Le président de la Knesset (parlement israélien), Amir Ohana, était l’invité exceptionnel de Laurence Ferrari dans #Punchline sur CNEWS.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - Notre invité exceptionnel ce soir sur CNews, c'est Amir Oana.
00:03 Bonsoir.
00:04 - Bonsoir, Laurence.
00:05 - Merci d'être avec nous.
00:06 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:08 Vous êtes le président de la Knesset, le Parlement israélien.
00:11 Vous avez été reçu par Gérard Larcher, le président du Sénat, par Yael Broun-Pivet,
00:16 présidente de l'Assemblée nationale.
00:17 Et vous serez reçu dans quelques instants par le président Emmanuel Macron.
00:20 Vous allez bien sûr, et c'est ma première question, Monsieur Oana, évoquer le sort
00:25 des otages.
00:26 130 otages aux mains des terroristes du Hamas, parmi eux, 3 otages français, dont tous
00:31 les soirs, nous prononçons le nom sur cette chaîne.
00:34 La France prend part aux négociations pour la libération de tous ces otages.
00:39 Qu'est-ce que vous attendez de notre pays, Monsieur Oana ?
00:42 - Eh bien, pour 133 otages que vous avez mentionnés, dont 3 sont français, le 7 octobre, ce n'est
00:54 jamais terminé.
00:55 C'est un projet qui continue chaque jour et chaque heure.
00:58 Nous faisons tout ce que nous pouvons pour les libérer.
01:03 Et nous le faisons de 2 manières.
01:07 Premièrement, en liant un vecteur militaire.
01:09 Et deuxièmement, en liant un vecteur diplomatique.
01:11 Et nous pensons qu'en exerçant ce type de pressions, nous pouvons vraiment mettre le
01:17 Hamas contre le mur, parce qu'ils finissent par avoir un accord avec nous.
01:21 Et je dois dire que certaines déclarations qui disent que nous devons arrêter la guerre,
01:26 demander un cessez-le-feu, même sans libération des otages, réduisent nos efforts et cette
01:33 pression que le Hamas devrait ressentir.
01:36 Mais cela ne nous aide pas pour libérer les otages.
01:39 Nous croyons que c'est possible et que nous ferons tout ce que nous pouvons.
01:42 - Ma question, c'était, qu'est-ce que vous attendez de la France, très précisément,
01:46 et du président Macron ?
01:47 - Eh bien, je vais vous le dire, certaines déclarations que nous entendons de certains
01:55 leaders dans la République française, mais aussi dans d'autres pays, sont contre-productives.
02:01 Dire que nous devrions stopper Israël, qu'il faudrait un cessez-le-feu, qu'il faut reconnaître
02:08 unilatéralement l'Etat palestinien, ou qu'il faudrait même avoir un embargo contre Israël,
02:15 bien tout cela va à l'encontre des intérêts des otages et de leur libération.
02:20 Et pourquoi ? Parce que le Hamas entend ces messages et dit, eh bien, j'ai pas besoin
02:25 d'avoir un accord et de cesser le feu.
02:28 Puisque le Hamas veut, donc, le monde va arrêter Israël et le Hamas pourra rester avec les
02:37 otages et même avoir d'autres avantages.
02:39 Il faut aussi exercer des pressions diplomatiques, c'est-à-dire qu'on défend Israël, qu'on
02:45 est de son côté dans ses efforts pour libérer les otages et pour ramener la sécurité pour
02:52 ses civils.
02:53 Nous sommes unis tous ensemble jusqu'à ce que ce fait atteinte.
02:56 Voilà quelles sont nos attentes, non pas seulement de la part de la France, mais en
02:59 fait du monde libre en général.
03:02 Car ce n'est pas un conflit local entre Israël et le Hamas.
03:06 Dans notre région, l'Israël représente quelque chose.
03:10 Cette chose, c'est quelque chose que nous partageons, c'est le monde libre.
03:14 Nous partageons les valeurs de la liberté, la liberté pour les femmes, pour les personnes
03:19 LGBT, la liberté d'expression, même pour ceux qui s'y opposent.
03:22 Alors que que représente l'Iran ? L'Iran est contre toutes ces libertés et de nombreuses
03:29 autres encore.
03:30 L'Iran manipule le Hamas, l'isbal, les routines, les milicies.
03:36 Il y a de nombreuses personnes qui sont manipulées par l'Iran, mais il faut parler par ce problème
03:42 qu'est l'Iran.
03:43 Encore une question à propos des otages.
