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Après 15 ans de succès, la fiction tire sa révérence ce soir , hélas sans véritables adieux. La productrice Sophie Révil est l’invité médias de Célyne Baÿt-Darcourt

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00:00 Votre invitée média Céline Bidart-Court est la productrice d'une série qui tire sa révérence ce soir sur France 2
00:05 après 15 ans d'existence et de très belles audiences, les petits meurtres d'Agatha Christie. C'est fini.
00:12 Bonjour Sophie Réville. Bonjour. C'est une décision incompréhensible quand on regarde les chiffres en tout cas.
00:16 La série fait encore plus de 4 millions de téléspectateurs en moyenne.
00:19 Alors c'est vrai qu'elle en a un petit peu perdu depuis son lancement mais comme toutes les autres,
00:23 plus personne ne fait les mêmes scores qu'en 2010 par exemple. Pour quelles raisons les petits meurtres s'arrêtent ?
00:29 Alors j'ai créé les petits meurtres il y a 15 ans, donc 15 années, 48 films quand même.
00:39 Donc c'est vrai qu'il faut savoir terminer une belle aventure comme celle-là. Les séries ne sont pas éternelles.
00:48 Je crois qu'on avait vraiment couvert toutes les intrigues policières possibles.
00:54 On a adapté 33 livres d'Agatha Christie, alors on a écrit 66.
00:59 Donc il y avait encore de la marge.
01:01 Alors bon, les autres n'étaient pas vraiment adaptables. On a même obtenu des héritiers d'Agatha Christie.
01:07 On est les seuls dans le monde de créer nos propres histoires d'après l'œuvre.
01:12 Et vos propres personnages.
01:13 Exactement, et nos propres personnages. C'est la seule série dans le monde avec des personnages français.
01:19 On a aussi couvert vraiment tous les milieux. On a même été du côté des extraterrestres.
01:26 Nos héros des années 70 ont cru que c'était un crime du troisième type.
01:32 Vous aviez mis Samuel Abarth en femme avec des talons.
01:35 On l'a mis en femme, c'est un de mes épisodes préférés. Tout le monde se souvient de Brigitte.
01:40 Vous êtes en train de nous dire que vous n'aviez plus d'inspiration ?
01:44 Je pense qu'on avait fait le tour. Je pense que j'ai bien servi Agatha Christie et les héritiers.
01:51 Donc James Pritchard, son arrière-petit-fils, qui a quand même dit que c'était sa série préférée.
01:59 Sa série d'adaptation préférée, parce qu'il faut savoir qu'Agatha Christie a adapté partout dans le monde.
02:03 Il y a une Miss Marple japonaise par exemple.
02:05 Ah oui ?
02:06 Oui, elle est très populaire au Japon.
02:08 Il y a un des acteurs des Petits Meurtres, Arthur Dupont, qui dit que c'est une histoire de gros sous.
02:12 C'est vrai ou pas ? Quand vous, France Télé, vous voulez réduire le budget, vous ne vouliez pas gros sous.
02:16 C'est un des éléments. C'est vrai que les budgets du service public ne sont pas en croissance.
02:23 Plutôt l'inverse. Ils consacrent des gros budgets aux événements.
02:30 Ce que je trouve parfaitement normal.
02:32 On ne peut pas dire qu'après 15 ans, les Petits Meurtres, même s'ils restent excellents,
02:36 même si chaque épisode, je trouve, est vraiment un objet unique, ce n'est plus un événement.
02:42 Donc, ils nous avaient proposé d'en faire deux par an.
02:45 C'est quand même des films chers. 2 millions et demi l'épisode.
02:50 J'avais une équipe artistique extraordinaire autour de moi, la même depuis 15 ans.
02:55 Un chef décorateur qui est un artiste, Mundi Couture, un chef opérateur qui a créé cette image très léchée, magnifique des Petits Meurtres.
03:04 Une chef costumière, Céline Guignard.
03:07 J'allais perdre tous ces gens. Si on faisait que deux épisodes par an, ils étaient à plein temps.
03:11 Donc, voilà. C'est bien de clore ce chapitre.
03:15 Sans regret, mais avec, j'imagine, une petite tristesse quand même.
03:18 Tristesse, mais grande fierté.
03:21 Grande fierté, le succès.
03:23 Je rencontre des fans d'Agatha Christie partout où je vais.
03:28 Dans toutes les classes sociales. C'est ça qui est génial.
03:31 Et de tous âges peut-être aussi.
03:32 De tous âges. Il y a un membre du cabinet, Emmanuel Macron, qui est un fan absolu.
03:38 Qui n'a jamais raté un épisode avec ses enfants.
03:41 C'est ça, ça a réuni toutes les générations.
03:44 Oui, la famille.
