• il y a 9 mois
Alexander Makogonov, porte-parole de l’Ambassade de Russie en France, était l’invité de BFMTV pour évoquer la réélection de Vladimir Poutine avec 87,28% des voix, fêtée ce lundi sur la place Rouge

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Transcription
00:00 Alexandre Makogonov, bonsoir.
00:02 Vous êtes le porte-parole de l'ambassade de Russie en France
00:05 et nous allons vous interroger avec Roselyne Bachelot.
00:08 Bonsoir Roselyne.
00:09 Bonsoir Julie, vous êtes bien sévère ce soir.
00:11 Alice, ça commence très mal Roselyne.
00:14 Patrick Sos.
00:16 Bonsoir Alice.
00:17 Bonsoir Patrick.
00:18 Bonsoir Ulysse Gosset.
00:20 Alexandre Makogonov, est-ce que Vladimir Poutine est un homme plus fort ce soir ?
00:24 Bien sûr, il est beaucoup plus fort ce soir,
00:27 car il a été réélu avec un score record,
00:30 avec un score hyper convaincant pour tout le monde,
00:33 non seulement pour les Russes mais pour nos détracteurs à l'étranger.
00:36 C'est un score sans précédent de 87%.
00:40 Donc là vraiment c'est en quelque sorte,
00:43 vous savez c'est non seulement sa mérite à lui,
00:46 mais c'est le mérite général du peuple russe
00:48 qui s'est uni derrière son leader
00:51 et qui lui a accordé le plan soutenant du cap qu'il a choisi
00:57 et de la politique qu'il mène aujourd'hui.
00:59 Et de nous allons parler.
01:00 Il a reçu de nombreux appels de félicitations de dirigeants à l'échelle internationale.
01:05 Il les reçoit toute la journée aujourd'hui
01:07 de la part des dirigeants de grands pays,
01:11 la Chine, l'Inde, les autres, ça continue.
01:14 Ils sont si nombreux que ça ?
01:16 Très nombreux, très nombreux.
01:18 Je vous dis ça continue, ça a commencé depuis peut-être hier nuit.
01:22 Et donc là toute la journée il reçoit des messages,
01:25 des coups de fil et des lettres de félicitations.
01:28 Vous vous l'avez eu pour le féliciter ?
01:30 Pardon ?
01:31 Est-ce que vous avez eu le président ?
01:34 Est-ce que vous avez échangé avec lui pour le féliciter ?
01:37 Non, non, moi je ne peux pas le faire directement personnellement
01:40 mais je vous dis il reçoit ces messages toute la journée.
01:43 Peut-être il va les reçoir encore dans les jours qui viennent.
01:45 Et là ça vient du monde entier en principe.
01:48 Pas vraiment de l'Europe ni des États-Unis.
01:50 Est-ce que Macron a félicité Vladimir Poutine ?
01:53 La France s'est limitée par un message, si j'ai bien compris,
01:57 publié par le ministère des Affaires étrangères.
01:59 Un long message où Paris a exprimé sa vision des élections russes.
02:07 Des élections qui ne sont pas libres et démocratiques.
02:11 C'est la France et surtout qui condamne le fait
02:13 qu'il y ait des élections dans des territoires occupés
02:16 qui appartenaient à l'Ukraine avant l'invasion russe.
02:19 On va le voir le communiquer.
02:20 Les conditions d'une élection libre, pluraliste et démocratique
02:23 ne sont pas réunies et la France, effectivement,
02:26 fait savoir aussi qu'elle ne reconnaîtra jamais
02:28 les résultats de ces scrutins organisés dans les territoires ukrainiens
02:33 occupés par la Russie.
02:35 C'est un ensemble de clichés en fait très répandus à l'Occident.
02:39 Il n'y a rien de nouveau pour nous.
02:42 En principe, c'est le déni en quelque sorte.
02:45 Le refus de reconnaître la réalité géopolitique qui est indéniable.
02:49 Qu'est-ce que vous répondez à ces nombreux pays
02:51 qui disent que ces élections ne se sont pas déroulées
02:53 dans des conditions démocratiques ?
02:55 Quelles garanties vous leur donnez ?
02:57 Mais regardez, les élections qui se sont tenues en Russie,
03:00 c'était des élections organisées en bonne et bien forme
03:03 selon toutes les règles et les procédures démocratiques
03:06 pour les élections qui sont applicables
03:09 dans tout un nombre de pays démocratiques.
03:12 Il y avait des observateurs étrangers, y compris des pays occidentaux,
03:17 y compris de la France, je dois vous dire.
03:19 Il y en avait plusieurs centaines, de cent...
03:21 Un observateur des Républicains qui était totalement désavoué.
03:24 Et d'ailleurs, les premiers mots de Vladimir Poutine
03:26 étaient pour dire "cette élection est légale".
03:28 Ça n'arrive jamais de commencer par ça dans une démocratie
03:31 parce que ça va de soi.
03:33 Écoutez, "est légale", je vais vous dire...
03:35 Une petite réflexion sur la terminologie.
03:37 Je vais vous dire ce que c'est vraiment illégal ou antidémocratique.
03:40 Dans l'Ukraine, où le président, comme vous le savez,
03:43 par la décision unilatérale et anticonstitutionnelle
03:46 a supprimé tout simplement les élections qui auraient dû se tenir en mai...
03:50 - On ne fait pas des élections dans un pays en guerre !
03:53 - C'est ça qui est illégal.
03:54 - On ne fait pas des élections dans un pays en guerre !
03:55 - Comme vous le savez, nous sommes aussi dans un état du conflit militaire.
03:58 - Ah, vous êtes en guerre ?
03:59 - Non, nous sommes dans un état du conflit militaire
04:01 et quand même, nous avons organisé ces élections, malgré tout,
04:04 justement pour légitimer la politique que nous, nous n'avons...
04:07 - Avec 8 millions d'Ukrainiens qui ont été obligés de prendre le chemin de l'exil à cause de la guerre,
04:11 on ne peut pas faire des vraies élections démocratiques, entre guillemets ?
04:14 - Non, non, non, non, je vous le dis.
04:15 Comme vous l'avez vu, nous avons organisé ces élections
04:17 avec un score que vous ne pouvez pas nier,
04:20 que vous ne pouvez pas tout simplement oublier et ignorer.
04:24 C'est un score qui dit tout.
04:26 - Un score à la soviétique.
04:27 Un score digne de l'URSS.
04:29 - Justement, ça rend jaloux, je peux imaginer,
04:31 dans un pays démocratique,
04:34 obtenir un score de 87% des voix,
04:37 c'est museler l'opposition.
04:39 Et d'ailleurs, on a observé depuis plusieurs années,
04:42 une législation, je ne parle pas d'Ukraine, je parle de la Russie,
04:46 une législation qui a durci les conditions de l'exercice des oppositions.
