• il y a 9 mois
La question, récurrente depuis plusieurs années, a été relancée par le champion olympique de natation Florent Manaudou, qui affirme que non. On en parle avec nos invités, Amélie Oudéa-Castéra, Nathalie Iannetta et Guillaume Dietsch. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-07-mars-2024-7221943

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Et table ronde ce matin sur cette question, la France est-elle un pays de sport ?
00:05 Question qui se pose à 5 mois des Jeux Olympiques alors que certains de nos plus grands athlètes
00:11 émettent des doutes sur le sujet.
00:13 Alors j'attends vos questions au 01 45 24 7000 et sur l'application de France Inter.
00:20 Nos invités ici en studio pour en parler sont Amélie Oudéa Castera, ministre des
00:25 sports des Jeux Olympiques et Paralympiques de France, bonjour Madame la Ministre, et
00:31 bienvenue à ce micro Guillaume Ditch, professeur de STAPS, agrégé d'EPS, auteur d'une
00:36 histoire politique de l'EPS du XIXe siècle à nos jours, et deux, des jeunes et le sport,
00:43 pensez la société de demain, tous les deux chez De Bock Supérieur.
00:47 Et enfin Nathalie Yaneta, la directrice des sports de Radio France, productrice de l'émission
00:53 « L'Esprit Sport » le dimanche sur France Inter.
00:56 Soyez les bienvenus, merci d'être au micro d'Inter.
00:59 Alors que les JO, l'événement sportif le plus attendu, le plus suivi dans le monde,
01:05 3 milliards de téléspectateurs arrivent à grands pas, est-ce que vous l'entendez
01:10 cette petite musique, ce « JO bashing » comme on dirait en français ? Ce fond de l'air
01:16 râleur, moqueur qui dit que les Français ne sont pas débordants d'enthousiasme à
01:21 l'approche des Jeux ?
01:22 Madame la ministre, vous répondez quoi à cette musique ?
01:25 Je pense qu'on a un intérêt qui est énorme pour ces Jeux, à la fois de la part des
01:31 médias mais aussi du grand public.
01:33 On sent qu'il y a beaucoup d'attente, et ça, j'ai envie de dire, c'est à nous
01:39 collectivement d'y répondre et de faire en sorte que cette exigence qu'on a tous
01:45 parce qu'on veut que ce soit des grands Jeux, on soit au rendez-vous.
01:48 Donc pour ça, on bosse, on bosse dur.
01:51 Moi ce qui me gêne, c'est quand il y a des inexactitudes, quand il y a des fausses
01:56 polémiques.
01:57 Je pense qu'on a suffisamment de travail pour justement se concentrer sur l'important
02:01 qui est à délivrer.
02:02 Et puis à mesure que les choses vont devenir plus concrètes, l'intérêt que j'évoquais,
02:07 il va se transformer en engouement, c'est certain.
02:09 Et je pense que quand la flamme va arriver sur notre territoire le 8 mai, à Marseille,
02:14 il y aura une passion qui va s'exprimer.
02:16 Pour l'instant, on n'a pas encore les billets en main, on ne sait pas encore tous
02:19 les athlètes qui seront là, les délégations tricolores.
02:22 Et on est plutôt sur un moment un peu exigeant où on explique à la population les impacts
02:27 sur le quotidien.
02:28 Donc moi je peux comprendre ce climat, mais en même temps il faut le combattre en apportant
02:35 des réponses concrètes et en se réjouissant de cette perspective.
02:39 C'est Yannick Noah, le capitaine de l'équipe de France de tennis fauteuil qui a poussé
02:42 un cri du cœur.
02:43 Il faut qu'on arrête de râler.
02:45 On va recevoir le monde entier chez nous.
02:47 On devrait tous être en train de hurler de joie, même si des fois il y a un embouteillage
02:51 qui va nous faire arriver 5 minutes plus tard à la maison.
02:53 Ça va être beau et beaucoup de gens ne le réalisent pas.
02:56 Nathalie Haneta, vous êtes d'accord avec Yannick Noah ? Vous avez aussi l'impression
03:01 qu'on devrait hurler notre joie ?
