• il y a 9 mois
TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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Transcription
00:00 Merci Maître Stéphane Goldenstein d'être avec nous, avocat de la famille Dupont-de-Ligonnès.
00:03 Quelle a été votre réaction auprès des théories de Christine samedi soir ?
00:06 Je vous ai entendu tout à l'heure, c'est encore une rumeur.
00:09 Ce dossier est constitué de rumeurs, donc je n'ai rien contre Léa Salamé.
00:13 D'accord.
00:14 J'ai juste considéré que j'aurais dû être à côté parce qu'elle s'est fait un petit peu esquinter.
00:19 Mais c'est logique, vu les thèses qu'elle soutient, qu'elle défend et dont certains qui nous écoutent considèrent qu'elle est totalement folle.
00:27 Vous comprenez donc les critiques qu'elle a subies ou pas du tout ?
00:29 Bien sûr que je les comprends, mais de toute façon elle subit des critiques depuis 2011.
00:32 Ce n'est pas nouveau.
00:33 Là, avec ce livre que vous avez devant vous, elle met tout par écrit.
00:37 Elle pose tout.
00:38 Et après, les gens se forgeront leurs convictions à travers ce qu'elle annonce, ce qu'elle dénonce, ce qu'elle explique.
00:44 Et il y a tout.
00:45 À charge et à décharge.
00:46 C'est ça qui est intéressant.
00:47 Xavier, mon frère présumé innocent, Christine Dupont-de-Ligonnès et Bertrand de Verdun, son compagnon.
00:52 Vous pensez la même chose qu'elle sur l'innocence de Xavier Dupont-de-Ligonnès ?
00:56 Moi je ne pense rien.
00:58 Très objectivement, je ne peux pas dire à cette femme, à ma cliente, qu'il est coupable.
01:03 Pourquoi ? Parce que je n'ai pas la preuve et je ne connais pas la vérité.
01:06 J'ai parfaitement conscience des indices graves et très concordants.
01:11 Sauf que, hier d'ailleurs, vous aviez posé un certain nombre de questions qui sont essentielles.
01:16 C'est où, quand, comment et pourquoi ?
01:20 À partir de là, si vous me répondez à ces questions-là, si M. Marie me répond à ces questions-là,
01:26 me les explique, me les justifie et me les prouve, je dis que ma cliente a totalement tort
01:31 et que moi aussi je suis dans le faux lorsque je ne peux pas dire à ma cliente
01:35 qu'elle est dans le délire complotiste intégral.
01:38 Voilà, c'est tout. Mais j'attends sa réponse.
01:40 Alors, les rumeurs qu'on a eues, comme quoi ce serait mal passé à l'émission, elles sont infondues ?
01:46 Non, c'est moins que je suis sorti énervé, pour être très objectif.
01:49 Je suis sorti énervé parce que je me suis dit que je l'ai laissée toute seule à l'abattoir
01:52 et que jamais plus ça ne se refera.
01:54 Donc elle a refait un petit peu d'émission, un petit peu, et j'étais à côté.
01:57 J'étais taisant, j'étais totalement taisant parce que ce n'est pas mon rôle d'intervenir.
02:01 Mais si ça se passait mal, je voulais être là pour dire "bon stop".
02:06 Et là, j'ai trouvé, mais après tout, c'est dans le rôle d'un journaliste,
02:11 mais comment c'est but en blanc ?
02:12 "Bon, alors, madame, votre frère est un agent secret
02:16 et les corps sous la terrasse ne sont pas ceux de votre famille."
02:18 Ah !
02:19 C'est vrai, elle commence par la fin, c'est un peu titanique, vous savez.
02:21 On dit que Di Caprio est mort au début du film.
02:23 C'est un peu bête, quoi.
02:25 C'est "allons jusqu'au bout du film et comprenons comment il va mourir".
02:28 – Vous savez, tout le monde ne peut pas être aussi bon interviewer que moi.
02:32 Oui, Michel Marie.
02:35 Vous vouliez dire quelque chose, non ?
02:36 – Non, non, je…
02:38 Si, oui, mais ça risque d'être un peu long.
02:41 Moi, si vous voulez, ce que je pense depuis longtemps,
02:46 c'est que quand on veut avoir un raisonnement, un bon raisonnement,
02:52 il faut partir sur les bons rails.
02:54 Or, votre client, me semble-t-il, de ce que j'ai entrevu dans son livre
02:59 et les meilleures pages qu'on m'avait envoyées, part de travers.
03:04 Et quand on part de travers, on n'arrive pas droit.
