"La promesse verte" sort cette semaine au cinéma. C'est le deuxième film du réalisateur Édouard Bergeon après "Au nom de la terre", sur la détresse du monde paysan et l'histoire de sa famille. Cette fois-ci, il propose un thriller écologique haletant, puissant, dans les forêts primaires d'Asie, avec Alexandra Lamy à l'affiche.
Regardez L'invité de RTL Soir du 25 mars 2024 avec Julien Sellier.
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00:02 RTL bonsoir, votre deuxième heure, autour de la table les compagnons de soirée, Cyprien, Isabelle, Stéphane Boutsoc, notre mister ciné, salut Stéphane.
00:16 Nous accueillons maintenant nos grands invités, nous allons passer un moment ce soir avec la comédienne Alexandra Lamy, bonsoir.
00:22 Bonsoir.
00:23 Avec le réalisateur Edouard Verjon, bonsoir.
00:25 La Promesse verte sort cette semaine au cinéma, Edouard c'est votre deuxième long métrage après Au nom de la terre qui parlait de la détresse du monde paysan qui racontait l'histoire tragique de votre famille.
00:34 Cette fois-ci vous nous proposez un thriller écologique, c'est haletant, c'est puissant, dans les forêts primaires d'Asie, vous filmez le combat d'une mère face au lobby, face au gouvernement, cette mère c'est vous Alexandra Lamy.
00:44 Votre fils est condamné à mort en Indonésie, il est accusé injustement de trafic de drogue, pourquoi ? Parce qu'il a voulu s'opposer à la déforestation.
00:52 Extrait de la bande-annonce.
00:54 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:55 Ils ont attaqué un village, ils ont piégé, voilà.
00:58 Tout ça, ça a coûté leur cul d'huile de palme.
01:00 On en est partout, tout le monde en croque, y compris dans les hautes sphères, alors l'huile de palme, on n'y touche pas.
01:07 Ce matin, la cour d'appel de Jakarta vient de confirmer la condamnation à mort de Martin Landau.
01:12 Edouard et Alexandra, l'intrigue se déroule en Indonésie mais vous avez tourné en Thaïlande, pourquoi ? C'était trop dangereux, c'était impossible de tourner en Indonésie ?
01:21 On ne l'aurait même pas demandé en fait.
01:23 Je ne l'avais pas osé.
01:24 Alors j'y suis allé en repérage pour prendre des photos, pour filmer le cousin germain qu'on voit dans le film qui est celui qui vous ressemble, Laurent Houtan.
01:32 La femme d'entrée de jeu ! Ah c'est dingue, il a la même couleur de poil !
01:38 Tout le monde va croire que je suis roux, et j'adore les roux, je ne dis pas ça pour les roux.
01:42 C'est très émouvant de le croiser et de partager un moment face à lui, de manger de l'eucalyptus, donc oui j'ai eu la chance de croiser un Laurent Houtan à son état sauvage.
01:50 Et puis quelques plans de la forêt primaire que j'ai pu filmer, quelques plans de Jakarta.
01:54 Sinon, on a tourné en Thaïlande, pourquoi ? Parce que la Thaïlande est un pays accueil du cinéma.
01:58 Nos amis américains, quand ils veulent filmer un palmier, ils vont souvent aux Etats-Unis et il y a les mêmes décors en fait.
02:04 Donc on a pu filmer, voilà.
02:06 Sans embêter le gouvernement local.
02:08 Exactement, tout ressemble.
02:09 En revanche, je pense qu'on n'ira plus en vacances en Indonésie, sans le croire que c'est un...
02:12 C'est fini !
02:13 C'est fini !
02:14 Ce qui est passionnant, c'est que vous vous êtes évidemment inspiré d'histoires vraies. Dans le film, on voit des mercenaires qui tuent, qui brûlent des villages pour ensuite exploiter la forêt.
02:21 Dans la vraie vie, on sait qu'il y a eu des soupçons d'assassinats sur les activistes. Aussi dans ce pays, c'est tiré de choses concrètes.
