Le Siècle de Rembrandt : L’art et l’argent est un documentaire français réalisé par Esther Springmaass et diffusé en 2021. Ce film explore la vie et l'œuvre de Rembrandt van Rijn, l'un des plus grands peintres de l'histoire de l'art, à travers le prisme de son rapport à l'argent.
Le documentaire retrace la trajectoire de Rembrandt, depuis ses débuts modestes à Leyde jusqu'à sa consécration comme peintre officiel de la République néerlandaise. Il met en lumière la complexité de sa relation à l'argent, qui était à la fois un moteur de sa créativité et une source de tensions et d'anxiété.
Le Siècle de Rembrandt : L’art et l’argent s'appuie sur des recherches historiques approfondies et des interviews d'experts en art.** Le film présente également de nombreuses images des œuvres de Rembrandt, ce qui permet aux spectateurs d'apprécier sa maîtrise technique et sa puissance expressive.
Le documentaire explore plusieurs thèmes importants, tels que :
Le rôle de l'argent dans la vie et l'œuvre des artistes.
L'évolution du marché de l'art au XVIIe siècle.
Les relations entre les artistes et leurs mécènes.
Le rapport complexe de Rembrandt à la célébrité et à la richesse.
Le Siècle de Rembrandt : L’art et l’argent est un documentaire informatif et captivant qui offre un éclairage nouveau sur l'un des plus grands peintres de tous les temps.** Il intéressera tous ceux qui s'intéressent à l'art, à l'histoire et à la vie de Rembrandt.
Le documentaire retrace la trajectoire de Rembrandt, depuis ses débuts modestes à Leyde jusqu'à sa consécration comme peintre officiel de la République néerlandaise. Il met en lumière la complexité de sa relation à l'argent, qui était à la fois un moteur de sa créativité et une source de tensions et d'anxiété.
Le Siècle de Rembrandt : L’art et l’argent s'appuie sur des recherches historiques approfondies et des interviews d'experts en art.** Le film présente également de nombreuses images des œuvres de Rembrandt, ce qui permet aux spectateurs d'apprécier sa maîtrise technique et sa puissance expressive.
Le documentaire explore plusieurs thèmes importants, tels que :
Le rôle de l'argent dans la vie et l'œuvre des artistes.
L'évolution du marché de l'art au XVIIe siècle.
Les relations entre les artistes et leurs mécènes.
Le rapport complexe de Rembrandt à la célébrité et à la richesse.
Le Siècle de Rembrandt : L’art et l’argent est un documentaire informatif et captivant qui offre un éclairage nouveau sur l'un des plus grands peintres de tous les temps.** Il intéressera tous ceux qui s'intéressent à l'art, à l'histoire et à la vie de Rembrandt.
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00:00 Au XVIIe siècle, les Pays-Bas étaient en plein essor.
00:13 Les richesses affluaient du monde entier.
00:16 Ce devait être stupéfiant à observer.
00:19 Les gens voulaient montrer leur opulence.
00:27 C'était une époque très prospère.
00:32 Un goût prononcé pour les arts s'est progressivement développé.
00:42 C'était une période d'ébullition qui a donné lieu à des innovations dans différents domaines artistiques.
00:54 Au XVIIe siècle, il y avait un nombre incroyable de bons peintres aux Pays-Bas et de belles œuvres.
01:01 Si on regarde ces tableaux d'un peu plus près et qu'on les interprète correctement, un monde s'ouvre à nous.
01:17 Le monde s'ouvre à nous.
01:21 Le monde s'ouvre à nous.
01:25 Le monde s'ouvre à nous.
01:30 Sur la 5e avenue, le bâtiment des services culturels de l'ambassade de France abrite la librairie Albertine, l'un des plus beaux endroits de New York.
01:40 L'investisseur américain Thomas Kaplan aime s'y rendre lorsqu'il est de passage dans la métropole américaine, d'autant qu'il vit en France.
