• il y a 8 mois
Ils sont à l'affiche à partir de mercredi 10 avril du film "Rosalie", un long-métrage de Stéphanie Di Giusto sur la liberté d'être qui on est. Benoît Magimel et Nadia Tereszkiewicz sont les invités événement de RTL Bonsoir.
Regardez L'invité de RTL Soir avec William Galibert du 09 avril 2024

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Transcription
00:00 William Galibert, Agnès Bonfillon et Vincent Serrano, RTL Bonsoir.
00:06 Allez c'est reparti pour RTL Bonsoir.
00:08 Abel est brisé par la guerre, Rosalie arrive avec une belle dot mais aussi avec une belle
00:13 barbe qu'elle ne veut plus raser en secret.
00:15 Ces deux-là forment le couple le plus improbable, peut-être le plus réussi de ce début d'année
00:20 au cinéma.
00:21 Rosalie de Stéphanie Di Giusto, ça sort demain et ce soir c'est Nadia Tereskevic et Benoît
00:27 Gimel, les interprètes qui sont nos grands invités.
00:30 Bonsoir à vous deux.
00:31 Bonsoir.
00:32 Merci d'être là.
00:33 On a du temps, on est bien, on est content de passer avec vous ce temps.
00:36 Et comme on a la chance d'avoir avec nous un professionnel de la profession en la personne
00:41 de Stéphane Boutsoc, notre monsieur cinéma, c'est lui qui va se charger du sale boulot
00:45 avant de vous entendre.
00:46 Stéphane, vous essayez de nous résumer, de nous pitcher un petit peu ce Rosalie.
00:50 Alors on est en 1870, Rosalie ici présente va être amenée par son papa au café tenu
00:57 par Abel, ici présent, incarné par Benoît Gimel.
01:00 L'idée c'est de se marier, ce n'est pas vraiment un mariage d'amour, vous l'avez
01:03 dit, Abel épouse Rosalie pour sa dot, ils vont donc devoir faire connaissance.
01:07 Sauf qu'en effet, Rosalie, elle a un lourd secret, elle a le corps couvert de poils,
01:12 ce que les cirques appellent ou appelaient en tous les cas une femme à barbe, donc un
01:15 phénomène, sauf qu'elle, elle ne veut pas du tout être un phénomène, mais ce secret
01:18 va être révélé et va troubler absolument tout le monde dans cette contrée à peu près
01:22 paisible qui cache quand même deux, trois secrets assez sombres.
01:24 Et l'idée du film, c'est comment faire connaissance, comment appeler l'autre et
01:27 quel est notre regard sur la différence.
01:29 Et pour plonger ceux qui nous écoutent dans l'ambiance, voici une mini bande-annonce
01:34 version radio.
01:35 On va vivre ta vie de femme.
01:38 Assieds-moi, faut regarder.
01:40 Mon père a essayé de tous les remettre quand j'étais petite.
01:47 Vous êtes née comme ça.
01:49 Vous m'avez menti.
01:50 C'est monstrueux.
01:51 Monstrueux ? J'espérais juste que vous soyez différent.
01:54 Et moi que vous soyez comme les autres.
01:55 La dernière fois, vous me demandiez si c'est un vrai phénomène de foire.
02:00 Une femme à barbe, ça s'en est un.
02:02 Suffirait que je laisse pousser la mienne.
02:03 Qu'est-ce qui vous a pris ?
02:04 Comment vous allez faire avec vos têtes ?
02:05 Ça fait venir les clients.
02:06 Faites pas ça.
02:08 Ils vont nous éveiller.
02:10 Bon, dis donc, l'histoire d'une femme à barbe dans la Bretagne austère du 19e siècle,
02:17 c'est pas le point de départ le plus facile, le plus évident du monde.
02:21 Vous n'êtes pas dit au départ.
02:22 Waouh, je prends des risques là.
02:24 C'est osé ?
02:25 Moi, j'ai tout de suite vu l'histoire d'amour et j'ai presque oublié la barbe en lisant.
