• il y a 9 mois
Peut-on réellement baisser le prix de l'assurance emprunteur ? Entre la loi Lemoine et l'apparition de fintechs qui proposent des offres très agressives, l'année 2023 a été marquée par le sujet du juste prix de l'assurance emprunteur. Cédric Ménager, directeur général de Lesfurets.com analyse les différentes stratégies pour baisser le coût de son assurance emprunteur.

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Transcription
00:00 [Générique]
00:04 Et nous enchaînons à présent avec Enjeu Patrimoine.
00:06 Nous allons nous demander ensemble si l'on peut réellement baisser le prix de son assurance emprunteur.
00:12 Et pour cela, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Cédric Ménager.
00:16 Bonjour Cédric Ménager.
00:17 Bonjour.
00:17 Vous êtes directeur général de l'Effurer.com.
00:20 L'Effurer.com qui est un comparateur, notamment dans le domaine de l'assurance.
00:24 Donc vous comparez différentes offres d'assurance.
00:27 Et nous avons voulu cette émission un peu provocatrice.
00:31 Peut-on réellement baisser le prix de l'assurance emprunteur ?
00:34 La question n'est pas innocente.
00:35 On en a beaucoup parlé l'année dernière de l'assurance emprunteur pour deux raisons.
00:38 Déjà la loi Le Moine qui a remis le sujet sur le devant de la scène.
00:43 Mais aussi plusieurs fintechs qui ont proposé des offres agressives,
00:49 voire très agressives sur l'assurance emprunteur l'année dernière.
00:52 Et au premier rang d'entre elles, une start-up, ou en tout cas une entreprise qui s'appelle Luco
00:57 qui a depuis connu des difficultés.
00:58 On peut se poser légitimement la question,
01:01 quand on voit effectivement que les jeunes entreprises ou les fintechs
01:06 proposent des prix plus agressifs que des banques ou des assurances,
01:09 mais ont plus de mal à tenir sur la durée effectivement ces offres-là.
01:13 S'il n'y a pas un prix planché quelque part pour l'assurance emprunteur,
01:16 à ne pas dépasser si on veut tenir dans la durée.
01:18 Et c'est la question que nous allons voir ensemble aujourd'hui, Cédric Ménager.
01:22 Alors, est-ce qu'on peut réellement baisser cette assurance emprunteur ?
01:25 Est-ce qu'on peut baisser le coût ?
01:26 Oui, oui, on peut.
01:28 Il y a plusieurs facteurs qui permettent de le faire.
01:31 On va le voir, mais on va dire qu'il y a plein de cas particuliers.
01:35 Mais il y a un cas générique qui en est fait, de faire jouer la concurrence,
01:38 puisque, vous l'avez dit, il y a des nouveaux acteurs.
01:40 Il y a un marché qui s'ouvre avec les évolutions réglementaires comme la Loire et le Moine.
01:44 Donc oui, il y a la possibilité de faire des économies et de baisser son coût d'emprunt.
01:50 D'accord, sans crainte effectivement de voir que
01:53 on aurait eu un prix très avantageux,
01:57 mais de se rendre compte que quand on a des banques centrales qui augmentent leur taux,
02:02 qu'il y a un peu moins de volume sur les marchés tout de suite,
02:04 ces acteurs qui ont eu des offres un peu plus agressives ont un peu plus de mal à réagir, par exemple ?
02:09 Alors, pas tout à fait, parce que si on regarde, il y a le cas spécifique de Loukau.
02:13 Donc il y a en effet une Insurtech qui est arrivée de façon très dynamique et agressive sur le marché,
02:18 aussi bien sur le marché de l'assurance emprunteur que sur l'assurance maison.
02:22 Bien sûr, bien sûr.
02:23 Et qui en effet a eu des difficultés récemment et donc a dû être racheté par Direct Assurance.
02:30 Ce qu'il faut savoir, c'est qu'on ne prend pas de risque,
02:33 même si on va vers un acteur qu'on ne connaît pas ou qui ne rassure pas,
02:37 puisque ces acteurs-là, en général, ne sont pas les porteurs de risque.
02:40 Ils sont toujours adossés à un assureur qui va être lui le garant.
02:44 Et dans le cas de Loukau, si jamais Loukau avait fait cessation,
02:49 l'assureur, le porteur qui est derrière Loukau, aurait gardé les contrats et aurait assumé,
02:55 on va dire, le portage de l'assurance jusqu'à la fin du contrat.