03:45 Est-ce que vous avez un espoir de les retrouver vivants ? Selon les informations du Wall Street
03:51 Journal, la majorité de ces otages ne seraient plus en vie.
03:54 Est-ce que vous avez des informations à ce sujet ?
03:56 Lorsque nous avons 33 otages, nous savons que certains sont vivants et que d'autres
04:04 sont morts.
04:05 Nous pensons que plus de la moitié sont toujours vivants.
04:08 Pas bien plus que la moitié, pas la grande majorité, mais en tout cas la majorité.
04:14 C'est ce que nous pensons et nous opérons comme cela.
04:17 Est-ce que vous avez été surpris, pour ne pas dire horrifié, par la vitesse à laquelle
04:22 le monde entier a oublié le 7 octobre pour ensuite se focaliser sur ce qui se passe dans
04:31 le territoire de Gaza ?
04:32 Les deux premiers visiteurs que j'ai acceptés, c'étaient les présidents du Parlement
04:39 européen et de la Commission européenne, Tamizola et Van der Leyen.
04:44 Ils sont venus le vendredi suivant, après le 7 octobre.
04:49 C'était encore des visions vraiment très difficiles sur le terrain.
04:53 Nous travaillions dans les kibboutsim et nous pouvions voir qu'il y avait encore des traces
04:57 de sang.
04:58 Les corps des terroristes, aussi, leurs cadavres étaient toujours là.
05:02 Ce n'était pas seulement la vue, c'était aussi l'odeur qui était difficile.
05:06 Nous avons entendu des commentaires très positifs, encourageants de leur part, qu'ils
05:10 ont mis aussi sur les réseaux sociaux.
05:12 Et ensuite, j'ai lu les commentaires et cela m'a horrifié de voir, dans la première
05:20 semaine, même avant que nous commençions notre campagne militaire contre le Hamas sur
05:24 la bande de Gaza, j'ai vu à quel point l'antisémitisme explosait, comment il y avait de la haine
05:32 contre les victimes.
05:34 Car nous n'avons pas recherché cette guerre, nous ne l'avons pas demandé.
05:36 Le 6 octobre, il y avait des enfants qui dormaient tranquillement dans leur lit à Gaza et aussi
05:41 en Israël.
05:42 Nous n'avons pas commencé cette guerre.
05:43 Et à l'époque, j'ai dit aux dirigeants, dans les semaines suivantes, il est facile
05:52 de nous défendre quand nous sommes faits attaquer, lorsque nous enterrons nos morts.
05:58 Et nous n'allons pas nous arrêter là, à cette douleur, car nous n'avons pas le luxe.
06:05 Nous allons nous battre et gagner.
06:08 Et c'est là où nous avons besoin de vous, à nos côtés.
06:13 Car ça ne va pas être difficile de voir ce qu'il se passe à Gaza.
06:16 Nous savons comment le Hamas opère.
06:18 Non seulement il cible les civils, mais il les cible aussi en opérant depuis des zones
06:24 qui sont très peuplées, ou alors depuis des tunnels qui sont, ou des écoles, des
06:29 mosquées, des hôpitaux, en espérant qu'Israël ne puisse pas se défendre parce qu'il s'opère
06:34 comme ça.
06:35 Et le monde donc arrêtera Israël parce que le monde ne veut pas voir des civils qui se
06:41 font massacrer.
06:42 Est-ce que vous redoutez, M. le Président de la Knesset, une attaque de l'Iran contre
06:48 Israël, comme le renseignement américain l'affirme aujourd'hui ?
06:52 Oui, en effet.
06:56 Nous avons vu ces rapports.
06:59 Nous avons dit clairement que si nous sommes attaqués par l'Iran, nous répondrons.
07:08 Il ne faut pas oublier par contre que nous ne devrions pas être seuls ici.
07:13 Nous attendons que nos amis du monde libre transmettent exactement le même message et
07:23 qu'ils joignent le geste à la parole si malheureusement une telle attaque devrait se produire.
07:28 Le terrorisme islamiste frappe en Israël comme en France, comme dans toute l'Europe.
07:34 Est-ce que vous dites que nous faisons face aux mêmes ennemis finalement en France et
07:38 en Israël ?
07:39 Je pense que oui.
07:44 L'islam radical, les forces de l'absence de l'esprit, les forces de l'absence de
07:50 l'esprit agissent contre les libertés que je viens de mentionner.
07:55 Ce sont les ennemis de la France autant que les ennemis d'Israël.
08:01 Et l'Iran, qui dirige toutes ces marionnettes, toutes ces organisations terroristes, n'est
08:07 pas seulement notre ennemi, c'est l'ennemi du monde libre.
