Au cours du XIXe siècle, les musées sont passés de lieux de prestige au service du pouvoir à celui d’un lieu où l’on met tout en œuvre pour vulgariser et partager la connaissance ! Et vous allez le voir, c’est pas de tout repos et il y a quelques coups de bluff qui ont permis ces changements ! Aujourd'hui, direction le Musée de Picardie !
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ÉducationTranscription
00:00 Mes chers camarades, bien le bonjour ! On se retrouve aujourd'hui au musée de Picardie,
00:04 à Amiens, pour parler d'un sujet particulièrement méconnu mais qui pourtant a son importance
00:09 - la transformation des musées au cours du XIXe siècle.
00:12 Ce musée de Picardie, qui s'appelait jadis le musée Napoléon, va nous servir de cas
00:16 d'école pour découvrir comment, au cours de ce siècle, les musées en général sont
00:20 passés de lieu de prestige au service du pouvoir, à celui d'un lieu où l'on met
00:25 tout en oeuvre pour vulgariser et partager la connaissance.
00:28 Et vous allez le voir, c'est pas de tourpeau, et quelques coups de bluff ont permis ces
00:33 changements.
00:34 Durant la période révolutionnaire, on cherche à mettre en valeur le patrimoine national,
00:38 et la volonté de partage d'un savoir encyclopédique, pour tous, n'a jamais été aussi forte.
00:44 Jacques-Louis David, le peintre du serment des Horaces, très impliqué lors de la révolution,
00:49 déclame à la tribune de l'assemblée en 1794 "Le muséum n'est point un vain rassemblement
00:55 d'objets de luxe ou de frivolité, qui ne doivent servir qu'à satisfaire la curiosité.
00:59 Il faut qu'il devienne une école imposante, les instituteurs y conduiront leurs jeunes
01:04 élèves, le père y mènera son fils."
01:07 En gros, le musée doit être une collection d'objets rares et curieux, qui appartient
01:12 à l'histoire naturelle, à la science, à l'industrie, aux beaux-arts ou à l'antiquité.
01:18 Une collection qui servira à la connaissance et qui sera partagée avec le public, de génération
01:25 en génération.
01:26 Partout sur le territoire, les musées doivent se mettre au service d'une meilleure connaissance
01:30 du passé national et régional, du développement de l'archéologie et d'une histoire locale
01:35 portée par les sociétés savantes.
01:36 Et clairement, c'est aussi un outil très intéressant pour le pouvoir, pour se représenter
01:42 soi-même et éduquer, comme il le souhaite, les populations.
01:46 Pour vous donner une idée du développement incroyable de cet accès à la connaissance,
01:51 on constate en 1815 environ 20 collections sur tout le territoire français.
01:55 En 1848, à peu près 30 ans plus tard, il y en a près de 200, soit 10 fois plus.
02:00 Dans un article de la Gazette des Beaux-Arts de 1865, on évoque même la "pullulation"
02:05 de ces collections.
02:06 Mais ces collections, il faut bien les exposer quelque part, on ne peut pas les exposer dans
02:10 la rue, devant la porte de Jean-Eudes, vous l'imaginez bien !
02:12 Le pouvoir s'interroge donc sur la construction des musées.
02:16 Si une ville veut créer un musée, elle doit considérer comme important de lui consacrer
02:20 tout d'abord un local convenable.
02:22 Problème, on s'interroge souvent une fois que les collections sont là, et pas avant.
02:26 De nombreux musées sont donc installés dans des bâtiments existants, ou une salle de
02:30 la mairie, ou dans les locaux de la bibliothèque municipale.
02:32 La plupart du temps, des lieux qui sont impropres à la conservation et à la présentation
02:37 des œuvres.
02:38 Ces espaces deviennent parfois permanents, et ça, ça complique la cohabitation entre
02:42 les institutions.
02:43 Et oui, parce que la mairie qui accueille les œuvres, en attendant, ne déménage pas.
02:47 Et un musée, forcément, il va toujours s'agrandir de plus en plus au fur et à mesure des nouvelles
02:51 œuvres qu'il va acquérir.
02:53 Résultat, on modifie ces lieux d'accueil, ou on va les remplacer pour que les musées
02:57 puissent continuer leur mission.
02:58 Par exemple, on construit un édifice dédié, comme ici.