02:27 Dans ce pays et dans le monde, il y a un activiste qui disparaît tous les deux jours. Un activiste qui défend l'environnement tous les deux jours sur la planète.
02:33 Donc beaucoup en Amérique du Sud, mais aussi en Asie du Sud-Est.
02:35 C'est un film qui est très fort et comme vous l'avez dit, à travers ce thriller, on découvre l'ampleur de la catastrophe écologique en cours.
02:42 Parce que quand on veut verdir nos carburants, quand il y a de l'huile de palme dans nos placards ici en Europe, c'est un bout de terre qui disparaît à l'autre bout du monde.
02:48 Pour que nos auditeurs aient toutes les clés en main, on accueille dans ce studio Virginie Guérin, qui est notre spécialiste environnement à la réaction.
02:54 Bonjour !
02:55 Bonsoir Virginie.
02:56 Vous, vous avez visité des exploitations justement d'huile de palme dans un pays quasi voisin, la Malaisie. Racontez-nous déjà cette expérience. Ça ressemble à quoi ?
03:03 Effectivement, je suis à les côtés malaisiens, donc juste à côté de la forêt qui est dans le film.
03:08 Quand on arrive, on est frappé en avion. C'est un pays qui est recouvert de palmiers. Vous faites des kilomètres en voiture, à droite, à gauche, vous n'avez que des palmiers.
03:15 Donc c'est assez impressionnant. Avec un énorme problème évidemment pour la biodiversité. Vous parlez des orang-outans. J'ai vu aussi un de vos cousins, Julien, au sommet d'un arbre.
03:24 Malheureusement, il n'y a pratiquement plus d'arbres de la forêt primaire. Il reste aujourd'hui à peu près 10 000 orang-outans. 90% ont déjà disparu.
03:32 Parce que les palmiers, ils ne sont pas là à l'état naturel. Justement, ils sont plantés pour faire de l'huile. Il faut expliquer aussi.
03:36 On a des chiffres sur l'impact de cette déforestation à travers le monde ?
03:39 Alors, on est dans l'une des trois grandes forêts au monde, avec l'Amazonie et le bassin du Congo.
03:44 C'est un désastre pour le climat parce que les palmiers captent beaucoup moins le carbone que les forêts primaires.
03:49 Et on estime qu'en 20 ans, la moitié de la forêt indonésienne a disparu. La moitié.
03:53 Puis il faudrait aussi parler des conditions sociales parce que les gens qui travaillent dans les palmeresses sont payés 3-4 euros, pas plus, par jour.
03:59 Et Virginie, on est d'accord, l'huile de palme aujourd'hui, il y en a absolument partout.
04:03 Oui, parce que c'est une huile qui est pratique et pas chère. Donc on en trouve dans ce qu'on mange, on en trouve dans les cosmétiques.
04:07 Mais surtout, on en trouve de plus en plus dans les moteurs, dans les voitures et les avions. C'est devenu une énergie.
04:13 Donc effectivement, c'est plus seulement l'intérêt alimentaire, mais c'est devenu un carburant.
04:17 Et plus, excusez-moi, je rajoute aussi parce que je trouve que c'est vachement bien fait dans le film, c'est qu'il n'y a plus du tout de bruit,
04:23 donc plus du tout d'êtres vivants dans les forêts de palmiers. Donc ça veut dire qu'il n'y a absolument plus d'êtres vivants.
04:28 Il n'y a plus de biodiversité.
04:29 Plus du tout de biodiversité, exactement. Et ça, c'est très impressionnant. Je trouve, moi, qui viens de la campagne,
04:33 et qu'en un coup, tu entends ce silence, justement, et tu te dis "Waouh, ça veut dire que les prochains c'est nous".
04:37 On utilise beaucoup d'insecticides, de pesticides.
04:39 D'engrais.
04:40 D'engrais, oui, c'est ça.
04:41 Donc les palmiers, c'est pas un arbre, c'est une plante.
04:44 Ah si, c'est un arbre, c'est une plante.
04:45 C'est une plante.
04:46 Ah oui, c'est une plante, effectivement.
04:47 Donc c'est comme le soja au pays.