08:11 Et en fait, pour eux, nous sommes comme un petit Satan, tandis que les États-Unis sont
08:17 le grand Satan, mais les États-Unis aussi symbolisent le monde libre, dont nous faisons
08:22 tous partie.
08:23 Donc je pense vraiment que le monde nous regarde, et si nous perdons cette guerre, ce que je
08:31 veux dire, c'est que nous pouvons simplement imaginer ce qui se passera ensuite sur le
08:36 territoire européen.
08:37 Une partie des Israéliens réclame la tenue d'élection législative pour renouveler
08:42 la Knesset qui a fêté ses 75 ans cette année.
08:44 Est-ce nécessaire ?
08:45 Est-ce que c'est souhaitable à vos yeux ?
08:47 Ou est-ce que vous considérez qu'il est beaucoup trop tôt au milieu de la guerre
08:51 que vous êtes en train d'opérer ?
08:52 Je crois que c'est rien moins qu'une catastrophe.
08:59 Ce serait une invitation tendue à nos ennemis pour nous frapper.
09:04 Et pourquoi ?
09:05 Nous avons élargi la coalition suite à l'attaque du 7 octobre.
09:13 Aujourd'hui, il y a 72 députés dans cette coalition.
09:19 J'appelle nos collègues de l'opposition, d'ailleurs la Bible, de rejoindre cette coalition
09:25 pour avoir un front uni face au monde et face à nos ennemis.
09:31 Car si nous ne faisons pas cela, si malheureusement nous organisons des élections qui, bien sûr,
09:38 sont toujours polarisantes par leur nature, et que nous battons les uns contre les autres,
09:42 ce sera une invitation au Hezbollah.
09:44 Le Hezbollah saura que c'est le bon moment, qu'Israël est faible et qu'il peut nous frapper.
09:51 Ce serait une tragédie dont on se rappellera pendant des siècles.
09:57 Donc, j'appelle vraiment mes amis de rejoindre notre coalition pour l'élargir et pour présenter
10:03 un front uni, car c'est vraiment le moment le plus crucial pour notre pays.
10:09 C'est ce dont nous avons besoin.
10:12 Et je pense que dans des siècles, une fois que nous serons déjà tous décédés depuis
10:18 longtemps, les gens liront des livres d'histoire et ils ne s'intéresseront pas à quels sont
10:25 les noms des dirigeants, mais par contre, comment ça se fait qu'Israël ait parvenu
10:30 à gagner ou malheureusement à perdre cette élection.
10:33 Et nous gagnerons si nous restons unis, donc il est hors de question d'organiser des élections
10:37 pour moi, ce serait une catastrophe.
10:39 Une question encore sur le plan militaire.
10:42 Benjamin Netanyahou a confirmé qu'il y aurait bien une offensive sur Rafa, le dernier bastion
10:47 du Hamas.
10:48 Vous confirmez qu'Israël ira au bout de cette guerre.
10:51 Est-ce que vous avez une idée du terme, de la fin de cette guerre, de cette opération armée ?
10:55 Il n'est vraiment pas possible que ces bataillons du Hamas à Rafa
11:07 ne seront pas ciblés, car sinon, ce serait perdre la guerre.
11:11 Nous sommes conscients qu'il y a plus d'un million de civils qui ont été évacués de
11:15 la partie nord de la bande de Gaza, qui sont en Rafa.
11:18 Ils ont été évacués parce que nous leur avions dit que c'était une zone de guerre
11:23 qui serait dangereuse, nous ne voulons pas vous blesser, donc veuillez quitter cette
11:27 zone.
11:28 Et donc, ils sont allés dans le sud.
11:29 Maintenant, nous travaillons sur un plan que nous allons présenter dans un futur très
11:33 proche pour évacuer la grande majorité de la population vers d'autres zones de la bande
11:39 de Gaza.
11:40 Et nous regardons aussi quels sont les besoins humanitaires.
11:47 Et ensuite, nous nous engagerons contre les bataillons du Hamas.
11:51 Il n'y a pas d'autre moyen de gagner contre le Hamas si nous ne nous attaquons pas à
11:55 chacun de ces bataillons.
11:56 Merci beaucoup Amir Hohanna, président de la Knesset, le Parlement israélien, d'avoir
12:01 choisi CNews ce soir pour vous exprimer.
12:04 Merci beaucoup Laurence, it's been a pleasure to be with you.
12:07 C'est un plaisir d'être avec vous.
12:08 L'info continue sur CNews.
12:09 Merci.
12:10 Au revoir.
12:10 [Musique]
12:12 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]