DB - 05-03-2024
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00:00 Bonsoir. Le stater d'or, créé sur l'ordre d'Alexandre le Grand, est une des plus belles
00:17 pièces de monnaie de toute l'antiquité. Cette monnaie, vieille de 13 siècles, n'a
00:25 plus court aujourd'hui, mais elle a une grande valeur pour les collectionneurs et pour les
00:30 femmes élégantes. Les femmes élégantes qui la font monter en bijoux. Dans l'affaire
00:35 que je vous ai présentée hier, c'est cette pièce qui avait été volée par la jeune
00:39 femme de ménage. Tout le monde, je pense, l'avait vite deviné. Mais comment pouvait-on
00:45 la convaincre d'avoir entièrement inventé cette histoire d'un vagabond qui aurait
00:49 pénétré dans le salon par la porte-fenêtre? Regardez. Regardez bien la porte-fenêtre.
00:57 Elle n'a aucune poignée qui permette de l'ouvrir de l'extérieur. Comment un vagabond
01:03 aurait-il pu entrer, sinon en cassant une vitre? Or, nous n'avons rien vu de tel.
01:10 Non, Josiane avait menti pour se disculper. Les trois garçons n'ont pas été méchants.
01:19 Ils se sont contentés de récupérer le stater d'or et ils n'ont pas porté plainte.
01:26 Mais ils ont renvoyé Josiane chez ses parents et tout le reste de l'été, c'est Sacha
01:31 qui a fait la cuisine.
01:32 L'histoire que je vais vous raconter aujourd'hui s'est passée ici, au carrefour de la Croix-Saint-Denis.
02:02 Saint-Christophe. Saint-Christophe, tout le monde le sait, est le patron des automobilistes.
02:08 En ce qui concerne cette voiture, on peut se demander si le bon Saint lui a accordé
02:19 toute la protection désirée. C'est vous qui avez téléphoné? C'est moi, Louis-Anatole
02:44 Fouillade. Il y a des blessés? Eh oui. Où sont-ils? Là. Où là? Eh ben là, madame
02:49 Fouillade. C'est-à-dire, j'ai un peu mal à la tête. A la suite de l'accident? Ben
03:05 évidemment, à la suite de l'accident. C'est à vous, ça? C'est ma voiture, oui. Et l'autre
03:19 véhicule? Où est-il? Parti. Mais comment cela, parti? Parti, parti. Ce monsieur n'avait
03:25 pas le temps d'attendre les autorités. Il t'a expliqué qu'il fallait... Il n'avait
03:29 rien à expliquer. Il devait attendre l'arrivée des secours. Mais ces Américains, ils sont
03:32 tous pareils. Ils se croient encore autant du plan Marshall. Que s'est-il passé exactement?
03:37 Eh ben, venez, je vais vous montrer. Voilà. J'arrivais par cette route-là. Je roulais
03:43 à soixante à l'heure. À quatre-vingt. Je suis même d'ici là. Soixante. Soixante.
03:47 Enfin, mettons soixante-cinq. J'arrive au carrefour. Je ralentis. Je klaxonne. Je regarde à droite.
03:53 Personne. Un petit coup d'œil à gauche. Et qu'est-ce que je vois? Un fou qui arrive
03:57 sur moi à toute vitesse. Par là. À votre gauche, par conséquent. Mais évidemment,
04:01 à ma gauche, j'avais la priorité. Mais la priorité, ils ne savent pas ce que c'est,
04:04 ces gens-là. Alors, ils fonçaient sur moi à toute vitesse. Je me dis cette fois, on
04:07 est bon. Je freine à mort. D'ailleurs, tenez, regardez, on voit encore les traces, là.
04:13 Vous voyez? Elles sont parescentes, ces traces. Comment parescentes? Ça s'est passé il y
04:17 a vingt minutes à peine. Bon. Et après? Après, après, il m'a pris le plein fouet.
04:23 Oui. Voyez-vous même? Oui, non. Le choc n'a pas l'air d'avoir été très violent,
04:31 hein? Pas violent? Ah, ben, j'aurais bien voulu vous y voir. Je me demande même, je
04:35 me demande même si les cieux n'aient pas faussé. Et l'autre véhicule? Il a été
04:40 endommagé? Pensez-vous? Rien. Pas une trace. C'est des tanks qu'ils ont, ces gens-là.
04:45 Ce n'est pas des voitures. Il y avait une marque sur le parchemin. Non, non, non, non,
04:49 non, non, non, non. Ça, c'est lui qui l'a dit. Mais moi, je n'ai rien vu. Oui, mais
04:51 le choc s'est produit à l'arrière gauche. Comment se fait-il que vous ayez été blessée,
04:56 Madame? Oh, je ne sais pas, je ne sais plus. Comment tu ne sais pas? Mais sa tête a heurté
05:01 le montant de la portière et nous avions des ceintures de sécurité. Je les ai fait
05:04 poser le mois dernier. Dites, il faudrait dégager le carrefour. Oui. Votre voiture peut rouler?
