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00:00 Le 6/9, France Bleu, Belfort Montbéliard.
00:03 - Allez, quasiment 8h moins le quart, l'invité du 6/9 Thierry Comprenon,
00:07 nous parlons ce matin de cette initiative du territoire de Belfort
00:09 qui va tester le RSA sous condition.
00:12 - Oui, le département fait partie des 47 départements qui vont expérimenter cette mesure
00:17 qui prévoit de conditionner le versement du RSA à 15h d'activité par semaine de la part des bénéficiaires.
00:23 Alors, bonnes ou mauvaises idées, on attend vos témoignages, vos commentaires au 03 84 22 82 82.
00:29 - Bonjour Loubna Kedfi-Charif. - Bonjour.
00:33 - Vous êtes vice-présidente du conseil départemental du territoire de Belfort,
00:37 en charge notamment de l'insertion.
00:39 Alors, concrètement, comment va se mettre en place ce RSA sous condition ?
00:45 - Ce que je peux vous dire, c'est que nous sommes actuellement en train de travailler sur la feuille de route
00:49 et nous sommes toujours dans l'attente des modalités qui vont nous être transmises par l'État prochainement.
00:55 On espère une mise en place à début juin.
00:59 - Alors, tous les bénéficiaires du RSA seront concernés ou pas ?
01:03 - Non, pas tous les bénéficiaires du RSA.
01:05 Ce qui a été décidé, c'est de cider la tranche des 26-39 ans,
01:09 car nous estimons finalement qu'il s'agit de la tranche la plus employable.
01:14 - Vous pensez qu'il y a des abus en termes de bénéficiaires du RSA
01:18 qui se contentent de recevoir ce RSA et qui ne veulent pas travailler derrière ?
01:22 C'est un peu ça la philosophie ?
01:24 - Oui, on peut se le dire, parce qu'on constate par exemple
01:27 que dans la tranche 25 à 49 ans, qui représente du coup 69% de la typologie de nos ménages bénéficiaires du RSA,
01:35 56% sont dans le dispositif depuis plus de 49 mois.
01:41 - Oui, donc selon vous c'est de l'abus ?
01:44 C'est considéré un petit peu comme exagéré de la part des bénéficiaires ?
01:48 - Non, je ne dis pas que c'est de l'abus.
01:51 Ce que je peux dire, c'est que bien qu'on ait constaté une baisse
01:55 du nombre de bénéficiaires du RSA pour le mois de janvier 2024,
01:59 4 000 cas de bénéficiaires du RSA,
02:01 ce qu'on constate également c'est que dans le dispositif,
02:04 avec des personnes qui sont ancrées dans le dispositif depuis plus de 3 ans,
02:08 ce taux augmente de 4% sur un an pour atteindre finalement 66%.
02:12 Et c'est énorme.
02:13 Donc oui, il y a des personnes qui se contentent de percevoir l'allocation,
02:17 il faut se le dire clairement,
02:18 et en parallèle on a aussi des personnes qui ont envie qu'on les accompagne
02:22 et qui ont envie d'être remobilisées pour pouvoir accéder à l'emploi.
02:25 - Alors on parle d'un contrat d'engagement entre les bénéficiaires du RSA
02:30 et les départements qui vont mettre en place ce test,
02:32 sauf que les bénéficiaires sont obligés de signer ce contrat,
02:36 du coup ils n'ont pas le choix.
02:38 - Oui, en fait finalement les principaux changements
02:42 qui vont être engendrés par la loi plein emploi,
02:45 ce sera tout d'abord l'inscription automatique des bénéficiaires du RSA à France Travail,
02:49 ce n'était pas le cas auparavant.
02:51 On va avoir également des délais d'orientation
02:53 pour les parcours entrant dans le dispositif qui vont être plus courts,
02:56 on va avoir la signature du contrat d'engagement dont vous venez de parler,
03:00 on va avoir également une étude de la situation et du dossier à 360 degrés
03:04 pour finalement faire le point sur tous les droits et services
03:07 auxquels les bénéficiaires du RSA pourront prétendre.
03:10 - Alors qu'est-ce qui se passe si...
03:11 - On aura également une explication des droits et des devoirs.
03:13 - Alors qu'est-ce qui se passe si un bénéficiaire du RSA
03:15 refuse de travailler en échange de ce RSA ?
03:19 Il est radié carrément ?
03:21 - Non, il ne sera pas radié immédiatement,
03:23 ce n'est déjà pas le cas à l'heure actuelle,
03:25 il y aura forcément une échelle de sanctions,
03:27 il y a déjà des sanctions qui sont mises en place depuis quelques années,
03:31 donc pour autant, Florian Bouquet a mis en place la charte droits et devoirs
03:35 il y a quelques années pour nos bénéficiaires du RSA,
03:37 donc finalement ce n'est pas une grande nouveauté à ce niveau-là.
03:40 La grande nouveauté finalement, c'est que ce dispositif,
03:45 comme je vous l'ai dit, va permettre de réduire les délais,
03:47 mais il va permettre de mettre en place différents parcours.
03:51 Le parcours numéro 1, qu'on va appeler l'emploi,
03:54 c'est-à-dire que nos bénéficiaires du RSA qu'on va inclure dans ce parcours dit emploi
03:58 sont prêts immédiatement à accéder à l'emploi,
04:01 parce qu'ils n'ont pas de freins finalement.
04:03 On va avoir le parcours 2, appelé équilibre,
04:05 où là on va demander à nos bénéficiaires du RSA ciblés
04:08 d'effectuer entre 9h et 10h d'activité,
04:11 parce que finalement on va constater qu'il y aura peu de freins.
