• il y a 9 mois
Un déjeuner partagé avec Bertrand Pancher, président du groupe "Liberté, Indépendants, Outre-mer et Territoires" (LIOT) à l'Assemblée pour parler des prix planchers et des Restos du Coeur qui font le plein lors de leur collecte qui a eu lieu le premier week end de mars.

Brigitte Boucher et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.

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Transcription
00:00 Générique
00:18 Bonjour à tous et bienvenue dans Politique à table sur LCP.
00:21 Nous sommes ensemble pendant une heure pour parler alimentation, cuisine, agriculture, écologie mais aussi un peu politique.
00:28 Et cette semaine nous recevons Bertrand Pancher. Bonjour.
00:31 Bonjour.
00:32 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:33 Merci à vous.
00:34 Et avec moi pour présenter cette émission, Jean-Pierre Montaner. Bonjour Jean-Pierre.
00:37 Bonjour Brigitte. Bonjour Monsieur Bertrand Pancher.
00:40 Bonjour Jean-Pierre.
00:41 Vous êtes président du groupe Liott Liberté Indépendant Outre-mer et Territoire à l'Assemblée Nationale.
00:46 Vous avez un vrai parcours d'élu local comme on n'en voit plus, conseiller puis président du Conseil Général de la Meuse.
00:53 Vous avez été président de la communauté d'agglomération et maire de Bar-le-Duc avant de devenir député en 2007 sous Nicolas Sarkozy.
01:00 Vous êtes alors étiqueté UMP. Vous faites partie des plus anciens.
01:04 16 ans et 8 mois à traverser la salle des 4 colonnes, fouler la salle des pas perdus et répondre au micro tendu de LCP.
01:12 Troublions de la vie parlementaire. Avec votre petit groupe de 22 députés, vous jetez des pavés dans la mare.
01:17 Comme avec votre proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites, à peine celle-ci votée.
01:22 Un coup d'épée dans l'eau mais vous n'avez pas dit votre dernier mot.
01:25 Vous, le sportif amateur de course à pied, longue distance et donc des sucres langes Jean-Pierre.
01:30 Au menu du liotte, non pardon, de liode avec des spaghettis aux fruits de mer et en dessert un vacherin aux framboises.
01:36 Dans le dessous des plats, comment trouver le juste prix plancher ?
01:40 Au Salon de l'Agriculture, nous sommes allés à la rencontre d'éleveurs laitiers aux coûts de production très disparates.
01:46 Dans les pieds dans le plat, les Français sont généreux. Malgré l'inflation, la preuve encore avec cette collecte des restos du cœur.
01:51 Les dons ont dépassé les espérances. Chapeau !
01:55 Allez, on passe à table tout de suite. Cuisine et confidence.
01:59 Alors Bertrand Pancher étiquette Liotte, liberté indépendant Outre-mer territoire.
02:09 Liotte un jour mais attention Liotte toujours y compris à table et vous allez comprendre pourquoi.
02:13 Chez vous le député de la Meuse, on sentait venir l'esprit cocardier pour votre territoire.
02:18 Avec une spécialité locale, pourquoi pas un brochet farci, Brigitte en salivait d'avance.
02:23 Ou encore une bonne vieille quiche Lorraine mais non, Bertrand Pancher avec les territoires vous prenait des dés, liberté.
02:30 Et voilà que vous nous annoncez, comme si ça semblait tout naturel, des pâtes aux fruits de mer.
02:34 On s'est précipité sur un atlas pour bien vérifier que Bar-le-Duc n'est pas un port de pêche, je vous le confirme.
02:40 Mais on a vite compris que c'était encore une histoire de territoire.
02:43 Alors pas le vôtre mais celui de votre grand-père Louis Rebuzzi, natif de San Benededo-Po en Lombardie, Brigitte, situé à 100km seulement du littoral.
02:52 Alors certes pas Outre-mer mais bien sûr l'Adriatique.
02:55 On retombe donc sur nos pâtes ou plutôt sur nos spaghettis.
02:58 Ce plat est en fait un hommage à un territoire étranger, d'où est originaire votre nono.
03:03 Une histoire qui a sans doute compté quand vous avez demandé le retrait de la loi immigration.
03:07 Et sans doute aussi quand vous nous avez proposé ce plat.
03:09 Et oui à table il y a Brigitte toujours de la politique.
03:13 Notre émission n'a jamais aussi bien porté son nom avec vous, n'est-ce pas ?
03:17 Oui vous êtes très bien renseignée.
03:19 Merci beaucoup.
03:21 J'avais beaucoup de plats à proposer parce que j'aime faire la cuisine.
03:26 Je la fais malheureusement de moins en moins parce que j'ai beaucoup de travail.
03:30 C'est mon épouse qui prépare la cuisine très bien.
03:32 Je fais mes courses heureusement le plus souvent avec elle.
03:35 Mais j'ai l'habitude de faire la cuisine chaque fois que je pars en vacances.
03:40 Et notamment à l'étranger.
03:42 Et plusieurs années je suis parti en vacances en Tunisie.
03:46 Et c'est un plat que j'ai découvert en Tunisie, c'est-à-dire des spaghettis aux fruits de mer.
03:49 Et les spaghettis c'est les pâtes, c'est mon grand-père maternel, italien d'origine.
03:57 Mais à la différence de ce plat-là, les spaghettis tels que je les prépare,
04:02 de ce plat tunisien, c'est des spaghettis avec de la sauce tomate.
04:07 C'est-à-dire qu'on fait revenir la sauce tomate, on la met dans l'huile,
04:11 on remet de l'eau, on met des feuilles de laurier, de...
04:15 Alors attendez, je vous arrête tout de suite, mais c'est pas du tout les spaghettis à la vongole qu'on s'attendait à manger.
04:19 Oui, c'est un peu différent.
04:21 Mais ils sont aux fruits de mer.
04:23 Et je pense que ces spaghettis-là, mais je vais les goûter tout à l'heure,
04:25 parce que les bons spaghettis...
04:27 - Goûtez-les ! - Allez, on les goûte.
04:29 - Voilà, on va les goûter.
04:30 Alors les bons spaghettis aux fruits de mer, je pense que ça doit être le cas,
04:33 ils sont cuits dans de l'eau, avec de l'eau des moules.
04:37 C'est pour ça qu'on les sert toujours.
04:39 - Pour donner un peu du goût à la pâte.
04:41 - Là, ils sont très crémés.
04:43 C'est pas du tout votre recette tunisienne ou italienne.
04:45 - Rien à voir avec la recette tunisienne, ni même, je pense, italienne,
04:49 parce que je suis pas sûre qu'il y ait de la crème dans les pâtes à la vongole.
04:53 - Non, alors moi, les miennes, c'est avec de la sauce tomate.
04:57 Et pourquoi aussi la sauce tomate ?
04:58 Parce que ma grand-mère paternelle, elle faisait très très bien la cuisine,
05:02 et on se régalait de l'avoir tout préparé avec des bases de sauce tomate,
05:07 notamment cuite sur des cuisinières au feu de bois.
05:11 Et c'est vraiment des excellentes recettes, c'est assez facile.
05:15 C'est la sauce de base de tout, la sauce tomate, il faut la délayer,
05:20 il faut mettre de l'eau, et puis ensuite...
05:22 - De l'eau des pâtes, toujours, comme ça, il y a un peu d'amidon, ça permet ensuite.
05:25 - Oui, voilà.
05:26 - Alors, dites-nous votre secret, vous, le secret de votre recette des pâtes à la tunisienne.
05:31 Alors déjà, al dente, quelles pâtes vous choisissez ?
05:34 - Alors, il faut des pâtes al dente, des pâtes un peu de cette...
05:39 - Des spaghettis un peu larges ?
05:41 - Des spaghettis pas trop large, un peu comme celle-ci.
05:45 Et ce qui est vraiment bien, c'est de faire cuire un moment les fruits de mer dans cette sauce tomate,
05:54 c'est-à-dire que vous préparez avec la sauce tomate,
05:56 quand vous les faites revenir dans l'huile, vous mettez de l'eau pour augmenter le volume,
06:03 et ensuite, vos fruits de mer, vous les faites cuire dans cette sauce.
06:08 Et par ailleurs, vous faites cuire après les spaghettis dans de l'eau, évidemment, bouillante,
06:14 et l'eau bouillante, mélangée avec de l'eau que vous avez récupérée des moules.
06:22 Surtout pas jeté, l'eau des moules.
06:24 - Oui, surtout ça. - Vous gardez l'eau des moules.
06:25 - D'accord, c'est ça, votre secret. - Et ça parfume.
06:28 Et donc, les pâtes sont parfumées, et ensuite, vous recouvrez dessus, à la place de la sauce,
06:33 j'imagine que c'est de la sauce qui a été faite à partir, me semble-t-il, de beurre et de crème.
06:43 - J'ai l'impression qu'il y a un peu de pesto et un peu de crème.
06:47 - Voilà, un peu de pesto et un peu de crème. - La recette originale de chez François.
06:51 - Voilà, ils sont vraiment... - Ah oui ?
06:53 - Voilà, c'est leur recette à eux. - Je leur proposerais...
06:56 - Alors dites-nous, quand vous faites cuire les pâtes, est-ce que vous le faites à l'italienne ?
06:59 C'est-à-dire, vous les égoutez, vous les repassez dans la poêle ?
07:01 - Non. - Non ? - Oui, je le fasse, tiens.
07:03 - Ça peut être une idée ? - Ça peut être une idée.
07:05 - Je vous dis ça comme ça. - Je vous dis ça comme ça.
07:08 - C'est ce que font les Italiens, effectivement. Ils les font cuire à l'entrée et puis ils les remettent vite.