04:48 Ne commencez pas à vous embrouiller tous les deux, parce que, attendez, on parle d'un sujet extrêmement grave.
04:51 Si en plus, vous vous embrouillez, alors vous êtes d'accord, ça ne veut rien dire, cette histoire.
04:54 Mais c'est une monoculture, donc il n'y a que ça.
04:56 Et en tout cas, c'est lors de repérage où cette scène n'était pas écrite, et à un moment donné, il y a eu une séquence,
05:02 avec Martin, le fils de Carole, qui est à mes côtés, qui vient voir une activiste, et elle lui dit "Listen, Carfouli, écoute bien, qu'est-ce que tu entends ?"
05:10 "J'entends rien, il n'y a plus rien." Et en fait, on était en train de repérer, on a demandé à éteindre les moteurs des véhicules,
05:16 dans cette palmerie, c'est vraiment un océan de palmiers, comme vous le disiez, et là, silence total.
05:21 Et c'est là que cette séquence est née.
05:23 - Il y a une prise de conscience, Virginie, quand même, localement, il y a des progrès, aussi minces soient-ils ?
05:27 - Alors, il y a une prise de conscience internationale, parce qu'il y a une pression quand même dans les accords sur le climat,
05:32 et l'Indonésie et la Malaisie sont en train quand même de ralentir le rythme de la déforestation.
05:37 Et puis, vous avez des règles, par exemple, l'Europe vient de décider de ne plus importer d'huile de palme,
05:41 qui provient de récentes palmeries, donc qui ont été... On a coupé la forêt avant 2020, là on peut,
05:48 mais après 2020, on ne peut plus. Donc, il y a quand même une évolution qui fait qu'il y a un petit peu d'espoir.
05:53 Puis il y a un label, aussi, il y a une huile de palme un peu plus responsable, et vous savez,
05:58 les fabricants de Nutella, par exemple, de ces produits alimentaires qui ont été pointés du doigt par les associations,
06:03 et bien, ils se sont dit "il faut faire quelque chose pour réagir", donc il y a ce fameux label,
06:07 qui est soutenu par des organisations écologiques, j'ai vu des gens de Greenpeace qui trouvaient que c'était plutôt bien,
06:12 mais ça reste encore très très perfectible, effectivement.
06:15 Ça peut servir, et ça sert l'activisme, puisque le Conseil d'État, l'année dernière en France,
06:19 a interdit les importations d'huile de palme pour intégrer dans les biocarburants, nos biocarburants.
06:23 Oui, Total voulait mettre de l'huile de palme dans nos voitures, et finalement, ils n'ont pas pu le faire, c'est effectivement interdit.
06:29 Et c'est effectivement ce que vous filmez aussi dans le film, parce que le film s'appelle "La promesse verte",
06:33 et l'huile de palme montre en compte que c'était une concurrence pour l'huile de colza,
06:36 alors qu'on a, pendant des décennies, dit à nos paysans "allez-y, à fond sur l'huile de colza".
06:41 En fait, Stéphane le disait tout à l'heure, mon premier film parle du monde agricole, "Au nom de la terre",
06:45 de l'histoire de mon père agriculteur, et pendant le tournage d'"Au nom de la terre",
06:48 je suis tombé sur une manif d'agriculteurs, un reportage, justement,
06:52 ils manifestaient devant cette raffinerie Total, puisqu'ils avaient été encouragés dans la culture de colza,
06:57 pour faire du gazoil vert, comme mon père il y a 30 ans.
06:59 Là, les souvenirs sont remontés pour moi, et là, ils manifestaient pour bloquer ces importations
07:04 d'huile de palme indonésienne et malaisienne.
07:07 C'est comme les manifs d'agriculteurs qu'il y a eu ces dernières semaines,
07:09 pour bloquer les routes, les ronds-points.
07:11 En gros, ils disaient quoi ? Notamment, "N'importons pas du bout du monde ce qui a un coût social, environnemental,
07:15 qui est déplorable, alors que nous, vraiment, on nous met des normes incroyables".
07:20 Donc, en fait, c'est moi, pour tout vous dire, qui ai appelé les agriculteurs, il n'y a qu'à vous le dire.
