L'interview de Marine Tondelier
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00:00 [Musique]
00:15 Vous savez l'écologie, il y a ceux qui en parlent et puis il y a ceux qui la font.
00:18 Et donc d'ailleurs moi je ne considère pas que ce soit juste un débat politique.
00:22 Dans la grande famille des écolos, il y a des élus, des politiques, j'en fais partie.
00:27 Et puis il y a des associatifs, il y a des entrepreneurs,
00:29 il y a plein de monde dans cette grande famille écolo qui fait en ce moment.
00:32 Et puis il y a ceux qui se disent que de temps en temps ça peut être un argument électoral
00:36 et donc qui mettent des petites touches de verre dans leur programme
00:38 comme le font certains publicitaires d'ailleurs pour vous amener à acheter leurs produits
00:42 alors qu'ils n'ont rien d'écolo.
00:43 Ce qu'on appelle le "greenwashing" et ça n'existe pas que dans la pub, ça existe aussi en politique.
00:47 Au niveau européen, ce n'est pas comme la politique française, l'Europe.
00:50 L'Europe c'est en gros un ventre mou avec des socialistes,
00:54 des gens de centre droit, genre des macronistes,
00:57 et des gens beaucoup plus de droite, genre des gens de droite.
01:00 Ça c'est une coalition qui depuis plusieurs décennies gouverne l'Europe.
01:04 Ils sont là, ils sont ensemble, ils gouvernent ensemble.
01:08 Et puis s'il y a un peu plus de votes écolos d'un côté,
01:11 ils vont dans le sens du vent parce qu'ils ne sont pas très courageux.
01:13 Donc vous voyez, ils disent "ah la girouette, on va par là".
01:15 Donc là, la fois d'Anna, il y avait eu un peu plus de votes écolos
01:18 et donc ils avaient commencé à faire des mesures un peu courageuses
01:20 genre le pacte vert, renaturation 16 et jour, on a dû se battre jusqu'au bout.
01:24 Et puis tout d'un coup il y a eu des sondages avec les strand rats en tête
01:27 et donc la girouette a changé de chance.
01:29 Là, c'est des gens pas très courageux qui nous gouvernent en Europe.
01:31 Et on commençait à faire, par exemple, la loi Asile et Immigration,
01:34 qui a été le pacte Asile et Immigration qui a été voté la semaine dernière
01:37 et qui est dramatique, qui n'a rien d'humain,
01:39 qui en plus s'appuie sur les peurs mais ne résoudra rien.
01:43 Et donc vous voyez, quand on met un bulletin de vote dans l'urne au moment des européennes,
01:47 si on vote pour les socialistes, le centre ou la droite,
01:50 on vote pour le statu quo puisqu'on vote pour ceux qui dirigent l'Europe ensemble depuis des années.
01:53 Par contre, si on met un bulletin vert, on réoriente un peu ces politiques,
01:57 on leur donne un peu de courage pour faire deux choses.
01:59 La justice environnementale, ça vous l'avez compris, j'en ai beaucoup parlé,
02:02 mais aussi la justice sociale parce que l'écologie, si elle n'est pas juste,
02:05 elle n'est pas acceptable et donc elle ne marche pas
02:07 et même plus loin, je dirais qu'elle n'a aucun sens.
02:10 Donc nous, c'est ça qu'on veut, une Europe avec plus de justice environnementale,
02:13 plus de justice sociale.
02:14 Et pour amener le ventre mou du milieu de l'Europe à aller vers ça,
02:18 il faut mettre des bulletins verts dans l'urne.
02:20 [Musique]
02:28 Les bookmakers ne font pas le match,
02:30 tout comme les sondeurs ne font pas le résultat de l'élection.
02:33 Et donc, je voulais quand même vous rappeler l'exemple de 2019
02:36 où Yannick Jadot avait fait quasiment pendant toute la campagne des sondages à 6%,
02:40 y compris le matin du vote.
