Agathe Beaudouin, journaliste indépendante, correspondante notamment du Monde à Nîmes auteure de "Ponteils-et-Brésis, un coin de terre en Cévennes" aux éditions Atelier Baie, est venue présenter son livre dans les studios de France Bleu Gard Lozère.
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00:00 Un petit village des Cévennes donc, mise à l'honneur dans un livre.
00:02 Agathe Beaudoin, journaliste correspondante notamment du Monde Anime,
00:05 publie ce mardi un ouvrage consacré à Ponteille et Brésil.
00:08 Bonjour Agathe Beaudoin.
00:09 Bonjour.
00:10 Alors déjà on avait un débat, on dit Ponteille et Brésil, il y a les deux, Ponteille et Brésil.
00:15 Oui, Ponteille et Brésil, Ponteille et Brésil, tout est possible.
00:19 Bon, Ponteille et Brésil, un coin de terre en Cévennes, c'est le nom de ce livre publié
00:23 aujourd'hui aux auditions Atelier B, B.A.I.E.
00:27 C'est une immersion dans ce village des Cévennes, on est au nord du Gard, on est à une cinquantaine
00:32 de kilomètres au-dessus d'Alesse.
00:34 Pourquoi une immersion là, dans ce village de 370 habitants environ ?
00:38 Alors en fait pour moi, l'histoire elle commence avec Bruno Doan qui est à la tête de l'Atelier
00:44 B et qui est sollicité pour faire un bouquin sur Ponteille et Brésil, ce village où il
00:50 n'y a plus rien, il n'y a plus de commerce, il n'y a pas d'école, il n'y a pas de
00:53 petites roquettes, il y a la mairie et puis des hameaux dispersés, une quarantaine de
00:58 hameaux dispersés, mais il ne faut pas s'imaginer un gros village avec un bourg principal, c'est
01:02 plein de petits hameaux différents.
01:04 Et l'Atelier B avait été sollicité par l'équipe municipale pour essayer de dresser
01:09 le portrait de ce village à travers un livre.
01:12 Et moi c'est comme ça que j'arrive dans l'histoire.
01:16 Bruno cherchait quelqu'un, et pourquoi pas un journaliste ou une journaliste en l'occurrence,
01:22 capable d'aller dresser le portrait de ce village très singulier, puisque avec tous
01:28 ces hameaux éparpillés, on est au pied du mont Lozère, donc on passe de 300 à 800
01:33 mètres d'altitude, peut-être un petit peu moins.
01:35 Et voilà, les hameaux sont dispersés, parfois ils font 20 minutes, une demi-heure pour aller
01:39 d'un hameau à l'autre, et moi ma mission c'était d'aller régulièrement en immersion,
01:43 essayer de comprendre comment on vit dans ces villages de petites montagnes.
01:48 - Ça veut dire que c'est un village mais avec plusieurs facettes en fait, c'est ça ?
01:50 - Oui, de très nombreuses facettes, et puis surtout un village qui… donc on est vraiment
01:56 au fin fond du Gard, limite Lozère, limite Ardèche, c'est un des derniers villages
02:01 frontaliers avec ces deux départements.
02:04 Et du coup, moi j'ai essayé de comprendre comment on vivait, donc il y a effectivement
02:10 qui sont ces gens qui vivent à Ponta-Ibrésis, et comment ils vivent, comment ils font pour
02:14 se déplacer, comment ils font pour emmener les enfants à l'école, comment ils font
02:17 quand ils vieillissent avec ces maisons qui sont souvent des vieilles maisons en pierre,
02:22 qui ne sont plus du tout dans les standards du jour, il faut tout savoir, il faut savoir
02:24 bricoler, on en parle pas mal dans le livre.
02:26 - Vous parlez de débrouille notamment finalement.
02:28 - Exactement, c'est le système B, on se débrouille, les Sévénoles sont de sacrés
02:33 bricoleurs, ils savent tout faire, l'électricité, la plomberie, la menuiserie, ça c'est une
02:40 des facettes qui m'a le plus marquée, même les femmes sont de sacrés bricoleuses.
