• il y a 8 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari reçoit l'ancien premier ministre Manuel Valls pour réagir à l'actualité.
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Transcription
00:00 18h39, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1, toujours avec Alexandre Deveco, Rachel Kane.
00:05 Notre invité ce soir c'est Manuel Valls. Bonsoir Manuel Valls.
00:07 - Bonsoir. - Merci d'être ce soir sur nos antennes.
00:10 Israël est dans une position où il ne peut pas réposter face à l'attaque de l'Iran.
00:16 On a entendu Georges Ben-Soussan, historien, qui disait que c'est impossible qu'Israël ne montre pas qu'on ne peut pas l'attaquer impunément.
00:25 Est-ce que cette réponse doit être mesurée ? Est-ce que vous appelez, comme toutes les capitales occidentales, à la retenue ?
00:32 Attention à l'escalade, c'est ce qu'on entend énormément. Vous comprenez ce discours ?
00:36 Je lisais hier ou je relisais un très beau livre de votre consoeur Sylvie Kaufmann sur la Russie et l'Ukraine,
00:42 et notamment sur la réaction des Occidentaux après l'invasion de la Crimée par Vladimir Poutine en 2014.
00:50 Et je retrouvais ces éléments de langage que vous venez d'évoquer.
00:55 - Pas d'escalade de la retenue. - Pas d'escalade de la retenue, bien évidemment.
00:59 Personne n'a envie d'un conflit, d'une extension, encore moins d'une troisième guerre mondiale.
01:05 Enfin, regardons objectivement ce qui s'est passé.
01:08 L'Iran, pour la première fois, le régime des Mollahs, pour la première fois depuis 1979, attaque de manière frontale Israël.
01:16 Certes, Israël, les États-Unis, la Jordanie, les Britanniques, les Français, semble-t-il,
01:23 ont empêché ces centaines de missiles et de drones d'arriver en Israël.
01:28 Donc la prouesse technologique, la défense israélienne a réussi, grâce à cette prouesse technologique,
01:35 à éviter des morts et des destructions.
01:38 Mais incontestablement, l'Iran, son régime qui intègre le temps long,
01:44 teste non seulement Israël, sa capacité aussi d'attaque,
01:48 mais la réaction des États-Unis et les Occidentaux.
01:52 Donc nous voyons bien que d'une manière ou d'une autre,
01:55 avec le temps nécessaire, en faisant en sorte que chacun comprenne quelle peut être la réaction d'Israël,
02:01 l'État hébreu doit réagir.
02:04 On ne peut pas laisser une telle attaque sans une réaction et sans une solidarité avec Israël.
02:12 C'est aux Israéliens de décider le type de frappe.
02:17 Mais en fait, trop souvent, je trouve, que ce soit sur l'Ukraine,
02:21 sur ce qui s'est passé, évidemment, le 7 octobre,
02:23 nous semblons réagir comme si tout devait s'arrêter en deux, trois jours,
02:27 comme si nous n'intérions pas le temps long.
02:30 Le temps long, c'est quoi ?
02:31 C'est que demain, les Iraniens peuvent posséder l'arme atomique.
02:35 Il y a un archi qui s'est créé en Iran, bien sûr, en Irak, en Syrie, au Liban.
02:41 L'Iran utilise le Hezbollah, les milices en Syrie ou en Irak,
02:47 ces milices au Yémen, les outils qui frappent, non seulement Israël,
02:55 mais qui sont aujourd'hui en train de perturber une partie du commerce maritime international
02:59 qui passe par la Mer Rouge et le canal de Suède.
03:02 Et on ne ferait rien des sanctions.
03:04 Le régime iranien est déjà frappé de sanctions.
03:07 Donc oui, moi, j'estime qu'avec la retenue nécessaire, bien évidemment,
03:12 mais il faudra, à un moment ou à l'autre, frapper durement ce régime.
03:17 Manuel Valls, vous avez dit que la France a, semble-t-il, participé à l'interception de ces drones.
03:21 Elle l'a fait, le président Macron l'a confirmé.
03:25 Est-ce que la France aurait dû faire plus ?
03:27 Ou est-ce que c'est une espèce de "en même temps" ?
03:30 Non, là, elle est dans son rôle.
03:32 Le ministre des Affaires étrangères l'a rappelé.
03:35 Nous avons des bases aux Émirats, une autre en Jordanie.
03:38 Donc c'est à partir de cette base que des interceptions, pour reprendre les termes, ont été opérées.
