ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Didier Lemaire, professeur de philosophie et auteur de "Petite philosophie de la Nation" aux éditions Robert Laffont, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur l'affaire Maurice-Ravel et sur ce proviseur contraint de quitter ses fonctions par mesure de sécurité après avoir demandé à une jeune femme de retirer son voile au sein de l'établissement.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-interview-de-7h40
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/
Didier Lemaire, professeur de philosophie et auteur de "Petite philosophie de la Nation" aux éditions Robert Laffont, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur l'affaire Maurice-Ravel et sur ce proviseur contraint de quitter ses fonctions par mesure de sécurité après avoir demandé à une jeune femme de retirer son voile au sein de l'établissement.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-interview-de-7h40
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin Didier Lemaire. - Bonjour Didier Lemaire.
00:03 Bienvenue sur Europe 1, ancien professeur de philosophie à Trappes, dans les Yvelines. On vous a découvert Didier Lemaire juste après l'assassinat de Samuel Paty.
00:12 Vous aviez alors publié une lettre ouverte dans laquelle vous dénonciez
00:15 l'emprise islamiste dans la commune où vous enseigniez, Trappes,
00:19 l'absence de stratégie aussi de l'État en la matière. Vous êtes sur Europe 1 ce matin Didier Lemaire pour parler de l'affaire Maurice Ravel,
00:25 le proviseur de ce lycée du 20e arrondissement de Paris qui quitte donc ses fonctions. Il était menacé de mort depuis un mois
00:32 après avoir demandé à une élève de BTS de retirer son voile conformément à la loi de 2004.
00:37 Forçait-elle encore à la loi Didier Lemaire diriez-vous après cette affaire ?
00:41 - C'est une reculade,
00:44 c'est la victoire on peut dire de la rébellion sur la règle
00:49 et de façon plus générale de la violence sur la démocratie et la république.
00:55 - Alors le proviseur a écrit aux parents, aux élèves, aux enseignants, il explique quitter ses fonctions pour raisons de sécurité.
01:00 Or voilà que le rectorat évoque lui plutôt, je cite le rectorat, un départ anticipé à quelques mois de la retraite,
01:07 donc pas une démission, et pour convenance personnelle.
01:10 Comment vous interprétez-vous cet écart de justification entre le proviseur d'un côté et le rectorat de l'autre ?
01:17 - Il s'agit d'un maquillage classique
01:19 des faits.
01:22 C'est le pas de vaguisme qui continue.
01:24 - Je crois que c'était terminé, c'est ce qu'a dit Nicole Belloubet hier.
01:26 "Le pas de vague est terminé" a dit la ministre.
01:29 - Oui, on est toujours finalement dans la communication et dans la négation
01:34 de la réalité des faits, c'est-à-dire de cette fracture extrêmement forte
01:39 qui s'exerce sur l'école par cette pression constante et l'instrumentalisation des élèves par des idéologues
01:47 qui cherchent à les mettre en opposition avec la communauté nationale.
01:51 - Vous dites que la jeune fille, en l'occurrence, elle s'appelle Yousra, je me permets de donner son prénom,
01:56 parce qu'en l'occurrence elle s'est exprimée il y a deux semaines de cela auprès du Comité contre l'islamophobie en Europe.
02:03 Alors c'est la réincarnation de l'ex-Comité contre l'islamophobie en France,
02:07 qui avait été dissous par Gérald Darmanin,
02:09 ils se sont trouvés asiles à Bruxelles,
02:11 et donc elle explique, elle ne retire rien de sa version,
02:13 et la voilà vedette d'une campagne de propagande victimaire,
02:17 mais vous dites qu'elle est instrumentalisée cette jeune fille, Didier Lemer ?
02:20 - Oui, enfin, je ne la connais pas personnellement,
02:24 mais il est clair que l'offensive islamiste,
02:29 elle est tournée en direction des jeunes en grande partie,
02:33 et que ces jeunes dans les quartiers, dans un monde qui est assez clos,
02:37 sont travaillés justement pour devenir des instruments de percussion, si je puis dire, de l'école.
02:47 Et il y a un certain succès dans cette politique,
02:51 puisque les accusations constantes de racisme, d'islamophobie,
02:54 à l'encontre des professeurs, du personnel éducatif,
02:59 et de façon plus générale, à l'encontre des élus de la République, portent ses fruits.
03:04 - Alors, on lit un peu partout ce matin que ce qui s'est passé,
03:07 c'est une défaite pour l'éducation nationale,
03:09 c'est une défaite de l'État face à l'islamisme,
03:11 pourtant, il faut bien constater qu'au niveau politique,
03:13 il y a, semble-t-il, une prise de conscience, Didier Lemer ?
03:16 Vous ne constatez pas un écart dans l'attitude des autorités envers ce proviseur ?
03:21 Et vous-même, par exemple, ou encore plus gravement,
03:23 Samuel Paty, à qui ça a coûté la vie ?
03:26 - Oui, je crois que la multiplication des attaques contre l'école
03:29 fait que le gouvernement ne peut pas faire autrement
03:32 que de donner le change et de donner l'impression qu'il est présent.
03:36 - Pour vous, on donne le change, pas plus ?
03:38 - Il donne le change, puisque finalement...
03:41 - Il y a eu des patrouilles de police, des enquêtes de menée...
03:44 - Bien sûr, mais le proviseur a dû quitter son établissement.
03:48 C'est dire s'il n'a pas été suffisamment protégé
03:51 et que la République ne l'a pas accompagné pour qu'il reste en poste.
03:55 Et c'est bien là le problème.
