• il y a 9 mois
On le compare à un Gary Cooper qui aurait avalé Poiret et Serrault ! Prix d’Interprétation masculine au dernier Festival de la fiction TV de La Rochelle, l’acteur Pablo Pauly est ce matin l'invité de Mathilde Serrell. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes/nouvelles-tetes-du-mardi-05-mars-2024-2467117

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00:00 9h50, les nouvelles têtes avec vous, Mathilde Serrel, ce matin un acteur français tout terrain.
00:05 Pablo Polly est dans notre studio, portrait en 4 films.
00:09 Robin de Loxley, par la mort d'yeux son nom commence à m'échauffer les oreilles, quel est son dernier outrage ?
00:15 Oh, il a tout bonnement tué un cerf royal dans la forêt de Sherwood.
00:19 Ce rêvant tantôt en érol fline dans Robin des Bois, ou Robert Taylor dans les Chevaliers de la Table Ronde,
00:25 le plaisir du jeu est venu dans sa chambre avec toutes ses batailles imaginaires.
00:30 A l'école, les victoires sont moins nombreuses, il arrête à 16 ans,
00:34 pense à un avenir de pilote de moto trial avant de suivre son goût des pitreries.
00:40 Et maintenant, à l'envers avec moi !
00:42 Non !
00:43 Si, si ! Vous ne savez pas où vous êtes !
00:45 Ici, on fait tout à l'envers ma chère !
00:48 Les marcheurs font marche arrière, les danseurs marchent arrière, les chanteurs pareil,
00:51 et même les gens parlent à l'envers !
00:53 C'est stupide !
00:55 Pourquoi on pète bien par derrière ?
00:57 Oh !
00:58 Amadeus de Milhouse Forman aura été son école de la liberté,
01:04 visionnée une bonne quinzaine de fois.
01:07 Devenu élève de la classe libre du cours Florent,
01:09 il s'inscrit en parallèle dans un cursus in English, acting in English.
01:13 Le conservatoire national suit les premiers petits rôles,
01:16 notamment pour la série Lascar, jusqu'au premier rôle principal.
01:20 Alors, comment vous voyez la suite l'année prochaine ?
01:22 Je ne veux pas te déranger, mais j'ai quitté ma nana et mon travail pour être là, moi.
01:26 Tu veux une médaille ?
01:27 Il n'y a que le drague dans ta vie, il n'y a que ça, il n'y a pas de place pour rien d'autre.
01:31 Quand je fais du drague, je vis le truc à fond, je n'ai pas de compte à prendre.
01:34 C'est si dur de passer 24 heures sans ton drague !
01:37 Alors, on a un problème d'inversion de film.
01:42 Je ne veux pas te déranger, mais j'ai quitté ma nana et mon travail pour être là, moi.
01:46 Tu veux une médaille ?
01:47 Il n'y a que le drague dans ta vie, il n'y a que ça, il n'y a pas de place pour rien d'autre.
01:51 Quand je fais du drague, je vis le truc à fond, je n'ai pas de compte à prendre.
01:54 C'est dommage, c'est dommage.
01:56 On aurait dû écouter "Passion", c'est ce film en 2017, Pablo Polly, c'est l'inspiré de la vie de grand corps malade.
02:03 Vous y êtes le héros principal, un grand succès.
02:06 Vous êtes nommé au César, la carrière est relancée, 5 ans plus tard avec cet extrait qu'on a écouté au moins 2 fois je crois.
02:12 3 nuits par semaine !
02:14 Vous êtes l'inoubliable amoureux de Cookie Cunty dans la première, comme on dit, romantique drague.
02:20 Et vous continuez de promener votre talent jusqu'en le cinéma de Wes Anderson aujourd'hui,
02:25 prix d'interprétation masculine au festival de la fiction TV de La Rochelle.
02:29 Vous êtes l'étourdissant Sam dans "À la joie" de Jérôme Bonnel. Bonjour !
02:34 Bonjour, bonjour, merci.
02:36 Dites-vous Jérôme Bonnel, le réalisateur d'"À la joie" diffusé sur Arte, que vous êtes un Gary Cooper qui aurait avalé Poiré et Serot.
