• il y a 9 mois
Anaïs Werestchack, médecin généraliste et ancienne miss Auvergne, a pris la route à bord de son van pour un "tour de France des déserts médicaux". Avec Brice Philippon, son compagnon kinésithérapeute, ils vont en aide aux praticiens qui ont du mal à trouver des remplaçants. On les a suivi.

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Transcription
00:00 Je suis kinésithérapeute.
00:02 Moi je suis médecin généraliste et on s'est lancé du coup
00:04 dans un Tour de France des remplacements en privilégiant les déserts médicaux.
00:08 Voilà, on soulève, on plie.
00:09 Et on a pour projet de faire ce Tour de France en un an.
00:12 Bienvenue chez nous !
00:13 Alors aujourd'hui on est à Mervan en Bourgogne
00:19 pour notre troisième remplacement dans notre Tour de France.
00:22 C'est 80% du territoire en France qui est concerné par un manque de soignants.
00:26 Ça nous paraissait évident de venir faire les remplacements plutôt dans ces zones-là.
00:30 Hop, installez-vous.
00:32 Je suis la remplaçante du docteur ***.
00:33 Oui.
00:34 Est-ce que vous avez votre carte vitale s'il vous plaît ?
00:36 J'ai plus de carte vitale.
00:37 Ah, plus de carte vitale.
00:38 On vient d'Auvergne et la problématique des déserts médicaux,
00:40 on y a souvent été confronté avec nos familles
00:43 qui doivent attendre des mois, parfois même des années maintenant
00:47 quand on doit voir certains spécialistes.
00:49 13,8, on est bien.
00:52 Et il y a quand même 90% des soignants qui estiment aujourd'hui être fatigués
00:57 dans leur travail.
00:58 Une moyenne d'âge des médecins actifs qui sont inscrits au tableau de l'ordre
01:02 qui est de 50 ans et qui derrière ne vont pas forcément être remplacés.
01:06 La formation d'un médecin c'est 9 à 10 ans aujourd'hui.
01:09 Ceux qui commencent à faire le concours maintenant
01:11 ne seront sur le marché du travail que dans 10 ans.
01:13 Donc s'il faut attendre 10 ans comme ça, c'est vrai que c'est un peu long.
01:17 La médecin que je remplace actuellement justement ne trouve pas de remplace en C.
01:27 Soit elle ferme le cabinet et elle laisse ses patients sans soins,
01:30 soit elle n'en prend pas de vacances tout simplement.
01:32 Voilà, en général ça sert autant le praticien que le patient
01:36 et nous ça nous permet aussi de visiter un peu notre beau pays.
01:38 Pas de chiffre.
01:48 C'est surtout sur le haut de l'épaule là que ça nous tire ?
01:51 Non, c'est là.
01:51 Le côté ?
01:52 Oui.
01:53 Vous me dites quand il y a des amplitudes qui nous tirent un petit peu ?
01:57 Alors il n'y a pas de définition exacte du désert médical,
01:59 il y a beaucoup de choses qui rentrent en compte.
02:00 L'accès aux spécialistes, l'accès aux urgences,
02:03 le nombre de kilomètres à parcourir.
02:04 J'ai vu des patients qui étaient en rupture de traitement
02:07 tout simplement parce qu'ils n'avaient pas de rendez-vous,
02:09 qui auraient besoin de venir consulter rapidement
02:11 et qui finalement laissent traîner les choses.
02:13 Dans les premiers remplaces qu'on a fait,
02:14 on est sur des patients qui ont parfois jusqu'à deux mois d'attente
02:16 pour pouvoir avoir accès à un généraliste.
02:18 Et là je pense qu'on peut clairement parler d'un désert médical, il n'y a aucun doute.
02:23 Nous recherchons donc actuellement un remplacement d'une quinzaine de jours
02:25 environ dans votre région d'Ebumé.
02:27 Merci de me contacter pour plus d'informations
02:29 et au plaisir de vous remplacer.
02:31 Et voilà, on croise les doigts après pour essayer de trouver.
02:33 Ce n'est pas toujours simple pour le remplacement actuel,
02:35 justement en Bourgogne, on a mis un petit moment avant de trouver.
02:38 On va lever un petit peu le bâton,
02:40 comme ça, ensemble.
02:42 Et on redescend.
02:46 L'État voudrait qu'on augmente le nombre de patients vus par jour,
02:50 mais en fait, à quel prix ?
02:51 Quand je vois 30 patients en consultation par jour,
02:53 au-delà, je n'arrive plus à faire un travail de qualité.
02:55 Je n'ai plus d'écoute active, je n'ai plus de patience,
02:58 c'est sujet aux erreurs médicales.
03:00 C'est vraiment une boucle, on ne s'en sort plus.
03:02 Ça ne vous a jamais pris de faire un peu de télé ?
03:06 Oui, j'ai participé à Miss France en 2022.
03:09 Vous avez l'œil.
03:10 J'ai déjà fait.
03:19 C'est vrai que les personnes qui viennent nous consulter
03:21 sont peut-être plus isolées.
03:22 Donc, quand ils viennent voir leur médecin ou leur kiné,
03:25 ils se disent que c'est aussi un lien social.
03:28 Je vous souhaite une bonne journée, prenez soin de vous.
03:30 On essaie juste de trouver des solutions à notre échelle.
03:33 On ne sait pas à deux qu'on va révolutionner la médecine en France,
03:37 mais au moins, on essaie de proposer des choses
03:39 et ça nous rappelle pourquoi on a choisi ce métier.
03:41 C'est vrai.
03:42 [Musique]

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