02:29 Je trouve que c'est vraiment une très belle histoire et un magnifique portrait de femme
02:37 qui raconte aussi, qui parle de notre époque aussi.
02:40 Je sais pas moi, c'est un personnage hors normes, mais je m'y suis identifiée très vite.
02:44 J'ai été extrêmement ému à la lecture du scénario.
02:46 Et c'est vrai que j'ai d'abord pensé et ressenti, c'est une histoire d'amour hors normes.
02:51 Mais cette histoire finalement d'irrsutisme, je crois que c'est comme ça qu'on dit,
02:55 passe au second plan.
02:57 C'est la rencontre de deux êtres, semble-t-il imparfaits.
03:01 Lui, il revient de la guerre, c'est un homme brisé, cabossé.
03:05 Il n'a plus beaucoup d'espoir dans la vie.
03:08 Je pense que l'amour n'existe plus.
03:10 Il tente de redonner vie à des animaux morts.
03:12 Il fait de la taxidermie.
03:14 Et cette femme arrive pour un mariage arrangé, comme vous avez dit,
03:18 et va réveiller le désir chez lui.
03:21 En fait, va aller le chercher dans ce qui reste d'humanité en lui.
03:27 C'est extrêmement bouleversant de voir à quel point il y a une résistance.
03:31 C'est une histoire d'amour qui résiste énormément.
03:34 Et c'est ça que j'ai aimé.
03:35 Ça ne ressemblait à aucune autre histoire d'amour que j'avais pu lire jusque-là.
03:39 - Et tous les deux, vous avez tout de suite, en lisant le scénario,
03:42 vu le lien avec notre époque, avec le regard que l'on porte sur l'autre à notre époque ?
03:47 - Moi, ça m'a tout de suite parlé, en termes même juste du personnage,
03:51 ses désirs et ses envies, son rêve de liberté et son choix de vouloir s'émanciper par le corps
04:01 et d'aimer, le besoin d'être aimé,
04:06 et le fait qu'elle représente aussi le rejet qu'un individu peut subir de la part de toute une communauté.
04:12 Aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, c'est des millions de personnes derrière un écran
04:16 qui peuvent lyncher et traquer quelqu'un.
04:19 Et cette célébration aussi, à la fois on célèbre la différence et puis d'un coup, on le rejette
04:25 parce qu'on cherche une sorte de perfection qui n'existe pas.
04:27 Et donc, il y a quelque chose de très violent dans l'époque d'aujourd'hui.
04:30 Et je me suis du coup identifiée et je me suis dit, c'est important de parler de différence
04:36 et de questionner ce que c'est que la féminité, la normalité,
04:39 questionner le désir et pourquoi on codifie le désir, pourquoi on est aussi normé.
04:45 Et en fait, on s'était posé la question, est-ce que Rosalie aujourd'hui,
04:49 elle aurait pu vivre aussi, de la même manière qu'au fin du 19ème siècle ?
04:55 Et je pense que ça n'aurait pas été plus facile en fait.
04:58 Et ça, c'est actuel.
05:00 Le film parle de qu'est-ce que c'est aimer.
05:02 Et cet homme va tomber pris de cette femme, il va tomber complètement en amour pour cette femme
05:07 avec beaucoup de résistance, mais parce qu'elle va poser des actes qui sont des actes d'amour.
05:12 Et ça, ça le désarçonne complètement en fait.
05:15 Elle le déstabilise, elle va réveiller ce désir chez lui.
05:18 On a l'impression que même tout ce qu'elle peut prendre de violence, ça glisse totalement.
05:23 C'est une jeune femme qui n'a pas été élevée comme un phénomène de foire,
05:26 elle a été élevée par son père qui lui a donné de l'amour.
05:28 Et quand elle arrive, elle veut vivre comme n'importe quelle femme, son histoire, une histoire d'amour.
05:33 Et elle va se donner les moyens, elle va se battre pour.