03:02 Qualifié de Versailles-Picard ou le Louvre de la province, le musée d'Amiens, construit
03:07 à partir de 1853, est une première réponse à ce problème de place.
03:11 Et clairement, on est plus ici dans le modèle du palais-musée que du musée tout court.
03:16 Il faut que ça claque, que le jeune second empire puisse rayonner à travers son architecture
03:22 et ses collections.
03:23 A la base, le musée d'Amiens est envisagé par une société savante, la SAP, alias la
03:28 Société des Antiquaires de Picardie.
03:30 En réalité, lorsque la SAP est créée en février 1836, il existe déjà un embryon
03:35 de musée qui se situe dans l'hôtel de ville.
03:38 Cet édifice abritait notamment les tableaux acheminés depuis Versailles en 1802 sur ordre
03:42 de Napoléon Ier pour la signature du traité de paix d'Amiens entre la France et l'Angleterre.
03:47 Et à vrai dire, à Amiens, il n'y a pas grand monde pour se préoccuper de ses œuvres,
03:52 sauf la Société des Antiquaires de Picardie.
03:54 Et ces types, 15 fondateurs et un peu moins de 40 membres, voient les choses en grand
03:59 malgré leurs faibles ressources financières.
04:01 Ils veulent dès le départ en faire un musée d'antiquité national, où on y réunira
04:05 tous les objets d'art et d'histoire qui seront achetés par la société ou qui lui
04:09 seront offerts à titre de dons.
04:11 Et vous ne le croirez jamais, mais ils réussissent !
04:15 Et oui, et en même temps, s'ils n'avaient pas réussi, on ne serait peut-être pas là
04:19 aujourd'hui !
04:20 Sous l'impulsion de deux hommes d'influence, le comte et sénateur Félix de Beaumont et
04:23 l'avocat et véritable maître d'œuvre du projet Charles Dufour, la SAP va recevoir
04:28 gratuitement de Napoléon III et de la mairie d'Amiens les terrains nécessaires à l'implantation
04:32 du bâtiment.
04:33 Il faut dire que Charles Dufour a de bons arguments.
04:36 Il envoie une lettre au comte de Neuverkerk, directeur des musées impériaux et du Louvre,
04:42 afin d'expliquer l'importance des musées de province en tant qu'outil de développement
04:45 économique et instrument de prestige pour le pouvoir.
04:47 Amiens en particulier, au carrefour de trois grandes lignes de chemin de fer, est habité
04:53 par 50 000 personnes et chaque jour de nombreux touristes belges, allemands et anglais traversent
04:59 la ville.
05:00 Amiens deviendrait alors un avant-goût de ce que Paris pourrait proposer de luxe et
05:04 de richesse.
05:05 Si tout le monde s'accorde pour dire que construire un musée ici serait plutôt bénéfique
05:10 pour la ville, il reste quand même un problème, comme toujours, l'argent.
05:14 Et oui, vous imaginez bien, construire un bâtiment aussi monumental n'est pas gratuit
05:18 et le prix est assez exorbitant.
05:20 L'histoire, ou plutôt la légende, nous raconte alors comment Charles Dufour a réussi
05:24 ce coup de maître.
05:25 Profitant de ses relations, Dufour se fait inviter à l'Elysée pour rencontrer le
05:29 futur Napoléon III.
05:30 Il lui demande d'organiser une loterie qui permettra la construction du musée.
05:34 Malheureusement, cette permission lui est refusée par l'empereur, qui prétexte que
05:38 les loteries ont généré trop d'abus par le passé.
05:41 Qu'à cela ne tienne, il rentre à Amiens et déclare enjoué à ses collègues qu'ils
05:45 peuvent organiser leur loterie.
05:46 Quand Dufour est convoqué à Paris pour s'expliquer devant Napoléon III, il mime la surdité
05:52 en sortant un cornet acoustique, signe que, ballot qu'il était, il avait du mal à
05:56 comprendre la consigne.
05:57 Louis-Napoléon Bonaparte aurait alors éclaté de rire devant l'audace de Dufour et lui
06:03 aurait permis, tout compte fait, de mettre en place cette loterie.
06:06 Et entre nous, je pense que je dirais exactement la même chose à mon banquier quand il me
06:10 dira que je n'ai pas le droit à ce fameux découvert exceptionnel dont il m'avait
06:14 tant parlé.
06:15 Et je suis sûr que ça va marcher.