07:13 - Et puis après, la sauce tomate... - Et comment la cuisine, c'est la découverte, c'est la culture.
07:18 Moi, je suis allé en Corse, je faisais de la cuisine corse, avec le saucisson, enfin, le saucisson corse...
07:25 - Toute la charcuterie corse. - La saucisse de foie...
07:27 - C'est-à-dire qu'en fait, racontez-nous, vous allez dans un pays et vous vous mettez aux couleurs du pays pour la cuisine.
07:31 - Toujours. J'achète des livres de recettes. J'ai, par exemple, 3 ou 4 livres de recettes corse.
07:36 J'ai fait des livres pendant plusieurs années en Corse, c'est-à-dire le veau aux olives, c'est très facile,
07:41 la fiodone, qui est le... - Le gâteau corse.
07:44 - Le gâteau corse, je n'avais pas prévu d'en parler, mais c'est assez facile à préparer.
07:48 Donc, j'ai mes livres. - Vous vous adaptez.
07:51 - Je fais de la cuisine antillaise, avec du sucré salé.
07:55 - Ah oui, vous avez une palette de recettes énorme. - Oui, j'ai plein de livres.
07:59 - Restons sur les fruits, les spaghettis, avant qu'on parle d'autre chose.
08:02 - Très vite, parce que comme on est partis, on a du pesto ici, de la tomate là.
08:06 Alors, ils se mangent en Italie, les spaghettis. C'est quand même né là-bas.
08:10 Il y a deux provinces qui se disputent la paternité de cette recette.
08:13 C'est la Campanie, où il y a la ville de Naples, et c'est la Sicile.
08:15 Alors, les pâtes les plus courantes, M. Pencher l'a dit, ce sont les spaghettis.
08:19 Mais il ne faut pas négliger non plus les linguine, qui sont des spaghettis un peu plats,
08:23 et les bucatini, qui sont des pâtes aussi longues, qui sont creuses.
08:26 Et ça, c'est sympa, parce que parfois, la sauce ou l'huile se loge dans le creux.
08:30 Alors, pour les fruits de mer, on a le choix, même si on n'est pas obligé de tout mettre.
08:34 Mais en vrac, il y a les crevettes, les gambas, les langoustines, les langoustes, le crabe, les palourdes,
08:38 les coques, les moules, les calamars, le poulpe, les pétanque, et pas de pâte aux fruits de mer.
08:43 Attention, M. Pencher, pas de pâte aux fruits de mer sans ail, tomate, vin blanc, pour la sauce.
08:48 Et ce qui fait vraiment débat, en fait, c'est la touche finale.
08:51 Est-ce qu'on met du parmesan ou pas ?
08:53 Aujourd'hui, c'est un peu à la mode. Vous, vous mettez du parmesan sur les fruits de mer ?
08:56 - Non, pas avec les fruits de mer. - Voilà, c'est tout un débat.
08:58 - Et vous, vous non plus ? - Non plus.
09:00 Mais aujourd'hui, c'est devenu un peu tendance.
09:02 Il y a beaucoup de restaurateurs italiens qui font des risottos aux poissons, aux fruits de mer,
09:06 et qui mettent quand même du parmesan. Le fromage se marierait bien avec les fruits de mer.
09:10 - Quels fruits de mer vous mettez, vous, dans ces pâtes là, d'habitude ?
09:13 - C'est des crevettes, des grosses crevettes. - Uniquement les crevettes ?
09:16 - Oui, des chevrettes fraîches, évidemment, qu'on va acheter quand on est en Tunisie, sur le marché.
09:21 - Ah bah oui, vous parlez de la Tunisie, parce que les crevettes fraîches en France, ça n'existe pas.
09:24 - Ça coûte presque rien, les fruits de mer là-bas.
09:28 Et puis elles changent très rapidement de couleur quand on les cuit.
09:31 C'est tout avec des moules. Vous pouvez faire ça avec des...
09:34 Comment s'appellent les petits coquillages ? Je ne sais pas comment on les appelle.
09:37 - Des coques ? - Des coques, voilà. Vous pouvez faire ça également avec des coques.
09:40 - J'ai l'impression que vous avez une sensibilité particulière avec la cuisine tunisienne.
09:43 - Non, parce que j'y suis allé plusieurs années.
09:45 - Mais si, on peut le dire, c'est une super cuisine, la Tunisie.
09:47 - J'ai bien ses plats sans tête. Je fais mes courses sur le marché, ça permet de discuter avec tout le monde.
09:53 - Vous dénichez des petits épices ?
09:55 - Au bout de quelques semaines, je suis tellement bronzé qu'on commence à me parler en arabe.
09:58 Je dis "non, j'ai rien à voir, je suis pas là".
10:01 Mais comme je le faisais quand j'étais en Corse, j'ai cuisiné pendant au moins une bonne demi-douzaine d'années
10:07 des plats corse qui sont merveilleux.
10:11 - Et les plats totaux de la Tunisie, il y a la brique aussi. Vous savez faire la brique ?
10:14 - Oui, il y a la brique. La difficulté que j'avais pour la brique, c'est qu'il faut des briques qui soient assez molles.
10:21 Et là, quand j'allais les acheter au marché, c'était très sec et j'avais du mal à les rengouler.
10:26 Après, vous mettez vos oeufs à l'intérieur et puis si l'oeuf dégouline de partout...
10:31 - Bien fait, c'est bon, ça, quand c'est bien préparé. C'est un peu la street food.
10:34 - C'est le bon reste. Je pensais pas que vous alliez me poser ce type de questions.
10:37 - Vous êtes plutôt le cuisinier du dimanche ou le cuisinier de tous les jours ?
10:42 - Non, malheureusement, j'ai pas le temps de faire la cuisine. C'est dommage. J'adore ça.
10:48 Je fais parfois, quand mes enfants sont là, aux enfants de ma femme, des plats un peu traditionnels chez moi.
10:54 Je pense au vrai hachis parmentier. C'est quand même très bon avec de la vraie purée au beurre.
11:00 - Ah oui, c'est ça, le vrai hachis parmentier, c'est de la vraie purée.
11:02 - C'est de la vraie purée, oeuf haché et moitié de chair à saucisse.
11:09 - Vous mettez de la sauce tomate ou pas ? - Non.
11:12 - Non, pas de sauce tomate. - Non, non, non.
11:14 - Il faut bien les faire revenir la viande avec le persil.
11:18 - Et vous faites gratiner un peu sur le dessus ?
11:20 - On fait un peu gratiner. Alors là, on fait gratiner. Je confirme qu'on fait gratiner.
11:25 - Il y a d'autres spécialités de chez vous, par exemple, Jean-Pierre en parlait, la quiche Lorraine.
11:29 - Oui, la quiche Lorraine, c'est assez facile à préparer. Le poteau feu, qu'est-ce que c'est bon un poteau feu.
11:37 Je suis pas très loin de l'Alsace. Une très bonne choucroute.
11:41 - Vous êtes très amateur de choucroute, on m'a dit.
11:43 - Oui, c'est très bon. La choucroute, c'est très convivial.
11:46 C'est agréable, vous en mangez pendant deux ou trois jours. C'est assez facile.
11:50 - C'est assez facile. Le chou, vous savez le faire ?
11:54 - Ah non, mais non, non. - Alors, ça va chanter.
11:56 - Arrêtez, non, non. - Le chou fermenté, c'est pas aidant.
11:58 - C'est pas très compliqué à faire, mais on préfère l'acheter.
12:01 Moi, j'ai exhumé vos racines italiennes, mais là, vous nous parlez de la Corse, de la Tunisie, et pas de l'Italie.
12:06 - Est-ce qu'il reste de l'Italie ? - L'Italie, vous n'avez rien.
12:08 - Oui, mais je rappelle quand même que la Tunisie, c'est d'abord un pays méditerranéen.
12:12 C'est le mélange de l'Italie et la Tunisie.
12:14 - Non, mais la Tunisie, c'est un des ordres.
12:16 - La Tunisie, mon grand-père, j'ai dans mes grands-parents maternels, mon grand-père est né en France,
12:24 ses frères étaient nés en Italie. C'était des Italiens savoyards qui étaient venus à la fin du XIXe siècle pour travailler,
12:35 et qui ont immédiatement combattu aux côtés de l'armée française, qui était plus français que français.
12:41 Et mes grands-parents, mon grand-père, ne parlaient pas, on ne les autorisait pas par l'italien.
12:51 Et donc, je ne parle pas l'italien.
12:54 - Ça veut dire que vous avez nié au fil du temps un peu ces racines italiennes ?
12:57 - Oui, mais notre histoire revient vraiment au galop.
13:02 La façon dont les Italiens ont été intégrés, à l'origine très très mal intégrés,
13:09 on les traitait de salarital, on les caillassait.
13:14 Il y a un rapport du préfet du Nord que j'ai retrouvé d'avant la Première Guerre mondiale au ministre de l'Intérieur,
13:20 expliquant que les Italiens étaient inassimilables, qu'ils sentaient mauvais, qu'ils ne parlaient pas le français,
13:26 qu'ils étaient uniquement entre eux.
13:28 On voit bien qu'ils se sont par la suite très bien intégrés.
13:32 - Et nous adorons d'ailleurs la cuisine italienne, on trouve des pizzerias, des trattoria, tous les coins de rue ici.
13:38 - C'est la première cuisine du monde, par son influence.
13:43 - Alors on le dit souvent, c'est aussi une cuisine du produit.
13:46 - Vous êtes attaché, vous, aux bons produits ?
13:50 - Les produits, je fais souvent mes courses avec ma femme sur le marché à Bar-le-Duc.