03:01 En l'occurrence, encore mieux, là il y a Alliance Direct.
03:05 Alliance, oui c'est ça.
03:06 Et pas Direct Assurance, comme vous avez dit tout à l'heure. Alliance, oui c'est ça.
03:09 Et Alliance Direct, donc, qui va racheter, qui va donc redéployer, sans doute, ses offres sur le marché.
03:16 Donc ça veut dire que quand il y a des offres si agressives,
03:18 il y a quelque part derrière des assureurs qui valident le fait qu'on peut aller jusqu'à ce niveau de prix ?
03:22 Exactement.
03:23 D'accord.
03:23 Et il y a quand même une explication à ces prix plus bas.
03:27 C'est que par rapport à des assureurs plus traditionnels ou à des banques assurance,
03:31 il y a évidemment moins de frais de structure.
03:33 Ce sont des sociétés qui n'ont pas d'agence, des sociétés qui ont beaucoup moins de personnel,
03:37 qui ont une expérience digitalisée, donc qui est également optimisée.
03:40 Donc il y a une explication quand même à ces offres tarifaires plus compétitives
03:44 et qui amènent positivement tout le marché à baisser.
03:49 Et c'est ça aussi l'impact qu'on voit de ces nouvelles offres.
03:52 Quand on réfléchit un petit peu aux mécanismes économiques,
03:55 on peut se dire que plus il y a de clients, plus on peut faire baisser les prix
03:58 dans un contexte de hausse des taux et donc de hausse des taux de crédit immobilier
04:02 qui a amené à une diminution du nombre de crédits immobiliers effectivement réalisés l'année dernière.
04:08 Est-ce qu'en 2024, on peut quand même envisager faire baisser le coût de son assurance emprunteur
04:12 sachant qu'on est peut-être moins nombreux à souscrire des crédits,
04:16 donc que la force de négociation est peut-être un peu moins forte du côté de l'emprunteur ?
04:21 Alors ça, je ne vais pas parler à la place des banquiers.
04:25 Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
04:26 Mais est-ce que vous constatez que...
04:27 Sur l'impression qu'ils peuvent mettre, parce que justement l'offre de crédit,
04:31 évidemment, s'est raréfiée, je crois qu'on est au plus bas historique.
04:34 Donc en effet, il y a certainement une capacité de l'émetteur du prêt
04:40 à proposer, à pousser dans une direction.
04:43 Maintenant, même s'il y a une diminution des volumes en effet en termes de demandes,
04:47 justement l'évolution réglementaire fait qu'il y a une augmentation de la demande d'assurance alternative.
04:55 D'accord, d'assurance emprunteur alternative.
04:57 Oui, si on regarde, il y a eu le CCSF qui a fait une étude, un petit bilan de la loi Le Moine au mois de janvier.
05:04 Et on a vu qu'il y avait une augmentation de 80% depuis janvier 2021 jusqu'à 2023.
05:12 Et donc on a une augmentation assez significative, donc des demandes de prêts alternatives.
05:16 Parce qu'on a ouvert tout un champ de ces personnes qui avaient un contrat historiquement
05:21 avec un fournisseur d'assurance emprunteur et qui ont pu tout d'un coup challenger cette offre et la renégocier.
05:29 C'est-à-dire que l'assurance emprunteur vit sa vie quelque part par rapport à celle qui est adossée au crédit immobilier ?
05:34 Parce qu'on ne parle pas que des nouveaux entrants sur le marché ou des nouveaux souscripteurs de crédit,
05:40 mais aussi de tous ceux qui ont un crédit, une assurance emprunteur et qui ont pu,
05:43 en plus avec le traitement médiatique qui a été fait autour de la loi Le Moine, se dire pourquoi je n'irais pas renégocier mon contrat ?
05:49 Et donc on voit qu'il y a encore beaucoup de volume sur la négociation de contrats d'assurance emprunteur.
05:54 Exactement. Sur les nouveaux contrats, oui, il y a de la baisse puisqu'il y a moins de nouveaux contrats.
05:58 Par contre, sur les contrats historiques, tout un champ qui s'ouvre puisqu'aujourd'hui,
06:01 à peu près 85% du stock d'emprunts est associé à une assurance emprunteur liée à la banque.