01:52 Ça fait si longtemps, quelle joie de te revoir mon frère.
01:59 Thomas Kaplan possède l'une des plus grandes collections au monde d'œuvres des maîtres néerlandais qui vont de Rubens à Vermeer.
02:06 Il est particulièrement fier de ses 19 tableaux de Rembrandt.
02:13 Il existe très peu d'œuvres d'art dont on peut dire qu'elles ont une influence durable et transcendante.
02:24 C'était déjà le cas de celle de Rembrandt et ça l'est encore aujourd'hui.
02:32 La collection Leyden fonctionne sur le modèle d'une artothèque.
02:39 La plupart du temps, on peut admirer les pièces qui la composent dans des musées internationaux auxquels elles ont été prêtées,
02:45 comme le Louvre à Paris ou l'Hermitage à Saint-Pétersbourg.
02:49 Thomas Kaplan et son épouse Daphné Recanati Kaplan l'ont constituée en toute discrétion.
03:03 Les vieux maîtres étaient devenus une telle niche sur le marché de l'art
03:08 que même en acquérant parfois un tableau par jour pendant 5 ans, plus de 200 au total,
03:14 nous sommes restés de parfaits inconnus au sein du monde de l'art.
03:19 Nos noms n'apparaissaient jamais dans les médias et cela nous convenait parfaitement.
03:25 C'était en adéquation avec la façon dont nous concevions la collection.
03:32 Notre objectif n'était pas de vivre avec ces toiles.
03:38 Nous nous sentions investis d'une mission, les sortir du domaine privé afin de les restituer,
03:45 pour ainsi dire, puisqu'elles n'y ont jamais vraiment appartenu, au domaine public.
03:53 Ces peintures nous racontent un siècle qui a influencé notre conception actuelle des tableaux
03:58 en tant qu'œuvre d'art et en tant que marchandise.
04:02 Un siècle considéré par beaucoup comme celui de l'émergence du marché de l'art tel que nous le connaissons aujourd'hui
04:08 et qui s'est notamment développé à partir des villes de Delft, Arlem et Amsterdam.
04:18 Dans la capitale néerlandaise, le Rijksmuseum présente l'une des plus importantes collections de toiles de cette époque.
04:25 Elle témoigne de la révolution qui a eu lieu dans l'histoire de l'art
04:29 après que les provinces du nord des Pays-Bas espagnols ont fait sécession au terme de la guerre de 80 ans.
04:36 On assiste alors à un afflux d'artistes très talentueux, mais aussi, et cela a son importance,
04:45 de riches marchands audacieux qui apportent un certain sens du bon goût.
04:51 Aux alentours de 1600, le nord du pays était très provincial comparé au sud.
04:59 Au 16e siècle, tout se passait à anvers.
05:03 Puis cette tendance s'est déplacée vers le nord, à Arlem et à Amsterdam, qui offraient un terrain propice.
05:13 Après s'être dressés contre l'oppression religieuse de l'Inquisition,
05:17 les provinces du nord obtiennent leur indépendance et deviennent les provinces unies.
05:21 La nouvelle république calviniste octroie à ses citoyens la liberté de culte.
05:26 La nouvelle se répand et attire protestants, juifs et croyants persécutés issus de nombreux pays.
05:32 Ils arrivent notamment des provinces du sud, toujours occupées par les espagnols,
05:37 et qui deviendront plus tard la Belgique, le Luxembourg et le Nord-Pas-de-Calais.
05:41 Parmi ces migrants, on trouve de nombreux peintres qui vont innover sur le plan artistique.
05:47 Ils ont bouleversé tous les genres, paysages, nature morte, portraits, intérieur d'église.
05:56 Ils cherchaient à créer leur propre style, leur propre sujet.
06:01 Ce faisant, ils ont considérablement dynamisé le monde de l'art.
06:09 Le XVIIe siècle a donné naissance à des millions d'œuvres.