03:06 À partir du moment où on conteste que les corps retrouvés sous la terrasse
03:12 ne sont pas les corps des membres de sa famille,
03:14 alors qu'il y a eu une autopsie, alors qu'il y a eu des expertises ADN,
03:18 alors qu'il y a un officier de police judiciaire qui assiste à l'autopsie
03:21 et qui a donc matériellement visualisé la scène.
03:25 À partir du moment où on déraisonne à ce point,
03:28 il me semble que c'est compliqué d'arriver à un résultat intelligent.
03:32 – Pas mauvais, hein ?
03:35 – Pas mauvais, mais j'ai la réponse, vous vous doutez bien.
03:39 Parce que le problème, le vrai problème,
03:42 c'est que la réalisation des autopsies a mal été réalisée, très clairement,
03:47 et il y a plein de zones d'ombre qui font que ma cliente
03:50 s'est engouffrée là-dedans parce qu'elle est persuadée
03:53 que son frère n'a pas pu faire ça.
03:55 Et effectivement, ces zones d'ombre, on n'a pas d'explication.
03:57 Je continue sur mes zones d'ombre, et qui sont pour moi essentielles.
04:01 Tout à l'heure, je vous ai vu vous peser.
04:03 – Oui. – Oui, c'est intéressant.
04:04 Il y a notamment un cadavre d'1m85 qui en pèse 50.
04:07 – Ah oui ? – Oui, c'est embêtant.
04:09 À mon avis, ils se sont trompés, ils ont mal pesé.
04:11 Mais oui, mais oui.
04:12 Mais oui, le seul problème, c'est qu'il me reste ces documents-là.
04:14 – Bien sûr, bien sûr.
04:15 – Non mais il me reste ces documents-là, ils sont gênants.
04:17 – Ah oui ?
04:18 – Et je ne peux pas demander de contre-autopsie
04:19 puisque le vervini d'une mère a été délivré très rapidement
04:22 et qu'en plus de ça, la famille a décidé une crémation.
04:25 Donc, et, comble des choses, un mois plus tard,
04:28 tous les emballages, tout ce qu'on a retrouvé sur place,
04:31 ont été détruits et dans ces emballages, il y avait forcément de l'ADN.
04:34 Donc j'aurais pu demander une contre-expertise
04:36 et dire à ma cliente Christine, "Bon Christine, c'est l'ADN là,
04:39 il y a une contre-expertise, le complot auquel vous pensez initialement,
04:43 ce n'est pas possible."
04:43 – C'est intéressant ce que dit Gilles Verdez.
04:46 – Maître, justement dans vos théories,
04:48 vous vous expliquez que vous avez regretté que l'enquête
04:51 se soit concentrée sur un seul coupable potentiel.
04:54 Donc d'après vous, il peut y avoir un autre coupable
04:57 que Xavier Dupont de Ligonnès ?
04:58 – J'ai des certitudes et j'ai des interrogations,
05:02 j'ai beaucoup d'interrogations, notamment sur la position de ma cliente.
05:04 Mais une certitude, c'est qu'un homme seul ne peut pas faire ça, tout seul.
05:07 – Ah ouais ?
05:07 – Soit c'est pas lui, soit il a des complices.
05:09 – Mais évidemment.
05:10 – Ah ouais ?
05:11 – Un homme, réfléchissez-en ensemble,
05:13 mais un homme ne peut pas faire ça tout seul.
05:15 Il faut…
05:16 – Beaucoup de boulot.
05:16 – Pourquoi ?
05:17 – Ou alors il faut avoir une dose d'adrénaline extraordinaire.
05:20 – Vous savez bien sûr qu'ils ont été endormis,
05:24 ils ont… enfin l'auteur, admettons que ce soit Xavier Dupont de Ligonnès,
05:28 en tout cas, il semble que ce soit quand même ça,
05:32 les a drogués avant de les tuer.
05:35 – Oui, où ?
05:35 – On retrouve où ?
05:37 – Où ? Dans la maison très probablement.
05:38 – Le mettons sous la moquette ? Allez, ça gêne, où ?
05:41 – Non, non, mais ça ne laisse pas de traces de droguer quelqu'un.
05:45 – Où ? Il n'y a pas de sang ?
05:46 – Mais on ne saigne pas quand on drogue quelqu'un.
05:48 – Non d'accord, mais quand on tue quelqu'un un petit peu,
05:50 avec deux balles dans la tête et trois dans le torse,
05:52 oui, il y a un peu de sang.
05:54 – Mais alors, cher Maître, ça lui donnera…
05:55 – Attends, attends, on a laissé l'opinion de M. de Marie.
05:57 – Il a eu le temps de nettoyer la scène de crime.
05:59 – Ah, c'est un nettoyeur !
