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Cyril Lacarrière fait un premier bilan de la nouvelle émission d’Hugo Clément sur France 2, “Nos grandes décisions”.

Retrouvez l'édito média de Cyril Lacarrière sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-mediatique

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Transcription
00:00 Et c'est l'édito aux médias, Cyril Lacarrière.
00:03 Cyril, un mois de grandes décisions sur France 2, pour quel bilan ?
00:06 Et bien celui que les téléspectateurs n'ont pas pris la décision de regarder, la nouvelle
00:10 émission d'Hugo Clément, nos grandes décisions.
00:12 Je vous refais le pitch, des témoins viennent sur le plateau pour exposer leurs dilemmes,
00:18 des experts leur donnent leur avis, ensuite les français votent, tout étant direct, et
00:21 à la fin, les invités doivent prendre une grande décision qui va changer leur vie ou
00:25 pas changer leur vie.
00:26 Et donc, ça n'a jamais décollé niveau audience, la première salve d'émissions
00:30 a été regardée en moyenne par 525 000 téléspectateurs, c'est moins que ce que faisait juste avant
00:35 Olivier Delacroix à la même heure.
00:37 Évidemment, c'est toujours difficile de lancer un nouveau programme.
00:39 Alors France 2 a mis le paquet, côté com, Hugo Clément est allé partout, il s'est
00:43 même retrouvé sur le plateau des enfants de la télé un dimanche pour faire de la promo,
00:47 mais ça n'a pas suffi.
00:48 Et vous, que pensez-vous du programme ?
00:50 Et bien demander à des anonymes de venir prendre une décision qui va changer leur
00:55 vie, sur un plateau de télé, je trouve ça artificiel.
00:57 Si je veux me lancer dans le polyamour, et c'est un vrai exemple de l'émission,
01:00 c'est pas pour moi, en quoi ça regarde les téléspectateurs de France 2 et en quoi
01:05 l'avis de gens que je ne connais pas est pertinent ?
01:07 Toute cette mécanique, pour moi, c'est du spectacle de vieille télé, d'ailleurs,
01:11 c'est coproduit par Thierry Rindisson.
01:12 Je salue quand même un sursaut, Hugo Clément a fini par se débarrasser du costume de
01:17 mec sérieux qu'on lui avait fait porter pour lui donner des airs de Jean-Luc Delahue.
01:21 Mais sur le fond, je ne vois pas bien ce que le journaliste est venu faire là-dedans.
01:24 Et pourquoi donc ?
01:25 Et bien parce que ce qui m'intéresse quand je regarde Hugo Clément, c'est sa cohérence.
01:28 Tout ce qu'il fait peut se lire à travers son engagement militant.
01:32 Son émission sur le front, ses primes pour parler arbre et océan, ses posts sur Instagram
01:36 pour dénoncer la maltraitance animale, ses bouquins, son média en ligne Vatican, ses
01:41 éditos ici sur Inter, il a même lancé une collection d'albums jeunesse dédiés à
01:45 la planète.
01:46 Bref, vous avez le droit de ne pas aimer Hugo Clément, mais au moins avec lui, on sait
01:49 où on est, c'est ça qui fait sa force et c'est ce qui fait qu'Hugo Clément est
01:54 devenu un média à lui tout seul, une marque média.
01:57 Une notoriété qui énerve d'ailleurs, parce qu'il a une belle gueule, parce qu'il
02:00 a un côté people, il a même énervé les écolos quand il est allé débattre avec
02:04 Jordan Bardella.
02:05 Mais je le redis, c'est ce fil directeur que je trouve intéressant, jusqu'à cette
02:08 sombre histoire de grande décision.
02:10 Mais il a quand même le droit de faire autre chose et puis de faire ce qu'il veut tout
02:12 simplement.
02:13 Oui, monsieur Demorand, et c'est bien légitime.
02:15 Le problème, c'est le risque de brouiller le message.
02:17 Est-ce que celles et ceux qui suivent Hugo Clément, parce qu'ils sont en phase avec
02:21 ses idées, le suivent aussi dans ce nouveau rôle ? A priori, non.
02:25 Et puis les chaînes de télé ont encore le secret espoir de transformer des abonnés
02:29 Instagram en téléspectateurs.
02:30 On le sait, ça n'arrive jamais.
02:32 Pour le journaliste, le risque, c'est de devenir un animateur parmi d'autres et de
02:36 se muer en genre idéal.
02:37 Or, un média fort, c'est ce qu'il est, c'est un média singulier et c'est ça
02:41 qu'il faut cultiver.
02:42 de la carrière. Merci !

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