13:56 Il y a un très beau marché avec des produits clorlocaux.
13:59 D'ailleurs, comme maire de Bar-le-Duc, j'avais construit ce marché.
14:02 C'est aussi très drôle parce que j'ai fait deux mandats de maire à 20 ans d'intervalle.
14:07 Premier mandat de maire, on me dit "vous savez, les marchés, c'est pas la peine".
14:11 Tout le monde me demande un marché, ça ne fonctionnera jamais.
14:14 Et puis personne veut au marché.
14:16 20 ans après, je reprends ce mandat de maire, c'était au début de mon deuxième mandat de député.
14:24 Et puis je refais une étude, et là le consultant me dit "mais il y a à nouveau un intérêt pour le marché".
14:31 Et maintenant le marché est presque sous-dimensionné.
14:34 - C'est ça, c'est un gros succès.
14:36 - On partage, j'ai de la chance, j'ai un ami qui est auto-entrepreneur, qui fait du vin.
14:41 Et puis les commerçants à la fin du marché viennent prendre un verre.
14:45 C'est une convivialité dingue.
14:47 Et il y a d'ailleurs, c'est très drôle, quand je discute avec mes commerçants sur mon marché,
14:51 il y en a un qui est très âgé, que je vois il n'y a pas très longtemps, mais je lui dis "tu es encore là ?"
14:55 Ah, il me dit "je suis là uniquement pour donner un coup de main à mon successeur".
14:58 Parce que c'est tellement convivial de prendre un verre après les commerçants avec les clients.
15:05 - On a besoin de retrouver cette solidarité.
15:07 - La solidarité qui est vraiment, la convivialité, qu'est-ce que c'est important.
15:11 - Qu'est-ce qu'on y trouve sur le marché de Bar-le-Duc ?
15:13 Parce que nous on a, vous nous faites saliver, on a envie de prendre la voiture et d'aller à Bar-le-Duc.
15:17 - 90% du brie de Meaux est fabriqué dans le département de la Meuse.
15:20 Du très bon, évidemment tous les brie de Meaux, il y a des maraîchers.
15:27 Sur les côtes de Meuse, la Levain des côtes de Meuse, dont on parlera, on a réintroduit de la...
15:33 On produit évidemment de la Mirabelle, on produit de la pomme, on produit de la pêche, on produit de la...
15:38 - Est-ce qu'il y a de la groseille ? Parce que j'ai vu qu'il y avait...
15:40 - Alors il y avait de la groseille, mais malheureusement, la spécialité de Bar-le-Duc, c'est la groseille épépinée à la plume d'oie.
15:47 - On va en parler.
15:49 - Voilà, c'est un coût très élevé, il y a encore un producteur.
15:52 - Ah donc on en trouve de moins en moins ?
15:53 - On trouve de moins en moins.
15:54 - Et vous, vous êtes attaché à cette agriculture locale, à ces ventes directes ?
15:59 - Alors en fait, à vrai dire, on a besoin de deux agricultures, on a besoin aussi d'une agriculture qui exporte,
16:04 parce qu'on ne peut pas avoir que de l'agriculture, que des marchés courts.
16:08 - Paysannes.
16:09 - Il en faut, il en faut. Cette agriculture, elle est importante, parce que c'est vraiment la grande qualité qui tire tout vers le haut.
16:15 Il faut aussi de la grande culture.
16:18 - Il faut.
16:19 - Mais les producteurs locaux, chez moi, je l'accompagnais d'ailleurs, un de mes amis, monsieur Bontemps, qui fabrique des yaourts,
16:25 un agriculteur, il y a 15 ans, il s'est mis à fabriquer des yaourts, puis il a réduit la taille de son exploitation, il a 10 salariés.
16:32 Il est venu au Salon de l'Agriculture, on l'a présenté à des crémiers parisiens.
16:36 Bon, les yaourts sont vraiment top niveau.
16:40 - Donc il cherche des distributeurs, là, c'est ça ?
16:42 - Comment ?
16:43 - Il cherche des distributeurs ?
16:44 - Il cherche des distributeurs, mais après, il faut aussi qu'ils produisent en volume, et puis qu'il aille...
16:50 Enfin, un agriculteur seul, qui crée ses yaourts, il a 10, ils sont une dizaine chez lui.
16:56 - C'est peut-être ça aussi la clé, la diversification, c'est-à-dire faire du lait, puis ensuite savoir...
17:00 - La transformer.
17:01 - La transformer, avec une pluve à l'huile, il fait plus de marge, à mon avis, sur ses yaourts que sur le lait.
17:04 - Oui, beaucoup plus de marge, ça n'a rien à voir.
17:07 - Alors avec ces spaghettis aux fruits de mer, vous nous avez apporté un vin qui vient de chez vous.
17:14 C'est un vin de la région de Lorraine, un vin blanc pétillant, qui est bio, 70% chardonnay, 30% aucerroi.
17:22 Et on retrouve dans le chardonnay cette longueur et cette élégance, et puis la fraîcheur et le fruité de l'aucerroi.
17:28 Racontez-nous, c'est le domaine de Musy ?
17:30 - Le domaine de Musy, en fait, il y a quatre producteurs, je ne peux oublier leurs noms.
17:34 La famille Liénard, c'est ce domaine de Musy, Antoine, Blampied et Pierson. Ils sont sur 45 hectares.
17:40 Et les vins des côtes de Meuse, c'est une histoire, comme j'aime beaucoup les raconter, des belles histoires.
17:46 Le département de la Meuse, c'était un grand département viticole avant le phylloxéra, la première guerre mondiale.
17:51 14 000 hectares de vignes, c'était dingue. Le vin de Bar-le-Duc était très, très connu.
17:56 Et puis le phylloxéra arrive, première guerre mondiale qui décime complètement les campagnes,
18:01 Verdun est tout près, et puis la locomotive, le chemin de fer, en fait, on importe du vin italien,
18:09 et tout s'écroule, il n'y a plus rien. Alors le phylloxéra, on ne connaît pas les variétés qui résistent.
18:15 On prend des variétés hybrides, franchement, c'était presque des usines à méthanol tellement ça faisait mal à la tête.
18:22 Et quasiment tout disparaît, mais il y avait quand même une petite tradition.
18:26 Le parc naturel de Lorraine s'installe en 1970. Il faut soutenir des productions locales.
18:32 Là, il y a de nouveau les nouveaux cépages qui sont résistants qui arrivent, et j'ai cinq familles qui se disent
18:40 "Tiens, nous on a un peu de vin, on va en replanter." Alors ils expérimentent au début, il fallait un petit peu s'accrocher.
18:47 Au fur et à mesure, c'est devenu de la qualité. Les enfants ont fait des très, très belles études en Bourgogne,
18:53 puis on trouve un vin d'une élégance, celui-là, c'est le corps en vin pétillant.
18:59 Alors le chardonnay, qui est un des cépages, le pinot noir également, on fait un très bon pinot noir,
19:06 on croque dans la groseille quand on boit le pinot noir. Ils en vivent très bien.
19:12 Il y a une grande crise de la viticulture en France, les viticulteurs qui se spécialisent trouvent leur marché.
19:20 Et là, on est à côté des côtes de Toul, très bon vin dans les côtes de Toul.
19:24 Ils n'ont même pas voulu prendre une appellation d'origine contrôlée, parce que celui-là, il faut être sympa avec le producteur,
19:30 sinon il en vend en compte-gouttes.
19:33 - D'accord. Mais il y aura bientôt une AOP, vous croyez ?
19:35 - Il y a une AOP qui est en cours sur le vin pétillant. Je ne sais pas comment ils vont l'appeler, je crois que c'est du vin pétillant de Lorraine.
19:44 Mais il y a de très bons vins pétillants, le vin d'Alsace, le pétillant d'Alsace. Champagne, il faut qu'ils fassent gaffe de ne pas augmenter leur coût.
19:52 - Le crément d'Alsace, qui est une référence aussi.
19:55 - Il est excellent.
19:56 - Et dans la meute, il y a de la bière aussi ?
19:58 - Il y a de la bière, comme souvent. Beaucoup maintenant de bière. Beaucoup de personnes sont mises à faire de la bière.
20:06 - Les vins pétillants, on les boit souvent à l'apéritif en France. Est-ce que c'est commun de prendre un vin pétillant pour déguster un plat comme des spaghettis ou des fruits de mer ?
20:15 - Alors, ça arrive, mais on le boit plutôt à l'apéritif ou en dessert, sinon. Mais plus rarement tout au long du repas.
20:21 - C'est aussi une histoire de coûts, parce que la référence, c'est le champagne.
20:25 - Oui, le champagne.
20:26 - Et le champagne est beaucoup plus cher que ce genre de musique.
20:30 - Oui, là, c'est 8 euros, celui-là. J'ai des pinots noirs, notamment un que je bois, que j'aurais pu vous offrir. Il est à 6 euros, la bouteille.
20:37 Et franchement, on étonne les gens avec ce pinot noir. On croque dans la fambasse.
20:42 - Donc, quand c'est pas une question de coûts...
20:44 - Oui, oui, c'est possible.
20:45 - Oui, bien sûr. En respectant le code des couleurs, Jean-Pierre.
20:49 - On l'a bien vu, blanc blanc, là. Avec la crème, on ne peut pas se tromper.
20:52 - Oui, ça se marie très bien. On va voir maintenant si vous êtes incollable, Bertrand Pancher. C'est le quiz.
20:58 - Ah oui, alors là...
21:00 - Bon, on l'a vu, vous connaissez forcément cette confiture de groseille épépinée à la plume de doigts.