03:02 Non mais le problème c'est qu'on n'hurle jamais sa joie avant le bonheur.
03:07 En revanche, on hurle toujours avant d'avoir mal.
03:10 Donc la ministre l'a dit, là on est dans la période où on va tous se prendre toutes
03:14 les polémiques, tous les retards, tous les gnagnagnas.
03:16 Là il y a l'affiche, la semaine prochaine ça sera autre chose.
03:20 C'est comme ça, lorsque l'on regarde nous les journalistes, la presse par exemple,
03:27 britannique, quelques semaines ou quelques mois avant les Jeux de Londres, on se rend
03:30 compte que ce n'est pas du tout le même climat.
03:33 D'abord le monde a fondamentalement changé en 12 ans quand même, c'est vrai.
03:37 Mais il y a ce petit truc un peu français de râleur.
03:43 Moi qui suis italienne, Cocteau disait « les Italiens sont des Français de bonne humeur
03:47 ». Ça se vérifie peut-être encore maintenant, jusqu'au jeu qui s'est.
03:51 Et quand on interroge les Parisiens, il y a un mot qui revient à chaque fois.
03:54 Quand on évoque les JO, c'est l'enfer, l'enfer de la fréquentation des transports,
04:00 le ticket de métro deux fois plus cher, la sécurité, le nombre de touristes.
04:03 Quand on regarde les Français hors Paris, c'est le politologue Jérôme Fourquet qui
04:08 le disait à ce micro.
04:09 Il disait que les JO étaient un événement parisien, que pour les provinciaux c'était
04:15 très très loin et déconnecté de leurs préoccupations.
04:18 Il a tort selon vous Guillaume Ditch ?
04:20 Non pas complètement.
04:21 Mais déjà effectivement j'aimerais dire que ce grand événement, ça doit être vu
04:25 en manière très positive.
04:27 La ministre en parlait, cette idée d'impact, il n'y a pas qu'un impact négatif, il
04:31 y a aussi cette idée qu'à travers les jeux et l'héritage, on puisse aussi mieux
04:35 peut-être réfléchir à des enjeux de société.
04:37 Et peut-être on en parlera certainement, c'est aussi l'enjeu de l'après, de l'héritage.
04:40 Maintenant, peut-être effectivement sur cet élément, il y a une réalité aussi.
04:45 Il y a peut-être un risque aussi qu'on rate la cible entre guillemets.
04:47 Dans cette idée aussi que ce grand événement, il est peut-être aussi parfois éloigné
04:51 de la réalité, des réalités sociales, peut-être des urgences du quotidien pour certaines
04:55 populations, éloigné de cette culture peut-être sportive.
04:58 Et principalement on ne peut pas l'omettre quand même, on est dans un contexte aussi
05:02 de précarité plus importante, d'inflation.
05:04 Donc il est vrai aussi qu'à chaque mois des jeux, il y a des réalités du quotidien
05:09 qui peuvent éloigner une partie en tout cas de la population.
05:11 Il y a quand même une question à Meligoudéac, c'est la cérémonie d'ouverture.
05:15 Il y a deux ans, on parlait d'une grande cérémonie populaire où il y aurait deux
05:18 millions de personnes qui viennent gratuitement regarder cette cérémonie d'ouverture,
05:22 qui je le rappelle va être regardée par deux milliards de personnes dans le monde.
05:26 Ça va être immense.
05:28 C'est clairement l'événement le plus regardé, plus que la Coupe du Monde.
05:33 Les chiffres sont vertigineux.
05:35 Et finalement, qu'est-ce qu'on apprend cette semaine ? Que la cérémonie d'ouverture
05:39 est réservée à 300 000 personnes et pas deux millions, dont 220 000 auront accès
05:44 à des billets gratuits, les autres se paieront.
05:46 Et ce sera sur invitation de l'État, des villes hautes, de la région Île-de-France,
05:50 de Paris 2024, etc.
05:52 Ces invitations, ce n'est pas un peu contraire à l'idée de fête populaire ?
05:56 Non, je pense qu'au contraire, ce qui est très positif dans le moment qu'on connaît
06:02 là, c'est qu'on ne renonce à rien de l'ambition.