05:36 Et cet homme qui la rejette sans cesse parce qu'il se sent trahi par cette vérité,
05:43 va baisser les bras parce qu'à un moment donné, elle est extrêmement féminine,
05:47 elle est extrêmement solaire, lumineuse.
05:49 Donc cette histoire de barbe, ça devient secondaire en fait.
05:53 On aime par-delà l'idéférence.
05:55 Et peut-être qu'effectivement, aimer, vivre cette histoire d'amour en société,
05:59 c'est plus compliqué que de la vivre d'une manière peut-être cachée.
06:02 On va continuer à parler de vos personnages, mais on a aussi regardé les autres sorties prévues demain au cinéma.
06:07 SOS Fantômes, vous reconnaissez ?
06:12 La menace de glace, on voit à peu près l'idée du film qui va sortir demain.
06:15 On a aussi Nous les Le Rois, la comédie avec José Garcia et Charlotte Gainsbourg.
06:19 Un homme se donne un week-end pour sauver son mariage.
06:22 Mais également, une reprise des choristes qui sort demain, 20 ans après la sortie du film de Christophe Baratri.
06:31 C'est la reprise d'une version restaurée.
06:34 C'est le même film.
06:36 20 ans après.
06:37 Et vous, vous débarquez avec votre histoire de femme à barbe et de mari bourru.
06:41 Vous avez peur qu'il puisse y avoir un peu de réticence avant d'entrer dans la salle.
06:45 Vous nous l'avez dit tout à l'heure, les spectateurs globalement étaient très emballés par les avant-premières.
06:50 Mais il faut d'abord rentrer à l'intérieur de cette fichue salle de cinéma.
06:53 Est-ce que c'est une crainte ?
06:55 Je pense que ce n'est pas une crainte, mais évidemment que,
06:58 de toute façon, au-delà des apparences, si tout à coup il y a une curiosité,
07:02 il faut regarder au seuil au-delà des apparences,
07:04 simplement de voir ce film comme une histoire d'amour.
07:06 Extrêmement moderne, certes, je trouve.
07:09 Mais vous savez, aujourd'hui, les films sortent au cinéma,
07:12 on a toujours un petit peu peur au ventre.
07:16 Parce que le cinéma ne se porte pas tout le temps bien, c'est difficile.
07:19 Les gens ne vont plus trop dans les salles.
07:21 Mais quand on a envie d'y aller,
07:23 on a vécu des extraordinaires avant-premières,
07:26 avec une jeunesse très concernée par ce film.
07:30 Et quand on reçoit des témoignages de gens qui nous remercient,
07:34 parce qu'ils ont vu beaucoup de bienveillance,
07:36 et que ça leur a fait du bien,
07:38 si Rosalie peut faire du bien, dans ce cas-là,
07:40 j'espère juste que les gens iront.
07:42 On va vous faire du retour public en direct.
07:44 Agnès, est-ce que vous voulez bien, s'il vous plaît,
07:47 nous répéter ce que vous m'avez dit ce matin quand on parlait de ce film ?
07:50 J'assume, au départ, effectivement, Rosalie...
07:53 Ça me dégoûte, quoi !
07:55 Ça me dégoûte les poils, je me dis...
07:58 Et je pense que, oui...
08:00 Et au fur et à mesure, je fais comme Abel,
08:02 c'est-à-dire que je chemine tout au long du film,
08:04 et je ne la vois plus cette barbe.
08:06 Je vois Rosalie.
08:07 Je vois Rosalie à la fin du film,
08:09 mais au départ, effectivement,
08:11 et je pense que c'est fait pour aussi, on est d'accord ?
08:13 Mais je leur disais au départ,
08:15 j'ai vachement de mal à regarder Rosalie.
08:17 Moi, j'ai eu l'impression,
08:19 dès que...
08:20 Et effectivement, en lisant,
08:22 au fur et à mesure, ça disparaît, en fait.
08:24 C'est vraiment ça.
08:26 Le premier regard qu'on a eu l'un et l'autre
08:28 était extrêmement gêné, quoi.