03:57 La démarche du gouvernement, aujourd'hui,
04:01 de porter plainte pour dénonciation calomnieuse,
04:04 de poursuivre cette jeune fille pour dénonciation calomnieuse...
04:07 - C'est l'annonce qu'a faite Gabrielle Attal hier soir.
04:09 - Oui, elle arrive très tardivement.
04:11 L'élève n'a pas été exclu de l'établissement,
04:13 elle a démissionné,
04:14 mais aucune démarche, aucune sanction n'a été prise contre cet élève.
04:18 C'est bien là le problème.
04:19 - C'est par là qu'il fallait commencer, vous pensez, Didier Le Maire ?
04:21 - Oui, il est trop tard maintenant.
04:23 - Il fallait punir, sanctionner l'élève tout de suite ?
04:25 - La retirer de l'établissement, effectivement,
04:28 et lui ôter toute possibilité de poursuite d'étude.
04:31 - Ça renvoie quelle image, cette situation ?
04:34 Parce qu'en fait, on a l'impression de légitimité,
04:36 qui ne se comprennent pas,
04:38 d'une élève qui bafoue la loi,
04:41 mais sans même tellement s'en rendre compte,
04:43 et brandit sa légitimité.
04:45 Après tout, elle a dit que le proviseur l'avait frappé.
04:48 La justice a prouvé que ça n'était absolument pas le cas.
04:51 Mais la rumeur prospère, et le mal est fait, quoi qu'il arrive, Didier Le Maire.
04:54 - Oui, c'est la victoire de la rumeur sur la probité, sur l'honneur, bien sûr.
05:00 - Mais vous voulez, ça ressemble à ce que vous avez vécu, vous,
05:03 dans votre classe, dans votre lycée à Trappes ?
05:05 - Oui, moi j'ai été de la même façon
05:08 calomnié, sali, y compris par des élus,
05:12 et une partie de la presse, qui a mis en doute ma parole,
05:15 qui a mis en doute mon honneur,
05:17 et également, qui a cherché à me discréditer,
05:20 en disant que j'étais instrumentalisé par l'extrême droite.
05:23 Enfin, c'est des accusations tout à fait infondées et stupides.
05:29 - Alors, Jean-Pierre Robin, l'ancien inspecteur général de l'Education nationale,
05:32 qui sera tout à l'heure, à 8h10, invité de Sonia Mabrouk,
05:35 écrivait dans son dernier livre "Les profs ont peur",
05:39 que 4 enseignants sur 5 reconnaissent aujourd'hui craindre les conflits
05:43 avec des élèves influencés par une idéologie politico-religieuse.
05:46 Donc là, on parle des enseignants, là en l'occurrence, c'est un proviseur.
05:49 On entend dire que finalement, les proviseurs sont peut-être encore plus exposés
05:52 que les profs, parce que c'est à eux de faire appliquer les règlements, Didier Le Maire.
05:56 - Oui, et face à la démission de l'État,
05:59 je pense que seule une mobilisation de la société civile
06:02 pourrait changer la donne.
06:04 - Qu'est-ce que vous entendez par là ? C'est quoi une mobilisation de la société civile ?
06:07 - Alors moi, j'ai fondé une association qui s'appelle
06:10 Défense des Serviteurs de la République, et qui a pour mission
06:14 de soutenir financièrement, matériellement, juridiquement et moralement,
06:20 et d'accompagner ces personnes qui sont aujourd'hui menacées
06:23 parce que l'État, au fond, faillit à sa mission.
06:26 - Et quand vous voyez Mickaël Pathy, donc la sœur de Samuel Pathy aujourd'hui,
06:30 parce que tout ça arrive au même moment,
06:32 elle engage une démarche symbolique pour que l'État reconnaisse sa responsabilité
06:35 dans l'assassinat de son frère.
06:37 Qu'est-ce que vous en pensez, vous ? Est-ce que ça fait partie de ce...
06:40 - Oui, je m'en félicite. Il faut poursuivre toutes les personnes
06:43 qui, finalement, mettent en danger par leur non-décision, leur indécision,
06:48 les représentants de la fonction publique, les fonctionnaires, de façon générale.
06:52 - Qu'est-ce que vous faites aujourd'hui, Didier Le Maire,
06:53 si je me permets de vous poser la question, parce que vous n'enseignez plus,
06:55 vous aussi, quelque part, vous n'avez pas démissionné,
06:57 mais quelque part, vous avez préféré vous retirer ?
07:00 - Je n'ai pas préféré, il n'était plus possible pour moi,
07:03 étant donné le degré de menace.
07:05 - Pour raison de sécurité ?
07:06 - J'ai vécu sous protection policière pendant des mois,
07:09 il n'était plus possible de me rendre dans un établissement scolaire.
07:12 Je le déplore et je le regrette.
07:14 - C'est la même situation que le proviseur ?
07:15 - Oui, j'ai exercé un métier magnifique,
07:17 transmettre la liberté de pensée, au fond,
07:21 c'est peut-être un des plus beaux métiers du monde.
07:23 - Ça vous manque ?
07:24 - Oui, ça me manque, oui.
07:25 - Merci beaucoup Didier Lemeyre d'être venu ce matin sur Europe 1.
07:30 Pardonnez-moi, je n'ai pas noté le nom de votre dernier ouvrage,
07:32 parce que vous avez écrit "L'être d'un hussard de la République"
07:36 - "Et petite philosophie de la nation".
07:37 - Voilà, ça marche très bien.
07:39 Merci d'être venu nous voir ce matin sur Europe 1.
07:41 Bonne journée à vous.