• il y a 8 mois
Cette vidéo vous transporte dans l'univers effervescent de la culture dance des années 90. Revivez les rythmes endiablés, les clips emblématiques, les soirées mémorables, et les artistes qui ont marqué cette décennie légendaire. De la techno à l'eurodance, en passant par les hits incontournables, plongez dans une époque où la musique électronique faisait vibrer les pistes de danse du monde entier. Un véritable voyage rétro qui célèbre l'énergie et la créativité de cette ère inoubliable.

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Musique
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00:00Welcome to the 90s.
00:03La guerre froide est enfin terminée et la venue des nouvelles technologies métamorphose le monde.
00:08Innovation et diversité régissent l'univers de la pop.
00:11Boy groups et girl bands font sonner le tiroir caisse et rêver les ados.
00:16Kurt Cobain, Courtney Love et la Britpop changent la face du rock.
00:21Le hip-hop part à la conquête de la planète et célèbre son âge d'or.
00:25Mais les attentats du 11 septembre stoppent net ces élans de liberté.
00:30Dans cet épisode, découvrez comment la dance music et l'effervescence queer ont envahi la pop mainstream.
00:37Welcome to the 90s dance culture.
00:52Les bras vers le ciel et les pieds sur la piste.
00:55Les années 90 sont la décennie des soirées en club et des grandes messes électroniques.
01:00Le son de l'époque est celui de la fête.
01:07La dance music a transformé la vie des gens.
01:10Elle a transformé les villes, la pratique du clubbing, les attitudes, toute la culture.
01:16La culture rêve et la culture club sont les phénomènes marquants de la Grande-Bretagne et des années 90.
01:24Un matin, je lis dans le journal qu'on m'a intronisée la reine de la rêve.
01:30Je me dis, tant qu'il y a le mot reine dedans, je prends.
01:38Le premier tube de la Queen of Rave annonce la couleur Libérez-vous.
01:42Les années 90 consacrent le règne du divertissement.
01:47Everybody's Free a fait un tabac et j'ai enchaîné sur trois tubes.
01:52C'était l'époque où je me produisais dans d'immenses entrepôts plantés au milieu de nulle part.
01:58Je jouais devant 5 000, 10 000 personnes.
02:02C'était incroyable.
02:17Mais la musique qui fait vibrer les clubeurs européens vient d'ailleurs.
02:24Historiquement, la house music américaine n'est pas le son des petits blancs de la classe moyenne.
02:30C'est une musique noire qui, comme beaucoup de musiques afro-américaines,
02:35est née de la marginalité et d'un sentiment de révolte.
02:40En fait, la house est issue du milieu homo.
02:46Née à Chicago, la house music va s'exporter en Europe grâce à l'action d'une poignée de petits clubs.
02:52La nuit est air de liberté pour la communauté gay.
02:56Parrain de la house, Frankie Knuckles disparut en mars 2014
03:00et sans aucun doute l'un des artistes pop les plus importants du XXe siècle.
03:04En 2004, il reçoit à Londres un House Music Festival.
03:08Je pense à tous ceux qui ont fait de ce style de vie ce qu'il est aujourd'hui.
03:12Quelque chose de formidable, d'intègre et qui vient du cœur.
03:17Je ne le montre pas, mais je suis bouleversé.
03:21Je vous aime tous.
03:24Merci, ce prix représente énormément pour moi.
03:31À Londres, les musiquistes de la classe moyenne sont les plus nombreux.
03:36À la fin des années 70, Frankie Knuckles révolutionne le DJing
03:40dans un club de Chicago, le Warehouse.
03:43Il enrichit ses mix de séquences de basse, de boîtes à rythme
03:47et de samples à base de bandes analogiques découpées.
03:51L'annonce de son décès m'a touché.
03:54Je le connaissais personnellement, c'était quelqu'un d'adorable.
03:58Il a beaucoup fait pour notre musique et notre culture.
04:03Il n'a pas usurpé son titre de parrain de la House.
04:07Il a su mettre en lumière une musique qui a gardé ses particularités jusqu'à ce jour.
04:14Toute la musique des années 90 profitera des expérimentations technologiques de Frankie Knuckles.
04:22Travailler avec Frankie Knuckles était un bonheur.
04:25C'était quelqu'un d'authentique, tout sauf prétentieux.
04:29C'était un gentleman, un homme d'une grande beauté
04:32qui a eu une influence inimaginable sur le développement de la House.
04:36Nous lui devons tous le respect.
04:38J'ai passé des nuits et des nuits à danser et à transpirer sur sa musique
04:42et je lui en serai éternellement reconnaissant.
04:45Frankie Knuckles et le New-Yorkais Larry Levan, aux platines du club Paradise Garage,
04:49font accéder le DJ au rang de musicien.
04:52Parallèlement, Afrika Bambaataa introduit la rigueur électronique du groupe allemand Kraftwerk
04:57dans l'underground américain.