02:42 J'ai donné la phrase d'Aléa tout à l'heure, est-ce que vous y reconnaissez ?
02:46 Oui, tout ce que dit Jérôme, je le prends. Il est tellement brillant et a une culture cinématographique surdimensionnée
02:52 que ce qu'il dit doit être juste, donc je le prends. Je ne vois pas trop le choix de façon.
02:56 Vous avez déjà travaillé avec lui. A 33 ans, vous avez plus d'une vingtaine de films au compteur, comme on pourrait dire vulgairement.
03:01 Mais vous êtes tout de même une nouvelle tête, vous allez voir comment je me rattrape.
03:04 Parce qu'en fait, vous avez eu une première notoriété soudaine, avec "Patient" dont je parlais en 2017.
03:09 Ça ne vous a pas plu ? Vous avez détesté ? Vous êtes un peu parti, ensuite vous cachez. Ça allait vite.
03:14 C'était difficile de se faire arrêter dans la rue et qu'on parle de toi plutôt que du travail.
03:20 Moi je trouve ça un peu difficile. Je ne vois pas ce qui est très intéressant chez moi.
03:23 À travers le travail, oui, mais on est acteur, donc on joue des films.
03:26 Le reste, je ne comprends pas pourquoi est-ce qu'on vient me demander des photos.
03:29 Je suis très gêné avec ça. Vraiment très très gêné. Je ne suis pas très intéressant. Le film l'est. Moi, vachement moins.
03:34 Donc vous avez fait un refus de notoriété ?
03:36 Je ne sais pas si j'ai fait un refus, mais j'ai refusé plein de films derrière, ce qui m'a beaucoup coûté au final.
03:41 Je ne sais pas, mais ça a mis du temps avant que vous reviennez.
03:44 Ça a mis beaucoup plus de temps, oui. Mais au moins j'étais dans mes clous et dans mes bottes et ça, ça allait.
03:48 C'était mieux que de vendre un petit peu son âme aux diables, si je puis dire. C'était mieux pour moi.
03:52 Alors en tout cas, l'instrument principal que vous découvrez dans ce film "Passion" pour votre jeu, c'est le corps.
03:58 Oui, ce qu'il en reste.
03:59 Qui est très présent, non ? Quand même, ça va ?
04:01 On peut le vérifier dans ce film. À la joie, il y a beaucoup de scènes de sexe. Il y a des danses en kimono.
04:07 C'est une histoire d'amour et de sexe au temps du Covid. Comment est-ce que vous vivez le corps masculin ?
04:13 Dans ce monde qu'on dit aussi "post-me too", c'est son nom maintenant.
04:17 Comment est-ce qu'on joue avec son corps d'homme dans cette époque ?
04:21 Je ne prends pas du tout en considération l'époque dans laquelle je suis.
04:24 Je pense avoir été bien éduqué par des parents qui sont juste loin d'être cons.
04:27 Donc mon avis sur mon corps n'a pas changé. Je pense qu'il évolue un petit peu.
04:31 Les bourrelets commencent un petit peu d'être apparents.
04:33 Mais il faut juste discuter avec la personne avec qui on joue.
04:37 Les scènes de sexe, c'est difficile pour tout le monde.
04:39 Donc il faut être d'accord, savoir ce qui est possible, ce qui n'est pas possible.
04:41 Pour elle comme pour moi. Et après on est ensemble.
04:43 Le but est de jouer ensemble. Et si on est tous les deux, en vrai, il ne peut pas nous arriver grand-grand chose.
04:47 Amal Chérif, votre partenaire qui est excellente, elle a cette phrase.
04:50 "Ils ne font que boire et faire l'amour en étant enfermés".
04:54 On a presque envie de dire "tourne au Covid".
04:56 Elle lui dit "Vous les hommes, vous ne vous regardez pas en dedans".
05:01 J'aime beaucoup cette phrase. Ça voudrait dire quoi pour vous ?
05:04 C'est que nous on peut regarder fièrement nos parties,
05:08 exhibitionner nos parties et dire "Je suis comme ça, je le vois".
05:11 Chez une femme c'est beaucoup plus compliqué.