02:41 Et le soir, le soir des résultats, ce qui est quand même ce qui compte vraiment,
02:44 il était à plus de 13, donc c'est pour vous montrer que les sondages
02:47 ont beaucoup de mal à appréhender ce que seront les résultats de cette élection.
02:51 Surtout, il ne faut pas oublier que les élections européennes sont un scrutin
02:54 où les gens se déterminent très tardivement.
02:56 En fait, il n'y a pas de deuxième tour, donc on n'est pas en train de regarder
02:59 si je vote lui, il peut aller au deuxième tour, ou lui non, etc.
03:02 Il n'y a pas de deuxième tour, donc on n'empêche personne d'y aller.
03:04 Et donc, c'est une élection où on vote avec son cœur.
03:06 On se dit "Tiens, qu'est-ce que j'ai envie de faire ce 9 juin ?"
03:09 Et moi, je fais le pari que beaucoup de gens auront envie de mettre un bulletin vert,
03:12 un bulletin écologiste dans l'urne, parce qu'on est en 2024
03:16 et que les enfants qui naissent en ce moment, on ne sait pas leur garantir
03:19 que la planète sera encore habitable pour l'année de leurs 30 ans.
03:21 Et ce n'est pas moi, écologiste, qui le dit,
03:23 c'est un consensus scientifique inédit dans l'histoire de l'humanité.
03:26 Le défi qu'on doit relever là, c'est le plus gros défi que l'humanité n'ait jamais eu à relever.
03:31 Et donc, on a besoin de toutes les forces pour le faire,
03:33 donc en votant évidemment le 9 juin ou en nous rejoignant sur lesécologistes.fr.
03:37 Même si vous n'avez pas envie d'adhérer à un parti politique,
03:40 vous pouvez juste soutenir, vous serez invité à des formations,
03:43 vous recevrez des informations, vous serez mis en contact
03:45 avec des militants près de chez vous.
03:47 Il y a plein de chouettes choses à faire sans forcément adhérer,
03:50 donc vraiment, venez, on a besoin de vous.
03:52 Je vais d'abord vous dire pourquoi l'Europe, c'est hyper important
04:02 pour les mesures environnementales.
04:04 Je prends en exemple la déforestation.
04:06 Si on était juste en France, on ferait un plan peut-être très courageux
04:10 sur la déforestation si les écologistes étaient au pouvoir.
04:13 Mais ce qu'on aurait pris vraiment sur la déforestation dans le monde,
04:16 je ne suis pas sûre parce qu'on serait trop petits.
04:18 Et quand on le fait au niveau européen, ce qui a été fait pendant ce mandat,
04:20 l'initiative d'Eva Her, vous savez, l'Europe, c'est le deuxième importateur mondial
04:24 de produits issus de la déforestation.
04:26 Derrière, la Chine, au cas où vous ne l'auriez pas deviné.
04:28 Et donc, quand l'Europe dit "en telle année, j'arrête d'importer
04:32 quelques produits que ce soit qui seraient issus de la déforestation",
04:35 alors ça oblige toutes les filières à se réorganiser
04:37 parce qu'elles veulent continuer à vendre en Europe.
04:39 Et là, ça a un impact.
04:40 Donc, je veux bien vous montrer que quand on est écolo,
04:42 quand on a, sans forcément être activiste écolo depuis 10 ans,
04:45 mais quand on a l'écologie dans un petit coin de sa tête,
04:47 qu'on s'inquiète pour ses enfants, pour la lire de la planète,
04:50 alors ça a du sens de voter écolo au niveau européen.
04:52 C'est un échelon qui a beaucoup de sens.
04:54 Puis aussi parce que le climat, la pollution de l'air, la pollution de l'eau,
04:57 tout ça, ça n'a pas de frontières.
04:58 Les verres à La Réunion, je ne vais pas vous mentir,
05:08 ça n'a pas toujours été simple.
05:10 Mais ce n'est pas des désaccords humains, quand ils n'étaient pas d'accord,
05:12 c'était sur des sujets de fond.
05:14 Et je trouve ça plutôt sain comme désaccord en politique.