21:08 Alors, sauriez-vous nous dire, attention, parce que là, vous devez faire 4 sur 4 en tant qu'ex-maire de Bar-le-Duc, si ces affirmations sont vraies ou fausses.
21:16 Son procédé unique de fabrication remonte à 1433.
21:21 - Oui, alors c'est possible. C'est possible. Je sais que ça remonte dans le courant du Moyen-Âge, à la fin du Moyen-Âge.
21:30 Je dirais plutôt... Oui, il fallait sur la précision de la date. Je ne sais pas où vous l'avez trouvé.
21:35 - Alors, moi, ce que j'ai regardé, c'est possible, mais c'est faux.
21:39 - Il y a un doute sur la précision de la date.
21:40 - C'est 1344. J'ai joué sur les 1433.
21:43 - Oui, 1344, j'avais dit 13e, 14e siècle.
21:45 - Attention, parce que là, il faut vraiment être très précis. Il y a en moyenne 13 pépins aôtés par groseille.
21:52 - Oui, alors, moi, j'ai déjà épépiné... - En moyenne.
21:57 - Dans cette toute petite groseille, là ?
21:59 - C'est très bien, oui, mais c'est mieux d'épiner des grosses groseilles, parce que c'est pas facile.
22:03 - Alors, 13 pépins ou pas ? - Les pépins sont gros.
22:06 - Alors, 13 ou pas ? En moyenne, ça veut dire quoi ?
22:08 - 13, je dirais possible. Là aussi, je vais dire oui.
22:10 - Alors, possible, mais faux. - Mais non !
22:12 - Faux ! - C'est pas vrai !
22:14 - 7 pépins en moyenne. - 7 pépins !
22:16 - Oui, alors, on va commencer. Attention, en goûtant cette confiture, Catherine de Médicis a dit "Oh, c'est un rayon de soleil dans un pot".
22:23 C'est joli, hein ? Parce que c'est bien Catherine de Médicis qui s'est extasiée devant cette confiture de groseille.
22:29 - Je sais que Hitchcock en consommait, ce matin, au petit-déjeuner.
22:33 Je sais que quand il y avait le Paris-Strasbourg, à l'époque, au 19e siècle, la famille impériale de Russie s'arrêtait dans la gare de Barleduc.
22:49 - Et là, on est sur Catherine de Médicis. - Catherine de Médicis, je pense qu'elle avait du bon goût. Elle a dû le dire.
22:56 - Alors, elle aurait pu le dire, mais elle ne l'a pas fait.
22:59 - Voilà, vous me piégez en permanence. - C'est Marie Stuart et plus de 162.
23:02 Enfin, cette fois-ci, c'est la plus facile. Le prix de cette confiture est 50 fois plus cher que la confiture de groseille Bonne Maman. Pour ne pas la citer.
23:11 - Oui, alors moi, je fais mes courses régulièrement. La confiture, j'en achète pas beaucoup parce que j'ai ma belle-mère, ma mère qui en fabrique.
23:20 Je pense que Belle Maman, ça doit être autour de 4-5 euros le pot. - Bonne Maman ? - Bonne Maman.
23:25 - Donc, 50 fois, vous dites ? - 50 fois plus cher. - A 5 euros, ça fait 250 euros. - Ah non, ça, les petits pots, il est moins cher.
23:33 - Le kilo, le kilo. - Ah, le kilo, oui. - Oui, enfin, le kilo, c'est bon. - C'est bien, 50 fois plus cher. - On est d'accord.
23:40 - Vous allez pouvoir vous rattraper. - Je vais me rattraper. - On dit souvent que vous êtes la bête noire des macronistes. Alors, noir, c'est noir.
23:47 - Sauriez-vous nous dire si ces affirmations sont vraies ou fausses ? Le citron noir d'Iran est un citron fumé dont le zeste sert à parfumer les plats.
23:57 - Je ne sais pas du tout. J'avoue, là, vous me collez. Vous faites une colle. - Vrai, faux ? - Je veux dire oui, c'est possible.
24:03 - Non, c'est faux, c'est faux, c'est faux. Le citron subit un processus de séchage unique qui altère la couleur de la peau et de la pulpe, conférant aux fruits son goût intense.
24:12 - Le porc noir de Bigorre vit en plein air, ce qui lui donne une viande rouge très irisée et persillée. - Oui, c'est très persillée. - C'est vrai, bravo.
24:20 - Je sais ça. - La bretonne pinoire, c'est une vache, est présentée comme la plus petite race bovine française.
24:27 - Ça, je ne sais pas. Moi, la Bretagne, c'est loin. Il faudrait que je demande à mon ami Paul Molac. - Vous pouvez faire un peu d'analyse, si vous voulez.
24:34 - Je n'ai pas vu de petite vache noire en Bretagne. Je suis allé visiter une ferme chez lui il n'y a pas longtemps.
24:38 - Je crois qu'elle est blanche et noire. - Il est faux. - Eh bien non, c'est vrai. - 117 cm, ce n'est pas très haut. - Elle est comme ça, c'est une petite vache.
24:46 - Vous pouvez les ramener dans la meuse. - Oui, c'est ça, chez moi, en annuale de compagnie.
24:50 - Une question pour vos racines italiennes. Le riz noir italien vénéré doit sa couleur à une phase de fermentation avant le séchage.
24:57 - Oh là là, franchement, c'est que des trucs incollables. Je dirais plutôt non, le riz noir. - Oui, c'est faux, bravo.
25:04 - Le riz noir est un riz complet qui contient encore une enveloppe, une denorme, sa couleur. - Autrement, il aurait été vénère, monsieur.
25:11 - Oh, voilà. - Jeune mot, jeune mot. Humour. Alors, vous le savez certainement, Bertrand Panchard, mais c'est souvent autour de la table
25:17 que se racontent les meilleures histoires, que se fait la petite et la grande histoire. Eh bien, c'est la brève de comptoir.
25:27 - Alors, on vous a demandé de réfléchir à une anecdote, si possible politique, autour d'un repas. Vous avez un souvenir à nous raconter ?
25:34 - Oui, alors, j'en ai plusieurs, et il y en a notamment un qui m'a beaucoup marqué. Je suis toujours occupé d'environnement et j'étais invité à la conférence
25:45 sur le réchauffement climatique quand elle s'est déroulée en France et à Paris, et notamment à l'Assemblée nationale, où j'avais en charge
25:55 d'une délégation de parlementaires, puisqu'il y a en même temps une union des parlementaires engagés dans les questions climatiques
26:03 qui se réunit souvent en marge de la conférence sur le réchauffement climatique. Et là, j'avais avec moi des parlementaires d'Afrique, francophones,
26:13 et on déjeune, donc, à l'Assemblée nationale, entre l'hôtel de Lassay et le palais Bourbon, là, dans cette très grande salle.
26:24 Et à l'issue de ce déjeuner, j'invite mes collègues, qui ne connaissaient pas l'Assemblée nationale, je dis "Mais on va faire un petit tour de l'Assemblée nationale",
26:31 et j'arrive à la salle des pas perdus de l'Assemblée nationale, que vous connaissez bien, et j'ai plusieurs parlementaires qui tombent en extase
26:39 devant le bus de Lamartine. Moi, je peux vous dire que je passe souvent devant les bus de l'Assemblée nationale, je savais vaguement remarquer que c'était Lamartine,
26:49 et ils me disent "Bertrand, mais t'as un bus de Lamartine". Je dis "Oui, pourquoi ?" Et il y a deux parlementaires de République démocratique du Congo
26:58 qui prennent le bus de Lamartine par le bras et qui déclinent, mais des vers de Lamartine pendant dix minutes. Dix minutes, ça n'arrêtait pas.
27:06 Et ils me disent "Tu connais Lamartine ?" "Oui, je connais Lamartine." "Mais la France, le français, vous ne défendez pas assez le français, c'est un amour."
27:16 Et ces parlementaires étaient tous en extase devant Lamartine. Et ça m'a beaucoup troublé, parce qu'il y a un amour du français, de la francophonie dans le monde.
27:25 Chaque fois que je vais dans des pays notamment francophones et notamment africains, ils cessent de me dire "Mais pourquoi vous ne défendez pas plus la francophonie ?"
27:35 qui est vraiment notre identité. Donc voilà, c'est une très belle anecdote.
27:40 Donc vous êtes mis à relire Lamartine ? Oui, voilà, j'apprendrai Lamartine.
27:44 Allez, on poursuit cette émission, on va parler du lait. Plus d'un enfant sur trois et d'un adulte sur quatre en consomment quotidiennement.
27:51 Mais combien coûte-t-il à produire ? C'est le Dessous des Plans.
28:00 Alors Brigitte, alors que le géant du lait, Lactalis, vient de signer un nouvel accord plus favorable aux producteurs, nous nous sommes intéressés dans Politique à table
28:09 aux différences de coûts de production d'un litre de lait selon les lieux d'élevage et les usages du lait.
28:15 Un chiffre clé pour fixer les fameux prix planchers. Les explications de Clément Perrault.
28:22 Combien coûte pour un agriculteur la production d'un litre de lait ? Alors que l'idée d'un prix plancher commun est évoquée,
28:29 nous avons posé la question à trois éleveurs présents au Salon de l'agriculture.
28:34 Bonjour, je suis Aline, éleveuse laitière sur la commune de Gaule et Jusier dans le département du Doubs.
28:40 Avec mon mari, nous avons 180 animaux pour 70 vaches laitières et mon coût de production est d'environ 55 centimes.
28:48 C'est un prix élevé, il s'explique par le cahier des charges exigeant que doit remplir Aline.
