Remarquée dans The Voice en 2023, la chanteuse Esmée raconte le harcèlement scolaire dont elle a été victime, juste parce qu'elle est atteinte du syndrome Gilles de la Tourette.
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00:00 A 17 ans, j'ai pété un plomb, je ne voulais plus vivre.
00:04 J'ai commencé à avoir le syndrome de la tourette à mes 7 ans.
00:11 Au début, ça se manifestait par des petits clins d'œil ou des petites grimaces.
00:16 Mon harcèlement a commencé à ce moment-là,
00:19 parce que j'étais une petite fille différente des autres.
00:23 Au collège, ça s'est vraiment empiré.
00:26 Parce qu'en fait, dans la maladie, on a un pic de croissance.
00:29 Et à ce pic de croissance-là, la maladie évolue beaucoup, beaucoup, beaucoup plus.
00:35 Donc au collège, c'était assez dur.
00:37 J'ai commencé à en avoir au niveau de la voix.
00:40 Donc je faisais des petits bruits.
00:42 Ça a dérangé pas mal, encore plus qu'en primaire.
00:47 Il y a eu des professeurs qui n'ont pas été très cools avec moi.
00:49 Tous les jours, constamment, j'avais une boule au ventre à chaque fois,
00:54 avant d'aller à l'école.
00:55 Puis un jour, il y a une médecin de l'école qui m'a forcée à aller me faire soigner,
01:02 alors que c'est un syndrome qui ne se guérit pas.
01:05 C'est quelque chose qui reste et qui peut partir à l'âge adulte
01:10 ou qui peut rester tout simplement toute la vie.
01:13 Mais elle a insisté en disant qu'il fallait absolument y aller,
01:17 parce que j'étais un gêne pour tout le monde et que tout le monde en avait marre de moi.
01:24 On a été voir un neurologue qui m'a confirmé que j'avais le syndrome de la tourette.
01:29 Il m'a proposé de prendre des médicaments.
01:31 Il m'a mis en garde des effets secondaires.
01:34 J'ai quand même décidé de le prendre.
01:37 Et là, ça a été un peu la chute aux enfers encore plus pour moi.
01:41 Il y avait beaucoup d'effets secondaires.
01:43 Il y avait la dépression en plus, qui était déjà un symptôme de ma maladie.
01:48 J'avais pris du poids, je tombais souvent dans les pommes.
01:52 Je dormais tout le temps encore plus parce que ça me fatiguait beaucoup.
01:55 Au final, mon corps s'adaptait aux médicaments au bout d'un moment.
01:59 Donc, en fait, il fallait tout le temps, tout le temps, tout le temps augmenter les doses.
02:03 Je suis devenue un légume.
02:04 J'ai été voir un psychologue qui m'a mis sous antidépresseur et antianxiolicide.
02:09 À 17 ans, j'ai pété un plomb.
02:12 Je ne voulais plus vivre.
02:14 Je n'avais plus la notion de pourquoi j'étais en colère, pourquoi j'étais triste.
02:18 [Musique]
02:31 Pardon.
02:32 [Rires]
02:34 Voilà, j'ai essayé d'en finir avec la vie parce qu'à ce moment-là, vraiment,
02:39 je me disais que je n'avais plus aucun espoir de vivre et d'aller mieux.
02:46 Je pensais vraiment que je n'avais plus aucun projet.
02:48 Je ne me voyais même plus dans 6 mois ni même dans 3 semaines.
02:53 Mon papa m'a dit qu'il fallait que je me batte et qu'il fallait que j'arrête d'être triste
02:59 et qu'il y avait trop de gens qui comptaient pour moi et qui m'aimaient.
03:07 À partir de ce moment-là, je n'ai plus jamais repris de médicaments.
03:10 Et en fait, j'ai commencé à aller mieux et à vivre pour de vrai.
03:15 Et bien sûr, il y a eu la musique qui a été là depuis toujours.
03:21 Quand je suis tombée malade, j'ai commencé à chanter.
03:23 À ce moment-là, j'ai découvert que je n'avais plus de tics quand je chantais.
03:28 Ça m'a fait beaucoup, beaucoup de bien et je me suis rattachée à ça.
03:31 Pour les gens qui se sont harcelés comme j'ai pu l'être, il faut en parler, ça c'est sûr.
03:36 En fait, peu importe qui vous êtes, les gens trouveront toujours quelque chose à vous dire,
03:42 toujours quelque chose pour vous critiquer, vous juger.
03:46 Dans quelques années, vous ne reverrez plus jamais ces personnes.
03:49 Ce sera juste de votre passé.
03:52 Servez-vous des épreuves dures de votre vie pour vous forger.
03:55 Et je suis très fière de qui je suis aujourd'hui.
03:58 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org