04:13 Et on va avoir le parcours dit remobilisation,
04:16 où là clairement on va accompagner de manière intensive
04:20 le projet professionnel de nos bénéficiaires du RSA.
04:23 Ça pourra passer par différents dispositifs,
04:25 le DAC, le FLE, la préparation au permis,
04:28 parce que là ce seront vraiment des publics dits très précaires
04:32 et très éloignés de l'emploi.
04:33 - Avec donc un accompagnement ciblé.
04:35 Ici matin, il est 7h49,
04:38 est-ce une bonne idée de conditionner le versement du RSA à un travail ?
04:42 Dites-le franchement, on attend vos témoignages
04:44 dès maintenant, 0388 282 82 82.
04:46 - Et notre invitée ce matin, Loubna Kedfi-Charif,
04:49 vice-présidente du conseil départemental du territoire de Belfort,
04:52 en charge notamment de l'insertion.
04:54 Alors dans son édito du magazine "Vivre le territoire",
04:57 le président du conseil, Florian Bouquet,
04:59 se félicite de cette mesure qui selon ses mots,
05:02 va opposer la France de l'oisiveté et la France du travail.
05:05 Écoutez ce qu'en pense Florian Choche,
05:07 le député de la France Insoumise du département.
05:10 - On est dans la politique du diviser pour mieux régner,
05:12 opposer les travailleurs aux gens qui sont à la recherche d'un emploi.
05:16 Les gens qui sont au RSA ne le choisissent pas.
05:18 Moi j'aimerais bien voir monsieur Florian Bouquet vivre avec 600 euros par mois.
05:22 C'est bien beau de dire "les gens là, ils ne veulent pas travailler,
05:24 la France de l'oisiveté a de beaux jours devant elle".
05:26 À un moment, il faut se rendre compte des choses,
05:28 et bien se rendre compte que si avec 600 euros par mois,
05:30 à l'heure actuelle, on ne vit pas, on survit.
05:32 - Qu'est-ce que vous répondez à Florian Choche,
05:34 qui se fait un petit peu l'écho de ce que pense la gauche en général,
05:36 qui estime que les aides sociales ne sont pas un cadeau,
05:38 et qu'on cotise pour y avoir droit ?
05:40 - Permettez-moi de répondre aux représentants locales,
05:44 finalement, de l'extrême gauche.
05:46 Plusieurs choses. Tout d'abord, lui dire qu'il est,
05:48 comme à son habitude, déconnecté de la réalité,
05:50 à vouloir finalement être sans cesse dans la démagogie et dans l'assistanat.
05:54 Lui répondre ensuite que ce que l'on défend avec Florian Bouquet,
05:57 le président du conseil départemental,
05:59 et notre majorité depuis plus de trois ans,
06:01 c'est une justice sociale, qui se veut droite, juste, équitable,
06:05 mais exigeante, sur tout point de vue.
06:07 Ce que j'aimerais lui dire également, finalement,
06:10 c'est que je crois que dans notre pays, il devrait y avoir
06:12 une meilleure justice sociale pour le travail et le mérite,
06:15 et c'est ce que pense l'ensemble des Français.
06:17 Parce qu'il n'est pas normal, finalement, de voir des caissières,
06:19 des auxiliaires de vie, des préparateurs de commandes,
06:21 se lever très tôt, avoir des conditions de travail difficiles
06:24 pour percevoir le SMIC.
06:26 Ou voir encore des agriculteurs, finalement,
06:28 travaillant 60 à 70 heures par semaine,
06:30 pour finalement un reste de salaire de 300 euros par mois.
06:34 - Alors, dernière question, obliger les bénéficiaires du RSA
06:38 à travailler 15 heures par semaine, c'est une bonne chose,
06:41 mais est-ce qu'il y a suffisamment d'associations ou d'entreprises
06:44 qui pourront accueillir toutes ces personnes ?
06:46 - Bien sûr, et je vous l'ai dit tout à l'heure,
06:49 ce ne sera pas 15 heures d'activité pour l'ensemble du public,
06:52 pour les publics où il faudra effectuer en face
06:55 une forte remobilisation, ça va représenter
06:57 4 à 6 heures d'activité.
06:59 Donc, par exemple, pour ces publics-là, ce qui sera envisagé,
07:02 c'est pourquoi pas les rediriger vers des structures associatives.
07:04 Vous le savez, sur le territoire de Belfort,
07:06 on a un tissu associatif très riche, très dense,
07:09 mais parfois avec des bénévoles qui sont très vieillissants,
07:11 et faute de trouver des bénévoles plus jeunes
07:13 ont du mal à passer le relais.
07:15 Donc ce sera, par exemple, pour ces publics-là,
07:17 de les diriger vers les structures associatives.
07:19 Pour le reste des publics, finalement, qui sont employables,
07:21 ce que j'ai envie de vous dire, finalement,
07:23 c'est que sur le territoire de Belfort,
07:25 à fin septembre 2023,
07:27 il y a eu 6229 offres qui ont été enregistrées
07:31 avec, par exemple, pour l'industrie,
07:33 71% des postes non pourvus.
07:35 - Donc il y a de la place, selon vous, pour embaucher ces personnes.
07:39 Dernière question, ça rentre en vigueur quand, ce test ?
07:42 Prochainement, vous avez dit, mais on a une idée précise ?
07:45 - Juin. On est encore dans l'attente des modalités,
07:48 mais ce sera une mise en place à compter du 1er juin.
07:51 - Merci beaucoup, Loubna Ketfi Charif,
07:53 vice-présidente du Conseil départemental du territoire de Belfort,
07:57 qui est en charge, notamment, des personnes en situation d'insertion.

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