le 7 octobre,
16:29 on a été sidéré, on a rendu hommage aux Israéliens qui étaient plutôt dans mauvaise posture.
16:34 Mais quand les Israéliens se sont mis à répondre,
16:36 alors là, on a tout de suite demandé, exigé de la retenue immédiatement
16:39 et de fait de pouvoir retenir cette force-là.
16:42 Moi, ce qui me frappe surtout dans cette affaire de Sciences Po,
16:44 c'est un peu la vacuité géopolitique des étudiants
16:47 qui ne connaissent rien de la carte des évolutions du Proche-Orient.
16:51 Parce qu'au fond, soutenir la cause palestinienne, c'est pas illégitime.
16:56 Redemander, revitaliser les accords d'Oslo,
17:01 qui était une négociation avec Yasser Arafat, le fatah d'Yasser Arafat,
17:05 c'était absolument légitime, c'était d'ailleurs une très belle période.
17:08 – Pourquoi ils ne connaissent rien ?
17:10 – Parce qu'en fait, quelque part, ils sont pris dans cette…
17:12 instrumentalisés par une rhétorique, comme l'a dit effectivement Jean-Sébastien,
17:16 qui les aveugle complètement.
17:18 Alors, que la gauche soit aveuglée historiquement, on s'en souvient, ça peut arriver.
17:22 Sartre soutenait bien l'URSS pendant un temps.
17:25 – Et Michel, c'est quoi la révolution historique iranienne ?
17:27 – C'est pareil. – C'est un peu comme les maoïstes.
17:29 – C'est un peu un pire chef.
17:30 – On peut se dire que c'est une erreur, un moment de jeunesse, une période de jeunesse.
17:34 Je pense que c'est un peu plus profond que ça.
17:36 Mais ce qui me frappe, c'est à quel point, au fond, c'est vrai,
17:39 on ne demande pas des comptes au Hamas d'avoir été capable de rendre aussi,
17:43 avant le 7 octobre, une population aussi malheureuse depuis 20 ans.
17:47 – Vous dites qu'il y a un deux poids, deux mesures,
17:49 et on en reparle juste après le Fil info d'Emmanuel Langlois, il est 20h20.
17:52 [Musique]
17:54 – Châteauroux, une marche blanche en hommage aux jeunes.
17:57 Mathis, 16 ans, tué samedi dernier à coups de couteau au cours d'une rique.
18:01 Ce sera organisé samedi après-midi dans le centre-ville.
18:03 Annonce du maire de Châteauroux aujourd'hui dans cette nouvelle affaire de violence.
18:07 Chez des mineurs, un adolescent de 15 ans a été placé en détention provisoire hier soir.
18:11 Sa mère est elle poursuivie pour violence volontaire sur personnes vulnérables.
18:16 Le Conseil d'État rejette lui un recours en référé déposé par l'UNSA Éducation,
18:22 le syndicat UNSA, contre l'arrêté créant des groupes de niveau en mathématiques et en français
18:27 à partir de la rentrée prochaine au collège.
18:29 Les juges estiment en effet qu'il n'y a pas d'urgence à statuer.
18:34 La croissance en hausse très modérée, 0,2% de plus au premier trimestre en France,
18:39 grâce à un réveil de la consommation des ménages.
18:42 Alors que l'INSEE prévoyait une stagnation,
18:44 le gouvernement y voit un signe de la solidité de l'économie du pays.
18:48 Et puis à l'étranger, la Russie affirme avoir abattu 6 missiles attaqués à MS,
18:53 armes de longue portée, portées récemment fournies à l'Ukraine par les Etats-Unis.
18:58 La semaine dernière, Washington avait en effet annoncé avoir envoyé ces missiles à l'Ukraine
19:02 qu'il les réclamait de longue date afin de pouvoir frapper plus profondément derrière la ligne de front.
19:17 Toujours en compagnie de Michael Darmon, éditorialiste à E24 News,
19:20 Laurent Mouloud pour l'Humanité,
19:22 Stéphane Zoubsteg, directeur du répartement Opinion politique d'Ipsos
19:26 et Jean-Sébastien Ferjoux, directeur d'Atlantico.
19:30 Stéphane Zoubsteg, vous disiez tout à l'heure que Jean-Luc Mélenchon visait plutôt la présidentielle,
19:36 qu'il voulait enjamber les européennes.
19:37 Il y en a d'autres qui aimeraient enjamber ces européennes, la majorité par exemple.
19:42 Est-ce qu'il y a le feu ?
19:43 Oui bien sûr, il y a le feu.
19:44 Il y a même aujourd'hui un gouffre quand on regarde les différentes mesures
19:47 qui peuvent être réalisées par les différents instituts de sondage.
19:50 Dans la dernière enquête qu'on a réalisée pour Le Monde,
19:52 32% pour la liste de Jordan Bardella, 17% pour celle de Valéry Heillet.
19:56 On verra ce que ça donnera.
19:57 Il y a encore une campagne.
19:58 On sait très bien que les Français en général se mobilisent au dernier moment
20:01 pour les élections qui sont censées les intéresser le moins par rapport à d'autres,
20:04 par rapport notamment à la présidentielle ou aux législatives.
20:06 Mais là c'est un gouffre.
20:07 Imaginez qu'il y ait un tel résultat au soir du 9 juin.
20:10 Ce serait évidemment non pas une déroute,
20:12 mais une catastrophe électorale pour le parti présidentiel.
20:14 Et on peut se poser des questions sur la configuration des trois années
20:17 qui resterait pour Emmanuel Macron.
20:19 Mais le vrai problème que rencontre aujourd'hui la Macronie
20:23 et donc la liste qui l'incarne, c'est la mobilisation.
20:26 Il y a des fuites.
20:27 Il y a des fuites vers la droite un petit peu.
20:29 Il y a des fuites, on pourra en reparler, du côté de Raphaël Huxman.
20:32 Parce qu'enfin, il y a un espace un peu social-démocrate,
20:35 pour prendre un terme un petit peu éculé,
20:37 qui s'est dégagé pour ces gens de centre-gauche
20:39 qui ont massivement voté pour Emmanuel Macron en 2017,
20:41 qui ont encore re-voté pour lui en 2022,
20:43 mais qui ont été particulièrement échaudés
20:45 par ce qui s'est passé lors de la réforme des retraites
20:47 et lors du vote de la loi immigration.
20:49 Ces gens-là étaient un petit peu perdus,
20:51 un petit peu déçus par cette droitisation constante du programme présidentiel.
20:55 Et là, il y a un vrai espace.
20:57 Donc il y a des fuites, mais il y a un problème encore plus grave
20:59 que ces fuites électorales vers Raphaël Huxman,
21:01 c'est le degré de mobilisation.
21:03 Il y a des déçus, il y a deux façons de manifester sa déception.
21:05 Vous votez pour quelqu'un d'autre ou alors vous vous abstenez.