03:46 Mais moi, ce que j'attends des pays occidentaux, européens, des États-Unis, bien évidemment,
03:51 et donc de la France, c'est une très grande solidarité avec Israël,
03:56 beaucoup plus affirmée que ce que nous avons eu jusqu'à maintenant.
04:00 On dit, M. Valls dit ça parce qu'il est pro-israélien.
04:02 Non, ce n'est pas le sujet.
04:04 Israël est en première ligne face à l'Iran, face à l'islamisme,
04:10 avec les manipulations de l'Iran.
04:13 Tout le monde sait que l'Iran est derrière le Hezbollah,
04:16 paradoxalement aussi, même s'ils sont sunnites, derrière le Hamas,
04:20 derrière ces organisations terroristes.
04:21 C'est un régime qui peut aussi pratiquer, nous n'oublions pas, le terrorisme d'État.
04:26 Et nous serions là, en train d'imaginer une négociation internationale comme celle qu'on a connue ?
04:31 Non, l'Iran veut avoir la bombe atomique.
04:34 Vous savez, il y a quelque chose qui me frappe vis-à-vis des régimes totalitaires.
04:37 C'est qu'on ne croit jamais à ce qu'ils disent, à ce qu'ils écrivent.
04:41 Et l'Iran, depuis 1979, le régime des Mollahs,
04:45 veut, écrit, proclame pour des raisons politiques, théologiques, religieuses, mystiques,
04:52 veut la fin, proclame la fin de l'État d'Israël,
04:56 d'ailleurs qui n'appelle pas comme ça, puisqu'il l'appelle l'entité sioniste.
04:58 Emmanuel Valls, vous étiez très en colère la semaine dernière contre Stéphane Séjourné,
05:02 ministre des Affaires étrangères, qui appelait des sanctions contre Israël
05:05 pour permettre l'envoi de plus d'aide humanitaire à Gaza.
05:08 Aujourd'hui, tout est pardonné ?
05:09 Non, je ne suis pas en colère ni de pardon,
05:13 mais ces déclarations sont peut-être à remettre dans le contexte.
05:16 Parler de sanctions à l'égard d'Israël à partir de ce qui se passe à Gaza,
05:21 alors même que quelques heures ou quelques jours après, Israël subissait une attaque,
05:25 parce que c'est une attaque frontale qui n'avait jamais eu lieu,
05:28 et avec une dimension technologique massive, c'est une faute, je l'ai dit.
05:34 Évidemment, il peut y avoir un dialogue toujours,
05:37 à la fois sérieux et franc avec le gouvernement israélien,
05:40 mais Israël, je le répète, est en première ligne.
05:43 Il y a encore des otages, dont trois de nos compatriotes.
05:47 Nous avons perdu des dizaines d'otages franco-israéliens.
05:51 Israël est une démocratie.
05:53 La menace, elle vient de l'Iran, nous le savons, et c'est dit.
05:57 Donc parler dans ce contexte-là, à partir de ce qui se passe à Gaza,
06:02 de sanctions, ne me paraît pas correspondre au rôle historique de la France
06:07 et à son rapport avec Israël, qui est un rapport d'amitié,
06:11 de solidarité qu'il faut poursuivre.
06:15 Alors, j'aimerais qu'on écoute Manuel Valls, le témoignage poignant de Guy Benchimon,
06:19 un survivant de l'attaque du 7 octobre,
06:21 qui se trouvait dans le festival techno dans le désert.
06:25 Il évoque les traumatismes de ceux qui sont rescapés de ces attaques, de ce pogrom,
06:29 et surtout le suicide de dizaines de survivants.
06:32 Écoutez ses mots et on va réagir ensuite.
06:34 Je ne sais pas si tout le monde le sait,
06:38 mais on a atteint le chiffre de 50 suicides parmi les survivants du festival Nova.
06:42 C'est un chiffre qui date d'il y a deux mois.
06:44 Il se peut qu'il ait augmenté depuis.
06:45 Il y a beaucoup de survivants hospitalisés contre leur gré.
06:49 J'ai beaucoup d'amis qui ne sortent plus de chez eux et restent dans leur lit.
06:52 Moi-même, je ne sors plus de chez moi.
06:55 Je ne vois pas comment je vais m'en sortir pour le prochain mois.
07:00 Les aides et le soutien psychologique s'arrêtent au mois de mai.
07:03 Notre objectif, c'est de retourner travailler.
07:06 Et que nous, les survivants, on soit assez courageux pour retourner travailler.
07:10 Il est hors de question de voir nos amis de nouveau plonger en dépression.
07:13 Les séquelles des survivants Manuel Valls sont terribles à long terme.