06:13 De nombreux musées prestigieux ont acquis des trésors de cette époque.
06:17 Comment une telle fabrique d'art a-t-elle pu voir le jour, précisément aux Pays-Bas ?
06:35 La noblesse a perdu de son importance, tout comme le clergé.
06:39 La bourgeoisie et les marchands se sont enrichis et ont pu s'offrir des œuvres d'art.
06:45 La société néerlandaise a connu un tournant, principalement lié au contexte politique,
06:53 qui a influencé l'art et les artistes.
06:56 C'est ce qui la rend si singulière.
07:01 C'est ce qui a fait que la société a pu se développer.
07:05 C'est ce qui a fait que la société a pu se développer.
07:08 C'est ce qui a fait que la société a pu se développer.
07:11 C'est ce qui a fait que la société a pu se développer.
07:14 C'est ce qui a fait que la société a pu se développer.
07:17 C'est ce qui a fait que la société a pu se développer.
07:20 C'est ce qui a fait que la société a pu se développer.
07:23 C'est ce qui a fait que la société a pu se développer.
07:26 C'est ce qui a fait que la société a pu se développer.
07:29 Il faut savoir que les Provinces-Unies représentaient une grande puissance maritime et commerciale.
07:35 Elles avaient acquis une importance considérable dans le secteur financier,
07:40 ce qui était exceptionnel pour un Etat aussi petit.
07:43 La Compagnie des Indes orientale a été fondée en 1601,
07:48 et la Compagnie des Indes occidentale en 1621.
07:51 Le pays commerciait avec l'Asie, l'Amérique du Sud ou encore l'Afrique de l'Ouest.
07:56 Puissance coloniale, le pays accumule les richesses grâce à la traite des esclaves et à l'exploitation des populations colonisées.
08:05 Une situation que peu de gens remettent alors en question.
08:09 Tout cela se passe au loin, de l'autre côté de l'océan.
08:13 À Amsterdam, on préfère jouir de son opulence et poursuivre l'expansion.
08:22 Quand on pense qu'en 1620, Amsterdam comptait environ 100 000 habitants,
08:28 et qu'un demi-siècle plus tard, sa population a doublé,
08:32 ça donne une idée du nombre de personnes influentes qui sont venues s'installer dans le nord des Pays-Bas,
08:38 et qui ont contribué à cet essor.
08:47 Parmi elles, beaucoup de riches marchands et bourgeois, comme la famille de Jan Six.
08:53 Ce dernier est le mécène et l'ami du plus célèbre peintre de l'époque, Rembrandt van Rijn,
08:58 qui réalisera plusieurs portraits de son bienfaiteur.
09:10 Près de 500 ans plus tard, son descendant Jan Six, onzième du nom,
09:15 fait commerce des œuvres du grand artiste et de ses contemporains.
09:20 Rembrandt a été présenté à la famille vers le début des années 1640.
09:29 C'était une véritable rockstar.
09:33 Il était au sommet de sa carrière.
09:36 Il peignait les plus riches habitants d'Amsterdam,
09:40 et était connu dans les cercles de la plus haute société de la région.
09:44 Rembrandt a peint de nombreux tableaux de commandes.
09:52 L'un des portraits de Jan Six compte parmi ses plus grandes œuvres.
09:56 Il est d'une expressivité magistrale,
09:59 qui laisse à penser que les deux hommes devaient avoir une relation privilégiée.
10:04 Nous n'en sommes toujours pas sûrs à 100%.
10:08 Nous ne disposons pas d'une note qui dirait
10:12 « Cher Rembrandt, quel merveilleux déjeuner, nous sommes si proches ».
10:16 Nous n'avons aucune preuve.
10:20 Ce que l'on sait, c'est qu'en 1642,
10:24 peu de temps après leur première rencontre,
10:28 il y a une petite fête de la famille.
10:32 Rembrandt est un des protagonistes.
10:36 Il est un des plus grands artistes de l'époque.
