Pour l’essayiste, Nicolas Bouzou, il est totalement faux de dire que la France est actuellement en économie de guerre. Selon lui, «on n’est même pas au niveau où on devrait être en économie de paix pour se protéger».
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00:00 Je trouve que le diagnostic de Fidelida est un peu sévère.
00:03 Ah bah non, c'est les chiffres exacts.
00:05 Non, oui, oui, sauf que l'armée russe, je le rappelle, devait prendre Kiev en deux jours.
00:09 Elle n'est toujours pas à Kiev et donc elle est assez loin de la frontière française.
00:13 Donc, quant à notre armée, ce que vous dites est évidemment tout à fait juste, vous avez tout à fait raison.
00:18 On augmente nos dépenses militaires, mais à des niveaux, à mon avis, qui sont beaucoup trop faibles
00:23 par rapport à ce que nous devrions faire pour nous protéger.
00:25 Parce que là, je ne veux pas vous noyer sous les chiffres, c'est très embêtant,
00:27 mais là, on va vers 2% du PIB, ce qui est demandé par l'OTAN.
00:30 Mais en fait, c'est demandé par l'OTAN, on n'y est pas tout à fait,
00:32 surtout c'est demandé par l'OTAN en temps de paix.
00:34 Donc, il faudrait en réalité qu'on soit à 3-4% du PIB.
00:38 Pour vous donner des ordres de grandeur, la Russie est à 6% du PIB.
00:41 Et pendant la Deuxième Guerre mondiale, ce qui n'est évidemment pas souhaitable,
00:44 je dis juste le chiffre pour qu'on l'ait en tête,
00:46 on était quasiment, la France à 45% du PIB, les États-Unis à plus de 50% du PIB.
00:51 Donc, quand on dit on est en économie de guerre, alors ça, c'est la lucidité,
00:55 ce n'est pas une question de peur. C'est faux. C'est un mensonge.
00:59 Nous ne sommes pas du tout en économie de guerre,
01:01 on n'est pas au niveau où on devrait être en économie de paix pour se protéger.
01:07 Donc, je partage.
01:08 Mais en revanche, ce que je dis aussi, mon idée en ce moment, c'est de dire
01:13 rien ne nous empêche de monter, de rouvrir des lignes de production
01:17 pour faire des chars, d'être meilleur dans les drones.
01:18 On est très bon dans les avions, pour le coup, là, on a un point fort.
01:22 Faire des munitions, c'est un problème de réindustrialisation, etc.
01:24 On ne va pas le faire en quatre jours.
01:26 Il y a sept ans qu'il est délu quand même.
01:29 Mais c'est tout à fait dans nos cordes et il faut le faire.
01:35 Et moi, je suis désolé, je suis français.
01:37 Et quand un président étranger menace mon pays, même de façon voilée,
01:42 quand le vice-président ou l'ancien président,
01:45 comme l'a fait Dimitri Medvedev hier, sort des choses hors du rire.
01:49 Je vois que vous avez réagi.
01:52 [Musique]
01:56 [SILENCE]