• il y a 8 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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00:00 Je vous salue si vous nous rejoignez. Il y a quelques minutes, on vient de la prendre à Bordeaux. Un mort dans une attaque au couteau.
00:08 On va essayer de donner toutes les informations dont on dispose. Ça s'est passé aux alentours de 19h50, autour de la table Grégory Joron.
00:16 Je salue Georges Fenech, Maxime Thiebaud, avocat Yoann Uzay. Pour avoir les dernières informations, je me tourne d'abord vers vous, Grégory Joron.
00:25 Un homme a tenté à attaquer deux autres individus, semble-t-il. Cet homme a été neutralisé par les policiers, c'est-à-dire abattu.
00:34 Oui, vraisemblablement, il s'est dirigé vers les policiers avec le couteau à la main. Mes collègues l'ont neutralisé avec leur arme collective, d'après ce que je sais.
00:47 Malheureusement, l'auteur a été abattu et décédé.
00:53 Évidemment, ce soir, on pense tout de suite à un attentat, puisqu'on est dans un moment maximal d'attente.
01:05 Ça ne semble pas être le cas.
01:07 Est-ce qu'on sait ? On est sûr ?
01:10 Apparemment, c'est une RICS. Ça ne semble pas être le cas. Après, il y aura des vérifications d'usage qui vont être, à mon avis, très rapides, en tout cas, je l'espère.
01:18 Il y aura sûrement des caméras, puisque ça s'est passé à côté du miroir d'eau, ce qui est un endroit, une place où il y a beaucoup de monde, en général, qui est très fréquentée.
01:25 Donc, je pense qu'il ne devrait pas y avoir énormément de temps pour avoir une levée de doute, en tout cas, sur les motivations et ce qui a amené à ce drame.
01:36 C'est vraiment la crainte absolue en ce moment. L'attentat, l'attaque. On est, encore une fois, au niveau maximal de l'alerte.
01:43 On le sait, ce soir, il y a ce match PSG-Barça. Il y a énormément de policiers, à peu près de 500 SRS qui sont mobilisés.
01:51 Oui, il y a 7 unités.
01:52 7 unités. Il y a 70 à 80 personnes dans une unité. Donc, il y a un moment de stress absolu.
01:58 Ça peut frapper, évidemment, dans les endroits où il y a énormément de monde, les stades, mais ça peut frapper n'importe où.
02:04 C'est pour ça que cette information prend, évidemment, un autre relief, Georges Fenech.
02:10 Oui. En plus, l'agresseur était habillé d'une jellaba et en turbanet, donc ça pouvait laisser croire. Ça rappelle un petit peu l'attentat de Nice.
02:20 C'est une information confirmée. On est sûrs. On va attendre un tout petit peu pour l'affirmer.
02:26 C'est un tout peu prématuré, mais ce qui est certain, c'est qu'il y a eu un mort et un blessé, plus l'agresseur qui a été abattu dans un cadre manifestement d'éligitime défense,
02:36 puisque les fonctionnaires de police ont fait usage d'un HK36, je crois, c'est-à-dire une arme longue, puisqu'il se précipitait vers eux avec son couteau à la main.
02:46 Et donc, c'est encore une fois, voilà, une attaque mortelle au couteau. On venait d'en commenter une malheureuse sur un adolescent de 15 ans à l'heure des pros, il y a quelques minutes,
02:56 trois dans la semaine, et c'est aujourd'hui quotidien. D'ailleurs, on estime qu'en France, il y aurait environ une centaine d'attaques au couteau par jour.
03:05 C'est vrai que ce sont des vieilles statistiques, ça. Curieusement, on n'a pas eu de statistiques qui ont évolué.
03:11 – Oui, parce qu'on vous dit, ils font peur ces statistiques.
03:13 – 2017, je crois, ce chiffre. Il est possible, si vous prenez juste ce mois-ci, le nombre d'attaques au couteau a augmenté.
03:18 Et là, on ne parle pas d'adolescents, on reviendra à la question des adolescents, mais c'est vrai que ces attaques au couteau se multiplient.
03:26 Tout le monde semble avoir un couteau dans la pêche, dans la poche, y compris à la sortie des collègues.
03:31 Vous vous promenez, parce que c'est ça qui est terrible ce soir.
03:34 Encore une fois, pour ceux qui connaissent Bordeaux, c'est un endroit hyper fréquenté.
03:37 Il fait très bon ce soir, il y a sans doute beaucoup de promeneurs.
03:40 C'est une soirée un peu de fête, puisqu'il y a du football, etc.
03:44 Il y a sans doute du monde, donc évidemment, j'imagine la peur de ceux qui sont autour de ce miroir d'eau.
03:51 – Mais c'est vrai, vous avez raison de dire qu'il n'y a pas un jour en ce moment, sans que nous commentions sur ce plateau,
03:56 les obsèques de quelqu'un qui a été tué à coups de couteau.
04:00 Si vous prenez la dernière semaine, nous n'avons fait que cela, dans des conditions bien sûr différentes,
04:05 mais ça montre effectivement les conditions d'insécurité quand même qui ont gagné ce pays depuis un certain temps maintenant.
04:11 Alors l'insécurité liée aux menaces terroristes, évidemment, ça on en parle, tout le monde en est bien conscient.
04:16 Nos habitudes de vie ont d'ailleurs changé vis-à-vis de cela, tout le monde est beaucoup plus prudent,
04:19 beaucoup plus attentif à ce qui se passe autour de soi.
04:21 Et puis il y a l'insécurité dite du quotidien, mais qui est en train de devenir une insécurité ultra ultra violente,
04:28 qui conduit maintenant à ce genre de rixes.
04:30 Alors il se trouve qu'il y a une vidéo qui circule sur Internet de ce qui s'est passé à Bordeaux,
04:35 qui est diffusée par certains médias en ligne.
04:37 Cette vidéo, je l'ai vue, vous disiez qu'il y avait beaucoup de monde sur ce miroir d'eau.
04:41 Effectivement, les gens sont en train de se promener et on voit un homme en jet là-bas, sur cette vidéo,
04:46 qui attaque effectivement une personne qui est au sol et qui porte plusieurs coups de couteau très violents.
04:52 Manifestement, c'est une personne qui était extrêmement déterminée,
04:55 et la manière dont elle porte les coups de couteau montre bien qu'il était déterminé à tuer.
04:59 Ça ne fait absolument aucun doute.
05:00 Je vais rappeler la principale information.
05:02 D'ailleurs, cette vidéo est en cours de vérification.
05:06 Il était aux alentours de 19h50 à peu près, à 19h45,
05:10 19h50 lorsque vous nous avez averti, Grégory.
05:14 Un homme a été abattu par un équipage de police.
05:18 Il s'en était pris à plusieurs autres individus.
05:21 L'une des personnes qui a été agressée a visiblement été hospitalisée en urgence.
05:28 Voilà où on en est pour le moment.
05:31 C'est la saillante.
05:33 Non, il y a aussi une victime.
05:35 Pour l'instant, nous, on a une personne en urgence absolue.
05:39 Dans ces situations-là, il faut être extrêmement prudent,
05:41 parce qu'il y a énormément de messages qui remontent partout.
05:43 Tout le monde s'affole à juste titre, parce que c'est forcément des informations.
05:48 Il y a un moment dramatique, mais il faut prendre son temps.
05:53 Non, je voulais simplement saluer le professionnalisme des policiers aussi.
05:58 Parce que faire un usage de l'arme, ce n'est pas anodin.
06:01 Et ce soir, à Bordeaux, des policiers ont sauvé la vie d'autrui.
06:04 Donc là, on a pour habitude d'entendre d'un certain côté de la classe politique
06:09 que les policiers tuent.
06:11 Ce soir, ils ont sauvé la vie, je pense, de plusieurs personnes.
06:14 – C'est vrai que c'est… je fais une parenthèse, mais tout à l'heure,
06:18 il y a quelques jours, à Besançon, il y a eu un échange,
06:22 où un élu municipal d'UPS disait au chef de la police,
06:27 "écoutez, je trouve ça honteux que vous rentriez dans une salle avec votre arme".
06:30 Je ne sais pas si vous avez vu cet échange.
06:32 Réaction très professionnelle et très juste du policier, il a dit,
06:37 "si à Nanterre, il y a quelques années, les policiers avaient porté une arme,
06:41 on n'aurait pas eu ce bilan catastrophique".
06:43 Tout le monde se souvient de ce qui s'est passé à Nanterre ?
06:45 – Huit morts.
06:46 – En 2002, en pleine campagne présidentielle, effectivement.
06:49 Mais il est évident qu'il faut que les policiers soient armés en toutes circonstances.
06:52 Et le fait qu'ils soient armés même en dehors de leur…
06:54 – On parlait de policiers municipaux.
06:56 – Naturellement, de policiers municipaux à Nanterre.
06:58 Mais là, il est évident que compte tenu de la situation que nous connaissons,
07:02 qui est une situation sans précédent, jamais les risques n'ont été aussi importants en France,
07:07 qu'ils soient liés à la menace terroriste ou à ce qu'on appelle l'insécurité du quotidien,
07:11 les riques, etc. Vous l'avez dit, il y a plus de 120 attaques au couteau par jour dans ce pays.
