Hangars rongés par la rouille, usines colonisées par les arbres, réacteurs nucléaires et autres sites à l'architecture futuriste : le patrimoine industriel français est d'une incroyable richesse. Chaque année, treize millions de touristes visitent usines, manufactures et sites industriels réhabilités. Ils sont le socle d'une certaine mémoire collective de la nation.
L'État l'a bien compris, qui valorise aujourd'hui aussi le patrimoine industriel. De l'ancien arsenal militaire de Brest à la centrale nucléaire de Chinon, d'une usine textile centenaire de Tourcoing aux chais dessinés par l'architecte Jean Nouvel en Provence, le réalisateur Amaury Velter est allé à la rencontre de ces passionnés qui font vivre le patrimoine industriel.
L'État l'a bien compris, qui valorise aujourd'hui aussi le patrimoine industriel. De l'ancien arsenal militaire de Brest à la centrale nucléaire de Chinon, d'une usine textile centenaire de Tourcoing aux chais dessinés par l'architecte Jean Nouvel en Provence, le réalisateur Amaury Velter est allé à la rencontre de ces passionnés qui font vivre le patrimoine industriel.
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00:00 Quelque part dans l'est de la France, le photographe Francis Mellet cherche une ouverture.
00:07 -Va falloir passer à travers ça je pense.
00:14 -Ah ici, ici.
00:20 Il veut pénétrer dans un lieu interdit qu'il tient à garder secret. Pas pour jouer au petit voyou, mais pour se laisser émouvoir par la beauté des lieux.
00:31 -L'escalier a été démoli comme sur beaucoup de sites, donc là, va falloir trouver un moyen d'entrée.
00:48 Francis est un urbexeur, un explorateur de sites abandonnés.
00:53 Si Francis chuchote, c'est pour ne pas alerter les ouvriers d'un chantier voisin.
01:02 -Vous voyez l'état des marches, des escaliers, il n'y a absolument aucune sécurité.
01:06 -Quand on passe dessus, on voit bien que sous le poids, ça pluie.
01:10 -Il y a certains nombres d'escaliers, on voit bien que quelqu'un passe à travers les marches, donc il faut faire très attention.
01:16 Il prend tous les risques pour découvrir un joyau du patrimoine industriel.
01:25 Hangars mangés par la rouille, réacteurs nucléaires, architecture moderne, jamais le patrimoine industriel n'a été aussi riche.
01:35 Un patrimoine garant de notre mémoire collective.
01:39 -1966, je cherche où je travaillais, je regarde, il y a quelques repères.
01:45 Des glorieux témoins de l'épopée industrielle française dans leur écrin de rouille et de poussière.
01:50 -Le lieu est assez magique, c'est assez exceptionnel.
01:54 Des usines transformées qui ont trouvé leur place dans le nouvel espace urbain du 21e siècle.
01:58 -C'est quand même énorme.
02:00 Les bâtiments industriels racontent une histoire toujours en mouvement qui passionne les Français.
02:05 Chaque année, 13 millions de visiteurs poussent les portes des entreprises, usines et autres manufactures.
02:12 -On a eu tort de penser que le patrimoine c'était uniquement des châteaux et des églises.
02:17 Plongé dans les coulisses du patrimoine industriel.
02:21 Une passion française.
02:26 Musique électro
02:54 Francis, le photographe, est sur le point de trouver le Graal, tout en haut de l'usine abandonnée.
02:58 -C'est super, c'est magnifique.
03:08 Regarde cette perspective.
03:10 On dirait un magnétois bandes géant.
03:14 -Ce bâtiment là, dans cet état là, malgré les difficultés d'accès qu'on a eu, c'est quand même assez unique.
03:23 Une centrale à charbon transformée en usine à rêve par la grâce des années qui passent.
03:29 -C'est le point culminant du site.
03:38 On a l'impression d'être sur le mât d'un navire et d'avoir la meilleure vue possible.
03:46 Musique électro
03:49 -C'est un peu de l'archéologie industrielle.
04:10 C'est pas enfui dans le sable du désert, mais c'est d'arriver à redécouvrir tout ça,
04:15 qui est lié à des activités sociales et humaines et industrielles qui sont en perte de vitesse, voire qui n'existent plus du tout.