04:59Après une dizaine d'années nourries de disco et de Giorgio Moroder,
05:02un nouveau son explose à la face du monde.
05:09Jovial et nuancé, la House Music continue à investir les charts actuels.
05:28Les jeunes adorent. C'est intéressant.
05:31Oui, c'est assez fou.
05:33Ils nous arrivent de jouer devant un public essentiellement composé de jeunes étudiants
05:37et ce sont de vrais passionnés.
05:39Ils en savent beaucoup sur la House et sur son histoire,
05:43ce qui est plutôt bien.
05:45Que ce soit à Chicago, Détroit ou New York,
05:48les milieux gays imprégnés de cultures noires et latino
05:51deviennent le creuset de ce qu'on appelle à partir des années 80
05:54la House ou Techno à Détroit.
05:56Des journalistes comme Bill Coleman du Billboard Magazine
05:59vont contribuer à sa popularité.
06:01À cette époque, la House était vraiment en pleine éclosion.
06:04C'était un thème important pour moi
06:06parce qu'on m'envoyait beaucoup de disques à chroniquer.
06:09La House quittait la confidentialité des clubs
06:12et le grand public commençait à la découvrir.
06:15De plus en plus d'artistes pop demandaient des remises
06:18et des remises de la House.
06:21C'est à ce moment-là que sont apparus les 1ers grands producteurs
06:24Todd Terry, Frankie Knuckles, David Morales, Danny Tenaglia
06:28qui allaient devenir célèbres dans le monde entier.
06:32Le son des rues et des nuits underground américaines
06:35quittent les clubs et se retrouvent propulsés sur le devant de la scène.
06:38Le son des rues et des nuits underground américaines
06:41quittent les clubs et se retrouvent propulsés sur le devant de la scène.
06:52« Gonna make you sweat » fusionnait tous les styles que j'aimais.
06:55Comme j'ai grandi à Harlem, j'aimais la musique,
06:58je trouve ça aussi un travail de palette qui me fait plaisir.
07:01« T'es le chérie de la Cité »
07:03c'est une de mes chansons préférées.
07:05tous les styles que j'aimais. Comme j'ai grandi à Harlem, j'aimais le hip-hop, mais j'adorais
07:09aussi aller au Paradise Garage, au Loft ou au Boss International. J'ai grandi avec toutes ces
07:17musiques et je les ai réunis en un morceau, ce qui a d'ailleurs toujours été ma marque de fabrique.
07:21Mélanger le rythme blues au rythme latino et à des sons plus club, ça m'éclatait.
07:27Là où les groupes enregistraient les instruments et les voix piste par piste,
07:37l'ordinateur vient bouleverser le processus de production. Des modes de création inédits se
07:43mettent en place. David et moi, on a été les premiers à supprimer toutes les parties
07:53instrumentales d'une chanson pour ne garder que la voix. Avant ça, les DJs et les remixers,
08:00qui étaient nos héros, faisaient uniquement de l'overdub, c'est-à-dire qu'ils ajoutaient des
08:05éléments. Mais nous, on s'est mis à déstructurer les morceaux pour les recomposer totalement.
08:10Après, tout le monde a suivi. Ce travail marque la naissance d'un nouveau genre, le remix.
08:23Les techniques de production innovantes permettent aussi à des groupes comme Delight
08:34d'émerger de l'underground new-yorkais pour faire groover un public plus large.
08:38On allait au Paradise Garage, à la Dance Area, au Sound Factory Bar, au Twilo. C'était des clubs
08:53super. L'internet n'existait pas encore. On avait vraiment l'impression de faire partie d'une
09:00communauté. Dans une soirée house, on se lâche et on danse, gay, hétéro, tout le monde. Tu viens
09:11pour passer un bon moment et t'amuser. Et c'est la musique qui rapproche les gens. En tant que gay,
09:17le milieu de la dance music était clairement ce que je pouvais trouver de mieux dans les années
09:2290. C'est pour ça que ça m'a tellement plu. Il n'y avait pas que la musique ou la drogue,
09:29l'esprit était ouvert et tolérant. La communauté gay, ses stars et ses lieux de ralliement donnent
09:40la cadence et les charts s'emballent. Une minorité longtemps contrainte à rester confidentielle peut
09:45enfin s'afficher au grand jour. Alors que dans les années 80, les malades du sida étaient
09:50diabolisés et marginalisés, l'opinion publique finit par comprendre que le virus n'a pas de
09:55préférences sexuelles et qu'il n'y a pas que des stars parmi les victimes.
09:58Quand David est tombé malade, je passais mon temps entre le studio et l'hôpital. Le voir
10:19allongé dans son lit m'a profondément changé. Ça ne m'a pas poussé à travailler plus,
10:24au contraire. J'ai compris qu'on pouvait aussi lever le pied et aborder la vie plus simplement.