06:00 – De l'eau de Javel, vous savez comme moi,
06:01 pour ne plus disparaître.
06:03 – Mais j'ai réussi.
06:04 – C'est du vin de Dolonrif.
06:07 Ça fait des tout petits trous, le vin de Dolonrif.
06:09 – Oui, oui, des tout petits trous.
06:10 – Je ne dis pas qu'ils n'ont pas saigné,
06:12 je dis simplement qu'il a eu le temps,
06:14 largement le temps de nettoyer à l'eau de Javel.
06:15 – Dans les lits, en bois, et descendre les cadavres
06:18 dans un escalier en bois, sans laisser une goutte de sang
06:21 qui imbibe le bois.
06:22 – Une bâche.
06:23 – Ah, il a mis des bâches.
06:24 Eh bien oui, le nettoyeur, je vous l'ai dit, c'est un professionnel.
06:27 En fait, il a fait le crime parfait.
06:28 – Ah oui, mais ça faisait partie de la déoeuvre.
06:29 – Ne posez pas de questions à 20h50.
06:30 – Ah oui, ça.
06:31 – Maître, donc, ce que vous êtes en train de dire,
06:34 il n'est pas tout seul.
06:35 – Moi, non, il n'était pas tout seul.
06:38 Attention, je dis, ces gens-là ont été assassinés
06:43 et le maquillage a été réalisé par plusieurs personnes.
06:47 Je ne sais pas si c'est lui.
06:49 C'est vraisemblablement lui, puisqu'il a disparu,
06:51 et qu'il n'est pas là pour donner son point de vue.
06:54 Mais comme il est, voilà, il n'est plus là.
06:57 Et en fait, il n'y a que lui qui a la réponse.
06:59 Ni vous, ni moi, ni Michel Marie.
07:01 Personne n'a cette réponse.
07:02 Et moi, ma cliente, elle s'engouffre dans les brèches
07:05 et elle est sur les rails.
07:07 Elle est sur ces rails à elle, en tout cas.
07:09 Elle prend le dossier à charger, à décharge.
07:11 Donc, elle est dans son rôle, j'allais dire.
07:13 – Il est bon.
07:14 – Pour vous, je sais, j'ai un peu l'habitude avec le dossier.
07:17 – Pour vous, les corps retrouvés sous la terrasse, c'est les bons ?
07:20 – C'est forcément cette famille, forcément.
07:22 Sauf que je ne peux pas dire à ma cliente,
07:24 alors que j'ai une autopsie qui est ratée, que c'est eux.
07:27 J'ai deux profs scientifiques qui s'opposent.
07:29 Donc, ma cliente, ma cliente explique, et son mari,
07:32 c'est qu'il peut très bien y avoir une substitution d'ADN
07:35 et qu'en réalité, l'ADN a été prélevé et qu'on l'a changé,
07:39 et on a mis le leur, Michel.
07:40 – Maître, qui serait capable de monter une opération aussi tordue
07:46 de ramener des cadavres qui ne seraient pas les bons
07:48 pour les mettre sous la terrasse, pour une exfiltration aux États-Unis ?
07:52 – Je sais.
07:53 – Ça marche sur la tête.
07:54 – Mais vous avez parfaitement raison, et à mon avis, c'est pas possible.
07:56 – C'est pas possible.
07:57 – Mais je ne peux pas dire à ma cliente qu'elle a tort.
08:00 – Vous êtes en train de le faire, parce qu'elle doit vous regarder.
08:02 – Non, mais elle sait très bien que je soutiens,
08:04 elle sait très bien ce que je soutiens, c'est que je lui ai expliqué 25 fois,
08:06 et 25 fois, elle me dit très bien, "expliquez-moi pourquoi mon neveu,
08:09 il pèse moins de 50 kilos, pourquoi ma belle-sœur a grandi à l'autopsie."
08:14 Magnifique !
08:16 Parce que l'autopsie a été mal réalisée, voilà ce que je lui réponds.
08:19 Mais je ne peux pas rester tout le temps à lui dire…
08:21 – C'est quoi votre théorie, Bruno ? Dites-le nous.
08:24 – En réalité, je vous dis, je n'ai pas de théorie,
08:27 mais en tout cas, ce que je pense depuis 2011, et je l'ai dit et redit,
08:33 arrêtez de vous focaliser sur le père de famille,
08:35 recherchons si cette famille a des ennemis.
08:37 Je l'ai dit, mais les enquêteurs, il n'y a pas un PV de recherche
08:41 pour savoir si un des enfants a eu des ennemis,
08:43 si le père avait des ennemis, rien.