06:05 On va avoir une cérémonie exceptionnelle qui va mettre en valeur notre culture, qui
06:11 est inédite, qui va dans cette ville lumière, créer des émotions hors du commun.
06:17 Et pourquoi réduire à 300 000 ?
06:19 Sans rien céder sur notre volonté en même temps de répondre aux attentes des Français
06:25 qui sont parfaitement légitimes, en sécurisant le mieux possible cette cérémonie.
06:29 Donc vous l'avez dit, on aura 104 000 personnes sur les kébabs, on aura un peu plus de 220
06:34 000 personnes sur les kéos, et avec un système d'invitations qui ne remet en rien, en cause,
06:42 la dimension populaire de l'événement.
06:44 Parce que les invitations qui vont être adressées par les collectivités, par l'État, par
06:48 le mouvement sportif, par le comité d'organisation, vont justement viser des publics populaires
06:55 et des publics aussi impactés par les Jeux.
06:57 Et les auditeurs qui nous écoutent ce matin, s'ils veulent aller assister à la cérémonie
07:00 d'ouverture, qu'est-ce qu'ils doivent faire ? Ils doivent se faire inviter par
07:02 la mairie de leur...
07:03 Comment obtiennent-ils une invitation ?
07:05 Tout le mode opératoire sera donné fin mars, mais oui, on peut se signaler.
07:10 En tout cas, ce qui est important de garder en tête, c'est que ce système-là nous
07:15 permet d'avoir une ambition intacte et d'avoir une sécurisation renforcée.
07:21 C'est ce que les Français attendaient de nous.
07:24 On avait dit qu'on avait un certain nombre de variables sur lesquelles on pourrait jouer.
07:28 C'en est une.
07:29 Et encore une fois, le but est d'aller chercher toute une série de publics en Seine-Saint-Denis,
07:36 en province, en Ile-de-France.
07:37 Mais sans invitation, on ne peut pas y aller.
07:39 Il y aura un processus de validation, mais encore une fois, quelqu'un qui est passionné,
07:47 qui a hyper envie d'y aller, il n'y a aucune raison de dire qu'il ne peut pas se signaler
07:50 à la collectivité locale à laquelle il appartient.
07:53 Au-delà des jeux, et même si c'est lié, on voulait ce matin vous poser la question
07:58 suivante relayée par plusieurs athlètes, dont le nageur Florent Manodou, qui disait
08:03 à l'automne dernier, et je vais prendre le temps de le citer précisément, « je
08:07 vais me faire des ennemis, mais on n'est pas du tout un pays de sport.
08:12 Ils ont réduit de 4 à 2 heures les heures de cours d'EPS.
08:15 On ne peut pas dire qu'on veut être la meilleure nation en mettant ces moyens-là,
08:20 ce n'est pas possible.
08:21 On a de très bons talents, mais si on va dans les pays anglophones, il y a beaucoup
08:25 plus d'infrastructures.
08:26 Mon ancien colocataire est parti en Australie pour le même boulot, il gagne 5 fois plus
08:31 alors qu'il entraîne des gens moins talentueux.
08:34 » Comment réagissez-vous à ce constat précis de Florent Manodou ? On va commencer avec
08:41 vous Guillaume Ditch.
08:42 Alors, c'est un débat qui revient sur plusieurs émissions, Florent Manodou et plus récemment
08:48 Teddy Riner.
08:49 Je pense qu'il est important de dire de quoi on parle, cette idée d'être un pays
08:53 de sport.
08:54 Il s'agit de distinguer trois paramètres.
08:57 Est-ce qu'on se situe sur la performance, la haute performance ? En France, il y a des
09:02 études récentes, notamment une étude transmise par un site britannique qui montre que la
09:06 France fait partie des grandes nations, principalement sur les médailles olympiques ou les grandes
09:11 compétitions.
09:12 Il y a un deuxième élément, et c'est un enjeu important sur la grande cause nationale,
09:15 c'est aussi sur un enjeu sanitaire, puisqu'il y a une problématique de sédentarité.
09:19 Est-ce qu'être un pays de sport, c'est avoir un taux de pratiquants plus important ?
09:22 Et là, il y a une augmentation de six points sur les dernières enquêtes, donc c'est assez
09:26 intéressant.