04:23 Imaginez les gens qui passaient sur les passerelles, qui montaient, qui descendaient, qui réglaient les machines.
04:30 Aujourd'hui tout ça est vide, donc ce qui est intéressant c'est la place que ça laisse à l'imaginaire aussi.
04:37 Musique électro
04:40 Seuls témoins du passé, ces vieux murs et ces drôles de machines, délaissés, au milieu de nulle part.
05:03 A l'autre bout du pays, une friche industrielle a, elle, été l'enjeu de la rénovation d'une ville.
05:09 En plein coeur de Brest, l'ancien arsenal militaire.
05:21 Laissé à l'abandon dans les années 2000, sa rénovation a accompagné la modernisation des lieux.
05:31 Les vieux bâtiments où l'on construisait les navires de guerre sont devenus la mémoire industrielle de la cité.
05:37 Gérard Cabon, un breton pur souche de 68 ans, y a passé 15 ans de sa vie.
05:45 Cet ancien ouvrier nous emmène sur les traces de son passé.
05:49 Grâce à ce téléphérique, inauguré il y a seulement 3 ans, Gérard découvre une vue inédite sur son ancien lieu de travail, entièrement réhabilité.
06:00 - Moi je me rendais pas compte que je travaillais dans un lieu si beau, parce qu'il était crépit, on voyait pas les pierres de taille, y a pas du tout cette allure.
06:08 - Mais c'est un bâtiment de 1840 quand même, c'est un très très beau bâtiment, vous verrez à l'intérieur c'est magnifique.
06:16 - On se rendait pas compte qu'on était dans un endroit si beau.
06:19 Difficile aujourd'hui de retrouver le souvenir du bâtiment de l'époque.
06:24 7 ans de travaux et 50 millions d'euros plus tard, la transformation est saisissante.
06:38 Dehors comme dedans, tout a changé, ou presque.
06:44 - Y reste au moins les vestiges, les machines outils qui sont là, les ponts roulants qui sont là, on voit bien qu'il s'est passé quelque chose.
06:56 Et lui continue de voir les fantômes du passé, d'entendre les bruits du métal, de sentir les odeurs d'huile.
07:05 - Là moi je vois des bonhommes, moi je travaillais là aussi mais j'étais petit jeune, mais y avait des types, Félix Leyer, les Frères Milain, Lestido, Paul Calves, je les vois, c'est eux que je vois.
07:17 - Plus que les machines, c'était des seigneurs ces types là. C'est des types qui avaient de l'or dans les pattes, ils savaient bosser.
07:25 - La photo peut-être la plus représentative ça pourrait être celle-là.
07:30 - On est sur la machine qui est devant moi, la grande nalaiseuse, la machine avec la chaîne, la machine beige qui est là, la machine est là, et puis ici c'est un gouvernail de bateau.
07:41 - On est en train d'usiner l'intérieur du gouvernail ici, le cône, on voit les copeaux qui sortent de la machine, parce que c'est l'usinage du métal.
07:49 Le bâtiment lui a entamé une deuxième vie, publique celle-là.
07:54 Après des décennies passées sous le signe du secret défense.
08:00 Les machines sont devenues décoratives.
08:03 L'usine a laissé place à des espaces de loisirs, des boutiques, une immense médiathèque et même un mur d'escalade.
08:22 Gérard était tourneur, il fabriquait des petites pièces de moteur ici même.
08:26 Il s'y voit encore 40 ans plus tard.
08:29 - On arrive là où je suis en 1966, je cherche où je travaillais, on regarde, il y a des repères, quelques repères.
08:41 - Allez je dirais que là, voilà, ouais à peu près là.
08:49 - Le bâtiment, je levais la tête, ici je voyais les ardoises, voilà.
08:52 - On voyait les ardoises, donc aucune isolation.
08:55 - L'hiver c'était un lieu où il faisait des glaciales, des courants d'air permanents.
09:01 - Moi j'ai vu arriver ici le matin à 5 degrés, arriver à 8 à midi quoi.
09:05 - Ah oui c'était pas le paradis, c'est un four en été et un frigo en hiver.
09:12 A tout juste 18 ans, Gérard rentre à l'arsenal pour travailler.
09:16 Aujourd'hui au même âge, on s'y amuse.