08:30 Toi, tu détournais le regard, moi aussi,
08:33 et puis, à un certain moment,
08:36 à force de tourner ensemble,
08:38 tout ça a disparu, quoi.
08:40 Vincent Serrano, est-ce que vous pourriez nous dire un mot
08:42 sur Clémentine Delay,
08:44 qui a inspiré la vie de Rosalie ?
08:46 Elle est née en 1865 dans les Vosges,
08:48 elle est acteur qui se rend en 1901 avec son mari,
08:50 elle a 36 ans à ce moment-là, à la foire de Nancy,
08:52 où le couple assiste à l'exhibition d'une femme à barbe
08:54 une fois de retour au bar qu'ils tiennent.
08:56 Elle raconte l'anecdote à un client
08:58 et accepte le pari de se laisser pousser la barbe,
09:00 bien plus fournie que celle de Rosalie.
09:02 Ce n'est pas le même physique non plus,
09:04 mais c'est la même histoire.
09:06 Elle a posé contre rémunération pour des photos
09:08 plus d'une quarantaine de cartes postales,
09:10 où on la voit promener son chien, lire le journal,
09:12 une même déguisée en homme,
09:14 une femme qui s'est engagée dans la Croix-Rouge
09:16 et elle devient la mascotte des poilus.
09:18 Elle meurt en 1939 à l'âge de 74 ans,
09:20 son décès fait la une du journal l'Humanité,
09:22 sa photo, une longue et soyeuse barbe comme légende,
09:26 son épitaphe comme elle l'a souhaité,
09:28 ici J. Clémentine Delay, la femme à barbe.
09:31 Rosalie au cinéma dès demain,
09:33 Nadia Tereskevitch et Benoît Majimel vont rester avec nous,
09:36 on a parlé de leur personnage, on va parler d'eux maintenant,
09:39 à tout de suite sur RTL.
09:41 William Galibert, Agnès Bonfillon et Vincent Serrano,
09:43 RTL bonsoir, RTL bonsoir,
09:46 William Galibert, Agnès Bonfillon et Vincent Serrano.
09:49 Ils sont Abel et Rosalie à l'écran,
09:52 ils sont Benoît Majimel et Nadia Tereskevitch dans la vie,
09:55 ils sont avec nous sur RTL ce soir,
09:57 j'ai un petit jeu à proposer à nos auditeurs et aussi à...
10:01 On peut jouer aussi nous ?
10:02 Ben oui, c'est le but du jeu, ça s'appelle "Benoît l'a déjà fait".
10:05 Règle très simple, je vous pose une question,
10:08 vous essayez de trouver la réponse précise
10:10 et il y a un indice, c'est que Benoît l'a déjà fait.
10:13 Si je vous dis d'abord un film en costume ?
10:16 Nadia peut le jouer ?
10:21 Benoît l'a déjà fait ?
10:22 C'est ça qu'il faut dire ?
10:23 Un seul, n'importe quel.
10:25 "La question d'Odin bouffant" il n'y a pas si longtemps.
10:27 Ah oui d'accord, je comprends.
10:28 Ben oui, on peut dire Rosalie aussi.
10:30 Là on était sur "Le roi danse", Rosalie...
10:32 Il y en a des tonnes.
10:34 Un méchant ou un gangster au cinéma ?
10:36 Oui, plein de choses.
10:37 Benoît l'a déjà fait mais je voudrais un ou deux titres.
10:39 Ben "Carbone", "Truand" de mémoire.
10:42 La French, "Fleet Gap", "Dans les rivières pauvres"
10:46 vous n'étiez pas très gentil.
10:47 Je suis un flic.
10:48 Ah un flic, ça va.
10:49 Un film primé à Cannes ?
10:50 Oui.
10:51 "La pianiste" ?
10:53 "La pianiste", la ne que.
10:55 Un film primé au César ?
10:58 Ah oui, deux fois de suite même.
10:59 "Passification" ?