07:18 Ce qui est terrible, ce n'est pas reproche que je peux vous faire,
07:22 à vous sur ce plateau et à cette chaîne.
07:25 Mais ce que nous avions les uns et les autres peut-être deviné,
07:28 c'est qu'on a voulu effacer, c'est une entreprise de négationnisme
07:32 que vous évoquez souvent, Rachel, de négationnisme du 7 octobre.
07:37 1200 tués dans des conditions atroces.
07:42 Il y a encore des dizaines d'otages.
07:46 Ce conflit pourrait s'arrêter
07:49 si le Hamas délivrait tous les otages,
07:52 si ses dirigeants se rendaient ou partaient.
07:57 Et les souffrances, y compris des Gazaouis, seraient terminées.
08:00 Ils sont ce bouclier utilisé par cette organisation islamiste et terroriste.
08:05 Mais ce chantage aux otages,
08:07 qui n'est pas suffisamment dénoncé par nos gouvernements,
08:10 ce chantage terrible, le sort des otages actuels.
08:14 Ça fait des mois, six mois, qu'il y a les conditions, les viols,
08:18 les tortures, les femmes enceintes, sans doute,
08:23 s'ils sont délivrés, et je le souhaite de tout cœur,
08:25 on nous dit que beaucoup, malheureusement, sont décédés.
08:28 Mais avec quel témoignage, après ce que nous venons d'entendre,
08:32 eux reviendront-ils après avoir passé quatre mois de plus
08:35 que ceux qui ont pu être, heureusement, délivrés, libérés ?
08:39 Donc c'est effrayant ce que cette organisation terroriste et islamiste
08:43 fait subir aux Gazaouis, et a fait subir, et fait subir,
08:47 aujourd'hui, aux Israéliens, dont trois de nos compatriotes.
08:49 - Rachel Kahn, une question ?
08:51 - Alors, j'ai une question, effectivement,
08:53 je partage sur le traumatisme à la fois des Gazaouis,
08:57 à la fois de ces rescapés, mais aussi, on sait très bien
09:01 que ces traumas-là se transmettent de génération en génération,
09:05 on en a pour preuve Georges Perrec,
09:07 qui n'avait pas pu connaître ses parents après la Shoah,
09:09 et qui s'est suicidé aussi.
09:10 Et la question que je voulais vous poser,
09:12 moi, c'était par rapport au droit international,
09:14 et par rapport à cette situation.
09:16 J'ai l'impression que le droit international n'est plus à la page,
09:19 que le droit international est à la traîne
09:21 par rapport à la situation terroriste, en fait,
09:24 dans cette région-là.
09:26 - Mais de toute façon, quoi qu'il arrive,
09:30 dans les semaines, dans les mois qui viennent,
09:32 quand ce conflit sera, je l'espère, terminé,
09:34 même s'il faut travailler beaucoup sur l'après,
09:37 sur la reconstruction de Gaza,
09:39 et sur les différentes solutions politiques
09:41 qui devront être très imaginatives,
09:42 qui ne doivent pas répondre aux éléments de langage du quai d'Orsay.
09:45 On doit s'en éloigner,
09:47 mais il ne faudra pas lâcher l'affaire,
09:48 si vous me permettez cette expression,
09:50 sur le rôle de l'UNRWA,
09:52 sur sa complicité dans les exactions
09:57 à partir d'un certain nombre de ses membres.
09:59 - Une des filiales de l'ONU, c'est ça ?
10:01 - Oui, une des filiales de l'ONU qui s'occupe
10:03 du statut des réfugiés, des Palestiniens,
10:05 que son directeur soit toujours en place,
10:07 est pour moi, évidemment, une absurdité.
10:10 Sur la traduction devant la Cour pénale internationale
10:14 des responsables du Hamas,
10:16 sur les traumas,
10:18 jamais la société israélienne,
10:20 s'il n'aurait que de l'escapé de la Shoah,
10:22 mais évidemment, dans un autre cadre, dans un autre contexte,
10:24 n'aura connu un tel traumatisme profond.
10:27 Raison de plus pour être en solidarité
10:30 avec le peuple israélien.
10:32 - Une question peut-être d'Alexandre Devecchio,
10:33 sur la situation politique en France ?
10:35 - Peut-être la géopolitique,
10:37 sur la situation de l'Iran.
10:41 Enfin, on revient un peu sur la question iranienne, pardon.
10:43 Emmanuel Macron a parlé de la Russie
10:47 comme d'une menace existentielle pour l'Europe.
10:51 Vous avez rappelé tout à l'heure
10:53 que l'Iran pouvait potentiellement avoir l'arme nucléaire.