07:15 Donc si les policiers peuvent être armés, et ça va être le cas maintenant,
07:18 c'est peut-être déjà le cas, même.
07:19 – C'est le cas.
07:20 – C'est déjà le cas en dehors de leurs horaires de travail.
07:22 Évidemment, c'est une bonne chose.
07:24 Vous savez, il y a toujours cette gauche qu'on appelait autrefois la gauche angélique,
07:27 qu'on pourrait qualifier aujourd'hui de gauche complètement déconnectée,
07:30 qui souhaite effectivement que la police soit désarmée.
07:33 Désarmée, c'est un terme qui a été utilisé, qui est toujours utilisé par l'extrême gauche.
07:38 Jean-Luc Mélenchon, par exemple, pense qu'en désarmant la police,
07:41 les voyous en face seront eux-mêmes moins violents.
07:44 Le fait que les policiers soient armés, ça crée de la violence.
07:48 Vous vous rendez bien compte de la stupidité de cette réflexion.
07:52 Il est évident qu'il faut que les policiers soient armés pour nous défendre au quotidien
07:56 face à la violence qui est en train de gangréner quand même une partie importante de ce pays.
08:01 – Je rappelle que c'est de l'hypothèse d'une rique qui est privilégiée ce soir,
08:05 pas d'une attaque ni d'une tentative d'attentat.
08:11 Évidemment, on va voir ce qui va se passer dans les prochaines heures,
08:15 mais la question d'Éric, c'est aussi au centre de l'actualité,
08:18 depuis quelques jours on ne parle que de ça,
08:20 des risques de jeunes gens qui s'attaquent les uns les autres,
08:24 et encore une fois avec des couteaux,
08:26 et ça fait des morgues, ça fait des ados qui sont envoyés à la morgue.
08:29 – Oui, on a de toute façon depuis 4 ans une courbe des atteintes aux personnes qui est exponentielle.
08:38 C'est une réalité, je crois que les chiffres du service de statistiques du ministère de l'Intérieur
08:44 eux-mêmes le précisent, 2018 ou 2019 c'est 250 000 faits constatés
08:49 de violences et d'atteintes aux personnes, aujourd'hui on est à plus de 350 000.
08:53 Ça veut dire que globalement, quelle que soit d'ailleurs la tranche d'âge,
08:57 on a beaucoup des mineurs ces derniers temps,
08:59 mais je pense qu'on a réellement dans notre société l'expression d'une violence
09:04 qui est prégnante et qui augmente, c'est factuel.
09:07 – Les risques de tentatives d'homicide et homicides ont explosé également,
09:11 je crois qu'ils ont doublé sur les deux dernières années.
09:14 – Non, parce qu'on entend à longueur de temps le gouvernement dire
09:18 "non, on gère, on fait les choses, on se bat contre l'insécurité,
09:23 on met des policiers, on met aussi des magistrats, on fait tout ce qu'on peut".
09:26 Les faits sont là, les chiffres sont là,
09:29 les explosions d'actes de violence…
09:32 – Je tiens à dire quelque chose quand même ce soir,
09:34 les policiers ont été attaqués au couteau, ils n'auraient pas été armés,
09:38 peut-être que l'un d'entre eux serait décédé.
09:40 Il faut quand même dire les choses telles qu'elles sont.
09:42 Lorsque vous vous faites attaquer par quelqu'un qui a un couteau,
09:45 que vous êtes policier, si vous n'utilisez pas votre arme,
09:48 votre chance de survie elle est quand même fortement réduite.
09:51 Et ça c'est indéniable, à moins de 7 mètres,
09:53 si un policier n'a pas sorti son arme, il y a de très fortes chances
09:56 qu'il soit touché par l'assaillant qui est en face de lui.
09:59 Donc ça il faut quand même le rappeler à une partie de la classe politique
10:01 qui aujourd'hui voudrait retirer leur arme aux policiers,
10:04 alors que ce serait quelque chose de catastrophique.
10:06 Et moi je suis très inquiet quand je me promène dans Paris,
10:08 je le dis sincèrement, et que je vois des policiers municipaux
10:11 faire de la police route, faire de la surveillance générale
10:14 et ne pas avoir d'arme sur eux, quand on connaît le contexte actuel
10:18 et surtout à l'approche des Jeux Olympiques,
10:20 quand on sait qu'on a un risque terroriste,
10:22 tout simplement qu'on a un dinde dans la rue qui passe,
10:25 contre les forces de l'ordre.
10:27 – Je vous donne cette information visiblement,
10:30 une communication du parquet de Bordeaux,
10:33 un homme a donc été tué par le tir d'un policier,
10:35 ça s'est passé au pied du pont de pierre à Bordeaux ce soir,
10:39 il venait de tuer un autre homme d'un coup de couteau.
10:42 Donc on a bien deux personnes qui ont été tuées,
10:44 dont l'assaillant ce soir, c'est important de le préciser.
10:47 – Moi je dis plutôt, il y a eu une victime d'un assaillant,
10:51 décédé, un blessé et l'assaillant a été neutralisé.
10:56 – Le policier a fait usage de son arme et touché mortellement
11:00 l'homme en contrebas de ce pont qui permet de franchir la Garonne,
11:04 pour ceux qui connaissent Bordeaux.
11:07 À chaque fois qu'un policier sort son arme,
11:10 que ce soit une arme létale ou non létale,
11:13 et qu'il l'utilise, il y a une enquête derrière, même deux enquêtes.
11:17 – Bien sûr, il y a deux enquêtes, en effet, une sur l'effet
11:22 et une sur l'usage de l'arme pour déterminer des conditions
11:27 de légitime défense ou d'usage des armes et d'engagement de l'arme,
11:32 ce qui est tout à fait logique et normal dans un état de droit, heureusement.
11:35 – Une enquête judiciaire, une enquête administrative.
11:37 – Ce que rapporte la presse locale également,
11:39 c'est qu'il est dit que l'homme armé d'un couteau déambulé
11:42 sur les quais, sur la rive gauche, à hauteur de la place de la Bourse,
11:45 il a attaqué des piétons avec une arme blanche.
11:48 Dans ce récit, il n'est pas question d'une rixe, mais encore une fois,
11:52 on va garder cette hypothèse.
11:54 Ce qu'on peut écarter, c'est l'hypothèse de l'attentat,
11:57 pour le moment, encore une fois. Maxime ?
11:59 – A priori, oui, effectivement.
12:01 Moi, je tiens à le rappeler, parce que je pense qu'on ne dit pas suffisamment,
12:04 il faut saluer le courage des policiers ce soir.
12:07 C'est quelque chose qui doit être dit.
12:10 Ça va être un périple compliqué maintenant pour ce policier,
12:13 il va être effectivement entendu par sa hiérarchie, par la justice,
12:16 et à juste titre, dans un État de droit, c'est quelque chose de parfaitement normal
12:19 et voulu, mais il va aussi vivre avec son acte,
12:23 parce que faire son travail quand on est policier
12:26 et neutraliser des agresseurs, éventuellement leur ôter la vie
12:29 par voie de conséquence, derrière, c'est vivre sur la conscience,
12:33 le fait qu'on a pu ôter la vie de quelqu'un,
12:36 mais s'il n'était pas intervenu, peut-être que d'autres personnes seraient décédées.
12:39 Et je souhaite que ce policier et que sa famille sachent qu'aujourd'hui,
12:43 en faisant son travail, il a sauvé certainement la vie d'autrui.
12:48 Il a rendu un grand service à la France, évidemment.
12:51 Les policiers sont engagés de manière permanente pour défendre les Français.
12:55 On le redit, qu'ils soient en service ou hors service,
12:58 policier, c'est devenu non plus un métier, mais un mode de vie, en l'occurrence,
13:01 parce que compte tenu de la situation du pays, vous êtes policier 24 heures sur 24,
13:05 en réalité, et vous pouvez être amené à sortir votre arme
13:08 même quand vous n'êtes pas en service.
13:10 Donc c'est vrai que c'est véritablement devenu un mode de vie.
13:13 Vous devez être aux aguets tout le temps, surveiller tout le temps ce qui se passe,
13:16 et on voit bien qu'il peut arriver quelque chose à n'importe quel moment,
13:19 surtout quand on ne s'y attend pas.
13:21 Après les attentats de Paris en 2015, il y a eu une modification réglementaire
13:25 qui autorise aujourd'hui les fonctionnaires de police à porter l'arme en dehors de leur service,
13:30 voire de rentrer dans les établissements, on pense tous aux bataillons, bien sûr,
13:34 dans les transports également, ils bénéficient même de la gratuité de transport
13:38 lorsqu'ils acceptent de porter leur arme, parce que ce n'est pas anodin de porter une arme.
13:42 – Dans le train, c'est ça.
13:43 – Dans le train, je pense, je parle du train, bien entendu.
13:46 Après on a une législation qui est quand même très précise,
13:49 qui est la loi de février 2017, qui a été prise aussi après les attentats de Paris.
