• il y a 8 mois
Lors de la première session du Think & Do Tank du 02 avril 2024 « Plus de femmes dans les métiers de la transition écologique » au Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, nous avons eu le plaisir d'interviewer Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

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Transcription
00:00 D'abord, je vais peut-être commencer par un constat.
00:13 Il y a deux types de métiers.
00:16 Il y a des métiers qui sont à l'intérieur des administrations et il y a des métiers
00:20 qui sont à l'intérieur des entreprises.
00:21 Quand je regarde les effectifs du ministère, on est à 44% de femmes dans les effectifs
00:26 du ministère de la Transition écologique.
00:28 C'est un taux qui augmente, parce que quand je regarde l'année 2022, on est à 49,29%
00:33 pour être très précis, de femmes recrutées sur la totalité de ceux qui l'ont aidé.
00:37 On voit bien qu'il y a une appétence, y compris parce que ce sont des métiers dans
00:41 lesquels il y a une recherche de sens, il y a une volonté de pouvoir agir.
00:46 Dès lors qu'il faut agir, on a besoin de tout le monde, pas que de la moitié de l'humanité
00:50 pour être capable de le faire.
00:51 Mais il y a beaucoup de métiers aussi dans lesquels il y a une part technique pour lequel
00:56 on rejoint la difficulté d'attirer de façon plus large des femmes vers les sciences et
01:00 ensuite à l'intérieur de ces métiers scientifiques vers les métiers de la transition énergétique.
01:05 Ça explique par exemple pourquoi le gouvernement en mars 2023 a lancé Industriel, parce que
01:11 beaucoup d'emplois de la transition sont des métiers qui se passent à l'intérieur
01:16 de l'industrie ou des labos de recherche pour être capable de trouver les solutions
01:20 qui nous permettront d'accélérer.
01:21 Et là on voit bien qu'on a encore un effort culturel important pour que l'on ne se prive
01:26 pas de la moitié des talents et des compétences de ce pays.
01:29 Faire notre transition, c'est un défi comme il n'y en a eu peut-être aucun par le passé,
01:40 peut-être l'équivalent de la reconstruction de l'après-guerre en termes d'ampleur.
01:43 On doit être capable de totalement pivoter dans notre manière de produire, de nous déplacer,
01:49 de consommer.
01:50 C'est tous les segments de la vie quotidienne qu'on doit être capable de changer.
01:56 Plus la tâche est importante, moins on peut se permettre d'avoir des gens qui regardent
02:02 pendant que d'autres agissent.
02:03 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut embarquer toute la société.
02:06 Il ne faut pas seulement avoir des politiques ou des ONG ou des associations qui sont convaincus.
02:13 Il faut que tout le monde mesure que c'est la somme de nos efforts qui nous permettra
02:18 de tourner le dos à des émissions de gaz à effet de serre qui menacent l'habitabilité
02:24 de la planète pour nous, pour la faune, pour la flore qui nous entoure.
02:26 Il n'y a pas de chemin dans lequel on embarque tout le monde si on embarque que la moitié
02:33 de la population française et si les femmes se retrouvent sur le bord du chemin de cette
02:37 transition.
02:38 On a donc besoin pour que toute la société fasse mouvement d'avoir autant d'hommes
02:43 que de femmes qui sont capables de se mobiliser.
02:45 Je dirais même tous les hommes et toutes les femmes pour aller au bout de ma pensée.
02:48 Puis il y a une deuxième raison.
02:50 Et là, ce n'est pas une raison d'efficacité, c'est presque une raison éthique ou philosophique.
02:53 Préserver notre planète, par définition, ce n'est pas seulement ce que nous faisons.
03:02 C'est aussi l'attitude, le rapport que nous avons à la nature, au monde qui nous entoure.
03:10 Et là, on ne parle plus de compétences, on ne parle plus de filières, on ne parle plus
03:15 d'acquisition de tel ou tel métier.
03:18 On parle d'un état d'esprit.
03:20 Et cet état d'esprit ne peut pas être un état d'esprit dans lequel, là aussi, on
03:25 n'a pas le souci que ce soit chacune et chacun qui se sentent concernés.
03:30 Et je vais vous dire, en vrai, la plupart du temps, les femmes sont plutôt en avance
03:35 à la fois dans la prise de conscience de cette crise écologique qui vient et dans
03:40 la volonté de pouvoir apporter des réponses.
03:42 Donc c'est d'autant plus important qu'elles soient du côté de la solution, qu'elles
03:45 sont très clairement et très souvent du côté du diagnostic.
03:49 Remercier Marie-Claire de faire en sorte que sur des sujets comme celui-là, tous les
03:59 supports, tous les leviers soient utilisés pour faire en sorte de bouger.
04:05 Parce que c'est ça le sujet.
04:06 On a en 2023 réussi à atteindre un record en France sur la baisse des missions.
04:10 Mais malgré ce record, on voit bien que la ligne d'arrivée, elle est lointaine et qu'on
04:15 doit continuer à agir pour baisser nos émissions, pour nous adapter à une France qui se réchauffe
04:19 vite et pour préserver la biodiversité qui est souvent un peu l'oublié des discussions
04:25 environnementales.
04:26 Merci.
04:26 Merci.
04:27 [SILENCE]

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