10:40 Rembrandt a été un des plus grands artistes de l'époque.
10:44 Il a écrit un livre pour Jan Six.
10:48 Jan Six lui a tendu son livre d'amitié,
10:52 et lui a demandé s'il pouvait l'illustrer.
10:56 Rembrandt a réalisé un magnifique dessin de Homer
11:00 mais il a décidé d'inscrire les deux noms côte à côte,
11:04 de les mettre sur un pied d'égalité.
11:08 Leurs chemins se sont croisés à de nombreuses reprises au cours de leur vie.
11:12 Il devait forcément exister un lien plus profond entre ces deux hommes.
11:16 Jan Six, onzième du nom,
11:23 commence à s'intéresser aux œuvres du XVIIe siècle dès son adolescence,
11:27 et à des recherches assez particulières.
11:31 Quand j'étais enfant, il y avait tous ces portraits de famille
11:35 qui me regardaient et me suivaient des yeux où que j'aille.
11:39 C'était assez effrayant.
11:43 J'ai surmonté ce sentiment en les étudiant de plus près,
11:47 et en essayant de me dire que ce n'était pas ces peintures
11:51 qui avaient de l'emprise sur moi, mais moi qui en avais sur elles,
11:55 et qui avaient des œuvres sur moi.
11:59 Thomas Kaplan a lui aussi développé une fascination précoce pour les vieux maîtres.
12:03 J'avais six ans quand ma mère m'a emmené pour la première fois au Métropolitan Museum.
12:11 Je me rappelle avoir gravi ses marches,
12:19 et je me souviens surtout de l'effet qu'a eu sur moi
12:23 quand j'ai été élu président.
12:27 Il y a eu un déclic.
12:31 Toutes les semaines, je demandais à ma mère de m'emmener le voir.
12:35 Aujourd'hui, l'investisseur possède 19 œuvres de l'artiste,
12:43 plus que n'importe qui au monde.
12:47 Je me souviens d'une semaine où j'ai acquis aux enchères
12:51 deux Rembrandts pour même pas le prix d'un seul Andy Warhol.
12:55 C'est totalement disproportionné.
13:03 Mais si on me demandait quelle en est la raison,
13:07 je dirais simplement que moi-même,
13:11 jusqu'en 2003,
13:15 j'ignorais qu'il était possible d'acheter un Rembrandt.
13:19 C'est le cas de beaucoup d'amateurs d'art.
13:23 Ils sont cependant de plus en plus nombreux
13:27 à participer à des ventes aux enchères d'œuvres des vieux maîtres
13:31 dans l'espoir de dénicher quelques trésors à ajouter à leur collection.
13:35 Il y a un nouveau marché de jeunes collectionneurs.
13:43 Ce ne sont pas des jeunes de 20 ans,
13:47 ils ont plutôt la quarantaine.
13:51 Mais il y a 10 ans, ils avaient la cinquantaine ou la soixantaine.
13:55 Ces œuvres sont donc désormais populaires auprès d'un public plus jeune.
13:59 Nous démarrons avec le premier de cinq lots
14:03 du célèbre vieux maître Rembrandt.
14:11 Il y a une tendance à penser que les œuvres d'art de ces grands peintres sont inabordables.
14:15 Mais il suffit de se rendre à une vente aux enchères pour constater que parfois,
14:19 le commun des mortels peut repartir avec un Rembrandt.
14:23 Je dois savoir maintenant,
14:27 11 000 une fois, deux fois,
14:31 adjugé. Merci beaucoup.
14:35 Les œuvres graphiques,
14:39 les œuvres de Rembrandt,
14:43 et les œuvres de Rembrandt,
14:47 sont en fait l'objet d'une multitude de copies au fil des ans,
14:51 voire des siècles.
14:55 Le prix sera donc forcément plus élevé
14:59 s'il s'agit d'un original peint de la main de Rembrandt lui-même,
15:03 et non de la 20e copie réalisée trois siècles plus tard.