21:07 Et aujourd'hui, le niveau de mobilisation des gens
21:10 qui ont voté pour Emmanuel Macron il y a deux ans à l'élection présidentielle,
21:12 eh bien, ce niveau de mobilisation, il est très faible,
21:15 il est anormalement faible et c'est un vrai problème,
21:17 d'autant plus que cette liste court finalement de risques.
21:22 C'est être terriblement distancé par la liste de Jordane Bardella
21:26 et être éventuellement rattrapé, ou en tout cas frôlé,
21:28 par celle de Raphaël Huxman, ce qui reste une éventualité.
21:30 On va reparler de Raphaël Huxman,
21:32 mais d'abord, l'exécutif semble conscient qu'il y a le feu.
21:36 Premier comité politique de campagne ce soir,
21:38 une sorte de task force qui se réunira tous les lundis avec des ministres.
21:43 C'était l'information d'Aurélie Herbemont.
21:45 Hier, Jean-Sébastien Ferjou, le gouvernement, la majorité,
21:48 peut-il changer la donne ?
21:50 Qu'est-ce qu'il doit faire là pour relancer cette campagne qui patine ?
21:54 En tout cas, la carte d'Emmanuel Macron n'a pas beaucoup marché
21:56 parce qu'on avait cru comprendre que le discours de la Sorbonne,
21:58 le discours 2 de la Sorbonne, après le premier épisode,
22:01 il y a 5 ans ou 6 ans, était censé marquer véritablement le début de la campagne.
22:07 Manifestement, ça n'a pas produit dans les sondages,
22:10 en tout cas dans ceux qui sont faits quotidiens,
22:12 qui ont été faits après ce fameux discours.
22:15 Donc effectivement, ça va être très compliqué
22:17 parce que je pense qu'il y a un gouvernement qui n'a pas envie,
22:19 très envie de prendre des coups sur cette campagne-là
22:21 parce qu'il voit qu'elle est très mal engagée.
22:23 De toute façon, Emmanuel Macron a toujours tendance à considérer
22:26 qu'il n'est jamais mieux servi que par lui-même.
22:28 Sauf que cette fois-ci, ça ne marche plus.
22:30 Ça avait pu marcher un peu quand il était venu au secours de Nathalie Loiseau en 2019.
22:35 Ça ne marche plus aujourd'hui.
22:37 Il est même probablement devenu un contre-argument pour la majorité présidentielle.
22:43 En plus, je pense qu'il y a eu des erreurs stratégiques qui ont été faites
22:45 parce que l'espèce de côté de propos excessifs.
22:47 Vous vous souvenez, Valérie Hayet a commencé sa campagne avec Munich 1938.
22:51 Je pense que les Français ne sont plus…
22:53 – La stratégie, c'est la diabolisation du RN.
22:55 Aujourd'hui, ils essayent un peu de changer le braquet.
22:57 – Les Français ne sont plus dupes.
22:59 Surtout, ils en mesurent en plus la forme de duplicité
23:02 parce que c'est parfois en disant la même chose que le RN,
23:05 que le gouvernement les traite de… enfin pas sur la question de la Russie,
23:09 mais les traite de fascistes du jour.
23:13 Donc, il y a un sujet Emmanuel Macron.
23:16 Il a nommé Gabriel Attal probablement pour faire face, y compris au risque,
23:19 Raphaël Glucksmann d'ailleurs.
23:21 Ça ne fonctionne pas et surtout, je ne crois pas que Gabriel Attal ait envie
23:24 d'aller prendre des coups sur le sujet.
23:26 Gabriel Attal, il prépare son avenir à lui.
23:28 La grande différence, c'est qu'avant, Emmanuel Macron avait un moyen de pression
23:31 sur sa famille politique parce que lui avait encore un avenir.
23:34 Là, il n'en a plus.
23:35 Donc, les gens qui sont autour de lui, ils ne veulent pas couler avec le Titanic Macron.
23:38 Ils préfèrent préserver leur image parce que, eux, peut-être,
23:41 ont-ils un avenir en 2027.
23:43 – Sauf que Gabriel Attal, il va débattre.
23:45 Il avait décidé de ne pas débattre et finalement, il a accepté l'idée d'un débat
23:49 avec Jordan Bardella, Laurent Mouloud.
23:51 Il peut changer la majorité, sauver la majorité, Gabriel Attal ?
23:55 – Oui, il fait un virage à 180 degrés de sa position qu'il a exprimée il y a 10 jours
23:59 en disant… – Un peu sous pression.
24:01 – Sous pression, j'imagine. Je ne débattrai pas.
24:03 – Il reprochait de se cacher un peu.
24:05 – Surtout, il trouvait que ce n'était pas son rôle.
24:07 Premier ministre, il n'était pas candidat aux élections européennes.
24:09 Pourquoi débattre avec un des candidats aux élections européennes ?
24:12 Candidat lui-même qui refuse de débattre avec tous les autres candidats
24:15 aux élections européennes.
24:16 – Est-ce que c'est son rôle ?
24:18 – Du coup, il était assez logique, finalement, sur cette position-là.
24:21 Mais on voit bien qu'il y a la panique à bord, effectivement, du côté de la Macronie
24:24 et qu'il y a besoin aussi d'exister médiatiquement et de sauver le soldat hier.
24:28 Et il faut absolument redonner un petit peu de vision et de combat politique.
24:34 Et je pense qu'on a demandé à Gabriel Attal de remplir ce rôle-là.
24:38 Et il s'y plie.
24:39 – Et qu'est-ce qui se passe, Michael Darmon, avec Raphaël Glucksmann ?
24:42 On en parlait tout à l'heure.
24:44 Il y a un dernier sondage, Ipsos, qui donne Raphaël Glucksmann à 14%.
24:48 Valérie Ayé, 2 points juste au-dessus de lui.
24:51 C'est quoi ? C'est une bulle médiatique ou c'est un espoir pour la social-démocratie ?
24:55 – Non, je crois que ça va être l'agent d'ambiance de la gauche non-mélenchoniste
24:59 qui va réveiller cet espace politique.
25:01 Et ensuite, en fonction du score final qu'il obtiendra,
25:05 parce que là, on n'est encore que dans des sondages,
25:07 eh bien, une partie des socialistes non-mélenchonistes,
25:12 une partie de l'ex-feu Nupes va tenter très certainement d'en tirer profit
25:18 et de pouvoir proposer une contre-offre au sein du Parti socialiste, notamment.
25:23 Là aussi, il y aura certainement un congrès qui va être assez chaud,
25:28 parce qu'il y aura une course contre la montre entre Olivier Faure qui dira
25:31 "ben voilà, c'est le résultat de ma stratégie"
25:33 et puis d'autres qui diront "ben c'est le moment de pouvoir maintenant le sortir
25:36 et faire en sorte de récupérer l'EPS et pouvoir réorganiser un corpus
25:42 d'union de la gauche sans Mélenchon".
