• il y a 9 mois
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Transcription
00:00 On va vous offrir un petit peu de musique ce matin avec Joël qui vient nous parler musique
00:04 et aujourd'hui on va parler chansons et langue française.
00:06 Oui Thomas parce que si les fashionistas ont leur Fashion Week,
00:10 les lexicophiles en particulier de la langue de Molière donc,
00:13 ont la semaine de la langue française et la francophonie.
00:16 Cette semaine qui s'annonce riche en calembours et autres concours de dictée.
00:19 Elle commence demain à 16h et jusqu'au 24 mars.
00:23 Et alors quel est le rapport avec la musique ?
00:25 Et bien ce matin chers amis, j'ai préparé une petite playlist
00:28 ou devrais-je plutôt dire une sélection musicale ?
00:30 Ah bah oui en français dans le texte !
00:31 Bah oui évidemment avec des chansons qui ont à leur manière et de différentes façons
00:35 participé à l'évolution de la langue française.
00:38 Et on commence avec un type qui adorait inventer des mots, Serge Gainsbourg.
00:42 Je t'aimais, je crois, te m'égarais
00:46 Et je sais me dévorer de ta voix sur les pavés de mon amour
00:52 1969, Gainsbourg crée un antonyme pour l'amour, l'Anamour.
00:58 Et rétrospectivement on peut penser que durant toute sa carrière
01:00 elle n'a fait que parler de ça, Serge Gainsbourg, l'Anamour,
01:03 à divers degrés, dans diverses situations.
01:05 C'est pas le seul mot inventé par Gainsbourg,
01:07 on peut citer les "sambassadeurs", les "goémons"
01:11 qui est en fait un dérivé d'un mot celtique,
01:14 ou encore la "javanèse".
01:15 - Pardon ? - Ça n'existait pas ça ?
01:16 - C'est Gainsbourg qui a inventé la javanèse.
01:18 - Et figurez-vous qu'en plus on a assez mal interprété les paroles
01:21 parce qu'il ne s'agit pas d'une danse, c'est vraiment une référence au javanais.
01:24 Je ne sais pas si vous connaissez le javanais,
01:26 c'est ce mode d'expression qui consiste à intercaler
01:29 les syllabes "ave" et "va" dans les mots.
01:32 Par exemple "Salut Thomas et Anissa" en javanais ça donne
01:34 "Ça va la vue, tova mave et Annie va save"
01:37 "Anna visave"
01:38 - Ah oui, d'accord. - C'est très très...
01:39 Je ne vois pas trop pourquoi on a fait ce truc-là.
01:42 Et d'ailleurs je vous laisse compter le nombre de "ave" et de "va"
01:45 dans ce petit extrait.
01:46 J'avoue j'en ai bavé pas vous, mon amour.
01:51 - Il y en a plein. - Ah bah oui.
01:52 - J'ai mal au crâne.
01:53 - Ah bah oui.
01:54 - Je redécouvre le morceau, mais je n'aurais pas forcément aimé le redécouvrir comme ça.
01:58 - On redécouvre totalement. - Bah oui, vous avez des doliprane ?
02:00 - Non, non, non. - Eh bah reste en chien mon vieux.
02:02 "Reste en chien, tu veux nous faire accro mais tu connais personne"
02:05 - Ah oui c'est un autre style. - On est passé sur un autre cap.
02:08 Effectivement, "être en chien" c'est une expression et non pas un mot
02:12 qui signifie "manquer de quelque chose".
02:14 Alors généralement c'est "manquer d'argent" ou de sexe
02:17 mais ça peut être de doliprane par exemple, dans le cas de Thomas.
02:20 Alors la première utilisation de cette expression pour le moment
02:23 on la signale dans un article issu de la publication "Déviance et Société" en 2004
02:27 et puis ce sont les rappeurs comme Lafouine et Booba par exemple
02:31 qui participent à la popularisation de "Être en chien" avec ce single de 2009.
02:36 "Reste en chien".
02:37 - Mais d'ailleurs j'imagine que c'est surtout du côté de ces musiques-là,
02:39 des musiques urbaines, que la langue française évolue constamment, non ?
