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00:00 7h46, Nicolas Crosel, votre invité ce matin, le président de la Semitane, adjoint maire de Nantes et vice-président de la Métropole.
00:08 Bonjour Pascal Bollo.
00:09 Bonjour.
00:10 Merci d'être en direct avec nous ce matin dans ce studio.
00:12 Il aura donc fallu cette énième agression samedi soir d'un bus au paintball.
00:16 Une conductrice qui a cru que c'était une arme à feu qui a été traumatisée.
00:20 Il aura donc fallu cette énième attaque pour que vous acceptiez de déplacer ce point de stationnement de régulation des bus.
00:25 C'est l'attaque de trop qui fait que vous avez changé d'avis ?
00:28 Avec le paradoxe que l'attaque, comme vous l'appelez, n'a pas eu lieu à l'arrêt Madesfrance au moment de la régulation,
00:35 mais plus loin à un autre arrêt, y compris, mais toujours dans le secteur de Mémur,
00:40 ce qui a généré une réaction de solidarité de la part de l'ensemble des conducteurs et conductrices lundi matin,
00:48 qui ont décidé de faire ce qu'on appelle parfois une journée blanche.
00:52 Notre rôle à nous, c'est de nous adapter aux situations, de ne pas être dogmatique,
01:00 et de trouver en permanence le bon compromis entre la nécessité du service public,
01:06 le ressenti des gens, parce que l'attaque au paintball était 1) inoffensive, 2) traumatisante.
01:11 - Ah oui, un paintball, c'est parce qu'il était caché sous un drap, on ne savait pas que c'était une arme.
01:23 - Et 3) la réalité de la situation de tension ou de recrudescence des incivilités sur l'ensemble du réseau,
01:26 parce que par rapport à la situation que nous avions connue au moment des fêtes, par exemple...
01:32 - Oui, justement. Écoutez, vous étiez ici le 22 janvier dernier, je vous demandais pourquoi vous ne le faisiez pas.
01:38 - Tout ce qu'on peut dire peut être retenu contre vous.
01:40 - C'est le principe de la radio. Écoutez, ce n'était pas tout à fait le même discours.
01:44 - Nous tenons à avoir une présence forte du service public dans les quartiers populaires.
01:50 - Et ils ne disent pas qu'ils ne veulent pas les servir.
01:52 - Et que c'est trop facile de stigmatiser des quartiers populaires sur des faits qui peuvent avoir lieu n'importe où ailleurs.
01:57 - Vous vous dites qu'il faut que les habitants voient les bus.
02:00 - Il faut que les habitants voient le service public, et les bus, ça fait partie du service public.
02:05 - À l'époque, c'était une agression de tir de plomb. Vous teniez ce discours, et finalement, deux mois plus tard, vous êtes obligés de céder.
02:11 - Ça ne pouvait pas durer. Vous n'avez pas des regrets de ne pas avoir répondu plus tôt ?
02:14 - Peut-être que cette conductrice, elle l'aurait évité de vivre ce qu'elle a vécu.
02:17 - Non, ça ne l'aurait pas évité de vivre ce qu'elle a vécu, parce que justement, ce n'est pas dans un moment de régulation qu'elle a été agressée.
02:22 - Donc, il n'y a pas de lien, ni de corrélation, ni de causalité entre l'agression de la conductrice et le phénomène des régulations à Madès France.
02:31 - Pourquoi cette fois, vous cédez ?
02:33 - Parce que c'est un signe de prise en compte que nous avons voulu envoyer à l'ensemble des conducteurs et les conductrices.
02:39 Je ne retire pas un mot de ce que j'ai dit le 22 janvier.
02:42 Simplement, c'est vrai qu'il y a, depuis la rentrée de septembre en partie, mais surtout depuis le mois de janvier,
02:50 une recrudescence des petits faits d'incivilité qui pourrissent la vie des conducteurs.
02:54 - Vous appelez ça "petits faits d'incivilité" ? Ils disent que c'est un peu plus lourd, ils vont travailler la boule au ventre.
02:59 - Mais ça fait aussi partie de la difficulté de l'exercice que d'objectiver les choses.