25:46 Donc on va avoir toute une série de processus qui vont démarrer
25:49 au lendemain de ce scrutin.
25:52 - Peut-être une reconfiguration politique ?
25:55 - On évoquait à quelques instants celui du Président de la République,
25:57 mais tout simplement, on verra si à la fin, manifestement c'est en train de se préparer,
26:02 sa volonté de montrer qu'il était encore audible sera actée ou pas.
26:08 Pour l'instant, il n'a pas échappé à la malédiction du deuxième discours.
26:11 Vous savez, il ne faut jamais faire les deuxièmes discours.
26:13 Nicolas Sarkozy avait fait le tout long 1 pour la crise,
26:16 4 ans plus tard, il avait fait le tout long 2, c'était un échec total.
26:19 - Et vous dites "échec de la sorbonne 2".
26:22 Dans ce contexte, un mot Jean-Sébastien Ferjot,
26:24 les Républicains essaient de sortir la tête de l'eau.
26:27 Ils ont dévoilé une partie de leur liste pour les Européennes,
26:30 avec quelques anciens qui font leur retour.
26:32 Nadine Morano, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, 6ème position.
26:35 Brice Hortefeux, ancien ministre lui aussi, 7ème position.
26:39 Est-ce que ça, c'est de nature à relancer leur campagne ?
26:43 Et comment vous expliquez que, alors que la droite n'a jamais été aussi haut,
26:46 les Républicains n'ont jamais été aussi bas ?
26:49 - J'ai peine à répondre, parce que l'hypothèse que ça puisse relancer leur campagne
26:52 me paraît tellement improbable que je ne sais même plus quoi vous en dire.
26:57 Non mais je pense que les Républicains se sont suicidés en réalité
27:00 en faisant le choix de ne pas avoir de champion à la présidentielle.
27:03 Les institutions de la 5ème République font que si vous n'avez pas de champion présidentiable,
27:07 vous êtes éliminés.
27:08 Et encore plus parce que comme là, il n'y avait pas de chef,
27:10 alors il y a un imam caché, Laurent Wauquiez,
27:12 mais enfin il ne semble-t-il même pas réussi à imposer certains de ses choix
27:15 sur la liste, donc on voit bien que ce n'est pas un chef incontesté.
27:18 Ça ne marche pas, la droite est un canard à mille têtes,
27:21 enfin je ne sais pas s'ils en ont mille, mais peut-être à cinq têtes.
27:24 Vous avez Gérard Larcher, Olivier Marlex, Éric Ciotti, justement, Laurent Wauquiez.
27:27 Et ça ne fonctionne pas, ils ont fait un pari qui ne fonctionne pas.
27:31 Je ne suis pas certain qu'ils puissent s'en relever.
27:33 Et il y a un match dans le match aussi, parce qu'il y a un match avec Reconquête,
27:37 chacun joue un peu sa survie dans ce match-là.
27:39 Le choix de François-Xavier Bellamy avait été un peu conçu comme le fait
27:42 de vouloir assécher finalement cet électorat qui était parti chez Éric Zemmour,
27:46 parce que sociologiquement, ce sont deux électorats très proches.
27:50 Là encore, au soir du 9 juin ou au matin du 10 juin,
27:54 je pense que les couteaux seront de sortie.
27:57 Enfin pas au sens physique, vous m'aurez compris.
28:00 On va passer maintenant à tout autre sujet, même si la politique n'est jamais très loin.
28:06 On va parler des écrans et des enfants dans un instant.
28:10 Après, le Point sur l'info, il est 20h31 avec Édouard Marguier.
28:15 Bonsoir Édouard.
28:22 Bonsoir Agathe, bonsoir à tous.
28:24 Entre 120 et 150 000 personnes sont attendues demain dans les manifestations du 1er mai.
28:29 C'est en tout cas ce que prévoient les renseignements territoriaux.
28:32 270 rassemblements sont annoncés un peu partout en France.
28:35 Et notamment à Paris, où entre 400 et 800 manifestants violents sont attendus,
28:40 selon les autorités.
28:42 Autre mobilisation en cours dans les facultés.
28:44 Les rassemblements pro-palestiniens à Amiens, Toulouse, Strasbourg et région parisienne aujourd'hui.
28:49 Et d'autres blocages seront organisés à nouveau jeudi,
28:52 selon la porte-parole de l'Union étudiante.
28:55 Ce mouvement a débuté aux États-Unis, à l'université Columbia de New York.
29:00 Occuper un bâtiment de cette faculté est la mauvaise approche,
29:03 critique un porte-parole de la Maison Blanche ce soir.
29:06 Des étudiants ont bravé l'ultimatum pour cesser leur mouvement
29:10 en occupant une aile de cette université dans le centre de la ville américaine,
29:14 depuis la nuit dernière.
29:16 Quatre semaines après l'agression de Samara,
29:18 près de son collège de Montpellier, l'enquête administrative n'a relevé aucun manquement
29:22 fautif de la part de l'établissement,
29:24 et n'a pu établir de harcèlement scolaire,
29:27 contrairement à ce qu'affirme la famille.
29:29 Résultat donné par le ministère de l'Éducation aujourd'hui.
29:32 Le fossé se creuse entre les patrons du CAC 40 et leurs employés.
29:36 En 2022, ils ont gagné en moyenne 130 fois plus que le salaire moyen dans leurs entreprises.
29:42 Résultat d'un rapport d'Oxfam France.
29:45 La directrice générale de l'ONG, Cécile Duflo, demande sur France Info à encadrer cet écart.
29:51 Dans une demi-heure, on entrera dans le dernier carré de la Ligue des champions de football.
29:55 Le Bayern Munich reçoit le Real Madrid.
29:58 Coup d'envoi 21h et demain, autre match en Allemagne.
30:01 A nouveau, le Paris Saint-Germain qui sera sur la pelouse du Borussia Dortmund.
30:05 Toujours en compagnie de Mickaël Darmon, journaliste à Y24 News,
30:18 Laurent Mouloud, rédacteur en chef adjoint à l'Humanité,
30:20 Stéphane Jumsteig, directeur du département Opinion et Politique d'Ipsos,
30:24 et Jean-Sébastien Ferjou, fondateur et directeur d'Atlantico.
30:29 Arrôt sur les écrans pour les tout-petits.
30:31 Un rapport d'experts commandé par le président préconise notamment d'interdire l'usage des écrans au moins de trois ans.
30:38 Alors c'est un rapport qui alerte sur l'hyperconnexion subie des enfants et ses conséquences sur leur santé.
30:44 Bonsoir Sabine Duflo.
30:46 Bonsoir.
30:47 Vous êtes notre experte à distance ce soir, psychologue clinicienne, fondatrice du collectif sur exposition écran et auteur du livre.