02:44 - Ça veut dire aussi que dans ce village-là, on a aussi une histoire finalement des Sévènes
02:51 de manière plus large, et un certain exode qu'il y a pu avoir vers d'autres grandes
02:55 villes.
02:56 - Oui tout à fait, en fait dans les années 50, il y a eu un genre d'exode rural, il
03:01 n'y avait plus de travail en Sévènes, et du coup il y a eu la fermeture des mines aussi
03:05 également, et les gens sont partis plus vers la ville, Alès, Nîmes, pour essayer de chercher
03:10 du travail.
03:11 Aujourd'hui, une des grosses incertitudes aussi, c'est comment cohabiter avec cet environnement,
03:17 puisqu'il y a très peu d'agriculteurs sur Pontaï Brésis, mais aussi dans les autres
03:20 villages Sévénoles, or les agriculteurs jouent un rôle primordial, notamment dans la lutte
03:25 contre les incendies, en apprivoisant la nature, avec les prairies, etc.
03:30 Ça, ça fait partie des gros défis des villages, alors on parle, moi je me suis vraiment concentrée
03:34 sur Pontaï Brésis, mais c'est évidemment les mêmes problématiques dans tous ces
03:38 villages des Hauts-de-Sévènes.
03:39 - Et les problématiques notamment de déplacement, vous dites dans votre carnet, vous écrivez,
03:44 on pense en temps, non pas en kilomètres pour se déplacer.
03:46 - Oui, alors au début, moi j'étais souvent perdue, j'arrivais en retard à tous mes rendez-vous,
03:51 parce qu'en fait on voit 5 kilomètres, on se dit bon, il ne va pas falloir longtemps,
03:55 et puis en fait, il m'est arrivé de croiser un grumier, donc ce sont ces gros camions
03:59 qui transportent les troncs de bois, quand vous êtes avec votre voiture et qu'il y a
04:01 le grumier qui arrive en face, bon ben il faut savoir se débrouiller, c'est de la petite
04:05 montagne, les routes sont vraiment étroites, et puis ça tourne, et effectivement, même
04:10 si on n'est qu'à 5 kilomètres, il faut quand même prévoir beaucoup plus de temps
04:13 que si on circulait en ville.
04:15 - Et vous racontez aussi, et ce sera ma dernière question, une immersion, alors les paysages
04:20 on les connaît, mais les Sévénoles, ils peuvent être discrets en fait, c'est ça ?
04:23 - Oui.
04:24 - C'est que ça n'a pas forcément été évident d'aller parler aux habitants ?
04:27 - Non, certains ont refusé aussi de me parler, je pense qu'il y a des habitants qui sont
04:31 dans les Sévènes pour être tranquilles, ils n'ont pas forcément envie d'être dérangés
04:35 ni de raconter leur quotidien, après quand par contre ils décident d'ouvrir leurs portes,
04:41 ils vous accueillent, et on a passé des heures, des après-midi, moi j'ai passé beaucoup
04:45 de temps à les écouter, mais c'est vrai que ce n'est pas forcément une population
04:49 qui va s'ouvrir naturellement au premier venu, et moi venant de Nîmes, n'ayant aucune
04:55 racine Sévénole, j'avais aussi ça, j'étais pas forcément complètement légitime au
04:59 départ, pour qu'eux me comptent leur quotidien, leurs racines et leur vie dans les Sévènes.
05:05 - Ponteille et Brésil, Brésil, un coin de terre en Sévène, carnet de voyage, c'est
05:10 le nom de votre livre, donc à l'atelier B.
05:13 Merci d'avoir été avec nous ce matin, Agathe Beaudoin, c'est en vente dans toutes les
05:17 bonnes librairies, comme on dit…
05:18 - Du secteur, en tout cas de Nîmes, d'Alès, et on va aussi en déposer à Géno-Lac, Villefort
05:23 et dans toutes les librairies du secteur, du coin.
05:26 - Merci d'avoir été notre invité ce matin.
05:28 - Merci.
05:29 - Au revoir.
05:29 - Au revoir.
05:34 [SILENCE]