07:24 - Non mais même pire, souvent, ça provient aussi de gangs criminels, il faut aussi le dire.
07:28 C'est-à-dire que même tous les bois exotiques qui sont importés, etc.,
07:31 souvent sont quand même tenus par des gangs criminels, mafieux, donc c'est vrai quand même.
07:36 - Vous avez découvert, vous Alexandra Lamy, l'ampleur de cette catastrophe à l'autre bout du monde,
07:40 en lisant le scénario ? Parce que nous, je ne veux pas être coupable,
07:43 moi, j'ai découvert beaucoup de choses en regardant votre film.
07:45 - Oui, mais c'est pour ça que je dis, on est un peu des artivistes, moi je suis un peu comme vous.
07:48 En plus, pourtant, je viens de la campagne, mais c'est vrai que l'écologie,
07:51 on ne pouvait pas dire, même à mon époque, on n'en parlait pas plus que ça, en fait.
07:55 On faisait un peu attention, évidemment, mais pas plus que ça.
07:57 Et c'est pour ça que je trouve génial, c'est qu'avec, justement, avec le cinéma, avec la culture,
08:00 quand on voit ça, en plus, l'émotion avec le thriller et ce fond-là,
08:04 ça te met un petit ras dans la tête et tu as envie de rentrer chez toi.
08:06 Tu fais un peu comme Carole, dans le personnage qui ouvre ses placards.
08:10 - Vous avez tenté de le faire, ça, je me demandais.
08:11 - Bien sûr, c'est la première chose qu'on fait.
08:12 Moi, dès que j'ai lu le scénario, je me dis, qu'est-ce que c'est que ces histoires-là ?
08:14 Comment ça, il y a de l'huile de palme autre que dans cette pâte à tartiner ?
08:17 Qu'est-ce que c'est que ces histoires ?
08:18 Et, évidemment, on regarde ça, puis ça va.
08:20 C'est pour ça que je trouve que c'est intéressant, parce qu'on a un vrai thriller.
08:23 Parce que c'est vraiment un vrai thriller.
08:24 Mais avec un film comme ça, tu rentres chez toi et tu as envie de t'informer.
08:27 Et puis, tu t'informes, et puis tu rencontres des choses, et puis tu te dis,
08:29 "Tiens, peut-être que moi aussi, il faut que je fasse un peu plus attention."
08:32 - Bon, on est engagé, hein ?
08:33 - Non, mais c'est ce que j'allais dire.
08:34 On vous sent habité, et en même temps...
08:36 - Non, mais du coup, j'ai écouté, c'est ça que sert l'art.
08:39 Parfois, tu te dis, "Oui, c'est vrai, il faut peut-être regarder un peu plus."
08:43 Et puis, en fait, il y a un truc aussi, c'est qu'il faut casser nos habitudes.
08:46 C'est-à-dire qu'on a maintenant tout qui nous est facile.
08:48 On fait en sorte que la vie soit facile, et on n'a plus de contraintes.
08:51 Et quand on a des contraintes, ça nous fait créer.
08:53 Et moi, parfois, sur des tout petits trucs, je me dis,
08:55 "Tiens, je vais me coller des contraintes.
08:56 Je vais arrêter un peu le plastique, je vais me faire le tri,
08:58 je vais arrêter le coton, je vais arrêter ci, je vais arrêter le plastique."
09:01 Et après, t'es très content.
09:02 Tu te dis, "Bon, peut-être que ça n'a pas changé le monde."
09:03 Mais t'es content de te dire que, voilà.
09:05 - Ça ne nous surprend pas, votre engagement.
09:07 Parce qu'on vous a déjà vu sur les réseaux sociaux pousser des coups de gueule
09:09 parce que la rivière à côté de chez vous, dans les Cévennes, elle était dégueulasse.
09:12 Et vous habitez dans une région qui fait partie de ces régions en France,
09:15 qui sont en première ligne face aux règlements climatiques.
09:17 Il y a eu des inondations meurtrières, il y a quelques semaines.