11:01 Arrêtez de dire oui, Benoît l'a déjà fait.
11:03 "Le son vivant", "La tête haute".
11:06 Quoi d'autre ? Alors plus dur peut-être.
11:08 Un film d'animation ?
11:09 "Toy Story".
11:10 Oui, il était Ken.
11:12 Ken, dans "Toy Story 3".
11:15 Petite participation.
11:17 Génial.
11:18 Un film réalisé par Michel Houellebecq ?
11:20 Il l'a fait aussi.
11:21 J'ai pas compris la règle des femmes.
11:24 J'en ai une dernière, un jeu vidéo ?
11:26 Benoît l'a déjà fait.
11:27 C'est vrai ?
11:28 Alors moi j'ai lu que vous étiez fan du jeu "Call of Duty".
11:30 Ah ben justement.
11:31 Où ça flingue à tout.
11:32 Et c'est ce qu'il y a de plus dur à faire.
11:34 Genre "grenade en haut à droite".
11:38 Tout le monde, tire, grenade !
11:41 Tout s'éclaire.
11:42 On pourrait jouer à ça jusqu'à 23h.
11:45 Vous avez tourné avec Chabrol, Téchinet, Becker, Schoenderfer, Canet, Emmanuel Berco, Michael Haneke.
11:50 Vous n'avez même pas 50 ans.
11:52 Qu'est-ce qu'il vous reste à faire ?
11:54 Et comment on conserve cette boulimie de cinéma ?
11:57 Parce qu'on voit que vous continuez à tourner 2-3 fois par an.
12:00 Alors j'ai jamais été très boulimique, franchement.
12:02 Sauf ces dernières années.
12:03 Parce que quand j'étais gamin, j'attendais la quarantaine avec impatience.
12:06 Très bizarre, mais je savais que c'était un âge pour les hommes.
12:10 Un âge de plus de possibles.
12:12 De plus de possibilités, que ce soit de la comédie, du drame, tous les genres.
12:16 Parce que j'aimais ces acteurs qui avaient déjà...
12:19 C'est une époque où même vous refusiez de jouer Mestrine, je crois.
12:22 Parce que vous disiez "j'ai pas encore la carrure".
12:24 Il manque encore un peu d'effaisseur.
12:26 J'étais trop mince, j'arrivais pas à prendre de poids.
12:28 J'avais 30 ans.
12:29 J'étais pas crédible.
12:30 Moi j'appelais des potes, je dis "tu me vois en mérite ?"
12:32 Non, non, ça marche pas.
12:34 C'est trop d'efforts, ça sert à rien de forcer sur des rôles.
12:37 On peut pas tout jouer, tout faire.
12:39 Il faut que ça corresponde à un moment de sa vie.
12:41 Et que ce soit crédible.
12:44 Tout est une histoire de crédibilité.
12:46 On va poser la question à Stéphane, mais j'espère que vous y répondrez un peu quand même.
12:49 Est-ce que Benoît Majimel a la reconnaissance qu'il mérite pour sa carrière,
12:53 qui est déjà monstrueuse ?
12:55 Reconnaissance du métier et reconnaissance du public français, peut-être ?
12:58 Reconnaissance du public, oui.
12:59 Et puis depuis ses tous débuts, depuis tout gamin dans "La vie est en l'enflove tranquille",
13:02 évidemment il fait partie du paysage, Benoît,
13:04 mais c'est vrai que le double César, le doublé César, deux ans de suite,
13:08 c'est vrai que c'est jamais arrivé.
13:10 C'est aussi une preuve d'amour du métier, de dire qu'en effet, il est là,
13:14 il fait partie des acteurs qui comptent,
13:16 et puis il ose aller vers des trucs qui sont parfois, sur le papier, improbables.
13:20 "Pacifiction", il fallait quand même y aller à la base.
13:23 En fait, moi j'ai envie d'essayer des choses nouvelles, différentes.
13:27 Et c'est les réalisateurs.
13:28 "Welbeck", c'était un pari.