09:19 - Alors on a changé d'époque, on a changé d'époque complètement mais moi ça me plaît quand même de voir des jeunes qui s'approprient les lieux.
09:29 - Ils sont manifestement heureux d'être là.
09:31 Ça lui plaît à une condition, que l'on transmette la mémoire du lieu.
09:36 - Bonjour, ça va ? Bonjour, ça va vous dansez ?
09:47 - On essaye, on utilise l'espace.
09:49 - Et vous dansez où alors, vous savez où vous êtes ?
09:51 - Une ancienne usine.
09:53 - Une ancienne usine de l'arsenal.
09:56 - Donc ici il y avait une chaudronnerie, c'est à dire l'endroit où on fabrique les tuyaux pour les bateaux.
10:03 - Et entre autre il y avait une fosse pour mettre les périscopes de sous-marins, pour les réparations des périscopes.
10:08 - Vous êtes en plein dans un endroit, la mécanique, ça a complètement changé.
10:14 - Mais on a gardé les traces quand même, volontairement.
10:17 - C'est ce qui fait le charme de l'ambiance.
10:19 - Le charme et puis le respect pour ceux qui ont travaillé là.
10:23 - Ça fait partie de l'histoire, l'histoire brestoise.
10:26 - Je trouve que c'est plutôt une très bonne initiative d'avoir mis ça en place en vrai.
10:31 - Une histoire et à travers maintenant ce lieu qui est ouvert au public, il y a quelque chose qui se passe c'est sûr.
10:35 - Et aussi le fait d'être dans des anciens bâtiments, on ressent un petit peu ce qui s'était passé un petit peu avant,
10:40 - et en même temps ça a été rénové, c'est comme si le lieu n'était pas mort mais continuait et il y avait une suite en fait.
10:47 - C'est tout à fait ça.
10:55 - Les constructions navales, nous aimons l'amour et le bon vin, et le bon vin, le bon vin...
11:01 Aujourd'hui les pas de danse ont remplacé les vieilles chansons de l'arsenal.
11:05 - Voilà le refrain, voilà le refrain des apprentis du vin, les chefs d'équipe sont des saletipes, des bouchons...
11:11 Perdue au milieu de la Sarthe, une rotonde ferroviaire exceptionnelle attend elle de retrouver une deuxième jeunesse.
11:21 Mais faute de moyens, seule une poignée de passionnés réchauffe le coeur de cette gigantesque bâtisse, deux jours par semaine.
11:29 Ici aucun professionnel, il n'y a que des amateurs.
11:34 - Donc prof de PS pour le premier, pour Vincent.
11:42 - Pierre était photographe, Georges qui lui était prof de mathématiques.
11:48 Le patron ici c'est Bruno, lui était responsable de travaux.
11:52 Avec sa brigade, ils se sont lancés dans un pari fou, remettre en état cet ancien garage pour locomotive.
11:59 - Le problème c'est que je suis devant la fenêtre, je ne vois pas ce que je fais.
12:03 - Ca va donner ça, la porte va tourner comme ça, sur un système entièrement métallique bien sûr.
12:15 Une charnière pour l'une des dix portes en bois qu'ils doivent aussi fabriquer.
12:18 Il faut tout refaire dans ce bâtiment construit en 1890.
12:22 Un chantier titanesque.
12:33 Tout a commencé il y a deux ans quand Bruno et ses amis rachètent la rotonde pour 25 000 euros.
12:44 C'est l'une des toutes dernières de France, laissée à l'abandon depuis plus de 60 ans.
12:49 7 heures le lendemain matin, Bruno doit se mettre sur son 31.
13:05 - Hop.
13:06 - Donc là il ne faut pas que je me loupe, il faut que j'arrive à le faire du premier coup, sinon je vais me placer pour une bille.
13:11 - Pourquoi est-ce qu'on m'a remetté une cravate ?
13:15 - C'est le jour de fête.
13:16 - C'est toi qui... Allez hop !
13:21 Il va recevoir un invité de marque sur son terrain de jeu favori.
13:33 - C'est le vrai... Ça vient de la gare de Château-du-Loir.
13:36 Stéphane Berne, le monsieur patrimoine français.
13:40 Il est venu constater l'ampleur des travaux que Bruno veut réaliser.