09:27 Pour autant, je reprends ce que j'ai dit précédemment, il demeure des inégalités
09:31 entre les hommes et les femmes en fonction des milieux sociaux.
09:32 Et vraiment sur cet élément, il y a vraiment la question de la culture sportive.
09:37 Et on l'a la culture sportive ?
09:38 La culture sportive, si on prend l'exemple de l'EPS, je pense qu'il y a deux paramètres.
09:42 Il y a effectivement déjà un élément sur le nombre d'heures d'EPS qui ont diminué
09:45 sur le lycée, mais il y a surtout la qualité de l'enseignement.
09:48 Il y a une vraie problématique aujourd'hui en termes d'installation sportive, de rénovation
09:52 et de modernisation.
09:53 Alors il y a des plans qui ont été mis en place par le gouvernement, mais il y a aussi
09:56 des coupes budgétaires plus récentes qui vont impacter la mission sport et ses crédits.
10:00 Donc encore une fois, sur l'après, pour vraiment assurer peut-être une culture sportive,
10:05 donc apprendre par son corps et par le sport, et pas simplement gérer un temps d'effoulement,
10:09 nécessairement ça demande certes une ambition, mais des moyens à hauteur.
10:12 Et là encore, on peut se poser ces questions sur l'après.
10:15 Vous allez répondre à Amélie Boudet-Castaner, mais Nathalie Onetta, c'est un de vos combats
10:18 depuis 20 ans.
10:19 Vous dites des sportifs, on en a, des champions, on en a, des grands événements aussi.
10:22 En revanche, est-ce que tous ces éléments font de la France un pays de sport ? La réponse
10:25 est non.
10:26 Non, parce que qu'est-ce qui est à l'origine normalement de la définition d'un pays de
10:31 sport ? C'est la considération de ce qu'est la valeur sportive, de sa compréhension
10:35 dans tous les éléments dont a parlé Guillaume Ditsch, c'est-à-dire à la fois le vivre
10:40 ensemble, la santé, et une forme de citoyenneté aussi d'apprentissage d'un certain nombre
10:47 de valeurs.
10:48 Quand tout petit, lorsque vous êtes très bon à l'école, on ne vous valorise pas
10:51 autant que votre petit voisin ou voisine de table qui est bon ou bonne en maths ou en
10:56 philo, il y a une distorsion qui ensuite n'irrigue pas tout en haut.
10:59 Et à la fin de la fin, nous sommes un pays de sportifs, il y a beaucoup de pratiquants
11:03 sportifs en France, beaucoup plus que dans d'autres pays, que ce soit en club ou que
11:07 ce soit en individuel.
11:08 Nous sommes un pays d'événements sportifs, nous savons les accueillir et les consommer.
11:12 A la télévision, les audiences sont massives quand ce sont des grands événements.
11:17 En revanche, la culture sport qui consiste à aller voir jouer son équipe toutes les
11:21 semaines, pratiquer son activité, retrouver ses potes, tout deux ou trois fois par semaine,
11:27 et surtout être valorisé, parce que c'est ça que dénoncent Florent Manaudou et tous
11:32 les grands sportifs, leur place dans la société.
11:34 Comment ils sont considérés ? A hauteur de quoi on va les regarder pour faire d'eux
11:40 des emblèmes de la réussite à la française ?
11:42 - C'est-à-dire qu'ils sont mépris ?
11:44 - Oui, mais parce qu'il y en a ! Mais il y en a partout du mépris contre les sportifs.
11:48 - Alors on va les valoriser pendant quelques minutes ?
11:51 - Florent Manaudou, Teddy Riner, c'est les dieux du stade, non ?
11:54 - Oui, mais est-ce qu'on va considérer qu'ils incarnent une manière de réussir à la française ?
11:58 Est-ce qu'ils vont importer un certain savoir-faire ?
12:01 Pour le coup de fabrication de champions à la française, la réponse est moins que
12:06 des acteurs, moins que des auteurs, moins que des chefs d'entreprise, que des chercheurs
12:10 ou des scientifiques.
12:11 - Amélie Houdet, Castera ?