10:57 Est-ce que ce n'est pas aussi une menace existentielle
10:59 pour l'Occident ?
11:01 - Bien sûr, et d'abord pour Israël.
11:03 Il faut toujours penser à Israël,
11:05 entouré d'États hostiles,
11:07 beaucoup manipulés aujourd'hui,
11:09 d'organisations hostiles,
11:11 manipulées par l'Iran,
11:13 même s'il y a une bonne nouvelle.
11:15 C'est la réaction de la Jordanie
11:17 et des pays, notamment...
11:19 - Saoudites.
11:21 - Et des pays, notamment,
11:23 qui demain seront dans le cadre des accords d'Abraham,
11:25 que beaucoup ont sous-estimés et critiqués,
11:27 mais qui sont très importants.
11:29 Bref, de l'islam sunnite, des pays arabes sunnites.
11:31 Mais pour Israël, c'est un problème d'existence.
11:33 C'est un problème d'existence,
11:35 d'un problème existentiel.
11:37 - C'est le même problème de l'Occident.
11:39 - Je ne veux pas exagérer les menaces,
11:41 mais évidemment que l'Iran a un objectif,
11:43 comme d'autres pays, d'ailleurs.
11:45 Je ne crois pas beaucoup à l'axe du mal
11:47 ou à ces mots, mais enfin,
11:49 l'Iran, qui fournit
11:51 des missiles, des drones
11:53 à la Russie pour frapper
11:55 l'Ukraine, le président Zalenski
11:57 l'a rappelé, les rapports avec la Turquie,
11:59 avec la Chine, ils ont tous
12:01 le même discours. Un discours
12:03 contre l'Occident, contre ses valeurs,
12:05 contre la démocratie.
12:07 - Emmanuel Vasse, en France, la situation politique
12:09 est inquiétante. La France insoumise ne cesse
12:11 de jeter de l'huile sur le feu.
12:13 Une conférence doit se tenir à Lille
12:15 avec Rima Hassan,
12:17 qui est Fibercure sur la liste,
12:19 des Insoumis aux Européennes, et Jean-Luc Mélenchon
12:21 à l'initiative d'une association
12:23 pro-Palestine, avec un logo où on
12:25 voit que l'Israël n'existe plus,
12:27 en réalité, que ce n'est plus que la Palestine.
12:29 Est-ce que cette conférence doit
12:31 se dérouler ? Est-ce qu'elle doit être interdite ?
12:33 Comment voyez-vous ces manœuvres de la France insoumise ?
12:35 - Il faut la combattre politiquement.
12:37 Il veut mettre le feu
12:39 au pays et créer les conditions du chaos.
12:41 - Jean-Luc Mélenchon ? - Oui, et la France insoumise,
12:43 là, dans les universités,
12:45 demain, dans les quartiers,
12:47 en instrumentalisant
12:49 la question de la Palestine,
12:51 après avoir, pendant des mois, tenu
12:53 un discours antisémite.
12:55 Le mot antisémite, il ne veut plus rien dire.
12:57 En diffusant
12:59 la haine des Juifs et la haine
13:01 d'Israël, ou la haine des Juifs
13:03 à travers la haine d'Israël.
13:05 Moi, je pense que,
13:07 ici ou là, il peut y avoir des interdictions,
13:09 mais le vrai travail, il est politique.
13:11 Il est de récupérer
13:13 l'espace public, les amphithéâtres
13:15 dans les universités, à Sciences Po.
13:17 Ce qui est insupportable, c'est que, par exemple,
13:19 Mme Albanès, qui est cette
13:21 rapporteure générale des Nations Unies
13:23 qui tient des propos antisémites,
13:25 puisse être accueillie à Sciences Po.
13:27 Quand on veut organiser un meeting
13:29 à Sciences Po contre cette
13:31 idéologie wokiste ou contre l'antisémitisme,
13:33 on ne puisse pas le faire.
13:35 Donc, c'est aux organisations politiques,
13:37 syndicales, à la société civile
13:39 de se réveiller. Quand il faut
13:41 interdire, il faut interdire, mais l'essentiel,
13:43 c'est de combattre ce discours
13:45 de haine.
13:47 Raison de plus pour que,
13:49 à gauche, si c'était nécessaire,
13:51 la clarification soit totale
13:53 et absolue. Pas uniquement à travers
13:55 Jean-Luc Mélenchon. C'est trop facile.
