Dans le quatrième épisode de la saga historique "Les Rois Maudits," les luttes de pouvoir s'intensifient alors que les prétendants au trône s'affrontent pour obtenir la couronne de France. Trahisons, manipulations, et alliances improbables rythment cette partie de l'histoire, mettant en lumière les intrigues politiques et les rivalités qui déchirent le royaume. Inspirée des romans de Maurice Druon, cette série offre un regard captivant sur les enjeux de pouvoir et de succession qui ont marqué la monarchie française au XIVe siècle.
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00:01:13 -Louis X, le hutin, est mort.
00:01:16 On dit ouvertement qu'il a été empoisonné.
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00:41:28 Madame.
00:41:30 Mon doucire.
00:41:32 Au soir de cette journée, je voulais vous tenir dans mes bras.
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00:41:56 Je veux, mamie, que l'on fasse prêter serment aux matrones, comme pour enfant royal.
00:42:00 Et, sitôt que vous entrerez dans les douleurs, je désire que les portes de l'hôtel soient fermées.
00:42:04 Nul n'en devra sortir, à l'exception de la personne que vous chargerez de m'apporter la nouvelle.
00:42:08 Je donnerai ordre à mon chambelan pour que vous puissiez me joindre à toute heure, même si je suis en conseil.
00:42:14 Fasse, Dieu, que je vous donne un fils.
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00:42:20 Alors, mon beau-fils, je gage que vous êtes venu pour emmener votre épouse au palais.
00:42:26 Non, ma mère.
00:42:30 Comment cela?
00:42:32 Le palais risque fort, dans les jours à venir, d'être le siège d'assemblées violentes et de tumultes.
00:42:36 Je veux en tenir Jeanne à l'écart.
00:42:38 Et puis, il serait peu séant de l'installer au palais royal avant que la reine Clémence ait regagné Vincennes.
00:42:42 Mais, Philippe, il se peut que, demain, Jeanne soit tout à fait empêchée de bouger.
00:42:46 N'avez-vous donc pas le désir que votre enfant voit le jour au palais?
00:42:50 Tout au contraire, je voudrais l'éviter.
00:42:52 Alors, là, je ne vous comprends pas, mon fils.
00:42:56 Je vous saurai, gré, ma mère, d'accepter même sans comprendre.
00:43:06 Dès le lendemain, Philippe s'employa à préparer l'assemblée qui devait le reconnaître comme régent.
00:43:14 Et, du même coup, il y comptait bien, lui ouvrirait peut-être un jour le chemin du trône.
00:43:20 Ce n'est qu'effet de la providence, messire.
00:43:23 Si depuis Hugues, les rois de la lignée Capétienne ont tous eu un héritier moral.
00:43:29 Mais rien, rien dans nos coutumes n'interdite aux filles de régner.
00:43:33 Folie! Ce serait folie, en vérité, que de laisser filles monter au trône.
00:43:38 Voyez-vous, dames ou donzelles, commander les armées, impures chaque mois, grosses chaque année.
00:43:44 J'entends bien que ce qui est volonté de Dieu maintes fois affirmée peut devenir loi des hommes.
00:43:50 Mais cette loi, nous ne l'avons pas.
00:43:52 Ah non! La France est trop noble royaume pour tomber en quenouille, être remise à femelle.
00:43:57 L'hélice ne file point.
00:43:59 La situation est hélas fort claire. Si la reine Clémence met au monde un fils, il est proclamé roi.
00:44:05 Et si c'est une fille, en l'absence d'héritier moral, c'est Jeanne de Navarre, fille de Marguerite, qui devient reine de France.
00:44:13 Elle est bâtarde. De plus, elle est mineure. Cela ne se peut. France ne serait plus à France, mais à Bourgogne, ou à qui voudra.
00:44:23 Mais, sir Gaucher, il nous faut produire un règlement.
00:44:26 Avant la dynastie de Capet, il y eut des rois. Je cherche depuis quelques jours dans de vieux grimoires de la coutume franque.
00:44:35 Alors, seuls les fils héritaient de la terre.
00:44:40 Chez tous les francs?
00:44:43 Chez les saliens seulement, monseigneur.
00:44:46 Et nos rois francs étaient de race salienne?
00:44:52 Eh bien, messieurs, je vous ségrède votre précieux avis. La coutume salienne vaut pour race de France.
00:45:02 Vous rédigerez dans ce sens le règlement de succession.
00:45:05 Nous devons souhaiter que l'enfant de la reine Clémence soit un mâle, mais un enfant est créature fragile.
00:45:13 Je vous remercie, messieurs.
00:45:17 Ainsi, si la reine Clémence accouchait d'une fille, Philippe conserverait de toute façon la régence jusqu'à la majorité de sa nièce, la petite Jeanne de Navarre.
00:45:28 Si d'ici là l'assemblée des pères convoqués pour en juger refusait de la porter sur le trône, la couronne reviendrait au plus proche parent mâle du roi défunt, son frère Philippe.
00:45:42 Mâle?
00:45:44 Mâle, monseigneur, et fort bien mondré.
00:45:47 Attends bien veillé à mes ordres. Personne hormis vous n'est sorti?
00:45:50 Personne.
00:45:52 Qu'il en soit ainsi pour tout le jour.
00:45:56 Ainsi le voilà de ronc, mon petit Louis-Philippe, que je souhaitais tant, qui arrive à point et si bien nommé.
00:46:17 Grand merci, mamie, grand merci. Vous me tenez belle joie. Et ceci est face à jamais de ma pensée nos dix sentiments de jadis.
00:46:26 Dieu nous a bénis, Philippe. Dieu a béni nos retrouvailles de l'automne.
00:46:31 Mamie, nul ne doit savoir encore que j'ai un fils. Sinon, ne manquerait pas de dire que j'ai fabriqué le règlement de succession exprès pour lui assurer le trône après moi, si la reine Clémence me donne point de mâle.
00:46:43 J'en connais quelques-uns, mon frère Charles le premier, qui rejimbraient avoir leurs espérances aussitôt coupées.
00:46:50 Si nous voulons garder à cet enfant sa chance de devenir roi, ma mère, ne soufflez-moi à quiconque de cette naissance.
00:47:12 Me taire, c'est tout ce qu'il a trouvé. Et pendant ce temps-là, il fait lire au père que la femelle ne doit pas régner.
00:47:19 Tout ça parce que depuis trois cents ans qu'ils sont assis sur leur trône, ils ont eu pour la première fois un roi de leur famille incapable de faire un mâle.
00:47:26 Et qui, assez niais pour se déclarer cocu, nous laisse aujourd'hui une bâtarde comme future reine de France.
00:47:32 Mais ne voit-il pas que ce règlement qui prévoit d'éloigner les femmes du trône servira à toutes les prétentions et toutes les machinations?
00:47:40 Et Robert, mon loup de neveu, ne manquera pas d'en tirer un méchant parti.
00:47:46 Peut-être que Monseigneur Philippe pense que vous garderez mieux votre comté, madame, avec votre beau-fils régent.
00:47:53 Ou peut-être roi.
00:47:56 Qu'avec argument de légiste.
00:47:59 Voilà bien l'ingratitude des gendres. On empoisonne un roi pour leur laisser la place et ils n'en font qu'à leur guise, sans tenir compte de ce qu'ils vous doivent.