10:29Un film va contribuer à changer les mentalités. Dans Philadelphia, récompensé par deux Oscars,
10:40Tom Hanks incarne un brillant avocat atteint du sida. Ce qui autrefois était considéré comme
10:46une punition de Dieu, inspire maintenant de la compassion. Décimé et menacé,
10:58le milieu homo est d'autant plus décidé à vivre au rythme des clubs.
11:01Le disco et la house sont issus de la communauté homosexuelle. Sans cette
11:13communauté, il n'y aurait rien eu de tout ça. Il en va de même pour le Front. Pour moi,
11:20petit gars de la banlieue, la découverte de ce lieu a été tout aussi fascinante que choquante.
11:25Le Front, un petit club de Hambourg au rayonnement européen. Les DJs y mixent
11:32les sons qui enflammeront Paris quelques années plus tard. Avec des soirées thématiques et leur
11:37dress code, le club est un manifeste alternatif pour la liberté individuelle.
11:41J'y allais tout le temps, jusqu'au jour où j'ai fini par y mixer moi-même. A cette époque,
11:50sans internet, tu ne savais absolument pas comment ça se passait dans d'autres boîtes. Je pensais
11:54qu'il y avait la même ambiance dans tous les clubs. Sauf que quand j'ai commencé à tourner
11:59un peu dans d'autres villes et d'autres pays, je me suis rendu compte que les fêtes y étaient
12:03nettement plus banales. Les gens étaient beaucoup moins dingues et enthousiastes.
12:10Le club fait le lien entre l'univers musical anglo-américain et les tendances européennes.
12:16Soudain, on a commencé à entendre de la house avec des parties vocales. C'était nouveau. Avant,
12:32la musique des clubs était totalement instrumentale. Mais quand la house a
12:35intégré le chant, le public l'a adopté. Adi Va est l'une des grandes stars de la
12:42house des années 90. Sa voix riche et puissante va apporter toute la ferveur
12:46de la soul à la dance music. La fin de la guerre froide a sonné. Les murs s'écroulent,
13:02les territoires se libèrent, les esprits aussi. L'optimisme est en
13:06vogue. La création investit de nouveaux espaces dans la musique et dans la mode.
13:10Le corps devient un objet de culte et d'ornement. Piercings et tatouages marquent
13:22l'appartenance à une tribu. On se risque aux coiffures bizarres,
13:30riches en couleurs et en motifs. Le délire atteint le capillaire. Semelles
13:35compensées et gilets floccatis marquent le look déjanté des années 90.
13:39Berlin se met en scène et se proclame capitale de la techno. Le terme n'est pas choisi par hasard,
13:49car pour certains, la house music porte une connotation trop homo. Les soirées sauvages
13:54se succèdent dans les friches le long du mur. La faune de la nuit fait la fête en
13:59perpétuant la tradition du squat. Un nom émerge, le Trésor, une ancienne chambre
14:04forte d'un grand magasin reconverti en club. Il ouvre ses portes en 1991.
14:09Beaucoup voient dans la techno une musique spécifiquement allemande,
14:14ignorant ses racines noires. Certaines critiques s'élèvent pour qualifier la
14:18techno berlinoise de bande-son nationaliste de la réunification et de blanchiment. Pourtant,
14:24elle marque aussi une forme de résistance à la commercialisation croissante.
14:28Berlin n'est pas la seule ville européenne à s'emparer des espaces publics vacants. C'est
14:33la grande époque des raves, ces immenses soirées illégales. Le conflit entre les
14:37ravers et les autorités publiques durera une vingtaine d'années. Même dans les années 2000,
14:42la police française continuera de les traquer. A l'origine du mouvement,
14:46on trouve le décor gris et post-industriel d'une ville du centre de l'Angleterre,
14:50Manchester, rebaptisée pour l'occasion Mad Chester, la folle.
14:54Les warehouse parties étaient à la limite de la légalité. Ces fêtes avaient lieu dans
15:01des entrepôts et la police débarquait. Le phénomène a même été débattu au parlement.
15:07Tout était secret. Tu roulais quelques kilomètres pour rencontrer un contact
15:13qui t'indiquait discrètement où ça se passait. C'était vraiment très étrange comme ambiance.