03:45 Et toutes les classes sociales.
03:48 Petite déception, Sophie Réville, je m'attendais évidemment à un épisode spécial pour ce soir, puisque c'est le dernier.
03:54 Or non, c'est un épisode normal.
03:56 Vous ne voulez pas faire de vrais adieux avec des anciens qui reviennent par exemple ?
04:00 C'est un épisode normal, mais très drôle.
04:02 On est d'accord, mais justement, normal, de très bonne qualité.
04:05 C'est vrai que pour la deuxième saison, on s'était éclaté pour dire au revoir et merci au public.
04:11 Après 27 films, on avait fait cette comédie musicale qui était géniale.
04:15 Et d'ailleurs, on avait fait revenir Antoine Dulleri, le commissaire Larosière, qui était l'assassin.
04:22 On s'y est pris trop tard, c'est-à-dire qu'on a beaucoup hésité à faire ces deux films par an.
04:30 Et puis on a pris la décision, on était déjà en préparation de ces deux films.
04:34 On ne pouvait plus écrire un final.
04:37 Et moi aussi, je le regrette.
04:39 Mais ça ne sera jamais le cas ? Vous ne pouvez pas vous y mettre maintenant et proposer un final à tous les fans des Petit Meurtre ?
04:46 Tout est, il ne faut jamais dire non.
04:48 Pourquoi pas ?
04:50 C'était risqué de changer d'époque en cours de route.
04:53 La première saison, c'était les années 30.
04:55 Après, on est passé dans les années 50-60.
04:57 Là, la dernière saison, ce sont les années 70.
05:00 Comment vous étiez venue cette idée de changer de temporalité ?
05:04 À chaque fois, on a été lâché par les acteurs.
05:07 Antoine Dulleri a quitté du jour au lendemain la série.
05:11 On était en plein tournage et il a dit "j'en ferai pas d'autres".
05:14 Donc il fallait bien se retourner.
05:16 C'est malin d'avoir choisi une autre époque.
05:18 On a réfléchi et on s'est dit finalement que la marque Petit Meurtre,
05:24 et ça s'est révélé gagnant, un pari gagnant, est plus forte que les acteurs.
05:29 Les années 60, ce sont des années que j'adore.
05:33 On était 50-60.
05:35 Le cinéma américain de ces années-là, les Hitchcock.
05:38 Il y avait des visuels, un univers qu'on avait envie de créer.
05:45 Le côté visuel des Petit Meurtre, c'est très important.
05:50 C'est un peu un voyage.
05:53 On part dans une époque un peu fantasmée.
05:56 Même les années 70, tout le monde n'était pas en mini-jupes et en pantalon pas de def.
06:01 Mais nous, on a accentué l'époque. C'est ludique.
06:06 C'est dommage qu'on n'ait pas les années 80 avec toutes ces couleurs très flashy.
06:10 On se serait bien amusé aussi.
06:12 Les Petit Meurtre ont une vie à l'étranger. Dans combien de pays vous les avez vendus ?
06:16 C'est un succès énorme. On est vendu dans 60 pays.
06:19 Avec une fidélité. Ils ont acheté les 3 saisons.
06:23 Dans la version initiale, ce ne sont pas des adaptations ?
06:27 Non, ce n'est pas du tout des adaptations.
06:30 Les héros parlent en japonais, en grec, en anglais, en australie.
06:36 C'est un plaisir énorme. Même à l'étranger, je rencontre des fans des Petit Meurtre.
06:41 On peut voir la série sur une plateforme ?
06:44 Pour l'instant, non. Elle est sur Chéri 24.
06:48 25 ?
06:49 25. Mais bientôt.
06:53 Vous êtes en négociation avec une plateforme ?
06:56 Pas encore. Les vendeurs ont une expression pour ça. Ils appellent ça "Evergreen".
07:02 Ça veut dire "toujours vert".
07:04 Ce sont des séries qui ne se démodent pas.
07:06 Je croise les doigts. Je pense que les Petit Meurtre seront encore là longtemps.
07:10 Des Petit Meurtre sur grand écran ?
07:13 J'en vois pas trop l'intérêt.
07:17 Je pense que c'est une série qui est vraiment adaptée au public familial.
07:28 On regarde ça chez soi.
07:31 Souvent, les fans me disent "le vendredi soir, j'ai eu une semaine terrible".
07:36 On prend un plateau télé avec mes enfants.
07:40 C'est comme s'installer devant le feu avec un bon roman d'Agatha Christie.
07:43 Quel est le membre de l'Elysée qui est infidèle ?
07:46 Je ne peux pas le dire.
07:48 En conseiller, on risque de ne pas le connaître.
07:51 Merci infiniment d'être venu ce matin.
07:54 Merci à vous.

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