05:08 Ma petite chérie. Votre voiture peut rouler? Oh, peut-être. Eh bien, essayez. Oui, je
05:13 vais essayer. Ensuite, nous descendrons à la brigade pour le constat. Oui.
05:21 Je vous laisse. Merci.
05:28 Quelle heure était-il? 14h30. 35. J'ai retenu le message. Il est arrivé. Il est arrivé.
05:55 Quelle heure était-il? 14h30. 35. J'ai regardé ma montre. Oui, oui, tu souffres, ma pauvre
06:00 chérie. Vous constatez, Madame Fouillade souffre. Voulez-vous qu'on appelle un médecin,
06:04 Madame? Oh non, non, non, ça ne vaut pas la peine. Mais qu'est-ce que tu en sais? Tu
06:07 as peut-être eu une fracture, on ne sait pas. Avez-vous relevé l'identité de votre adversaire?
06:12 Ah, vous pensez bien. Il s'appelle Jacques Smith. Adresse? New York. C'est tout? Eh bien,
06:20 je vais le dire. Il l'avait noté sur un bout de papier. Eh bien, donnez. Eh bien, je l'ai
06:25 perdu. Ce n'est pas toi qui l'aurait, des fois. Mais tu ne m'as jamais rien donné. Vous
06:29 avez le numéro minéralogique de son véhicule? Eh bien, il était marqué sur le bout de papier.
06:34 Mais je sais, ça finissait par 69. Non, 96. 69. Et la voiture était blanche. Non, bleu.
06:41 Blanche. Bleu pâle. Tu sais que ma petite revache... Mais oui, ma pauvre petite chérie,
06:46 mais oui, la voiture était blanche, mais avec son traumatisme, elle a confondu les couleurs,
06:50 ne sais pas. Et naturellement, il n'y a pas de témoin. Oh, il y a mieux qu'un témoin.
06:55 Tout est là, messieurs. Vous avez fait les photos de l'accident? Eh oui, je ne suis pas
06:59 né de la dernière pluie, moi. On ne me prend pas au dépourvu, moi. Ça, c'est bien vrai.
07:03 L'Américain peut raconter tout ce qu'il veut, il était dans son tord, la preuve est là.
07:07 Très bien, il faut les faire développer. Ça, messieurs, je m'en charge. Vous êtes
07:10 photographe? Amateur, mais un amateur éclairé, j'ose le dire, ne sais pas, je fais tout moi-même.
07:14 Développement, agrandissement et ma femme vous le dira. Ça, c'est vrai, c'est sa marotte.
07:18 Parfait, dès que vous aurez développé vos photos, vous me les apporterez et je les joindrai
07:22 à mon rapport. Ah bon? Eh bien.
07:26 Alors, messieurs.
07:31 (Musique)
07:35 Ah, vous voilà. Asseyez-vous.
07:58 Voici les documents. Voyons un peu.
08:02 Vous reconnaissez les lieux?
08:12 Mais où sont les véhicules? Ah, mais attendez, attendez.
08:16 Voilà.
08:20 Vous avez oublié de faire le point.
08:24 Ah, ben, après un tel accident, vous pensez que j'avais pas ma tête à moi.
08:28 Ah, l'adversaire. Et il osait sourire, le bon dieu.
08:32 Qu'est-ce que c'est? Les traces de freinage que vous n'avez pas jugé
08:44 bon de mesurer. Ah, et maintenant,
08:48 la pièce à conviction.
08:52 C'est net. Il ne pourra pas nier l'oncle Sam.
08:56 Je venais à sa droite, j'avais la priorité.
09:00 Excellente photo.
09:04 Je vous félicite, monsieur Fouillade. Je ne suis qu'un modeste amateur.
09:08 Non, non, vous vous débrouillez très bien. En tout cas, ça va lui coûter cher au Yankee.
09:12 Des dommages et intérêts, il va voir ce que ça coûte. Il est condamné d'avance.
09:16 Ça m'étonnerait. Comment ça vous étonnerait? Et le pression de Doloris?
09:20 Qu'est-ce que vous en faites? Taisez-vous. Je n'aime pas du tout qu'on se moque de moi, monsieur Fouillade.
09:24 Mais je ne me moque pas de vous. Je vous répète... Non!
09:28 Les choses ne se sont pas passées du tout, mais alors pas du tout, comme vous l'avez raconté.
09:32 Non? Eh bien, alors, que s'était-il passé exactement?
09:40 Et comment les gendarmes avaient-ils compris que le photographe amateur
09:44 se moquait d'eux? Cherchez bien.
09:48 À demain, bonsoir. Ah non, pardon, j'oubliais. Non, pas à demain. À lundi.
09:52 À demain, bonsoir. Ah non, pardon, j'oubliais. Non, pas à demain. À lundi.
09:56 [Musique]