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Paola Cortellesi, célèbre actrice et autrice italienne, revient sur le premier film qu'elle a réalisé, qui traite de la violence faite aux femmes et qui a connu un énorme succès en Italie.

Il reste encore demain, est disponible en salle
Transcription
00:00 Elle, c'est Paola Cortelesi, une actrice et autrice très connue en Italie
00:02 qui signe son premier film "Il y reste encore demain".
00:04 Un film d'époque sur les violences conjugales et la place de la femme dans la société
00:07 et qui a été un énorme carton en Italie.
00:10 Elle nous explique ce qui se cache derrière ce phénomène.
00:11 Avec mon premier film, j'ai voulu parler plus explicitement de la violence de genre,
00:20 mais j'ai voulu le faire en faisant un film contemporain et en l'ambiantant dans le passé
00:24 et en comprenant ensemble ce qui est resté de cette culture.
00:27 Parce que dans le passé, ce qui se passait était normal.
00:31 Si je pouvais, je te ferais tomber la tête vide.
00:33 - Pourquoi ? - Fais ta paix.
00:35 Bon sang.
00:36 Ce n'était pas si digne de la note.
00:38 C'était assez ordinaire.
00:40 J'ai donc voulu comprendre et voir
00:44 combien de ce genre de culture est resté dans notre culture actuelle.
00:48 - Pourquoi le premier jour, il y a plus de moi ? - C'est l'homme, non ?
00:51 Malheureusement, il reste beaucoup, malgré les grands pas avant-faits,
00:55 malgré les droits qui ont changé depuis, évidemment.
00:59 Dans ce film, je raconte aussi l'un des principaux droits des femmes
01:05 qui a été instauré en 1946, après la guerre.
01:10 Quand j'ai présenté cette histoire de blanc et noir d'époque
01:13 avec un sujet si dur, ils n'étaient pas vraiment contents.
01:17 Mais ils ont été convaincus de défendre ce film
01:23 et de trouver les financements pour le film,
01:26 ce qui a finalement été fait.
01:30 Il a été réalisé en 45 jours.
01:32 Mais nous avons eu la possibilité de faire une préparation très longue,
01:37 de 12 semaines, où j'ai pu faire des tests avec le reste du cast.
01:41 Je me suis donné la possibilité de travailler bien
01:47 sur un projet très ambitieux, je dois dire.
01:49 La chose incroyable qui m'est arrivée, c'est que c'était la volonté de partager.
01:54 Et en sortant de la salle, quand les gens se demandaient,
01:58 ils voulaient débattre, parler, parce qu'ils avaient eu un incitement.
02:02 Et donc ils voulaient... Tu sais quand tu sors d'un film
02:05 et tu veux continuer à en parler,
02:07 ou tu ouvres d'autres portes, et d'ici tu commences à parler.
02:12 C'est la vraie partage.
02:13 La magie de la partage de la salle, c'est de pouvoir faire les mêmes choses
02:18 en sentant...
02:20 de sentir un sentiment universel.
02:23 Il arrive quand il y a quelque chose qui est unifié.
02:27 Je suis honorée que ce soit le cas avec mon film.
02:31 Tu ne dois plus y aller, Laura.
02:33 - Qui t'a amenée ? - Je te le dis.
02:36 Tu es la mienne.
02:37 Le succès du film est certainement donné
02:41 par le fait que les Italiens avaient peut-être besoin d'une histoire comme celle-ci.
02:45 Parce que c'est un sujet qui intéresse beaucoup,
02:50 ça intéresse beaucoup tous,
02:51 et parce que nous sommes tous très sensibles à ce sujet de la violence contre les femmes.
02:57 Parce que c'est quelque chose que, malheureusement,
02:59 la communication, l'information nous raconte presque tous les jours.
03:03 Il y a un féminicide en Italie chaque 72 heures, en moyenne.
03:09 C'est un sujet que nous, les Italiens, connaissons bien,
03:11 de quoi nous ne pouvons plus parler, mais c'est normal,
03:14 parce que c'est terrible, c'est très grave.
03:18 Donc, probablement, le succès est aussi dans l'idée de créer une histoire
03:23 avec ce sujet, qui était déjà un sujet qui
03:27 rencontrait tout de suite l'intérêt des gens.
03:30 Je crois que l'humorisme, le fait de pouvoir raconter cette histoire,
03:35 en puissant utiliser l'humorisme où possible,
03:38 a aidé dans la production, a mis à bon âge le spectateur.
03:42 Je me sens bien chaque matin depuis 30 ans.
03:45 Je me suis distraite un instant et c'est ce qui m'a dépassé.
03:47 Je crois que nous sommes à 5 343 000 abonnés.
03:56 C'est énorme.
03:57 On est presque un dixième de la population, un peu moins.
04:00 Nous sommes distribués dans plusieurs pays,
04:02 donc en Europe du Nord, en Suède, en Belgique, en Hollande,
04:06 mais nous sommes aussi à Taïwan, en Australie, en Argentine, en Thaïlande.
04:11 Ce film a été distribué dans de nombreux endroits,
04:13 en Allemagne, dans de nombreux pays européens.
04:16 Je pense que le fait qu'il soit sorti
04:18 donne bien sûr beaucoup plus de vie,
04:21 que cela améliore la vie d'un film.
04:23 J'espère que cela aura la même accueil.
04:27 C'est ce que nous croisons les doigts.
04:29 CONNUMI !

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