12:12 - Moi je pense que la situation, elle évolue.
12:16 Je suis parfaitement d'accord sur le fait qu'on est une nation de grands sportifs.
12:22 Je pense qu'on a des champions que le monde entier nous envie, des équipes, y compris
12:26 féminines, qui se sont illustrées absolument magnifiquement, qui font la joie de la nation.
12:31 Pas de doute là-dessus.
12:32 De la même manière qu'on est un pays capable d'organiser des grands événements.
12:36 On a chaque week-end 700 000 personnes qui vont dans les stades sur les différents sports
12:40 collectifs et on est cette nation de sports co exceptionnel.
12:44 Et je pense qu'on est en train de devenir une nation sportive.
12:50 Pour la première fois cette année, c'est la grande cause.
12:52 En 46 ans, le président de la République a décidé de dédier cette année, cette
12:56 grande cause, à la promotion de l'activité physique et sportive.
12:59 On a pris surtout toute une série de mesures depuis 2017 pour y arriver.
13:04 Et un élément de ça, aujourd'hui, on a réussi à avoir 3,5 millions de pratiquants
13:09 supplémentaires de sport, pratiquants réguliers, ce qui est un résultat totalement inédit
13:15 et dont on doit collectivement se réjouir, même si on veut aller plus loin.
13:18 Et ça, c'est le fruit d'une politique avec notamment un effort qui est inédit sur
13:23 les équipements sportifs.
13:24 Au total, sur l'ensemble des deux quinquennats, on aura investi près de 1 milliard d'euros
13:28 sur les équipements sportifs.
13:29 On est en train de faire sortir de terre 5 000 équipements de proximité et on réinvestit
13:34 dans un plan d'équipement, y compris sur le volet structurant et sur les cours d'école
13:38 actives.
13:39 Sport à l'école, la mise en place des 30 minutes d'activité physique quotidienne,
13:43 le développement des deux heures de sport en plus pour nos collégiens, le passeport
13:47 100 millions d'euros investis pour démocratiser l'accès au sport.
13:51 - Pourquoi avez-vous abaissé ce que dit Florent Manoudou de 4 à 2 heures le nombre d'heures
13:58 d'EPS ?
13:59 - Ça n'a pas été abaissé.
14:00 - Non, ça n'a pas été abaissé.
14:01 La France est le pays au monde qui investit le plus dans son EPS.
14:05 On investit 5,9 milliards d'euros pour des professeurs qui sont très bien formés et
14:10 qui sont à base.
14:11 Et on le voit à la réussite de très grands sports.
14:13 C'est aussi parce que c'était des sports de préaux qui deviennent ensuite des sports
14:16 de podium.
14:17 Le handball étant un formidable exemple.
14:19 Et on a en plus un système très positif avec des associations sportives où nos professeurs
14:23 d'EPS s'investissent.
14:24 Ce qui est formidable et qui crée ce continuum qu'on a maintenant besoin de renforcer avec
14:27 les clubs.
14:28 - Vous pouvez préciser sur Florent Manoudou qu'il y a une baisse du nombre d'heures ?
14:31 - Effectivement, sur Florent Manoudou et Madame la Ministre, sur les dispositifs mis en place.
14:35 Ce n'est pas le gouvernement qui a abaissé.
14:38 Pour être très clair, c'est simplement dans les programmes, vous avez 4 heures d'EPS
14:42 en 6ème, 3 heures au collège et 2 heures au lycée.
14:44 Maintenant, il y a la question, pourquoi abaisser ce nombre d'heures au lycée à un moment
14:50 où toutes les études montrent qu'il y a un décrochage de l'activité physique à
14:53 l'adolescence ?
14:54 - C'est à ce moment-là qu'on perd les jeunes.
14:55 - Il y a des vrais résultats de la vie.
14:56 - Il y a la raison Manoudou de dire ça.
14:58 - Je rejoins cette réflexion.
15:00 Et là, j'aimerais répondre à Madame la Ministre sur cette expérimentation de 2
15:03 heures collège.
15:04 Il y a une enquête assez récente de l'INJEP qui a montré que là aussi, on ratait un
15:09 peu la cible.