04:52 On a le niveau pour être crédible, recevable,
04:56 est passé de 10 000 à 50 000 militants.
04:59 Les branches doivent être connues dans la moitié des régions,
05:02 ce qui n'existait pas.
05:04 Les exécutifs locaux sont nommés au lieu d'être élus.
05:07 Donc il y a un durcissement des oppositions
05:10 qui dans ces dernières années a été considérable,
05:13 qui a amené, je ne parle même pas,
05:15 Ulysse a eu de raison de parler des millions d'Ukrainiens,
05:18 mais on estime qu'il y a un million de Russes
05:20 qui ont fui leur pays.
05:22 C'est-à-dire, moi je trouve ça très inquiétant,
05:24 dans une démocratie, un chef qui obtient 87% des voix,
05:28 ça veut dire que la démocratie ne fonctionne pas, monsieur.
05:31 Vous ne pouvez pas dire autrement.
05:33 Dans un pays démocratique, il y a des gens qui s'opposent au chef de l'État,
05:36 qui disent qu'il y a une autre vision.
05:38 Et en plus, les malheureux 13%,
05:41 ils sont autour de monsieur Poutine en couronne.
05:44 Mais vous nous dites ça, vous dites ça,
05:46 un cheval de bois, il vous donne un coup de pied.
05:48 - Alors, tout d'abord, il y avait quatre candidats,
05:50 ce qui rend ces élections déjà compétitives.
05:52 Le fait qu'ils n'ont pas gagné suffisamment de scores
05:56 pour que ça vous plaise,
05:58 donc là, c'est leur problème à eux,
05:59 ce n'est pas le problème du président Poutine,
06:01 qui a joué dans le soutien énorme de tout le peuple russe,
06:03 comme vous l'avez vu.
06:05 - Non, mais même ses opposants étaient ce soir sur scène avec lui
06:07 pour célébrer sa victoire.
06:09 Ils n'ont jamais débattu, ils pensent la même chose que lui,
06:11 ce sont des opposants très arrangeants quand même.
06:13 - Ce sont des fantoches.
06:14 - Chaque candidat avait son programme, chaque candidat pouvait...
06:17 - Quel était le programme de Vladimir Poutine, justement ?
06:19 - Mais peut-être, vous l'avez montré...
06:22 - Ben non, vous l'avez cherché.
06:23 - Le programme de Vladimir Poutine avait l'air d'être Vladimir Poutine.
06:26 - Vous avez diffusé des extraits de cet événement,
06:28 justement dans votre antenne,
06:30 c'était un grand discours devant l'Assemblée fédérale,
06:33 où il a dessiné les lignes magistrales de sa politique pour le futur,
06:38 pour pratiquement dans tous les domaines,
06:41 et donc là, il continue tout simplement,
06:43 il continue ce qu'il a prévu.
06:45 - Et 87%, ce n'est pas un score de dictateur pour vous ?
06:48 - Écoutez, mais c'est un score qui rend jaloux,
06:51 j'imagine, toutes les capitales occidentales.
06:53 Aucun leader en Occident n'a pas un tel score.
06:56 En Europe, ça aussi, entre 20 et 30%,
06:59 avec les leaders que l'Europe a aujourd'hui,
07:01 dans certains pays, ça rend jaloux.
07:03 - C'est ça la démocratie ?
07:05 - Vous savez, la démocratie, c'est une notion assez vague.
07:08 Aux États-Unis, lorsque...
07:09 - Non, non, non, pas du tout, elle n'est pas vague du tout, la démocratie.
07:12 - Vous savez, aux États-Unis, pendant les élections en 2020, par exemple,
07:15 lorsque les bulletins de vote ont été envoyés par La Poste,
07:17 ils se perdaient à mi-chemin,
07:19 puis ils revenaient à la commission électorale avec un retard.
07:23 Les bulletins de vote qui étaient envoyés à des personnes qui étaient déjà mortes,
07:26 mais qui, quand même, étaient remplis par quelqu'un,
07:28 vous savez, ça pose beaucoup de questions.
07:30 Donc là, il n'y a pas de démocratie parfaite en ce sens.
07:33 Dans chaque pays, il y a des particularités.
07:35 En Angleterre, par exemple, en Grande-Bretagne,
07:36 Richie Sounac, le Premier ministre,
07:38 il n'a pas été élu par le peuple britannique.
07:41 Il a été élu par une poignée de conservateurs à l'intérieur de son parti.
07:46 - Mais c'est la démocratie parlementaire.
07:48 - Parlementaire, exactement.
07:50 - Olaf Scholz n'a pas été élu par les Allemands.
07:52 - Chez nous, nous avons notre propre démocratie.
07:54 Et donc, la manifestation de cette démocratie, vous l'avez vue hier.
07:59 - Qui voulait, pouvait aller sur la place rouge aujourd'hui ?
08:02 - Tout le monde. Il y avait 80 000 personnes qui se sont réunies sur la place rouge aujourd'hui.
08:07 Il y avait des personnes de toutes les villes russes, en principe.
08:10 Ce n'est non seulement les moscovites, mais il y avait des...
08:12 - Surinvitation.
08:13 - Il y avait des étrangers. Non, non, non.
08:14 Je ne connais pas les critères sur lesquels elle était présente sur place,
08:19 mais il y avait du monde, tous les âges, tous les...
08:23 - Vous ne connaissez pas les critères, mais visiblement,
08:26 il n'y avait aucune place à l'improvisation lors de cette célébration sur la place rouge.
08:31 Ce qui pose question quand même lorsqu'un président a été réélu,
08:35 soi-disant triomphalement, avec 87% des voix.
08:38 - Vous savez, aujourd'hui, nous vivons un moment assez particulier.
08:41 Vous êtes au courant de ce qui se passe aujourd'hui, là, pour la Russie.
08:44 Donc là, les mesures de sécurité, surtout sur la place rouge,
08:47 c'est une chose prioritaire.
08:49 Donc là, tout le dispositif qui a été mis en place au niveau policier et sécuritaire,
08:54 donc là, ça justifie...
08:56 C'est complètement justifié parce que là, il fallait organiser le sérieusement.
09:00 - Vous dites que M. Poutine est menacé à l'intérieur de son propre pays ?
09:04 - Non. Comment...
09:06 - Ah si, vous venez de le dire.
09:07 - Regardez.
09:08 - Il est menacé à l'intérieur...
09:11 Vous savez, vous pouvez inventer tout type d'hypothèses,
09:14 mais vous avez tout vu hier, vous avez tout vu aujourd'hui,
09:17 avec un soutien, avec un tel soutien.
09:20 Donc là, il ne peut être que soutenu.