08:46 Et moi, je vous dis, un des crimes parfaits, ça serait
08:49 que effectivement, cette famille a été tuée,
08:52 que le père de famille, on l'a fait se balader à travers toute la France,
08:55 parce que là aussi, il faudrait me donner des explications,
08:57 à part le pèlerinage avant de se suicider,
08:59 mais le père de famille se balade dans toute la France,
09:02 le 15 il disparaît, moi je vous dis que, pourquoi pas,
09:05 mais ça n'a pas été creusé, le père de famille a été assassiné,
09:08 mis six pieds sous terre dans du béton, et c'est le crime parfait,
09:12 puisqu'on ne va pas rechercher qui a tué cette famille.
09:14 Mais c'est aussi invraisemblable, aussi invraisemblable
09:18 que d'être agent de la DEA, aussi invraisemblable que toutes les théories.
09:22 – Votre cliente pense qu'il est vivant, lui ?
09:24 – Elle est persuadée.
09:25 – Alors vous pensez qu'il est mort, qu'il s'est suicidé,
09:27 ou qu'il a été assassiné ?
09:28 – Non, je vous soumets une théorie.
09:30 Je vous soumets une théorie, non, pour ma cliente,
09:32 il est bel et bien vivant, elle n'a pas fait son deuil, forcément,
09:35 ni de lui, ni de la famille, mais à la rigueur.
09:37 Est-ce qu'elle est dans le déni ? Certainement.
09:40 Certainement qu'elle est dans le déni, mais je ne peux pas lui dire
09:44 qu'elle a tort, et pourquoi elle a fait ce livre avec son mari,
09:47 c'est qu'elle en avait marre d'entendre tout et n'importe quoi
09:50 et que les éléments à charge, sans expliquer tous les éléments qui vont pas.
09:54 Et vous le lirez dans le détail, vous approuvez, vous approuvez pas,
09:58 mais en attendant qu'on reprend les éléments très factuels,
10:02 on se dit "ah ouais, mais là ça coince, là, ah ouais, ah ouais".
10:05 – C'est sûr, il y a eu des erreurs.
10:07 – Non mais il y a des erreurs, merci, il y a des erreurs,
10:09 mais quand une partie simule, elle a des erreurs…
10:11 – Il y a un ami haut placé dans la police, je l'embrasse d'ailleurs, merci.
10:16 "Qui met si un corps est moins lourd, c'est qu'au bout d'un certain temps
10:19 passé sous la terre, il perd ses fluides, eau, sang, masse graisseuse,
10:22 masse musculaire, rien d'extraordinaire."
10:24 – Non, rien d'extraordinaire, et pourquoi les autres, ils ont le bon poids ?
10:27 – Les autres ont le bon poids ? – Ouais.
10:29 – Ah oui, demandez-lui à votre policier pourquoi il n'y en a qu'en du bol alimentaire.
10:32 – Il nous regarde. – Ah, ben il nous regarde.
10:34 – Il va nous répondre, il nous regarde, je l'embrasse.
10:36 – Et ben, il va m'expliquer comment dans certains cadavres,
10:38 il y a un bol alimentaire et dans d'autres, il n'y en a pas.
10:40 – Et ben, il va nous l'expliquer, ben, j'attends.
10:42 [Rires]
10:44 – Le fait qu'un corps humain pèse un certain poids, puis un autre,
10:46 plus d'un mois après la mort, c'est rien de fou.
10:48 Il me dit, donc là, pour lui, c'est normal.
10:50 – Bon, je continue.
10:52 On dit qu'ils ont quand même été tués dans la nuit du 3 au 4 avril 2011
10:55 en sortant du restaurant Le Charolais.
10:57 C'est pas moi qui l'invente, ils avaient donc un bol alimentaire plein.
11:00 – Alors moi, j'ai lu dans le bouquin quand même que votre cliente
11:03 espace les morts, les décès, les heures des décès, les dates des décès,
11:09 entre le 3 et le 7 ou le 8 avril.
11:12 – Non, parce que ça, c'est différent.
11:14 Non, mais c'est différent, Christine a relevé la présence d'Agnès
11:17 à plusieurs reprises, donc la mère de famille, à plusieurs reprises,
11:20 après son soi-disant décès dans la nuit du 3 au 4,
11:23 parce qu'un appareil respiratoire s'est arrêté à 3 heures du matin.
11:26 Et donc, on a relevé la présence d'Agnès plus tard.
11:28 – Il y a mon ami qui est en train de vous répondre, donc continuez.
11:30 [Rires]
11:32 – J'attends sa réponse, mais vous savez, je l'ai déjà posée, cette question.