13:44 - En fait la première chose, c'est de sauver la toiture.
13:48 - Voilà.
13:49 De faire toute la toiture, les réseaux d'eau pluviale, enfin tout ce qui va avec, etc.
13:54 - Oui parce qu'il va mettre hors d'eau quoi.
13:56 - Voilà, hors d'eau, hors d'air.
13:57 Donc actuellement on est en train de faire les portes pour remplacer ces portes qui sont complètement obsolètes.
14:01 Il est urgent de faire quelque chose.
14:03 - Tous les bénévoles se retrouvent ici régulièrement et ça crée de l'identité.
14:07 C'est de l'identité qui n'est pas hystérisée, qui est sereine.
14:10 Les gens sont heureux de dire "bah ouais, ce lieu, on se l'est approprié, il nous appartient".
14:16 Sur demande du président de la République, Stéphane Berne a créé le loto du patrimoine
14:23 pour sauver les constructions en décrépitude.
14:25 - La rotonde.
14:27 Et peut-être la rotonde, classée au monument historique en 2010.
14:30 - Donc le projet, dans quelques temps, il faut qu'on réunisse du financement.
14:34 Et là, bon bah voilà, c'est en cours.
14:36 - Là on n'a pas le pont.
14:37 - C'est de rénover complètement le pont.
14:39 - Pourquoi on ne raconterait pas l'histoire des wagons, l'histoire des locomotives,
14:44 l'histoire ferroviaire dans une rotonde comme celle de Montabon ?
14:47 Voilà, c'est un lieu qui pour le moment est à restaurer,
14:50 mais qui peut devenir demain un lieu de mémoire qui nous raconte une histoire.
14:54 Donc, enfin je ne sais pas, c'est très émouvant.
14:58 L'argent du loto du patrimoine serait le bienvenu pour rénover le bâtiment
15:02 et donc l'ouvrir au public.
15:04 Un public toujours plus avide de patrimoine industriel.
15:09 A tel point qu'un guide touristique a même vu le jour.
15:14 Dans le sud de la France, près d'Aix-en-Provence,
15:25 Fabrice et Pierre vont visiter un vignoble.
15:28 Deux touristes pas comme les autres.
15:39 - C'est impressionnant cette structure qu'il y a derrière, j'avais pas fait gaffe.
15:42 - Ça doit être l'éclairage qui fait ça parce que...
15:45 Les deux hommes enquêtent pour le guide du routard depuis 15 ans.
15:51 Il y a deux ans, ils ont participé à la création du premier guide dédié à la visite d'entreprise.
15:57 Aujourd'hui, ils viennent pour sa réactualisation.
16:01 Leur objectif, évaluer l'intérêt et la qualité de l'accueil du château Lacoste,
16:07 un domaine viticole de 220 hectares.
16:10 Un lieu insolite, les chais ont été dessinés par l'architecte Jean Nouvel.
16:18 Fabrice et Pierre se greffent à un groupe de visiteurs.
16:21 - On est sur un bâtiment qui est semi-circulaire, qui est muni d'une double paroi.
16:28 Donc sur le bâtiment de droite, qui est fermé, qui est muni d'un système d'aération et d'air conditionné,
16:35 la double paroi est entièrement isolée, ce qui n'est pas le cas sur le bâtiment qui est sur votre gauche.
16:39 Pour protéger le vin des variations de température,
16:44 ces chais au design futuriste ont été intégrés au domaine de façon à être le moins exposés au soleil.
16:51 Et ils descendent à 13 mètres de profondeur,
17:02 là où le vin est stocké à 16 degrés dans ces immenses cuves.
17:07 Un monde serein et silencieux,
17:12 imaginé là encore par Jean Nouvel.
17:15 Alliance du bois, du métal et du verre de bouteille.
17:22 - Le lieu est assez magique, c'est assez exceptionnel.
17:28 Jamais vu, jamais visité un lieu avec des chais comme ça, souterrain.
17:32 Bon, le côté Jean Nouvel, évidemment, ça donne un plus, mais c'est un plus intellectuel, on va dire.
17:39 Tandis que là, vraiment, on a quelque chose qui est assez exceptionnel.
17:42 Après une heure de visite,
17:46 le soir même, dans leur petit village varroi,
17:52 - Moi, ce que j'ai trouvé au niveau des chais, ça peut paraître froid.