00:48:09 C'est que, madame, Monseigneur Philippe ne sait justement point comment notre sire Louis est parti.
00:48:14 Il ne faut jamais qu'il le sache.
00:48:16 Béatrice, il me fait peur. Il a parfois d'étranges mouvements de justice.
00:48:24 Les hauts barons réunis, l'éjoute allait commencer.
00:48:33 Philippe s'attendait à ce que son plus farouche adversaire fût le comte Eudes de Bourgogne, frère de Marguerite, qui lui opposerait sa nièce, la petite Jeanne.
00:48:42 Il suffirait au bourguignon de se lever et de parler au nom de sa mère, fille de Saint Louis, pour bouleverser l'assistance.
00:48:50 Philippe, d'avance, y avait paré.
00:48:53 Il s'était assuré la présence de Robert de Clermont, l'autre survivant des onze enfants du roi canonisé.
00:49:02 Mais Robert de Clermont était dépourvu de raison, depuis qu'à l'âge de 24 ans, il avait été vilainement frappé à la tête d'un violent coup de masse d'armes.
00:49:12 Son fils, Louis de Bourbon, l'accompagnait. Il était boiteux.
00:49:18 De ses deux princes, l'un pris à la tête, l'autre aux jambes, allait descendre la longue lignée des Bourbons.
00:49:25 Philippe s'apprêtait à affronter l'attaque de Eudes de Bourgogne.
00:49:30 L'assaut vint d'ailleurs.
00:49:32 La belle peine qu'on s'est donné là.
00:49:35 À quoi bon nous offrir à nouveau un règlement de régence, puisqu'il en existe déjà un.
00:49:41 Lequel ?
00:49:43 Mais celui qu'a dicté notre dernier roi.
00:49:46 Louis n'a exprimé aucune volonté à cet égard.
00:49:49 Quand je dis notre dernier roi, mon cousin, je ne parle pas de votre frère Louis, que Dieu garde, mais bien de votre père, notre bien-aimé Sire Philippe le Bel.
00:49:59 Quel bel et droit de chance nous avons là, mes seigneurs.
00:50:03 Savoir de Philippe le Bel, qu'il a décidé, écrit et fait juré par ses pères, ce qu'il convenait de faire s'il venait à mourir sans fils en âge de régner.
00:50:14 Et bien il voulait que la régence fût remise à son frère, Monseigneur Charles, comte de Valois.
00:50:21 Que diable ! C'est tout simple. Donnons-la lui.
00:50:25 À mon tour, mon cousin, de vous dire ne vous trompez point de roi.
00:50:29 Ce n'est pas mon père Philippe qui vient de trépasser, mais mon frère Louis.
00:50:34 Or ne suis-je pas tout juste à l'égard de Louis, ce que mon oncle de Valois était pour mon père, le plus âgé de ses frères.
00:50:41 Soyez rassurés, Robert. C'est précisément la volonté du roi Philippe que nous avons respectée. N'est-il pas vrai, mon oncle ?
00:50:51 Ne remettons pas en question ce qui est déjà tranché. Et les filles royales !
00:50:57 Jamais le roi Philippe n'a proclamé qu'elles devaient renoncer à leurs droits. Qu'en dites-vous, Eudes, mon cousin ?
00:51:05 C'était à moi de le dire, et non à vous. Ma mère, fille de notre cire Saint Louis qui la bénit au front avant d'aller mourir en terre infidèle,
00:51:16 ma mère, si elle était là aujourd'hui, réclamerait bien haut la couronne pour Jeanne, fille de notre cire Louis qui vient de passer.
00:51:24 Je la réclame au nom de la Bourgogne.
00:51:27 Pour la fille de notre cire Louis, avez-vous dit ? La fille de notre cire Louis. En êtes-vous si sûr, messire duc ?
00:51:36 Allons, la France est trop beau et trop grand pays pour qu'on puisse placer à sa tête une princesse dont on ne sait si elle est fille d'écuyer ou fille de roi.
00:51:43 Vous osez ! Vous osez vraiment, devant tous, renir celle-là qui est morte ?
00:51:49 C'est mon compère. Pour ce qui est de se renir, votre sœur Marguerite, que Dieu lui pardonne ses péchés, n'a pas eu besoin de notre aide.
00:51:59 Il faut avouer, mon cousin, que le scandale était gros.
00:52:02 Il suffit ! Il suffit ! Je vous défie, messire. Je vous défie tous.
00:52:12 Plus tard, mon père, plus tard. Nous irons en tournoi.
00:52:17 Que Dieu pardonne les péchés de Marguerite, disiez-vous, mon cousin. Souhaitez-vous aussi qu'il pardonne à ses assassins.
00:52:25 Mensonge ! Ce sont mensonges que vous venez d'écouter là, messire. Il n'est pas un roi ou de reine qui défunte sans qu'aussitôt on ne parle de poison ou de maléfice.
00:52:37 Votre sœur, dans sa prison, n'est morte que de honte et de remords, de rien d'autre.
00:52:43 J'ai assez aujourd'hui entendu outrager la Bourgogne. J'oppose refus à vous reconnaître pour régent, Philippe. J'affirme et maintiens devant tous les droits de ma nièce, Jeanne.
00:53:00 Mes seigneurs, voilà tout justement ce que nos légistes s'étaient efforcés d'éviter. Et que voici une querelle bien hasardeuse et bien fâcheuse, puisqu'elle est demain sans objet si la reine Clémence donne un mal au royaume.
00:53:13 Si je viens ouïe votre règlement, mon cousin, ce serait désormais coutume en France de contester aux filles le droit de succéder.
00:53:23 Pour ma part, je trouve cela très bien. La loi des mâles, en quelque sorte.
00:53:29 Eh bien, mon cousin, au nom de ce fier principe, je demande que me soit retourné mon comté d'Artois, qui fut remis indûment à ma tante Mahaut.
00:53:40 Et tant que vous ne m'aurez pas fait justice sur ce point, je ne saurais pas rêtre à votre conseil.
00:53:47 Au lance, cousin, au lance. Coupez, cordes, hurlez, batailles.
00:53:53 En malfaisant, le diable tétripe.
00:53:56 Restez encore avec nous. Les trompettes du tournoi n'ont point sonné.
00:54:02 Ah bon? Je croyais avoir entendu. Eh bien, qu'elles sonnent donc. Il se fait tard.
00:54:14 Ne pourrait-on, mon cousin, hâter le cérémonial? Mon père doit se rendre en un tournoi.
00:54:28 L'hommage, mon père.
00:54:31 Ah oui, certes, l'hommage.
00:54:39 Messeigneurs, voici mon père, le plus ancien du sang de Saint Louis, qui en tout point approuve le règlement, reconnaît Messire Philippe comme régent et lui jure fidélité.
00:55:02 Oui, Messire. Oui, je vous reconnais, Philippe, parce que le mieux désigné en droit et parce que le plus sage que veille sur vous depuis le ciel, l'âme sainte de mon père, pour vous aider à garder paix au royaume et défendre notre sainte voie.
00:55:31 Ainsi, Philippe se trouva-t-il confirmé dans la régence par tout le royaume, à l'exception d'une province, la Bourgogne, et d'un homme seul, Robert d'Artois.
00:55:53 Mais le royaume, pour être tout à fait un royaume, réclamait un pape. À Lyon, les cardinaux étaient toujours enfermés. Leur réclusion durait depuis un mois.