11:35 Je ne sais pas qui est votre ami, mais je l'ai posée à des légistes,
11:37 j'ai posé à des médecins, et ils sont quand même un petit peu
11:40 coincés aux entournures.
11:42 Mais c'est tout, ça a peut-être une erreur de l'autopsie,
11:45 qui a trouvé du bol alimentaire, et qui en réalité n'existait pas.
11:49 – Mais ils n'ont pas été retrouvés à la sortie du resto ?
11:52 – Non, on dit qu'ils ont été tués dans la nuit,
11:55 ils sortaient du resto à 21h.
11:57 – Vous n'êtes pas sans savoir qu'on digère à des vitesses
11:59 tout à fait différentes, 12 et moins par exemple.
12:02 – Vous n'êtes pas sans savoir que le sphincter évacue tout quand on meurt.
12:05 – Et le fils aîné, c'était après.
12:07 – Et en plus, non mais le fils aîné, c'est autre chose.
12:09 – Oui, c'est deux jours après.
12:11 – Ah !
12:12 – A priori.
12:13 – Ah bah oui !
12:14 – Bah oui !
12:15 – C'est deux jours après, monsieur y a été ?
12:17 – Je n'y étais pas, mais…
12:19 – Mais voilà !
12:20 – Non mais on…
12:21 – On sait qu'il était au restaurant avec son père le lendemain.
12:23 – Vu qu'ils sont restés sous terre un certain temps,
12:25 les fluides sont digérés.
12:26 Vous me dit mon ami ?
12:27 – C'est les experts ton ami.
12:29 – Ouais, mais il est fort.
12:31 – Il est très fort.
12:32 – Il est bon.
12:33 – Moi aussi, je serais ravi de le rencontrer
12:35 pour qu'il me fasse un cours de médecine légale.
12:37 – Non mais alors qu'est-ce que vous lui dites à mon ami ?
12:39 [Rires]
12:40 – Je lui dis rien, je vous me…
12:43 – Mais c'est quoi votre théorie alors ?
12:45 – Je ne comprends pas.
12:46 – Si, parce que ce qu'il a dit tout à l'heure…
12:48 – Ma théorie elle est simple, je crois y avoir été clair.
12:50 J'ai deux preuves scientifiques, un ADN qui est imparable,
12:54 j'ai des constatations techniques médicales qui sont contraires
12:58 et je pense qu'il y a une mauvaise autopsie
13:01 et qu'il y a des mauvaises constatations réalisées
13:03 et que c'est bel et bien l'ADN,
13:05 sauf que je ne peux pas dire à ma cliente que c'est cette position et pas l'autre.
13:09 C'est aussi bête que ça.
13:11 Je suis incapable depuis 2011 de lui dire "Christine, vous avez tort".
13:14 "Vous avez tort", c'est bien votre famille qui est sous…
13:17 – Mais vous le pensez.
13:18 – Vous ne pouvez pas lui donner raison en tout cas.
13:20 – Vous le pensez.
13:21 – Je ne peux rien faire, qu'est-ce que je pense ?
13:23 Vous m'avez posé la question, je suis bien coincé.
13:25 – Gilles Vernez, vous dites que votre cliente pense
13:28 que la femme de Xavier de Dupont de Ligonnès se sentait menacée,
13:32 qu'elle avait changé de téléphone.
13:34 Donc ça, ça pourrait être votre théorie de l'ennemi de la famille,
13:38 piste que l'on n'aurait pas explorée ?
13:39 – Mais pas du tout explorée.
13:41 Mais pas du tout, c'est ça oui.
13:43 Mais oui, pas du tout explorée.
13:44 – Par qui elle était menacée ?
13:45 – Elle a deux copines qui ont dit qu'elle se retournait dans la rue,
13:48 qu'elle avait la trouille, effectivement elle a changé de téléphone.
13:50 Alors on m'a dit que c'est parce qu'elle ne voulait plus que sa belle-mère l'appelle.
13:53 Non mais sérieusement, la belle-mère elle n'appelait jamais sa belle-fille
13:56 et en réalité elle n'a pas changé son téléphone pour ça.
13:59 – Donc c'est quoi l'histoire, c'est qu'elle était menacée apparemment ?
14:01 – En tout cas non.
14:02 En réalité ce qui s'est passé c'est que tous les témoins ont été interrogés.
14:05 L'enquête de police si vous voulez, elle a eu des ratés au démarrage,
14:08 clairement on ne serait pas là aujourd'hui pour en parler,
14:11 si ça avait démarré correctement et que le 13 ou 14,
14:14 quand il y a eu le signalement et qu'il y a eu la lettre entre les mains de la police,
14:18 ils se décident de faire un mandat de recherche contre Xavier
14:21 qui aurait été arrêté puisqu'il a disparu le 15.