17:55 les deux enquêteurs se mettent d'accord sur l'article qu'ils vont écrire.
17:59 - Il y a le côté, on va dire, même architectural des cuves.
18:03 C'est très visuel, c'est très moderne, donc je trouve que c'est assez positif.
18:08 Par rapport à d'autres domaines plus classiques, on va dire.
18:12 - Mais ce qui m'a perturbé un petit peu, c'est que c'est quand même, on parle de vin, de vigne, etc.
18:18 Et je trouve qu'on voit la vigne d'un petit peu trop loin.
18:21 C'est-à-dire que, mais bon, ça c'est subjectif, le fait d'aller de plus près au niveau de la vigne,
18:28 quand on explique les cépages, tout ça, ça pourrait être intéressant.
18:31 - On nous a pas dit qu'on faisait une visite de vignoble, on faisait une visite de chais.
18:35 - D'accord, mais ça, c'est un petit point négatif, alors on va dire.
18:39 L'article sera malgré tout positif.
18:43 Pour eux, cette valorisation des entreprises grâce aux visites profite à tout le monde.
18:48 - En plus, ils sont bons, sincèrement, ils sont bons.
18:50 - De la part des entreprises, en plus, c'est forcément une stratégie qui permet de faire venir à eux des touristes,
18:57 donc des clients potentiels.
18:59 - Ça fait un lien entre l'activité touristique, la curiosité des gens et l'activité économique.
19:05 Et je pense que c'est une très bonne façon d'aborder l'activité économique d'une région.
19:10 - Mais pour moi, c'est une visite qui est une visite...
19:12 Ces visites deviennent incontournables pour les entreprises.
19:16 C'est même devenu un enjeu stratégique pour certaines,
19:20 quand le patrimoine industriel devient une vaste machine de communication.
19:26 (Musique)
19:32 Dans le Val-de-Loire, un drôle de château attire des milliers de visiteurs chaque année.
19:37 Un château du XXe siècle.
19:40 La centrale nucléaire de Chinon est ce qui la rend unique, cette énorme boule.
19:47 55 mètres de diamètre, 47 mètres de haut,
19:51 le premier réacteur nucléaire à avoir fourni de l'électricité en France.
19:58 A sa construction en 1957, c'est une prouesse architecturale.
20:03 A l'intérieur, aucune poutre ne soutient ce gigantesque ensemble.
20:08 La boule a cessé toute activité en 1973 et aujourd'hui, elle se visite.
20:15 Un parcours ultra sécurisé pour lequel il faut s'inscrire un mois en avance
20:21 pour des vérifications policières.
20:24 - Ca me paraît bien. - Voilà.
20:26 Et vous la mettrez au moins dans un salle des machines.
20:29 6500 visiteurs chaque année.
20:33 - Alors vous voilà à l'intérieur de la boule de Chinon A1.
20:38 Alors le réacteur en lui-même, c'est cette grande partie,
20:43 c'est ce gros bloc en béton que vous avez devant vous.
20:46 Donc c'est ce qui a brêté notamment la cuve du réacteur, le circuit primaire.
20:51 Donc tenez bien la rambarde en même temps.
20:54 L'occasion de voir au plus près l'intérieur d'un réacteur nucléaire
20:58 alors qu'il a failli disparaître.
21:01 Ce sont les habitants du coin qui l'ont sauvé,
21:04 indignés par la volonté d'EDF de détruire le vieux réacteur obsolète dans les années 2000.
21:09 Didier Godoy, le maire du village voisin, a fait partie de ses défenseurs de la boule.
21:15 - Il y avait un avis unanime de savoir que cette boule était vraiment dans le paysage.
21:21 Ca serait une nouvelle construction, on pourrait se poser des questions actuellement.
21:24 Mais vu qu'elle existe dans le paysage, c'est comme dans le Nord,
21:27 les corons, les tours de mines, ça fait partie de l'histoire et du patrimoine français.
21:31 Donc c'est normal de les conserver.
21:33 Et bon, ce qui choque un peu, c'est qu'elle commence à rouiller.
21:36 C'est bien qu'EDF donne un coup de peinture, mais devant le coup,
21:39 je pense qu'ils se font un peu tirer l'oreille.
