• il y a 8 mois
Le suspect a été placé en garde à vue vendredi et a été présenté à un juge d'instruction dimanche en fin d'après-midi. Il a été placé en détention provisoire en début de soirée.

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Transcription
00:00 Bonjour M. Arnaud Lévis-Soussan, et merci d'être en direct avec nous depuis Grenoble ce matin.
00:04 Je vais vous poser la question très simplement, est-ce que votre client, maître, est le violeur à la trottinette ?
00:10 Alors c'est une question simple, et j'aimerais vous donner une réponse simple, mais la réponse n'est pas simple.
00:18 Parce qu'une personne qui est poursuivie ne correspond pas forcément à un profil qu'on essaye de lui attribuer,
00:25 et que dans le cas présent, il y a pour l'instant un seul fait qui a été retenu, pour lequel il y a une reconnaissance de la part de mon client.
00:33 Pour ce qui concerne les autres infractions, les services de police ont procédé par voie de recoupement,
00:38 et il me paraît très prématuré de considérer que mon client peut se voir reprocher l'ensemble des faits pour lesquels il a été mis en examen,
00:46 voire éventuellement d'autres faits, puisque le procureur de la République nous a dit aujourd'hui qu'il y avait d'autres victimes qui se seraient signalées.
00:51 Ce n'est pas la seule personne qui a ce mode opératoire, à Grenoble ou ailleurs,
00:56 et donc je pense qu'il faut être extrêmement exigeant et attentif pour chaque infraction,
01:01 sur les éléments qui permettent ou non de se raccrocher à cette personne.
01:04 Mais alors que reconnaît précisément votre client aujourd'hui, et en quel terme il le reconnaît ?
01:11 Lorsqu'il a été placé en garde à vue, mon client a admis le principe de sa responsabilité sur un des faits qu'il se sont reprochés.
01:18 C'est un des faits de viol qui s'est passé dans la région grenobloise.
01:22 Il a expliqué que les faits s'étaient produits alors qu'il était sous l'emprise d'un état alcoolique,
01:28 qui n'est pas un fait justificatif, c'est évident, mais c'est un début d'explication de la part de cette personne.
01:34 Et c'est aussi la preuve que ce garçon, il n'est pas dans le déni total.
01:38 Il est dans la réflexion au sujet, au départ de cette infraction.
01:40 Je ne sais pas comment les choses vont évoluer.
01:42 Je ne sais pas comment son système de défense, notre système de défense, va évoluer.
01:46 Nous sommes au début de cette procédure et le moment venu, il s'expliquera sur l'ensemble des faits qui, pour l'instant, sont visés dans le réquisitoire.
01:53 Parce que précisément, il y a d'autres éléments visiblement en possession des enquêteurs.
01:58 On vient d'entendre le commissaire Courby qui nous parle notamment de téléphonie et du fait qu'un même numéro se retrouve sur plusieurs scènes de crimes ou plusieurs scènes d'agression.
02:09 Il y a cette trottinette qui est visiblement assez reconnaissable et qui est repérée sur différentes, là aussi, scènes d'agression.
02:17 C'est des éléments qui peuvent être compliqués à justifier pour votre client.
02:23 Alors, encore une fois, il faut être précis puisque la fameuse trottinette est vue essentiellement sur une des infractions qui est reprochée à mon client
02:31 et notamment sur l'exploitation d'une vidéo dans le tramway de Grenoble.
02:35 Donc, on n'a pas pour les autres infractions d'identification de cette trottinette.
02:38 Et quant à la téléphonie, les constatations sont faites dans un lieu qui est extrêmement fréquenté, dans un lieu qui est fréquenté par mon client comme par d'autres personnes.
02:50 Donc, du point de vue des éléments à charge incontournables, on est au stade des indices, c'est-à-dire que pour le poursuivre, il faut des indices.
02:58 Et c'est à la fin de l'instruction où on pourra dire de manière certaine s'il existe des charges suffisantes pour le renvoyer.
03:03 Et à la fin, si on veut le condamner, il faudra des preuves de sa culpabilité.
03:07 - Maître, qui est votre client ? Quel est son profil ?
03:09 - Mon client, c'est un jeune homme de 22 ans qui est quasiment inconnu de la part des services de police.
03:17 C'est un garçon qui est parfaitement inséré, qui a toujours travaillé depuis qu'il est en âge de travailler, qui était en train de monter sa société.
03:25 Et on a un décalage très important entre son profil et l'effet ou le fait pour l'instant qu'il le reconnaît.
03:34 Ça fera partie des enjeux de cette affaire, c'est-à-dire de déterminer ce qui a pu se passer dans l'existence de ce garçon
03:40 pour que dans cette période de temps très restreinte, puisque les filles qui lui sont reprochées se commettent dans une période de temps très restreinte,
03:46 comment il a pu, pendant cette période de temps-là, basculer dans la commission d'une ou de plusieurs infractions aussi graves que celles qui lui sont reprochées.
03:54 - Mais pour préciser les choses, comment a été réalisé son interpellation ? Il s'est rendu de lui-même au commissariat ?
04:03 - Mon client ne s'est pas constitué prisonnier, contrairement à ce qui a pu être dit au départ.
04:10 Mon client a été, je pense, identifié par les services de police par un certain nombre d'investigations qui ont été faites.
04:16 Il a été invité à se présenter aux services de police pour être interrogé.
04:20 Et quand il s'est présenté pour être interrogé, c'est à ce moment-là qu'il a été arrêté.
04:24 Mais il n'y a pas de démarche de sa part consistant à se livrer, sachant par exemple rechercher.
04:30 Et ça, c'est pas comme ça que les choses se sont passées.
04:33 - J'ai une toute dernière question, maître. On a bien compris que votre client reconnaît un viol, scène sur laquelle son ADN a été retrouvé.
04:40 Pour les autres faits, est-ce qu'il dit « c'est pas moi, je n'ai rien à voir là-dedans » ou est-ce qu'il ne dit rien aujourd'hui ?
04:48 - Pour les autres faits, il indique pour l'instant qu'il n'a pas le souvenir d'avoir commis des infractions de ce type.
04:54 Et encore une fois, je vous répète que tout me semble possible pour la suite et au moment où il sera réentendu.
05:02 C'est 48 heures de garde à vue qui sont longues et on va lui soumettre un certain nombre d'éléments sans que la Défense puisse avoir accès à son dossier.
05:09 Donc là, maintenant que la Défense a accès au dossier de ce garçon, on va réfléchir ensemble, on va réfléchir tranquillement au système de défense.
05:16 Et le moment venu, il sera amené à s'expliquer.
05:18 - Bon, merci beaucoup, maître, d'avoir été avec nous. Je retiens ces mots.
05:20 Il n'a pas le souvenir de ces autres faits qui lui sont reprochés. Vous parlez vous-même d'une réflexion qui pourrait évoluer.
05:27 Merci d'avoir été avec nous en direct ce matin sur BFM TV.

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