09:22 Les menaces, bien sûr, il y en a.
09:24 - Répondez à sa question.
09:25 Est-ce que Vladimir Poutine craignait pour sa peau aujourd'hui
09:28 lorsqu'il a célébré sa victoire ?
09:30 - Mais comment il peut craigner pour sa peau étant sur la scène devant 80 000 personnes ?
09:34 C'est pas quelqu'un qui se cache dans son bunker.
09:36 C'est pas quelqu'un qui se cache, je ne sais pas, quelque part dans la forêt.
09:40 C'est quelqu'un qui se présente publiquement devant une foule énorme,
09:44 justement parce que c'est un leader du peuple russe.
09:46 Il est devant le peuple russe, il est avec le peuple russe.
09:48 - Admettez quand même que c'était une atmosphère étrange.
09:51 Il se trouve que j'ai couvert l'élection présidentielle en 2012
09:54 pour le retour de Vladimir Poutine,
09:56 avec une spontanéité, je dirais déjà entre guillemets,
10:00 mais il y avait une vraie atmosphère de fête.
10:03 Pourtant il faisait -31 ce jour-là, en mars 2012,
10:06 et avec une vraie atmosphère de victoire.
10:09 Hier, lorsque notre envoyé spécial Jérémy Normand est en train justement d'évaluer...
10:13 - On va regarder cette séquence juste, Patrick.
10:15 - Hier soir ?
10:16 - Non, tout à l'heure, puisque vous y venez.
10:19 On peut peut-être commencer par ce qui s'est passé hier et on montre la suite après.
10:22 Allez-y.
10:23 - Avec justement, et d'ailleurs vous connaissez mieux que moi la géographie à Moscou,
10:28 ce musée d'histoire avec la galerie commerçante juste autour
10:32 et cette façade très lumineuse qui s'éteignait à 22h et absolument pas un chat.
10:37 Ce n'était pas une question de sécurité, il n'y avait absolument personne.
10:40 Et on avait Paul Gogo à un autre endroit, un peu plus loin,
10:43 avec des gens qui faisaient de la balançoire dans une ambiance tout à fait lunaire.
10:48 Je crois que je n'ai pas d'autres mots qui viennent.
10:50 Comment vous évaluez justement cette différence,
10:54 au-delà de l'opération militaire spéciale que vous appelez,
10:57 et de la guerre plutôt, qui est dans l'ambiance dans toutes les familles,
11:00 comment vous pouvez sentir cette différence d'atmosphère ?
11:03 C'était quand même très étrange hier soir.
11:05 Pour 87%.
11:07 - Je ne sais pas pourquoi ce chiffre vous hérite tellement, je vous dis...
11:12 - Peut-être que vous avez vu les images pour le coup.
11:15 - Ne travestisez pas nos sentiments, il nous rend tristes et absolument pas jaloux.
11:21 - Il vous rend tristes parce qu'il n'y avait pas d'opposition, mais alors reste à savoir.
11:25 - Encore une fois, cette atmosphère hier à Moscou de rien du tout.
11:28 Il faisait 12 millions d'habitants, c'est une ville qui a voté elle à 89%
11:33 pour le maître du Kremlin, et puis rien, rien.
11:38 Il ne s'est rien passé, comme s'il y avait un fatalisme immense.
11:42 - Il n'y avait pas de fête quoi, il n'y avait pas de célébration franche, spontanée ?
11:46 - Je ne sais pas quelle fête vous attendez, vous avez tout vu aujourd'hui sur la place Rouge,
11:51 votre envoyé spécial était là, vous avez tout vu, je ne sais pas quelle preuve de lune.
11:55 - Il y avait des portiques de sécurité pour rentrer,
12:00 donc effectivement les questions de sécurité pour Vladimir Poutine étaient prioritaires.
12:05 Tout ça était organisé sur la version russe du Bon Coin,
12:09 des gens vendaient leurs invitations si je puis dire,
12:12 les fonctionnaires étaient plus qu'invités à venir.
12:16 On ne peut pas parler de spontanéité, tout était pour la télé.
12:19 - Mais écoutez, vous voulez reprocher quoi à cet événement ?
12:23 - On ne vous répond pas à quoi vous voulez en venir ?
12:25 - On reproche pas, on essaie de comprendre.
12:27 - On a connu la Russie d'avant, tout simplement, et cette Russie-là,
12:31 moi je ne l'ai pas... - Toujours sous Poutine.
12:33 - Vous avez raison, je ne l'ai pas tellement reconnu hier soir.
12:37 - En tout cas, vous parliez de notre envoyé spécial,
12:40 est-ce qu'il a vu, entendu, constaté sur place, Jérémie Normand,
12:44 qui nous raconte justement d'une certaine manière les coulisses de cette célébration sur la place Rouge
12:49 et les fameux contrôles de sécurité qui ont été mis en place ? Regardez.
12:53 - On commence à vous parler, vous voyez des policiers qui viennent vérifier nos accréditations,
12:58 nos identités et qui s'assurent que l'on n'est pas là pour causer du désordre,
13:02 qui vérifient aussi la chaîne, qui regardent évidemment ce qu'on produit.
13:05 Bon voilà, je ne pensais pas vous le montrer en direct,
13:07 mais c'est exactement notre réalité de journaliste ici.
13:10 S'il reste à côté de nous, c'est parce que je n'ai pas encore sorti ce sésame,
13:14 l'accréditation qui nous permet de travailler.
13:16 Je vais le faire devant vous, je pense que ça va rassurer tout le monde.
13:20 Voilà, je pense que c'est de cette accréditation qu'il s'agit.
13:25 Et juste pour vous dire, cette accréditation, on les photographie une centaine de fois par jour,
13:29 ainsi que nos passeports, tout nous est demandé en permanence.
13:33 - Ça, ça a été filmé il y a quelques heures à peine.
13:35 Bon, le système d'accréditation, ça, c'est en vigueur dans tout pays.
13:39 - Vous entrez en Russie et on vous donne en plus une accréditation au ministère des Affaires étrangères.
13:43 - Ça fait plus de 100 contrôles par jour, ça fait beaucoup quand même, non ?
13:47 - Je ne sais pas d'où vient ce chiffre.
13:49 Donc là, s'il s'agit de la sécurité, c'est vraiment prioritaire.
13:52 - Ça vient d'un journaliste qui est très sérieux et qui nous raconte ce qu'il vit sur place depuis plusieurs jours maintenant.
13:57 - Ce que je peux vous dire de ma part, c'est que le fait que votre envoyé spécial
14:01 peut faire des reportages d'homoscou, comme ça, en direct,
14:05 ou préparer des interviews, faire ses reportages à lui,
14:09 ça ne fait que déboulonner tous ces mensonges qu'on croit.