15:07 En même temps,
15:11 ces copies sont une bonne chose,
15:15 car elles rendent l'art accessible à tous.
15:19 Aujourd'hui, si l'on veut faire commerce des vieux maîtres,
15:29 les collectionner et les comprendre,
15:33 il faut s'intéresser à l'histoire des Pays-Bas et de leur art.
15:37 On constate alors que tout ramène à Rembrandt,
15:41 dont l'atelier était situé dans la Jodenbreestrath à Amsterdam.
15:45 C'est ici que, durant près de 20 ans,
15:55 il a créé la plupart de ses plus grands chefs-d'œuvre.
15:59 La raison de cette pièce, c'est qu'elle reçoit la lumière du Nord.
16:03 La façon dont se répandait la lumière était très importante pour Rembrandt.
16:07 Et grâce au dessin qu'il a réalisé,
16:11 on sait comment la pièce était aménagée
16:15 et le genre d'accessoires et de matériel qu'il utilisait.
16:19 Rembrandt se distingue de ses contemporains
16:23 par le fait qu'il tire profit du marché de l'art
16:27 et de la culture du pays.
16:31 Ainsi, il accepte moins de travaux de commande
16:35 et préfère peindre pour des mécènes,
16:39 telles Yann Six, qui lui laissent carte blanche.
16:43 Rembrandt veut être libre.
16:47 En cela, il peut être considéré comme le premier artiste moderne.
16:51 Il collectionnait aussi toutes sortes d'objets intéressants
16:55 et d'articles exotiques, animaux empaillés, coraux, coquillages et armes.
17:01 Il s'est ainsi créé un petit musée personnel.
17:07 C'est l'un des premiers artistes à rassembler ce genre de collections.
17:11 Ses objets lui servaient d'inspiration.
17:15 Il en utilisait certains comme modèle pour ses peintures.
17:19 D'autres stimuleraient le travail.
17:23 Au rez-de-chaussée de sa maison,
17:27 Rembrandt montre son propre commerce d'oeuvres d'art avec sa femme, Saskia.
17:31 On imagine qu'un acheteur venu de loin pour acquérir des toiles
17:35 était probablement autorisé à passer la nuit sur place, au milieu des tableaux.
17:39 Rembrandt a donc décidé de faire un petit musée
17:43 pour se faire un petit déjeuner.
17:47 Il a créé un fantastique modèle économique.
17:53 En plus de son activité de peintre,
17:57 il enseignait à de nombreux élèves
18:01 qui déboursaient une coquette somme pour qu'ils leur apprennent à peindre,
18:05 dessiner et réaliser des esquisses.
18:09 D'autre part, il était aussi marchand d'art.
18:13 Il vendait bien sûr ses propres oeuvres,
18:17 mais également celles de ses contemporains,
18:21 d'artistes plus anciens ou bien de ses élèves.
18:25 C'était un homme d'affaires tout à fait singulier, aux multiples casquettes.
18:29 Aujourd'hui, il est rare de trouver des Rembrandt à la vente.
18:37 Seule une poignée de ses oeuvres est encore entre les mains de propriétaires privés.
18:41 Le reste est exposé dans les musées et ne sera probablement jamais vendu.
18:45 En 2020, nous avons vendu à New York un petit tableau de Rembrandt.
18:53 Il faisait cette taille.
18:57 C'est l'un des plus petits qu'il ait peint.
19:01 Il l'a réalisé juste après avoir traversé une période très troublée dans les années 1640.
19:05 Nous analysons son coup de pinceau, la lumière,
19:09 la façon de donner une dimension nouvelle à une scène que l'on connaît bien,
19:13 celle d'Abraham et les Trois Anges.
19:17 Nous essayons de comprendre quel était son état d'esprit,
19:21 par quels moyens il insuffle de la magie dans cette histoire.