09:20 - J'y étais ce jour-là, samedi, je peux vous dire, c'était horrible.
09:22 J'avais jamais vu ça.
09:23 Honnêtement, on a eu quand même neuf morts.
09:25 C'est une catastrophe.
09:26 Moi, franchement, je n'avais jamais vu ça.
09:27 C'était d'une violence.
09:29 Et effectivement, comme je suis dans une région, quand même, on fait hyper attention.
09:32 On parlait de ça, mais moi, c'est pareil, juste de l'autre côté de ma colline,
09:34 moi, ça me fait une peine immense.
09:36 On a des mines.
09:37 Qu'est-ce qu'on a fait à l'époque des mines ?
09:38 Eh bien, on a fermé les portes et point barre.
09:40 Résultat, alors là, ça se déverse dans toutes les rivières.
09:42 Ça, on en parle très peu, mais c'est une catastrophe.
09:44 Moi, ça m'arrache le cœur de me dire que cette rivière, elle est complètement polluée.
09:48 On ne peut plus du tout l'utiliser.
09:50 C'est même dangereux parce qu'on utilise de l'eau.
09:52 Forcément, pour les gens qui habitent autour, ils sont obligés d'acheter de l'eau
09:56 parce que cette rivière, elle est complètement polluée et il ne se passe rien.
09:59 On vous sait, on vous sent, on vous entend investir.
10:02 Est-ce qu'on peut rester quand même optimiste ?
10:04 Il y a une phrase dans le film qui résonne fort, c'est "quand on veut changer le monde,
10:06 le monde ne se laisse pas faire".
10:08 Il est où le curseur de l'espoir dans tout ça ?
10:10 Toi, tu as un mot qui est pas mal, c'est "consomme acteur".
10:12 Oui.
10:13 Je pense que si demain...
10:14 Mes parents étaient commerçants.
10:16 Ils m'ont toujours dit "le client est roi".
10:17 Si demain, le client, il a décidé que nous n'achèterons plus d'huile de palme,
10:20 nous, ils n'achèteront plus de choses qui sont importées et qui déforestent.
10:23 Attendez, je vous dis ça, je fais des leçons, je ne suis pas mieux que tout le monde.
10:26 Franchement, c'est parce que je...
10:28 Regardez la cigarette.
10:29 Moi, j'ai fait partie des...
10:30 Par exemple, je fais un truc un peu bizarre, mais des générations,
10:33 voitures fermées, fenêtres fermées, tout le monde fumait des clopes,
10:36 Gaulois sans filtre, tu voyais Michel Piccoli dans un hôpital qui fumait clope sur clope,
10:40 il disait "je ne sais pas pourquoi il est mort d'un cancer du poumon, je ne comprends pas".
10:43 Tout le monde s'est rendu compte qu'effectivement, la cigarette, ça tue.
10:46 Et là, d'un coup, on te dit "à partir de maintenant, on va arrêter de fumer dans les lieux publics".
10:50 Moi, j'étais vraiment genre "quoi ?" en mode un peu ado.
10:53 "Comment ? Ça veut dire qu'on ne pourra plus fumer dans les bars ni dans les boîtes de nuit ?"
10:57 Ben ouais.
10:58 Et aujourd'hui, vous regarderez, même quand...
11:00 J'ai arrêté de fumer, mais...
11:01 Aujourd'hui, les fumeurs, même dans des lieux privés, demandent à sortir pour aller fumer.
11:05 Donc ça veut dire qu'on est capable de casser aussi notre quotidien,
11:09 nos gestes quotidiens, on est capable de le faire.
11:11 Simplement, il faudrait qu'on nous oblige et qu'il faut le faire.
11:14 Et il faut l'imposer, quoi.
11:16 Même chez moi, je fume à la fenêtre, alors...
11:18 Les ONG sur le bulle de palme, elles ont vraiment fait pression,
11:20 elles ont vraiment changé le comportement des industriels.
11:22 Donc, il y a vraiment... Les consommateurs peuvent agir en achetant différemment.
11:26 Et là, c'est vraiment un bon exemple.