14:13 Il n'y a pas de liberté de la presse en Russie, de liberté d'information, etc.
14:17 - Heureusement qu'il peut le faire, non ?
14:19 - Personne ne le tabasse, personne ne le pourchasse.
14:21 - C'est pas encore heureux ?
14:22 - Quand on lui demande sa carte d'accréditation, c'est absolument normal,
14:26 parce qu'il voit que c'est la presse étrangère, que c'est une presse qu'il connaît, bien sûr, il vérifie.
14:30 Il n'y a rien de spécial, mais grâce à ça, vous avez les informations.
14:34 C'est objectif, quand même.
14:36 - Reconnaissons-le, et vous êtes bien placé pour le savoir, M. Macron-Gounev,
14:40 nous avons eu et les visas et l'autorisation de filmer pendant ce week-end.
14:45 Jérémy et Étienne Grellet pouvaient aller dans les bureaux de vote,
14:50 il a même pu aller dans l'appartement d'un dénommé Constantine, qui était là.
14:56 Il n'y avait aucun problème, il pouvait s'exprimer à une condition,
14:59 et c'est là qu'on rentre dans la complexité,
15:01 il fallait absolument qu'il dise à l'antenne qu'il allait voter pour Vladimir Poutine.
15:05 Donc, on n'est pas dans...
15:07 Ce n'est pas la Corée du Nord, vous voyez,
15:09 mais effectivement, on a le droit de rentrer, on a pu filmer,
15:13 et d'ailleurs, il ne s'est pas fait arrêter, c'était simplement un contrôle.
15:17 J'ai eu Jérémy, juste après, par téléphone, il m'a dit
15:19 ce qui posait problème, c'était la simultanéité de son direct,
15:22 il était en train de faire un direct pendant que Vladimir Poutine parlait.
15:26 Donc, petite inquiétude.
15:27 Des contrôles, ayant l'honnêteté de le dire aussi,
15:30 dans un certain nombre de pays en dehors de la France,
15:32 il y en a aussi, et des fois par dizaines, chaque journée.
15:35 Moi, j'ai ce souvenir-là du tremblement de terre au Maroc,
15:38 c'était parfois assez pénible,
15:40 mais vous avez vu, c'est par petit toucher,
15:42 c'est beaucoup plus subtil,
15:44 lorsque vous avez des gens, très spontanément,
15:47 qui hier disent avec raide comme des piquets
15:50 qu'ils sont très contents, avec un visage qui dit totalement l'inverse,
15:53 d'avoir voté pour Vladimir Poutine,
15:55 et bien, voilà, on arrive dans cette subtilité-là.
15:58 Mais nous avons eu le droit d'aller filmer
16:01 et de nous rendre à Moscou pour couvrir ces élections.
16:05 Ça, bien.
16:06 Mais qu'on soit journaliste français ou chinois, ça ne change rien.
16:09 Ça ne change rien, c'est un journaliste étranger,
16:11 donc qui est obligé de suivre une certaine procédure,
16:14 tout simplement avoir une carte d'accréditation
16:16 qui lui permet d'accéder jusqu'au bureau de vote,
16:19 comme c'était hier le cas avec Jérémie Normand,
16:21 qui, je crois qu'il a préparé de beaux reportages pour votre chaîne.
16:24 Il a été avec les électeurs dans les bureaux de vote,
16:28 dans les rues, aujourd'hui sur la place rouge.
16:30 Bravo.
16:31 – On ne peut pas en dire autant pour les journalistes russes
16:33 qui, eux, pour beaucoup, en tout cas la presse indépendante,
16:35 est condamnée à l'exil, les journaux ont été fermés, les radios aussi,
16:39 et la plupart des journalistes importants
16:41 d'avant l'invasion russe en Ukraine,
16:44 ils sont obligés de se taire ou de partir.
16:46 – Vous savez, la presse indépendante, c'est comme, vous savez,
16:49 c'est comme une opposition dont vous parlez.
16:51 S'il s'agit de dénigrer la Russie constamment
16:54 et d'être à la solde de ses sponsors étrangers à l'Occident
16:58 et faire ce travail, justement,
17:00 juste pour injecter de nouvelles nouvelles en fox,
17:06 dans l'espace médiatique et pour se battre contre la Russie,
17:10 dans l'espace médiatique, mais ces médias,
17:13 franchement, ils violent la loi, tout simplement,
17:15 parce qu'il y a la loi sur les agents étrangers en Russie.
17:18 – Oui, ils sont des journalistes russes, je précise.
17:20 – Oui, oui, oui, oui, mais qui travaillent,
17:22 qui travaillent justement pour les sponsors étrangers,
17:24 qui sont financés.
17:25 – Vous pensez que tous les journalistes qui sont en opposition
17:27 avec M. Poutine sont vendus à des puissances étrangères ?
17:30 – Vous savez, dans la plupart des cas, c'est vraiment comme ça,
17:33 c'est ça qui est triste.
17:34 – Ah oui, c'est triste de penser ça.
17:36 – Ils ne travaillent pas pour la liberté de parole,
17:38 ils travaillent pour l'argent, tout simplement,
17:40 comme, justement, comme les représentants de l'opposition.
17:43 Quand vous parlez de l'opposition, il n'y a pas d'opposition en Russie,
17:45 mais vous savez, si c'est une opposition qui est vendue à ses sponsors,
17:49 si c'est une opposition qui veut déstabiliser la Russie,
17:52 changer le régime, la démocratiser, etc.,
17:54 on n'a pas besoin d'une telle opposition, c'est pas une opposition.
17:57 – Ah d'accord.
17:58 – C'est pas une opposition, c'est les ennemis.
17:59 – Démocratiser, c'est-à-dire ?
18:00 – C'est les ennemis.
18:01 Démocratiser, on n'en sait rien.
18:03 – Les opposants sont des ennemis à la Russie ?
18:05 – Non, non, non, les opposants, si ces opposants-là veulent du bien
18:08 au peuple russe, ça c'est une chose, il y en a à l'intérieur du pays,
18:11 parce que nous avons tout un nombre de partis politiques différents,
18:14 mais si c'est une opposition comme, genre, la femme de Navalny aujourd'hui,
18:19 qui est à l'étranger depuis déjà quelques années,
18:22 imagine un futur meilleur pour la Russie.
18:25 – On comprend, elle n'a pas envie de finir comme son mari.
18:27 – On savait ce qu'il attendait quand elle rentre en Russie.
18:29 – Parlons de lui justement, puisque son nom a été prononcé par Vladimir Poutine
18:33 pour la première fois aujourd'hui depuis son empoisonnement.
18:36 Il a dit Vladimir Poutine que son décès, je le cite,
18:39 était un événement triste et qu'il avait été favorable
18:42 à l'idée de l'échanger avec les Occidentaux,
18:45 il n'y avait qu'une condition, que nous l'échangions pour qu'il ne revienne pas.