28:54 Le lait de son exploitation est utilisé pour produire du comté, un fromage encadré par une AOP.
29:00 On veut faire des produits de qualité, donc forcément il y a certaines choses qu'on n'a pas le droit de donner à nos animaux.
29:06 Donc tout ce qu'on a le droit de donner est forcément plus cher.
29:10 Je m'appelle François Foucault, je suis éleveur dans Rasse-Normande dans la commune de Brioz et du département de Lormes,
29:18 donc en production laitière et nous avons un coût de production qui est au alentour de 35 à 40 centimes.
29:24 Le prix est moins élevé pour François qui compte dans son troupeau Oreillette, la vache star égérie du dernier Salon.
29:31 Son exploitation relativement importante lui permet d'optimiser les coûts, sa situation dans le bocage normand est aussi un plus.
29:39 On a une région aussi qui est quand même assez arrosée, avec un climat quand même un peu plus tempéré,
29:46 ce qui nous donne l'opportunité d'avoir des productions d'herbes qui sont quand même bien.
29:51 Elles vont chercher l'herbe à la pâture, donc elles se débrouillent toutes seules.
29:54 On n'a pas besoin de distribuer, donc ça a quand même un coût de production qui est quand même moins élevé.
30:01 Bonjour, Lionel Vaxelaire, agriculteur éleveur à Sols-sur-Sommeslot dans le département des Vosges.
30:07 On élève un troupeau de 25 vaches de race vosgienne et notre coût de production dit de lait est autour de 50 centimes le litre.
30:14 25 vaches, c'est un petit troupeau, difficile pour Lionel de maintenir des coûts de production bas.
30:21 On achète des petits volumes, donc des petits tonnages, et du coup le coût est plus important
30:27 parce qu'il y a aussi les coûts de transport déconcentrés, donc le coût est plus élevé forcément.
30:33 Entre la taille de l'élevage, sa situation géographique, la race des bêtes,
30:38 de nombreux paramètres entrent en compte dans le coût de production d'un litre de lait.
30:42 Calculer un prix plancher unique serait une équation très compliquée, voire insoluble.
30:50 - Alors, belles images du salon, signé Yvan Hanavion, Bertrand Pancher,
30:53 on a beaucoup parlé de ce prix plancher qui a été éventé par Emmanuel Macron.
30:57 Là, on vient de voir trois producteurs de lait, trois types de lait, trois prix de lait.
31:01 - Trois prix de lait planchers ? - C'est quoi le prix plancher ?
31:04 - Le prix plancher, il est en fonction du coût de production.
31:07 - Oui, mais il y a trois coûts de production et on n'a fait que trois éleveurs.
31:10 On en aurait fait dix, on en aurait eu dix.
31:12 - Vous avez bien fait de faire ce type d'émission, parce que ça démontre la complexité,
31:16 voire l'impossibilité de raisonner en termes de prix plancher.
31:20 - C'est une erreur, c'est la faute de l'idée.
31:22 - C'est encore une idée de technocrate, de haut fonctionnaire, peut-être soufflé à l'oreille du président de la République.
31:28 Comment voulez-vous ? C'est pas possible.
31:30 - Pour autant, il faut bien qu'il y ait un prix minimum.
31:33 Il faut bien que les éleveurs puissent vivre de leur travail. C'est ça le problème.
31:36 - Mais évidemment, ça dépend des négociations entre les producteurs et les acheteurs.
31:42 Il faut évidemment que ça se fasse sur la base d'un coût de production négocié,
31:46 mais les coûts de production évoluent en permanence.
31:48 J'ai passé trois jours au Salon de l'Agriculture, j'ai vu tout le monde.
31:50 Trois jours, c'est quand même énorme.
31:52 - On peut voir tout le monde en trois jours, au Salon de l'Agriculture.
31:54 - J'ai vu toutes les organisations.
31:56 Par exemple, je suis allé sur le stand de Lidl, ils font de la contractualisation.
32:00 Pourquoi je suis allé sur le stand de Lidl ?
32:02 Parce que c'est d'ailleurs une des seules grandes distributions qui est présente,
32:06 et il est presque tenu par les agriculteurs eux-mêmes.
32:09 Je discute avec les agriculteurs, on se dit "Lidl, on peut se méfier ?"
32:13 Je sais pas, mais les agriculteurs disent "Nous, on fait la promotion,
32:16 parce qu'on est bien respectés, et on discute de nos coûts de production
32:19 très régulièrement avec l'acheteur qui est Lidl."
32:22 Et donc nos coûts peuvent évoluer, c'est notamment le poulet,
32:26 je crois que McDo fait un peu la même chose.
32:28 Comment les coûts évoluent ?
32:30 Moi j'ai par exemple, producteur de Bridemo...
32:32 - Et ça c'est grâce à la loi Egalim.
32:34 - Pas la loi Egalim, moi j'ai un producteur de Bridemo chez moi,
32:37 et le lait diminue, on en produit moins,
32:40 parce que c'est un métier très difficile.
32:42 Ils discutent avec les producteurs, et ils fixent le prix du lait
32:45 pour faire en sorte d'avoir des producteurs,
32:48 et du lait qui soit des prix compétitifs.
32:50 - Vous écoutez "tout va bien", alors que les producteurs et les agriculteurs
32:53 disent "on se dit pas de notre travail".
32:55 - Je dis surtout pas que tout va bien.
32:57 Il y a un problème de prix, de transparence, dans les marges.
33:03 Le problème il est pas avec des acheteurs de styles,
33:06 le problème il est avec la grande distribution,
33:08 le fait que la grande distribution, les centrales d'achat maintenant,
33:12 s'installent en dehors de la France,
33:15 pour ne plus rentrer dans ces processus de négociation,
33:18 les traite parfois de façon très très mal.
33:20 Le problème il est dans la grande complexité des aides,
33:24 les gens ils en ont marre.
33:25 Je suis allé en Bretagne avec mon ami Paul Molac,
33:27 David Topiak, deux députés parlementaires,
33:29 je discute avec un jeune agriculteur,
33:32 qui me dit "mais on avait une prime pour les jeunes agriculteurs,
33:34 c'est 25 000 euros, on a donné une prime de 25 000 euros,
33:37 elle a pas bougé depuis 20-30 ans,
33:39 et puis en plus maintenant de la prime,
33:41 il faut un prévisionnel sur notre activité pendant 5 ans,
33:45 et dès qu'on rachète un tracteur,
33:47 dès qu'on rachète un hectare, etc.,
33:48 il faut qu'on fasse un prévisionnel,
33:50 ça va coûter bientôt plus cher que ce que ça va nous rapporter,
33:52 et puis les contrôles en plus...
33:54 - C'est comme vous dites quoi, les normes en fait,
33:55 empoisonnent la vie des agriculteurs ?
33:57 - On est fou, c'est-à-dire que l'Etat passe son temps
33:59 à vouloir tout contrôler,
34:01 s'il y a des aides, qu'on les donne aux chambres d'agriculture,
34:03 qu'on les donne aux collectivités,
34:05 qu'on fasse confiance au territoire pour contrôler ça.
34:09 - Au territoire, aux préfets vous voulez dire ?
34:11 - Mais les préfets à condition que les préfets aient des moyens,
34:15 chez moi le préfet va bientôt ouvrir la porte lui-même de la préfecture,
34:18 tellement il n'y a pas de moyens.
34:20 Il y a les chambres d'agriculture,
34:22 il y a les collectivités territoriales,
34:24 même les organisations environnementales,
34:26 je vais aller visiter un chantier d'insertion chez moi,
34:28 le chantier du Barois,
34:30 dirigé par quelqu'un qui est engagé dans l'environnement,
34:33 ils font de l'élagage,
34:35 il me dit "mais pendant 4 mois dans l'année,
34:37 on ne peut plus élaguer
34:39 parce que le changement climatique a décru partout,
34:41 et à partir du 15 mars,
34:43 on ne peut plus élaguer
34:45 parce qu'il y a la nidification,
34:47 il y a les nids,
34:49 mais nous, en plus, on est engagé dans l'environnement,
34:51 il ne pensait pas, Bertrand,
34:53 qu'on pourrait nous laisser un peu,
34:55 nous faire confiance,
34:57 qu'y aller dans des endroits où il faut,
34:59 c'est ce rêve, de contrôler tout le monde.
35:01 Ils en ont marre, les agriculteurs,
35:03 il y a des problèmes de prix,
35:05 il y a des problèmes de complexité administrative,
35:07 et il y a des problèmes de soutien également à la profession,
35:09 parce que c'est des investissements
35:11 qui sont assez lourds.
35:13 - Il y a un choc de simplification qui a été annoncé,
35:15 il y a des fonds pour le bio,
35:17 pour l'habiticulture,
35:19 il y a quand même beaucoup d'argent qui est mis sur le planète.
35:21 - Oui, mais vous savez,
35:23 ça fait 4 mandats de parlementaires,
35:25 c'est pas au Vieux Singe qu'on apprendra à faire les grimaces,
35:27 ça change tout le temps,
35:29 puis des annonces à la réalité,
35:31 il y a loin de la coupe aux lèvres,
35:33 il ferait mieux de donner ses moyens au territoire,
35:35 et puis de soutenir réellement,
35:37 c'est souvent des outils industriels,
35:39 moi je discutais avec un producteur de lait chez moi,
35:41 il a 130 vaches,
35:43 son fils est en train de s'installer,
35:45 il me dit "mais tu comprends, maintenant les enfants,
35:47 ils veulent plus bosser comme des cinglés 7 jours sur 7,
35:49 ils ont besoin de moyens, d'aide et de revenus".