11:28 Ferreiro, Nutella, ils ont décidé d'utiliser une bulle de palme un petit peu différente.
11:32 "Oh, je vais pouvoir acheter du Nutella !"
11:34 "Et sauver des forêts, c'est merveilleux !"
11:37 Votre seul acteur, c'est effectivement un joli terme.
11:39 Alexandre Alamy, Edouard Bergeon, vous êtes nos grands invités.
11:41 "La Promesse Verte", formidable, thriller écolo, c'est mercredi au cinéma.
11:45 Et dans une seconde avec vous, on va parler du tournage,
11:47 parce que visiblement, il faisait très chaud.
11:49 Il n'y avait pas beaucoup de maquillage, tout de suite.
11:51 RTL, bonsoir, la deuxième heure, nos grands invités.
12:01 Ce soir, Alexandre Alamy et le réalisateur Edouard Bergeon
12:04 pour "La Promesse Verte", le thriller écolo, en salle cette semaine au cinéma.
12:08 Alors, on l'a dit, vous avez tourné en Thaïlande,
12:11 et vraiment, les images de la forêt, de la nature, sont absolument sublimes.
12:15 C'est un film qui fait réfléchir, mais c'est aussi du Cinoche, Edouard.
12:18 On sent à quel point cette nature-là, elle vous a chopé,
12:21 que vous avez eu plaisir à la mettre en scène.
12:23 Déjà, j'ai grandi dans la nature.
12:24 C'était bien en France, mais j'ai grandi au milieu des champs,
12:27 et des bois, et des arbres.
12:29 C'est vrai que quand on est allé en repérage dans ces parcs nationaux en Thaïlande,
12:33 il y a des arbres que j'ai voulu filmer,
12:35 j'ai pas réussi à voir leur cime, mais on les voit dans le film,
12:38 et ils transpercent le ciel, ces arbres.
12:40 Ils sont connectés, d'ailleurs, au ciel, dans ce qu'on raconte,
12:42 avec un chamane qui dit que ces arbres, c'est ses aïeux, en fait.
12:47 - Vos mots, ils me font penser à ceux d'un homme qui était notre invité
12:50 dans ce studio, il y a quelques semaines.
12:51 Il s'appelle Mundige Kepanga.
12:53 C'est le chef d'une tribu en Papouasie-Nouvelle-Guinée,
12:56 où jusqu'à un tiers du territoire a été exploité.
12:58 Il était venu nous voir, ici, à Paris, pendant la dernière COP,
13:01 et il était venu nous parler de la deforestation. Écoutez-le.
13:03 - Les forêts primaires sont vraiment essentielles pour nous,
13:07 parce qu'en fait, on y trouve tout ce qui nous permet de vivre.
13:11 D'abord, notre pharmacopée traditionnelle, nos plantes médicinales,
13:15 de la nourriture, bien sûr, des arbres qu'on va utiliser
13:18 pour faire du feu ou pour construire nos maisons.
13:21 Ces forêts, ce sont des forêts qui sont nées lorsque le monde est né,
13:23 au début du monde. Ce ne sont pas des forêts qui ont été plantées par les hommes.
13:26 Donc, pour nous, elles sont vraiment...
13:28 On a cet environnement chevillé au corps.
13:31 Nos ancêtres nous ont appris que les hommes sont les frères des arbres.
13:34 Si les arbres disparaissent, les hommes vont disparaître à leur tour.
13:37 Et c'est le message que je souhaite faire passer aujourd'hui,
13:40 parce que je pense qu'il concerne l'humanité toute entière.
13:42 - Ces mots, ils résonnent, non ? Alexandre Alain, de Robert-Jean.
13:45 - Ah bah oui, c'est sûr. Non, non, mais c'est sûr.
13:47 Effectivement, enfin, tout ce qu'on s'est dit tout à l'heure,
13:50 mais c'est vrai que ça... Moi, je suis un peu comme Idéfix,
13:52 quand on tue des arbres, ça me fait pleurer.
13:55 Donc, oui, ça, c'est sûr que c'est une catastrophe,
13:58 c'est quand même notre poumon, c'est...