06:16 Bref, ce n'est pas un, mais trois loteries, en 1853, 1859 et 1863, qui sont successivement
06:24 organisées pour permettre la construction et l'achèvement du bâtiment.
06:27 Le coût des travaux s'élevant à 1 600 000 francs.
06:31 Le projet architectural du musée a pour ambition de créer un Louvre de province à l'image
06:36 du modèle original du Palais-Musée fondé durant la Révolution.
06:39 Dufour est clair, et je le cite, il veut rendre le musée Napoléon « digne du nom glorieux
06:45 que lui a attaché la reconnaissance publique et a comblé une véritable lacune dans l'architecture
06:50 civile de notre époque » car la France, si riche en monuments, n'en possédait cependant
06:54 aucun qui eût été construit sur une grande échelle, avec la destination spéciale de
06:59 musée.
07:00 39 architectes présentent des projets.
07:03 Ce ne sont pourtant pas les deux ayant obtenu la première place qui se voient confier la
07:07 réalisation du musée.
07:09 C'est finalement Henri Parent, classé deuxième, qui est retenu.
07:12 Mais il lui est demandé de reprendre sa proposition en y intégrant les éléments de ses rivaux
07:17 qui avaient particulièrement séduit les membres de la commission.
07:19 Parent s'exécute, mais finira par laisser la place à Charles Diet, troisième du concours,
07:26 et c'est finalement lui qui achèvera la construction et les décors intérieurs et
07:29 extérieurs.
07:30 Comme quoi, faut jamais perdre espoir, même quand on n'est pas premier !
07:34 Le plan et le pavillon central du musée citent les travaux du nouveau Louvre, notamment les
07:39 pavillons de la cour Napoléon, et donnent au musée une image de bâtiments intimement
07:43 liés au pouvoir impérial.
07:45 A l'intérieur du musée, on retrouve les salons de l'impératrice et de l'empereur.
07:49 Le plafond de ce salon représente la France couronnant les gloires artistiques, militaires
07:54 et scientifiques de la Picardie sous la protection de l'empereur.
07:57 Et en creusant un peu, on se rend compte que tout le décor du musée encourage ce culte
08:01 de l'empereur.
08:02 Le bâtiment, de plus de 8000 mètres carrés, sert de lieu d'expérimentation dans cette
08:07 période de développement des musées.
08:08 De multiples innovations sont proposées à Amiens, même si toutes ne seront pas menées
08:12 à leur terme.
08:13 Les objets archéologiques sont présentés sur des dressoirs inclinés, et ne sont ni
08:18 attachés ni encastrés dans les murs comme ils l'étaient souvent auparavant.
08:21 Et on va se l'avouer, c'est quand même mieux pour la conservation des œuvres !
08:25 Les galeries de peinture présentent de nombreuses nouveautés.
08:27 Un éclairage zénital, à travers des verres dépolis, va tamiser la lumière.
08:32 Un système de tringle avec vis à pression permet de suspendre les tableaux, qui pourraient
08:37 ainsi être remontés dans les ateliers situés sous les combles, grâce au plafond amovible
08:41 des galeries.
08:42 Des poulies fixées dans la charpente de couverture doivent aider à hisser les œuvres dans les
08:46 greniers réserves depuis le rez-de-chaussée.
08:48 Enfin, des caches auraient été installées dans le bâtiment afin de préserver les collections
08:53 en cas de guerre ou de révolution, mais les conservateurs actuels ne savent pas si elles
08:57 ont réellement existé.
08:58 Pour que le musée s'enrichisse, la commission du musée sollicite la direction des Beaux-Arts
09:03 pour obtenir des tableaux.
09:05 Cette demande va déclencher le premier cycle décoratif de l'œuvre de Pierre Puvis de
09:09 Chavannes, un des plus grands peintres français du XIXe siècle.
09:13 Le grand escalier présente les toiles marouflées du repos et du travail, puis l'Ave Picardie
09:18 à Nutrix, et à l'étage, le visiteur découvre Bellum et Concordia, mélange d'envoi de
09:23 l'Etat et de commande du musée.
09:26 Grâce à l'installation des toiles de Puvis de Chavannes, le musée se transforme en un
09:30 édifice unique où l'artiste développe sa maîtrise du décor mural dans des thèmes
09:34 comme la nation, l'art, l'industrie, la culture ou le paysage.
09:38 Des thèmes correspondant pleinement à l'évolution de la société sous le second empire.
