• il y a 9 mois
La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit à la pénalité infligée à un voyageur pour avoir échangé sa place en seconde classe avec celle d'un passager de première classe qui voulait rejoindre son fils

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Transcription
00:00 Charles Consigny qui prend le pouvoir parce qu'il y a cette histoire dans l'actu qui vous met en colère.
00:04 Charles, hier un passager de la SNCF prend place dans son train en seconde classe,
00:09 mais un autre passager lui propose de lui échanger sa place en première pour pouvoir être assis à côté de son fils.
00:15 Il accepte, il se rend donc en première classe, sauf qu'au moment du contrôle du billet,
00:19 aucune compréhension de la part des contrôleurs.
00:21 Ils estiment qu'il ne devait pas être là et on lui demande donc de payer 270 euros d'amende.
00:27 C'est le tweet qu'il a posté en interpellant la SNCF. Il explique la suite, on écoute.
00:31 Du coup, ce que je ne savais pas, c'est que je devais chercher le voyageur avec qui j'avais échangé ma place.
00:37 Tout le monde s'est retrouvé en voiture de bar et on a essayé d'expliquer au contrôleur
00:41 que leur raisonnement était quand même un petit peu fallacieux et ils n'ont absolument rien voulu savoir.
00:47 Ils ont fini par me mettre l'amende maximum qu'ils pouvaient me mettre,
00:51 c'est-à-dire voyage sans titre de transport, plus une majoration de 50 euros
00:54 parce que j'ai refusé bien évidemment de payer l'amende sur place.
00:58 Il voulait simplement arranger un autre voyageur qui lui avait demandé de prendre sa place
01:01 pour être à côté de son fils, Charles.
01:02 Non mais on pourrait penser que ça n'est pas un sujet majeur, moi je pense que ça l'est.
01:06 Je pense qu'une entreprise publique à laquelle les Français sont attachés selon la formule consacrée,
01:13 ils y sont tellement attachés qu'en fait ils décaissent des sommes considérables tous les ans
01:19 pour permettre à cette entreprise de fonctionner comme elle fonctionne.
01:23 Qui par la voix de ses agents traite comme ça un jeune Français
01:29 dont on voit bien que ça n'est pas un criminel pour une histoire dont la logique est totalement imparable.
01:36 Je veux dire, il échange sa place avec quelqu'un, tout le monde a bien compris,
01:40 parce que ce monsieur veut être à côté de son fils.
01:42 Résultat, le monsieur en question se retrouve en seconde, lui se retrouve en première.
01:46 Et que trouvent d'intéressant à faire les contrôleurs qui passent là, qui sont deux quand même.
01:52 Donc il n'y en a même pas un pour raisonner l'autre.
01:54 C'est de considérer qu'il est sans titre de transport, d'ailleurs là l'avocat que je suis s'interroge,
01:59 parce qu'il n'était pas techniquement sans titre vu qu'il avait son billet en seconde, mais bon.
02:04 Et lui inflige 270 euros d'amende.
02:06 Moi je trouve que le président de la SNCF s'honorerait déjà à réagir à cette situation.
02:12 Alors la SNCF promet d'annuler l'amende parce que son tweet a fait le buzz quand même sur les réseaux sociaux.
02:17 Et lui il dit qu'il n'a pas encore de confirmation officielle.
02:20 - Il l'aura. - A théorie il l'aura.
02:22 - Peut-être aussi Sudrail dont on a eu un représentant pour nous justifier la grève des contrôleurs.
02:26 - Et moi je vais prolonger là encore le propos de Jean-François Copé.
02:32 Je réclame de l'efficacité, je réclame la tenue de l'administration,
02:37 je réclame des sanctions contre ces contrôleurs.
02:39 Je suis désolé, je pense que ces contrôleurs doivent être sanctionnés.
02:42 - Mais si ces contrôleurs... - Non, non franchement...
02:45 - C'est sur la base d'un règlement. Si les contrôleurs...
02:47 - Ah voilà, alors voilà, à la gauche... - ... ne peuvent pas faire un règlement.
02:50 - Voilà, on en est là. Mais sur la base des règlements, ma chère amie,
02:54 on fait que des conneries sur la base des règlements.
02:56 - Vous l'avez bien dit pour les policiers. - Moi je réclame du discernement.
02:58 - Pourquoi est-ce que vous ne le dites pas pour les contrôleurs ? - Je réclame du discernement.
03:00 - Est-ce qu'il y aura un droit de mesure ?
03:02 - Il y a un jeu de débat bien connu, éternel, entre la formule du petit prince et de la lumeur de réverbère,
03:09 la consigne c'est la consigne, et de l'autre côté ce que l'on appelle élégamment le tact et la mesure.
03:14 - Bien sûr, il faut du tact. - Évidemment, évidemment que...
03:16 - Mais ce manque de tact, ça appuie sur le règlement.
03:18 - Mais c'est le principe, il n'y a pas besoin de tact.
03:20 Mais heureusement que la nature humaine est ainsi faite que de temps en temps,
03:24 on sent par soi-même, ça s'appelle le discernement,
03:27 qu'au-delà du règlement, on a cette petite marge de manœuvre qui s'appelle l'humanité.
03:32 - Et comment on fait pour cadrer ces comportements alors ?
03:34 - C'est le bon sens, c'est le bon sens aussi. - C'est toute la grandeur du fonctionnaire.
03:36 C'est toute la grandeur du fonctionnaire de savoir à quel moment il doit faire preuve de bienveillance.
03:41 - D'autant que dans ce cas-là, pour vous raconter l'histoire un peu plus en détail,
03:45 évidemment, au moment où on l'a menacé de lui donner l'amende,
03:47 il est allé chercher le passager qui lui avait demandé d'échanger la place.
03:51 Tout ça a essayé de se régler au wagon-bar et voilà, ça n'a rien changé.
03:55 - Il y a des parties judices pour les retirer d'un pari, c'est que ça va bien se terminer, cette histoire.
03:58 Et que le passager en question, il a bien fait de tweeter.
04:01 Finalement, les réseaux sociaux peuvent avoir du bon.
04:03 - La belle expression du fonctionnaire qui a du discernement,
04:06 "ça va pour cette fois qu'on entend trop de bruit".
04:09 - Exactement. Mais oui, mais là, en l'occurrence, c'est même pas pour cette fois.
04:12 Ça va tout court. Moi, je vous fais le pari aussi que les deux agents en question
04:16 n'auront aucune conséquence pour eux-mêmes.
04:19 Ils n'auront même pas un rappel à l'ordre, rien.
04:22 Et ça, je suis désolé, c'est une boîte qui n'est pas gérée.
04:25 - Allez, boum !
04:26 - Anna, un commentaire là-dessus ?
04:28 - Non, non, moi, je laisse la ferveur de Charles Consigny.
04:32 Non, mais l'appel au discernement, bien sûr.
04:35 Et ça, il n'y a pas de doute, il en faut partout, tout le temps.
04:38 - Bon, ben, je m'en suis mieux sorci que Brice Hortefeux.
04:40 Je vais donc vous laisser.
04:42 - Non, mais il y en a encore d'autres.
04:44 - Vous allez à l'école demain, quand même.
04:46 - Mais l'émission ne s'arrête pas avant 13h35, je vous rassure.
04:48 On poursuit, on continue le plaisir.
04:51 - C'est 22h, 2h du matin. Vous ne savez pas ?
04:54 Là, la bande prend le pouvoir jusqu'à 2h.
04:57 - Christophe Barbeau.

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