14:00 Ecoutons un peu cette jeunesse, elle a raison, il faut absolument
14:03 qu'on avance très très vite maintenant, qu'on bouge très vite.
14:05 - Alors, pour le tournage, vous étiez donc en Thaïlande,
14:07 et c'était en plein pic de chaleur.
14:10 Ça devait être très éprouvant. - C'était horrible.
14:13 Pour que ça se voit bien à l'image, on vous rajoute du gras.
14:16 Alors, je sais pas si vous imaginez, quand il fait 50 degrés...
14:18 - On voit beaucoup les t-shirts trempés.
14:20 - Là, il y a la sueur naturelle, mais en plus, sur les visages...
14:23 - Sur les visages, on nous rajoute du gras.
14:25 Vous êtes hyper hydratés, maintenant, pendant une dizaine d'années, je pense.
14:28 - Et en plus, Alexandra, vous ne vouliez pas être maquillée.
14:30 - Non. - Pour montrer vraiment une maman telle qu'elle est,
14:33 quand elle est au bout du rouleau.
14:35 - Oui, mais parce que déjà, je me disais, même je me suis fatiguée,
14:38 je me disais, cette femme, elle fait des allers-retours pour essayer entre...
14:41 On le voit, puisque c'est quand même un thriller,
14:43 donc elle est vraiment en train de négocier,
14:45 elle essaie de trouver une solution pour faire sortir son fils.
14:47 Je me disais, évidemment qu'elle n'a pas le temps de se maquiller,
14:49 je pense qu'elle est fatiguée, donc c'est évidemment une femme
14:51 qui ne dort que par épuisement.
14:53 Elle ne va pas se dire, tiens, je vais me coucher à 22h ce soir,
14:55 pour demain matin, donc évidemment que ce n'est pas possible.
14:58 Donc oui, on s'est fatiguée.
15:00 C'est vrai que la chaleur joue aussi, on sent cette chaleur écrasante.
15:05 - Oui, il faisait chaud, très chaud.
15:07 Moi, je redoutais la chaleur.
15:09 La scène qu'il y a dans le tribunal, on y passe bien 12h,
15:12 et il fait un ressenti 50 degrés, il n'y a pas de clim.
15:15 Mais tout ça, c'était dur, mais ça participe...
15:19 - Enfin, on a vu quand même sur une feuille de service,
15:21 avec une grosse chaleur, danger de mort !
15:24 - Ah ouais, d'accord !
15:26 - La production est obligée de l'appliquer.
15:28 - Mais vous savez ça mieux que nous, Alexandra,
15:31 les acteurs, les actrices, l'image, le maquillage,
15:36 il faut aussi accepter d'y aller sans rien, voyez ce que je veux dire ?
15:39 - Ah oui, bien sûr ! Ce qui est important, c'est...
15:41 - Ce n'est pas courant !
15:42 - Non, non, mais, enfin, je ne sais pas, mais en même temps,
15:44 c'est important de raconter aussi un personnage.
15:46 - D'être crédible jusque-là aussi.
15:48 - Oui, bien sûr !
15:49 - Et puis comme je suis très très belle naturellement,
15:51 je me suis dit que ça devrait passer.
15:52 - J'allais vous le dire, vous êtes très bien.
15:53 - Oh, merci ! J'attendais qu'on le dise !
15:55 Mais personne ne l'a dit !
15:56 - C'est pour ça que je suis venu à la rescousse à la fin, parce que là...
15:59 - Pourquoi Alexandra Lamy, Edouard Varjon ?
16:01 - Vous voyez pourquoi !
16:03 On parlait d'incarner une Française ordinaire.
16:09 Ce qui est ordinaire chez elle, c'est qu'elle est extraordinaire.
16:11 Enfin, ce qui est extraordinaire, c'est qu'elle est ordinaire.
16:13 C'est qu'elle est géniale, et qu'elle est populaire.
16:16 J'adore, nous tous les deux, ce beau mot, populaire.
16:19 Voilà, c'est une belle liste.
16:21 - C'est une belle liste, effectivement.
16:22 Vous êtes effectivement ultra populaire, Alexandra.