06:08 D'accord.
06:09 C'est des gens qui ont pris l'assurance qui était proposée par leur...
06:12 Bien sûr.
06:12 ... leur offreuse. Donc ça veut dire quelque part que 85% des contrats, aujourd'hui,
06:16 peuvent être soumis à une comparaison, à la compétition et donc à permettre éventuellement d'économiser avec une offre alternative.
06:24 Je reviens sur ma question de départ, Cédric Ménager.
06:26 Vous comparez beaucoup d'offres. Peut-on réellement faire baisser le prix de son assurance emprunteur ?
06:32 Est-ce qu'on a un ordre de grandeur, quelque part, de ce qu'on peut obtenir si on fait jouer la concurrence ?
06:37 Alors c'est évidemment très variable en fonction du montant de votre emprunt et donc de l'assurance qui est associée.
06:43 Donc si vous avez un montant d'emprunt qui va être inférieur à 200 000, vous allez pouvoir gagner quelques centaines, quelques milliers d'euros.
06:49 Mais on a des cas chez nous où on a été, donc sur des montants d'emprunté beaucoup plus importants,
06:54 jusqu'à 18 000 euros d'économisées sur la durée d'un contrat. Donc c'est très très significatif.
07:00 Et ça c'est plus la durée est longue, plus on peut économiser ?
07:02 Plus la durée et plus le montant emprunté est important, plus vous pouvez économiser.
07:07 C'est d'ailleurs aussi le constat que fait le CCSF, c'est que ceux qui font le plus jouer la comparaison, c'est les CSP+.
07:13 C'est ceux qui ont les plus gros contrats puisque le bénéfice économisé est plus important.
07:18 Mais tout le monde peut gagner et ça vaut le coup, même si c'est 1 000, 2 000 euros sur la durée d'un contrat,
07:24 ça se voit pas en mensualité mais sur une durée de contrat pour tout le monde,
07:27 je pense que c'est intéressant de gagner 1 000 ou 2 000 euros, mais jusqu'à 18 000.
07:30 Est-ce qu'on a l'information ? Est-ce qu'on constate qu'aujourd'hui c'est plus facile ou plus simple de changer d'assurance emprunteur ?
07:37 Parce qu'il y a toujours deux choses, il y a ce que permet la loi et le contexte économique
07:41 et effectivement la discussion qu'on peut avoir avec son intermédiaire financier ou avec sa banque ou son assurance.
07:46 Alors sur les nouveaux contrats, c'est difficile de se positionner puisqu'encore une fois, je ne suis pas banquier.
07:51 Je ne suis pas en mesure de dire ce que font nos amis banquiers.
07:55 Par contre, une fois que vous avez signé votre contrat et que vous avez entamé,
07:58 là vous pouvez tout à fait faire jouer à la concurrence et changer d'assurance votre banquier.
08:03 Un, il n'aura pas le droit de vous sanctionner par rapport à un changement d'assurance
08:06 et deux, il est même obligé de vous informer tous les ans que vous avez le droit de changer d'assurance.
08:09 Donc vraiment, la loi pousse vraiment à faire jouer cette concurrence et d'ailleurs, les banquiers l'ont bien compris,
08:17 ils ont quand même baissé leur tarification d'assurance emprunteur en voyant ces nouveaux acteurs
08:23 et parfois, c'est même eux qui vont vous proposer une assurance alternative.
08:25 D'accord, oui, effectivement. D'une autre entité du groupe par exemple ou autre.
08:29 Qui va être plus performante que la première offre qu'ils vont faire
08:32 qui en général permet d'avoir une belle marge pour la banque.
08:36 Mais voilà, donc ils ont souvent maintenant cette offre alternative qu'ils vont proposer également.
08:40 Est-ce que, effectivement, vous comparez différentes offres ?
08:42 Est-ce que vous constatez par exemple aujourd'hui que c'est chez les Insurtech qu'on trouve les meilleures offres ?
08:48 Est-ce que c'est variable ? Est-ce que ça dépend ?
08:49 Effectivement, est-ce que ces nouvelles offres qui sont issues d'un groupe assurantiel ou un groupe bancaire
08:53 sont compétitives vis-à-vis des Insurtech ?
08:55 Est-ce qu'il ne faut regarder que le prix ?