05:16 On est là pour débattre et vous savez,
05:18 si la politique et l'écologie c'était simple, ça se saurait.
05:20 Donc des fois, il y a eu des petits désaccords.
05:23 Moi, je suis secrétaire nationale depuis décembre 2022.
05:26 Je travaille avec tous les écologistes de La Réunion.
05:28 C'est évidemment la secrétaire régionale d'Europe Écologie Les Verts
05:31 qui a organisé le déplacement.
05:32 Là, dès que je sors de votre studio,
05:33 je vais aller rejoindre tous les militants qui ont tous été invités,
05:36 quels que soient leurs accords, leurs désaccords.
05:38 Je leur ai demandé qu'on puisse se voir tous.
05:39 On a une candidate aussi aux européennes, Martine Noury,
05:42 qui est éleveuse de chevaux, qui est bien connue ici
05:44 parce qu'elle était l'une des incarnations du mouvement des gilets jaunes
05:47 et qu'elle traîne dans tout, à peu près tous les projets citoyens qui existent.
05:51 Il y a toujours un rapport avec elle.
05:53 Et donc, quand on a proposé par exemple la candidature de Martine Noury sur la liste,
05:56 tous les écologistes de Réunion étaient contents.
05:58 Elle a fait l'unanimité chez eux.
06:00 Donc vous voyez, il n'y a pas de souci là-dessus.
06:01 Et je dois vous dire que quand je suis arrivée,
06:04 je trouvais que la situation était stabilisée entre les copains.
06:06 [Musique]
06:14 Non, ce n'est pas le cas.
06:16 Parce que vous savez, au niveau européen, quand on parle de l'outre-mer,
06:19 déjà moi le mot "outre-mer", je n'aime pas.
06:20 Au niveau européen, c'est pire.
06:21 Ils appellent ça les régions ultra-périphériques.
06:24 Je trouve que c'est très symptomatique,
06:25 c'est très révélateur de comment on perçoit ces territoires.
06:28 Loin des yeux, loin du cœur.
06:30 Et ça, pour moi, c'est un gros problème.
06:32 Déjà, ce mot, je le conteste.
06:33 Mais ce qu'on voit, et je l'ai vu aussi en Guyane,
06:35 je l'ai vu en Guadeloupe,
06:36 je le vois à La Réunion,
06:37 c'est que les mesures sont prises loin, à Paris, à Bruxelles,
06:41 sans prendre en compte vos spécificités.
06:43 On le voit pour l'agriculture,
06:45 on le voit pour beaucoup de mesures environnementales,
06:46 pour beaucoup de mesures sociales.
06:48 Il y a des mesures qui sont prises à Bruxelles ou Paris
06:50 qui n'ont pas de sens sous vos latitudes,
06:52 qui s'appliquent très mal.
06:54 Et il n'y a personne qui se dit
06:55 "Tiens, on va prendre une mesure dérogatoire,
06:56 on va adapter, on va faire un truc spécial".
06:58 C'est fait un peu, mais vraiment pas suffisamment.
07:00 Et ça aboutit parfois à des non-sens.
07:02 Si on veut l'égalité réelle,
07:03 alors il faut mettre les bouchées doubles
07:05 pour les territoires d'outre-mer,
07:06 qui partent de plus loin sur plein d'indicateurs.
07:08 Et je dis ça sans mépris,
07:09 moi je viens du Pas-de-Calais,
07:10 je pense qu'on est dernier
07:10 d'à peu près tous les classements de l'Hexagone.
07:13 Donc je sais ce que c'est qu'être un territoire
07:15 où c'est plus dur,
07:16 où on se sent un peu méprisé, etc.
07:17 Et quand j'arrive ici,
07:18 moi je suis extrêmement choquée
07:20 par certaines choses que je vois
07:21 et qui ne seraient jamais acceptées en Hexagone.
07:23 Jamais.