13:54 Le policier, le gendarme, il sait très bien dans quel cadre il doit faire usage de son arme,
13:58 soit la légitime défense d'abord de lui-même, évidemment, ce qui semble être le cas,
14:03 ou la défense d'autrui, qui pourrait être menacée,
14:06 et également pour interrompre, ça c'est une nouvelle notion juridique,
14:10 un périple meurtrier d'un individu qui vient d'abattre une personne
14:14 et dont on peut légitimement penser qu'il peut continuer à abattre d'autres personnes.
14:18 Voilà, on a un cadre juridique, c'est pour ça, pour répondre maître à votre question,
14:22 évidemment c'est toujours un drame d'abattre quelqu'un,
14:25 mais le policier il agit dans le cadre de ses missions,
14:28 il doit même, c'est son devoir.
14:30 – Non mais je tiens à le rappeler en fait, je ne dis pas…
14:33 – Oui, oui, c'est ça, j'ai bien compris.
14:34 – Ce n'est pas du tout une question, je tiens à le rappeler,
14:36 et je tiens aussi à le soutenir, parce qu'on sait que c'est une épreuve
14:40 pour un policier ou un gendarme qui a fait usage de l'arme,
14:43 et trop souvent on va entendre une opposition politique le décrier, l'attaquer,
14:48 le salir même publiquement, ça c'est indéniable,
14:50 et je suis sûr que dans les prochains jours
14:52 on va avoir des retours de l'extrême gauche sur ce point de vue-là.
14:54 – Là, ce n'est pas un refus de tempérer, c'est quand même quelqu'un qui vient de tuer quelqu'un.
14:57 – Mais même en règle générale, vous voyez la réponse type
15:04 "un couteau, pourquoi utiliser son pistolet ?"
15:06 ça on l'a déjà vu, je me souviens très bien que l'extrême gauche avait dit ça.
15:09 – Je vous donne cette information,
15:10 l'homme n'aurait pas lâché son couteau à l'approche des forces de police,
15:13 donc montre une sorte de détermination folle,
15:17 un policier avait une arme, il a tiré sur l'auteur,
15:20 mais ça veut dire que l'équipage de police était sur place,
15:23 sans doute pour sécuriser, parce que ça s'est passé en l'espace de quelques minutes.
15:28 Encore une fois, on est dans un moment de tension extrême un peu partout.
15:33 – Dans le nord de Bordeaux, il faut saluer de toute façon,
15:35 en règle générale et heureusement sur ce genre de fait,
15:38 l'intervention extrêmement rapide de mes collègues.
15:41 À chaque fois, c'est quelques minutes, c'est 2, 3, 4, 5 minutes maximum,
15:46 et ils sont déjà sur site pour essayer de faire au mieux,
15:50 parce que c'est jamais en effet évident, là on parle en effet de sortir son arme,
15:54 on sait aussi des conséquences que ça peut avoir pour un policier,
15:58 malheureusement c'est jamais anodin et on a…
16:01 – Non, non, on le dit toujours ici, un policier ne se lève pas en se disant
16:04 "je vais utiliser mon arme, je vais tirer".
16:06 – Vous voyez, c'est souvent, j'ai noté, les primo-intervenants
16:09 qui neutralisent des assaillants, voire des terroristes.
16:12 Souvenez-vous, Strasbourg, le marché de Noël de Strasbourg,
16:16 c'est la police urbaine, primo-intervenant, qui neutralise l'auteur.
16:20 Souvenez-vous l'église Notre-Dame de Nice, c'est la police municipale,
16:24 première intervenante, c'est pas la police nationale, mais qui est armée,
16:28 heureusement, qui neutralise, voyez.
16:32 Donc il faut saluer effectivement ces entraînements
16:35 que subissent aujourd'hui tous les policiers.
16:37 – Débat très intéressant, une question très intéressante,
16:40 celle d'armer la police municipale, est-ce qu'il faut le faire davantage ?
16:44 À Paris, on en est où ? – Toujours pas.
16:46 – Pas d'armes ? – A Nidalgo, il est fermement opposé.
16:49 Mais la gauche, globalement, sur les questions de sécurité,
16:52 a toujours un temps de retard, c'était la même chose pour la vidéosurveillance.
16:55 Souvenez-vous des mairies, comme la mairie de Nantes, par exemple,
16:58 a été pendant très longtemps opposée à la vidéosurveillance.
17:02 Elle y est arrivée avec beaucoup de retard, elle a encore du retard là-dessus,
17:06 mais la gauche maintenant dit que la vidéosurveillance est utile.
17:09 Ça sera pareil avec la police municipale armée,
17:12 la gauche est toujours en retard, elle est en retard sur le fait
17:15 d'armer la police municipale.
17:16 À Paris, nous allons accueillir les Jeux olympiques dans trois mois,
17:19 on est en train de se demander si on ne va pas devoir armer,
17:22 et ça sera manifestement le cas, d'armer des personnes
17:25 qui viendraient prêter main-forte à la sécurité.
17:27 Vous savez qu'on appelle par exemple des retraités
17:29 à venir prêter main-forte pour l'organisation des Jeux olympiques.
17:33 Il est probable qu'on soit amené à armer certaines de ces personnes-là
17:37 lorsqu'il y a eu des enquêtes de faits, etc.
17:39 Et dans le même temps, la police municipale n'est pas armée à Paris.
17:43 C'est quand même complètement aberrant.
17:45 Les armer comment ? Il faut avoir un port d'armes.
17:47 Le premier venu ne peut pas être armé, évidemment.
17:49 Quand vous parlez des retraités, c'est certainement les réservistes opérationnels
17:51 de la police et de la gendarmerie qui eux seront armés.
17:55 Il y a une volonté déjà de recrutement de réserve.
17:57 En certaines instances, même les agents du secteur privé,
18:00 avec autorisation préfectoire, peuvent également être armés
18:03 lors d'événements.
18:05 Sur la police municipale, la réalité, c'est qu'au-delà de l'aspect politique
18:09 d'organisation de chaque police municipale dans sa municipalité,
18:14 il y a une question de formation en premier lieu.
18:16 Et puis, il y a surtout, il faut y penser, une question de statut.
18:19 La police municipale de Bordeaux n'est pas équipée d'armes à feu.
18:22 Il y a aussi une question de statut.
18:23 Il y a des policiers municipaux, et les policiers municipaux
18:26 attendent justement une évolution de leur statut.
18:28 Parce que si on leur donne des prorogatives particulières
18:30 avec un armement qui va être décidé et imposé, pourquoi pas ?
18:34 Moi, je suis assez à l'aise avec ça.
18:36 Je pense qu'aujourd'hui, porter un uniforme avec le mot "police" derrière,
18:39 je crois qu'avec les personnes qu'on a malheureusement gérées,
18:41 ils s'en moquent un peu de savoir si c'est écrit "municipal" ou "national" dessus.
18:44 Donc, pour moi, c'est une cible.
18:45 – Vous voyez ici les premières images qui nous parviennent de Bordeaux.
18:50 Évidemment, ce sont des images que votre syndicat nous a fournies,
18:54 Grégory Joron, des photos qui sont, donc, vous voyez vraiment,
18:59 tout se passe à côté de ce…
19:01 – Je crois pas, c'est pas moi ça.
19:02 – Je pense pas, mais bon…
19:04 – Non, j'ai pas de photos de Bordeaux.
19:06 – C'est un marché unité.
19:07 – Bon, en tout cas, les premières photos arrivent.
19:12 On voit que le drap qui est posé par terre,
19:17 c'est sans doute l'homme abattu avec des policiers autour.
19:20 On est à côté du miroir d'eau, ce pont également, vous avez vu.
19:26 Je vous rappelle les principales informations.
19:28 Donc, cet assaillant qui, avec un couteau, a commencé à s'en prendre
19:33 à deux autres personnes, est en urgence,
19:38 qui ensuite a continué sa course.
19:41 Alors, X par X, pour l'instant, on a toujours une information
19:45 qui n'est pas claire totalement.
19:48 Les policiers se sont approchés de lui, il n'a pas lâché son couteau.
19:53 C'est à ce moment-là qu'il a été, on dit, neutralisé.
19:57 – Oui.
19:58 – D'après, encore une fois, on vous donne toutes les informations
20:02 dont on dispose, à 21h30, il y a énormément de monde.
20:07 On le disait tout à l'heure, c'est un lieu hyper touristique,
20:11 cet endroit, ce miroir.
20:12 – Oui, on le voit évidemment, la nuit n'était pas encore tombée,
20:15 il fait quand même assez beau et doux aujourd'hui.
20:18 Donc, il y avait effectivement beaucoup de monde
20:20 qui était en train de se promener dans ce quartier bien connu de Bordeaux.
20:23 Donc, c'est là qu'on se rend compte que tout s'est passé,
20:25 évidemment, extrêmement vite.
20:27 Et encore une fois, sur la vidéo qui a été publiée par certains sites en ligne,
20:32 on voit cet homme en jet là-bas qui, effectivement,
20:35 porte des coups de couteau de manière très déterminée
20:38 à un homme qui se trouve déjà au sol.
20:41 Donc, il s'agit probablement de la victime que l'on a vue ici.
20:45 Et sur cette vidéo, effectivement, on voit beaucoup de monde
20:47 qui se promène, qui sont en train de se promener,
20:49 qui est en train de se promener, effectivement, aux abords de ce lieu.
20:53 Ici, quelques minutes, on devrait avoir une vidéo d'un témoin
20:57 qui a pu assister à ce qui s'est passé.