18:49 Il n'avait jamais cité son nom depuis son empoisonnement,
18:52 il le fait ce soir, enfin aujourd'hui, à ce moment-là,
18:56 alors qu'il est en train de célébrer son triomphe,
18:59 ce n'est pas très courageux quand même.
19:02 – Non, ça ne fait rien, après s'il a cité son nom, il a cité son nom,
19:05 c'est vraiment, c'est une triste histoire, vraiment dommage.
19:09 – Vraiment dommage.
19:10 – Ce qui est triste, c'est que sa femme, qu'il aime tellement
19:15 et qui pleure devant la caméra, la dernière fois,
19:18 elle l'a visitée en prison il y a deux ans,
19:20 et il n'est pas venu aujourd'hui justement pour récupérer son corps.
19:23 – Qu'est-ce que vous sous-entendez ?
19:25 Vous remettez en question la peine de papa ?
19:27 – Non, je ne sous-entends rien, mais justement,
19:29 on parle vraiment des choses tristes.
19:31 Aujourd'hui, sa femme, elle manipule son nom,
19:33 elle manipule cet événement tragique de la famille à des fins politiques.
19:37 – Non mais elle est rentrée avec lui à Moscou et lui a été arrêté immédiatement.
19:41 – Oui mais… – Et il est mort en prison,
19:43 donc on comprend qu'elle puisse…
19:44 – Elle n'est pas poursuivie par la justice russe,
19:46 elle peut venir en Russie sans problème, elle n'est pas venue depuis deux ans,
19:50 la dernière fois, elles se sont vues en 2022.
19:52 Là, elle pleure devant la caméra…
19:53 – Visiblement, elle veut poursuivre le combat de son mari.
19:55 On a des images d'elle, elle a voté, elle-même à distance, depuis l'Allemagne,
20:01 elle a voté à l'ambassade russe à Berlin, et pour elle, la page n'est pas tournée,
20:08 elle le dit, elle veut poursuivre le combat de son mari, vous allez la laisser faire ?
20:12 – Oui, tant que ça se paye, bien sûr, elle va poursuivre son combat,
20:14 parce qu'elle est bien sponsorisée.
20:16 – Tant que ça se paye, c'est-à-dire ?
20:18 – Tant que ça se paye, mais elle ne le fait pas pour rien, pour les bonnes idées.
20:21 – Elle est payée pour ça ?
20:22 – Mais elle est payée pour ça, parce que là, son objectif…
20:25 – Elle est payée par qui ?
20:26 – Par les structures intéressées, que ce soit les services de renseignement étrangers,
20:31 ou les puissances étrangères, peu importe,
20:33 parce que son objectif c'est de déstabiliser la situation en Russie.
20:35 – Non, peu importe, ce n'est pas anodin ce que vous dites, elle est payée par qui ?
20:38 – Non, mais quand même, là, elle passe son temps à l'étranger déjà depuis des années,
20:42 donc là, elle est financée par…
20:45 elle va vivre sur quelque chose, elle a de l'argent de quelqu'un, de quelque chose,
20:49 donc là, apparemment, elle est financée.
20:50 – Et les centaines de personnes qui sont venues à midi, boulevard Lannes,
20:53 chez vous à l'ambassade de Russie, dimanche, ce sont des gens qui étaient payés aussi ?
20:59 – Ces gens-là, je ne sais pas, je ne suis pas au courant de leur objectif,
21:04 mais ils sont venus, puis ils sont répartis, il y avait une poignée de gens,
21:08 je ne sais pas combien de personnes exactement,
21:10 mais il y avait des milliers de ceux qui sont venus pour voter et pas pour manifester.
21:15 Donc là, vous savez, c'est des cas isolés, il y avait bien sûr,
21:19 c'était toute une campagne dans les réseaux sociaux, mais ça aboutit à quoi ?
21:23 À rien, en principe.
21:24 – Je reviens sur Navalny, vous avez dit "les opposants sont des ennemis",
21:28 Navalny, c'était un opposant à la politique de Vladimir Poutine, on est d'accord ?
21:32 – En opposition comme telle, mais en principe, rien ne nous dit que c'était un opposant,
21:38 vous savez, c'était plutôt un manipulateur, un manipulateur des gens d'esprit assez faibles,
21:44 lorsqu'il les appelait à venir sur les places pour manifester et provoquer la police,
21:48 mais vous savez, c'est de l'extrémisme.
21:50 – Mais c'était bien un opposant au régime ?
21:53 – Oui, j'imagine que c'était un opposant au régime,
21:56 parce que là, son objectif était justement de déstabiliser notre pays et de faire tout pour que…
22:03 – Mais vous dites aussi que c'est un ennemi de la Russie ?
22:06 – Vous savez, non, c'était un citoyen russe, ce n'était pas un ennemi de la Russie,
22:09 mais ce qu'il faisait au final, c'était hors la loi avant tout,
22:14 et ce n'était pas pour la Russie, c'était dans les intérêts de quelqu'un d'autre.
22:17 Qui était derrière lui, et qui est aujourd'hui derrière sa femme.
22:20 – Non mais…
22:21 – Est-ce qu'elle peut revenir en Russie sans crainte, elle ?
22:24 – On a des preuves !
22:25 – Est-ce qu'elle peut revenir en Russie sans crainte, ou quoi que ce soit ?
22:28 – Elle n'avait aucun problème de venir en Russie,
22:31 récupérer le corps de son mari s'il le voulait, elle n'a pas voulu,
22:35 elle préfère rester à l'Occident et raconter des histoires sur un méchant régime, etc.
22:41 Mais vous savez, ce n'est pas vrai, et si elle veut à un moment donné,
22:45 revenir en Russie pour faire une sorte de révolution,
22:49 en utilisant l'argent de quelqu'un qui la sponsorise,
22:54 on n'a pas besoin d'un nouveau Lénine en jupe.
22:57 – Oh là là là là !
22:59 Dites donc, vous tenez des propos d'un sexisme débridé là !
23:02 – Non non non, ce n'est pas de sexisme, ça me rappelle un petit peu cette histoire,
23:06 Lénine avant de revenir en Russie…
23:09 – Qu'est-ce que c'est que ces propos monsieur ?
23:12 La femme sur le plateau est absolument choquée par la façon dont vous exprimez !
23:17 – Lénine avant de venir en Russie en 1977, pour faire la révolution,
23:21 elle a passé 13 ans à l'étranger.
23:23 Donc là ici, cette madame, elle veut peut-être répéter cette expérience,
23:26 on n'en sait rien mais…
23:27 – Oui, elle s'est partie de l'exil !
23:29 – Donc elle pourrait représenter une menace pour le régime ?
