• il y a 9 mois
Les lycéens ont jusqu'au 14 mars pour formuler leurs vœux sur la plateforme Parcoursup. Martin Hirsch, vice-président de Galileo Global Education, le numéro un mondial de l'enseignement supérieur privé, est l'invité de franceinfo.

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Transcription
00:00 L'invité éco, Camille Revelle.
00:04 Bonsoir à toutes et à tous, le lycée.
00:06 Et après nous parlons enseignement supérieur ce soir.
00:09 Il y a jusqu'au 14 mars encore pour formuler ses voeux sur la plateforme Parcoursup.
00:13 Bonsoir Martin Hirsch.
00:14 Bonsoir Camille Revelle.
00:15 Vous êtes vice-président de Galiléo Global Education, numéro 1 mondial de l'enseignement supérieur privé.
00:20 Plus de 200 000 élèves dans vos établissements, répartis sur 18 pays.
00:25 On ne va pas tout citer mais il y a notamment le cours Florent, la Paris School of Business.
00:29 Parlons justement de Parcoursup.
00:31 Vous avez quelques formations qui sont accessibles ce matin.
00:33 Un rapport propose des pistes d'amélioration, notamment sur l'encadrement des formations privées.
00:38 Par exemple, inscrire seulement celles dont la qualité pédagogique est garantie par l'État.
00:43 Prévoir la possibilité de retirer celles qui ne remplissent pas ces critères de qualité.
00:48 Est-ce que vous, vous êtes favorable à ça ?
00:50 Alors, effectivement on est aujourd'hui relativement peu concerné par Parcoursup.
00:55 Puisque Parcoursup c'est d'abord fait pour l'université et pour les formations publiques.
01:03 C'est obligatoire pour des formations privées qui sont reconnues par le système de l'enseignement supérieur,
01:11 du ministère de l'enseignement supérieur.
01:13 Aujourd'hui, pas pour celles qui sont professionnelles, reconnues par le ministère du Travail,
01:17 c'est la plupart de nos formations.
01:19 Donc on a des grandes écoles, type l'EM Lyon,
01:22 vous avez cité Paris School of Business,
01:25 on a des écoles d'art comme Strat qui sont sur Parcoursup,
01:28 les autres ne le sont pas.
01:29 Alors est-ce qu'on est favorable à l'amélioration de Parcoursup ?
01:33 Je pense que 100% des gens sont favorables, considèrent que Parcoursup a été un progrès.
01:38 Mais il y a quand même, dans ce rapport, on lit que 83% des usagers,
01:43 c'est-à-dire ceux qui nous concernent, les étudiants, trouvent ça stressant.
01:46 Donc il y a des choses à améliorer, bien évidemment.
01:48 Et si on élargit plus globalement à l'enseignement supérieur privé,
01:51 parfois c'est un peu une jungle, on ne sait pas s'y retrouver,
01:54 il y a des établissements qui ne sont pas toujours très honnêtes.
01:57 Qu'est-ce qu'on peut faire pour à la fois améliorer le contrôle et améliorer l'offre ?
02:01 Il y a notamment ce label, "Qualité", sur lequel travaille le ministère de l'Enseignement ?
02:04 Il y a beaucoup de choses. Il y a des choses que les écoles font elles-mêmes.
02:07 Et vous, vous faites quoi ?
02:08 Nous, on a mis en place par exemple, on a 19 000 étudiants en France qui sont alternants.
02:14 Donc on s'est intéressés à savoir si on délivrait de l'enseignement de qualité,
02:19 s'ils en étaient satisfaits, si la conjugaison entre ce qu'ils faisaient dans leur entreprise,
02:23 où ils sont employés à mi-temps, et les cours qu'ils ont l'autre moitié de leur temps, correspondait.
02:28 Et pour éviter d'être jugé parti, on a confié ça à un institut indépendant, à RIS.
02:34 Et on a tiré au sort 3 000 étudiants qui avaient la liberté de répondre aux questions.
02:40 Donc ça, c'est les premiers éléments. Et on a tiré que il y avait beaucoup de choses satisfaisantes.
02:44 Il y avait des points d'amélioration.
02:45 Lesquels ?
02:46 Par exemple, il y en avait la moitié qui ne savait pas à qui s'adresser s'il y avait des problèmes.
02:50 J'imagine que dans une université, on trouverait aussi la moitié des étudiants
02:54 qui, en sortant de l'AMFI, ne savent pas à qui s'adresser.
02:57 Donc on a ce type de problème.
02:58 Et parfois, on a des problèmes communs d'ailleurs, entre le public et le privé.
03:02 Ça, c'est la première chose.
03:03 La deuxième chose, on a pris des engagements vis-à-vis de nos étudiants,
03:08 sur toute une série de choses importantes.
03:10 Est-ce qu'on mesure correctement l'employabilité ?
03:13 C'est-à-dire ce qui va se passer après l'école.
03:15 Est-ce que quand on leur dit qu'un titre est reconnu, il est vraiment reconnu ?
03:19 Est-ce qu'il y a une formation "violence sexuelle et sexiste" ?
03:22 Est-ce qu'il y a une formation... ?
