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00:00 "Il a redonné la vie à mon âme, après tant d'années de souffrance, Christ a redonné la vie à mon âme."
00:27 Clarisse Koulibaly Teuwa est née à Katsioula, dans la région du Hambol.
00:32 En 2002, elle a quitté sa ville natale pour s'installer à Abidjan, capitale économique ivoirienne.
00:38 "On est venu à Abidjan, c'était hyper difficile. C'était hyper difficile.
00:43 Donc, les parents n'ayant pas de travail, il fallait se battre.
00:49 Il fallait se battre pour pouvoir trouver à manger et en même temps chercher à se connecter aux études.
00:56 Donc, j'ai essayé de faire des petits commerces ça et là, griller de la loco, vendre des débardeurs, vendre des friperies.
01:04 Et ça marchait, c'était rentable."
01:07 Ses petites activités lui ont permis des années plus tard de poursuivre ses études et d'obtenir des diplômes.
01:14 "J'ai eu le B.T. en comptabilité. J'ai fait d'autres formations universitaires, dont le 2.8 en gestion commerciale.
01:21 Aujourd'hui, la licence, là, je suis en train de faire des cours en master."
01:24 Après avoir acquis toutes ses expériences, Clarisse a été recrutée pour assurer la comptabilité d'une entreprise de café cacao
01:32 dans la ville de Boaflé, au centre-ouest du pays.
01:36 Deux ans plus tard, elle a quitté cette entreprise pour plusieurs raisons.
01:40 "Je suis revenue sur Abidjan. Après ça, j'ai fait Cotonou. Je me suis débrouillée encore.
01:46 Parce que là, il y avait des petits problèmes dans le domaine du café cacao."
01:50 Grâce à sa rigueur, sa détermination, son courage et son professionnalisme,
01:55 Clarisse a géré d'autres sociétés en tant que responsable commercial.
01:59 Avec les événements qu'a traversé la Côte d'Ivoire en 2010, ces entreprises où Clarisse exerçait ont fermé.
02:06 La native de Katsoula s'est retrouvée au chômage.
02:09 Malgré toutes ces difficultés, la jeune femme n'a pas baissé les bras.
02:13 En 2014, elle a été admise comme stagiaire à la Mutuelle Générale des fonctionnaires de l'État de Côte d'Ivoire.
02:19 "Le 2 novembre 2018, on va me confirmer comme agent Mugevsi.
02:25 Et ils vont décider de m'affecter à Hachma. Hachma comme agent de bureau, représentant la Mugevsi.
02:33 Et depuis lors, je suis à Hachma.
02:36 Notre rôle, c'est d'orienter les gens, c'est de les assister, c'est de communier avec les malades, c'est de gérer les malades."
02:46 Mariée et mère de famille, Clarisse Tewa est aujourd'hui très engagée dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
02:53 Victime d'excision lorsqu'elle était plus jeune et restaurée des années après,
02:59 Clarisse a décidé de créer une ONG dénommée ABFEV, Association pour le bien-être des femmes victimes d'excision.
03:07 L'une de ses missions principales, promouvoir la restauration du clitoris.
03:12 "ABFEV a pour rôle principal de lutter contre l'excision, de sensibiliser et après faire la restauration du clitoris."
03:22 A ce jour, ce sont plus de 300 femmes membres de l'organisation de Clarisse qui ont été restaurées.
03:28 En plus de cette opération, l'ONG ABFEV suscite des activités génératrices de revenus pour ses suivantes de l'excision et leurs familles.
03:37 "Dans l'organisation de l'ONG, je rencontre beaucoup de jeunes dames, d'autres qui ont des diplômes, d'autres qui sont vraiment démunies.
03:47 Beaucoup de femmes démunies et je suis obligée de mettre la main à la poche pour pouvoir les aider.
03:55 Et je souhaite que l'État fasse l'effort de soutenir l'ONG.
04:03 Malgré nos mêmes moyens, au jour d'aujourd'hui, l'ONG a réussi à scolariser des enfants."
04:11 Ce jour, la présidente de l'ONG ABFEV rencontre des suivantes, parmi lesquelles des femmes déjà restaurées.
04:19 "Chaque mois, on organise des réunions pour traiter les femmes. Il y a une cellule de coûte.
04:25 Vous avez constaté tout à l'heure qu'il y a des personnes qui ont envie de sortir, qui ont envie de parler, qui ont envie de se confier."
04:31 Cette rencontre d'information, d'écoute, de témoignage et d'émotion vient faciliter leur prise en charge chirurgicale et psychologique.
04:40 "La plupart des filles que nous coachons, initialement avaient très honte d'en parler. Aujourd'hui, elles sont libérées de ce fardeau-là.
04:47 Elles ont droit à avoir une vie sexuelle amonieuse. Elles ont droit à vivre une vie de couple heureuse.
04:57 L'action de Mme Tewa est vraiment une action très bénéfique."
05:01 "J'ai été restaurée grâce à l'ONG ABFEV. Tout s'est bien passé. Aujourd'hui, je me sens femme.
05:08 Depuis 2021, j'ai fait ma restauration. Aujourd'hui, ça va. Je suis épanouie. Tout va bien côté sexuel."
05:15 Selon Clarisse, la Journée internationale des droits de la femme doit être également une occasion de sensibilisation contre les mutilations génitales féminines.
05:25 Elle entend donc soutenir ses sœurs à travers la création d'un centre d'écoute.
05:31 "Notre objectif aujourd'hui, c'est de construire un centre-refuge au sein duquel nous allons créer un centre médical chirurgical pour aider ces femmes victimes de VBG."
05:47 Clarisse reste un modèle de résilience, de persévérance et d'altruisme pour son entourage.
05:54 "Madame Tewa est véritablement bonne. Bonne dans son métier qu'elle exerce avec beaucoup d'amour.
06:03 Madame Tewa est une personne honnête. Elle est véritablement sensible à la cause des autres.
06:12 Si on l'aide, elle fera beaucoup de choses, beaucoup de bien aux femmes de ce pays."
06:17 La quarantaine révolue, Clarisse Koulibaly-Tewa a obtenu plusieurs distinctions et reconnaissances pour le travail bien fait.
06:25 Ses actions en faveur des femmes lui ont valu ce certificat du Conseil national des droits de l'homme (CNDH).
06:33 Merci.