00:56:03 Une miche pour trois.
00:56:07 J'ai faim. Je l'ai dit à l'officier. Vous savez ce qu'il m'a répondu? Faites donc comme Jésus la multiplication des pains.
00:56:19 Ah, si vous n'aviez pas canonisé, céleste.
00:56:22 De vous, si vous n'aviez pas renié, célestin.
00:56:25 Vous n'avez point changé d'avis, Monseigneur. Sa sainteté, si nous les lisons un jour, devra siéger à Rome.
00:56:42 Oui, à Rome.
00:56:44 Un pape français. Un point, c'est tout.
00:56:47 De la part de Monseigneur Dehaise, il mange très peu. Il vous a trouvé si pâle ce matin.
00:56:57 Je sais bien que notre seigneur est né dans une étable, mais ce n'est pas pour ça que le pape doit être élu dans une boucherie.
00:57:13 Oh, Dieu mieux, que d'alors?
00:57:21 Alors?
00:57:22 Il se plaigne de la chaleur et de la faim, Monseigneur.
00:57:25 Les Italiens.
00:57:26 Il n'y a plus d'Italiens, plus de Basques, plus de Provençaux. Il n'y a plus que des ventres.
00:57:31 Monseigneur Orsini se plaint qu'un esprit méchant ait été enfermé dans l'église.
00:57:36 Ce ne serait pas la première fois que Satan siégerait parmi nous.
00:57:40 Il y en a qui sont à bout de résistance, Monseigneur, et qui parlent tout haut sans s'en rendre compte.
00:57:45 Le mal nous prend tous.
00:57:48 Regardez-moi. Suis-je bien? Ai-je assez traîné le pied? Ai-je assez jeûné ma mine? Est-elle assez mauvaise?
00:58:00 Pas en ce moment, Monseigneur.
00:58:02 Ont-ils enfin se rendre?
00:58:05 On peut les y aider.
00:58:07 Alors, mon ami, préparez-vous à faire travailler votre langue.
00:58:11 Pour moi, je vais me coucher et je ne me relèverai plus.
00:58:22 Il ne mange plus. Mais il y a pire. Il ne lit plus.
00:58:28 Ce matin, il a voulu aller à l'office. Ses jambes se sont dérobées sous lui.
00:58:33 Que dois-je faire, Monseigneur? Que dois-je faire?
00:58:47 Mio fratello.
00:58:50 Mio fratello! Nous allons faire appeler le comte Forest et lui demander de vous autoriser à sortir pour vous faire soigner, comme l'exige votre état.
00:59:00 Laissez-moi, mon frère. La mort est là. Elle vient me prendre. Laissez-moi m'y préparer. Je veux prier.
00:59:12 Mon dernier vœu sera que Dieu vous inspire le choix le plus dit.
00:59:20 Fraternus quæsitæ sanctificæ tornomentum.
00:59:30 Monseigneur Dues va trépasser.
00:59:33 On dit, en effet, qu'il est mourant.
00:59:38 Plus que mourant. Moribond.
00:59:41 Un moribond. Voilà qui pourrait faire un bon pape.
00:59:47 Et s'il ne meurt pas?
00:59:50 Ce serait moindre mal que de rester enfermé six mois de plus. D'ici six mois, d'autres risquent aussi de trépasser. A nos âges.
01:00:03 Monseigneur de Poitiers, Régent de France, me mande pour vous dire que si d'ici le 9 août prochain, le conclave réuni et isolé, conformément à la constitution de Grégoire X, n'a pas élu de pape, il sera procédé à la destruction de la toiture.
01:00:23 Monseigneur de Poitiers suggère que si le conclave ne parvient pas à élire un pape par élection, la tiare soit offerte au cardinal le plus avancé en âge.
01:00:44 Ah!
01:00:50 Monseigneur, vous avez entendu?
01:00:54 Au plus digne, mes frères. Au plus digne. D'ailleurs, je n'aurai pas la force.
01:01:08 Depuis ce matin, il souffre des douleurs épouvantables.
01:01:13 Il faut à présent rater les choses. Il faut voter.
01:01:18 Le 7 août 1316, les cardinaux décidèrent de procéder à l'élection.
01:01:29 Pape, à l'unanimité. Votre sainteté. Puisque vous le voulez, mes frères, puisque c'est la volonté divine.
01:01:40 Quel nom porterez-vous? Jean XXII, ma bénédiction. Je veux donner ma bénédiction.
01:01:46 Je ne vous souhaiterai pas d'intrudence. Non, je marcherai seul. Puisse Dieu soutenir mes pas.
01:02:01 C'est un saint.
01:02:04 Les esprits simples virent là une sorte de miracle. Les autres comprirent qu'on les avait bernés.
01:02:12 Mais de tous les cardinaux rassemblés, il n'en fut pas un pour imaginer que ce souverain pontife ressuscité
01:02:19 leur mènerait la vie dure pendant 18 ans pour le plus grand bien de la chrétienté.
01:02:35 Oui, je suis satisfait, mon oncle. Tout s'est très bien passé à Lyon. Ce fut un très beau couronnement pour un très bon pape.
01:02:48 Mais vous-même, mon oncle, avez-vous à vous plaindre de moi?
01:02:54 Moi? Non.
01:02:58 Alors, si vous n'avez pas à vous plaindre, pourquoi me desservez-vous? Je vous avais assuré quand vous m'avez remis les clés du trésor
01:03:04 que les comptes ne vous seraient pas demandés et j'ai tenu parole. Vous, vous m'avez juré hommage et fidélité, mais vous ne tenez point votre foi, mon oncle,
01:03:12 car vous soutenez la cause de Robert d'Artois. Je n'en veux pas à Robert. Ses blés d'Artois lui ont toujours échauffé la cervelle et je veillerai à la lui refroidir.
01:03:22 J'ai commencé de lui couper les revenus que lui sert le trésor. Point d'or, point de guerre. C'est donc à vous qu'il va en demander.
01:03:29 Et vous n'avez plus les finances du royaume.
01:03:32 Mais, mon oncle, je...
01:03:33 Alors, ne vous craitez point. Ne devenez pas rouge. Vous allez prononcer des paroles que vous regretterez.
01:03:38 Je veux votre bien. Alors, parlons francs, en bons compagnons.
01:03:45 Donnez-moi l'assurance de ne plus aider Robert. Et moi, de mon côté, je m'en vais demander au Saint-Père que les annates du Valois et du Maine vous soient versées directement et non pas au trésor.
01:03:58 À combien s'élèvent ces revenus?
01:04:05 Il faut y comprendre les bénéfices qui n'ont pas été perçus dans les derniers temps de mon père et pendant tout le règne de Louis. Cela doit faire de 10 à 12 000 livres.
01:04:14 Vous êtes un bon neveu.
01:04:21 Je vais en joindre Robert de s'accommoder avec vous. Et lui remontrer que s'il n'y consent, je lui ôterai mon soutien.
01:04:42 Les annates. Vous voyez bien, mon oncle, que nous avons un bon pape.
01:04:48 Ah, mon beau-fils. On me trahit bien dès que vous n'êtes pas là. Il a suffi que vous soyez allé à Lyon. Savez-vous ce que votre gueux de gaucher est allé manœuvrer en Artois?
01:04:59 Gaucher est connétable, ma mère. Et voici peu vous ne le trouviez pas gueux du tout.