30:54 Il ne décroche pas des écrans "Comment protéger nos enfants et nos adolescents aux éditions de l'échappé".
30:59 Est-ce que les conclusions de ce rapport vous étonnent ?
31:02 Alors on est agréablement surpris parce que ça fait à peu près depuis 2020 qu'on réclame outre une prévention une législation.
31:13 Et notamment les recommandations reprennent en grande partie ce que notre collectif soutient depuis de nombreuses années,
31:23 à savoir pas d'écran du tout pour les moins de trois ans, un usage très limité entre trois et six ans
31:30 et avec des contenus éducatifs et visionner en présence de l'enfant.
31:34 Et pour ce portable, une interdiction d'un portable connecté à Internet jusqu'à l'entrée au lycée et en remplacement un téléphone,
31:47 c'est-à-dire sans connexion Internet.
31:49 Mais pourquoi Sabine Duflo ? Concrètement, dites-nous quel est l'impact des écrans sur le cerveau des petits-enfants ?
31:56 En fait, les principales compétences que l'enfant a à construire, que le petit-dome a à construire,
32:04 se construisent dans une interaction avec ses parents, avec ses frères et soeurs.
32:11 Ses principales compétences, c'est le langage, un langage de communication et pas de répétition.
32:17 C'est une capacité d'attention volontaire, focalisée.
32:23 Et c'est une régulation du comportement et régulation socio-émotionnelle.
32:28 Ces quatre compétences principales ne peuvent se développer que dans une interaction avec un adulte qui est disponible pour l'enfant.
32:37 C'est pour ça que pour réglementer l'usage des écrans, il faut toujours commencer par réfléchir à l'usage des adultes
32:46 qui s'occupent de l'enfant, à savoir les parents, mais aussi tous les adultes en charge des enfants et des adolescents.
32:52 Vous restez avec nous Sabine Flot, on va faire un petit tour de table avec nos informés sur le principe.
32:58 Est-ce que vous êtes d'accord à interdire les téléphones aux moins de trois ans ?
33:02 Ou est-ce que quelqu'un est pour les écrans pour les enfants ?
33:06 Ici, il faut dire que parfois, il faut le reconnaître pour certains parents, c'est pratique aussi d'apaiser son enfant en le mettant devant un écran.
33:14 Ce n'est pas une raison pour le faire d'ailleurs, juste parce que c'est pratique.
33:19 Je trouve que ce sont des débats qui sont très utiles parce que ça sensibilise à la question de l'impact cognitif des écrans.
33:25 Il faut savoir le reconnaître, ça a été conçu pour être addictif, pour générer une addiction physiologique.
33:31 C'est un business, dit mon expert.
33:33 De toute façon, nous vivons dans une économie de l'attention et oui, c'est conçu pour capter véritablement l'attention.
33:39 Après, l'interdiction, je la trouve ridicule, c'est totalement grotesque.
33:43 Il va y avoir des agents de l'État qui vont venir chez vous mettre de la reconnaissance faciale pour savoir si vous êtes...
33:47 Je pense que le vrai sujet, il y a une forme de paresse intellectuelle à aller vers cette interdiction
33:52 parce qu'on confond le contenant et le contenu en quelque sorte.
33:56 Je ne vous parle pas des très jeunes enfants, mais il faut surtout former les parents et les aider, les accompagner,
34:02 y compris les équipes de l'éducation nationale aussi, parce que des fois, on dit qu'il faut lutter contre le harcèlement.
34:06 Mais si vous êtes un professeur, qu'est-ce que vous faites quand le harcèlement se passe sur des boucles Snapchat ?
34:10 Parce que vous ne voyez pas les boucles Snapchat, vous pouvez intervenir dans ce que vous voyez dans la cour d'école.
34:14 Et tout ça, il y a une espèce de renoncement des pouvoirs publics en disant finalement "Ah bah tiens, on va interdire,
34:18 sûrement que ça va gérer le problème". Bah oui, tiens, t'as qu'à croire, ça va gérer le problème.
34:21 On peut interdire les couteaux peut-être aussi, puis on verra s'il n'y a plus d'attentat...
34:24 Vous voyez bien que c'est absurde.
34:26 - Mais je rebondis sur ce que vous dites, parce que justement, l'exécutif...
34:28 - En ce moment, c'est très important que tout le monde soit conscient de l'impact cognitif que ça a sur les enfants,
34:33 soit conscient aussi en matière d'attention.
34:35 D'attention, nos attentions, mais à tous, aux adultes aussi.
34:38 Nous ne sommes plus capables d'avoir une attention soutenue sur le long terme,
34:42 parce que des vidéos TikTok, des Reels sur Facebook, etc., c'est une succession de choses de 30 secondes.
34:47 Et donc, regarder ne serait-ce qu'une émission d'une heure, ou regarder même un film,
34:51 plutôt que de regarder des épisodes d'une série, et bien ça devient difficile.
34:54 Alors lire un livre, je ne vous en parle même pas, c'est valable pour toute la société.
34:58 Et donc, pour le coup, je rejoins ce que disait Madame Duflo,
35:01 c'est-à-dire que ça n'a de toute façon pas de sens si les parents eux-mêmes,
35:04 on pourrait toujours l'interdire, ou dire "ne fais pas ci",
35:06 mais si les parents eux-mêmes passent leur temps à voir le nez sur des écrans,
35:09 de toute façon, ça ne change rien.
35:11 Donc, ayons plutôt une réflexion collective sur notre usage,
35:14 une exigence sur les algorithmes, parce qu'on oublie beaucoup l'impact des algorithmes.
35:17 Les algorithmes, ça change énormément de choses.
35:19 Ce n'est pas tant le contenu que pourquoi tel ou tel contenu.
35:22 Les enfants, par exemple, sur TikTok, il suffit de 20 minutes passées sur TikTok,
35:25 20 minutes pour qu'un adolescent, enfin, ou un jeune enfant,
35:28 soit confronté à des contenus qui font la promotion de l'anorexie,
35:31 du suicide, des armes à feu, des drogues. 20 minutes.
35:34 Mais ça, c'est les algorithmes, ça, c'est les pouvoirs publics
35:37 qui ne demandent pas de compte aux géants des réseaux sociaux sur les algorithmes.
35:40 Ce n'est pas en soi les écrans, c'est comme la télé,
35:43 vous pouvez regarder où c'est comme un livre, où c'est comme la presse,
35:45 vous pouvez lire Mein Kampf, comme vous pouvez lire un livre
35:48 qui vous alerte sur les dangers du nazisme.
35:50 Ce n'est pas l'objet livre en soi qui est l'enjeu.
35:52 Sabine Duflo, vous êtes d'accord avec ce que vient de dire Jean-Sébastien Ferjou ?
35:55 Il faut demander des comptes aux réseaux, aux plateformes ? Il faut aller plus loin ?
35:59 Alors, excusez-moi, ça saute un peu le son.
