Invitée de Un dimanche à la campagne, Sandrine Quétier est revenue sur son choix d'arrêter la télé pour se lancer dans la comédie et la musique.
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00:00 Et puis, qu'est-ce qui va se passer ? Pourquoi vous allez arrêter en plein succès ?
00:04 J'avais en face de moi des gens de chaîne de télé qui trouvaient que je faisais très bien mon travail,
00:08 qui était un métier qui était agréable, mais qui me faisaient clairement comprendre que voilà,
00:12 si j'étais animatrice, je pouvais être animatrice.
00:14 Et ça qui est fou, c'est que quand vous étiez à TF1, vous auriez pu aller voir l'unité fiction.
00:18 Je l'ai fait.
00:19 Et on vous a rien proposé.
00:20 En fait, si, j'ai fait des castings, j'ai eu les rôles, mais on ne m'a pas autorisé à tourner.
00:24 Parce que ?
00:25 Parce que j'étais animatrice.
00:27 Et que voilà, il ne fallait pas que je fasse de comédie, il ne fallait pas que je fasse de chant.
00:31 C'était compliqué, les gens ne comprendraient pas tout ça.
00:33 Et moi, j'avais cette envie qui était au fond de moi depuis longtemps, grandissante et de plus en plus assumée.
00:38 Donc, je ne voyais pas d'autre possibilité que de tout arrêter pour me lancer dans le vide et me dire,
00:43 voilà, maintenant, je vais y aller, je vais me mettre au pied du mur.
00:46 Vas-y, ma fille, c'est le moment, mais pour faire ça, balance-toi, chante, monte un groupe, tourne.
00:52 Donc, il n'y avait pas d'autre possibilité que de tout arrêter.
00:54 Et j'ai tout arrêté.
00:55 Quelle peur ?
00:56 Alors, un immense soulagement.
00:58 Aucune peur ?
00:59 Non, mais en fait, je n'avais pas peur.
01:01 Parce qu'au pire, qu'est-ce qui se passe ? Ça ne marche pas.
01:03 Et au pire, je trouverais autre chose.
01:05 La réaction de l'entourage ?
01:06 Alors, je leur en avais parlé un petit peu avant, un peu inquiets,
01:09 parce que des enfants, quand ils voient leur maman, ils disent, qu'est-ce qu'elle nous fait ?
01:12 J'ai eu beaucoup d'incompréhension dans mon entourage professionnel.
01:15 Vous entendez quoi ?
01:16 C'est la crise de la quarantaine.
01:18 Dans six mois, on va te retrouver sur une autre chaîne, sur un autre programme.
01:20 Je dis, mais non, je ne veux plus faire de télé.
01:22 Et alors, ce qu'il faut, c'est que vous vous quittiez.
01:24 Et deux mois plus tard, vous vous retrouvez dans une fiction.
01:27 Alors, ce n'était pas au début pour TF1.
01:28 Non, c'était pour France 3.
01:29 Sensation ?
01:30 Super.
01:31 La gamine, quoi.
01:33 La gamine, et puis, ce qui est formidable, c'est d'avoir ces preuves à faire, complètement.
01:37 Et de me dire, à mon âge, d'avoir cette sensation-là, de traquer dans le bide,
01:41 de recommencer de zéro,
01:42 et de dire, est-ce que j'ai été bonne ?
01:44 C'est super enrichissant, c'est sûr.
01:46 Moi, j'ai adoré ça.
01:47 Et puis, premier rôle, premier, premier rôle dans Meurtra.
01:52 Dans Jura.
01:53 Et là, qu'est-ce qui se passe quand on a…
01:54 Vous qui avez rêvé de ça depuis l'enfance.
01:56 C'est formidable.
01:57 J'avais un préparateur, j'avais un coach pour connaître mon texte au cordeau.
02:01 Et ça a été une expérience absolument géniale.
02:03 Et puis, il y en a eu, comme ça.
02:05 Après, il y a eu encore d'autres choses, d'autres fictions.
02:08 Et puis, il y a eu le théâtre aussi.
02:10 Là encore, j'étais…
02:11 Je disais, mais non, je ne rêve pas ma vie, mais je fais vraiment ce que j'ai envie de faire.
02:14 Et puis, la fiction, il y en a eu moins, parce que je ne suis pas un choix évident.
02:19 C'est quoi cette phrase ?
02:21 C'est une réalité.
02:22 Parce que, aussi bien pour la musique que pour la fiction,
02:26 je pense, dans l'esprit des gens, comme j'ai été 20 ans en télé,
02:28 c'est un peu comme si c'était un caprice.
02:30 C'est un peu, ouais, maintenant, c'est l'animatrice qui veut faire comédienne ou qui veut faire chanteuse.
02:35 Donc, je ne suis pas un premier choix, mais je l'entends parfaitement et c'est parfaitement intégré.
02:39 Je ne suis pas celle qu'on désire forcément non plus.
02:42 Je suis OK avec ça.
02:44 Et s'il faut que je m'écrive mes rôles et que je fasse mes rôles pour jouer, je le ferai.