01:05:04 Il m'a donné tort. Il m'a condamné en tout. Vous en voyez, on prie sur eux de déclarer que je ne rentrerai pas en Artois. Vous entendez, on m'interdit dans mon comté.
01:05:12 Gaucher a dû donner ses raisons.
01:05:14 Ses raisons. Ils veulent rien moins que me voir sceller cette mauvaise paix que j'ai refusé à Louis l'autre décembre. Et en plus, ils veulent que je restitue je ne sais quelle taille que d'après eux j'aurais indûment perçue.
01:05:25 Mes envoyés ont donc suivi bien fidèlement mes ordres.
01:05:30 Comment?
01:05:32 Je leur avais recommandé d'être équitable.
01:05:35 Équitable. Piller mes châteaux, pendre mes sergents, ravager mes moissons. Vos ordres, dites-vous, vos ordres. Voilà la belle façon dont vous me payez tout ce que j'ai fait pour vous.
01:05:52 Parmi de m'avoir donné votre fille, ma mère, je ne vois pas que vous ayez tant fait pour moi qu'il me faille compromettre à votre profit toute la paix du royaume et léser mes sujets.
01:06:02 Vos sujets et d'avoir expédié ton frère, outre ce n'est donc rien.
01:06:16 Si c'était donc vous, je ne voulais pas le croire.
01:06:24 Et qui vouliez-vous donc que ce fût, mon beau-fils?
01:06:28 À qui croyez-vous donc de voir la grâce d'être régent et de pouvoir peut-être un jour vous approprier la couronne? Ah non, ne vous donnez pas pour si naïf.
01:06:38 Jeanne sait?
01:06:39 Non.
01:06:40 Qui d'autre en dehors de vous?
01:06:41 Béatrice, mademoiselle de Parrages.
01:06:43 C'est trop.
01:06:44 Ah, ne touchez pas à celle-là, elle a une puissante famille.
01:06:45 Parlons-en de cette famille, elle vous fait bien aimer.
01:06:48 Qui vous a fourni l'assaisonnement?
01:06:53 Une certaine dame de Fériennes, en Artois.
01:06:57 En Artois? Oui, Robert.
01:07:01 Si l'on vient à m'accuser, tout retombera sur vous, car c'est à cette magicienne que vous devez aujourd'hui d'être ce que vous êtes.
01:07:07 Beaucoup même penseront que j'ai agi sur votre ordre.
01:07:15 Je réprouve le meurtre. Il n'est jamais besoin de tuer pour arriver à ses fins, celle-là de mauvaise politique.
01:07:22 Je vous ordonne, aussi longtemps que je serai votre suzerain, de n'en plus user.
01:07:34 Si j'avais su que la régence était à ce prix, je ne l'eusse certes pas acceptée.
01:07:41 Dieu vous jugera, ma mère. Dieu vous jugera.
01:07:52 Votre machination était bien combinée.
01:07:55 Messire Gaucher recevra dès après-demain d'autres instructions.
01:07:59 Je ne vous cache pas qu'elles me pèsent.
01:08:05 Sachez désormais que mes plats seront goûtés trois fois,
01:08:10 et que la première douleur d'estomac qui me pointe un peu, vos heures à vivre, vous seront petitement comptées.
01:08:16 Dieu vous servirait si bien à mon fils, que vous finirez par me rendre votre amour.
01:08:25 Notre cousin Robert a trop longuement moqué notre pouvoir.
01:08:30 Nous prenons donc contre lui l'horriflame à Saint-Denis. Je conduirai l'hoste moi-même.
01:08:36 Jusqu'ici, il ne faisait que soutenir les ennemis de la comtesse Mao.
01:08:40 A présent, puisqu'il refuse de respecter le jugement rendu par mon père, il entre en révolte contre le royaume.
01:08:58 Nous y sommes enfin.
01:09:01 Vois-tu l'armée. Ici commence l'artoit.
01:09:08 Mon comté. Voici enfin mon comté.
01:09:13 Ma bonne terre d'artoit que depuis quatorze années je n'ai pas foulé.
01:09:19 C'est pour ça, ça que je me bats. C'est à moi. C'est mon bien.
01:09:28 Ah, ils me lâchent bien tous les uns après les autres.
01:09:32 Mon bon oncle Valois, qui me donne des conseils de sagesse au lieu d'ouvrir sa bourse.
01:09:37 Et l'ennemi qui fait la sourde oreille et le pape qui s'en mêle.
01:09:41 Il doit tant à Philippe qu'il va jusqu'à écrire à mes barons pour les ramener dans l'obéissance au régent.
01:09:46 Et que allez-vous faire, Monseigneur ?
01:09:51 Mais la guerre, mon bon l'ormais. La guerre.
01:09:57 Et alors qu'on nous refuse, nous le trouverons en pyrissac et rapine des belles demeures de ma catane Tante Mahaut.
01:10:07 Ah, Philippe lève l'armée. Je vais rassembler la mienne à Edin. Chez elle.
01:10:16 Le bonjour, messieurs mes ancêtres.
01:10:36 Alors, mes gentils. Vous me l'avez reconquis, mon château de Edin.
01:10:48 Mais il me semble voir que vous l'avez même un peu pillé. Pas vrai ?
01:10:55 Bien, Monseigneur.
01:10:58 Vous avez bien fait. Tout ce qui est à Mahaut la gueuse, à Mahaut la truie, est à vous. Je vous en fais partage.
01:11:10 Vous avez été trop respectueux, il me semble. Je vois ici une tête qui me déplait.
01:11:19 L'ormais. Une masse.
01:11:48 Il en arrive autant la tête vivante. Après quoi tous les alliés d'Artois pisseront dessus. Allongés.
01:12:10 Mon père, si l'Artois est passé entre les mains de cette charogne de Mahaut, c'est que vous avez commis la sottise de mourir avant mon grand-père.
01:12:24 Sinon, je n'aurais pas attendu ce jour pendant 14 années.
01:12:32 À bas, mes alliés ! Nous recommencerons tout.
01:12:37 Seigneur !
01:13:06 Seigneur !
01:13:28 Je vous laisse pour causer.
01:13:34 Ah, mes démons ! Il faut convenir qu'après les premières semaines de bataille, l'argent nous manque.
01:13:41 Vous êtes pauvres comme une rangée de corneilles. Les hirsons vous ont tendu le cuir.
01:13:47 Et rien n'arrive de Paris. Sinon, ce gueux de Philippe avec ses étendards.
01:13:52 Il ne nous reste qu'à mourir joliment. Les armes à la main. Peut-être y a-t-il mieux à faire, monseigneur.
01:13:59 Je suis sûr qu'il ne sera pas indifférent au régent conçu comme son frère Louis Xe est mort.
01:14:04 Par diable vu, Gérard, crois-tu donc ce que je crois moi-même ? As-tu preuve quand cette affaire aussi m'attente à pousser sa malice ?
01:14:10 Preuve, preuve, monseigneur, c'est vite dit, mais fort soupçon. Et qui peuvent être étayées par des témoignages.
01:14:16 Je connais à Arras une dame qui s'appelle Isabelle de Ferrienne, vendeuse de magistries. Elle a fourni à une certaine demoiselle d'hirsons la Béatrice.
01:14:25 Il me la faut, cette demoiselle de Ferrienne. Je la veux tout de suite.
01:14:30 Nous nous sommes assurés d'elle.