09:43 Cet ensemble décoratif de plus de 275 mètres carrés va initier de nombreuses autres commandes
09:50 publiques comme celle effectuée par la suite pour les musées de Marseille, Lyon ou Rouen,
09:55 et une dernière toile monumentale, Pro Patria Ludus, lui est même commandée en 1881 en
10:01 prévision de la couverture de la cour centrale du musée et des modifications apportées
10:04 à l'escalier.
10:05 Une fois ce grand cycle passé, se succèdent les galeries de peinture où près de 70%
10:10 des collections proviennent alors de dépôts de l'Etat.
10:13 La galerie Ineue Verkerk présente les très grands formats de peinture d'histoire envoyés
10:18 par l'administration des musées impériaux et que seul le musée d'Amiens, grâce à
10:22 son aménagement moderne, peut aisément accueillir à l'image du siècle d'Auguste, naissance
10:26 de notre Seigneur Jésus-Christ, de Jérôme.
10:29 Le tableau fait quand même 6,20 mètres de haut sur 10,14 mètres de large.
10:33 C'est pas le genre de peinture que t'accroches dans ton salon quoi !
10:35 Enfin, la galerie du Four présente un tableau de cour présentant des membres de la commission
10:40 du musée Napoléon soumettant le plan du musée à Napoléon III, ou encore le dernier
10:45 carré de la garde impériale de Waterloo, de Bélanger.
10:49 Là aussi on voit l'influence énorme de Napoléon III sur le musée.
10:52 Et justement, c'est un peu tout le paradoxe du musée Napoléon d'Amiens.
10:55 Il a été fondé par une société archéologique pour présenter le résultat de fouilles locales
11:00 et il va devenir finalement le prototype du Palais des Beaux-Arts.
11:03 Au rez-de-chaussée, on trouve tout de même des objets antiques qui proviennent de fouilles
11:07 opérées en Picardie et la galerie des sculptures.
11:09 La décoration de la galerie des Antiquités rappelle le style, très à la mode dans les
11:14 hautes sphères, des maisons pompéiennes.
11:16 Des hôtels particuliers qui s'appuient sur une architecture évoquant les maisons
11:20 de Pompéi.
11:21 Chauvin et Gastine, les artistes qui ont décoré la maison pompéienne des Champs-Elysées
11:25 du prince Napoléon, le cousin de Napoléon III, participent à l'élaboration des décors.
11:30 A cette galerie des Antiquités se succèdent les galeries du Moyen-Âge et de la Renaissance
11:34 dans une succession de galeries et de salons qui ressemblent à ce qui se faisait alors
11:39 au musée de Cluny ou dans celui du musée des monuments français.
11:41 Dans la partie droite du bâtiment principal se trouve sans doute la salle la plus curieuse
11:46 du musée, que l'on nomme la chapelle.
11:49 Cette pièce accueillant ses murs tous les objets qui ont servi au culte chrétien et
11:53 qui, pour les membres de la société des antiquaires de Picardie, ne doivent pas être
11:57 confondus avec des objets antiques relatifs à des croyances obscures comme c'est le
12:01 cas dans d'autres musées.
12:03 Le message religieux est assez clair mais une lecture plus politique du lieu peut être
12:08 envisagée comme l'illustre la principale inscription de la chapelle.
12:11 Sur l'arc de la voûte, on peut lire en latin « Redite quae sunt caeseres caesere
12:17 e quae sunt dei deo ». Alors Jésus leur dit « Rendez à César ce qui est à César
12:23 et à Dieu ce qui est à Dieu ». Ce passage de l'évangile selon saint Matthieu illustre
12:28 la pensée des antiquaires et leur vision de la société et de l'histoire, sous la
12:32 protection du césarisme bonapartiste.
12:34 L'atmosphère créée par le décor plonge le spectateur dans le recueillement aux objets
12:40 religieux et montre, s'il en était encore besoin, l'adhésion de la société des
12:44 antiquaires aux idéaux impériaux.
12:46 Le musée devient donc un acteur culturel de premier plan et devant l'importance qu'il
12:51 commence à prendre, le projet de faire du musée Napoléon une annexe du Louvre est
12:54 même régulièrement évoqué.
12:56 Une demande officielle est effectuée en 1863 et le directeur des musées impériaux approuve
13:02 le projet, qui est une véritable préfiguration des annexes réalisées récemment par le
13:06 Louvre à Lens et le Centre Pompidou à Metz.