03:24 Donc on a pris des engagements vis-à-vis de nos étudiants,
03:27 et une méthode pour s'assurer qu'on le fait.
03:30 Mais on s'est engagés aussi de manière proactive, et très active,
03:35 depuis une bonne année, pour proposer et pour participer
03:42 à ce qui pourrait être la construction d'un label, en tout cas une régulation,
03:46 qui garantisse que les gens savent où ils vont,
03:49 qu'ils en ont pour leur argent quand c'est payant,
03:51 qu'ils en ont pour leur futur quand c'est gratuit,
03:54 comme c'est le cas de l'alternance, et qu'ils s'y retrouvent.
03:57 Et qui le délivrerait, ce label ?
03:58 Est-ce qu'il doit être facultatif ou obligatoire ?
04:01 Jusqu'à présent, la discussion, c'est plutôt que ça soit facultatif,
04:06 mais que ça soit suffisamment incitatif, ou discriminant, ou reconnu,
04:12 pour qu'il soit compliqué de s'en dispenser.
04:15 Et est-ce que vous, par exemple, concrètement, sur les sites internet de vos établissements,
04:20 on trouve justement que vous parliez d'employabilité,
04:22 telle ou telle phrase, par exemple, "quel est le taux de réussite"
04:25 ou "combien d'étudiants de la promo sortante ont trouvé du travail" ?
04:28 Est-ce qu'il y a ces indicateurs-là sur les débouchés ?
04:31 Alors, ces indicateurs-là, ils sont en tout cas transmis aux autorités de tutelle.
04:35 Pour nous, c'est le ministère du Travail.
04:37 Et on fait ces mesures.
04:39 Donc on sait que l'employabilité moyenne est de 87% des diplômés,
04:44 87% de ceux qui sortent des écoles d'art, de vente, de management, etc.
04:50 Mais est-ce que vous la mettez sur le site, au-delà de la transmission ?
04:52 Non, aujourd'hui, je ne crois pas que ça soit mis sur tous les sites.
04:55 Probablement qu'il y en a quelques-uns qui le font.
04:57 Notamment parce qu'on fait attention.
05:02 Aujourd'hui, il n'y a pas de standard uniforme de mesure de ces données-là.
05:08 Et donc, on fait attention aussi de ne pas se faire taper sur les doigts
05:11 parce qu'on l'aurait mis d'une manière qui ne serait pas reconnue par tous.
05:15 Mais dans les discussions sur le label, ça fait partie des choses et qu'on soutient absolument.
05:20 Y compris d'ailleurs de demander à l'État de pouvoir croiser l'ensemble des données
05:25 pour avoir une vision exhaustive et objective sur l'employabilité.
05:29 Et je pense que si vous me réinvitez, dans un an ou dans deux ans,
05:35 on pourra dire que ça se fait partout. Et tant mieux !
05:37 Vous aviez déclaré il y a un an, dans un entretien aux échos, vouloir faire plus pour la mixité sociale.
05:41 Comment ça se passe concrètement chez Galiléo Global Education ?
05:45 Il y a plusieurs choses.
05:47 Depuis un an, on a travaillé pour avoir des partenariats avec une quinzaine d'associations
05:53 pour proposer des places, y compris des places gratuites pour des formations payantes
05:59 pour des étudiants en difficulté.
06:01 Ça c'est la première chose.
06:03 La deuxième chose, c'est qu'on fait un effort, notamment pour l'alternance,
06:12 pour que ça soit vraiment ouvert.
06:14 On a ouvert des formations dans des quartiers prioritaires de la ville par exemple.
06:18 Et on a beaucoup de choses à faire devant nous.
06:20 En un mot, parce qu'il ne nous reste qu'une poignée de secondes,
06:23 le grand enjeu pour vous, pour demain, pour le supérieur privé, qu'est-ce que c'est ?
06:27 Ou l'enseignement d'ailleurs, pour le supérieur global.
06:29 Je ne sais pas le dire en un mot, mais je vais le dire en trois mots.
06:31 La première chose, c'est effectivement que la qualité soit assurée et soit aussi reconnue.
06:36 La deuxième chose, c'est qu'on arrête les cloisonnements.
06:40 La chose la plus importante, c'est de se mettre dans la peau d'un étudiant.
06:43 Dans la peau d'un étudiant, on ne sait pas forcément à 17 ans et demi ou à 18 ans ce qu'on veut faire.
06:49 Les choix qu'on fait doivent pouvoir être réversibles.
06:52 Donc on doit pouvoir commencer dans une formation professionnalisante
06:55 et aller voir une formation académique ou l'inverse.
06:58 Et donc qu'on ait enfin, comme les autres pays en France,
07:01 un système dans lequel il y ait, j'allais dire, les mêmes lettres de noblesse et de reconnaissance
07:06 pour toutes les formations, qu'elles soient professionnalisantes ou académiques.
07:09 Et nous, on s'y emploie et on s'y engage.
07:11 Merci beaucoup Martin Hirsch.
07:13 Vice-président de Galilée aux Globales Éducations, vous êtes l'invité Echo de France Info.

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