36:02 Ce que nous disons, ce que dit le Causes, et ce que dit d'ailleurs, je pense,
36:09 ce rapport, dont je n'ai lu que la synthèse, ça fait 142 pages,
36:13 c'est, contrairement à ce que dit votre invitée,
36:16 ça n'est bien sûr pas une interdiction au sein des familles.
36:19 Ce que nous disons, nous, dans le Causes, c'est qu'il faut prendre le modèle
36:25 sur ce qui a été fait pour le tabac ou l'alcool.
36:29 Ce sont deux substances dont on connaît depuis très longtemps
36:34 les effets secondaires néfastes, en particulier chez les mineurs,
36:38 mais des politiques de santé efficaces sont intervenues
36:41 quand on a légiféré concernant les mineurs.
36:44 Et on n'a pas légiféré dans les familles, bien entendu.
36:46 On a légiféré dans l'espace public en interdisant l'achat d'un mineur d'alcool.
36:53 Alors, rien n'interdit, bien entendu, les parents, les enfants, les enfants dans les familles,
36:58 mais à partir du moment où c'est interdit pour un mineur,
37:02 ça envoie un signal aux familles sur lequel elles vont pouvoir s'appuyer.
37:06 Et c'est ce qu'elles disent toutes, elles disent les demandes d'armes dans la famille.
37:10 Elles disent qu'il faut que l'État donne l'exemple en interdisant, par exemple,
37:13 l'achat d'un portable pour un moins de 15 ans, un portable avec connexion Internet.
37:21 Et puis l'autre chose, votre invité parlait des réseaux sociaux, etc.
37:27 Alors, on a beaucoup parlé des réseaux sociaux et des méfaits.
37:30 Il n'y a pas que ça, que les contenus que les enfants aiment.
37:35 Mais je crois qu'on a parlé beaucoup parce qu'on ne peut pas faire grand-chose dessus.
37:39 Il n'y a pas de réseaux, de grands réseaux sociaux français en revant,
37:43 par exemple les jeux vidéo qui ont été reconnus par l'OMS en 2018
37:47 comme engendrant un comportement d'addiction aux jeux d'argent.
37:52 On n'en parle pas, je pense, pour des raisons financières,
37:55 parce que, par exemple, en 2022, c'est 5,5 milliards de chiffre d'affaires en France,
38:00 à peu près 1 200 entreprises. Donc ça, c'est passé sous silence.
38:03 Vous restez avec nous.
38:05 Et puis, parler des contenus, de la différence de contenu, ça c'est un peu ridicule.
38:10 On sait bien que ce que les enfants regardent et aiment regarder,
38:13 c'est des contenus éminemment addictifs.
38:15 Quand vous allez voir un médecin, un addictologue, il vous demande "Est-ce que vous buvez ?"
38:21 Bien entendu, on sous-entend "Est-ce que vous buvez du vin ?"
38:24 Il ne va pas vous demander "Est-ce que vous buvez de l'eau ?"
38:26 Merci Sabine Duflo. Vous restez avec nous.
38:28 On en reparle juste après avec Mickaël Darmon, que j'ai vu sauter sur sa chaise quand vous vous exprimiez.
38:32 Ce sera après le Fil info à 20h41 avec Emmanuel Langlois.
38:36 Après la remise d'un rapport à Emmanuel Macron sur l'utilisation des écrans,
38:41 l'Education nationale doit balayer devant sa porte sur le sujet,
38:45 estime Gabrielle Attal devant les députés.
38:47 Le Premier ministre qui prévient que certaines politiques vont devoir être repensées,
38:52 sans plus de détail.
38:53 Le rapport préconise notamment l'interdiction des écrans pour les plus jeunes
38:57 et leur encadrement pour les adolescentes.
38:59 Un braquage près de Lyon, un fourgon contenant des bijoux de luxe a été attaqué par 4 hommes cagoulés,
39:05 toujours en fuite.
39:06 Il était 8h ce matin à Rieux-la-Pape, le camion banalisé venait d'être rechargé en bijoux provenant d'une joaillerie.
39:13 Il a été bloqué par deux voitures avant d'être incendié.
39:16 Le préjudice atteint au moins 560.000 euros.
39:20 A l'étranger avec ou sans accord de trêve, Benyamin Netanyahou promet que l'armée israélienne
39:25 entrera dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
39:29 Les pays médiateurs attendent toujours, alors qu'il est une réponse du Hamas,
39:34 le mouvement islamiste, à une proposition de trêve de 40 jours associée à une libération d'otages retenus dans la bande de Gaza.
39:41 Proposition émise par l'Etat hébreu.
39:44 Et puis le football avec la première demi-finale allée de la Ligue des champions
39:48 entre le Bayern Munich et le Real Madrid.
39:50 C'est à 21h ce soir, en attendant bien sûr demain soir le choc,
39:53 le déplacement du Paris Saint-Germain sur la pelouse du Borussia Dortmund en Allemagne.
39:58 Toujours en compagnie de Laurent Mouloud, rédacteur en chef adjoint à l'Humanité,
40:10 Stéphane Zumsteg de l'Ipsos, Jean-Sébastien Ferjou d'Atlantico
40:15 et Mickaël Darmon, éditorialiste à E24 News.
40:17 Je vous voyais réagir vivement en entendant cette idée d'interdire, de légiférer, de rentrer...
40:25 Est-ce qu'il ne faut pas envoyer un signal aux parents, comme disait Sabine Duflo,
40:30 est-ce qu'ils n'ont pas besoin d'un mode d'emploi ?
40:32 Vous trouvez ça naïf ?
40:33 Non, ce n'est pas de la naïveté.
40:35 Moi ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi au fond, il n'y a pas de la part des associations
40:38 et de tous ceux qui ont fait des travaux très importants pour attirer l'attention,
40:41 au fond, une demande cette fois-ci de mode opératoire, de décision opérationnelle.
40:48 Parce que les associations, la personne qu'on vient d'entendre, Madame Duflo,
40:52 est très contente parce que les recommandations sont reprises par l'exécutif,
40:56 qui a eu un rapport qui a été transmis au président et qui reprend leurs recommandations.
41:00 Et ensuite, et demain ?
41:01 On a entendu le chef du gouvernement qui a dit "les politiques devront changer" sans donner de détail.
41:06 Vous voulez dire qu'on ne se donne pas les moyens d'y arriver ?
41:09 Pas du tout ! Et d'abord, une fois de plus, l'interdiction pure et simple.
41:13 Madame reprenait l'exemple de l'alcool et du tabac. C'était du coercitif.
41:18 Donc de ce point de vue-là, on ne voit pas pourquoi on aurait un autre mode opératoire
41:23 si vraiment on veut interdire les portables. Et comment peut-on le faire ?
41:26 Bon courage pour l'exécutif qui va essayer d'interdire les portables.