23:31 – Non, elle ne représente rien en principe.
23:33 – Non mais vous l'avez comparée à Lénine.
23:36 – J'imagine que c'est son projet, un jour, revenir en Russie,
23:40 et je ne sais pas, faire une révolution, la démocratisation,
23:42 je ne sais pas ce qu'elle a dans la tête,
23:44 mais franchement, les Russes ne vont pas suivre ces choses-là.
23:48 – En tout cas, si Navalny n'avait pas été emprisonné,
23:50 s'il n'avait pas été finalement, malheureusement, mort en prison,
23:54 dans une colonie pénitentiaire,
23:57 il aurait pu se présenter contre Poutine,
23:59 il avait essayé en 2018, et là, il n'était pas là pour se présenter.
24:03 Donc sa femme a mis le nom de Navalny sur son bulletin.
24:06 S'il y avait eu un opposant comme Navalny,
24:08 peut-être que Poutine n'aurait pas fait un score aussi important.
24:10 – Vous dites opposant, opposant, opposant,
24:12 parce que vous voulez le présenter comme tel.
24:14 Pour nous, c'est un prisonnier du droit commun, rien de plus,
24:17 qui était en prison, et qui, malheureusement, est mort en prison.
24:21 Mais ça arrive assez souvent dans tous les pays,
24:24 que les gens meurent en prison.
24:26 Non, non, non, Ivan Kolona, là, chez vous en France,
24:28 il a été assassiné en prison, Jeffrey Epstein aux États-Unis,
24:31 il s'est conduit en prison.
24:33 – Non mais là, vous mélangez tout, là, vous mélangez tout.
24:35 – Ça arrive, tout peut arriver en prison,
24:37 donc il y a des gens quand même qui ont des problèmes de santé
24:39 et qui peuvent mourir en prison ou dans la vie.
24:42 – Mais il était en prison pour ses idées politiques.
24:45 – Il a été en prison, je vous dis, c'est un prisonnier du droit commun,
24:48 il a été en prison parce que là, il y avait pas mal d'articles du code pénal
24:51 qu'il a violés, et là, il le savait en rentrant justement de l'Allemagne
24:56 où il était après ce fameux cas de l'empoisonnement.
24:59 Donc là, il savait très bien ce qu'il attendait en Russie.
25:02 Mais là, il voulait le provoquer exprès.
25:04 – Que Navalny manipulait les jeunes, on a été frappé par les mots,
25:08 pour le coup, de Vladimir Poutine à l'endroit des jeunes.
25:11 Il avait un message à leur faire passer d'avenir.
25:14 Mais quel avenir pour des jeunes russes dans un pays isolé économiquement
25:19 et qui ont une forte probabilité de finir sur le front, mobilisés,
25:24 ou dans l'exil comme le disait Roselyne.
25:28 Qu'est-ce qu'on peut avoir ?
25:29 Et c'est là qu'on revient encore une fois au programme de Vladimir Poutine
25:32 qui avait l'air d'être simplement, en deux mots, Vladimir et Poutine.
25:36 – Pour tous ceux qui continuent à croire dans ce mythe de la Russie isolée,
25:41 la réponse est très simple et se réduit à trois mots,
25:45 "dans vos rêves".
25:47 Donc la Russie isolée, franchement, je crois que ce score des élections
25:52 a bien montré tout l'échec total des efforts de nos détracteurs
25:59 de voir la Russie et son président isolés,
26:01 de voir la Russie déstabilisée et affaiblie de l'intérieur.
26:04 Maintenant, la Russie, avec tout ce soutien accordé à notre président
26:11 de la part de son peuple, la Russie peut progresser,
26:13 la Russie peut continuer son développement avec une marche ferme
26:16 et la jeunesse a toutes les chances pour s'épanouir dans ce pays.
26:20 – Parlons de la suite justement et des propos menaçants
26:23 qu'a tenus une fois de plus le président russe hier,
26:26 juste après sa victoire, écoutez.
26:29 – Je pense que tout est possible dans le monde moderne,
26:33 mais je l'ai déjà dit et il est clair pour tout le monde
26:37 que ce conflit entre la Russie et l'OTAN ne sera qu'un pas
26:40 vers une troisième guerre mondiale à grande échelle.
26:42 Je ne pense pas que cela intéresse qui que ce soit.
26:45 – Que veut-il dire exactement ?
26:48 – Il veut dire qu'aujourd'hui on vit dans un contexte assez inquiétant,
26:57 parce que vu cette fuite en avant que nous voyons
27:06 de la part des pays occidentaux, bien sûr, ça fait réfléchir
27:12 et ça inquiète beaucoup.
27:14 Donc là, aujourd'hui on vit dans des conditions qui s'aggravent
27:20 et surtout avec les déclarations que nous entendons
27:22 de certaines capitales occidentales.
27:26 Franchement, la seule chose qui…
27:29 – Auxquelles il a encore fait référence, Vladimir Poutine hier,
27:32 il a fait référence aux propos d'Emmanuel Macron.
27:34 C'est devenu votre obsession, le président français ?
27:37 – Non, non, non, ce n'est pas devenu notre obsession, vous savez,
27:40 quand on entend le mot "Poutine, Poutine, Poutine"
27:44 mille fois par jour dans les médias français,
27:47 quand on entend le mot "Russie, Russie, Russie"
27:49 mille fois par les voix des dirigeants français,
27:53 c'est plutôt l'obsession pour vous, président Poutine et la Russie.
27:57 – Mais est-ce qu'il y a maintenant un face-à-face Macron-Poutine ?
28:02 – Face-à-face, mais vous savez, peut-être pour vous,
28:04 ces face-à-face, c'est quelque chose de journalistique pour nous,
28:07 vous savez, le président Poutine…
28:09 – Il a parlé d'Emmanuel Macron, il a même fait une référence
28:12 au colonialisme français dans les pays africains,
28:16 en parlant de la rancune de la France.
28:18 D'ailleurs, les poutchistes du Niger, par exemple,
28:21 est-ce qu'ils ont félicité le président Poutine ?
28:24 – Là, je ne suis pas au courant, je vous le dis.
28:27 – Eh bien, la réponse est oui.
28:28 – Et alors ?
28:29 – Les amis de vos amis sont vos amis, c'est-à-dire qu'en fait,
28:32 un score de 87%, ça convient aux poutchistes du Niger, d'une certaine manière.
28:36 – Oui, mais la France aurait toutes les chances d'être notre amie,
28:39 mais aujourd'hui, la France choisit un autre camp.
28:42 Donc là, la France préfère rester parmi les adversaires de la Russie,
28:45 ce qui est triste, en fait.
28:46 – Pour moi, la Russie…
28:47 – Parce qu'on n'a aucun litige avec la France.