05:13 Et dans cette scène, elle dit bien que la femme est quand même conditionnée à avoir une vie un petit peu plus compliquée que la nôtre.
05:18 Nous autres hommes, de devoir se regarder dedans.
05:21 Et elle finit par dire "On a peur de notre trou du cul".
05:24 Ce que je trouve un petit peu spécial. Mais peut-être pas faux finalement.
05:27 Tout a été plus facile pour nous.
05:29 On est des garçons, on nous a dit "C'est bien d'être un garçon, il faut être un petit peu violent, un petit peu masculin".
05:34 Tout ça, ça change petit à petit.
05:36 Mais qu'elle le dise à un jeune homme de 30 ans, je trouve ça très bien.
05:39 Qu'il en prenne conscience à ce stage-là, c'est bien.
05:42 Pablo Pauly, vous êtes un jeune homme de 33 ans.
05:44 Vous avez sujet libre à présent et vous êtes venu avec un texte de Pierre Desproges,
05:48 le premier auteur que vous avez joué sur scène.
05:50 Il s'agit d'une définition et elle vous concerne un petit peu.
05:54 Elle nous concerne tous.
05:56 Pierre Desproges a écrit un dictionnaire pour concurrencer Larousse et Robert.
06:02 Il trouvait qu'il y avait trop de mots.
06:04 Donc il s'est dit "Je vais faire un mot par lettre".
06:06 Je ne savais pas avec quoi arriver ici.
06:10 J'ai trouvé des poèmes de Bukowski, je trouvais ça très glauque pour 10h du matin.
06:14 Et je suis tombé sur cette définition de Pierre Desproges.
06:17 C'est la définition du "rouquin".
06:20 Rouquin, adjectif épithète et registre familier.
06:26 Qui a donc les cheveux roux.
06:28 Le rouquin est un mammifère vivi par omnivores à ses voisins du blondinet.
06:32 Pas trop voisins quand même car le blondinet fuit le rouquin dont on nous dit qu'il pue,
06:36 qu'il est la honte de l'espèce, le bannit pestilentiel au regard faux sous un sourcil rouille.
06:40 Méfions-nous tout de même des jugements hâtifs s'il vous plaît.
06:43 La femelle du rouquin n'est pas nécessairement la rouquine.
06:46 Aussi vrai que celle du coquin n'est pas nécessairement la coquine.
06:48 Ou alors si, mais bon pas forcément quoi.
06:51 En général, nous dirons donc que la coquine s'y est mieux au rouquin que la rouquine au coquin,
06:56 que la coquine au coquin ou la rouquine au rouquin.
06:58 Parmi les différents types de rouquins, le rouquin cu-de-jatte est de loin le plus défavorisé.
07:04 A l'instar du manchot qui louche, le rouquin cu-de-jatte prête à rire doublement.
07:08 On reconnaît le rouquin aux cheveux du père et le rouquin aux dents de la mère.
07:12 Passé la cinquantaine, le rouquin risque de perdre ses cheveux,
07:16 soit par le simple effet du temps qui passe, soit à la suite d'un traitement anticancéreux généralement inutile,
07:21 mais toujours à la mode chez les modins de ville juif.
07:23 N'y voyez aucun rapport avec l'actualité s'il vous plaît.
07:25 Dans un cas comme dans l'autre, il serait presque impossible alors de reconnaître un rouquin d'un homme normal,
07:29 si ce n'est pour les tâches de rousseur que Dieu lui-même inventa au soir du premier jour,
07:33 alors qu'il secouait son pinceau sans malice après avoir créé le premier crépuscule flamboyant à l'ouest d'Éden.
07:38 Merci, Fabien Bolly et merci à Pierre Desproges.
07:42 On vous retrouve dans cette belle histoire d'amour au ton du Covid à la joie de Jérôme Bonnel,
07:46 disponible sur arte.tv jusqu'au 1er mai, au cinéma en avril dans Et + si affinité,
07:50 aux côtés d'Isabelle Carré et Bernard Campon.
07:52 Et vous êtes également parrain du Festival des courts-métrages, j'aurais tout dit.
07:55 On peut faire un selfie ?
07:57 Ouais, si tu veux.

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