07:24 Donc voilà, je pense que l'Europe,
07:26 la France doivent se sur-impliquer
07:27 dans ces territoires
07:28 et surtout prendre conscience que,
07:30 ben non, on ne fait pas les mêmes mesures
07:31 pour un territoire d'Hexagone
07:33 et un territoire ultramarin.
07:35 Je vous donne un exemple,
07:36 la semaine dernière,
07:37 il y avait tout un travail au niveau européen
07:40 sur les sols,
07:41 la protection des sols.
07:42 Vous savez que,
07:44 dans plusieurs territoires d'outre-mer,
07:45 il y a un problème de pollution des sols très spécifique.
07:47 Et bien la bataille de certains députés européens,
07:49 c'était de faire en sorte
07:50 que l'outre-mer ne soit pas concernée
07:52 par ces dispositions,
07:54 c'est-à-dire qu'elle ne puisse pas accéder
07:55 à ces dotations
07:56 pour pouvoir protéger et mieux nos sols.
07:58 Ben ça n'a pas de sens en fait.
07:59 Même plutôt, ça aurait encore plus de sens
08:01 de le faire ici par rapport à d'autres territoires.
08:02 Il y a un truc qui est choquant
08:12 avec l'Europe par exemple,
08:13 c'est que,
08:15 vous savez, ça subventionne beaucoup l'agriculture.
08:16 Un des premiers principaux budgets européens,
08:19 c'est le budget pour l'agriculture.
08:20 Alors là, par exemple,
08:21 la spécificité des outre-mer a été prise en compte.
08:23 Ce n'est pas la PAC,
08:24 dont on parle beaucoup en Hexagone en ce moment,
08:25 c'est le programme POSEI.
08:27 Et quand on regarde le programme POSEI,
08:29 il y a des disparités monstres.
08:31 À La Réunion par exemple,
08:33 un tiers de toute l'enveloppe pour La Réunion
08:36 est dédiée en fait aux plus gros agriculteurs,
08:39 ceux qui en fait n'auraient pas besoin vraiment de subvention.
08:42 Et pour les toutes petites exploitations
08:43 qui sont en fait de très loin les plus nombreuses à La Réunion,
08:46 il n'y a que 2% de l'enveloppe pour eux.
08:48 C'est-à-dire qu'on va subventionner massivement
08:51 tout ce qui est fait pour l'exportation,
08:53 la canne à sucre, etc.
08:55 Et puis l'agriculture vivrière,
08:57 ce que vous mangez à la fin dans vos assiettes,
08:59 qui est fait par des gens qu'il faut aider
09:00 parce que c'est un superbe métier,
09:02 qu'on ne fait pas par hasard
09:03 et qu'il faut appuyer parce que c'est courageux,
09:05 parce que c'est important pour nos paysages,
09:06 pour notre alimentation, pour notre santé,
09:08 et bien ceux-là, ils ne sont quasiment pas aidés.
09:10 Donc c'est absolument pas juste.
09:11 Moi je dis souvent que c'est comme Robin Desbois,
09:13 mais à l'envers.
09:14 C'est-à-dire qu'on fait Robin Desbois,
09:15 il prenait aux riches pour donner aux pauvres.
09:17 Et bien là, l'Europe fait l'inverse,
09:18 c'est-à-dire qu'ils prennent à tout le monde
09:19 et ils redistribuent essentiellement aux riches,
09:21 ce qui n'a aucun sens.
09:22 Donc ça c'est quelque chose qu'on veut changer.
09:23 Les Verts ont la spécificité
09:33 d'avoir un parti vert européen.
09:35 Vous voyez dans les autres groupes,
09:37 donc le groupe de droite,
09:38 le groupe d'extrême droite,
09:39 le groupe qui représente un peu les macronistes,
09:42 le groupe plus à gauche, le groupe socialiste,
09:44 quand ils ont essayé de faire leur programme européen,
09:47 leur famille politique se met au niveau européen
09:50 pour dire "c'est quoi notre programme ?"
09:51 Il y en a, ils n'ont même pas réussi à se mettre d'accord
09:52 sur un recto verso.