21:01 D'après ce que l'on donne comme informations,
21:04 les investigations sont en cours pour déterminer l'identité de l'agresseur
21:07 et des victimes, ainsi que les mobiles défaits.
21:09 Parce qu'à l'heure où l'on part, on n'a pas l'identité de l'agresseur.
21:13 Tout ce qu'on sait, c'est que ce qui a été décrit par les témoins,
21:17 il y a quelques minutes.
21:19 Mais encore une fois, peut-être qu'on va trouver ça sidérant,
21:22 mais ça sidérante, tout a été filmé, en réalité.
21:25 Les photos, les vidéos, il y a des photos, mais les vidéos
21:29 qui, évidemment, sont nombreuses déjà sur Internet,
21:33 qui circulent sur les réseaux sociaux, nous on prend le temps
21:35 de les regarder, de les valider, évidemment.
21:38 Mais tout est filmé à chaque fois.
21:40 En moyenne, il faut 4 à 5 secondes pour qu'une action qui se passe soit filmée.
21:44 Donc ça, aussi bien les policiers, les gendarmes, les pompiers,
21:47 en ont conscience lorsqu'ils interviennent et qu'il y a une action qui se passe,
21:51 dans les 4 à 5 secondes, ils seront filmés.
21:53 Pourquoi ? Parce que voilà, c'est devenu une mécanique.
21:55 Moi, je pense par analogie à cette photo du jour de l'an sur les Champs-Elysées.
22:01 On voit tout le monde derrière son écran, en train de regarder son téléphone,
22:04 filmer l'Arte de Triomphe, plutôt que de regarder l'Arte de Triomphe
22:06 qui est en train de passer au Nouvel An.
22:08 Et en fait, ce qui se passe, c'est que c'est devenu un côté un peu voyeuriste
22:12 de vouloir aussi tout filmer en permanence.
22:15 - Mais pas que, va vous dire Grégory Giron, c'est aussi une preuve.
22:18 Et c'est une preuve qu'il faut montrer.
22:19 On en a souvent parlé au moment des émeutes.
22:22 Il fallait filmer, si vous n'aviez pas devant le juge la preuve vidéo,
22:26 la personne qui se retrouvait, qui avait été arrêtée, qui a été pourtant reconnue.
22:31 - Les policiers ont leur caméra piéton et elle s'est développée, heureusement.
22:34 - Bien sûr, mais après, il y a deux aspects.
22:36 Il y a ce qu'on peut faire, nous, avec les caméras piétons.
22:38 Et de toute façon, vous l'avez dit, le réflexe aujourd'hui,
22:40 alors qu'il y a des fois un peu gênant, parce que plutôt que d'aller secourir des personnes,
22:43 on a des gens qui filment aussi.
22:44 Donc c'est un peu la limite de l'exercice.
22:47 Mais en effet, le réflexe d'aujourd'hui de filmer est à peu près tout ce qui se passe sur la République.
22:52 Et on sait que forcément, dans ces endroits-là, où il y a énormément de monde,
22:55 de toute façon, il y a forcément des vidéos qui ont été prises.
22:58 Alors ça peut être des éléments d'enquête.
23:00 C'est intéressant pour les services de police,
23:01 parce que ça nous permet aussi des fois de résoudre et de comprendre ce qui s'est passé,
23:06 sans qu'il y ait de caméra, peut-être de la ville sur place.
23:08 Donc il y a des aspects qui sont quand même malgré tout positifs.
23:11 - Ce qui est toujours sidérant, c'est que vous vous baladez,
23:13 vous êtes dans un endroit touristique.
23:15 Il ne fait pas encore nuit, il fait bon, vous vous promenez,
23:19 il y a un type qui arrive avec un couteau, sans aucune...
23:24 C'est aussi ça la terreur.
23:25 Alors encore une fois, ce n'est pas un acte terroriste.
23:27 - On n'en sait rien.
23:29 - Le parquet en tout cas n'est pas saisi.
23:31 Pour l'instant, les informations ne vont pas dans ce sens-là.
23:35 Mais c'est quand même, c'est aussi ça la terreur dans laquelle on vit aujourd'hui.
23:38 C'est aussi pour ça qu'on est au niveau maximum d'alerte.
23:41 - Toutes ces images, évidemment, on est obligé d'y penser.
23:44 À l'approche des Jeux Olympiques, ça fait quand même un peu désordre, je dirais,
23:51 d'un pays où on voit ces agressions comme ça sur la voie publique,
23:55 au couteau, ces morts dans la rue.
23:57 Et je comprends parfaitement que le niveau de sécurité ait été élevé en risque d'attentat.
24:03 Encore une fois, on ne sait pas le mobile ici.
24:06 Et le nombre de policiers qui ont été déployés pour sécuriser les Jeux Olympiques.
24:12 Mais ce drame à nouveau, enfin cette action criminelle,
24:16 nous rappelle que ça peut se produire n'importe où, n'importe quand.
24:19 On a beau sécuriser tous les lieux sensibles,
24:22 une agression, qu'elle soit de caractère terroriste ou pas,
24:25 elle peut se produire n'importe où.
24:27 - Mais nous le savions déjà en réalité,
24:29 parce que ça fait bien longtemps que les Français ne vivent plus sereinement.
24:33 Enfin, dès que la nuit approche, la nuit tombée,
24:36 un certain nombre de femmes refusent de prendre les transports en commun,
24:38 notamment évidemment dans les grandes villes où on ne prend plus le métro,
24:41 où vous traversez certaines places,
24:43 vous êtes obligé de regarder devant, derrière, à droite, à gauche,
24:46 pour voir si personne n'arrive en votre direction pour éventuellement vous agresser.
24:50 Les Français ont peur dans ce pays depuis maintenant très longtemps.
24:54 Ça n'est pas quelque chose que nous découvrons.
24:56 Et nos modes de vie ont changé, se sont adaptés par rapport à cela.
24:59 Nos heures de sortie, la manière dont nous allons sortir,
25:02 comment est-ce que nous allons rentrer chez nous, etc.
25:04 Ces modes de vie-là ont changé à cause de l'insécurité.
25:08 - Mais on peut penser à Romain Surizère, ce jeune, dans une soirée communale.
25:15 Thomas qui s'est fait tuer par l'autre jeune.
25:18 - Crépole, bien sûr.
25:19 - Voilà, Crépole.
25:20 - Mais en fait, c'est la conséquence...
25:22 - Romain Surizère, ces dernières heures, il y a eu à nouveau un adolescent qui a été...
25:27 - L'ensauvagement, c'est quoi ?
25:28 - ...démant.
25:29 - C'est l'absence de respect de l'humain, tout simplement.
25:31 C'est la considération que l'autre n'a plus de dignité,
25:34 ne doit pas avoir notre respect ou le respect des autres.
25:39 - C'est le crime pour des raisons futiles, c'est le crime barbare.
25:42 - C'est l'absence d'échelle de valeur.
25:44 On peut vous tuer pour un regard.
25:45 - La banalisation d'un règlement de compte.
25:47 - Oui.
25:48 - Mais vous avez l'impression parfois qu'il y a deux sociétés,
25:52 qu'il y a une nouvelle société qui est en train de se mettre avec d'autres règles,
25:55 qui sont celles des gangs, celles de la violence, celles des couteaux.
25:59 On est au-delà de l'ensauvagement.
26:02 - Je suis convaincu que la décivilisation française,
26:05 elle est sur deux jambes.
26:06 Le nihilisme...
26:07 - C'est pas la décivilisation, c'est une autre civilisation.
26:10 - Oui, mais c'est la fin de la transmission de la culture française
26:14 dans ses savoirs et ses principes fondamentaux,
26:16 tels qu'on les pense quand on est allé à l'école
26:18 et qu'on a eu une éducation type par des parents, etc.
26:21 et qu'on a suivi l'école de la République.
26:23 Et en fait, la décivilisation, elle repose sur deux jambes.
26:26 Un nihilisme, c'est-à-dire l'absence de valeur,
26:28 on peut tuer quelqu'un d'autre pour un problème de regard,
26:30 et une islamisation radicale.
26:32 Parce que c'est aussi un phénomène, c'est-à-dire que ce vide
26:34 qui a été créé par l'absence de transmission de savoir,
26:37 il a aussi été comblé par les radicalismes religieux
26:39 et principalement en France, je suis désolé,
26:41 par l'islamisme radical.
26:42 - On va être très prudent ce soir,
26:43 parce que certains témoins parlent d'un homme
26:45 qui portait une djellaba.
26:47 Donc ça c'est une information, on l'attend vraiment
26:49 d'une confirmation précise du procureur
26:52 ou du parquet de Bordeaux ce soir.
26:54 Mais c'est une dimension qui ne peut pas non plus
26:56 être exclue totalement.
26:58 - Exactement, on ne peut pas l'exclure à cet orci.
27:00 - Je voulais revenir sur ce que disait Maxime Thibault.
27:04 Il y a les deux, à mon sens, deux phénomènes
27:07 sont en train de se produire en France,
27:09 mais pas seulement en France, dans le monde occidental
27:10 de manière générale.