13:10 La situation géographique d'Amiens permettrait alors d'attirer de très nombreux visiteurs
13:14 au sein du musée, auxquels on pourrait confier des œuvres du palais de Luxembourg.
13:18 Napoléon III comprend tout de suite l'intérêt politique qu'il pourrait trouver dans cette
13:22 donation, une opération de décentralisation culturelle comme on n'en avait jamais fait
13:26 avant.
13:27 Mais finalement, il va refuser devant le coup de l'opération puisque l'argent manque
13:30 déjà au musée.
13:31 Le musée de Picardie a été construit dans un but de glorifier Napoléon III, mais aussi
13:36 de mettre en avant le patrimoine local.
13:38 Mais s'il a été édifié en l'honneur des Napoléonides, il apparaît finalement
13:43 éloigné des premières ambitions Picardes et des aspirations républicaines de la société
13:47 française après la chute du Second Empire, le 4 septembre 1870, à la suite de la guerre
13:52 franco-prussienne.
13:53 Aussi en 1878, une dénapoléonisation cherche à effacer les symboles trop présents dans
13:59 le musée, on gomme de nombreux aigles situés dans le décor du musée, comme celui qui
14:04 coiffait la grille d'entrée.
14:05 Les deux médaillons qui représentaient sur le pavillon d'entrée l'empereur et l'impératrice
14:11 sont remplacés par ceux de Michel-Ange et de Raphaël.
14:14 Mais peut-être au vu des coups de l'opération, l'immense dédicace à Napoléon III reste
14:19 visible sur la façade.
14:20 Mais qu'on se dise bien une chose, quel que soit le nombre des monogrammes d'eugénie
14:26 et de Napoléon III effacés du bâtiment, cette iconographie impériale qu'on efface,
14:30 elle est insignifiante face à la puissance de l'architecture du musée qui, comme on
14:35 l'a montré, transpire l'Empire.
14:38 C'est une véritable citation du Grand Louvre qui en est un symbole.
14:42 Le musée d'Amiens devient alors l'exemple homme tant recherché par les architectes français
14:47 dans leur quête d'un musée modèle.
14:48 De nombreuses variations de ce musée voient le jour à travers la France sous la Troisième
14:53 République.
14:54 Les institutions des palais-musées de Bayonne, Laval, Rouen, Lille, Nantes, Bordeaux, Toulon
15:01 sont clairement influencées par Amiens, même si les parties pré-architecturaux peuvent
15:05 être différentes.
15:06 Favorisées par les donations impériales, à la tête de collections qui se développent
15:10 grâce aux nombreux dons des membres de la société civile, encouragées par les sociétés
15:14 savantes locales, les musées de province, grâce à cette période de réflexion, de
15:18 stabilisation institutionnelle et d'enrichissement, deviennent de formidables outils de vulgarisation
15:23 dont profitera la Troisième République.
15:26 En somme, c'est un musée de référence qu'il faut absolument visiter si vous venez
15:31 dans la Somme !
15:32 Merci à tous d'avoir suivi cet épisode, merci au musée de Picardie pour ce partenariat
15:35 ainsi qu'à Somme Tourisme, un peu d'histoire culturelle sur la chaîne, ça fait pas de
15:39 mal et ça permet de se rendre compte de l'impact du politique, de la science et de tout un
15:43 tas d'autres disciplines sur l'évolution de notre société.
15:46 Merci également à Arnaud Bertinet, maître de conférences à Paris 1 Panthéon Sorbonne
15:50 et qui a préparé cet épisode.
15:52 Lui qui a rédigé une thèse sur la politique artistique du Second Empire et notamment sur
15:57 l'institution muséale sous Napoléon III, je ne pouvais pas rêver mieux comme collaborateur.
16:01 D'ailleurs je vous mets le lien du livre issu de sa thèse en description si ça peut
16:05 vous intéresser.
16:06 Et si vous voulez avoir plus d'infos sur le musée d'Amiens, le musée d'Amiens
16:10 a publié un guide historique et architectural qui va un peu plus au fond des choses que
16:13 ce que j'ai pu faire ici, profitez en, il est vachement bien et on se retrouve très
16:17 bientôt sur Nota Bene pour de nouveaux reportages !
16:20 Salut !
16:20 [Musique]