28:49 On n'a pas de frontières communes, on n'a pas de litige au niveau de territoire.
28:52 – Oui, il faut se méfier.
28:53 C'est quand on a une frontière commune avec la Russie qu'il faut se méfier.
28:56 – Je ne sais pas, il ne faut pas se méfier, parce que vous savez,
28:58 tous les pays qui avaient avec nous les frontières communes,
29:01 tout était bien entre nous.
29:02 Mais bon, si quelqu'un veut provoquer la guerre…
29:07 – Mais vous dites, puisqu'on parle de provocation,
29:09 moi je dois dire que pour moi, la Russie, c'est le pays de Tchékov,
29:12 c'est le pays de Tolstoy.
29:14 – Exactement, et ça leur est.
29:15 – Et vraiment, la façon dont s'exprime M. Medvedev vis-à-vis de la France,
29:19 qui a choqué, y compris des adversaires de M. Macron,
29:23 des concurrents qui ont été horrifiés par les propos,
29:27 la vulgarité, la grossièreté, le laisser-aller d'une personnalité éminente.
29:33 Écoutez, quand on veut la paix, quand on fait des grandes proclamations,
29:36 on ne s'exprime pas comme un porc.
29:38 – Vous savez, mais quand on entend les déclarations,
29:41 les dernières déclarations de Paris, justement,
29:43 là, ça interroge beaucoup et ça fait réfléchir.
29:46 On essaie de comprendre le message.
29:48 – Non, non, on peut exprimer des oppositions dans des termes pour soi et l'égard.
29:51 – Vous savez, c'est des déclarations qui se rajoutent,
29:53 qui se complètent, qui se précisent et qui se contredisent.
29:56 – On va les lire juste, on va les relire,
29:58 on va les relire ces déclarations d'une militrie Medvedev.
30:00 "Macron s'apprête à se rendre à Kiev, mais c'est un trouillard zoologique,
30:04 quoi qu'il en soit, je recommande à son bureau
30:06 de prendre plusieurs paires de caleçons, ça s'en tirera très fort.
30:10 J'ai écrit ça ce matin et je n'ai pas eu le temps de le publier
30:13 et le soir il s'était déjà chié dessus, pauvre France."
30:18 Vous n'avez pas honte quand vous lisez ça, quand vous entendez ça ?
30:22 – C'est l'avis privé de M. Medvedev, je ne suis pas à son honte.
30:25 – Non, non, non, il s'exprime.
30:27 – Il est membre du Conseil national de sécurité, vous savez.
30:29 – C'est l'ancien président de la Russie,
30:31 est-ce que ça reflète l'opinion de Vladimir Poutine sur Emmanuel Macron ?
30:34 – Ça reflète avant tout l'opinion de M. Medvedev,
30:36 ça reflète peut-être l'opinion de la population russe
30:40 lorsque nous attendons les déclarations de Paris
30:42 qui nous inquiètent un peu parce que ce sont des déclarations assez belliqueuses
30:48 et qui peuvent avoir des conséquences assez néfastes
30:51 non seulement pour nos deux pays mais pour le monde entier.
30:54 – Mais qui ne sont pas du tout sur le même registre, vous êtes bien d'accord ?
30:57 Est-ce que cette vulgarité est en adéquation avec ce que pense Vladimir Poutine ?
31:03 C'était une question simple.
31:05 – Vladimir Poutine comme vous le voyez, il ne s'est jamais exprimé comme ça,
31:09 dans un tel registre, c'est le registre personnel de M. Medvedev qu'il a choisi
31:13 et à l'heure là, laissons ce registre à lui, mais bon, ça c'est vraiment…
31:17 – Vous ne le soutenez pas quand même ?
31:19 – C'est sa manière à s'exprimer.
31:20 – Vous ne le justifiez pas quand même ?
31:21 – Je ne veux pas vraiment le juger, le justifier ou le soutenir,
31:25 il s'est exprimé…
31:26 – Vous risquez de perdre votre poste en critiquant M. Medvedev.
31:30 – Il y a d'autres registres.
31:31 – Je vous comprends, on ne va pas vous demander ça.
31:33 – Mais la dernière déclaration du président de la République,
31:35 ça a été effectivement de dire que si il en était besoin,
31:39 la France pourrait envisager d'envoyer des troupes au sol
31:43 et de faire des opérations militaires au sol en Ukraine,
31:47 je dis bien en Ukraine, comment vous réagissez à ça ?
31:52 – Ces déclarations, il y avait toute une série de déclarations,
31:58 ce qui est intéressant, c'est que ces déclarations,
32:00 ils ont fait beaucoup plus peur aux Français et aux alliés de la France
32:05 qu'à Moscou.
32:07 Donc je ne sais pas, aujourd'hui, nous vivons en quelque sorte
32:11 dans un spectacle shakespearien, lorsque l'Ukraine, c'est Juliette
32:14 qui cherche désespérément son Roméo qui est prêt à se sacrifier,
32:21 se suicider pour elle, et il y a cette fameuse phrase,
32:26 ça me fait penser à l'acte V de Roméo et Juliette,
32:28 "un mâle est pronte à entrer dans les pensées de l'homme au désespoir".
32:32 Ces déclarations belliqueuses, la création de coalitions l'une après l'autre,
32:38 ça ne fait que montrer le désarroi et la panique dans le camp occidental,
32:45 parce que par ces déclarations, vous faites le constat pratiquement médical
32:51 de l'échec militaire de l'Ukraine, d'impossibilité d'aider l'Ukraine
32:56 dont le sort est scellé en principe, parce que vaincre la Russie militairement
33:00 est impossible.
33:01 Qu'est-ce que vous entendez par son sort est-ce que vous voulez envahir
33:03 l'intégralité de l'Ukraine et en faire une province russe ?
33:06 Pas du tout, je veux dire que l'échec militaire de l'Ukraine,
33:09 c'est le fait presque accompli, mais si vous voulez aider l'Ukraine...
33:13 Alors qu'est-ce que ça change pour vous qu'Emmanuel Macron dise ça ?
33:16 Mais justement, ça ne change rien en principe,
33:18 il reste attaché à sa ligne, à ses fermes, à l'égard de la Russie,
33:21 à infliger à la Russie la défaite stratégique, rien de spécial,
33:26 il reste fidèle à cette ligne.
33:28 Mais ce qui est important de savoir c'est que si vous voulez vraiment
33:30 du bien à l'Ukraine, il faut vraiment sans tarder à arrêter de...
33:35 Il faut faire quoi ?
33:36 De lever les armes à l'Ukraine, parce que là, avec ces armes-là,
33:38 les Ukrainiens sont envoyés au front, ils meurent chaque jour en fait,
33:41 c'est pas... avec de tels amis, l'Ukraine n'a pas besoin d'ennemis.
