Reportage - 1977 -
Février 1977 -
Comm FRA
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00:00 Un plus petit modèle pour un club exemplaire à sa façon à Zurich, le supporter est en réalité avant tout un spectateur, il bannit les excès, il vient plus au stade pour apprécier un spectacle sportif que pour encourager son équipe.
00:13 Cette ambiance, si je puis dire, de théâtre renforce l'image d'exception du FC Zurich.
00:18 En effet, à l'amateurisme, entre guillemets, des équipes de l'Est et au professionnalisme de celles de l'Ouest, il a préféré une solution intermédiaire, le semi-professionnalisme.
00:28 Cette option en demi-teinte et aussi le manque d'expérience internationale du FC Zurich le font considérer comme le petit de la Coupe d'Europe.
00:36 Zurich, ce n'est pas la première fois qu'ils arrivent à faire quelque chose dans la Coupe d'Europe, ils ont eux-mêmes été une fois en demi-finale, ils ont été plusieurs points en quart de finale, disons que ce n'est quand même pas un hasard.
00:51 Est-ce que vous êtes complexé par rapport aux autres joueurs européens ? Est-ce que vous sentez des petits du football ?
00:56 Personnellement non, on ne sent pas des petits du football, on a prouvé qu'on pouvait prouver quelque chose supplémentaire aux européens, mais disons on nous prend pour des petits, c'est ça le problème.
01:07 Le Suisse, on a toujours tendance à dire le petit Suisse, donc d'entrée on est mis en état d'infériorité.
01:13 En réalité, la différence entre Zurich et les clubs professionnels est uniquement juridique.
01:18 Même si sur leur carte de visite figure un métier à mi-temps, les joueurs consacrent tout leur temps au football.
01:24 D'ailleurs, leur patron, tous supporters du club, encourage l'absentéisme de leurs employés footballeurs.
01:31 Société privée, le FC Zurich vit sans aucune subvention de la ville. Sa gestion est celle d'une entreprise.
01:38 Nous touchons l'argent d'abord par les membres du club, après par la publicité et les recettes des matchs.
01:50 Quelle est la part de la publicité dans ce budget ?
01:53 La publicité c'est peut-être 15% de toutes les recettes que nous touchons.
02:00 Vous avez aussi peut-être une école de football pour former de jeunes profs ?
02:04 Nous avions une école de joueurs, mais c'était un peu trop le travail et trop d'organisation.
02:17 Mais quand même, nous pensons de revenir à cette idée.
02:24 Sous peine de faillite, le FC Zurich ne peut donc se permettre d'être déficitaire. Il doit boucler son budget.
02:30 En conséquence, les joueurs ne perçoivent pas des salaires de millionnaires. Un footballeur coté touche 6000 francs français par mois.
02:37 Aussi, pour améliorer son standing de vie, il doit gagner le supplément sur le terrain.
02:42 Si vous voulez, les joueurs sont payés au rendement.
02:45 Selon les résultats de l'équipe, une prime est allouée à chacun, variable selon sa notoriété.
02:50 Dans ces conditions, il existe une émulation entre les joueurs.
02:53 Et l'entraînement joueur allié est réduit à sa plus simple expression.
02:57 Il se déroule à l'heure du repas entre 12h et 13h30.
03:01 Un programme léger qui n'exclut pas par ailleurs un travail plus personnel.
03:05 Je me permets moi-même de faire des entraînements parce que ça me met en forme.
03:15 Ça me donne une possibilité d'avoir plus sur mes copains, d'être un professionnel.
03:21 C'est peut-être pour ça que je réussis à marquer certains buts en Ligue nationale en Suisse.
03:26 Et aussi parce que je tiens à arriver un peu plus haut.
03:29 On a quand même un idéal, les joueurs, toute personne a un idéal.
03:32 J'espère un jour pouvoir jouer dans un club pro à 100%.
03:36 En France, en Allemagne ou en Angleterre, je ne sais pas.
03:39 Mais pourvu que je puisse faire ce tremplin, pour moi ce serait très important.