09:53 Vraiment, ils disent "on est d'accord sur quoi ?
09:56 Alors là-dessus non, là-dessus non."
09:57 Et à la fin, il reste trois pages
09:59 de leur programme commun.
10:01 Nous, c'est l'inverse.
10:02 On a un manifesto,
10:04 on a appelé ça le manifesto,
10:06 qui recoupe vraiment tous les sujets européens.
10:09 Et on s'est mis d'accord,
10:10 ça fait plus de 50 pages.
10:11 Et vraiment, on est d'accord sur beaucoup de choses.
10:14 Je ne vais pas vous dire tout le temps
10:15 on est d'accord sur tout, ce n'est pas vrai.
10:16 Dans certains partis, historiquement,
10:17 on a toujours dit "ils mettent à l'Europe
10:19 les gens qu'ils ne veulent plus voir en France".
10:20 Vous savez, ils disent "bon, lui, lui, lui, hop, à l'Europe,
10:22 il ne les aura plus dans les pattes en France".
10:25 Nous, c'est l'inverse.
10:26 Le mandat européen, c'est celui pour lequel
10:28 vraiment les gens se battent dans notre parti
10:30 parce qu'on est un parti très européen.
10:31 Et donc, quand vous mettez un bulletin vert dans l'urne,
10:33 vous votez pour des gens dont c'était le rêve
10:36 d'aller au Parlement européen
10:37 parce qu'ils adorent cet échelon,
10:39 qu'ils s'intéressent vraiment à la construction européenne,
10:41 à ce qu'on peut faire pour l'environnement,
10:43 à cet échelon-là.
10:44 Ce sont des gens ultra motivés
10:45 que vous envoyez là-bas,
10:46 pas des gens qui ont été punis
10:47 parce qu'ils n'ont pas eu de circonscription en France.
10:49 Quand on habite à La Réunion, par exemple,
10:59 on se rend bien compte que
11:01 l'île devient très, très vulnérable
11:03 au changement climatique.
11:05 Les cyclones, la subversion marine,
11:07 je ne vais pas vous faire tous les risques,
11:08 mais je pense que La Réunion les réunit tous, quasiment.
11:11 Et donc, voilà, il y a une angoisse,
11:13 mais il y a un truc qu'y compris les neuroscientifiques
11:15 ont étudié qui s'appelle le syndrome de l'autruche,
11:17 qui montre que le cerveau humain,
11:18 il est très peu préparé à appréhender ce risque.
11:20 Il y a trop de risques d'un coup.
11:21 C'est imminent, c'est brutal,
11:22 ça met en danger toute l'humanité,
11:24 on ne sait pas trop quoi faire.
11:25 Et donc, il y en a qui choisissent de s'engager,
11:27 l'activisme, de voter écolo.
11:28 Puis il y en a aussi qui choisissent de ne pas voir,
11:30 ou de ne pas faire,
11:32 ou même d'être en colère contre les écologistes,
11:34 comme si c'était de notre faute à nous,
11:35 alors qu'au contraire, on essaye de se battre.
11:37 Donc tout ça est très documenté.
11:38 Et puis on a surtout des politiques qui
11:40 organisent ce qu'on appelle le backlash écolo.
11:42 C'est-à-dire que dès qu'il y a un problème,
11:43 ils disent que c'est de la faute des écolos,
11:44 même quand c'est des sujets sur lesquels on se bat,
11:47 depuis des décennies.
11:48 Par exemple, quand il y a eu la crise des agriculteurs,
11:49 j'ai entendu le Premier ministre dire
11:51 que c'est de la faute des écolos.
11:52 Ah bon ?
11:53 C'est marrant, parce que nous, depuis 40 ans,
11:55 on dit comme les agriculteurs
11:56 qu'il ne faut pas traiter libre-échange,
11:58 on dit comme les agriculteurs
11:59 qu'il faut préserver les terres agricoles,
12:00 au lieu de les bétonner, de les artificialiser.
