• il y a 8 mois
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Ce mercredi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou s'intéresse à la fausse bonne idée de la relocalisation de l’industrie du vélo.
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Transcription
00:00 - Ditto Eco.
00:01 - Bonjour Nicolas Bouzou. - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:04 - Alors faire des vélos et non pas seulement faire du vélo, c'est le nouveau crédo de la politique économique française.
00:10 L'exécutif en effet veut relocaliser la production de bicyclettes.
00:14 Et vous nous dites Nicolas que c'est presque une faute politique.
00:17 - Ah oui complètement. Alors l'idée est sympathique sur le papier.
00:20 Il s'agit de dégager une enveloppe de 55 millions d'euros d'argent public pour aider les fabricants de vélos
00:25 à investir dans la fabrication de pièces détachées en France évidemment ou dans l'assemblage.
00:30 L'argent peut aussi être dépensé pour des innovations comme rendre les vélos plus légers.
00:34 Écoutez, on est dans la tradition de la planification à la française.
00:38 C'est-à-dire que l'État dépense de l'argent. Alors là 55 millions d'euros, je vous l'accorde, ce n'est pas énorme.
00:42 Mais enfin c'est quand même de l'impôt ou de la dette.
00:45 On se fixe des objectifs. En l'occurrence 2 millions de vélos produits en France chaque année à partir de 2030.
00:52 Alors c'est vrai qu'on est à moins de 1 million de vélos aujourd'hui alors que les français en achètent 2,5 millions par an.
00:59 Donc on en apporte énormément. Les principales marques de vélos sont étrangères.
01:03 L'objectif du gouvernement si je comprends bien c'est que la France devienne un pays autosuffisant en matière de vélos.
01:09 Voilà un magnifique projet industriel.
01:11 - Je vous sens ironique mais malgré tout je croyais qu'il fallait à tout près réindustrialiser le pays, Nicolas.
01:15 - Là vous posez la grande question Dimitri, mais la réindustrialisation il me semble que ce n'est pas ça.
01:20 La réindustrialisation déjà c'est mettre en place les conditions qui vont permettre à l'industrie de s'épanouir dans notre pays.
01:26 La fiscalité par exemple, je rappelle quand même que les impôts de production dont tout montre qu'ils sont un obstacle à l'industrialisation,
01:33 leur baisse a été interrompue par le gouvernement.
01:36 C'est mettre en place des formations pour qu'on trouve des ouvriers, c'est très difficile en France.
01:40 C'est simplifier les délais pour qu'on puisse construire des usines.
01:43 La France est l'un des pires pays dans ce domaine dans tous les classements internationaux.
01:47 Et puis la politique industrielle c'est aussi mettre de l'argent public, pourquoi pas,
01:52 mais pour des choses très innovantes, l'intelligence artificielle, les robots humanoïdes, on en parlait hier, les biotechnologies.
01:58 Ça c'est le rôle en théorie du dispositif France 2030.
02:02 Donner de l'argent aux fabricants de vélos n'entre pas me semble-t-il dans ces catégories, donc non,
02:07 ce n'est pas de la réindustrialisation et j'ajoute que je vois pas l'intérêt géopolitique pour la France d'être autosuffisant en vélo, c'est du gaspillage d'argent public.
02:13 - Donc finalement vous souhaitez laisser les fabricants français de vélos se débrouiller ?
02:17 - Eh ben oui, c'est exactement ça, absolument, je pense que ce serait bien pour eux parce que récupérer de l'argent public,
02:21 ça prend du temps et ce temps serait mieux employé ailleurs.
02:25 Ce serait bien pour l'État parce que ça économisera tout de même 55 millions d'euros, c'est toujours ça de gagné.
02:29 Et puis surtout ce sera bien pour le consommateur parce que si les étrangers font de bons vélos pas chers,
02:34 c'est l'intérêt des français de les acheter.
02:36 Ça s'appelle le libre-échange et il ne faudrait pas perdre de vue que ce libre-échange a fondé la prospérité de la civilisation occidentale.
02:42 - Ça le temps pour le libre-échange en ce moment.
02:44 - Signature en Europe 1 Nicolas Bouzou. Merci beaucoup Nicolas. 7h22.

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