15:25La fin des années 80 a fait la réputation de Manchester. Grâce au croisement de l'Acid
15:31House avec la guitare électrique, une sorte de second Summer of Love annonce la décennie
15:36festive à venir. Et tout se passe alors dans un club, l'Hacienda. Les gens venaient de très
15:43loin pour aller à l'Hacienda. C'était en 1989, 90 et peut-être encore un peu après. À l'époque,
15:52c'était le seul club à passer ce son. L'ancienne cité ouvrière est au centre de la hype. Dave Aslam
15:59était l'un des DJs résidents de l'Hacienda qui a fermé ses portes en 1997. Le club Factu 51
16:05The Factory a ouvert ses portes en 2010 en hommage à cette période légendaire. À l'époque,
16:12on pouvait croiser Mick Hucknall, le chanteur de Simply Red, qui venait souvent, et d'autres
16:19stars. Il y avait une effervescence incroyable. J'adorais l'Hacienda. C'était un lieu vraiment
16:30excitant. Ce n'était pas un endroit où on venait passer une soirée comme une autre. À chaque fois,
16:36c'était une expérience. La musique et les mix qu'on entendait là-bas ne passaient ni à la radio
16:45ni à la télé. Pour faire l'expérience de ce son, essentiellement de la techno de
16:51Détroit ou de Chicago, il fallait se déplacer. La techno ne restera pas cantonnée au club
16:57branché. En 1991, le festival techno Mayday a lieu en Allemagne et rassemble 5000 personnes
17:04dans un hangar. En 2011, ils seront 27 000. La première Love Parade défile en 1989. Elle est
17:12à la fois fête de rue et manifestation contre le mur de Berlin. Je suis allé à la Love Parade
17:18dans les années 90 et j'ai fait la même chose que tout le monde. Prendre des drogues, faire
17:23n'importe quoi et m'amuser comme un fou en profitant de chaque instant. Mais ce qui m'a vraiment
17:29impressionné, c'était cette immense communauté capable d'agglomérer des groupes de personnes
17:34très différents qui ne venaient pas seulement d'Allemagne, mais de toute l'Europe pour faire
17:38la fête ensemble. C'était passionnant, ça dépassait les clivages sociaux et les orientations
17:46sexuelles. Tout le monde était uni. De 150 participants en 1989, l'événement rassemblera
17:57plus d'un million et demi de personnes dix ans plus tard.
18:09Je me rappelle des commentaires des mémés qui nous regardaient passer. Mais c'est inadmissible,
18:15qu'est-ce que c'est que ça ? C'était génial d'entendre ces réactions, mais ça a évidemment
18:21disparu par la suite. Au début, on était vraiment entre nous et cet aspect m'a manqué après. La
18:30première Love Parade, c'était un tout petit groupe qui faisait la fête entouré d'un grand
18:33nombre de personnes qui se demandaient ce qu'on était en train de faire et si c'était bien légal.
18:39Les règles économiques de l'industrie musicale changent aussi. Alors que les labels indépendants
18:48des années 80 tentaient de s'affranchir des grandes maisons de disques, West Bam, fondateur
18:53du label Low Spirit, déclare « Nous sommes la première génération à recevoir une part du gâteau.
18:58Désormais, l'heure est à la collaboration avec les majors. »
19:09Les gros labels se sont rendus compte que cette culture et cette nouvelle forme musicale
19:14étaient viables, ce qui dans le vocabulaire d'une maison de disques veut dire « il y a
19:20de l'argent à se faire ». Ils ont donc commencé à investir. Toutes les majors ont ouvert des
19:27départements dédiés à la dance music, qui étaient dotés de budgets faramineux. C'était
19:32des mines d'or. Un remix, par exemple, pouvait se négocier jusqu'à 70 000 dollars.
19:39Remixer Madonna peut s'avérer très lucratif.
20:01Flairant le filon, les chaînes musicales explosent.
20:08« MTV s'est engouffré dans la folie dance des années 90. L'émission de Simone Angel consacrée
20:16à ce style était incroyablement populaire. À partir du moment où un phénomène émerge de
20:21l'underground et devient grand public et qu'on peut développer une émission capable de s'adresser
20:26aux deux catégories, ce que MTV a fait, ça crée une communauté. »
20:30Les années 90 ont trouvé leur cri de ralliement.
20:38Parmi la scène des rave parties, certains ont voulu matérialiser l'expérience vécue. C'est le
21:00cas de ceux qui ont fondé le label Ministry of Sound. Ils ont en quelque sorte commercialisé
21:07le phénomène. Le Ministry of Sound est à la fois un label, un organisateur de soirées et un club londonien.
21:17« Le Ministry of Sound était un lieu excitant parce que c'était le premier grand club de Londres
21:28ouvert jusqu'à 6 heures du matin. » « J'ai dû mixer une ou deux fois au Ministry of Sound.
21:36Mais ça ne m'a jamais vraiment branché. Je préférais les ambiances improvisées. Le
21:43divertissement parfaitement huilé a plutôt tendance à me déprimer. L'endroit impeccable
21:49où tout est pensé pour que ça tienne encore 20 ans au moins, ça me fiche le bourdon. »
21:53Une petite île des baléares va aimanter le flot des fêtards infatigables. Ibiza est une
22:02zone de liberté temporaire où chacun peut s'exprimer comme il le souhaite, de jour comme de nuit.
22:07« On a organisé des soirées exceptionnelles au Pacha à Ibiza avec Roger Sanchez, Lenny Fontana
22:19ou Eric Morello. Barbara Tucker y a chanté aussi. Ultranati, Dwayne Harden. C'était une époque
22:26géniale. On investissait aussi le Ministry of Sound. Et bien sûr, on faisait la fête au Space. »
22:35« C'est un lieu magique. Il y a une énergie, quelque chose d'appart. »
22:56« Ce n'est pas pour rien que l'île attirait déjà les hippies et les voyageurs alternatifs.