01:14:32 Il était temps, monseigneur. Deux espions de Monseigneur Philippe étaient à cette rousse. Ils allaient s'en saisir.
01:14:38 Et alors ?
01:14:41 Il a empoisonné ce qu'en avait bouffé. Nous l'avons rendue bavarde.
01:14:48 Elle a dicté une belle et complète confession. Après quoi nous l'avons serrée dans le château de Comans.
01:14:53 Mais voilà qui change tout. Cette femelle de Ferrienne nous est envoyée par le ciel.
01:15:02 Elle qui sent ainsi bien y expédier les autres.
01:15:05 Bel otage, monseigneur. On va pouvoir en découdre bravement.
01:15:08 Non.
01:15:10 Gérard.
01:15:11 Oui, monseigneur.
01:15:12 Vous n'êtes sur le champ d'épécher un chevaucheur.
01:15:14 Qu'il aille dire à mon beau cousin Philippe que je me plie à sa volonté.
01:15:17 Je me rends remercié à la frontière même de l'Artois, sur la route où commence mon comté. Je dépose les armes dans mes blés.
01:15:24 Mais, monseigneur.
01:15:25 J'en reste et tu tous. Château, forteresse, seigneurie. Enfin, toute chose que j'ai prise ou occupée.
01:15:30 Mais par Dieu, pourquoi ?
01:15:31 Pourquoi ? Mais parce que mon beau cousin Philippe va me ramener en grande pompe à Paris.
01:15:37 Enchaîné de faveurs et de cajoleries, avec des embrassades et de grands et beaux gestes de chevalier.
01:15:45 Et à Paris, il réunira le Conseil des Pères pour juger de mon impudence et de ma rébellion.
01:15:51 Alors là, devant tous les hauts hommes du royaume, je l'accuse enfin d'avoir fait empoisonner son frère par l'entremise de cette vieille truie de Mao.
01:16:01 Et je proclame avec fracas que je détiens l'empoisonneuse.
01:16:05 Mes ours, vous la voyez enfin la manœuvre.
01:16:09 Allez, le chevaucheur, tout de suite.
01:16:10 Toi, Caumont, tu me gardes cette demoiselle de Férienne sur ta carcasse.
01:16:14 Buvons !
01:16:16 Ha ha ha !
01:16:18 C'est donc ici ?
01:16:28 Ici même, Monseigneur. Il m'a assuré qu'il y serait à l'heure de tierce.
01:16:34 Viendra-t-il ?
01:16:36 Il viendra, Monseigneur.
01:16:38 Je lui ai remis la lettre de Monseigneur de Valois, lui conseillant de se rendre sans combat, sous peine, si vous le prenez en armes, d'avoir la tête tranchée.
01:16:46 Ceci a paru beaucoup l'assombrir.
01:16:49 Si à tierce sonner, il ne s'est pas présenté, nous nous mettons en marche.
01:17:04 Le voici, Monseigneur. Sans compagnon, sans écuyer, sans même un valet.
01:17:12 Seul.
01:17:14 C'est encore manière de vous narguer.
01:17:17 Et bien qu'il me nargue !
01:17:20 Dommage, je l'aurais cru plus acharné dans la désespérance.
01:17:31 Beau cousin.
01:17:34 Noble armée, en vérité.
01:17:40 Mais quel gâchis.
01:17:42 Tant de vaillants chevaliers pour ne faire qu'un seul prisonnier.
01:17:46 La prise de 20 bannières, mon cousin, me ferait moins plaisir en ce jour que votre compagnie.
01:17:51 Mais dites-moi, mon cousin, cela ne vous ressemble guère de vous rendre ?
01:17:54 Le nombre est pour moi, certes, mais je sais que vous ne craignez pas.
01:17:57 Je suis sensible, mon cousin.
01:18:00 J'ai pensé qu'à nous affronter ainsi en guerre, nous ferions mourir trop de pauvres gens.
01:18:06 Ce sont toujours eux qui pâtissent.
01:18:08 Vous en avez pourtant navré par centaines ces derniers temps.
01:18:12 Qui d'autre m'a parlé de corps pendus aux branches, d'enterrées vifs, de filles violées, de beaux saccages ?
01:18:19 Veuillez, gaucher, faire savoir à Monseigneur le comte d'Artois la paix que je lui impose.
01:18:24 Inutile, gaucher.
01:18:27 Je souscris à tout.
01:18:30 D'ordinaire, Monseigneur, quand un haut baron bat en brèche l'autorité royale, on réunit la cour des pères.
01:18:37 Je la mérite.
01:18:39 Vous verrez comme je me repentirai bien.
01:18:42 Je dirai tout.
01:18:46 En route.
01:18:50 Que cherchez-vous ?
01:18:57 Je ne cherche rien, mon cousin.
01:19:00 Je contemple ce champ pour ne plus l'oublier.
01:19:09 Je suis bien à l'aise de m'être livré à votre justice.
01:19:16 Ça va donner faim.
01:19:18 Robert.
01:19:20 Oui.
01:19:21 Comme vous n'avez pas cru devoir écouter mes cires gauchers qui allaient vous les lire, je tiens à vous dire la première de mes volontés.
01:19:27 Est-il vrai que vous m'avez inventé le surnom de Porte-Clause ?
01:19:33 C'est vrai, mon cousin, c'est vrai.
01:19:36 Car vous vous servez fort des portes pour gouverner.
01:19:41 Porte-Clause.
01:19:45 Eh bien, mon cousin, vous irez d'Angloger en la prison du Châtelet jusqu'à ce que le dernier château d'Artois me soit livré et vous y serez tenu au secret.
01:19:53 Croyez-vous, ma mère, que notre pauvre reine n'est restée plus de trente heures dans les douleurs ?
01:20:04 Il en a fallu de peu que l'enfant n'y reste.
01:20:07 Et la mère aussi.
01:20:09 C'est le chagrin qu'a eu Mme Clémence de la mort de son époux qui est cause de tout.
01:20:14 Ah, tenez, je tiens pour un miracle que l'enfant soit né vivant.
01:20:18 Heureusement pour le royaume.
01:20:20 Mais attendez, ma mère, le sort s'en mêle, tout va à la traverse.
01:20:24 Voici que la nourrice qu'on avait arrêtée, qui se tenait là depuis une semaine, a bu son lait sous d'un pari.
01:20:30 Faire cela en un pareil moment.
01:20:33 Car la reine, bien sûr, est hors d'état d'allaiter, sa fièvre la prise.
01:20:37 Ah, ma mère, je suis seule à pourvoir à tout.
01:20:43 Quatre jours seulement que vous avez fait vos couches.
01:20:46 Et vous voilà fraîche comme une églorentine.
01:20:50 Compliment, ma belle. On vous dirait déjà prête à recommencer.
01:20:55 Vous nourrissez ?
01:20:58 Bien sûr.
01:20:59 Et votre enfant profite à vue d'œil.
01:21:02 Il peut très bien en nourrir deux.
01:21:04 Vous allez donc me suivre, ma bonne fille, et venir donner votre lait au roi.
01:21:08 Je ne puis, madame.
01:21:09 Et pourquoi ? À cause de votre péché ?
01:21:12 Il n'empêche pas d'être riche en lait. Et puis la question n'est pas là. Il nous faut une nourrice.
01:21:15 Non, madame, je n'irai pas.