21:42 Voilà comment l'ancienne centrale nucléaire a gagné sa place dans le patrimoine du pays,
21:48 au point de devenir l'emblème de la région.
21:51 Comme sur cette étiquette de vin ou ce timbre-poste.
21:55 - On va donc aller visiter la salle des machines en fonctionnement
22:01 pour aller sur Chinon B1.
22:03 Je vais vous demander à chaque fois de bien suivre les passages pour piétons
22:06 et de bien rester sur le trottoir.
22:09 EDF a construit une autre centrale à côté de la boule.
22:12 Le site toujours en activité attire lui aussi les amateurs.
22:16 L'électricien a bien compris l'intérêt du public pour son patrimoine.
22:22 L'occasion de rassurer en jouant la transparence.
22:25 - Vous pouvez venir sur la partie grise où je suis, il n'y a pas de problème.
22:32 Vous allez ressentir les vibrations...
22:35 du groupe turbo alternateur. Vous voyez la différence par rapport au chemin.
22:41 Amélie, la guide, insiste beaucoup sur l'aspect impeccable des lieux.
22:47 - Si on regarde la salle des machines, vous voyez, les peintures sont refaites régulièrement.
22:52 C'est vraiment important pour EDF de maintenir un état exemplaire de ses installations.
22:59 La technologie associée à la pureté,
23:02 une façon de démontrer que le nucléaire est une énergie propre et sans danger.
23:07 Voilà comment EDF veut redorer l'image de ses centrales atomiques.
23:11 - J'ai l'impression d'être dans une cathédrale, tellement que c'est immense.
23:17 Et c'est d'une propreté.
23:19 Vraiment, j'ai l'impression qu'ils ont fait les peintures la semaine dernière.
23:22 - Ça permet de mieux appréhender les choses, de voir la partie industrielle,
23:26 et de voir que tout est contrôlé, tout est surveillé.
23:30 Il ne faut pas s'y tromper.
23:32 Au-delà du tourisme, il s'agit bien d'une opération de communication.
23:36 - La visite, effectivement, leur permet de découvrir comment ça fonctionne
23:41 et d'être rassurée face, des fois, à des choses qu'ils peuvent entendre à l'extérieur.
23:48 Mais ils viennent surtout avec des interrogations, en fait, sur la centrale.
23:53 EDF, aujourd'hui fière de son patrimoine, a mis le paquet pour le valoriser à la tombée de la nuit.
23:59 Un son et lumière éclectiques, spécialement créés par un designer.
24:09 [Musique]
24:37 - Ça met en valeur la boule, ça fait voir qu'on peut faire autre chose maintenant.
24:41 Puis garder l'esprit, quand même, technologique, quoi.
24:45 C'est bien, très, très bien.
24:46 - Ça fait un peu penser au futuroscope, mais très beau.
24:49 - C'est une belle mise en valeur du patrimoine industriel ancien de notre territoire.
24:54 Hier caché et inaccessible, le patrimoine se dévoile aujourd'hui comme une oeuvre d'art.
25:01 [Musique]
25:13 Un certain esthétisme du patrimoine industriel, c'est ce que recherchent les amoureux des vieilles usines.
25:19 Depuis 30 ans, les hauts fourneaux de cette fabrique de fonte centenaire ne crachent plus de fumée.
25:27 Le site est classé aux monuments historiques.
25:30 La patine du temps, c'est ce qui fait toute sa beauté.
25:33 Un joyau à l'état brut, qui a tapé dans l'oeil du photographe Francis Mellet.
25:41 Exceptionnellement, Muriel Pellosato, la responsable du site, lui ouvre les portes de l'usine du Cange.
25:49 [Musique]
25:54 - Alors ce bâtiment, ça s'appelle la sous-station électrique.
25:58 Donc c'est vraiment des bâtiments qui ne sont pas ouverts au public en temps habituel.
26:03 - Waouh !
26:07 C'est superbe !
26:12 Des anciennes turbines, tout est dans son jus.
26:16 Les matières, les textures, puis la lumière est superbe.
26:21 Francis compte vendre ses photos à une maison d'édition.
26:27 [Musique]
26:34 - Il y a un côté un peu cathédral dans cet endroit.