23:01Elle est tellement belle. »
23:04« J'y suis allé dans les années 90 et ça a été un jalon dans ma vie. Là-bas,
23:12la fête prend une toute autre dimension. Tout y est plus sauvage, plus grand. »
23:26À Ibiza ou ailleurs, les DJ deviennent
23:55objets d'adoration.
23:56« Les DJ sont devenus des superstars parce que ce style de musique a explosé. Mais en fait,
24:06la plupart d'entre eux sont très ringards. Bien sûr, certains font de la bonne musique. En
24:11Allemagne, des gens comme Sven Fett ou Riccardo Villalobos sont des stars et leur son est
24:15excellent. Ils le méritent. Mais sinon, j'ai l'impression que le DJ a remplacé le footballeur
24:21comme métier de rêve. »
24:24Au début de la dance music, chaque danseur était sa propre star. Mais la donne change
24:30lorsque des DJ comme Sven Fett adoptent les codes du rock.
24:33« La carrière de Sven Fett a débuté avec un morceau de musique extrêmement commercial. Et
24:42il est aujourd'hui un DJ vraiment cool. L'évolution est assez frappante. Elle
24:50montre qu'un DJ peut travailler n'importe où dans le monde et devenir une superstar. »
24:54Non seulement les DJ étaient les nouvelles pop stars, ils ont aussi redéfini la notion de pop
25:05star. « Les gens sont devenus fans de certains DJ. C'est venu assez naturellement. Le public ne
25:14savait pas qui avait créé la musique sur laquelle ils dansaient. Tout ça était très anonyme,
25:19sans origine définie. Au début, la dance music n'avait pas vraiment de star. Mais le marketing
25:29étant ce qu'il est, il a fallu à un moment donné créer des marques et mettre un visage sur la
25:34musique. Et ce sont les DJ qui ont endossé ce rôle. »
25:39Il n'y a pas que dans la pop qu'on embrasse de nouvelles carrières. Dans les années 90,
25:47c'est tout le monde du travail qui profite d'une croissance soutenue,
25:50en grande partie grâce à la nouvelle économie. « Le climat était très optimiste. On s'en
25:58sortait financièrement et on avait l'impression qu'il y avait du travail pour tous. C'était une
26:02époque de prospérité, surtout pour les jeunes. » Physiquement affûté, le jeune actif des années
26:0990 s'adapte parfaitement à l'ère du capitalisme triomphant. Là où les hippies voulaient ouvrir
26:15les portes de la perception, le clubber se veut performant, communicatif et endurant.
26:20Les temps changent et les drogues aussi. « L'ecstasy est incontestablement la drogue
26:30des années 90. Chaque club devait prendre en compte cette réalité. Leurs clients voulaient
26:36de l'ecstasy parce qu'ils trouvaient que la musique qu'on passait était la bande son idéale
26:41pour accompagner leur trip. » Les petites pilules sont parfois consommées jusqu'au burn-out.
26:47« La chanson « he's a good » a fait scandale parce que les médias n'en ont gardé que le
27:00refrain qui disait « he's a good, he's a good ». On pouvait croire qu'on chantait « he's a good »,
27:07c'est-à-dire « les ecstasy sont bons ». Ce n'était pas le cas, mais le scandale était là.
27:13Hasard ou ambiguïté provoquée, quoi qu'il en soit, les effets de l'ecstasy sont violents. En
27:21plus des problèmes de foi, de reins de cœur et de circulation, naît le phénomène des
27:25dépressions chroniques. « Les drogues ont fait partie de cette culture dont les DJ,
27:32aidés par les nouvelles technologies, fournissaient la bande son. Et le phénomène s'est étendu à
27:36toute la planète. » « Le moteur qui a animé la dance music dans les années 90, c'est une
27:44approche do-it-yourself de la production musicale, qui était révolutionnaire. Grâce à de nouveaux
27:52logiciels comme Cubase ou plus tard Ableton, il était devenu possible de sortir des morceaux
27:58parfaitement produits sans passer par un studio. On pouvait tout faire chez soi, à la maison. »
28:04Les outils de production et de distribution se démocratisent. L'industrie musicale ne s'en
28:15est jamais remise. « À l'époque, tu ne pouvais pas aller sur le net pour regarder un tutoriel. J'ai
28:28grandi dans la banlieue de Hambourg, quasiment à la campagne. J'ai dû tout apprendre par moi-même.
28:34Ce n'est pas toujours très marrant et ça prend du temps. Mais je crois que ça permet aussi de
28:39développer un style plus personnel. » « Tu te souviens des connexions 56k ? »
28:49Le son de connexion. Mortel.
28:52Le développement d'internet dans les années 90 va bouleverser la communication mondiale.
