Ce matin, on est du côté de Cherbourg et de Rochefort... Et plus précisément du côté de Jacques Demy, comme nous y invite le riche numéro Hors-Série que lui consacrent les Cahiers du Cinéma, sous la direction de Thierry Jousse et Marcos Uzal.
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00:00 Laurent Delmas, c'est l'édito culture, avec vous on est du côté de Cherbourg et de Rochefort.
00:06 Et plus précisément du côté de Jacques Demy, et oui après Jean-Marie Poiré, Jacques Demy c'est tout France Inter ça !
00:11 Comme nous y invite le riche numéro hors série que lui consacrent les cahiers du cinéma sous la direction de Thierry Jouss et Marcos Usal.
00:19 Alors aucun anniversaire sans vue, nulle commémoration, juste le plaisir toujours intact et renouvelé
00:25 de parler du réalisateur des Parables de Cherbourg, des Demoiselles de Rochefort et d'Une Chambre en Ville entre autres.
00:30 Plaisir ? Oui je sais, pas pour tout le monde.
00:33 Et c'est justement Jacques Demy lui-même qui nous le dit dans cet archive INA du 8 mai 1969 au micro d'un andreu.
00:40 « Les gens qui m'aiment bien, ils aiment bien mes films, c'est complètement révélateur.
00:45 Quelqu'un qui n'aime pas mes films, ce n'est pas parce qu'il n'aime pas mes films,
00:49 c'est quelqu'un que je ne fréquenterai pas, quand je le vois, on n'a vraiment aucun point commun, aucune idée commune,
00:56 et on n'a absolument pas de raison de se voir.
00:59 Donc c'est tout à fait normal, il n'y a aucun monsieur comme ça. »
01:04 Voilà donc, bien des années avant le « si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus » du Bougon de Maurice Pialat,
01:12 l'élégant Demy disait exactement la même chose, sans lever le poing ni la voix.
01:16 Mais comment s'en étonner quand on sait que dans les films de Demy, on croise entre autres la guerre d'Algérie qui détruit l'amour,
01:23 un tueur en Syrie déguisé en papy tranquille, des perles incestueuses, des crimes passionnels,
01:28 et un conflit social dans lequel les CRS matraquent en chantant.
01:32 Non, le cinéma de Demy n'est pas celui d'un bonheur unilatéral,
01:36 comme nous le rappelle la reproduction d'un entretien avec le cinéaste Paul Vecchiali.
01:40 « Dans une première version des « Deux Mosettes de Rochefort », à la toute fin, Jacques Perrin, le marin qui va en permanente,
01:47 mourrait écrasé sous les roues d'un camion. »
01:49 Mais il demeure le créateur d'un cinéma enchanté.
01:52 Oui, Léa, l'expression est de lui, de Jacques Demy, et elle dit bien cette intention si singulière de faire des films
01:58 dont la musique est l'une des composantes essentielles.
02:01 Damien Chazelle, le réalisateur de « La La Land », le dit avec ces mots dans l'entretien qu'il a accordé au cahier.
02:06 « Chez Demy, on a l'impression que la caméra danse, que le montage danse,
02:11 qu'il y a toujours un équilibre entre le cadre, les acteurs, la mise en scène et la musique. »
02:17 Oui, c'est bien ça, malgré tout, chez Demy, faut que ça danse sur les notes de Michel Legrand, et ça donne ça.
02:24 « Et voici les célèbres Marc Gagné ! »
02:27 (Musique)
02:46 Et on retrouve donc ce hors-série des cahiers du cinéma consacré à Jacques Demy en kiosque.
02:51 Merci Laurent !