13:57 À travers la France
13:59 insoumise. Il ne peut pas y avoir
14:01 d'accord, pas avec Jean-Luc Mélenchon,
14:03 mais avec la France insoumise, avec
14:05 tous ceux et toutes celles qui soutiennent
14:07 cette liste, avec le symbole
14:09 de cette candidature qui fait
14:11 passer un message très clair quant
14:13 aux objectifs. Moi, je pense qu'ils n'y arriveront
14:15 pas à créer les conditions
14:17 d'une forme
14:19 de guerre civile.
14:21 Mais attention,
14:23 c'est quand même l'objectif, c'était dit tout à l'heure sur votre plateau,
14:25 de créer les conditions à chaque fois
14:27 d'une fracture et d'aider au chaos
14:29 et d'aider à la victoire du RN, puisque c'est ça
14:31 la stratégie de Jean-Luc Mélenchon.
14:33 Pour créer le chaos. Rachel, peut-être une dernière question ?
14:35 Oui, je suis assez frappée, parce qu'en réalité, la guerre
14:37 qui est menée, évidemment, au premier plan,
14:39 il y a Israël, on le voit bien,
14:41 et derrière, finalement,
14:43 cette extrême gauche-là, elle mène une guerre contre
14:45 l'universalisme. Et je suis assez frappée, vous parliez
14:47 des associations, la société civile,
14:49 mais de
14:51 l'absence de réaction d'institutions
14:53 comme la DILCRA, par exemple,
14:55 qui ne réagit pas à ça.
14:57 Bien sûr, il y a
14:59 beaucoup de lâcheté dans
15:01 les lignes de front, il y a évidemment
15:03 l'Ukraine, il y a ce qui se passe au Proche-Orient,
15:05 il y a la ligne de front de l'islamisme
15:07 dans nos propres sociétés, avec le soutien,
15:09 nous le voyons aux Etats-Unis, nous le voyons en Europe,
15:11 dans les universités, mais pas seulement
15:13 du Wauquiez, de la Cancel Culture.
15:15 On ne peut pas revenir à notre
15:17 petite affaire politique, savoir quel va être le score
15:19 des uns et des autres. C'est important,
15:21 j'en suis évidemment conscient,
15:23 mais les fractures sont tellement puissantes
15:25 dans la société que sans une réponse
15:27 très puissante,
15:29 ce que moi j'appelle une forme de républicanisme
15:31 de combat, de bataille,
15:33 il faut une réponse très puissante, sinon on n'y arrivera pas,
15:35 et de réveil,
15:37 parce que sinon ce sont ces extrêmes qui l'emporteront.
15:39 - Mais qu'est-ce que vous dites aux Français, ce soir,
15:41 qui ont peur, qui savent que le risque d'attentat
15:43 est à son niveau maximum, qui voient l'insécurité,
15:45 qui voient l'opprent dans le pays.
15:47 - Il faut leur dire la vérité. Nous sommes dans un moment
15:49 de bascule de l'histoire, en Ukraine,
15:51 au Proche-Orient, nous sommes dans un moment
15:53 où la part tragique de l'histoire revient,
15:55 où la guerre sous des formes différentes,
15:57 la guerre hybride, dans les médias,
15:59 la désinformation
16:01 sur les réseaux sociaux,
16:03 et là, la guerre, la vraie,
16:05 elle est là aussi au Proche-Orient et évidemment
16:07 en l'Ukraine, donc il faut un réveil,
16:09 il faut un sursaut, il faut évidemment des moyens
16:11 pour nos forces de défense ou de sécurité,
16:13 il faut un réveil civique
16:15 et que tous ceux qui aiment
16:17 ce pays, qui aiment cette nation,
16:19 qui a des atouts, qui partagent ses valeurs
16:21 républicaines, se mobilisent.
16:23 - Notre nation est endormie ou pas ?
16:25 - C'est normal, 70 ans de paix,
16:27 les Français sont, et je le comprends,
16:29 davantage préoccupés, c'est normal,
16:31 par le pouvoir d'achat, aussi évidemment par
16:33 les questions de violence, de sécurité,
16:35 mais ça nous oblige à un réveil
16:37 et à une forme de dépassement
16:39 de nous-mêmes qui me paraît être
16:41 essentiel. Prenons exemple sur ce que font les Ukrainiens
16:43 et les Israéliens, dans des conditions évidemment très différentes,
16:45 mais qui savent ce que sont
16:47 les risques existentiels pour eux.
16:49 - Merci beaucoup Manuel Valls d'être venu
16:51 ce soir dans Punchline, c'est News Europe 1.
16:53 Merci Rachael Khan, Alexandre Devecchio, dans un instant Europe
16:55 un soir et face à l'info, sur CNews,
16:57 bonne soirée, sur nos deux antennes, à demain.

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