13:30 Soit c'était un film pas réussi du tout, soit c'était un bon film, un film extraordinaire.
13:35 Bon voilà, c'était pas réussi.
13:38 Mais ça vaut le coup d'essayer.
13:41 Faut tester, faut essayer.
13:42 Moi j'ai envie de m'amuser, j'ai envie de découvrir des gens,
13:46 et des personnes, surtout des réalisateurs, qui vont me proposer quelque chose de différent.
13:50 Sinon ça n'a pas d'intérêt.
13:52 Nadia, vous, quand on vous dit que vous allez tourner avec Benoît Magimel,
13:56 quelle est votre réaction ?
13:57 Vous vous êtes impressionnée, vous vous dites "super, je vais apprendre".
14:01 J'étais intimidée, mais je l'étais en fait avant,
14:06 parce que pendant le tournage, j'ai un peu oublié Benoît.
14:08 Benoît, il vraiment ramène, je trouve, les autres au présent,
14:15 et à l'histoire qu'on raconte.
14:17 Donc je dois dire que j'étais plus intimidée par le sujet du film et par ce qu'on racontait,
14:23 mais plus par sa carrière.
14:27 Je parle sous le contrôle de Benoît et surtout de Stéphane, je ne vais pas te piquer ton boulot,
14:30 mais Nadia est extraordinaire dans ce film.
14:34 Oui, mais comme dans plusieurs films maintenant,
14:37 ce qui me bluffe avec vous Nadia, c'est que vous faites partie de cette nouvelle génération d'actrices qui arrive.
14:42 Je rappelle quand même que pour Rosalie, vous avez reçu le Valois de la meilleure comédienne
14:45 au dernier festival d'Angoulême, l'été dernier.
14:48 Et voilà, vous faites partie des quatre sains noms qu'on commence à voir beaucoup,
14:52 et c'est pareil, à chaque fois il y a une proposition différente.
14:55 Il y a eu les Amandiers avant.
14:58 Vous sentez ce moment-là où vous êtes un peu au milieu d'un jeu de propositions ?
15:03 J'imagine que vous recevez plein de trucs.
15:06 Oui, je ne sais pas, j'ai l'impression que je commence.
15:12 J'ai juste eu la chance de rencontrer des gens incroyables
15:16 et de voyager dans le temps ces dernières années.
15:19 Je suis aussi heureuse, donc je ne sais pas si ça continuera,
15:22 mais j'ai déjà eu des rôles qui m'ont beaucoup questionnée.
15:26 Ça c'est les choix que les acteurs font, c'est ça qui détermine une carrière,
15:31 c'est les choix qu'on fait.
15:33 Et c'est vrai que Nadia, elle a une vérité qu'elle garde en elle.
15:40 Quand on s'est découvert sur ce film, je la voyais vivre intensément ce qu'elle jouait
15:46 et ne jamais s'en défaire, au point que parfois j'avais l'impression
15:51 d'avoir été trop fort, trop loin, trop dur.
15:53 Je la voyais encore dans ses émotions.
15:56 C'est bouleversant et je pense que c'est ce qui fait aussi les grands acteurs, les grandes actrices.
16:03 Vous avez une génération d'écarts, on ne regarde pas forcément les choses de la même manière.
16:10 Est-ce que vous discutez aussi de ce qui se passe dans le cinéma,
16:14 ces derniers mois, toutes ces femmes qui ont pris la parole,
16:18 est-ce que vous avez le même regard là-dessus, est-ce que vous avez eu l'occasion d'échanger là-dessus ?
16:22 Déjà, elle a beaucoup souffert avec moi sur le film.
16:26 Je suis heureuse d'être dans une génération où les choses changent
16:30 et j'ai l'impression qu'il y a une prise de conscience collective qui est en train de se faire.
16:34 J'espère que c'est irréversible.
16:39 Sans que ça vous oblige non plus à être un porte-drapeau d'une quelconque cause.
16:43 J'ai l'impression de choisir des films qui...