41:31 Ensuite, il y a effectivement, je pense, une volonté de l'exécutif
41:36 de poser une fois de plus le discours d'autorité.
41:39 Donc pour vous, c'est de la communication en fait ?
41:41 Complètement !
41:42 Emmanuel Macron veut faire de ce sujet des réseaux sociaux un marqueur ?
41:45 Écoutez, il y a eu plusieurs conventions citoyennes,
41:48 on a vu les résultats plus ou moins aléatoires après les effets d'annonce.
41:52 On a vu qu'il y a plusieurs gadgets politiques qui ont été lancés sans lendemain.
41:56 Donc je pense qu'on est sur une volonté générale de l'exécutif
42:00 de poser régulièrement le sujet de l'autorité, de l'interdiction, de la répression,
42:05 parce qu'il y a un moment politique extrêmement crucial qu'on est en train de vivre en ce moment,
42:10 et qui est effectivement une société française qui est à bout,
42:13 et qui demande beaucoup d'autorité.
42:15 Vous êtes d'accord, Laurent Mouillod ?
42:17 Pas du tout. Non, non, si, si. Sur certains aspects, non.
42:21 Mais par contre, je ne suis pas aussi pessimiste que vous.
42:23 Moi, je trouve que l'initiative de faire ce rapport est plutôt salvatrice.
42:27 De donner des repères précis aux parents sur des tranches d'âge,
42:31 sur ce qu'on peut faire et ce qu'il ne peut pas faire,
42:34 ou en tout cas ce qui n'est pas souhaitable,
42:36 ce n'est pas un sujet aussi anodin et évident que ça.
42:39 Et moi, pour l'avoir vécu personnellement dans mon parcours de père aussi,
42:44 je pense qu'à un certain moment de la vie, on tâtonne aussi sur ce qu'il faut faire avec les enfants.
42:49 Avoir un discours un peu construit scientifiquement, comme ça l'est ici,
42:53 qui vient de la part de l'État aussi, ce n'est pas n'importe quel interlocuteur,
42:58 qui dit ça à l'ensemble des parents français, je trouve ça plutôt quelque chose de positif.
43:01 Mais qu'est-ce que ça aurait changé pour vous l'interdiction, par exemple ?
43:03 Qu'est-ce que ça aurait changé en fait ?
43:04 C'est qu'on est parfois démuni sur ce qu'il faut faire.
43:07 Est-ce qu'il faut arrêter de supprimer un portable ?
43:10 À quel âge il faut le donner ?
43:11 C'est des débats aussi qu'il peut y avoir entre parents.
43:13 Moi, je pense qu'entre 0 et 3 ans, ça paraît tellement évident pour la plupart des gens
43:17 que quelque part, il n'y avait pas tellement de débat là-dessus.
43:20 Mais c'est quand on arrive au collège, évidemment, à 11 ans,
43:23 au moment où l'adolescent construit aussi sa personnalité
43:25 et que les réseaux sociaux sont un endroit de sociabilisation
43:28 et d'identification aussi aux autres adolescents,
43:31 ça devient un combat et une difficulté, une lutte pour savoir ce qu'il faut faire
43:36 et comment ou placer le curseur entre l'interdiction et l'autorisation.
43:40 Entre la prohibition, qui forcément, évidemment, a un effet boomerang,
43:44 et le tout laisser faire en disant "ça va se réguler par eux-mêmes comme le marché libre".
43:48 Eh bien, j'imagine que ces rapports-là apportent aussi de la réflexion là-dessus,
43:54 apportent aussi des repères qui ne sont peut-être pas des choses à prendre au pied de la lettre
43:58 pour tout un chacun, mais en tout cas qui donnent aussi des repères importants
44:00 pour pouvoir mettre en place de l'éducation aussi, à la fois des parents si on veut,
44:04 et également aussi des prises de conscience des enfants eux-mêmes et des jeunes
44:07 avec qui on peut en discuter sur des choses concrètes.
44:09 Sabine Duflo, d'un mot avant de vous laisser, qu'est-ce que vous attendez de ce rapport maintenant ?
44:13 Quelle suite vous en attendez ?
44:15 J'attends qu'il y ait des applications, évidemment, concrètes.
44:18 Je suis toujours étonnée de...
44:21 pour... rejetant tout aspect contraignant dans l'éducation
44:27 parce que la protection des enfants, on ne protège pas un enfant sans interdire.
44:35 Et tous ces discours qui rejettent toute interdiction
44:39 sont des discours qui malmènent grandement l'enfance.
44:42 Mais je crois qu'il ne faut pas confondre le fait d'interdire un enfant
44:45 et le fait d'interdire un adulte.
44:47 Dès qu'on a un portable des 3-4 ans, c'est vraiment maltraitant.
44:50 Être exposé à de l'hyper-violence, des scènes de décapitation en série,
44:56 comme je vois des jeunes, des 10 ans, 9 ans,
44:59 qui voient ça sur Télégram ou d'autres, c'est extrêmement maltraitant.
45:02 Alors, tous les discours qui rejettent toute législation, toute protection
45:08 sont des discours qui sont très maltraitants pour l'enfant.
45:11 Je vous laisse interjurer à vos réponses.
45:13 Les parents ont bien constaté les effets. Ils ne sont pas idiots.
45:17 Ils ont essayé plusieurs choses avec les enfants, de discuter, etc.
45:21 Mais à cause du caractère éminemment addictif de ces applications,
45:26 du manque de repères, ils sont perdus.
45:29 Et je le répète, il faut un exemple de l'État,
45:33 comme on l'a fait pour le tabac ou pour l'alcool.
45:37 Vous voulez y réagir, Jean-Sébastien Fargé ?
45:39 Oui, parce que je pense que…
45:40 Alors là, je n'ai certainement jamais fait partie des gens qui contestaient
45:42 le fait qu'il fallait un cadre et assumer un principe d'autorité dans l'éducation.
45:46 Je pense qu'il ne faut pas confondre le fait d'interdire quelque chose à un enfant
45:48 et le fait d'interdire quelque chose à un adulte.
45:50 Parce qu'encore une fois, je veux bien que Madame Duflo m'explique
45:53 qu'avant 3 ans, ça ne concerne pas les familles.
45:55 Mais évidemment que si, ça concerne les familles.
45:57 Qui contrôle l'usage d'un écran par un enfant de 3 ans, à part les familles ?
46:02 Il faut arrêter de dire qu'un des choses absurdes quant au fait de regarder
46:05 des vidéos de décapitation… Pardon, moi aussi, je suis père,
46:08 moi aussi j'ai des jeunes enfants.
46:10 Ça dépend quand même totalement de l'éducation que vous donnez à vos enfants.
46:12 Ça dépend du contrôle.
46:14 Il peut aussi y avoir des activités éducatives.
46:16 Ça se fait dans d'autres pays.