27:11 Il y a la décivilisation qui effectivement là,
27:14 montre qu'un certain nombre de jeunes notamment,
27:17 ont perdu tous les repères qui étaient les nôtres auparavant,
27:21 n'ont plus de valeur, n'ont notamment plus la valeur
27:24 de la vie, s'octroient le droit de vie ou de mort
27:27 sur les autres en réalité,
27:28 pour des questions absolument futiles.
27:30 Ça, c'est ce processus de décivilisation.
27:32 Et puis, il y a effectivement un phénomène
27:35 de conflit de civilisation qui est là,
27:37 lié ou à la pratique d'un islam rigoriste
27:40 ou à l'islamisme.
27:41 Et ça, c'est une autre chose.
27:42 Ce sont deux mondes, deux visions de la société.
27:45 La manière dont on pratique l'islam,
27:47 l'islam rigoriste, qui n'est pas compatible
27:49 avec les valeurs de la République,
27:50 et bien ça, c'est une civilisation qui s'oppose
27:52 à la civilisation que nous connaissons nous.
27:54 Donc, il y a deux phénomènes qui sont à l'œuvre.
27:56 La décivilisation et le conflit de civilisation.
27:59 - Parce que moi, j'ai tout aussi peur
28:01 d'une attaque terroriste islamiste
28:03 que d'aller me promener à la foire du trône
28:05 quand on a vu les vidéos qui circulaient
28:07 sur les réseaux sociaux,
28:08 avec des jeunes qui s'attaquent, qui se tapent dessus,
28:10 qui se montrent des couteaux pour on ne sait quelle raison,
28:13 alors que c'est censé être un moment festif.
28:15 Dans les deux cas, le danger est plus ou moins identique
28:18 de prendre un coup de lame pour une raison
28:20 complètement inconnue.
28:21 - Grégory, vous avez combien d'années de carrière ?
28:24 - 25, mais...
28:25 - En 25 ans ?
28:26 - Quelques années syndicales.
28:27 Ça fait quelques années que je ne suis plus sur le terrain non plus.
28:29 - Je suis d'accord, mais en 25 ans,
28:31 vous êtes en mesure d'analyser l'évolution
28:34 de cette violence-là ?
28:37 - De manière très simple.
28:38 Déjà, ne serait-ce que sur le risque terroriste.
28:40 Moi, j'ai fait une époque où on sécurisait les gares parisiennes.
28:44 On patrouillait vraiment de manière très apaisée,
28:50 pour rigoler un peu et détendre,
28:53 parce qu'on est dans un moment grave.
28:55 Le plus dur pour nous de la journée,
28:56 c'était limite de trouver la machine à café.
28:58 J'exagère à peine quand je dis ça.
29:00 Non, mais il y a 25 ans, le monde n'avait pas encore basculé.
29:05 Aujourd'hui, quand vous voyez des policiers patrouiller dans une gare,
29:09 en général, ils ne patrouillent jamais de front,
29:11 ils sont plutôt en triangulation,
29:12 ils regardent dans leur dos,
29:13 ils sont équipés autrement qu'on ne pouvait l'être nous,
29:16 et je crois qu'ils n'ont pas le temps d'aller chercher
29:18 une machine à café.
29:19 Et cette tension-là, elle est réelle,
29:21 cette évolution-là, elle est réelle.
29:23 Et en effet, le monde a basculé en 2012,
29:26 et puis ensuite particulièrement en 2015.
29:28 Forcément, aujourd'hui, quand on est policier,
29:30 on ne patrouille plus comme on patrouillait avant.
29:32 - Oui, si je peux rebondir,
29:33 quand vous parliez avec les vieux gendarmes
29:35 qui commencent à connaître la retraite aujourd'hui,
29:37 vous disiez qu'au début de leur carrière,
29:38 ils partaient non chambrés,
29:39 c'est-à-dire sans balles dans la chambre du pistolet,
29:41 et parfois même, ils partaient sans armes.
29:43 Et surtout, ils n'avaient pas forcément le gilet pare-balles,
29:45 ou ils ne portaient pas le gilet pare-balles,
29:47 parce qu'ils n'étaient pas, je pense, au début de votre carrière...
29:50 - Le gilet pare-balles, avant 2002, n'existait pas.
29:52 - Oui, on ne l'était pas.
29:53 - Non, il n'existait pas.
29:54 - Oui, il n'existait pas.
29:55 - C'est vrai, il n'y a plus un policier qui ne porte pas,
29:58 c'est obligatoire.
29:59 - C'est obligatoire.
30:00 Quand vous portez votre arme,
30:01 vous portez vos gilets pare-balles.
30:02 - Les policiers municipaux, la même chose.
30:03 - Oui, mais ils n'ont pas d'armes.
30:04 - Quasiment.
30:05 - Sauf qu'ils n'ont pas d'armes.
30:06 - Nous, le gilet pare-balles...
30:07 - Le champêtre n'existe plus.
30:28 - Le port du gilet pare-balles est obligatoire,
30:30 dès lors qu'on porte de toute façon son arme.
30:32 - Michael Dos Santos va nous rejoindre,
30:34 parce qu'il est un peu plus de 21h40.
30:36 - L'assaillant est la victime qu'a fait l'assaillant.
30:39 - Exactement.
30:40 Les faits sont survenus aux alentours de 19h50,
30:42 dans le secteur du Miroir d'eau à Bordeaux.
30:45 C'est un quartier, il faut le dire,
30:47 avec une forte présence de 102 milices il fixes
30:49 et de jeunes marginaux.
30:51 Un homme, qui est alors armé d'un couteau,
30:53 s'attaque à deux personnes, selon une source policière.
30:56 Elles seraient toutes d'origine nord-africaine.
30:59 Lors de cette attaque, une personne décède,
31:01 l'autre est blessée.
31:03 Immédiatement, l'assaillant va être identifié
31:06 par les forces de l'ordre.
31:08 Il se montre alors très menaçant,
31:10 tente de prendre la fuite,
31:12 et c'est alors que les policiers décident de l'abattre.
31:15 D'après nos informations, pour le moment,
31:17 la piste d'une RICS est celle qui est privilégiée,
31:20 pas celle d'une attaque terroriste.
31:22 Un important dispositif de sécurité a été déployé,
31:24 en tout cas dans la ville de Bordeaux.
31:26 Pour rappel, aujourd'hui, l'État islamique
31:29 avait tout de même menacé la ville de Paris.
31:31 Cette rencontre se déroule en soi en même,
31:33 Paris-Saint-Germain-Barcelone.
31:35 - Il n'y a pas eu a priori de propos islamistes
31:37 tenus par l'auteur.
31:39 C'est ce qu'indique l'agence France Presse,
31:41 une source proche de l'enquête,
31:43 sans être en mesure d'apporter plus de détails.
31:45 C'est pour ça que depuis tout à l'heure,
31:47 on est évidemment très prudents.
31:49 On a écarté la question terroriste, Grégory.
31:52 - Après, il va falloir encore une fois
31:55 quelques temps pour aller lever de doutes.
31:57 Vraisemblablement, c'est une RICS.
31:59 Je ne vais pas dire tant mieux,
32:01 parce que ça reste évidemment dramatique.
32:03 On a eu une victime,
32:05 et la saillante qui a été neutralisée.
32:07 Un fonctionnaire de la police
32:09 qui a fait usage de son arme,
32:11 je pense, et j'en suis sûr,
32:13 dans un cadre légal.
32:15 C'est aussi important pour lui,
32:17 parce qu'on connaît malheureusement
32:19 la dimension que peut avoir
32:21 l'usage des armes pour un policier.
32:23 Maintenant, il reste à faire
32:25 définitivement la lumière sur ce sujet.
32:27 - Mais ce qui a été rappelé,
32:29 il y a un aspect très important.
32:31 On est sous la menace
32:33 de l'Etat islamique au Khorasan.
32:35 Il y a des menaces très claires
32:37 qui ont été établies
32:39 contre des événements.
32:41 Sortez tout ce que vous pouvez de violent,
32:43 tout ce que vous pouvez faire contre la France.
32:45 On est ciblés précisément.
32:47 Forcément, il y a cette petite musique
32:49 qu'on a tous dans la tête
32:51 qui nous traverse tous
32:53 depuis des jours et des jours.
32:55 - Au-delà de ça,
32:57 on a aussi une société qui,
32:59 depuis neuf ans,
33:01 vit avec ce risque-là et traverse régulièrement
33:03 des épreuves.
33:05 On a une société de vigilance,
33:07 parce que c'est la force aussi
33:09 de notre pays.
33:11 C'est malgré tout,
33:13 et c'est aussi la défaite du terrorisme
33:15 qu'on arrive encore à sortir,
33:17 même si on doit s'adapter,
33:19 même si on développe peut-être
33:21 des réflexes qu'on n'aurait pas développés avant.
33:23 C'est bien ancré dans les gens
33:25 qui ont un peu les pieds sur terre,
33:27 j'ai envie de dire malheureusement.
33:29 Forcément, les premiers réflexes
33:31 quand on a ce genre de drame,
33:33 c'est de penser à une attaque terroriste.
33:35 C'est parce que c'est notre mémoire collective
33:37 qui nous appelle à le faire.
33:39 Et fort heureusement,
33:41 vraisemblablement ce soir, c'est pas ça.
