• l’année dernière
Dans le 18e arrondissement de Paris, à l’école Gustave Rouanet, des « cours d’empathie » sont mis en place depuis près de 10 ans. Demander l’autorisation pour faire un câlin, avoir le droit de dire « non » et verbaliser ce qu'on ressent… En prenant souvent la forme de jeux ou d'ateliers, les enfants apprennent à reconnaître leurs émotions et celles des autres, évitant ainsi que les conflits ne durent trop longtemps.
Développer l’empathie chez les enfants est un enjeu majeur qui pourrait aider à prévenir le harcèlement scolaire.

#éducation #harcelementscolaire #harcelement #école #empathie

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Transcription
00:00 Oui, Alicia.
00:01 Je peux te faire un câlin ?
00:04 Oui.
00:05 Notre méthode s'appelle "Bien-être, empathie, bienveillance".
00:22 Ça fait bien 10 ans qu'on a commencé à s'intéresser à cette problématique.
00:26 À l'époque, on parlait de compétences sociales et civiques.
00:28 On était école pilote dans ce domaine.
00:31 Et on continue.
00:33 Des fois, on est tellement content qu'on a envie de faire un gros câlin.
00:37 Mais...
00:38 Il faut demander.
00:40 Alors Lucas, toi tu voulais dire bonjour comment à Elio ?
00:42 Comment tu lui dis bonjour ?
00:44 Bonjour Elio.
00:46 Bonjour Lucas.
00:48 C'est vrai que le matin, vous faites comme ça.
00:50 On n'est pas obligés de faire des câlins ou des bisous.
00:52 Ce qui est très important pour nous, c'est gérer le collectif, apprendre à vivre en collectivité.
00:56 Prévenir le harcèlement, donc vraiment le côté prévention.
00:59 Le côté après, régulation de conflits.
01:01 Et aussi, la posture de l'adulte enseignante, la posture de l'adulte animateur.
01:06 ASSEM, c'est toute la communauté éducative.
01:08 Les parents, c'est tous ensemble qu'on va y arriver.
01:10 Parce qu'on aura beau faire tous les cours du monde,
01:12 si on n'a pas une posture adéquate, ça ne fonctionnera pas.
01:15 Tous les corps devraient être traités avec respect.
01:17 Donc on va avoir beaucoup d'activités de jeux collectifs.
01:20 Pour que l'enfant se sente appartenir à un groupe,
01:22 ce n'est pas "je suis enfant à côté des autres".
01:24 Les enfants maternels sont encore très à l'écoute et il faut que ce soit une habitude.
01:28 Donc autant commencer le plus tôt possible.
01:30 Je n'ai pas entendu si Chloé était d'accord.
01:33 Elle a dit oui.
01:34 Oui, tu étais d'accord ?
01:35 Si un copain ou une copine vous dit qu'il est un peu triste,
01:38 qu'est-ce que vous allez lui dire ?
01:40 Tu peux jouer avec nous, si tu veux.
01:44 Ou si tu ne veux pas.
01:46 Est-ce que parfois vous êtes un peu triste à l'école ?
01:49 Oui, parfois.
01:50 Quand quelqu'un nous tape, quelqu'un nous pince, quelqu'un nous pousse.
01:55 Et tu lui dis quoi à ton camarade ?
01:57 Je lui dis que ce n'est pas bien de m'avoir poussé.
02:01 Et en plus, ce n'est pas gentil de ta part.
02:03 Est-ce que tu lui dis ce que tu ressens ?
02:05 Oui.
02:06 Comment tu lui dis ?
02:07 Je lui dis que je suis triste à cause de toi.
02:09 Est-ce que tu pourras me dire pardon ?
02:12 Et puis, la partie gestion de conflit,
02:15 on a mis en place notamment les messages clairs dans l'école,
02:18 qu'on appelle nous aussi émotionnels réciproques.
02:20 On dit émotionnel parce que souvent les enfants vont dire
02:24 « Ah oui, je n'ai pas aimé quand j'aimerais que ».
02:27 Non, on insiste vraiment sur la partie émotionnelle.
02:29 Parle de ton émotion, parle de ce que tu as ressenti,
02:31 pour que l'enfant à ta place puisse te dire
02:34 « Ah oui, c'est vrai que si moi j'avais été dans cette situation,
02:36 ça ne m'aurait pas plu, voilà ce que j'aurais ressenti ».
02:39 Et réciproque parce que justement,
02:42 on veut inclure le groupe que les autres,
02:44 ne soient pas forcément juste témoins passifs,
02:48 qu'ils puissent aussi aider à résoudre la situation.
02:51 On le fait dans tous les moments scolaires,
02:53 avec les enseignants, avec les animateurs.
02:55 Donc on a mis en place des affichages
02:57 pour que tout le monde s'empare de cet objet,
02:59 et justement pour pouvoir régler les petits conflits.
03:02 La posture de l'adulte, c'est au jour le jour.
03:04 C'est chaque situation, comment je la règle,
03:06 chaque position, enfin chaque positionnement de l'adulte,
03:09 c'est ça aussi, c'est le pouvoir qu'on a un peu de modélisant,
03:12 de leur montrer l'exemple.
03:14 C'est pas juste « tiens, il est 9h, c'est le cours d'empathie ».
03:17 C'est en faisant des mathématiques, on peut faire de l'empathie,
03:19 en faisant du langage, on peut faire de l'empathie,
03:21 c'est à tout moment de la journée de toute façon.
03:23 Mais c'est un travail de longue haleine,
03:25 et puis ça dépend aussi, c'est ça aussi la bienveillance.
03:27 Certains jours ça fonctionne, d'autres jours ça fonctionne pas bien,
03:29 parce que les enfants aussi, leurs émotions,
03:31 ils sont aussi fatigués, donc il y a des jours
03:33 où ils vont avoir plus besoin de bienveillance,
03:35 de soutien, et qu'on essaye de les comprendre.
03:37 Mais comme nous, de toute façon !
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