35:51 - Pour revenir au prix plancher,
35:53 Gabriel Attal, vous avez parlé de prix nés dans l'esprit d'un technocrate,
35:55 Gabriel Attal a quand même un peu nuancé en disant
35:57 "sur le prix plancher, c'est d'abord l'application de la loi EGalim".
35:59 - Voilà.
36:01 - C'est pas un peu ça qu'il faut faire avant de parler de prix plancher ?
36:03 - Évidemment.
36:05 - De façon très drastique cette loi EGalim ?
36:07 - Voilà, donc on aurait mieux fait de tourner sa langue
36:09 plusieurs fois dans la bouche avant de parler.
36:11 - Parce qu'on revient aussi avec la loi EGalim,
36:13 sur les coûts de production, on n'avait pas réussi.
36:15 - Et moi quand je discute avec les dirigeants agricoles,
36:17 je fais ça, tout ça pendant 3 jours,
36:19 au salon de l'agriculture, toutes les organisations,
36:21 me disent "comme d'habitude, vous votez de loi, la loi EGalim,
36:23 vous dites qu'elle va être appliquée,
36:25 mais vous ne regardez pas les moyens à mettre en oeuvre,
36:27 et puis, à peine mettons place à la loi EGalim,
36:29 que Bruno Le Maire, qui a été ministre de l'agriculture,
36:31 qui est ministre depuis je ne sais pas combien d'années,
36:33 explique à la grande distribution
36:35 qu'il faut lever le pied sur la loi EGalim,
36:37 parce qu'il faut diminuer les prix dans les grandes surfaces.
36:39 - Il faut que ça se répercute sur les prix.
36:41 - Et là ça se répercute, oui, simplement.
36:43 Il y a une loi, il faut appliquer la loi,
36:45 et il faut que ça se répercute sur les prix.
36:47 - Mais la loi EGalim, elle disait qu'il fallait que les agriculteurs
36:49 ou les éleveurs se groupent entre eux,
36:51 pour peser finalement en face aux industries
36:53 à la grande distribution,
36:55 et ça, ils n'y arrivent pas nécessairement.
36:57 - Mais ils y arrivent, ça fait,
36:59 on a à peine voté une loi, qu'on veut la remettre en cause.
37:01 Il y a beaucoup trop de lois.
37:03 On met en place une loi,
37:05 on réfléchit sur les moyens,
37:07 les moyens d'accompagnement, ils sont importants,
37:09 et puis tirons le bilan avec les organisations elles-mêmes.
37:11 - Sauf que ça ne marche pas, la loi EGalim.
37:13 - C'est ça, c'est ça, c'est ça.
37:15 - Ils tirent le bilan avec les organisations elles-mêmes.
37:17 - Sauf que ça ne marche pas, là, le bilan, les agriculteurs,
37:19 ils n'en peuvent plus.
37:21 - Mais parce que la loi n'est pas appliquée.
37:23 Qu'est-ce que me dit le patron de la coop...
37:25 - Donc plus de contrôle ?
37:27 - Le patron de la coopération en France,
37:29 Dominique Charget, qui est aussi un ami,
37:31 que je rencontre sur le salon de l'agriculture,
37:33 qui part connaître tout le monde, quand il y a la crise agricole,
37:35 il m'appelle, il dit "écoute Bertrand",
37:37 je tutoie avec Dominique, "écoute Bertrand",
37:39 ils commercialisent 50% de la production agricole française,
37:41 mais il me dit "mais la loi,
37:43 elle n'est pas appliquée,
37:45 nous ce qu'on demande, c'est d'appliquer la loi".
37:47 - Donc des amendes, des contrôles ?
37:49 - Des amendes, des amendes et des contrôles,
37:51 et puis qu'on nomme ceux qui ne vont pas,
37:53 ceux qui ne vont pas, c'est intermarché, je le nomme,
37:55 ils ont pris les agriculteurs pour des imbéciles,
37:57 ils ont tout déférencé,
37:59 quoi qu'on m'a cité aussi Carrefour, je crois,
38:01 ils ont dit "mais il y en a des très bons, c'est système U",
38:03 et voilà, il y en a...
38:05 - Donc vous, vous êtes pour le "name and shame",
38:07 on dénonce, on donne les noms,
38:09 les bons élèves et les mauvais élèves,
38:11 et on met des amendes, et qui soient significatives, j'imagine.
38:13 - Donc le prix plancher, on oublie,
38:15 c'était une fausse idée, et on reste plutôt sur la loi de Yali.
38:17 - Je discute avec les producteurs de fruits et légumes...
38:19 - Vous en voulez pas un des producteurs de lait ?
38:21 - Eh bien, je discute avec les producteurs de fruits et légumes,
38:23 alors là, je peux vous dire que quand,
38:25 à un moment, les tomates poussent,
38:27 les pêches poussent,
38:29 on met tout ça sur le marché,
38:31 on a intérêt à écouler, baisser les prix,
38:33 bon, vous mettez des prix planchers là-dedans,
38:35 ça va réfléchir, tout va pourrir dans les cageots,
38:37 ils sont un peu fous.
38:39 - On a parlé tout à l'heure de simplification,
38:41 est-ce qu'on peut parler de transposition des normes ?
38:43 Là, il y a des annonces qui ont été faites aussi en ce sens.
38:45 On va toujours trop loin en France,
38:47 on veut toujours montrer l'exemple par rapport à l'Europe,
38:49 et finalement, ça pénalise nos agriculteurs, ou pas ?
38:51 - Il me semble qu'il y a des problèmes de...
38:53 C'est pas tant de transposition de normes
38:55 que de réglementation
38:57 qui s'ajoute à la réglementation européenne.
38:59 Battons-nous pour faire en sorte
39:01 d'avoir des bonnes, de la bonne réponse
39:03 à la question de la réduction de la production
39:05 de la nourriture,
39:07 en sorte d'avoir de la bonne réglementation européenne,
39:09 parce que c'est évident que tout ça,
39:11 ça se situe dans un cadre européen.
39:13 C'est pareil, on en rajoute en permanence.
39:15 - Le millefeuille, on appelle ça.
39:17 - Comment ?
39:19 - Le millefeuille.
39:21 - Le millefeuille, par exemple, on m'a dit,
39:23 vous mettez en place une disposition
39:25 pour que maintenant,
39:27 dans les restaurants en France,
39:29 il y ait le label "fabrication maison".
39:31 Mais c'est fou, comment vous allez faire
39:33 une fabrication maison ?
39:35 - C'est de l'assemblage en permanence.
39:37 - Ah bah non, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous,
39:39 parce que c'est un label qui peut
39:41 assurer les consommateurs.
39:43 Après, c'est peut-être compliqué.
39:45 - Discuter avec les restaurateurs
39:47 qui n'en peuvent plus,
39:49 ils ne trouvent pas de personnel.
39:51 - C'était pour contrer la rue,
39:53 certains restaurateurs qui achètent tout ça
39:55 chez Métro.
39:57 - C'est des bonnes intentions,
39:59 mais franchement, il n'y a que ça.
40:01 - Vous dites, arrêtez d'emmerder les Français.
40:03 - Regardez l'abattage des animaux.
40:05 C'est vrai qu'il faut qu'ils soient élevés
40:07 dans de bonnes conditions,
40:09 abattus dans de bonnes conditions.
40:11 Moyennant quoi, qu'est-ce qui s'est passé ?
40:13 On importe la moitié de poulet en France.
40:15 On est exportateur net de poulet,
40:17 on importe la moitié de poulet.
40:19 Vous pensez que le poulet qui est à l'étranger,
40:21 il n'est pas élevé en batterie,
40:23 on ne lui donne pas des cochonneries à manger,
40:25 il arrive dans n'importe quelles conditions
40:27 et on mange ce poulet-là en France.
40:29 - C'est pour des raisons d'abattage
40:31 et de qualité d'alimentation.
40:33 - On exporte un produit de qualité
40:35 et on achète un produit moins cher.
40:37 - Comment il y a tout ça ?
40:39 On ne fait pas attention au poulet
40:41 qu'on achète en supermarché,
40:43 qui vient de l'importation,
40:45 et qui est élevé dans n'importe quelles conditions.
40:47 - La transition est parfaite
40:49 parce qu'il y a aussi une histoire de prix.
40:51 On importe parfois des poulets de moins bonne qualité,
40:53 un peu moins cher.
40:55 On va parler de la pauvreté.
40:57 Il y a de plus en plus de pauvres en France.
40:59 - On parle de la pauvreté depuis 1996,
41:01 selon l'INSEE.
41:03 On en parle et on met les pieds dans le plat.
41:05 - Très bien.
41:07 ...
41:09 - Les restos du coeur
41:11 font le plein lors de leur collecte
41:13 qui a eu lieu le 1er week-end de mars.
41:15 Les dons ont dépassé les espérances
41:17 en dépit de l'inflation.
41:19 Cet automne, son président avait tiré
41:21 la sonnette d'alarme pour éviter
41:23 de mettre la clé sous la porte.
41:25 Un reportage d'Hélène Bonduelle et d'Yvan Hanavion.
41:27 - Bonjour.
41:29 On organise une collecte pour les restos du coeur
41:31 si vous souhaitez participer en recherche des concerts,
41:33 du bruit des pâtes.
41:35 - C'est ça, pas de souci.
41:37 - Merci. Bonne journée.
41:39 - Au revoir.
41:41 - Objectif, récolter 9000 tonnes de dons alimentaires
41:43 et de produits d'hygiène auprès des particuliers.
41:45 - Des biscuits,
41:47 des produits
41:49 de la vente,
41:51 des chamallows,
41:53 du café pour les parents.
41:55 - Les restos du coeur et autres
41:57 manquent beaucoup de produits.