33:43 Tant mieux, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de risque.
33:45 Le risque, il est prégnant, c'est avéré.
33:47 - Georges.
33:49 - J'ai noté peut-être deux versions.
33:51 Encore une fois, il faut être très prudent.
33:53 On indiquait tout à l'heure
33:55 que cet assaillant
33:57 se serait précipité,
33:59 avancé en tout cas vers les forces de l'ordre
34:01 avec une arme, ce qui aurait entraîné
34:03 la riposte légitime.
34:05 - C'est la version du parquet de Bordeaux.
34:07 - Et là, vous voulez nous dire que
34:09 la police aurait tiré au moment où il essayait
34:11 de prendre la fuite.
34:13 - Alors, il se serait montré, encore une fois,
34:15 on prend des pincettes et ça reste du conditionnel,
34:17 mais il se serait montré menaçant,
34:19 aurait tenté aussi de prendre la fuite.
34:21 C'est des versions qui...
34:23 - Oui, c'est encore prématuré.
34:25 - C'est encore prématuré, donc il faut vraiment faire très attention.
34:27 Mais effectivement, on a une version
34:29 qui dirait qu'il se serait montré menaçant.
34:31 Une autre qui dirait
34:33 qu'il aurait tenté de prendre la fuite
34:35 après avoir poignardé ces deux personnes.
34:37 - Bien sûr.
34:39 - L'enquête va aller en tout cas rapidement
34:41 pour les premiers éléments, mais on n'a toujours pas l'identité.
34:43 On n'a toujours pas le motif, le mobile
34:45 et l'identité.
34:47 - Oui, je voulais rebondir
34:49 sur les attaques terroristes potentielles en France.
34:51 Il faut aussi voir tout ce qui est déjoué
34:53 et sur lequel on ne communique pas.
34:55 C'est peut-être parfois un peu le défaut du ministère
34:57 de ne pas suffisamment nous dire le nombre d'attaques...
34:59 - Un tous les deux mois, apparemment.
35:01 - Un tous les deux mois ?
35:03 - Un attentat serait déjoué tous les deux mois.
35:05 C'est le chiffre qui est donné par le ministre de l'Intérieur.
35:07 Ce qui est beaucoup.
35:09 - 45 attentats déjoués depuis...
35:11 - Depuis 2022.
35:13 - 45 depuis 2020 ?
35:15 - Depuis 2017.
35:17 - Vous imaginez le nombre d'enquêtes, de travail,
35:19 d'investigation, de recherche, de risques
35:21 pris par les agents aussi.
35:23 Il y a des agents infiltrés, des agents qui travaillent
35:25 de leur source et qui mettent leur vie en péril.
35:27 Et tous ces hommes de l'ombre
35:29 sont pourtant nos sauveurs.
35:31 Et il y a beaucoup de gens aujourd'hui qui vivent
35:33 tranquillement parce que vous avez
35:35 ces agents des services de renseignement qui font ce travail formidable
35:37 aussi bien sur le territoire national pour la DGSI
35:39 que pour les services extérieurs.
35:41 Je pense à la DRM
35:43 ou la DGSE pour...
35:45 - J'imagine qu'il y a quelques réactions
35:47 politiques peut-être. On peut les
35:49 voir de personnalité de
35:51 gauche et de droite.
35:53 Alors
35:55 Valérie Boyer, je salue le
35:57 courage et la célérité des policiers qui
35:59 à Bordeaux ont neutralisé la Saïen en couteau.
36:01 Des vies ont probablement été sauvées par leur intervention.
36:03 Merci aux forces de l'ordre national
36:05 ou municipal pour leur engagement
36:07 au quotidien. Valérie Boyer
36:09 qui est célibataire.
36:11 - Et puis autre réaction
36:13 peut-être, je crois que j'ai vu Sandrine
36:15 Rousseau. Une réaction de Sandrine Rousseau
36:17 "Toutes mes condoléances et mes pensées
36:19 aux proches des victimes de l'attaque
36:21 au couteau de Bordeaux". - On voit bien la différence
36:23 sur ces deux tweets entre les responsables
36:25 politiques de droite et les responsables politiques de gauche.
36:27 À droite on va tout de suite penser à aller
36:29 saluer les policiers, à les remercier pour leur action,
36:31 à reconnaître qu'ils ont effectivement
36:33 contribué à sauver des vies. Et à gauche
36:35 vous n'avez aucun mot pour les policiers.
36:37 Alors on verra, il y aura d'autres réactions.
36:39 Peut-être viendront-elles
36:41 me démentir ces réactions.
36:43 Mais là, quand même, Sandrine Rousseau, son premier réflexe
36:45 n'est pas de remercier les policiers
36:47 alors même qu'ils ont effectivement
36:49 sauvé des vies. On peut quand même en tirer chacun
36:51 le constat qu'on voudra, mais il y a un constat à en tirer.
36:53 - Je pense qu'on peut faire les deux en fait.
36:55 - En fait les deux sont pas incompatibles
36:57 au contraire. Peut-être que Sébastien Chenu
36:59 a fait la synthèse, on va regarder ce qui
37:01 est écrit dans son tweet.
37:03 "Avant de commencer la séance, je souhaitais avoir une pensée
37:05 pour la victime décédée ce soir et à celle qui lutte
37:07 en ce moment pour rester en vie. Merci aux policiers
37:09 mobilisés qui sont intervenus avec courage pour neutraliser."
37:11 L'auteur des faits,
37:13 c'est la synthèse, ce que vous disiez,
37:15 c'est la synthèse des deux.
37:17 En tout cas, on vous rappelle
37:19 l'information principale de ce soir.
37:21 Cette attaque au couteau à Bordeaux,
37:23 on ne connaît toujours pas l'auteur
37:25 de cette attaque qui a été neutralisée,
37:27 donc qui a été tuée, et lui-même
37:29 il y a quelques minutes avant d'être neutralisé
37:31 par les policiers, avait fait...
37:33 ça en était pris à des passants
37:35 ou des gens qu'il connaissait, ça on ne le sait pas encore,
37:37 mais il y a eu un mort, il a fait un mort.
37:39 Et puis il y a une autre personne qui est en urgence.
37:41 - Blessée gravement.
37:43 - Vous voyez défiler
37:45 les quelques photos qui nous sont parvenues pour le moment
37:47 de Bordeaux.
37:49 Et très franchement,
37:51 lorsqu'on a vu cette information
37:53 tout à l'heure, on était sidérés, en réalité.
37:55 On avait prévu, évidemment,
37:57 vous connaissez notre programme, le soir,
37:59 on avait prévu de parler beaucoup de la menace terroriste,
38:01 c'est vrai, qui pèse sur la France,
38:03 des propos de Gérald Darmanin
38:05 sur la drogue,
38:07 évidemment, sur la lutte contre la drogue.
38:09 Il disait tout à l'heure, en commission
38:11 dans le Sénat, c'est plus...
38:13 la lutte contre la drogue.
38:15 La drogue est une crainte plus importante
38:17 pour nous que le terrorisme, parce que
38:19 elle fait plus de morts, en réalité.
38:21 Et les règlements
38:23 de comptes, etc., bon, tout ça,
38:25 on aura l'occasion de revenir. - Mais dans un cas, certains choisissent,
38:27 dans d'autres, non, quand même.
38:29 Les victimes du terrorisme, elles n'ont pas choisi d'être victimes
38:31 du terrorisme, les victimes des trafics
38:33 de drogue, elles participent quand même un petit peu
38:35 directement ou indirectement au trafic.
38:37 - Vous avez raison, mais en commission,
38:39 c'est très intéressant ce que disait
38:41 ce soir Gérald Darmanin, qui faisait
38:43 un bilan très
38:45 complet, qui disait aussi que dans la lutte contre le trafic
38:47 de drogue, la police n'avait plus
38:49 les moyens aujourd'hui de faire des écoutes,
38:51 par exemple. Les trafiquants
38:53 avaient utilisé des satellites
38:55 et que c'était du ressort de l'armée,
38:57 les écoutes sur les satellites, et plus du tout de la police.
38:59 On oublie les coûts.
39:01 Une enquête, ça coûte de l'argent.
39:03 - On oublie le coût, on oublie le temps,
39:05 on oublie... - C'est nécessaire.
39:07 - Mais on oublie les difficultés procédurales.
39:11 Je ne suis pas à côté d'un ancien juge d'instruction,
39:13 mais voilà.
39:15 On oublie que c'est une lutte acharnée.
39:17 Pour le coup,
39:19 je...
39:21 Je pense
39:23 qu'il faut qu'on amène cette guerre-là, clairement.
39:25 Parce que c'est
39:27 désastreux pour l'ensemble
39:29 de notre société. On l'a vu encore dernièrement,
39:31 ça gangrène à peu près
39:33 toutes les villes, qu'elles soient moyennes,
39:35 petites, reculées, c'est partout.
39:37 Et je crois que le bon...
39:39 La bonne nouvelle
39:41 dans tout ça, c'est qu'aujourd'hui,
39:43 on a encore un État qui tient debout, qui n'est pas...