08:57 Est-ce que derrière, il y a autre chose à regarder aussi pour faire une comparaison globale ?
09:00 Comment on navigue un petit peu là-dedans quand on se pose juste la question
09:04 de savoir comment faire évoluer son assurance emprunteur ?
09:06 Le prix reste quand même un élément assez important.
09:09 Maintenant, vous allez avoir des différences entre certains contrats.
09:13 Donc, c'est quand même important de regarder un petit peu les règles.
09:16 Vous avez des différences, par exemple, sur la santé.
09:20 Vous avez des contrats qui vont avoir une surcôte pour les fumeurs.
09:24 Mais si vous arrêtez de fumer, après 12 mois, cette surcôte disparaît.
09:27 Dans d'autres contrats, ça va être 24 mois.
09:29 Donc, voilà. Donc, ce sont des choses qui peuvent faire un peu la différence
09:32 parce que ça a un impact sur la tarification.
09:34 Ensuite, sur l'OB, il y a un mix un petit peu entre la notoriété du fournisseur
09:41 qui joue dans la tête des emprunteurs et le prix.
09:45 Donc, nous, dans nos offres, on a tout.
09:48 On a des entreprises qui sont très connues comme Maïf, comme Allianz,
09:54 qui vont offrir des contrats plus traditionnels, mais assez compétitifs.
09:58 Et puis, des Insurtech qui, elles, vont être plus sur le côté prix,
10:04 mais qui ont des services qui sont adossés à des assureurs traditionnels
10:09 qui couvrent le risque et donc qui sont des vrais établissements de valabilité.
10:13 Donc, plus on a de notoriété, plus on rassure quelque part.
10:16 Ce n'est pas le seul ingrédient. Il y a le prix, évidemment.
10:19 Ça, on le doute. Mais ça, ça joue aussi.
10:21 La notoriété joue quand même beaucoup pour les emprunteurs.
10:27 Nous, vous voyez, si on a quelqu'un qui va être une assurance
10:30 qui est un petit peu plus chère, mais avec une meilleure notoriété,
10:32 parfois, l'internaute va préférer aller vers ces offres-là
10:36 parce que ça va le rassurer, même s'il paye un petit peu plus cher.
10:38 Donc, ça dépend de votre appétence à la notoriété.
10:44 – Dernière question, Cédric Ménager.
10:47 Quelle stratégie, quel réflexe, lorsque l'on veut effectivement optimiser au mieux
10:52 ces différents contrats d'assurance ou autres ?
10:55 Est-ce que c'est forcément une sélection par le prix ?
10:57 Je reviens à ce sujet-là.
10:59 Est-ce qu'il faut tout remettre en cause en faisant des comparaisons ?
11:03 Qu'est-ce que vous conseillez ? Qu'est-ce que vous constatez ?
11:06 – Alors nous, évidemment, par…
11:08 – Oui, vous allez me parler de comparaison, je vous doute.
11:10 – On va dire par réflexe professionnel,
11:13 on conseille de faire jouer la comparaison tous les ans.
11:16 – D'accord.
11:17 – Parce que tous les ans, il y a une nouvelle tarification
11:19 et donc vous avez la possibilité de bénéficier de ça.
11:22 Mais au-delà de ça, ce qu'on conseille, c'est de vraiment faire le point
11:24 sur sa situation et l'adéquation entre le contrat et…
11:28 – D'accord, sa situation évolue, le contrat doit évoluer.
11:30 – Exactement, par exemple dans l'assurance emprunteur,
11:33 si jamais vous étiez dans une profession à risque, par exemple,
11:36 vous avez une surcote et que vous changez d'emploi,
11:38 ben ça vaut le coup de renégocier.
11:40 Il y a même des pratiques sportives à risque,
11:42 si vous les arrêtez, ça vaut peut-être le coup de…
11:44 – Bien sûr.
11:45 – Mais dans tous les domaines d'assurance, c'est la même chose.
11:48 Regardez si le contrat est adapté à son contexte actuel
11:52 et ensuite faire jouer la comparaison.
11:53 Merci beaucoup Cédric Ménager de nous avoir accompagné
11:55 dans ce Moi de Patrimoine.
11:56 Je rappelle que vous êtes directeur général de lesfurets.com.
11:58 Merci beaucoup.
11:59 Et quand à nous, on se retrouve tout de suite dans l'œil du CGP.

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