46:18 Franchement, on est en train de s'enfermer dans des débats, déjà,
46:20 qui en termes de liberté publique sont effarants.
46:23 Mais vraiment, en termes de liberté publique, sont effarants.
46:25 Après, je continue à penser que le fait d'alerter,
46:28 de faire de la pédagogie sur l'impact cognitif,
46:31 sur l'impact sur l'addiction que ça génère,
46:33 ça, c'est extrêmement important.
46:35 Merci beaucoup.
46:36 Merci Sabine Duflo, psychologue clinicienne, fondatrice du collectif
46:40 "Sur Exposition Écran".
46:42 Merci d'avoir été avec nous.
46:44 On va laisser les écrans les tout petits pour ce soir
46:48 et on va s'intéresser aux très grands patrons.
46:51 Sont-ils trop payés, nos grands patrons ?
46:54 Alors, la question est récurrente,
46:56 mais elle a resurgi au regard du dernier rapport de l'association Oxfarm,
47:00 un rapport qui révèle que les patrons du CAC 40
47:02 ont gagné en moyenne 130 fois plus que leurs salariés en 2022.
47:07 Inacceptable pour la patronne d'Oxfarm France, Cécile Duflo, cette fois écoutée.
47:12 Avec un écart qui est délirant, en fait, si on y réfléchit,
47:17 puisque 130 fois plus, c'est pas raisonnable
47:21 par rapport aux efforts fournis par les uns et les autres.
47:23 Et ce qui est le plus inquiétant, c'est que si cet écart augmente,
47:26 c'est parce qu'en fait, les dirigeants sont remerciés par les actionnaires
47:30 de distribuer massivement des dividendes.
47:32 Et si cette distribution de dividendes se fait, c'est au détriment des salariés.
47:35 Je vais vous laisser à tous les quatre une minute pour réfléchir et pour répondre.
47:38 On se retrouve après le Fil info d'Emmanuel Langlois. Il est 20h50.
47:42 Entre 120 000 et 150 000 personnes attendues demain
47:47 dans les différents cortèges du 1er mai.
47:49 Fête du travail organisée en France, d'après une note des renseignements territoriaux.
47:53 En tout, ce sont 270 rassemblements qui sont annoncés sur l'ensemble du territoire.
47:59 À Paris, par exemple, 15 000 à 30 000 personnes sont attendues,
48:02 dont 400 à 800 éléments à risque, selon cette note des renseignements.
48:06 À Montpellier, 4 semaines maintenant après l'agression de Samara,
48:10 à proximité de son collège, l'enquête administrative n'a révélé aucun manquement fautif
48:15 de la part de l'établissement. Elle n'a pas non plus établi de harcèlement scolaire,
48:19 contrairement à ce qu'affirme la famille de Samara.
48:22 Une enquête judiciaire est par ailleurs toujours en cours.
48:25 Jean-Christophe Thierry, c'est son nom, le président du conseil de surveillance du groupe Canal+
48:31 prend provisoirement le poste de PDG du groupe Lagardère,
48:35 après la mise en examen hier soir et l'abandon de ses fonctions aujourd'hui de son dirigeant.
48:39 Arnaud Lagardère, il est poursuivi pour le financement présumé de dépenses personnelles par ses sociétés.
48:46 Enfin l'étranger, Anthony Blinken, de retour en Israël.
48:49 Le chef de la diplomatie américaine veut faire pression en faveur d'une trêve entre l'État hébreu et le Hamas.
48:55 Il avait estimé un peu plus tôt dans la journée, en Jordanie,
48:58 que le mouvement islamiste palestinien devrait accepter la proposition israélienne de cesser le feu
49:04 et de libération des otages qu'il détient à Gaza.
49:07 La réponse du Hamas est toujours attendue ce soir.
49:10 Toujours en compagnie de Michael Zarmont, éditorialiste à Y 24 News,
49:22 Laurent Mouloud, rélecteur en chef adjoint à l'Humanité,
49:24 Jean-Sébastien Ferjou, fondateur, directeur d'Atlantico.
49:27 Et Stéphane Zumsteig, directeur du département Opinion et Politique d'Ipsos.
49:32 On entendait à l'instant la patronne d'Oxfam, Cécile Duflo, Stéphane Zumsteig.
49:37 Ça semble complètement délirant pour le commun des mortels, ces rémunérations.
49:41 Et en même temps, on parle d'entreprises qui brassent des milliards, d'entreprises mondiales.
49:48 Est-ce que si l'entreprise veut le meilleur dans son domaine, finalement ses salaires ne sont pas justifiés ?
49:54 En tout cas, ce n'est pas ce que pensent les Français dans les différentes enquêtes qu'on a pu mener.
49:57 D'ailleurs, ce qui est le plus gênant dans le rapport de l'Oxfam, finalement,
50:00 c'est que cet écart entre le salaire des patrons et le salaire moyen de leurs salariés se creuse encore davantage.
50:05 Je crois que c'était 40 fois en 1979. C'est ce que j'ai lu dans leur rapport aujourd'hui.
50:09 C'est 123 fois le salaire moyen d'une entreprise aujourd'hui pour les patrons du CAC 40.
50:14 Et dans le contexte très particulier, aujourd'hui, jamais la sensibilité à l'égard du pouvoir d'achat
50:20 et du niveau de salaire des salariés n'a été aussi élevée.
50:24 Il y a aujourd'hui un vrai mécontentement. L'inflation est passée par là.
50:27 Il y a ce sentiment qu'ont les Français que de toute façon les salaires n'ont pas suivi.
50:30 Et c'est une réalité, de toute façon.
50:32 Et qui renvoie, une fois de plus, à une société bloquée,
50:36 et si on essaie de voir ça avec un peu plus de recul, finalement, d'une valeur travail qui a régressé.
50:41 Le travail ne paye plus. C'est en tout cas l'état d'esprit de plus en plus de Français.
50:45 Avec les conséquences électorales ou préélectorales que l'on connaît.
50:48 Laurent Mollot, c'est une question de salaire stratosphérique des patrons
50:52 ou une question de réduire les écarts entre les patrons et les salariés ?
50:56 C'est une question d'écart, en fait, de répartition de richesse, tout simplement.
50:59 Vous avez sur trois ans, je ne sais plus exactement le chiffre,
51:01 mais je crois que c'est plus 27% pour les patrons du CAC 40, je crois que c'est plus de 9%.
51:04 Pour les salariés.
51:05 Pour les salariés. On est dans un contexte d'inflation, de pouvoir d'achat en berne, etc.
51:10 Et ces chiffres sont évidemment indécents.
51:12 Et derrière, moi, je trouve que ça pose, ça va assez loin, ça pose un problème aussi de cohésion sociale,
51:16 quelque part, d'avoir un tel écart, une telle inégalité de revenus dans des entreprises
51:23 où les salariés participent aussi de la richesse de cette entreprise.
