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Court métrageTranscription
00:00 Ce qui est intéressant aussi avec ce film, c'est ce qu'on a appelé la seconde période de Jean Gabin.
00:08 C'est-à-dire qu'il n'est plus l'ouvrier au destin fatal d'avant-guerre.
00:14 C'est un homme qui s'est enrichi.
00:16 C'est un industriel qui a fait fortune dans le cuir.
00:19 Dans la Marie du Port, c'était aussi un grand commerçant de la Manche ou du Calvados,
00:27 enfin de Port-en-Bessin, un grand commerçant de Normandie,
00:31 qui là également avait bien réussi dans la vie.
00:35 À partir de l'après-guerre, dans "Miroir" aussi, il va jouer très souvent des rôles d'hommes qui se sont enrichis.
00:44 Et il va quitter le bleu de travail, entre guillemets, ou l'uniforme d'avant-guerre pour porter le costume cravate.
00:50 Et là, c'est le cas avec ce film-là qui est intéressant parce qu'il est caractéristique de cette époque de Jean Gabin.
00:58 [Sonnerie de téléphone]
01:21 La jeunesse de cette association en réalité remonte à l'immédiat après-guerre.
01:27 Parce que déjà en 1946, la France et l'Italie, pour des raisons commerciales, diplomatiques aussi,
01:35 et parce que les deux cinématographies françaises et italiennes sont à ce moment-là,
01:42 et historiquement les deux cinématographies européennes phares, on va dire,
01:47 décident déjà en 1946 de faire des accords cinématographiques,
01:54 à l'intérieur desquels il y a un petit annexe qui parle déjà de coproduction.
02:03 Et c'est en 1946 qu'on décide de faire un an d'essais.
02:07 C'est-à-dire on se dit on va produire tant de films en Italie, tant de films en France, mais en collaboration.
02:13 À la fin de cet essai, qui est pourtant lancé mais avec de la prudence d'un côté et de l'autre, c'est beaucoup, on va voir,
02:24 mais à la fin de cet essai, évidemment, il y a quelque chose qui se passe,
02:29 et il se rend compte que notamment les systèmes d'aide des deux pays sont très compatibles,
02:36 qu'il y a du matériel, du studio et du savoir-faire des deux côtés,
02:42 et qu'en mettant les deux ensemble, en collaboration, une nouvelle dimension du cinéma européen,
02:48 mais aussi italien et français, peut se mettre en place.
02:52 Et c'est là donc qu'en 1949 sont signés, sont rédigés et sont signés des accords plus larges
02:58 qui regardent alors en particulier la coproduction et qui fixent toute une série de règles.
03:05 L'une des règles de ces premiers accords, qui seront renouvelées après, au fil du temps,
03:12 et qui vont aussi évoluer beaucoup, mais à l'époque, l'un des éléments, c'est le jumelage, par exemple,
03:18 c'est-à-dire que si "Pour l'amour du ciel" a été produit, et c'est une coproduction à 30% de France et 70% d'Italie,
03:28 ça veut dire qu'automatiquement, il y a eu un autre film qui a renversé le pourcentage
03:34 et qui était le film jumelé avec "Pour l'amour du ciel".
03:38 Et ça arrivait systématiquement pendant ce début de coproduction. Pourquoi ?
03:44 Parce qu'il fallait garder un équilibre.