16:25 - Et très belle dans le film.
16:27 - Et pourtant, si on remonte...
16:29 - Là aussi, non ?
16:30 - Mais bien sûr, mais tout le temps ! Encore plus !
16:32 - Vous n'êtes pas très doué en compliments, Stéphane.
16:35 Un poil maladroit.
16:37 - C'était bien, merci.
16:38 - Il arrive après moi.
16:39 - Donc on l'a dit, vous êtes ultra populaire.
16:42 Et pourtant, si on remonte le temps, à quoi ça tient une carrière ?
16:45 On va voir ça sur l'instant vintage.
16:46 En préparant l'émission, on a découvert que quand vous étiez petite, à Alès,
16:57 avant de devenir actrice, vous vouliez être gardienne de chèvres.
17:00 - Oui, avec ma meilleure amie Magali.
17:02 C'était très drôle, parce qu'on gardait les chèvres.
17:05 Sa mère avait une librairie, donc on avait des pièces de Molière, etc.
17:10 Donc on jouait toutes ces pièces-là.
17:11 Souvent, on rentrait sans les chèvres, parce qu'on les avait perdues dans la forêt.
17:15 Bon, elle revenait quand même.
17:16 Mais c'est marrant, parce que moi, je voulais être gardienne de chèvres.
17:19 C'était à l'époque, j'avais 12-13 ans, peut-être que j'aurais changé après.
17:22 Mais elle, elle voulait être comédienne.
17:24 Et en fait, les choses se sont conversées.
17:25 Elle est infirmière mariée à un chevrier, ils ont eu une ferme,
17:27 et c'est moi qui suis actrice, donc c'est drôle.
17:29 - Et quand vous avez dit à vos parents "moi je veux être actrice,
17:31 je veux monter à Paris et faire carrière dans le cinéma", ils ont dit quoi ?
17:34 - Stress. Énorme stress.
17:36 Surtout à l'époque, c'était vraiment "tu montes à Paris".
17:39 C'était la capitale.
17:41 Non, non, et puis en plus avec un métier qui faisait peur,
17:44 où il y a les clichés qui existaient quand même un petit peu,
17:47 mais effectivement avec la peur d'être dans une grande ville,
17:50 tu connais personne, comment tu vas faire pour ce métier ?
17:53 Même moi, quand je suis arrivé à Paris, j'avais un vertige.
17:55 Je me suis dit "mais comment je vais faire, ça va être super dur".
17:57 Mais bon, ils ont cru en moi.
17:59 J'avais un an, il fallait vraiment que je bouge.
18:01 - Il fallait réussir en un an.
18:03 - En tout cas, j'ai fait beaucoup de théâtre dès le départ.
18:05 Mais voilà, c'était super.
18:07 - Et ça a fonctionné.
18:09 Alexandre Alamy, Edouard Bergeon, vous êtes nos grands invités.
18:11 La promesse verte, le thriller écolo.
18:13 C'est mercredi au cinéma, après-demain, dans une seconde avec vous,
18:16 on va parler cuisine.
18:18 C'est la guinguette d'Angèle Ferrema qui arrive.
18:19 Salut Angèle.
18:20 - Bonsoir tout le monde.
18:21 - Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?
18:22 - Ce soir, on mange des nouilles de riz servies avec des petits légumes sautés
18:26 et une sauce à base d'huile de sésame, de sauce sola et de citron.
18:29 - Et puis une playlist d'événements.
18:31 Salut Stéphane Malarelli.
18:32 - Salut à tous.
18:33 - Vous avez les abdominaux bien durs.
18:35 On va faire de la danse du ventre.
18:37 Chakira est de retour.
18:39 Elle s'est confiée à RTL.
18:41 Elle va nous parler notamment de Voldemort.
18:43 C'est Gérard Piquet qui l'appelle comme ça.
18:45 - Elle est belle.
18:46 - Ah oui, l'ancien footballeur, son ancien mec.
18:47 Je l'adore Chakira.
18:48 Julien Célier, Alexandre de Saint-Aignan et Cyprien Signy.
18:51 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org