19:25 Je ne suis pas certaine que lui-même envisageait les choses comme nous les interprétons aujourd'hui,
19:29 mais nous cherchons tous à mieux comprendre la virtuosité de son génie.
19:33 En 2003, son autoportrait aux yeux assombris a été vendu aux enchères par Sotheby's
19:37 pour près de 10 millions d'euros.
19:41 Cet autoportrait de 1634 porte sa signature ici,
19:45 mais quand nous l'avons récupéré, il n'avait pas vraiment le même aspect.
19:49 Il ressemblait à ça.
19:53 On constate que la tenue était différente, tout comme le visage,
19:57 même si certains traits étaient identiques.
20:01 Mais plus intéressant encore, en 1935, le personnage se présentait autrement,
20:05 avec un grand chapeau, des cheveux longs et la même collerette en fourrure.
20:09 Puis, vers 1966, on a retiré le chapeau et une partie des cheveux longs,
20:13 et il a pris cette apparence.
20:17 Enfin, nous avons demandé à un restaurateur compétent de la nettoyer
20:21 et avons fait analyser la toile au rayon X,
20:25 qui ont révélé sous les repeints un autre col en fourrure, sans le collier en or.
20:29 L'ensemble du visage était différent, et il s'est avéré qu'il s'agissait d'un autoportrait de Rembrandt
20:33 qui avait été recouvert au XVIIe siècle.
20:37 Le restaurateur a donc dû retirer la couche de peinture de cette même époque.
20:41 Une tâche extrêmement minutieuse et laborieuse.
20:45 Il avait beau être très expérimenté, il ne pouvait retirer que quelques centimètres par jour.
20:49 C'est incroyable ce qui peut arriver à une peinture
20:53 qui était totalement différente au départ.
20:57 Il faut donc être vigilant avec ce genre de toiles.
21:01 Depuis 2008, cet autoportrait fait partie de la collection de Thomas Kaplan.
21:05 Et comme tous les Rembrandt qui la composent,
21:09 il circule en permanence.
21:13 Quand les peintures ne sont pas empruntées par les musées, ce qui n'arrive presque jamais,
21:21 elles sont conservées dans des entrepôts sécurisés situés à quelques heures de New York,
21:25 et où aucun visiteur n'est autorisé à pénétrer.
21:29 A l'exception de Thomas Kaplan,
21:33 car le collectionneur n'a pas vu certains tableaux depuis des années.
21:37 Wow ! Je ne savais pas que ça commencerait par vous.
21:43 Quelle émotion ! C'est comme retrouver de vieux amis.
21:53 (musique)
22:21 C'était ma première. On n'oublie jamais sa première.
22:25 Je l'ai embrassée sur les lèvres. Véridique !
22:33 Ici, on voit un médecin qui retire vraisemblablement
22:43 des éclats de pierre de la tête d'un patient.
22:47 Et si vous regardez son visage de plus près,
22:51 vous pouvez ressentir sa souffrance.
22:55 Il est à l'agonie.
23:01 Rembrandt a rompu avec les canons de beauté de l'époque.
23:15 Il a fait fi de toutes les conventions italianisantes classiques
23:19 pour exprimer sa propre conception de la beauté,
23:23 et ce, sans aucune inhibition.
23:27 En brisant ainsi toutes les règles,
23:31 que ce soit de manière intentionnelle ou non,
23:35 Rembrandt a fait figure de libérateur.
23:39 Et tous ceux qui ont suivi, lui en sont redevats.
23:43 C'est ce qui le rend si transcendant.
23:47 L'œuvre maîtresse de la collection de Thomas Kaplan
23:57 est une peinture à l'huile de 1633,
24:01 qui mesure à peine quelques centimètres.
24:05 Il s'agit du buste d'un vieil homme barbu.
24:11 Je pourrais rester des heures à la regarder.
24:15 C'est mon saint Graal.
24:21 C'est la plus petite toile de Rembrandt.