01:21:17 Mais voyez-moi la gratte, la belle sujette que nous avons là.
01:21:20 Je conserverai mon lait pour mon fils.
01:21:22 C'est ce que nous allons voir, méchante.
01:21:24 Et s'il le faut, j'aurai un ordre du régent.
01:21:26 Un baptême. En plus, il me faut assister au baptême.
01:21:33 Dolante, comme elle l'était, on aurait pu croire que Clémence ne viendrait pas au terme de ses couches.
01:21:38 On a vu de plus fortes qui avortent ton chemin.
01:21:40 Non, elle a tenu ses neuf mois.
01:21:43 Elle pouvait nous donner un enfant mort-né, né-ni, le rejetant-vie.
01:21:47 Ce pouvait être une fille. Point. Il a fallu que ce soit un garçon.
01:21:51 Oh, Béatrice !
01:21:54 Oui ?
01:21:55 Crois-tu que ça valait la peine de courir de si gros périls, dont certains ne sont point encore écartés,
01:22:01 pour être joué par le sort, et de pareille façon ?
01:22:06 J'ai gardé, Madame, un peu de cette bonne poudre qui nous a si bien servi ce printemps pour les dragées du roi.
01:22:11 Tu as bien fait. Nous avons tant d'ennemis.
01:22:13 Vous allez tenir l'enfant, Madame, puisque vous êtes ma reine.
01:22:16 Vous n'aurez peut-être pas l'occasion de si tôt.
01:22:19 Ce n'est qu'une poudre, vous savez, et qui se voit à peine sur le doigt.
01:22:25 C'est une âme sans péché que vous enverriez au ciel.
01:22:29 Dieu sait comment mon gendre prendrait la chose.
01:22:32 Trois de gens m'accusent, à voix basse.
01:22:35 C'est peut-être assez d'un roi pour cette année.
01:22:38 Subissons un moment celui qui vient de nous naître.
01:22:44 [Musique]
01:22:48 [Musique]
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01:23:39 [Musique]
01:23:45 [Musique]
01:23:48 Seigneur, il trépasse.
01:23:57 Regardez, il étouffe.
01:24:03 [Musique]
01:24:06 [Musique]
01:24:10 Sauvez ! Le roi est sauvé.
01:24:17 Ce n'était que des convulsions.
01:24:20 Croyez-vous qu'il est à souffrir d'autres accès ?
01:24:23 C'est... C'est fort à craindre.
01:24:26 La ventrière dit qu'on ne sait jamais quand vient ce mal
01:24:29 et comment il finit.
01:24:32 Vous avez manqué de peu tout à l'heure d'être roi, mon fils.
01:24:44 En vérité, après ce que nous avons vu,
01:24:48 personne ne s'étonnerait si cet enfant mourait ces jours-ci.
01:24:53 S'il venait à disparaître,
01:24:56 il vous faudrait toutefois attendre la majorité de la petite Jeanne de Navarre.
01:25:01 Nenni, ma mère, Nenni.
01:25:05 La succession de Louis est close.
01:25:07 C'est celle du petit Jean qui pourrait s'ouvrir.
01:25:10 S'il venait à disparaître entre mon frère et moi, il y aurait eu un roi
01:25:13 et je serais héritier de mon neveu.
01:25:15 De nouvelles convulsions pourraient bien l'emporter.
01:25:19 Laissons faire Dieu, ma mère, laissons faire Dieu.
01:25:23 Savez-vous, ma mère, que la dame de Ferriennes a disparu d'Arras?
01:25:26 Et aussi les hommes que j'avais envoyés là-bas pour l'enlever
01:25:29 et la mettre hors d'état de trop parler?
01:25:32 Il paraît qu'elle est tenue secrètement en quelques châteaux d'Artois
01:25:35 et on dit que vos barons là-bas s'en vantent.
01:25:38 J'ai été bien avisé de serrer votre neveu Robert au châtelet.
01:25:42 Sinon, où seriez-vous aujourd'hui?
01:25:45 Je ne sais pas.
01:25:48 Laissez faire Dieu ou me laissez faire, moi.
01:25:51 Il est prudent, mais il a envie de régner.
01:25:54 Et il m'a très bien comprise.
01:25:57 Combien de temps crois-tu qu'il faille à ta poudre
01:26:00 pour faire effet sur un enfant de cinq jours?
01:26:03 Sur les serpes de vos bois, le résultat s'est montré en une nuit.
01:26:06 Et vous, vous avez fait un travail de château.
01:26:09 Vous avez fait un travail de château.
01:26:12 Vous avez fait un travail de château.
01:26:15 Sur les serpes de vos bois, le résultat s'est montré en une nuit.
01:26:18 Le roi Louis, lui, a résisté près de trois journées.
01:26:21 Avec un nourrisson, tout irait très vite.
01:26:24 Et surtout, madame, n'allez pas vous moucher.
01:26:31 Vous y laisseriez votre vie.
01:26:34 Faites feu à bataille!
01:26:37 Que la chaleur se répande dans les clois!
01:26:41 Elle va le tuer.
01:26:44 Elle va le tuer.
01:26:47 Et comment l'en empêcher?
01:26:50 Tu me veux que ce soit la marraine qui présente l'enfant au baron.
01:26:53 Tu ne peux pas aller déclarer au régent
01:26:56 que ce soit votre belle-mère, la comtesse Mao,
01:26:59 qui porte le roi, car nous craignons qu'elle le tue.
01:27:02 Je mettrai des hommes d'armes.
01:27:05 Je ferai regarder derrière toutes les tapisseries.
01:27:08 Même sous tes yeux, tu n'auras qu'à te taire.
01:27:11 Mais alors, qu'allons-nous faire?
01:27:14 Il y aurait bien un moyen, mais il dépend de toi.
01:27:17 Moi, elle ne m'aime pas.
01:27:20 Présenter mon enfant à la place du petit roi?
01:27:23 Nous craignons pour lui le froid, la foule, l'agitation.
01:27:29 À cause des convulsions.
01:27:34 Voyez les faits, s'il se mettait soudain à se tordre comme l'autre jour.
01:27:37 On aurait au fait de croire qu'il ne peut vivre
01:27:40 comme ses ennemis le répandent.
01:27:43 Il est vrai que mon fils, le frère de la du roi,
01:27:55 est plus lourd, n'est-ce pas?
01:27:58 Vous me le disiez tout à l'heure.
01:28:01 Mais n'est-ce pas un péché que de faire cela?
01:28:04 Je n'y suis pour rien.
01:28:07 C'est une idée de mon mari.
01:28:10 Au contraire, c'est vertu que de protéger son roi.
01:28:13 C'est vertu que de protéger son roi.
01:28:17 Le roi est mort.
01:28:43 Venez, Philippe, vous avez les bras plus longs que les miens.
01:28:46 Présentez donc le roi au baron.
01:28:49 Les convulsions! Regardez!
01:29:08 Les convulsions!
01:29:11 Les convulsions!
01:29:14 La mort de son fils avait foudroyé Marie.
01:29:23 Le bébé qu'on venait de lui tuer était l'enfant de l'amour.
01:29:27 Elle en avait payé le prix par deux mois d'affront
01:29:30 et quatre mois de couvent.
01:29:33 Plongée dans une prostration désespérée,
01:29:36 Marie n'accordait aucun sens aux mots qu'on lui faisait prononcer.