39:45 Je crois que la bonne mesure,
39:47 c'est aussi de se dire qu'on n'a pas de fonctionnaires
39:49 de police corrompus, qu'on n'a pas de magiciens corrompus,
39:51 que face aux narcotrafiquants,
39:53 on tient encore bon.
39:55 Alors même si c'est épuisant, parce que mes collègues sont épuisés,
39:57 les opérations placenet, ça demande une énergie
39:59 folle, des effectifs
40:01 à tout va,
40:03 que derrière, il y a aussi, ça ne règle pas
40:05 nos manques d'enquêteurs pour le fond,
40:07 parce qu'il faut mener une guerre de fond.
40:09 Les deux, à mon avis, sont nécessaires,
40:11 réellement, sans être déséquilibrés.
40:13 Et ça demandera des années.
40:15 Mais je pense qu'il faut la mener, cette guerre. On ne peut pas dire...
40:17 Je ne veux pas lancer
40:19 une polémique sur la dépénalisation, mais je pense que...
40:21 Je pense que c'est pas le bon chemin.
40:23 - Il y a une police solide, hein. En tout cas, il y a une police solide.
40:25 C'est aussi la preuve de tout ce qu'on est en train de traverser.
40:27 C'est la solidité de la police.
40:29 Et...
40:31 Vous vous sentez assez renforcé,
40:33 aujourd'hui. Il manque combien ?
40:35 Si vous faisiez comme ça, d'un trait de plume,
40:37 vous pouviez dire "je rajoute X policiers".
40:39 Vous en rajouteriez combien ?
40:41 - Il manque... Moi, vous savez, je vais pas... J'essaye d'avoir de la mémoire.
40:43 C'est jamais évident, parce que forcément,
40:45 le temps présent, c'est jamais évident, encore une fois.
40:47 Mais sur les effectifs de police,
40:49 on a été déshabillés. Il y a des politiques
40:51 qu'on fait des coupes franches dans la police nationale.
40:53 C'est une réalité. Mais comme dans tous les ministères,
40:55 aujourd'hui, il y a eu un réel
40:57 effort de fait depuis 2017.
40:59 Ça aussi, c'est factuel.
41:01 On part de tellement loin que forcément,
41:03 on manque toujours de policiers.
41:05 Et c'est, je crois, l'essentiel même.
41:07 On doit avoir du monde.
41:09 Mais comme la justice manque de magistrats...
41:11 - Oui, mais... - Oui, mais...
41:13 Attendez, juste, je finis. On a,
41:15 depuis 2015, un risque terroriste
41:17 qui n'existait pas avant. Une immigration,
41:19 une pression migratoire qui est de plus en plus forte.
41:21 Un trafic de stupéfiants qui s'est
41:23 extrêmement développé. Le retour
41:25 de grandes manifestations sociales
41:27 qu'on n'avait pas vues entre 2012
41:29 et 2017, et qui sont
41:31 aujourd'hui un modèle qui est revenu
41:33 plutôt assez fort. On se rappelle des mobilisations
41:35 sur la retraite, qui n'ont même pas un an.
41:37 Donc on a tout ça qui est revenu sur le devant
41:39 de la table, plus une démographie
41:41 qui a augmenté. Des gens,
41:43 une population qui est supérieure.
41:45 Et tout ça, avec le même nombre de policiers
41:47 qu'il y a
41:49 15 ans. Un vrai sujet.
41:51 - Georges, le constat est absolument juste.
41:53 C'est pas le procès de la justice
41:55 que fait... - Non, non. - C'est pas le procès
41:57 des magistrats, c'est pas le procès... - Oui, mais puisqu'il
41:59 veut pas faire le procès de la justice, moi je vais le faire.
42:01 Pardonnez-moi. Mais si
42:03 on veut tarir les flux
42:05 et l'importance de ces trafics de drogue,
42:07 à partir du moment où la police,
42:09 dont c'est la mission, interpelle, et ils le font
42:11 souvent au péril de leur vie,
42:13 les trafiquants de drogue, il faut que la justice
42:15 les mette hors d'état de nuire.
42:17 Or, le niveau, aujourd'hui,
42:19 des sanctions qui sont prononcées par les tribunaux,
42:21 aboutissent
42:23 à des remises en liberté
42:25 pures et simples, voire à des mises en liberté
42:27 dans un temps très court,
42:29 à quelques exceptions près des gros
42:31 trafiquants. Et donc, ils
42:33 réinvestissent le terrain
42:35 sur lequel ils avaient été interpellés.
42:37 - Je pense qu'il faut criminaliser
42:39 le trafic de drogue, ce qui n'est pas le cas.
42:41 Et la première difficulté, c'est que de définir
42:43 une bande organisée, vous le savez très bien,
42:45 ça demande un temps infini,
42:47 et des preuves infinies, ce qui fait que souvent,
42:49 même les magistrats, instructeurs,
42:51 disent "N'allez pas sur la bande organisée, ça sera trop long
42:53 à faire, on va rester dans du délictuel."
42:55 Et c'est un vrai sujet, en effet.
42:57 Et je pense que si on veut mener une guerre,
42:59 il faut nommer les choses,
43:01 et il faut peut-être criminaliser réellement
43:03 tous les trafics de drogue. - La dévitalisation de la peine.
43:05 - Oui, mais il faut surtout investir dans l'exécution
43:07 des peines, aussi, parce qu'il manque de places
43:09 de prison, il manque de suivi, notamment
43:11 pour les primo-délinquants, je suis désolé, mais quand un gamin
43:13 de 18 ans est attrapé, et que vous le voyez
43:15 passer en comparution immédiate, par exemple
43:17 à Paris, qu'il a déjà 5, 6,
43:19 7 inscriptions au casier judiciaire,
43:21 et que tout le monde est désemparé, parce qu'on se rend
43:23 compte aussi qu'on n'a pas les moyens
43:25 de le suivre derrière, c'est ça qui est triste.
43:27 C'est-à-dire qu'on a un manque criant
43:29 de moyens, à la fois de policiers sur le terrain,
43:31 de magistrats, puis ensuite dans l'exécution des peines.
43:33 - 21h54,
43:35 on est en mesure de vous donner une première
43:37 image que nous avons vérifiée, qui nous vient
43:39 de Bordeaux.
43:41 Je la découvre en même temps que
43:45 vous, à l'antenne.
43:47 Bordeaux, on est tout à fait près du
43:49 miroir d'eau, il est aux alentours de
43:51 19h50, lorsqu'il y a ce
43:53 mouvement de panique
43:55 tout près de
43:57 cet endroit, et il me semble
43:59 qu'on a allongé par terre, on l'a vu,
44:01 le corps de cet homme
44:03 recouvert d'un drap.
44:05 J'ai du mal à voir,
44:07 mais je découvre absolument
44:09 comme vous ces images.
44:11 Michael, peut-être qu'on peut vous rappeler ce qui s'est passé.
44:13 - Écoutez, les faits,
44:15 et après je vous donnerai de nouvelles informations
44:17 qui nous sont parvenues, mais effectivement
44:19 les faits que l'on voit en ce moment même à l'image
44:21 sont survenus aux alentours de 19h50,
44:23 c'est dans le secteur du miroir d'eau
44:25 à Bordeaux, quartier, on le rappelle,
44:27 avec une forte présence de
44:29 sans domicile fixe et de jeunes marginaux.
44:31 Un homme qui est donc armé d'un couteau
44:33 va poignarder deux personnes.
44:35 Alors selon une source policière,
44:37 les personnes qui ont été
44:39 poignardées et l'assaillant seraient
44:41 d'origine nord-africaine.
44:43 Les dernières informations qui nous parviennent
44:45 concernant ce qui s'est passé,
44:47 c'est des sources policières, encore une fois,
44:49 de Gironde, qui nous expliquent
44:51 qu'il y a eu une bagarre
44:53 entre l'assaillant et un groupe d'hommes
44:55 qui étaient en train de consommer de l'alcool.
44:57 Voilà, c'est ce qu'on nous dit, ça s'est passé
44:59 juste avant cette attaque au couteau.
45:01 L'individu a
45:03 immédiatement été identifié
45:05 par les forces de l'ordre.
45:07 Selon le parquet de Bordeaux,
45:09 on nous explique que l'homme se serait montré
45:11 menaçant vers les forces de l'ordre,
45:13 qui auraient décidé de l'abattre.
45:15 Pour le moment, c'est la piste d'une RICS
45:17 qui est privilégiée par celle d'une
45:19 attaque terroriste. Effectivement, les informations
45:21 qui nous parviennent de ces syndicats de police
45:23 de Bordeaux confirment cette piste de la RICS.
45:25 Un important dispositif
45:27 de sécurité a été déployé
45:29 dans la ville de Bordeaux.
45:31 Il y avait deux policiers, semble-t-il,
45:33 d'après d'autres sources que l'on a
45:35 qui sont intervenus
45:37 pour faire usage de leurs armes
45:39 et pour neutraliser cet homme.
45:43 Encore une fois, vous découvrez en ce moment
45:45 les premières images de Bordeaux.
45:47 On a vu quelques photos
45:49 tout à l'heure où vous disiez
45:51 qu'il y avait des marginaux, c'est un endroit
45:53 connu, Michael, pour les marginaux, etc.