15:10 Finalement, ce dispositif qui au départ, c'était la commande, devait s'adresser
15:13 à des élèves plutôt sénantaires, éventuellement surpoids, en tout cas ayant des problématiques
15:16 de santé.
15:17 On s'est davantage centrés sur des élèves qui étaient déjà acculturés à ces pratiques
15:21 sportives.
15:22 Donc moi, j'aimerais dire, est-ce que finalement, on n'aurait pas pu proposer un dispositif
15:24 davantage au lycée, à ce moment où davantage de filles aussi décrochent de l'activité
15:29 et peut-être aussi pour être mieux considérées par la culture et pas simplement par l'enjeu
15:33 de santé ?
15:34 Parce que c'est ça, il y a un enjeu de santé, mais il y a aussi un enjeu de culture.
15:36 Et Nathalie Iannetta en parlait, pour être peut-être mieux considérées à l'école.
15:40 On passe au standard où nous attend Philippe, j'aimerais lui donner la parole, il nous
15:43 attend depuis longtemps.
15:44 Philippe qui est prof de PS, bonjour et bienvenue.
15:47 Oui, bonjour.
15:48 Allez, on vous écoute.
15:51 Bien, tout d'abord, enfin, France Inter invite un enseignant d'éducation physique pour parler
15:57 des vrais problèmes concrets sur le terrain.
15:59 Ah, il est déjà venu à Londres, plusieurs fois.
16:02 Non, non, non, moi je suis un auditeur fidèle de France Inter, excusez-moi.
16:07 Alors, on invite des sportifs, Madame Iannetta fait une émission hebdomadaire au moins sur
16:12 le sujet.
16:13 Avec Guillaume Ditch qui a été invité pendant une heure.
16:15 Alors, je dois dire que d'abord, l'intitulé est mauvais pour l'émission.
16:20 On devrait parler de sport, d'activité physique et non pas d'activité sportive, premièrement.
16:27 Bien, le problème fondamental, c'est les objectifs que l'on veut atteindre.
16:33 Ce n'est pas les Jeux Olympiques qui vont régler les problèmes de santé, de sédentarité,
16:40 etc.
16:41 L'obésité qui grimpe, ce ne sont pas les annonces très médiatisées de M.
16:48 Macron par le passé.
16:50 Ça a été Blanquer qui avait fait un petit tour en costard-cravate pour faire une séance
16:54 de 10 minutes de gym avec une école primaire, etc.
16:57 Alors, dites-nous, dites-nous votre question.
16:59 On est là dans le tap-à-l'œil médiatique.
17:03 Pendant ce temps, nous nous manquons de classes à effectifs moins chargés.
17:08 En lycée, nous avons jusqu'à 35 élèves.
17:11 En collège, c'est minimum 28, quasiment partout.
17:14 Comment voulez-vous travailler dans de bonnes conditions ?
17:17 Les installations sportives, oui, il y a des progrès de fait.
17:19 Mais on sait que dans le 93, il y a presque la moitié des élèves qui ne savent pas
17:24 nager.
17:25 Alors, excusez-moi, ce ne sont pas les Jeux Olympiques qui vont régler ce problème.
17:28 Merci Philippe pour votre intervention.
17:30 On va donner la parole à Guillaume Ditsch sur ce point.
17:33 Vous confirmez ce que nous dit notre auditeur ?
17:35 Oui, c'est une réalité.
17:36 Je ne vais pas rentrer sur les premiers constats, mais peut-être plus sur la fin de l'intervention
17:43 de cette enseigne en 2PS.
17:44 Il y a une réalité, on parle beaucoup d'heures, mais encore une fois, il y a une qualité
17:47 d'enseignement.
17:48 L'éducation nationale, le service public doit assurer quand même une égalité, une
17:53 mission républicaine à l'ensemble du territoire.
17:56 L'exemple de la Seine-Saint-Denis est assez intéressant parce qu'effectivement, à
17:58 travers ces Jeux, certainement Mme la ministre en parlera sur l'héritage immatériel,
18:02 il y a des installations sportives, notamment des piscines, qui ont été construites.