33:45 Mais les Russes aussi meurent au front, pour où ? Jusqu'où ?
33:48 Justement, jusqu'à la paix, jusqu'à ce que les objectifs
33:51 de l'opération militaire spéciale n'en soient atteints.
33:53 Alors justement, qu'est-ce que cette réélection de Vladimir Poutine
33:57 change de vos ambitions militaires ?
34:00 Non mais, ça ne change rien en principe.
34:03 Ça ne change rien ?
34:04 Donc là, le peuple russe a exprimé le soutien à son président
34:07 et au commandant en chef de l'armée russe,
34:10 l'opération militaire spéciale continue parce que la victoire dans cette...
34:13 Jusqu'à quand ?
34:14 Dans cette opération militaire spéciale va justement assurer
34:19 les conditions nécessaires pour le développement de la Russie.
34:22 C'est-à-dire ?
34:23 C'est-à-dire.
34:24 Quels sont vos objectifs là ?
34:25 Quelles sont les priorités de ce président réélu ?
34:29 En ce qui concerne les objectifs concernant l'opération militaire spéciale,
34:32 on revient à cette question, nous voulons avoir,
34:35 et moi je le répète d'une interview à l'autre,
34:37 nous voulons avoir à nos côtés un pays qui n'est pas hostile à nous,
34:41 qui ne représente pas une source de menace permanente pour la Russie,
34:45 qui n'est pas utilisé de l'extérieur pour affaiblir,
34:48 acculer ou fragiliser ou démanteler la Russie.
34:52 Aujourd'hui, l'Ukraine c'est une menace directe.
34:54 L'Ukraine dirigée par ce régime corrompu, criminel,
34:57 est dirigée de l'extérieur.
34:59 Ça veut dire que vous voulez le remplacement du régime de Zelensky ?
35:02 Vous savez, le remplacement du régime de Zelensky...
35:04 En tout cas, l'émission de Zelensky, c'est ça que vous voulez.
35:06 Pourquoi vous ne le dites pas au fond ?
35:07 Parce que peut-être c'est les Ukrainiens eux-mêmes qui vont décider sur son sort.
35:10 Non, mais c'est Poutine qui a déclenché l'opération, ce ne sont pas les Ukrainiens.
35:14 Laissez les Ukrainiens décider de leur avenir, vous n'avez pas besoin d'intervenir.
35:18 Vous savez, on n'avait pas d'autre choix que de déclencher cette opération militaire spéciale,
35:22 parce que voir comment les gens meurent dans les Donbass au cours de 8 ans,
35:25 là, c'était plutôt tolérable.
35:26 Pourquoi vous ne dites pas la vérité, c'est-à-dire nous voulons le renversement de Zelensky ?
35:30 Vous savez, le changement de régime, ce n'est pas notre méthode.
35:33 C'est vos amis américains qui pratiquent ça ou vos autres amis...
35:35 Vous l'avez pratiqué en Afghanistan, vous l'avez pratiqué dans les pays de l'Est du temps de l'Union Soviétique.
35:39 Dénazifier le régime, c'est ça ? Vous avez souci ?
35:42 Dénazifier le régime, c'est tout d'abord qu'il faut démilitariser l'Ukraine,
35:47 ça veut dire que l'Ukraine doit être un pays sans armes qui sont pointées contre la Russie.
35:54 Donc, dénazifier l'Ukraine, ça veut dire qu'il n'y a pas de place d'idéologie nazi ou néonazi dans ce pays,
36:00 parce que là, c'est partout, ça s'est pénétré il y a longtemps dans tous les échelons du pouvoir ukrainien.
36:05 C'est très populaire.
36:07 Je vous rappelle que Zelensky est juif de confession.
36:09 Oui, mais bon, ça vous voyez...
36:10 Comment peut-on être juif et nazi en même temps ?
36:12 Comme vous le voyez, tu peux être juif et en même temps suivre très bien les idées néonaziques.
36:18 En tout cas, vous ne nous en direz pas plus sur les objectifs de la Russie sur les prochains mois.
36:23 Vous avez bien compris, c'est qui ?
36:24 Oui, enfin, je veux dire...
36:25 Juste un moment, est-ce que le port d'Odessa est à dénazifier ?
36:29 Écoutez, mais là Kiev, Odessa, je vous dis, la Russie, c'est un immense pays, on n'a pas besoin de nouvelles conquêtes territoriales.
36:35 Nous avons besoin de la paix avec nos états voisins.
36:38 Au-dessus de la mer Noire, c'est ce que vous essayez de faire, y compris face aux avions français.
36:41 Vous savez, c'est une vieille formule que le président Poutine a déjà évoquée.
36:46 Plus loin on sera à la portée des missiles qui frappent la Russie, plus loin nous serons obligés d'écarter ces lignes d'où les tirs sont effectués.
36:55 Mais vous aurez toujours un voisin, vous aurez toujours une frontière.
36:57 On n'en saura pas plus, en tout cas sur le calendrier.
36:59 Est-ce qu'une trêve pendant les Jeux Olympiques, ce que voudrait demander Emmanuel Macron, c'est envisageable pour la Russie ?
37:05 Mais le président a déjà répondu à cette question.
37:07 Si cette trêve va servir à réarmer l'armée ukrainienne, à lui fournir encore des armes supplémentaires, et puis encore une fois, continuer les combats, ça ne sert à rien.
37:19 Il faut qu'une trêve serve à quelque chose, ça veut dire à la poursuite de négociations et puis à l'établissement d'un pays durable et de conditions pour la paix.
37:31 Mais là, vous savez, déclarer une trêve qui profite uniquement au régime de Kiev, ça ne sert à rien.
37:41 Merci, vous allez plus loin que le président.
37:43 En tout cas, Poutine a dit et redit, la Russie sera intraitable.
37:47 Dans son discours, la Russie sera intraitable.
37:51 Intraitable, c'est-à-dire ?
37:53 Je vous le demande.
37:54 Je ne comprends pas ce que ça veut dire, intraitable.
37:56 C'est lui qui est intraitable avec, j'imagine, les pays qui ne sont pas d'accord avec eux.
38:01 Non, mais à la moindre menace, vous savez, le menace, il ne faut pas, tout d'abord, il ne faut pas confondre les menaces et les avertissements de la part du président Poutine.
38:08 Quand il avertit, il avertit. Il ne menace personne. Il ne faut pas vraiment inventer des choses qui n'existent pas.
38:13 La menace principale aujourd'hui pour l'Europe et pour les Européens, c'est les dirigeants qui n'agissent pas dans les intérêts des gens qui les ont élus.
38:22 Merci beaucoup, Alexandre Makogonoff. Merci à tous les trois d'avoir été sur ce plateau.

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