01:29:40 Elle accepta de jurer tout ce que voulurent les bouvilles.
01:29:43 Même envers le père de son enfant mort,
01:29:46 même dans le secret de la confession,
01:29:49 elle s'engagea à garder un silence absolu
01:29:52 sur le drame qui venait de se dérouler.
01:29:55 Jusqu'à sa mort, elle tiendra parole. Elle ira plus loin.
01:29:58 Elle sacrifiera son amour comme d'autres avaient sacrifié son fils.
01:30:07 Quelques jours plus tard, l'enfant fut enterré à Saint-Denis
01:30:11 auprès des rois de France sous le nom de Jean Ier.
01:30:15 Émergeant de sa longue inconscience,
01:30:18 la reine Clémence ne pensait qu'à son propre fils.
01:30:22 Il est mort, n'est-ce pas?
01:30:26 Je le savais.
01:30:32 Je l'ai senti dans ma fièvre.
01:30:35 Cela aussi devait arriver.
01:30:38 J'ai été pieuse.
01:30:41 J'ai été bonne.
01:30:44 Du moins, je crois l'avoir été.
01:30:47 Et Dieu s'est employé à me meurtrir.
01:30:51 Plus qu'aucune de ses créatures.
01:30:54 Les gens de mon pays croient au mauvais sort.
01:30:58 Je porte malheur.
01:31:03 Je me dois interdire de ne plus rien entreprendre
01:31:06 et de me fier à rien.
01:31:09 Pas même à Dieu.
01:31:13 À mesure que se poursuivra cette douloureuse convalescence,
01:31:22 la reine Clémence, à la stupeur de son entourage,
01:31:26 affichera des goûts de femme âgée et capricieuse.
01:31:30 Elle ignorera jusqu'au bout
01:31:33 que l'enfant dont la mort avait embouleversé son cœur
01:31:36 et ses sens était vivant.
01:31:39 Banquier, il me faut de l'argent.
01:31:46 Regarde-moi bien, banquier, de près.
01:31:49 Je sors de prison.
01:31:52 Mon doux, mon mielleux, mon méchant cousin Philippe
01:31:55 s'est enfin rappelé que je croupissais en jaule,
01:31:58 et il me rend à l'air libre, l'aimable garçon.
01:32:01 Soyez le bienvenu, monseigneur.
01:32:04 Belle liberté dont on me gratifie.
01:32:07 Vous êtes libre, monseigneur, libre, tout à fait libre,
01:32:10 mais vous ne pouvez vous éloigner de plus de 20 lieux de Paris.
01:32:13 Autrement dit, Robert, on ne veut pas de toi en prison
01:32:16 pendant qu'on me fait roi, mais surtout,
01:32:19 on ne veut pas de toi au sac.
01:32:22 Ils ont bien choisi le jour pour me relâcher.
01:32:25 Toute la cour est partie, et me voici dans une ville morte.
01:32:28 Un mal d'amour commun qui n'a pas eu à besogner
01:32:31 depuis sept semaines.
01:32:34 Mal d'amour, mal d'argent.
01:32:37 Pour la guérison d'un grand fiévreux, s'il vous plaît, banquier de mon âme.
01:32:40 Et votre neveu, ce gentilhé?
01:32:43 Sa sainteté l'a pris dans sa suite après le conclave.
01:32:46 Je souhaite qu'elle le garde longtemps.
01:32:49 Trop de chagrin l'attend d'ici.
01:32:52 Je ne veux pas que sa belle l'a quittée.
01:32:55 S'il est ainsi, vite, son adresse, j'y couvre.
01:32:58 Toutes les femmes sont des catins, alors catin pour catin,
01:33:01 et battons-nous au moins avec des vrais.
01:33:04 Vous voyez bien qu'il me faut de l'argent.
01:33:07 Une misère, une obole, une charité.
01:33:10 100 livres.
01:33:13 - C'est que mon seigneur... - Écoute-moi bien, banquier.
01:33:16 J'ai trouvé une dame en Artois
01:33:19 qui a fourni du poison à ma tante Maho pour oxyrer feu le roi Louis.
01:33:22 Philippe m'a serré en forteresse.
01:33:25 Ce qui ne m'a pas permis de lui jouer le tour que je lui avais préparé.
01:33:28 Mais à présent, je suis libre.
01:33:31 Comment punit-on le régicide?
01:33:34 Pendaison? Décollation? Écartèlement?
01:33:37 Hein? Beau spectacle, en vérité.
01:33:40 Maho l'a truie.
01:33:43 Maho l'a ribaude, nue,
01:33:46 avec 4 chevaux et ses vilaines tripes déroulées dans la poussière.
01:33:49 Le tout devant son chancelier d'hierçon,
01:33:52 juste avant qu'on le châtre.
01:33:55 Et notre roi, mon beau-cousin Philippe, son blaireau de gendre,
01:33:58 qui lui tiendra compagnie.
01:34:01 Le dommage, c'est qu'on ne puisse les supplicier chacun deux fois.
01:34:04 Car ils en ont tué deux, les scélérats, deux!
01:34:07 200 livres.
01:34:10 50 livres, mon seigneur.
01:34:13 Prends-le.
01:34:16 J'ai la preuve de ce que j'avance.
01:34:19 Et elle vit ma preuve.
01:34:22 Et elle a de belles cuisses, la garce.
01:34:25 Et il suffira de lui serrer un peu dans des brodequins, ses cuisses,
01:34:28 pour qu'elle se mette à chanter.
01:34:31 Elle s'appelle Béatrice d'Hierçon.
01:34:34 C'est elle qui a fourni le poison à ma bonne-tante Maho.
01:34:37 100 livres, mon seigneur.
01:34:40 Oui?
01:34:43 Il y a dehors un homme qui nous épie.
01:34:46 Tue-le.
01:34:53 150 livres.
01:34:56 Tuez-le.
01:35:25 Bordeau! J'y aurais un plus beau sacre que mon cousin Arins.
01:35:28 Eh bien, mon neveu, nous voici à Rins pour votre sacre.
01:35:37 Ce sera une dure partie, mon oncle.
01:35:43 Votre beau-frère d'Angleterre ne sera pas là.
01:35:48 Il y a longtemps, mon oncle, que les rois d'Outre-Manche
01:35:53 n'apprécient plus nos sacres.
01:35:56 Quant au duc de Bourgogne, n'en parlons pas.
01:35:59 Nous étions sûrs qu'il nous ferait défaut.
01:36:02 En revanche, sa mère, votre tante Agnès,
01:36:05 vient de faire son entrée en ville.
01:36:08 Je ne pense pas précisément que ce soit pour vous apporter son soutien.
01:36:11 Je sais, mon oncle, je sais.
01:36:16 Si bien que des pères laïcs
01:36:19 qui doivent demain à la cathédrale
01:36:22 être à vos côtés,
01:36:25 je n'en vois présentement aucun.
01:36:28 Vous oubliez la comtesse d'Artois et vous-même.
01:36:31 Comtesse d'Artois?
01:36:34 Une femme pour soutenir la couronne?
01:36:37 Alors que vous-même, Philippe,
01:36:40 vous-même ne tenez vos droits que de l'exclusion des femmes.
01:36:43 Soutenir la couronne n'est point la cindre.
01:36:46 Mon neveu, je...
01:36:49 Enfin...
01:36:52 À force de constater
01:36:55 que les autres pères sont absents,
01:36:58 je crois que je vais devoir aussi me retirer.