29:08« Honnêtement, je ne comprends absolument rien de la technologie. Ma femme m'a déjà dit qu'on
29:20devait finalement aller sur le net. Je ne suis donc pas un techie. Je suis déjà là-dedans ou quoi ? Je
29:29suis là-dedans. C'est très simple. » De nouvelles plateformes viennent torpiller
29:37les règles établies par le commerce de la musique. Le World Wide Web génère des zones de non-droit.
29:43« J'adore la technologie, mais parfois je la déteste. Tout va trop vite. Tous les mardis,
29:56je peux acheter des centaines de morceaux nouveaux. Ça ne veut pas dire que je vais
29:59les écouter, mais je peux les acheter. » « Ça me fait toujours penser à ce morceau
30:05de Kraftwerk. Assis à mon ordinateur, je programme mon avenir. »
30:11Les charts sont pris d'assaut par les groupes de dance music. Avec le projet Snap,
30:19un duo de producteurs allemands inaugure une formule qui fera date l'association
30:23d'une chanteuse et d'un rappeur. « L'eurodance avait un lien avec la
30:38culture club, parce que ceux qui produisaient ses disques s'inspiraient de ce qu'ils entendaient
30:42dans les boîtes de nuit. Sauf que tous les morceaux étaient lissés pour que ça plaise
30:47au plus grand nombre. Ils ne gardaient que les éléments les plus faciles. C'est ça l'eurodance.
30:52Mais c'est très loin du genre originel. »
30:56L'eurodance, c'était la danse des canards de la musique électronique.
31:25Avec des groupes comme Two Unlimited. Les gardiens du bon goût ont tendance
31:32à oublier les liens que l'eurodance entretient avec la house music noire.
31:36Sur les pistes, en tout cas, les danseurs suivent le mouvement.
31:56« Je ne savais même pas de quel pays venaient ces morceaux. J'adorais
32:02Mr. Vane, un gros tube de culture beat. »
32:12Ici, une version ironique proposée par les Pet Shop Boys en 1994.
32:25Aujourd'hui, dans les années 2010, il y a quand même un artiste comme Eminem qui va reprendre
32:40un sample de l'artiste Hadaway, qui était typique de ces années-là. Donc c'est marrant de voir que
32:45finalement cette eurodance, que nous maintenant on considère comme vraiment lamentable, à travers
32:48les Etats-Unis, c'est quelque chose qui redevient un peu hype puisque ça les intéresse, cette musique
32:52électro grand public des années 90. Donc c'est drôle de voir comment tout peut se mélanger encore une fois.
33:22Décriée et détestée, l'eurodance est pourtant omniprésente aujourd'hui.
33:45« Quand une époque en fait vraiment trop, ça vire au ridicule. L'eurodance des années 90,
33:52en est le parfait exemple. Aujourd'hui, ça fait rire les gens, comme quand ils se revoient dans
33:57les fringues qu'ils portaient. On avait un look de merde, mais c'était marrant. Le miroir du temps
34:04nous dévoile nos fautes de goût. C'est exactement ça. Le temps se manifeste à travers ses fautes de
34:10goût. La plus grande erreur des années 90, c'est l'eurodance. Et c'est pour ça qu'elle symbolise
34:18cette époque. »
34:19« We put some energy into this place. I want to ask you something. Are you ready for the sound of Scooter?
34:27I want to see you sweat. I said, I want to see you sweat. »
34:45Et que penser de ce groupe, culte ou insupportable? En tout cas, son succès est inégalé.
34:57À partir du milieu des années 90, la musique électronique s'approprie tous les rituels
35:06contre lesquels elle s'était élevée à ses débuts. La dance music n'est plus qu'une
35:11version alternative des grosses machines rock calibrées pour les stades et les festivals.
35:15« La plupart des groupes de dance sortaient un ou deux tubes avant de disparaître.
35:24La seule manière de tenir la longueur, je pense, était d'assurer un concert. Prenez
35:32les Chemical Brothers. Ils ont montré qu'on pouvait proposer quelque chose de différent
35:37sur scène, quelque chose de créatif, qui parle à un large public et qui tient la route dans les festivals. »
35:54Pas mal de gens nous ont dit être venus à la musique électronique en nous écoutant.
36:09C'est certainement aussi le cas pour ceux qui écoutaient les Chemical Brothers,
36:13Prodigy, Orbital ou Left Field. On a stylé pas mal d'éléments plutôt associés au rock indé ou
36:19au blues. Quelques personnes, suffisamment ouvertes d'esprit, sont allées s'intéresser
36:26à ce mélange des genres et ont découvert que des groupes comme Left Field ou les Chemical
36:30Brothers pouvaient être vraiment cools. Et c'est comme ça qu'ils sont venus à la musique électronique.
36:50« J'adore Prodigy. Leur technique de production et de sampling est hallucinante.
36:57Aujourd'hui les jeunes producteurs utilisent des banques de samples spécialement conçues
37:22pour leurs besoins. On peut télécharger des émulateurs qui imitent n'importe quelle synthé.