14:24 Donc il y a eu des ratés au démarrage, ça c'est clair.
14:27 Mais ensuite derrière il y a eu un branle-bas de combat policier
14:30 avec de véritables enquêtes et je les remercie parce qu'en réalité
14:33 ils ont tout exploré, recherche bancaire, recherche téléphonique,
14:37 j'ai même eu droit à un Chris la vérité qui a collecté sur internet
14:41 toutes les informations.
14:42 Donc si vous voulez, moi j'avais une enquête pénale en direct,
14:45 c'est-à-dire que je n'avais même pas besoin d'aller à un nom
14:47 pour voir le dossier, tout arrivait chez moi et j'avais des amis journalistes
14:49 qui déjà me donnaient des infos avant même que les policiers
14:52 donnent les informations au juge. C'était un dossier assez extraordinaire.
14:55 Oui ?
14:57 - Je viens de recevoir un message d'un médecin légiste.
15:00 - C'est comme l'émission de télé où on appelle son ami pour avoir la réponse.
15:05 - Qui me dit "le sphincter n'évacue pas tout à la mort,
15:09 la digestion et le bol alimentaire sont propres à chaque organisme
15:13 et dépendent des médicaments, des habitudes alimentaires, etc.
15:16 J'ai fait 1500 autopsies."
15:18 - C'est très fort.
15:19 - C'est pas mal. Alors s'il a fait 1500 autopsies, vous pouvez lui demander
15:23 comment on arrive à ne pas pouvoir remonter la date de la mort à 10 jours et 21 jours.
15:29 - Vous le savez très bien. Vous avez fait je ne sais combien de procès auxquels j'ai assisté,
15:33 d'assises, les médecins légistes sur la datation de la mort, ça ne marche quasiment jamais.
15:39 - Ah ben là ça ne marche pas du tout. 10, 21 jours.
15:41 - Surtout...
15:42 - Excusez-moi, 10, 21 jours c'est pile poil le jour où il part de Nantes ?
15:45 - Non, non, mais que ça soit vraiment 10 jours. C'est lui et personne d'autre.
15:48 - Maître Goldenshaw.
15:50 - Quand la mort remonte à 2 heures...
15:52 - Il est bon.
15:53 - Oui, il est bon.
15:54 - Oui, je connais le procès.
15:55 - Je l'ai vu à l'œuvre aussi et il est...
15:57 - Tu vas nous donner à la commission avec moi, s'il vous plaît.
15:59 - Il est encore meilleur à l'œuvre.
16:00 - Son avis sur le mort.
16:02 - Je ne suis pas sûr de bien pouvoir vous défendre.
16:04 - Quand la mort remonte à 2 heures, le médecin légiste n'a quasiment aucune difficulté
16:09 à calculer l'heure de la mort.
16:11 - C'est sûr.
16:12 - Quand ça remonte à plusieurs jours, en fonction de la température,
16:14 en fonction de l'endroit où les corps ont été gardés.
16:17 - 10 jours.
16:18 - 10 jours.
16:19 - Pourquoi 10 jours pile ?
16:20 - Maître, on ne sait pas s'ils ne sont pas restés dans la maison un petit peu,
16:23 une maison chauffée, avant d'être mis dehors.
16:26 Et là, les conclusions du médecin légiste sont très différentes.
16:28 Donc en fait, on n'en sait rien, ni vous ni moi d'ailleurs.
16:31 Donc en fait, on ne sait pas quand ils sont morts.
16:33 - Maître, Xavier Dupont de Légonès avait des grosses difficultés financières.
16:36 Est-ce qu'on a aussi exploré la piste de quelqu'un à qui il devait de l'argent ?
16:39 Ou je ne sais pas, est-ce que c'est possible ou pas du tout ça ?
16:43 - La personne à qui il devait de l'argent l'aurait tué ?
16:46 - Je ne sais pas, oui. Je ne sais pas.
16:47 - Une femme bien sous tout rapport, a priori.
16:49 - Non, non, non, mais même quelqu'un d'autre. Est-ce qu'il avait d'autres dettes avec des gens ?
16:52 - Mais je sais…
16:53 - Est-ce qu'il avait d'autres ennemis ? Est-ce qu'on sait s'il avait des ennemis ?
16:55 - Mais je ne sais pas. Mais c'est ce que je regrette. Je ne sais pas.
16:57 - Aïe, alors.
16:58 - Mais qu'est-ce que je voulais faire ? Je voulais faire de l'archéologie judiciaire.
17:00 En 2024, je voulais voir s'il avait des ennemis.
17:02 - C'est bon, c'est bon. Ça va. Ça va.