24:25 J'avais l'impression de regarder le visage de Dieu.
24:29 Je me disais que c'était le plus bel objet
24:33 que j'avais jamais vu de ma vie.
24:37 Cette boîte a été fabriquée spécialement pour cette toile
24:41 par un de ses précédents propriétaires.
24:45 Apparemment, il l'emportait partout en voyage
24:49 pour pouvoir la poser sur la table.
24:53 Il vivait avec elle.
24:57 Visiblement, elle exerçait sur lui une certaine force.
25:01 Il ne pouvait pas la mettre sur son tableau.
25:05 Visiblement, elle exerçait sur lui une certaine fascination.
25:09 Ayant été et étant toujours obsédé par cette peinture,
25:13 je comprends parfaitement son désir de ne jamais s'en séparer.
25:17 Regardez la manière dont il a peint les cheveux,
25:21 le front, la barbe, tout.
25:25 Jamais je n'ai vu quelque chose
25:29 qui touche à ce point la perfection.
25:33 C'est une merveille absolue.
25:37 En 2016, Jan Six a lui aussi déniché une pépite.
25:43 Le premier embrant totalement inédit
25:47 depuis le baptême de Lenuc en 1974.
25:51 Après avoir effectué des recherches approfondies,
25:55 joué fortement des coudes, et grâce à son œil averti,
25:59 il est devenu une concurrence aux poteaux.
26:03 Quand on examine cette œuvre d'art, il faut se dire
26:07 que pendant 400 ans, pour une raison ou pour une autre,
26:11 les gens qui l'ont regardée l'ont mal interprétée.
26:15 C'est la seule explication au fait
26:19 qu'elle ne soit pas exposée dans un grand musée
26:23 ou placée dans le bon contexte. Quelque chose ne va pas.
26:27 C'est comme si on disait ça à un dormeur.
26:31 C'est un tableau qui dort. La première chose à faire,
26:35 c'est d'accepter cette possibilité
26:39 et de ne pas suivre l'opinion générale.
26:43 Pour moi, il y a les gens qui disent non et ceux qui disent oui.
26:47 Si vous pensez toujours « non, ce n'est pas un rembrant »,
26:51 vous ne découvrez jamais rien.
26:55 Vous n'affirmez pas que ça en est un, mais vous vous autorisez
26:59 à envisager d'autres éventualités et à voir les choses de manière plus positive.
27:03 Vous avez alors de très bonnes chances de découvrir un jour,
27:07 quelque part, un potentiel rembrant.
27:11 Les marchands d'art comme Jan Six étudient de très près
27:15 certains tableaux durant des années, dans l'espoir que des spécialistes
27:19 de rembrant attestent de leur authenticité.
27:23 C'est une expérience qui valide une découverte souvent intuitive.
27:27 Quand vous contemplez un portrait de rembrant,
27:31 c'est la personne représentée qui vous regarde et non l'inverse.
27:35 Vous avez cette sensation désagréable que quelqu'un vous observe.
27:39 Vous avez beau détourner les yeux,
27:43 cette impression vous poursuit. C'est assez troublant.
27:47 Voilà comment je caractériserais ces portraits.
27:51 Dès que vous en voyez un, il vous touche.
27:55 Il faut donc qu'il y ait une connexion immédiate,
27:59 quelque chose qui vous habite.
28:03 Ce sentiment, Jan Six l'a aussi éprouvé
28:07 dans une vente aux enchères en découvrant
28:11 le portrait d'un jeune homme, attribué à un artiste du Cercle de Rembrandt.
28:15 ...
28:19 ...
28:23 ...
28:27 -Quand j'ai vu ce tableau, j'ai immédiatement eu l'intuition
28:31 qu'il était bien mieux que ce qu'annonçait la maison des ventes.
28:35 ...
28:39 ...
28:43 ...
28:47 ...
28:51 ...
28:55 ...
28:59 ...
29:03 ...
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