18:05 Mais là aussi, il y a un enjeu quand même plus important puisque ce savoir nager, mais
18:12 sur la pratique sportive de manière générale, dans cette qualité d'enseignement, la réalité
18:16 partout c'est que vous ne pouvez pas assurer 4h, 3h, 2h.
18:20 Une politique de proximité, d'installation sportive de proximité pourrait peut-être
18:24 déjà garantir cette réalité.
18:26 La Seine-Saint-Denis est peut-être un dernier élément, je pourrais en apporter d'autres.
18:28 Mais la réalité c'est qu'aujourd'hui, en 2024, 50% des installations sportives
18:32 ont plus de 30 ans.
18:35 Donc il y a un vrai enjeu de modernisation, de rénovation aussi par rapport à un enjeu
18:39 climatique.
18:40 Et là aussi, il y a une forme de contradiction puisque dans les derniers coups budgétaires
18:44 annoncés par Bercy et le ministre Bruno Le Maire, ce qui a impacté prioritairement
18:48 c'est l'écologie, mais c'est aussi l'éducation et la recherche.
18:51 Guillaume Ditsch, il nous reste 3 minutes, on va vous poser des questions.
18:55 C'est un tsunami de questions.
18:57 Encore une fois, au niveau du lycée, il y a quand même plein de solutions qui sont
19:03 permises par les associations sportives et par nos clubs.
19:07 Et c'est un moment où nos ados ont besoin de choisir le club, le sport qui leur plaît.
19:13 Parfois ils renoncent à choisir, notamment les filles.
19:15 Il faut qu'on ait une culture générale physique.
19:19 Plein de petites questions rapides s'il vous plaît.
19:21 Fabien sur la plébiscitation d'Inter.
19:23 Si vous vouliez des jeux populaires, il fallait des billets à prix abordable, des accès
19:26 plus aisés aux compétitions.
19:27 Il y a un effort énorme qui a été fait sur l'accessibilité, même si oui, le haut
19:31 de la fourchette c'est cher.
19:32 Moi je veux redire que ces jeux seront des jeux populaires.
19:35 On a la moitié des billets qui sont à 50 euros ou moins.
19:39 On a aussi sur cette logique de cérémonie d'ouverture, toute l'expérience accumulée
19:44 avec la billetterie populaire.
19:45 Et nous ferons en sorte d'avoir des jeunes, des bénévoles, des personnes qui s'investissent
19:51 dans le sport, d'avoir aussi l'accès pour des personnes qui sont impactées.
19:55 Donc c'est tous ces publics-là que nos collectivités territoriales connaissent
19:58 très bien, que nous allons embarquer dans cette aventure de jeux.
20:04 Encore une fois, qui sont aux postes.
20:05 Rapidement sur l'application.
20:06 Alain, je suis rentré hier en France par Roissy, pas une affiche annonçant les JO.
20:12 Nicolas, j'étais à Londres un an avant les JO.
20:15 La ville était aux couleurs de l'événement.
20:16 Pas une vitrine sans un logo, pas une affiche sans un logo.
20:20 Je vous laisse faire un tour à Paris, ça rejoint les propos de Teddy Riner sur le
20:23 sujet.
20:24 Nathalie Aneta, est-ce qu'il n'y a pas eu du retard à l'allumage sur la communication,
20:29 tout simplement, sur les murs de la ville ou des villes ?
20:31 C'est vrai que sur la signalétique, c'est assez impressionnant.
20:33 Parce que même en 98, on vous parle d'un temps vraiment très ancien, au moment de
20:36 la Coupe du monde de foot.
20:37 Il y en avait partout bien avant le mois de juin et le début de la compétition.
20:41 Là, il faut se bouger un tout petit peu, Madame la maire de Paris, Madame la présidente
20:47 de région Île-de-France, peut-être Madame la ministre, et Monsieur le président du
20:50 Cojo aussi, Tony Estanguet.
20:52 Là, il faut y aller.
20:53 Matignon est aux couleurs des jeux, l'hôtel de ville est aux couleurs des jeux, le ministère
20:57 des soins est aux couleurs des jeux.
20:58 Mais c'est rien ça ! Les institutions, c'est rien, on veut les voir dans la rue.
