Comme tous les mercredis, le gouvernement répond aux questions des sénateurs. Le sénateur LR, Roger Karoutchi, interpelle le gouvernement sur les affiches des JO qui a provoqué une polémique à droite et à l'extrême droite car l'hôtel des Invalides y est représenté sans sa croix en son sommet.
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00:00 Monsieur le Premier ministre, quelle différence fait votre gouvernement entre une croix et une flèche ?
00:08 Pour vous répondre, la parole est à Madame Oudéa Castera, ministre des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:21 Monsieur le sénateur Carucci, vous nous posez une question avec le panache, avec l'esprit qu'on vous connaît.
00:31 Moi j'ai envie de vous prendre au jeu, j'ai envie de vous proposer qu'on joue ensemble au jeu des sept erreurs sur cette affiche.
00:37 Et vous aurez sûrement remarqué que sur cette affiche des Jeux Olympiques et Paralympiques, la Tour Eiffel est rose, elle est encerclée par le Stade de France.
00:47 Vous aurez sûrement remarqué, monsieur le sénateur, que l'arc de triomphe, il y a le métro qui est en dessous et qu'une partie de tennis-fauteuil se joue sur sa partie supérieure.
00:57 Vous aurez remarqué aussi que ce sont les jardins de Versailles qui sont proches de l'Obélisque et que l'Obélisque est à la place du Champ de Mars.
01:05 Et vous aurez remarqué aussi que c'est la vague de Thioupo en Polynésie française qui roule sur la marina de Marseille.
01:12 Ces erreurs, elles sont multiples, c'est des écarts à la réalité. Et ça, non, la liberté d'un artiste, la liberté d'un artiste que notre pays s'est toujours honoré à préserver, à encourager, à respecter.
01:27 C'est tout ça, cette affiche. C'est pas du tout une reproduction. C'est une interprétation qui se veut joyeuse, qui se veut foisonnante d'une ville-stade réinventée.
01:39 C'est tout ça, monsieur le sénateur. Et cette affiche, ça n'est pas une commande d'Etat. C'est un geste libre d'un artiste qui est créatif, qui est courageux, qui est inspiré par ces Jeux olympiques et paralympiques.
01:54 Et moi, ce que j'aurais aimé que vous soulignez, monsieur le sénateur, dans cette affiche, c'est que pour la première fois sur un dessin de cette importance, nous avons les Jeux olympiques mis sur le même plan que les Jeux paralympiques.
02:07 Vous auriez pu aussi chercher des drapeaux. Il y en a près de notre frige, tricolore. Des drapeaux, il y en aura plein. Plein les stades, plein les podiums.
02:16 Cette affiche, c'est la France. Cette affiche, c'est les Jeux olympiques et paralympiques. Cette affiche, c'est notre liberté. C'est la liberté qu'on aime et celle de nos artistes. Je vous remercie.
02:26 Monsieur Carucci, il vous reste un certain temps.
02:37 Non, madame la ministre. Désolé. Ça n'est pas la même chose. Vous pouvez peindre la tour Eiffel dans la couleur que vous souhaitez, mais vous ne pouvez pas enlever la croix du Dôme des Invalides qui est là depuis Louis XIV.
02:53 Vous ne pouvez pas changer l'histoire de France. Vous pouvez faire un dessin, laisser la liberté de l'artiste, mais en fait, gouvernement, parlement, nous sommes la nation.
03:08 Mais nous sommes la nation de manière provisoire. Nous avons des prédécesseurs, nous aurons des successeurs. Cette nation, elle est fière d'organiser les Jeux olympiques, mais elle ne veut pas être effacée.
03:21 Elle ne veut pas que ces symboles, cette histoire qui ont fait cette nation soient effacées, reniées. Vous pouvez faire les couleurs que vous voulez.
03:31 Il y a une croix sur le Dôme des Invalides depuis 350 ans. Il y a une croix au sommet de la flèche de Notre-Dame. Et nous étions tous très fiers, il y a trois mois, pile aujourd'hui, que cette croix soit rétablie.
03:45 Les symboles de la France, l'histoire de la France, elles font de la nation. Sans nation, il n'y a pas de république. Sans nation, il n'y a pas d'évolution. Sans nation, il n'y a pas de solidarité.
03:58 Aujourd'hui, le wokisme mondialisé veut effacer les symboles de la nation. Les symboles de la nation. Quelles que soient nos positions politiques, si nous voulons faire évoluer la nation, nous n'avons pas à l'effacer.
04:18 Parce que si nous l'effaçons, nous disparaîtrons. Les nations ne sont pas éternelles, pas plus que les États et les empires. Faites la nation, toute la nation, la République, toute la République, la France, toute la France, mais n'effacez pas nos symboles.
04:33 (Applaudissements)