41:59 Si on peut aider, on le fait.
42:01 - Merci beaucoup, madame.
42:03 - Pour les gens qui n'ont rien,
42:05 ou moins que moi en tous les cas,
42:07 parce que ça me fait plaisir de donner.
42:09 - Merci beaucoup, madame.
42:11 - Ce que l'on redoute,
42:13 c'est l'inflation qui déjà
42:15 fait que les produits alimentaires
42:17 sont de plus en plus chers.
42:19 J'espère que ça n'impactera pas la générosité
42:21 de nos donateurs.
42:23 - Au supermarché parisien,
42:25 2 tonnes de produits ont été recueillies.
42:27 Notamment grâce à ces kits solidaires,
42:29 spécialement préparés.
42:31 - J'ai pris un kit adulte et un kit bébé.
42:33 Je suppose que la sélection est bien faite
42:35 par les restos du coeur.
42:37 Donc ça correspond au besoin.
42:39 Mieux que ce que je pourrais faire spontanément.
42:41 - C'est une bonne idée.
42:43 Les paquets constitués,
42:45 quelquefois, on ne sait pas
42:47 ce qui est vraiment utile.
42:49 - 12% des dons que les restos du coeur reçoivent
42:51 proviennent de cette collecte annuelle.
42:53 D'autant plus vitale cette année.
42:55 Cet automne, pour la première fois,
42:57 les restos lançaient un appel à l'aide
42:59 pour éviter de mettre la clé sous la porte.
43:01 - Nous avons restreint l'accès
43:03 à l'aide alimentaire.
43:05 Ce qui est contre-nature, un peu,
43:07 pour les bénévoles.
43:09 On a réduit la dotation que l'on donnait aux personnes.
43:11 Avant, on donnait 6 repas par personne
43:13 et par semaine.
43:15 On est passé à 4.
43:17 Donc des mesures de restriction extrêmement difficiles.
43:19 On n'est pas sorti des difficultés.
43:21 Nous sommes structurellement déficitaires
43:23 si le nombre de pauvres dans ce pays
43:25 continue à augmenter.
43:27 C'est bien ce qui se passe depuis plusieurs années.
43:29 - Les besoins sont en effet considérables.
43:31 Les restos du coeur ont accueilli
43:33 200 000 bénéficiaires supplémentaires
43:35 en 2023.
43:37 - Les restos du coeur sont structurellement déficitaires.
43:39 Le nombre de bénéficiaires augmente.
43:41 14,5% de la population
43:43 vit sous le seuil de pauvreté.
43:45 On est en France,
43:47 5e puissance mondiale.
43:49 Comment on en est arrivé là ?
43:51 - C'est inquiétant.
43:53 Il y a une montée de la pauvreté.
43:55 Il y a une montée des écarts
43:57 de richesses entre nos concitoyens.
43:59 Jamais les plus riches ont été aussi riches.
44:01 Jamais les pauvres sont restés
44:03 comme ils sont.
44:05 Et ça continue.
44:07 Tout ce qui est accompagnement, aide,
44:09 y compris allocation chômage,
44:11 on tape sur ce type de public.
44:13 Tout ça est scandaleux.
44:15 Je voulais rendre hommage
44:17 aux bénévoles du secours catholique.
44:19 - La solidarité existe.
44:21 - Et des restos du coeur.
44:23 Je vais les voir régulièrement.
44:25 Heureusement qu'ils sont là.
44:27 - Vous donnez aux restos du coeur ?
44:29 - Je donne à des associations caritatives.
44:31 J'aide aussi directement
44:33 des personnes
44:35 qui sont en difficulté.
44:37 Oui, absolument.
44:39 - Vous disiez qu'il y a un écart
44:41 qui se creuse.
44:43 Il faut aller chercher l'argent
44:45 où, alors, chez les plus riches ?
44:47 - D'abord, il y a ce type
44:49 de mobilisation qui est important.
44:51 Le secours populaire,
44:53 chez moi, c'est énorme.
44:55 Ils vont récupérer
44:57 tout ce qu'ils peuvent récupérer
44:59 chez les gens.
45:01 Ils vendent, ils vendent.
45:03 Il y a des possibilités d'aider.
45:05 Il faut aider ces organisations
45:07 à travers les dons,
45:09 notamment alimentaires.
45:11 Et être réellement
45:13 à leur côté.
45:15 Ils font un travail exceptionnel
45:17 de suivi des gens.
45:19 Ils distribuent à ceux
45:21 qui en ont besoin.
45:23 Parfois, ils demandent aux gens
45:25 de s'engager.
45:27 Si vous avez une aide, d'accord,
45:29 mais en contrepartie,
45:31 rien n'est gratuit.
45:33 Ca crée un lien social
45:35 qui est important.
45:37 On a intérêt à travailler
45:39 avec les gens.
45:41 - L'Etat doit donner à ces associations ?
45:43 Ils ont tiré la sonnerie d'alarme
45:45 à l'automne en disant
45:47 qu'il nous manquait 35 millions.
45:49 L'Etat donne un peu,
45:51 mais beaucoup d'entreprises...
45:53 - C'est l'Etat.
45:55 C'est surtout le travail
45:57 des collectivités territoriales.
45:59 A travers l'action sociale
46:01 des départements, des communes.
46:03 A condition que les communes,
46:05 ces territoires aient des moyens.
46:07 En même temps, les collectivités
46:09 disposent de moins de moyens
46:11 pour les aider.
46:13 Il faut que tout le monde s'y mette
46:15 pour aider ce type d'organisation.
46:17 Il faut surtout vaincre
46:19 la grande pauvreté,
46:21 accompagner les gens
46:23 pour retravailler.
46:25 C'est la généralisation
46:27 d'un dispositif zéro chômeur.
46:29 On ne récupère pas tout l'argent
46:31 que ces personnes-là vont nous coûter.
46:33 Tellement ils sont éloignés
46:35 de l'emploi, on ne va jamais
46:37 les remettre au travail.
46:39 Sauf si on met des moyens importants
46:41 et on les consacre à des associations
46:43 d'insertion.
46:45 Quand c'est comme ça,
46:47 en fonction des difficultés, des handicaps,
46:49 des difficultés de transport,
46:51 tout le monde a une possibilité de retravailler.
46:53 - Vous redonnez du travail.
46:55 C'est ce que disent les macronistes.
46:57 - Sauf que les macronistes,
46:59 par de némo-expressions,
47:01 disent qu'il faut réduire le chômage.
47:03 - On réduit pas les aides,
47:05 on réduit la durée d'indemnité.
47:07 - C'est pareil.
47:09 - Vous trouvez qu'on tire trop sur les chômeurs.
47:11 - On augmente l'âge de départ
47:13 en retraite.
47:15 Très bien, mais il y a
47:17 60% des personnes qui partent en retraite
47:19 qui sont déjà au chômage.
47:21 L'emploi des seniors,
47:23 on devait traiter l'emploi des seniors.
47:25 - Les négociations sont en cours.
47:27 - En cours, j'espère.
47:29 On va faire confiance aux partenaires sociaux
47:31 pour travailler là-dessus.
47:33 C'est pas marche ou crève.
47:35 - C'est à l'Etat de récupérer
47:37 l'assurance chômage, de le gérer ?
47:39 - Certainement pas.
47:41 Plus l'Etat en fait,
47:43 moins bien l'Etat le fait.
47:45 L'Etat s'occupe du régalien
47:47 de ses missions essentielles.
47:49 Fiche la paix aux collectivités,
47:51 aux territoires.
47:53 Si on ne fait pas ça, notre pays ne marchera jamais.
47:55 Ils auraient beau mettre un BAC +10,
47:57 un cerveau +++,
47:59 on a des idées,
48:01 le pays fonctionnera toujours aussi mal
48:03 s'il n'y a pas des chocs de confiance,
48:05 de décentralisation, d'écoute.
48:07 Et si on ne donne pas la main
48:09 à celles et ceux qui sont sur le terrain.
48:11 - Vous trouvez qu'on s'acharne sur les chômeurs,
48:13 sur les seniors ?
48:15 - Il y a des acharnements
48:17 près de tout le monde.
48:19 Tout est décidé au plan national.
48:21 Je reviens sur la généralisation
48:23 des dispositifs zéro chômeur.
48:25 Je suis dans un département
48:27 qui a un projet de loi
48:29 qui est en train de se faire.
48:31 On va dire "toi, on va réduire tes aides
48:33 pour trouver du boulot,
48:35 mais je n'ai pas de moyens de locomotion.
48:37 Va les bosser à pied."
48:39 C'est complètement idiot.
48:41 On ferait mieux de donner des moyens
48:43 aux territoires pour accompagner
48:45 les gens dans les mobilités,
48:47 pour faire en sorte qu'ils puissent
48:49 travailler en fonction de leur handicap,
48:51 de leurs difficultés.
48:53 Et on se contente de donner des aides à vie.
48:55 - Vous vous dites qu'il ne faut pas
48:57 donner trop d'aides, mais vous avez
48:59 une idée que vous défendez
49:01 qui est pourtant abandonnée par le gouvernement.
49:03 C'est le chèque alimentaire.
49:05 Alors on aide quand même.
49:07 - Oui, mais le chèque alimentaire...
49:09 Je vais sur le salon de l'agriculture.
49:11 Mes amis de la fédération
49:13 des producteurs de fruits et légumes,
49:15 président, c'est vraiment...
49:17 Je vous remercie. Je remercie le groupe Liot.
49:19 C'est une très bonne idée.