02:43 On en parle beaucoup en ce moment avec Yannick Amoura.
02:44 - Effectivement, en mélangeant argot français, les anglicismes, les barbarismes
02:48 et puis les emprunts à diverses langues africaines,
02:51 beaucoup issus de l'immigration dans les banlieues.
02:54 Le hip-hop est l'un des plus gros pourvoyeurs d'évolution de la langue.
02:57 Vous le disiez, on parle d'Aguiana Camoura en ce moment,
02:59 elle fait quand même partie des artistes français
03:00 qui depuis des années exportent à l'international en fait
03:03 ces nouvelles expressions hors de nos frontières.
03:05 Bon, il y a des gens que ça fait grincer les dents,
03:07 pourtant le rayonnement de la France il est aussi là-dedans si vous voulez mon avis.
03:11 Cela dit, quand on pense à langage de banlieue,
03:14 on associe souvent ça au hip-hop, mais tut tut tut, attention !
03:17 Car en 1977, euh...
03:19 soixante-dix-zette !
03:21 La musique urbaine qui faisait bouger les lignes de la langue, c'était celle de Renaud.
03:24 - Moi, j'ai mis...
03:26 - L'as-métron !
03:28 - Bah oui !
03:29 - Le verlan ! - Ah le verlan !
03:30 - Bah oui, le verlan !
03:31 - Ah c'est pas dans le rap le verlan, hein ?
03:32 - Non, ça vient pas du rap, ça vient de la chanson française.
03:35 Et cela dit, les origines du verlan, elles remontent,
03:39 avancent ça encore, ça vient du 19ème siècle,
03:41 mais c'est surtout un langage qui s'est développé après la seconde guerre mondiale,
03:44 en banlieue, et Renaud, c'est l'un des premiers à l'utiliser dans la musique.
03:47 - Et alors, c'est qui le premier ?
03:48 - Alors, j'ai fait une petite recherche, parce que tout le monde dit "c'est Renaud en 1977",
03:51 mais en fait, j'ai trouvé une chanson de Jacques Dutronc de 1971.
03:55 - Ah, Dutronc !
03:56 - Voilà, Jacques Dutronc, je vous laisse écouter les paroles.
03:58 - J'avais la velser qui zephe des geva,
04:02 quand je la recède en mes bras.
04:06 - Tu as rien compris !
04:07 - J'avais la velser qui zephe des geva.
04:09 J'avais la cervelle qui faisait des vagues, donc c'est le titre de la chanson.
04:13 - Et historiquement, c'est la première chanson française dans laquelle on trouve des traces de Verlan.
04:17 Bravo, Jaco !
04:18 - Bravo, bravo, Jacob !
04:19 Moi, je pensais que c'était Luchini, non ?
04:21 - Oui, il en est capable.
04:22 - Ah oui !
04:23 - Vous le faites bien, Luchini, je crois, c'était formidable.
04:25 - Oui, je le fais pas mal.
04:26 - Qu'est-ce que ça donne, Luchini ?
04:28 Sur "La cigale et la fourmi".
04:31 - La cigale, ayant chanté tout l'été,
04:34 se trouve à Ford et pourvu qu'un abysse
04:36 fût venu, et là, c'est étonnant,
04:38 la fontaine sur le paysage.
04:40 - Ah, vous le tenez hyper bien !
04:42 - Merci beaucoup, merci Jo-Hume.
04:44 - Ça ne l'amuse pas du tout, quand je le fais.
04:46 - C'est vrai ?
04:47 - Oui, parce qu'une fois, il est venu me voir en spectacle,
04:49 et il se retournait, parce que toute la salle se marrait,
04:52 et lui, il se retournait comme ça,
04:54 il regardait les fions et il ne comprenait pas ce qu'il y avait de drôle !
04:57 - C'est excellent, merci Jo-Hume,
05:01 qu'on retrouve de 21h à 22h dans "Rage on", évidemment, sur "En repas".
05:04 - Tous les soirs, 7 jours sur 7, bien sûr.
05:06 - Après le journal permanent sur "En repas",
05:08 on continue de parler de cette pièce inconnue à cette adresse
05:10 avec Stéphane Guillon. A tout de suite !

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