37:28C'est gratuit ou au pire très bon marché. Mais à l'époque les synthés et tout le reste de
37:34l'équipement était tellement cher qu'on était obligé de sampler. C'était une approche de
37:39la production complètement différente. » Le son électronique se diversifie et
37:51s'émancipe de la techno. Le bouillonnement créatif de cette époque est aujourd'hui
37:55encore une source d'inspiration inépuisable. « Massive Attack ont eu une influence immense
38:01sur nous. C'était un groupe électronique mais capable de jouer en live. Ils étaient autant
38:09influencés par le trip-hop que par les radios pirates ou la culture rave ou le funk. On est
38:16un peu similaire puisqu'on a cette dimension soul et qu'on propose des concerts intéressants. »
38:22Le trip-hop naît pour des besoins de marketing. Pourtant des groupes comme
38:32Massive Attack ramènent la house music à ses racines gospel et soul.
38:36« Le trip-hop est né à Bristol. C'est une ville de l'ouest de l'Angleterre qui compte
38:46depuis très longtemps une importante population noire. En grande partie parce que c'était une
38:50plaque tournante de la traite des esclaves. Il y a quelque chose d'unique en Angleterre. Il y a
39:01beaucoup d'immigrés, particulièrement des Caraïbes, qui ont une influence considérable
39:07sur la musique britannique. Reggae, hip-hop et soul. Ces différentes musiques noires ont
39:15formé la base d'un nouveau genre. Dans les années 80, il y a eu un collectif très
39:21influent, le Wild Bunch, dont tous les membres allaient être des figures clés du trip-hop.
39:26Tricky, Massive Attack, Portishead. »
39:45« En fait, l'étiquette trip-hop englobait une grande variété de nuances. Il y avait
40:02beaucoup d'éléments inspirés du dub-reggae, d'autres par le hip-hop américain, mais aussi
40:08la musique psychédélique. Nous, c'était plus la country et le blues. Le groupe R était branché
40:16musique de film. C'était vraiment très diversifié et le terme trip-hop n'est pas fidèle à toute
40:23cette richesse. » Les tendances musicales en provenance d'Angleterre se multiplient,
40:30tout comme les étiquettes accolées par les distributeurs. Leur point commun est le poids
40:35des influences noires et asiatiques. « Pour moi, la Drum'n'Bass est une des meilleures choses à
40:43être sortie de l'underground britannique des années 90. Avec Goldie et Metalheads,
40:50la scène Drum'n'Bass a tout chamboulé. C'était un vrai choc culturel, puisqu'on mixait le dub
41:01qu'écoutaient les caribéens avec des sons presque techno. Le tempo était très rapide.
41:10La Drum'n'Bass, c'était frais et excitant, et ça a bien marché. La musique était géniale,
41:34avec des beats et des breaks excellents. »
42:04« Pour moi, la Drum'n'Bass était quelque chose de typiquement britannique, et ça,
42:14ça me plaisait. Il y a quelque chose de tragique chez les Anglais. Ils sont la grande nation
42:20exportatrice de la pop, mais dès qu'ils créent un style vraiment original, ils ont du mal à
42:25quitter l'île. Sur le continent, la Drum'n'Bass n'a jamais occupé la place qu'elle avait en
42:31Angleterre. » Aujourd'hui, des groupes comme Rudimental se réclament d'une autre étiquette
42:50de la fin des années 90, la Jungle. « La Jungle, c'est des boucles de batterie accélérées,
43:01comme le fameux aim'n'break, par exemple. On prend un break de funk et on pose une séquence
43:07de reggae légèrement ralentie par-dessus. Les influences pour notre album sont le reggae
43:12et surtout la Jungle. Pour nous, Soul, Breakbeat et Jungle sont la même chose. »
43:18La diversité des styles de l'underground anglais va se concentrer dans des tubes
43:28comme « Let me be your fantasy » de Baby D. « On était des pionniers. On a commencé dans
43:39l'underground. On a fait beaucoup de clubs. Notre son était tendance et on en était fiers. »
43:45Au fond, c'est du breakbeat, mais il y a aussi de la drum'n'bass. Il y a un peu tout,
44:13chacun le décrivait à sa manière, comme il le sentait. C'est la meilleure définition.