21:01 C'est vrai que sur ton droit, si…
21:02 C'est vrai qu'on voudrait de la signalétique un peu plus…
21:04 Toute cette signalétique se met en place au printemps, elle sera là.
21:07 Au printemps ? C'est dans 20 jours, même pas, dans 15 jours le printemps.
21:10 J-100, allez ! J-100 !
21:12 Quelques questions rapides.
21:17 Qui se baignera dans la Seine autour de sa table ? Vous y galez, Madame la ministre ?
21:22 Moi, j'ai dit, absolument.
21:23 Je vais l'élever, le Paris.
21:24 Non, pas du tout.
21:25 Non, parce que vous avez peur de prendre l'eau.
21:26 Non, mais parce que j'aime pas l'eau, moi, donc ça n'a rien à voir avec la Seine.
21:30 Elle n'aime pas l'eau.
21:31 Vous invitez personnellement à en parler.
21:33 Et vous, Guillaume Ditch ?
21:34 Moi, je ne vais pas vous répondre par oui, par non.
21:36 J'aimerais plutôt, effectivement, qu'on continue d'investir sur notamment le savoir
21:39 nager pour des élèves, et notamment en Seine-Saint-Denis.
21:42 Ils en ont besoin plus particulièrement.
21:44 Et c'est pas incompatible.
21:45 On fait les deux.
21:46 On investit dans le savoir nager et on investit dans la baignabilité de la Seine et de la
21:49 Marne pour que les habitants, à partir de 2025, puissent s'y baigner.
21:52 On verra dans quel état vous ressortez de l'eau pour savoir si on plonge.
21:56 On est en train de fabriquer une émission spéciale avec Fabienne Sintas qui veut le
21:59 faire pour France Inter dans le 18-20.
22:01 Emmanuel Macron disait que la France doit finir au top 5 des médailles.
22:04 On doit en gagner 50.
22:05 Vous le dites aussi, ce matin ?
22:06 En 30 secondes, vraiment !
22:10 Je ne raisonne pas sur un nombre en valeur absolue.
22:15 On veut être dans le top 5.
22:16 Et on sait aujourd'hui que les projections nous permettent d'espérer qu'on atteigne
22:19 cet objectif.
22:20 Le sport français se porte bien.
22:22 Et moi, je veux le souligner.
22:23 Il y a une reconnaissance qui est de plus en plus forte pour nos athlètes.
22:25 Quand nos Teddy Riner, nos Florent, nos Stéphane Diagana évoquent ces problématiques-là,
22:30 ils font aussi référence à ce qu'ils ont connu à leur époque.
22:34 Aujourd'hui, rappelons-nous, à Rio, 40% de la délégation vivait en dessous du seuil
22:38 de pauvreté.
22:39 Il n'y aura pas un athlète en dessous du seuil de pauvreté qui se présentera au
22:42 Jeu de Paris.
22:43 Et nous sécurisons que pour tous les athlètes qu'on suit plus particulièrement, il y
22:46 ait au moins 40 000 euros par an pour eux.
22:49 Donc on a fait des progrès considérables.
22:51 On investit plus de 70% dans tout ça.
22:54 C'est important parce qu'on fait des écoles gigantesques.
22:57 Et je pense que nos athlètes, avec qui on passait du temps récemment, s'en réjouissaient
23:01 récemment.
23:02 - Dernière question, mais l'élire vraiment en 10 secondes.
23:05 Ayana Kamoura qui chante Piaf, c'est fait ?
23:06 - C'est Thomas Joly, le patron de cette cérémonie d'ouverture.
23:11 On aura des grands artistes, ne vous inquiétez pas.
23:15 Ça va être formidable.
23:16 Pour l'instant, rien n'est officialisé.
23:19 - Ayana Kamoura qui chante Piaf ?
23:21 - Écoutez, moi, à titre personnel, j'adore Ayana Kamoura.
23:24 Je pense que ce n'est pas un hasard si elle est l'artiste francophone la plus écoutée
23:27 au monde.
23:28 - On en reste là.
23:29 Merci Amélie Oudéa Castera.
23:31 Guillaume Ditsch et Nathalie Yaneta.
23:33 Merci d'avoir été là ce matin.
23:36 Il est 8h47.

Recommandations