17:05 - Non mais c'était en 2021, en 2011 qu'il fallait le faire.
17:08 - Ah oui ? Ils n'ont jamais su s'il avait des ennemis ou pas, cette famille ?
17:11 - Ah ben non, ils n'ont pas cherché. C'était lui, le père. C'était lui.
17:13 En fait, si vous voulez, la police avait deux questions. Mort ou vivant ?
17:18 - Oui, ben oui.
17:19 - C'était leur deux seules questions, vous savez. Suicide ou…
17:22 - À 90 %…
17:24 - 99.
17:25 - 99 %. C'est à 99 %. C'est lui, non ?
17:29 - Ben ben voilà. Le problème, monsieur Hanouna, le problème, c'est le 1 %.
17:32 - 99 %. Ouais.
17:33 - Le problème, c'est votre 1 %.
17:34 - Ouais, ouais, ouais.
17:35 - Et d'ailleurs, la préface que j'ai faite du livre, c'est que j'ai dit au lecteur de venir jurer.
17:39 Allez le condamner. Lisez le livre et allez le condamner.
17:42 - Il y a mon ami qui me dit, vous ne parlez pas des conditions d'enfouissement des cadavres.
17:46 Cela joue un rôle dans les phénomènes de putréfaction, etc.
17:49 - C'est ce que je dis.
17:50 - Ont-ils été emballés dans des sacs plastiques ?
17:51 - Oui.
17:52 - A-t-il mis de l'achaud ou des produits corrodés ?
17:53 - Oui, les deux.
17:54 - Oui, les deux.
17:55 - Oui, aux deux.
17:56 - Oui, aux deux. Merci. Ben voilà, on lui répond. Il n'est pas sur l'enquête, c'est un mec qui…
17:59 - Il a un boulot.
18:00 - Il est bon de savoir qu'il y avait eu de l'achaud et de l'emballage en plastique,
18:05 parce que je pense que toute la France le sait.
18:07 Tous les gens qui nous écoutent, ils savent dans quelles conditions on a retrouvé l'écorce.
18:10 - Je ne savais pas.
18:11 - Comment ça, vous ne saviez pas ?
18:12 Vous êtes un des seuls Français à ne pas savoir qu'on a retrouvé toute la famille emballée avec de l'achaud.
18:18 - Quand on a dit à Christine qu'on avait retrouvé son frère, le Parisien l'avait retrouvé,
18:25 le 11 octobre 2019, ça a été quoi sa réaction ?
18:28 - Alors, c'était surprenant parce que c'était un vendredi soir.
18:31 Un journaliste m'appelle. Mon téléphone a été bombardé d'appels.
18:35 Et un de mes amis journalistes, je l'ai pris et il m'a dit « il a été arrêté, il est à Glasgow ».
18:40 Là, tout de suite, j'ai voulu la prévenir pour la protéger en lui disant « n'écoutez pas la télé ».
18:44 - Vous n'y croyez pas, vous ?
18:46 - Non, moi, j'y croyais.
18:47 - Ah oui ?
18:48 - Ben évidemment que j'y croyais. Ses empruntes, il a été arrêté à Glasgow. J'y ai cru.
18:52 - C'est du génie.
18:53 - Le mec qui a fait ça, j'adore.
18:55 - Sauf que là, Christine me dit un truc. Elle me dit « non, c'est pas possible, il ne peut pas être allumé je ne sais pas trop quoi ».
19:01 Et il prenait l'avion de Roissy pour aller à Glasgow.
19:04 - Elle n'y a pas cru du tout ?
19:06 - Ben non, elle me dit « c'est pas possible ». Et puis d'abord, qu'est-ce qu'ils disent, les empruntes ?
19:10 Ben, je dis « oui, les empruntes ». Et elle me dit « mais maître, rappelez-vous, dans la fiche de recherche, il n'y a qu'une seule empreinte ».
19:14 Pourquoi il parle des empruntes, alors ?
19:16 - C'est qu'il n'y en a qu'une.
19:17 - Elle m'a fait retourner au cabinet chercher la fiche de recherche pour voir.
19:20 - Et puis moi, elle avait raison, elle connaît le dossier mieux que moi.
19:22 - En fait, les empruntes, ça suffit, sauf que ce n'est pas le même mode de calcul.
19:25 - Non, la police dit « on a les empruntes ».
19:28 - Oui, c'est une expression.
19:29 - Oui, ben c'est une expression. Il y a eu beaucoup d'expressions. Le seul problème, c'est que le problème de Glasgow, c'est que...
19:34 - Ah, vous faites de...