44:18La France souffle un vent nouveau sur les dancefloors. La French Touch puise dans
44:27tous les genres musicaux et part à la conquête des clubs. « La French House, ou House filtrée,
44:36a vraiment explosé vers la fin des années 90. Un des groupes les plus importants de ce mouvement,
44:41c'est certainement Daft Punk. Ils sont d'ailleurs toujours là. »
44:45« En tant que DJ, j'ai connu les Daft Punk dès leur début. Et je trouvais qu'il y avait pas mal de
44:54points communs entre eux et Whirlpool. Parce que comme eux, on était autant animé par l'amour du
45:00punk que du disco. C'était génial. Enfin quelque chose d'inédit. Je trouvais ça ennuyeux
45:20de toujours passer le même son. Et là, les Z'Dar, Boombaz, Laurent Garnier, Daft Punk bien
45:28sûr. Et les projets de leur label comme Buffalo Bunch, tout ça, c'était nouveau. C'était très
45:34fort et réjouissant. » « C'est l'époque où les Daft étaient en train de sortir leur premier album,
45:43Homework. Parallèlement à ça, Thomas, il faisait son label, Roulez, sur lequel il avait deux singles
45:50ou EP. J'ai été le troisième. » En 1998, la French Touch atteint son apogée avec « Music
46:00Sounds Better With You » de Stardust. « En janvier ou février, on m'a proposé de faire un live au
46:09Rex Club. Le Rex Club, à l'époque, était toujours un club qui programmait beaucoup de soirées
46:17électro. On m'a proposé de faire un live. Et donc là, j'ai demandé à Benjamin, qui chante,
46:22et à Thomas de venir faire le live avec moi. Et on est tombé sur un petit sample qui nous
46:29plaisait. Ça a fait la maquette, la démo de « Music Sounds Better With You ». On l'a joué le soir
46:35même. Et après, on a décidé d'aller dans le studio de Thomas pour l'enregistrer. »
46:41Les producteurs parisiens remettent à l'honneur les racines de la musique électronique dansante et
46:49assument leur célébration du rétro. « La French Touch s'est replongée dans le disco en se servant
47:00des vieilles techniques de DJing. Du coup, à partir du milieu des années 90, on avait de nouveau la
47:07possibilité de piocher partout. On était entrés dans la postmodernité. C'est comme ça que je vois
47:12la chose en tout cas. Les années 90 sont une décennie intéressante parce qu'il y a deux
47:17phases nettement séparées. Une phase moderne de 90 à 95 et la postmodernité de 96 à 2000. »
47:25L'affaire Levinsky. Un président abuse de son pouvoir pour obtenir un acte sexuel d'une
47:32stagiaire. 1998 annonce un changement politique. La révolution conservatrice menée par Newt
47:39Gingrich profite du scandale Clinton pour engager un retour aux valeurs traditionnelles.
48:02Rigueur morale, sécurité, sentiment national. Tels sont les mots d'ordre d'une classe privilégiée
48:14qui se sent opprimée. L'aile droite des Républicains prépare le triomphe de George W. Bush.
48:19En avance sur les autres métropoles, New York procède dès 1994 au nettoyage de son centre-ville
48:36au profit des promoteurs immobiliers. Le maire Rudolph Giuliani fait fermer les sex-shops,
48:41les bars et les clubs et proclame la tolérance zéro. Des peines élevées même pour des délits
48:46mineurs. L'industrie pénitentiaire américaine est gavée par les mesures du conservatisme.
48:51La fermeture des clubs par Giuliani c'est avant tout une confrontation sociale. L'argent fait la
49:02loi. On laissait les artistes s'installer dans un quartier en déliquescence pour le réanimer. Une
49:12fois rénové, il finissait par attirer l'argent. Et à partir de ce moment-là, on se mettait à
49:17détruire tout ce qui avait rendu le quartier si agréable à vivre. Les clubs, les bars et
49:25toute l'énergie que ça dégageait. Une loi oubliée de 1926 est réactivée. Pour organiser une soirée
49:35dansante, un bar doit détenir une licence et s'acquitter de charges importantes. Les
49:42patrons ne voulaient pas qu'on danse dans leur bar parce qu'ils avaient peur des amendes.
49:45Giuliani avait beau fermer les clubs, il y avait toujours une after quelque part.
49:56La tendance musicale suit l'évolution politique. On uniformise pour maximiser les profits.
50:12À la fin des années 90, on pouvait aller dans n'importe quel bon club européen, on y entendait
50:20la même musique. Parce que tout le monde y avait accès. On était dans un réseau avec toujours
50:29les mêmes DJ. Ils jouaient le même set que ce soit à Manchester, à Paris ou à Sheffield. Alors
50:38qu'avant, le DJ local passait de la musique pour les gens du coin. Mais les choses ont changé.
50:45Ce que je regrette dans l'évolution de la dance music au cours des années 90, c'est son
50:54uniformisation. Elle est devenue un produit de masse homogène. Aujourd'hui pourtant,
51:03la diversité du début des années 90 inspire les nouvelles générations.
51:09Disclosure et Rudimental, je les adore. Il y a aussi la chanteuse Kaisa. La dance
51:18music est de nouveau très présente. Ça me replonge dans les années 90. C'est génial.
51:30L'Europe d'aujourd'hui, à la recherche d'une extase, disparue.
51:38On veut ramener les années 90 à notre époque. On va créer des soirées légales dans des
51:48entrepôts. Fin 2014. Le son de 2014, c'est les années 90. Vous allumez la radio, que vous
52:09entendiez du rock alternatif ou de la musique électronique ou du R&B, tout est inspiré des
52:14années 90.

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