51:26 Si ces entreprises du CAC 40 marchent aussi bien, c'est parce que les salariés aussi jouent le jeu,
51:31 entre guillemets, de cette entreprise par des actes de formation,
51:33 par ce qu'ils sont adaptés à une nouvelle stratégie, etc.
51:36 Les salariés ont aussi leur savoir-faire qui est en jeu là-dedans.
51:40 Et cette inégalité de récompense sur le salaire est absolument indécente, en fait.
51:46 Et je ne sais pas si on aura le temps d'en parler, ça pose effectivement des problèmes assez graves derrière.
51:51 Moi, je pense que c'est structurel sur la manière dont ces patrons du CAC 40 sont rémunérés.
51:56 Et dernièrement, c'est le salaire de Carlos Tavares, le patron de Silentis,
51:59 qui a fait polémique 36,5 millions d'euros en une année, 100 000 euros par jour.
52:04 Carlos Tavares qui a répondu "Faites une loi si ça vous pose un problème, Michael Darmon, il faut".
52:09 Encadrer les salaires, limiter les salaires des patrons.
52:12 Je ne sais pas si c'est avec une loi, mais ça montre bien l'échec de tout un projet politique
52:17 qui était au fond celui qui héritait du gaullisme, du partenariat,
52:23 de la capacité de pouvoir répartir les richesses, de pouvoir les mettre en actionnariat salarié.
52:30 De ce point de vue là, tous ces discours politiques sont aujourd'hui totalement inopérants lorsqu'on voit ces résultats.
52:36 Il y a un grand patron d'une grande entreprise française qui est basée à Clermont-Ferrand,
52:41 qui il y a quelques jours a annoncé le fait qu'il mettrait un salaire décent...
52:45 - Exactement, c'est le patron de Michelin, Florent Menecourt.
52:48 - Pour pouvoir justement, sans publicité, dire effectivement qu'il y a cette intuition là,
52:53 qu'il y a une profonde injustice, et ce sentiment effectivement d'une injustice profonde qui existe au sein de la société française,
52:59 elle est matricielle au fond des années qu'on vient de vivre.
53:04 Ce sont les gilets jaunes qui ont été aussi poussés dans la rue parce qu'ils avaient ce sentiment d'injustice.
53:09 Cette colère elle est restée, elle est maintenue, et effectivement on voit bien que les années avançant,
53:14 on a toujours ce même fossé qui existe.
53:16 C'est la raison pour laquelle il y a une défiance à l'égard des politiques, de l'abstention,
53:20 la montée des populismes, les prochains résultats électoraux, il ne faudra pas s'étonner,
53:24 c'est aussi en fonction de cette situation qui est acceptée par tout le monde.
53:29 Il y a beaucoup de choses dans ce que vous dites, d'abord le salaire décent que Michelin a mis en place
53:34 pour ses 132 000 salariés dans le monde, un salaire entre 1,5 et 3 fois le SMIC.
53:40 Jean-Sébastien Ferjou, est-ce que tous les grands patrons ne devraient pas faire ça ?
53:44 Vous considérez que le SMIC c'est un salaire décent vous ?
53:48 Mais tout dépend où vous vivez, et après il y a beaucoup de gens qui si on augmentait le SMIC seraient exclus du marché du travail.
53:54 On a suffisamment parlé de la SMICardisation et de son impact précisément,
53:57 parce qu'après 15 ans, 20 ans d'ancienneté, vous gagnez toujours quelque chose d'assez proche du SMIC,
54:02 ce qui génère aussi, je pense, largement plus de ressentiments que les inégalités dans l'absolu,
54:08 qui, rappelons-le, n'ont pas augmenté en France.
54:11 Les données officielles, OCDE, les coefficients Gini montrent que les inégalités ont assez peu augmenté en France.
54:19 Après, sur des salaires 130 fois plus élevés, moi je vais vous dire à titre personnel,
54:23 oui je trouve ça ridicule de vouloir toujours plus d'argent comme ça,
54:27 même pour tout dire, je trouve ça assez vulgaire en fait.
54:29 Mais comment l'exiquer que ces salaires soient pas creusés encore plus ?
54:32 Parce qu'il y a deux choses. On confond déjà les patrons qui sont les fondateurs de leur entreprise et des richesses fantastiques,
54:38 quand vous êtes détenteur du capital, avec des patrons qui ne sont que des managers
54:41 et qui ont voulu finalement rattraper les premiers dans la catégorie.
54:45 Il y a aussi autre chose, comme limite dans le raisonnement d'Oxfam, qui est l'inégalité entre salariés,
54:49 parce que quand vous êtes salarié du CAC 40, vous n'êtes pas un salarié à plaindre en France.
54:53 Les salariés qui ont infiniment moins de droits ou des salaires moins élevés, ce sont les salariés qui sont dans les PME.
54:58 De toute façon, vous pouvez toujours appliquer cette mesure-là, ça n'enlèvera pas cette inégalité-là.
55:02 Et surtout, c'est prendre la logique à l'inverse.
55:05 Le problème, c'est comment faire en sorte que ceux qui gagnent moins, gagnent plus.
55:09 Mais ça, c'est une logique de création de richesses, parce que même si vous divisiez le salaire du patron par le nombre,
55:13 les dizaines de milliers de salariés qu'il y a dans un groupe du CAC 40, ça ne changerait rien à leur vie à eux.
55:17 Donc l'enjeu, c'est comment on fait pour que l'économie française permette de produire plus de richesses pour les autres.
55:23 Après, encore une fois, moi je trouve ça assez moralement vulgaire de vouloir gagner autant d'argent.
55:29 On pourrait en parler pendant des heures, vous étiez intarissable ce soir.
55:32 Jean-Sébastien Ferjou, la Une d'Atlantico demain ?
55:36 On revient justement sur les écrans, notamment, et sur le fait qu'il y a peut-être des approches,
55:41 tout en rappelant à quel point c'est une addiction, à quel point c'est un impact cognitif,
55:44 mais des approches peut-être un peu plus subtiles, un peu plus dans la nuance,
55:48 que celles qui ont été exposées dans le rapport présenté.
55:51 Et la Une, c'est une Une très longue, la Une de l'Huma, Laurent Gouloud ?
55:55 Demain, il n'y aura pas d'Huma dans les kiosques, c'est le 1er mai, ce sera le jour de la fête des travailleurs.
55:59 Mais par contre, on aura l'Humanité Magazine dans les kiosques jeudi,
56:02 où on parlera des traités européens, et ces traités qui nous maltraitent, c'est le titre du magazine.
56:08 Merci à vous, merci à Michael Darmon pour Evencat News, et Stéphane Zumsteig pour l'Ipsos.
56:13 Merci d'avoir été là. Demain, les informés reviennent à 9h avec Salia Braklia et Renaud Delis.
56:19 Nous, on sera là à 20h.
56:21 France 2.

Recommandations