12:02 On dit comme les agriculteurs
12:03 qu'il faut des produits bio et locaux dans la cantine,
12:06 pour la santé de nos enfants
12:07 et puis pour aider les producteurs locaux.
12:09 Il y a plein de choses qu'on dit exactement
12:10 comme les agriculteurs,
12:11 et aussi le fait qu'il fallait
12:13 évidemment des revenus plus justes pour eux.
12:15 Moi je sais par exemple que vivre dans une ville écologiste
12:18 ou vivre dans une ville qui n'est pas écologiste,
12:19 ça fait une différence au quotidien
12:21 en nombre de repas bio et locaux à la cantine,
12:24 en arbres plantés,
12:25 en pistes cyclables qui sont faites,
12:27 en transports en commun accessibles à tout le monde.
12:29 Enfin voilà, ça change la vie, l'écologie.
12:30 Et c'est ça que je voulais vous dire,
12:31 c'est que c'est aussi un message d'enthousiasme
12:33 et d'espoir.
12:34 Certains vous disent "ouais l'écologie c'est punitif".
12:36 C'est eux qui sont punitifs,
12:38 c'est ceux qui n'en font pas
12:39 parce que quand on ne fait pas d'écologie,
12:41 on piège les gens au quotidien.
12:42 On le voit par exemple à La Réunion,
12:44 où il fut un temps où tout le monde avait son petit bout de jardin,
12:48 pouvait jardiner un petit peu,
12:49 bon ça, ça se perd.
12:50 Il y a des gens qui refont des jardins partagés aujourd'hui
12:52 mais c'est encore trop rare.
12:53 Et donc du coup,
12:54 comme on ne peut plus se nourrir de ce qu'on produit,
12:56 même si c'est un loisir,
12:57 on dépend des supermarchés.
12:59 Et donc des marges des supermarchés.
13:01 Et du fait que les plus riches enrichissent beaucoup
13:02 avec ce que vous consommez chaque jour,
13:04 alors que vous, ça pèse de plus en plus lourd
13:07 dans votre porte-poney.
13:08 De plus en plus de Français de Réunionnais
13:09 doivent se serrer la ceinture,
13:11 sauter des repas,
13:12 faire des portions moins grandes
13:13 ou préserver leurs enfants par rapport à eux.
13:15 Tout ça, juste, ce n'est pas normal.
13:17 Voilà.
13:17 Vous voyez,
13:26 c'est facile d'être d'extrême droite.
13:28 C'est facile le Rassemblement National.
13:29 Ils ne font rien,
13:31 ils dénoncent tout
13:32 et ils en récoltent les fruits.
13:33 Mais ils servent à quoi en fait ?
13:35 À part se défouler le jour de l'élection en disant
13:36 "Ah, je vais mettre un bulletin de Marine Le Pen,
13:38 comme ça ils vont voir, etc."
13:39 Mais ils servent à quoi après ?
13:41 Il y a des choses,
13:42 à La Réunion,
13:43 que le Rassemblement National peut dire
13:44 "Ça c'est grâce à moi,
13:45 ça c'est mon bilan, non rien."
13:47 Moi cet après-midi,
13:48 je suis allée prendre le téléphérique.
13:49 J'étais avec Jean-Pierre Marchaud
13:51 qui est le vice-président à l'AGLO
13:53 qui a monté ce projet.
13:54 Il n'est pas seul évidemment,
13:55 mais vous voyez,
13:55 c'est des écolos très déterminés
13:57 qui mettent des années entières de leur vie
13:59 au service d'un engagement
14:00 et qui font des projets.
14:02 Et quand vous voyez que vous êtes à la fin
14:03 vraiment dans ce téléphérique
14:04 qui change la vie des gens
14:05 qui n'ont plus besoin de prendre leur voiture
14:06 pour faire des mi-pentes,
14:08 je suis hyper fière
14:09 parce que je me dis que c'est concret.
14:11 Et donc je pense que
14:12 ce qu'il faut qu'on arrive mieux à mettre en valeur
14:13 c'est les réalisations de nos élus écolos.