45:55 Mais moi, ce que je vois, c'est qu'il y a beaucoup
45:57 de promeneurs ce soir, il y a beaucoup de touristes,
45:59 il y a des gens qui faisaient du vélo, il y a beaucoup de jeunes.
46:01 C'est un endroit où l'on profite aussi, près de Bordeaux.
46:03 À Bordeaux, c'est un endroit très connu,
46:07 c'est un endroit très agréable ce soir, je pense.
46:09 C'est pour ça que j'utilisais tout à l'heure
46:13 le mot "terreur", parce que même si
46:15 ce n'est pas du terrorisme, encore une fois,
46:17 l'hypothèse semble écartée pour le moment,
46:19 ça crée un climat de terreur abominable.
46:21 La sécurité, c'est sûr, totale,
46:23 de terreur, avec des actes criminels,
46:25 une grande gravité,
46:27 qu'on ne voyait pas, je suis d'accord
46:29 avec ce que disait M. Jorand, on ne le voyait pas
46:31 il y a quelques années.
46:33 Aujourd'hui, on a des forces sentinelles,
46:35 je crois 5 ou 6 000,
46:37 je ne sais plus exactement,
46:39 qui surveillent nos gares,
46:41 nos aéroports, les lieux sensibles.
46:43 C'était inimaginable, il y a 20 ans.
46:45 Aujourd'hui, on en est là,
46:47 avec la force militaire
46:49 qui doit nous protéger.
46:51 Toutes les violences représentent en fait
46:53 une forme de terreur, à des degrés divers,
46:55 toutes les violences représentent de la terreur.
46:57 Et les Français, effectivement, vivent
46:59 avec cette terreur, parce que la violence
47:01 est de plus en plus présente dans le pays
47:03 depuis des années. Les chiffres du ministère
47:05 de l'Intérieur sont sans appel.
47:07 Si on compare ne serait-ce que 2023 à 2022,
47:09 toutes les formes de violence,
47:11 y compris l'ultra-violence, toutes ces formes-là
47:13 sont en très forte augmentation,
47:15 y compris les homicides et les tentatives
47:17 d'homicides à ne pas oublier, c'est très important
47:19 aussi, et donc c'est en augmentation
47:21 forte entre 2022 et 2023.
47:23 Mais si on prend les chiffres depuis 2017,
47:25 il y a une explosion,
47:27 en tout cas une très forte augmentation
47:29 de ces ultra-violences-là.
47:31 Et donc, évidemment, les Français ont changé
47:33 leur mode de vie, se sont adaptés
47:35 face à cela. On voit bien
47:37 que, par exemple, on fait plus attention
47:39 quand on sort, on prend ses précautions
47:41 quand on prévoit de rentrer tard chez soi le soir.
47:43 Nos modes de vie
47:45 ont évolué en fonction
47:47 de l'évolution de cette violence du quotidien.
47:49 Pour reprendre ce que vous disiez,
47:51 mettre le problème d'exécution des peines
47:53 et l'augmentation des violences,
47:55 aujourd'hui, on a battu
47:57 un record de détenus
47:59 en France, puisqu'on a plus de 76 000 détenus.
48:02 76 700, dit-on.
48:04 Pour un parc pénitentiaire
48:06 qui permet d'accueillir
48:08 60 000 à 61 000 détenus.
48:10 Vous imaginez dans quelles conditions
48:12 aujourd'hui les peines sont...
48:14 C'est pour ça aussi qu'on n'exécute pas un grand nombre de peines,
48:16 parce qu'on ne peut plus, il n'y a plus de place.
48:18 Vous avez des CELU, là, à 2, 3,
48:20 -4 détenus avec des matelas par terre.
48:22 C'est pour ça que la France est condamnée
48:24 pour non-respect des conditions...
48:26 Oui, mais parce qu'on n'a pas construit
48:28 les plages qu'il fallait au moment où il fallait.
48:30 Parce qu'on a vécu un petit peu comme des bisounours
48:32 ces 30 dernières années.
48:34 Oui, alors,
48:36 je pense qu'il y a un autre sujet.
48:38 Forcément, quand on supprime les courtes peines
48:40 et qu'on punit
48:42 de plus en plus tardivement dans le parcours délinquant,
48:44 on a forcément des peines
48:46 qui sont aussi de plus en plus...
48:48 Je mets des guillemets "sévères".
48:50 Parce qu'on va chercher quelqu'un au bout du 30e fait.
48:52 Donc forcément, une fois qu'on a à peu près utilisé
48:54 toutes les alternatives qu'on connaissait
48:56 aux réponses pénales, etc.,
48:58 quand ça tombe, ça tombe beaucoup plus sévèrement
49:00 au bout du 30e fait
49:02 que si c'était tombé au bout du premier.
49:04 Et à force d'aller sur un chemin où on n'a plus de courte peine
49:06 et que finalement, des peines très lourdes,
49:08 parce qu'on vient punir
49:10 très tardivement
49:12 un parcours délinquant,
49:14 en fait, c'est la quadrature du cercle.
49:16 - Et je pense que le logiciel est à bout de souffle.
49:18 - Il est presque 22h, on va donner dans un instant
49:20 la main à Julien Pasquet.
49:22 Il y a encore un tweet, peut-être,
49:24 plutôt un message sur X que je voulais montrer,
49:26 celui d'Éric Ciotti,
49:28 qui est un peu celui, le même que
49:30 Sébastien Chenu, "immense gratitude
49:32 pour nos policiers qui ont neutralisé cet assaillant à Bordeaux,
49:34 pensé pour les victimes de cette
49:36 terrible attaque".
49:38 Attaque qui a donc fait
49:40 un mort et par ailleurs,
49:42 l'assaillant a été neutralisé par
49:44 un équipage de police
49:46 armée, ça s'est passé encore une fois,
49:48 tout près du Plain d'eau
49:50 de Bordeaux. Encore une fois,
49:52 c'est une information qu'ils ont tous sidéré
49:54 ce soir, Grégory Joron.
49:56 Très franchement, vous me disiez tout à l'heure,
50:02 on doit s'habituer, on doit vivre avec.
50:04 J'ai eu du mal à m'habituer.
50:06 - S'habituer, non, je n'ai pas dit ça. Je dis que malheureusement,
50:08 on a développé forcément des réflexes
50:10 d'une société de vigilance et ça sera de plus en plus le cas
50:12 puisque ça fait aujourd'hui
50:14 partie de notre réalité.
50:16 Maintenant, une fois
50:18 qu'on a posé le diagnostic, il faut
50:20 qu'on trouve le remède et qu'on essaye
50:22 d'aller de l'avant. - On est une société malade
50:24 parce qu'on n'a pas un corps sain.
50:26 Le corps social n'est pas sain. Le corps social
50:28 français, la France a été dépecée.
50:30 La France, elle n'a plus de peau.
50:32 Donc, rentre qui veut,
50:34 quand il veut et en plus,
50:36 son esprit qui devrait être sain, c'est-à-dire celui de sa
50:38 culture, de la transmission des savoirs, ne l'est pas non plus.
50:40 On a fait des codes vides. Depuis 40 ans,
50:42 on part du principe qu'on ne doit plus transmettre de savoir
50:44 et que la nation, c'est une pensée facho.
50:46 Donc forcément, derrière, on a construit
50:48 des espaces d'ouverture pour le nihilisme
50:50 et l'islamisation. - Nicolas Florian,
50:52 l'ancien maire de Bordeaux, il se dit profondément
50:54 choqué par cette attaque au couteau sur
50:56 l'un des lieux les plus fréquentés de Bordeaux.
50:58 On le dit depuis tout à l'heure. On a parlé des
51:00 lieux fréquentés par les marginaux, etc. Non,
51:02 c'est aussi et d'avant tout un lieu de promenade
51:04 le soir, lorsqu'il fait bon.
51:06 On l'a vu sur les images.
51:08 - Le maire actuel n'a pas encore réagi.
51:10 - Pas que je sache.
51:12 - C'est l'ancien maire.
51:14 - Il va sans doute réagir.
51:16 Il a été un peu vide.
51:18 Peut-être qu'on peut remettre ce message
51:20 que je n'ai pas pu lire jusqu'au bout.
51:22 Voilà. "J'adresse tous mes soutiens
51:24 aux victimes et témoins de ce drame.
51:26 Je salue l'intervention de nos forces de l'ordre
51:28 qui ont abattu
51:30 le forcené." On rappelle
51:32 effectivement, Grégory, c'était un équipage
51:34 qui était sur place, appelé
51:36 ou qui était sur place d'ailleurs,
51:38 qui patrouillaient. On n'a pas cette information.
51:40 - Je ne sais pas. Non, non. J'ai pas la foi.
51:42 - On ne connaît toujours pas
51:44 l'auteur.
51:46 Et on ne connaît toujours pas
51:48 évidemment les motivations.
51:50 Je ne sais pas si
51:52 on peut passer la main
51:54 à présent
51:56 à l'équipe d'InfoSoir,
51:58 de SoirInfo.
52:00 Peut-être que Mickaël est
52:02 en place. Mickaël Dos Santos peut nous
52:04 faire un point précis
52:06 à 22h02.
52:08 Je vous rappelle que notre édition spéciale
52:10 se poursuit après
52:12 ce qui s'est passé à Bordeaux.