01:37:01 Que ne dirait-on pas
01:37:08 si l'on me voyait seul à vos côtés?
01:37:11 Hé! Vous connaissez la méchanceté des gens.
01:37:14 On dirait que vous m'avez acheté, tout bonnement.
01:37:17 Vous, mon oncle?
01:37:20 Tu pourrais penser cela.
01:37:23 Et cela précisément au moment
01:37:26 où j'allais appeler mon grand argentier.
01:37:29 Pourquoi donc?
01:37:32 Pour lui enjoindre de modifier la liste de donations
01:37:35 que je devais sceller demain en signe de joyeux avènement
01:37:38 et sur laquelle vous vous trouviez le premier
01:37:41 pour cent mille livres.
01:37:44 Peut-être vais-je y renoncer. Le trésor est pauvre.
01:37:47 Mais comptent-ils donc tous?
01:37:53 Ces barons, en vérité, outrepassent leurs droits.
01:37:56 Quand le roi vous mende
01:37:59 pour soutenir la couronne, que diable!
01:38:02 On vient.
01:38:05 Est-ce que je ne suis pas là?
01:38:08 Je serai à votre côté, Philippe.
01:38:13 Ce don qui marque votre estime,
01:38:16 quand pensez-vous le signer?
01:38:19 À présent, mon oncle, si vous le souhaitez.
01:38:22 Mais daté de demain.
01:38:25 Vous gouvernez bien, Philippe.
01:38:33 Il est temps que je sois couronné.
01:38:36 S'il m'avait fallu discuter une autre fois,
01:38:39 mon cher oncle Valois m'aurait contraint de vendre le royaume.
01:38:42 Cent mille livres!
01:38:45 Cent mille?
01:38:48 Rassurez-vous, je ne suis pas un pauvre.
01:38:51 Je suis un richard.
01:38:54 Je suis un richard.
01:38:57 Je suis un richard.
01:39:00 - Rassurez-vous, nous lui verserons par petites fractions.
01:39:04 Nous l'aiderons à être fidèles, il n'y est point à l'aise.
01:39:07 - Votre frère est là. - Qu'il entre.
01:39:12 - Que va-t-il encore exiger celui-ci? - Mon frère, il me faut vous entretenir
01:39:28 de choses importantes. - Importantes ou qui vous importe?
01:39:31 - Philippe, vous ai-je, oui ou non, et à maintes reprises, demandé de me conférer
01:39:36 la pairie et d'accroître mon appanage ainsi que mon revenu?
01:39:39 - Je vous accorde que vous n'avez pas cessé de le faire.
01:39:41 - Mais enfin, vous n'avez plus besoin de la pairie de Poitiers.
01:39:44 Que ne me la donnez-vous? Convenez que ma part est insuffisante.
01:39:49 - Insuffisante? Vous êtes né fils de roi.
01:39:57 Vous êtes frère de roi. Croyez-vous vraiment que la part soit insuffisante
01:40:02 pour un homme de votre cervelle et de vos mérites?
01:40:03 - Qu'est-ce qu'ils ont, mes mérites? - Il faut bien finir par vous le dire en
01:40:07 face, Charles. Vous êtes un bonnet. Autrefois, on vous appelait loison, vous l'étiez et
01:40:13 vous l'êtes resté. Et au conseil, souvenez-vous, notre père
01:40:20 haussait les épaules lorsque vous énonciez l'une de vos sottises.
01:40:22 Et un mot buisson, quand vous étiez abellé blanche, blanche, et a pleuré votre outrage
01:40:30 devant toute la cour. - Philippe, elle s'avoue de me dire cela.
01:40:33 Vous, dont la femme... - Pas un mot sur Jeanne, pas un mot sur la
01:40:36 reine. Adam, les barons qui sont allés guérir la
01:40:48 Sainte-Ampoule à l'abbaye de Saint-Rémy sont-ils de retour?
01:40:50 - Oui, sire. Ils sont déjà à la cathédrale avec le clergé de l'abbaye.
01:40:55 - Bien. Alors, fermez les portes de la ville. Close, comme à Lyon.
01:41:12 - Je vous déclare, mon frère, que si vous voulez me voir à côté de vous au sacre,
01:41:23 je vais être assis sur un siège de père. Autrement, je m'en repars.
01:41:27 - Eh bien, allez-vous-en donc, mon frère. Une seule personne m'est aujourd'hui nécessaire,
01:41:32 l'archevêque de Reims. Vous ne l'êtes pas, l'archevêque. Alors,
01:41:35 partez. Quittez la ville, voyagez. Cela vous fera grand bien.
01:41:39 - Mais pourquoi? Pourquoi notre oncle Valois tient-il toujours ce qu'il veut et moi jamais?
01:41:44 - Je l'achète. Et on n'achète que ce qui compte, Charles. Existez, si vous voulez vous vendre.
01:41:52 …
01:42:14 Je suis unuriers.
01:42:17 Quand quelqu'un se déshabille,
01:42:19 il faut que l'on se déplace.
01:42:23 Il faut que l'on se déplace.
01:42:25 Il faut que l'on se déplace.
01:42:27 Il faut que l'on se déplace.
01:42:29 Il faut que l'on se déplace.
01:42:31 Il faut que l'on se déplace.
01:42:33 Il faut que l'on se déplace.
01:42:35 Il faut que l'on se déplace.
01:42:37 Il faut que l'on se déplace.
01:42:39 Il faut que l'on se déplace.
01:42:41 Il faut que l'on se déplace.
01:42:43 Il faut que l'on se déplace.
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01:42:51 Il faut que l'on se déplace.
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01:42:59 Il faut que l'on se déplace.
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01:43:31 Il faut que l'on se déplace.
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01:43:41 Il faut que l'on se déplace.
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01:43:45 Il faut que l'on se déplace.
01:43:47 Il faut que l'on se déplace.
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01:44:01 Il faut que l'on se déplace.
01:44:03 Il faut que l'on se déplace.
01:44:05 Il faut que l'on se déplace.
01:44:07 Il faut que l'on se déplace.
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01:44:11 Il faut que l'on se déplace.
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01:44:31 Il faut que l'on se déplace.
01:44:33 Il faut que l'on se déplace.
01:44:35 Il faut que l'on se déplace.
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01:44:51 Il faut que l'on se déplace.
01:44:53 Il faut que l'on se déplace.
01:44:55 Il faut que l'on se déplace.
01:44:57 Il faut que l'on se déplace.
01:44:59 Il faut que l'on se déplace.
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01:46:01 Il faut que l'on se déplace.
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01:46:05 Il faut que l'on se déplace.
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01:46:15 Il faut que l'on se déplace.
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01:46:25 Il faut que l'on se déplace.
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01:46:33 Il faut que l'on se déplace.
01:46:35 Il faut que l'on se déplace.
01:46:37 Il faut que l'on se déplace.
01:46:39 Il faut que l'on se déplace.
01:46:41 Il faut que l'on se déplace.
01:46:43 Il faut que l'on se déplace.
01:46:45 Il faut que l'on se déplace.
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01:46:53 Il faut que l'on se déplace.
01:46:55 Il faut que l'on se déplace.
01:46:57 Il faut que l'on se déplace.
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01:47:01 Il faut que l'on se déplace.
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01:47:05 Il faut que l'on se déplace.
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