03:04 Et à la fois d'objectiver les choses et de tenir compte du ressenti des gens.
03:07 - C'est ce que vous dites de la Laurence Garnier, aux évolutions de droite, qui vous parle de laxisme, qui dit que c'est le résultat de votre politique.
03:13 - Laissez Laurence Garnier à ses récupérations politiciennes, ça ne m'intéresse pas beaucoup.
03:16 Ce qui m'intéresse, c'est que le service public fonctionne, y compris dans les quartiers populaires,
03:20 et que la sémitane puisse remplir, avec l'aide des autorités publiques,
03:26 et je voudrais saluer le fait que le directeur interdépartemental de la sécurité publique et le directeur de cabinet du préfet
03:33 se sont mis à disposition des organisations syndicales de la sémitane pour les recevoir.
03:37 - Il y aura plus de bleu, c'est ce qu'ils demandent aussi, plus de fort de blanc.
03:40 - Ils verront à ce moment-là, mais en tout cas je peux vous dire qu'il y a un travail conjoint,
03:45 une collaboration extrêmement étroite entre les autorités chargées et de la lutte contre les stupéfiants,
03:51 et en général de la sécurité publique, et la métropole, la ville et la sémitane naturellement.
03:57 - Alors journée blanche, ce n'est pas une grève, il n'y a pas de préavis déposé, il n'y a pas de syndicats derrière, c'est un mouvement spontané.
04:03 - Et là ça crée encore plus de perturbations parce que les gens ne s'y attendent pas.
04:06 - Exactement, alors première question, est-ce que malgré tout les salariés pourront être indemnisés ou payés, ou ils ont perdu une journée hier ?
04:12 - Ils ont perdu une journée hier parce qu'on n'était pas dans le cadre du droit de retrait,
04:15 qui est un droit individuel qui suppose une réaction à un péril grave et imminent,
04:20 et quand ils ont pris la décision de ne pas prendre le volant, ça n'était pas la situation.
04:25 - S'ils l'avaient fait samedi soir, ça marchait ?
04:28 - On en a discuté, samedi soir la direction a arrêté une partie du réseau sur ce secteur,
04:32 y compris quand un petit peu plus tard, des bus relais tram ont été alors non pas attaqués,
04:37 mais des andouilles, des décérébrés comme les appelle mon ami Bassé Massé,
04:42 ont cogné leur casque de scooter contre les BRT,
04:46 on est sur des manœuvres d'intimidation, des trucs destinés à faire peur,
04:49 donc il faut en tenir compte, parce que des fois ça marche malheureusement,
04:53 et puis tenir bon sur les principes.
04:55 - Et deuxième question, vous évoquiez justement ce mouvement très surprise,
04:58 n'y a-t-il pas eu défaut de communication hier de la Cémitane,
05:02 pour au moins informer au plus vite et au mieux les usagers ?
05:06 C'est plutôt les syndicats qui ont informé hier.
05:08 - La Cémitane a fait de son mieux avec ses outils,
05:13 il est vrai que si on est outillé pour informer des gens qui sont dans les véhicules,
05:18 qui sont dans les stations, on est moins bien outillé pour faire de l'information générale,
05:23 d'autant plus que nous n'avions jusqu'au milieu de la matinée,
05:27 que peu de certitude sur le fait que ça allait sortir ou pas,
05:31 parce qu'il aurait été possible qu'en fin de matinée les choses se débloquent,
05:34 ça n'a pas été le cas, c'est comme ça, on peut le regretter,
05:37 moi j'observe, d'abord je voudrais dire aux usagers que nous sommes désolés pour la gêne,
05:41 et j'observe quand même que nous avons entendu beaucoup de réactions d'usagers,
05:45 qui disent comprendre la réaction des agents de la Cémitane,
05:48 et qui disent que ça montre comment la ville ne peut pas fonctionner quand il n'y a pas de transport public,
05:53 et donc l'obligation absolue de respecter les agents du service public de transport.
05:57 - Merci Pascal Bollo d'être venu faire cette mise au point ce matin,
06:00 président de la Cémitane, adjoint au maire de Nantes,
06:02 on va parler foot, vous restez là ?
06:03 - Ah oui !