19:36 - Non, on se connaît bien, mais c'est vrai que j'aime bien l'avoir comme contradicteur, parce qu'il donne le bâton pour se faire battre, donc j'adore.
19:42 [Rires]
19:46 - Non, mais donc, Christine, elle n'y a pas cru du tout, jamais ?
19:48 - Non, Christine n'y a pas cru. Bertram, son mari, il a forcément cru et ça faisait échec à la construction intellectuelle qu'ils avaient mis en place.
19:57 Elle, elle n'y a pas cru parce que depuis le début, elle est persuadée que son frère lui dit la vérité et qu'elle connaît le dossier,
20:01 elle connaît toutes les certitudes, les doutes, etc.
20:04 Bon, et donc elle m'a mis le doute, j'ai attendu, j'ai parlé avec des amis journalistes qui avaient des informations,
20:13 directeurs de la police judiciaire, en personne, qui savaient que c'était lui.
20:18 Et en fait, c'était une seule source qui avait contaminé toutes les sources.
20:21 - Bien sûr.
20:22 - Ce qui fait qu'on a un policier qui a donné l'info à son chef, qui l'a donnée à son chef, qui l'a retenue à son chef,
20:26 et les journalistes ont appelé trois personnes, comme d'habitude, pour confirmer les sources,
20:30 sauf que les trois personnes avaient l'information d'une seule personne qui a raconté n'importe quoi.
20:34 - Là-dessus, je suis d'accord.
20:35 - Ah, on est d'accord sur quelque chose.
20:37 - Oui, ça va être exceptionnel.
20:38 - C'est difficile de ne pas être d'accord avec ça.
20:40 - Mais je suis d'accord. Je l'ai vécu en direct et je sais comment ça s'est passé.
20:43 Et la responsabilité revient au procureur de Nantes, qui n'a jamais répondu au téléphone pour confirmer l'information.
20:48 - Il l'a fait vers 23h de même.
20:50 - En revanche...
20:51 - Mais le Parisien avait déjà publié ma réponse avant.
20:52 - Je reviens sur la réaction de votre cliente, Christine, lorsque elle voit cette une,
20:58 lorsque vous lui annoncez que Xavier Dupont de Lugonès a été arrêté.
21:01 Elle, a priori, ne semble pas y croire.
21:05 Ça ne vous paraît pas bizarre ?
21:07 - Parce que soit il est exfiltré aux États-Unis pour aller faire de la police secrète,
21:16 ou je ne sais pas trop quelle baliverne, soit il s'est suicidé, en gros.
21:21 C'est ça, l'histoire.
21:22 Pour elle.
21:23 - Ouais.
21:24 - Donc...
21:25 - Pour elle, il s'est suicidé ?
21:27 - Non, mais elle n'en sait rien.
21:29 Et donc, quand on lui dit que son frère a été arrêté, comment vous pouvez expliquer qu'elle...
21:33 - Elle n'en sait rien.
21:34 - M. Marie, elle sait que son frère lui a dit la vérité dans la lettre.
21:38 À partir de là, vous ne pouvez plus la faire démordre de sa position.
21:42 - Mais si on vous dit que la police a arrêté cet homme, la sœur doit y croire.
21:47 - La sœur me dit qu'il était à Roissy et qu'il est arrivé à Glasgow.
21:52 Non, mais il suffit juste de réfléchir.
21:54 L'homme le plus recherché de France, que tout le monde a vu.
21:57 - Et moi, quand il y a la une du Parisien et tout, on est obligés d'y croire, c'est bizarre.
21:59 - Oui, c'est un placard.
22:00 - Non, non, la une.
22:01 Le problème de cette une, c'est qu'en fait, ils l'ont balancée l'info en même temps que BFM.
22:06 Il ne faut pas cracher sur Parisien parce que BFM a fait la même, en même temps.
22:10 Concomitamment, mais ils avaient la même source tous les deux.
22:12 Donc, ils se sont tous fait avoir. On s'est tous fait avoir.
22:14 Non, mais après, tout le monde a rebondi sur leur deux unes.
22:16 - Il commence à avoir une journalistique quand même.
22:18 - Elle a appris à l'école de journalisme.
22:20 - Merci.
22:21 - Elle a appris.
22:22 Enfin, on apprend aux étudiants à justement vérifier les sources de manière très certaine.
22:26 - Non, cette une, en réalité, elle est sortie… enfin, pardon, ce n'est plus celle-là.
22:31 Mais la une du Parisien, en réalité, est trop tard.
22:33 Elle a été imprimée.
22:34 Donc, ils se sont retrouvés le samedi matin avec une une dont on savait très bien qu'elle était fausse.
22:39 C'est terrible pour eux.
22:40 [Musique]

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