26:37 Les entrées de lumière, les alignements de consoles,
26:41 et puis on a les turbines qui sont posées au milieu, un peu comme des objets précieux.
26:45 - Le site du Haut-Fourneau U4 et ses annexes
26:49 est le seul site de réalisation de la fonte qui a été conservé en France.
26:56 Donc c'est vraiment le seul témoin du passé de l'industrie
27:01 et de l'industrialisation de la région et de la France qui en a bénéficié, bien entendu.
27:08 [Musique]
27:12 Pendant plus d'une heure, le photographe a exploré l'usine et tous ses recoins chargés d'histoire.
27:17 [Musique]
27:24 Quelques heures plus tard, il est de retour chez lui.
27:27 [Musique]
27:35 - Voilà, c'est extraordinaire quand même.
27:37 Une radio qui n'a certainement pas été branchée pendant 10, 20 ou 30 ans,
27:42 et ça fonctionne encore.
27:44 [Musique]
27:46 Le site du Haut-Fourneau U6 est un grand nostalgique.
27:49 Les sites industriels sont pour lui une vraie Madeleine de Proust.
27:53 - Ma passion pour les sites industriels, je dirais,
27:57 elle est en moi depuis toujours, puisque moi je suis né en Lorraine.
28:01 En Lorraine, il y a un bassin sidérurgique qui est quand même très important.
28:05 On a toujours regardé ces espèces de grands monstres un peu inquiétants en dehors de la ville
28:11 qui crachaient de la fumée quand on était enfant.
28:13 On ne pouvait pas s'aventurer en dehors du grillage pour aller jouer.
28:17 Et puis quand on grandit, un jour, il arrive un moment où l'usine a été abandonnée,
28:23 comme c'est le cas dans beaucoup d'industries en Lorraine.
28:26 Et à ce moment-là, on est adulte et on ose passer à travers un grillage
28:31 ou sur le côté d'une porte entre-ouvertes pour aller voir ce qui se cache derrière les rêves d'enfant
28:38 et toutes ces images qu'on a fantasmées depuis l'enfance.
28:41 Ce passeur de patrimoine retouche ses photos. Il veut qu'elles soient parfaites.
28:48 Donc là, j'ai fait les premiers réglages, récupéré un petit peu le contre-jour.
28:57 Et puis j'ai remonté un petit peu les rouges.
29:01 Ce qui me paraît important de donner comme impression quand je montre ces photos,
29:07 c'est de rester le plus proche possible de la vérité du lieu, en fait, avec sa lumière, ses matières.
29:14 J'essaye de rester le plus vrai possible par rapport au regard de quelqu'un qui visiterait l'endroit lui-même.
29:21 Trois semaines plus tard à Paris, Francis Melais vient présenter son travail à une grande maison d'édition de photos.
29:32 Avec comme enjeu la possibilité de voir ses oeuvres exposées dans une centaine de boutiques en France et dans le monde.
29:39 C'est le fondateur de la société qui le reçoit, Alexandre Demesse, très curieux de cette démarche artistique.
29:48 -Celle-ci, elle est très, très belle. -Bon, celle-ci, c'est mon Guggenheim industriel. C'est ça, en fait.
29:57 Ça, c'est ça, en revanche, pour une édition au sein de Yellow Corner, je pense que ça pourrait être très intéressant.
30:03 Celle-ci, par exemple, c'est typiquement une photo que je trouve moins intéressante pour nous, encore une fois,
30:07 et davantage une photographie, je dirais, documentaire.
30:10 Il faut vraiment qu'on arrive à identifier les photos qui auront le plus la magie, justement, de l'évasion.
30:16 Par exemple, celle-ci est plus intéressante que les précédentes.
30:18 Le sujet est assez intéressant, déjà, de la façon symétrique dont la prise de vue a été faite, le puits de lumière au fond.
30:26 Il y a juste quelque chose qui fait qu'on a une envie de la contempler.
30:31 On a toujours diffusé davantage d'ensembles architecturaux, tels que des châteaux, des maisons, et pas tellement des usines.
30:38 On s'est dit depuis toujours que ça faisait moins partie du rêve et de l'envie d'avoir ce genre de photographie chez soi.
30:48 Quand je vois ce travail, je pense qu'il y a de très, très, très beaux tirages, surtout s'ils peuvent passer dans des très grands formats.