14:16 Et je suis extrêmement fière
14:17 d'être à la tête d'un mouvement
14:19 qui n'est pas à l'Élysée, certes,
14:20 pas encore,
14:21 mais qui change au quotidien
14:22 la vie de millions de Françaises et de Français.
14:24 À Lyon, à Grenoble, à Strasbourg,
14:26 à Poitiers, à Annecy, à Bordeaux,
14:28 vous voyez,
14:29 on est souvent mis en avant
14:30 sur les politiques municipales
14:31 parce qu'on fait des choses très concrètes
14:33 et qui changent la vie des gens.
14:34 Et c'est ça qu'on veut continuer à faire
14:36 et je pense que
14:37 j'ai cru comprendre que les municipales
14:39 se préparaient.
14:39 J'ai rencontré tout à l'heure, par exemple,
14:41 l'équipe de Saint-Pierre-Pluverte
14:42 qui ne sont pas adhérents d'Europe Écologie Les Verts,
14:45 mais avec lesquelles on va pouvoir travailler
14:47 parce que dans le nouveau mouvement
14:48 qu'on a créé, les écologistes,
14:50 vous voyez, il y a des gens qui veulent vraiment
14:51 avoir leur quart participer au parti
14:52 puis il y en a qui veulent juste être des soutiens,
14:54 pouvoir être aidés, par exemple, pour les municipales,
14:57 pouvoir faire de la formation, tout ça.
14:58 Mon slogan, moi, c'est "Venez comme vous êtes"
15:00 et donc "Venez comme vous êtes",
15:01 on vous trouvera toujours de la place.
15:02 Et si ça vous intéresse,
15:03 vous allez sur lesécologistes.fr.
15:05 L'objectif, c'est d'ancrer plus l'écologie
15:07 dans le territoire,
15:08 c'est de pouvoir montrer que l'écologie,
15:10 ce n'est pas pour embêter les gens,
15:11 au contraire, c'est pour les aider.
15:12 Vous savez, longtemps, on a dit
15:14 "Les écologistes, c'est des utopistes",
15:15 mais moi, je pense qu'aujourd'hui,
15:16 c'est celles et ceux qui ne sont pas écolos
15:18 qui sont utopistes.
15:18 C'est celles et ceux qui pensent
15:19 qu'on va pouvoir tout continuer,
15:21 sans rien changer, que ça va bien se passer.
15:22 Eh bien ça, ce n'est pas vrai,
15:23 désolée de vous le dire.
15:24 Et c'est très punitif quand on ne fait pas l'écologie
15:27 parce qu'à la fin,
15:28 entre le cyclone, la submersion marine,
15:30 le fait qu'on mange mal, qu'on respire mal,
15:32 qu'on soit malade de l'environnement,
15:33 tout ça, c'est très punitif.
15:35 Donc l'écologie, c'est quelque chose qui protège,
15:37 qui répare, qui apaise
15:39 et je pense que dans un monde qui se tend,
15:40 ça va être nécessaire aussi d'apaiser les choses,
15:42 d'être protecteur,
15:43 de prendre soin des gens, de l'environnement,
15:45 de permettre une santé qui soit globale.
15:47 Santé des humains, santé de l'écosystème,
15:49 santé de l'économie aussi,
15:51 parce que l'écologie, oui,
15:52 c'est bon pour l'économie.
15:53 C'est tout ça notre programme.
15:55 Franchement, c'est émancipateur,
15:56 ça fait du bien.
15:57 Ça change dans un moment
15:58 où on a tous envie de déprimer
15:59 tellement il se passe des choses atroces.
16:01 Donc voilà, nous, on n'est pas résignés.
16:04 On est déterminés à se battre,
16:05 avec plein de copains très motivés.
16:07 Donc si ça vous intéresse,
16:08 ben venez comme vous êtes,
16:09 comme je vous l'ai dit,
16:10 vous serez bien reçus
16:11 et franchement, on va pouvoir faire
16:12 de très belles choses ensemble.
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