49:21 L'idée, c'est qu'on distribue
49:23 des chèques alimentaires
49:25 aux personnes qui disposent
49:27 peu de moyens, ce que vous voyez
49:29 dans les restaurants du coeur et ailleurs.
49:31 Et on leur dit, en contrepartie,
49:33 "Vous achetez des produits locaux
49:35 "fabriqués en France, des fruits et légumes."
49:37 - Il faut bien contrôler aussi.
49:39 - Oui, mais on n'a qu'à demander
49:41 aux associations de contrôler elles-mêmes.
49:43 Et on relance la filière
49:45 de production de fruits
49:47 et légumes. On améliore
49:49 l'alimentation. C'est bien pour...
49:51 - Le bio aussi ? Vous le fléchez vers le bio ?
49:53 - On flèche du bio
49:55 et de la production
49:57 locale. Et on règle
49:59 aussi
50:01 des sujets de sous-alimentation
50:03 de nos concitoyens, sans compter
50:05 toute la prévention, parce que plus il y a de fruits
50:07 et légumes, c'est quand même meilleur pour la santé.
50:09 On ne s'est jamais demandé pourquoi
50:11 ceux qui vivaient moins longtemps
50:13 que d'autres,
50:15 d'abord parce qu'on est moins bien nourris.
50:17 - C'est un autre sujet. On en parlera un jour.
50:19 C'est vrai qu'elle sort une étude sur l'obésité
50:21 en France qui augmente.
50:23 C'est fortement lié à la précarité alimentaire.
50:25 - Allez, on va passer au dessert
50:27 puisqu'on a fini.
50:29 C'est le pêché mignon.
50:31 - Avec un vacherin,
50:35 non pas un fromage, mais un dessert. Attention, c'est un
50:37 entremet d'origine française, Brigitte,
50:39 composé d'une enveloppe de meringue, on le voit bien,
50:41 en dessous, avec fourré de crème glacée
50:43 ou de sorbelle. On le voit avec le sorbet
50:45 framboise, des fruits confits,
50:47 mais aussi des fruits frais comme des framboises,
50:49 et bien sûr, un petit nappage de crème chantilly.
50:51 Cet entremet date du 19e siècle.
50:53 La première recette aurait été
50:55 créée par Antonin Carême.
50:57 La version glacée apparaît ensuite à Lyon.
50:59 Sans doute doit son nom
51:01 par sa forme et sa couleur. Il évoque
51:03 le fromage vacherin.
51:05 - Ah oui. - On lui donne ce nom.
51:07 - Voilà. - Votre dessert préféré ?
51:09 - Oui. Je suis très
51:11 heureux d'en manger parce que
51:13 chaque fois que je choisis le dessert à la maison,
51:15 personne veut de vacherin
51:17 parce que je suis gourmand,
51:19 il n'y a que moi qui en mange.
51:21 J'espère que c'est avec de la vraie chantilly.
51:23 Je vais vous le dire d'ailleurs dans quelques instants.
51:25 - Vous pouvez pas confier ça chez Françoise ?
51:27 - Oui, je pense que c'est de la vraie chantilly.
51:29 - Qui nous a préparé ça. C'est bon ?
51:31 - Ah oui. - Vous supportez pas la chantilly
51:33 en spray, là ? - Ah non, on voit la différence.
51:35 C'est pareil. Vous faites peut-être
51:37 de la chantilly. - C'est pas très compliqué à faire.
51:39 - C'est pas très compliqué, mais il faut quand même que ça tienne.
51:41 Et la chantilly, c'est avec de la crème fraîche
51:43 euh...
51:45 - Fleurette. - Fleurette, un peu liquide.
51:47 - Un peu de sucre glace. - C'est pas de la crème allégée.
51:49 - Non, non, surtout pas. - C'est de la crème allégée.
51:51 Vous faites pas de chantilly. - Ça monte pas, sinon.
51:53 - Vous connaissez. - Un peu de vanille et un peu de sucre glace.
51:55 - Un peu de vanille. - Alors, vous le
51:57 préparez chez vous ? Vous savez faire les meringues
51:59 et tout ça ? - Ah bah les meringues, oui.
52:01 J'en ai fait de la meringue. Je vous parlais
52:03 de la crème fraîche. Enfin, la chantilly,
52:05 vous m'aviez pas donné les plats que vous alliez
52:07 servir, donc je... Voilà.
52:09 Vu que je... La vraie chantilly,
52:11 c'est... Enfin, c'est très bon, quoi.
52:13 - Et les framboises, parce qu'il y a des variantes,
52:15 maintenant, on trouve des vacherins avec d'autres
52:17 fruits. Vous, c'est vraiment le traditionnel que vous aimez ?
52:19 - Oui, c'est traditionnel avec des framboises. J'ai un grand jardin
52:21 chez moi, j'ai 300 mètres carrés,
52:23 j'avais des gros ayés, mais
52:25 à force de...
52:27 J'ai pas le temps de les cueillir.
52:29 Et puis la confiture, j'ai plein de peau,
52:31 j'en donne.
52:33 Et j'ai des framboisiers, un peu de framboisier.
52:35 - Ah oui ? Donc vous récoltez comme ça, les pieds ?
52:37 - Oui, c'est la région des Mirabelles, chez moi.
52:39 - Ah oui, c'est vrai. - C'est bon, les confitures sont
52:41 excellentes.
52:43 - Et avant que vous nous parliez de Tunisie,
52:45 les desserts tunisiens, vous les connaissez ?
52:47 - Il y a peu de desserts. - Ah bah si, il y a les petits gâteaux.
52:49 - Oui, il y a ces petits gâteaux. - Sucré, miel,
52:51 d'ail. - Ah oui, mais moi, je dis pas "à faire",
52:53 à manger, à déguster. - Non, mais il y en a des très bons.
52:55 - Vous aimez ça aussi ? - Oui, alors,
52:57 bon, c'est... Faut faire de la course à pied,
52:59 parce que c'est calorique, c'est avec du miel.
53:01 - C'est pour ça que vous êtes agro-sportif,
53:03 c'est pour tous les desserts que vous mangez.
53:05 - Vous parlez de Fiadone, vous êtes corse,
53:07 et vous aimez les desserts, ces desserts corses.
53:09 - Oui, c'est le dessert typique...
53:11 - C'est bon, hein. - Enfin, c'est le dessert
53:13 typique corse. - Avec le brouchu.
53:15 - Avec le brouchu. - On en a mangé une fois, ici.
53:17 - Ah oui, c'est très bon, c'est très facile à préparer,
53:19 avec le brouchu, et puis de l'alcool, je sais plus ce que c'est,
53:21 comme alcool corse qu'on met dedans.
53:23 - Il y a un peu de zeste de citron, normalement.
53:25 - Oui, il y a évidemment ça,
53:27 et c'est arrosé avec un alcool...
53:31 - Corse. - Oui, corse,
53:33 extrait de cueillette de baie,
53:35 dont on va me revenir. - De myrthe.
53:37 - De myrthe, voilà. - Exactement.
53:39 - C'est exactement l'alcool de myrthe. - Bravo.
53:41 - Alors, Bertrand Bancher, on finit toujours
53:43 cette émission en musique, vous avez choisi
53:45 celle-là, on l'écoute ensemble. - Ah oui, ah oui.
53:47 - Ah.
53:49 Musique de l'ambiance
53:51 ...
53:55 ...
54:07 - Alors, c'est le liboniche ?
54:09 Le liboniche, alors, il n'est pas tué, je viens de dire.
54:11 - Non, c'est un...
54:13 C'est un... - C'est un état algérien.
54:15 - C'est un juif algérien
54:17 qui est revenu en France
54:19 dans les années 50.
54:21 C'était un grand...
54:23 Vraiment un grand artiste dans la tradition
54:25 de musique judéo-arabe.
54:27 C'est un artiste...
54:29 La musique est très belle parce que
54:31 c'est sur un tango. C'est un artiste
54:33 qui a mélangé toutes formes musicales.
54:35 J'adore danser, notamment le tango.
54:37 - Parait que vous êtes un danseur de tango. - Ah, c'est magnifique.
54:39 - Vous l'avez appris ? - Oui, c'est une danse magnifique.
54:41 - C'est vache. - Chez moi,
54:43 quand on faisait de la politique, il y en a beaucoup moins
54:45 maintenant, il fallait aller dans les balles, il y en a encore.
54:47 Et j'ai toujours aimé le tango,
54:49 le cha-cha-cha, la rumba, la salsa.
54:51 C'est vraiment des danses...
54:53 Le tango, c'est magnifique. Et Lili Bonnich,
54:55 c'est vraiment ce mélange de toutes sortes
54:57 de musiques. C'est un grand artisan de paix.
54:59 Il est arrivé en France
55:01 dans les années 50, il est né vers les années 1920,
55:03 et puis sa femme lui dit,
55:05 "Change de travail, il faut que tu arrêtes
55:07 avec ta musique partout dans le monde,
55:09 t'exécutes." Il fait pas trop
55:11 d'affaires, et puis un peu comme
55:13 Compey Secundo dans le...
55:15 dans le cubain,
55:19 avec le Buena Vista, ce show-club.
55:21 Il est découvert très tardivement
55:23 vers les années 80.
55:25 On va rechercher Lili Bonnich, qui était un peu perdue.
55:27 - Merci de nous avoir fait découvrir
55:29 Lili Bonnich sur ce plateau, c'était une première.
55:31 Merci à vous, Bertrand Bancher, d'avoir accepté notre invitation.
55:33 Merci à vous tous de nous avoir suivis.
55:35 Et rendez-vous la semaine prochaine
55:37 pour un nouveau numéro de Politique à table sur LCP.
55:39 ...
55:51 ♪ ♪ ♪

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