03:42 Cette équipe du FC Zurich a été formée selon la loi de l'offre et de l'allemand.
03:47 Tout au long de l'année, le président, M. Neghieli, va de stade en stade pour tenter de dénicher l'Oisaura.
03:53 Une de ses meilleures trouvailles est le capitaine Karl Kuhn qui est au club depuis 12 ans.
03:58 Kuhn est avec ses 63 sélections en équipe nationale, le joueur le plus titré de Suisse.
04:04 Karl Kuhn, le voici. Pour se présenter à vous, il va tirer un pénalty.
04:11 Sans doute intimidé par la caméra d'antenne 2, il doit s'y reprendre à deux fois.
04:20 Qu'importe la manière, le résultat est là.
04:23 Mais le personnage central du FC Zurich est le président, M. Neghieli.
04:27 Je voudrais dire le monsieur Foupole de la Suisse.
04:32 Comme je vous ai déjà dit, il est président de notre club depuis 21 ans.
04:37 Et il est vraiment la personnalité du club.
04:44 Il était toujours très heureux dans ses choix de joueurs.
04:53 Partout en Suisse, on parle de lui.
04:55 S'il est à Sion, on le reconnaît. S'il est à Genève, on le reconnaît.
04:59 Et dans la Suisse alémanique, c'est tout à fait clair.
05:04 Où il est, on sait que c'est M. Neghieli, n'est-ce pas ?
05:09 Toujours avec sa cigare dans la bouche.
05:11 Et il est vraiment l'homme le plus populaire dans le football suisse.
05:17 Après 21 ans de pouvoir, M. Neghieli rêve pour son club de réussite européenne.
05:23 Vainqueur de Glasgow et des Finlandais de Tukuy au cours précédent,
05:27 le FC Zurich a d'ores et déjà démontré qu'il n'est plus qu'un simple figurant.
05:32 L'équipe ne manque pas de qualité, même si elle connaît actuellement quelques soucis.
05:40 Je pense qu'on souffre un peu de notre inefficacité devant les goals.
05:45 Nous avons de la peine à marquer des goals.
05:47 Mais disons qu'on s'en sort parce que nous avons, justement,
05:50 j'arrive au qualité, une excellente organisation d'équipe.
05:53 L'équipe a trois années successivement de championne de Suisse.
05:57 Et c'est un peu, mais je pense que pour chaque équipe, nous avons un mauvais passage.
06:02 Les gars sont très crocheurs.
06:05 On voit encore une qualité un petit peu plus alémanique que latine.
06:09 Mais je suis sûr qu'on va pouvoir se reprendre assez rapidement.
06:12 Quels sont les meilleurs joueurs ?
06:14 Nous avons un grand crack au milieu du terrain qui a 33 ans.
06:17 C'est Kubi Kuhn qui a marqué les dix dernières années du football en Suisse.
06:21 Il a été plus de 60 fois international.
06:23 Un super joueur.
06:25 Malgré ses 33 ans, il va pouvoir encore jouer, je pense, deux ans et montrer ce qu'il est capable.
06:30 Nous avons une vedette montante, René Botteron, 22 ans,
06:35 qui est déjà très congraté par les équipes allemandes.
06:37 J'espère que vous pourrez voir à la télévision qu'il est capable de faire des choses formidables.
06:41 Est-ce que, d'après vous, l'équipe de Zurich est handicapée par rapport aux autres clubs européens que vous êtes à rencontrer, qui eux sont professionnels ?
06:48 Je pense qu'il y a une grande différence toujours entre un professionnel et un semi-professionnel.
06:54 Quand nous avons joué contre le Glasgow Rangers,
06:58 tout le monde disait alors qu'il devait être un miracle du football
07:03 si on pouvait passer cette éliminatoire.
07:08 Mais quand même, nous avons joué contre le Glasgow,
07:12 qui était un grand succès pour nous,
07:14 et nous avons gagné ici, 1 à 0,
07:17 qui était peut-être le plus grand succès.