16:49 J'ai l'impression de questionner les rapports hommes-femmes
16:54 et de choisir des rôles qui racontent des portraits de femmes nouveaux
17:02 ou en tout cas qui questionnent la place de la femme, etc.
17:06 J'ai l'impression que par le cinéma, c'est une forme d'engagement
17:12 et de responsabilité pour l'image qu'on donne et les représentations.
17:18 C'est le film d'une réalisatrice que j'admire énormément
17:23 et qui raconte un magnifique portrait de femme et j'en suis super fière.
17:27 De venir le défendre là, je pense que ça a du sens.
17:30 Moi, j'étais enfant acteur et enfant acteur,
17:34 je me posais la question de savoir qui protégeait les enfants qui faisaient ce métier.
17:38 C'est quelque chose qui m'interrogeait souvent
17:41 et je voyais que tout le monde savait certaines choses dont on parle aujourd'hui,
17:46 mais c'était quelque chose d'entendu et d'accepté par tout le monde.
17:51 C'est la question qui me taraude aujourd'hui.
17:55 Si les parents ne sont pas là pour protéger les enfants, qui doit les protéger ?
18:00 Un enfant qui travaille dans ce métier, c'est quelque chose de difficile.
18:04 On a envie d'être écouté, on a entendu, on vous regarde,
18:09 on est avec des adultes et parfois on ne va pas se rendre compte de la limite.
18:14 Quand on partage des choses, on ne sait plus très bien ce qui est normal et ce qui ne l'est pas.
18:19 Il y a des lois qui sont dans ce pays, qui ont été faites pour protéger ces mômes.
18:26 C'est quelque chose qui me concerne et qui me dérangeait déjà à l'époque.
18:32 J'ai l'impression qu'on est dans un moment où la parole se libère,
18:38 mais aussi, comme on a entendu, on peut mettre des mots sur des comportements qui ne sont pas OK
18:44 et que la parole est donnée à des femmes ou des hommes qui ne l'avaient pas forcément.
18:50 Maintenant, on pourra dire ce qui n'est plus possible.
18:55 Je pense que ça permet de travailler en sécurité, de se dire qu'on va travailler en sécurité dans tous les cas.
19:02 J'espère en tout cas.
19:05 On finit sur des propos un peu graves, mais on s'est quand même dit pas mal de choses aujourd'hui.
19:11 Ça ne nous a pas empêché de rigoler aussi.
19:15 Rosalie, ça sort demain, c'est donc signé Stéphanie Di Giusto.
19:19 C'est avec Nadia Tireskevic et Benoît Majimel.
19:22 Merci infiniment d'avoir pris du temps pour nous ce soir.
19:25 Merci beaucoup.
19:26 Ça sort demain, Rosalie, sur les écrans.
19:31 Et franchement, on vous le conseille.
19:33 On a encore pas mal de surprises d'ici 20h à vous réserver ensemble.
19:37 On a de la musique à suivre avec la playlist de Jean-Baptiste Jammes.
19:40 Salut Jean-Baptiste !
19:41 Bonsoir à tous !
19:42 On va jouer ensemble !
19:43 Exactement, puisqu'aujourd'hui dans la playlist, le phénomène des reprises,
19:47 beaucoup de sons qui marchent en ce moment tirent leurs inspirations d'anciens morceaux.
19:52 Et je vais tester votre culture musicale, vous les auditeurs et vous autour de la table ici l'équipe.
19:56 Préparez-vous !
19:57 Et puis la recette du soir, ce sera avec Pierre Herbulot.
19:59 Bonsoir Pierre !
20:00 Bonsoir William !
20:01 On poursuit la semaine en cuisine avec vous.
20:03 Hier c'était les croquetasses, aujourd'hui on passe à l'entrée.
20:06 Oui, c'est ça, on va se faire une petite déclaration d'amour au printemps
20:10 avec des petits pois, une crème de morille.
20:12 A tout de suite !
20:13 RTL. Bonsoir.

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