30:55 Vous imaginez, par exemple, cette photographie dans un très grand format.
30:58 C'est, à mon avis, quelque chose qui suscite le désir et l'envie.
31:03 Le patron retient trois photos qui pourront bientôt orner les salons du monde entier.
31:10 Un passé sublimé par la rouille et le passage des années.
31:15 Mais parfois, au contraire, il faut combattre l'usure du temps pour sauver le patrimoine industriel et en tirer profit.
31:24 C'est ce qu'a fait il y a deux ans une ancienne comptable qui a décidé de changer de vie.
31:29 À 38 ans, Séverine Padié s'est lancée dans la rénovation de cette ancienne usine à Tourcoing.
31:35 Une des premières choses qu'on a vues quand on est arrivé sur le site, c'est ces deux grosses cuves que, bon, initialement, on appelait quand même des suppositoires.
31:44 Et ces suppositoires étaient finalement un élément important aussi dans tout le bâtiment, qui était donc des cuves.
31:50 Et donc, quand on est arrivé, ce bâtiment était loin d'être comme ça.
31:54 On était à tout été fermé. Ici, on est venu ouvrir. En fait, ça, c'était les cuves à charbon. Enfin, tout ça s'était fermé.
32:00 C'est le côté industriel qui nous a tiré. Et cette hauteur, ce gros bâtiment Maous, on se dit mais qu'est ce qui se passe ici? Il se passe quelque chose.
32:08 Ce bâtiment, c'est la chaufferie au cœur d'un quartier de 5 hectares réhabilité il y a 10 ans.
32:15 40 000 mètres carrés de bureaux, 125 entreprises dans un décor entièrement neuf.
32:21 A l'origine, c'est l'une des usines les plus importantes de la région, construite en 1860.
32:33 Sa spécialité, le textile.
32:40 Après 50 ans d'activité, près de 3000 personnes y travaillaient. L'usine a fermé il y a 20 ans.
32:48 Quand Séverine visite le bâtiment pour la première fois, elle ne se doute pas du trésor qu'il renferme.
33:00 Quand on est arrivé, il y a eu un mien, une émotion énorme, un frisson sur sur tout le corps.
33:07 Quand quand on a vu cette quand on a vu cette chaudière et là, on sentait en fait que ce lieu était gorgé d'histoire.
33:13 Il s'est passé plein de choses ici et là, la magie, elle a pris tout de suite un objet magique qui n'est pourtant qu'une simple chaudière.
33:22 À l'époque, elle n'a pas du tout la même allure. Protégée derrière des panneaux en fonte, elle fournissait toute l'usine en vapeur d'eau, l'ingrédient indispensable du tissage.
33:35 Séverine a tout de suite vu le potentiel de cette étonnante machine. Elle l'a éclairée, elle l'a bichonnée, elle en a fait une sculpture.
33:49 Pour nous, c'est une oeuvre d'art et elle était, elle était initialement, elle était, elle a été désossée quand on a récupéré le bâtiment.
34:01 Et nous, on a vraiment voulu la restaurer, mais de manière très, très précieusement quand même.
34:06 Et donc, on a fait un sablage avec un sable fin et on est venu mettre un vernis à color pour vraiment garder toute l'authenticité de la chaudière.
34:14 Et en fait, ce qu'on voulait, c'est que c'est qu'on puisse s'approprier aussi en dessous de la chaudière et qu'on voyait qu'on se met dedans.
34:20 En fait, on voit ici tous ces tuyaux et c'était de se dire où je suis. Je suis au cœur d'une chaudière de 1932 et c'était comme ça.
34:30 Et Séverine veut exploiter tous les recoins de ce bâtiment unique.
34:37 Donc ici, on est arrivé sur le sur le graal du bâtiment. Donc c'est le c'est le roof top avec donc avec la grue.
34:44 Mais bon, même les plus inaccessibles.
34:48 Sur le toit, l'ancienne grue qui alimentait la chaufferie en charbon est toujours là intact.
35:06 En fait, quand on regarde à l'intérieur, ce qui est énorme, c'est qu'il y a encore tout le mécanisme avec les câbles et qui était attaché à la grue.
35:14 C'est quand même énorme.
35:17 Le rêve de Séverine, faire de la grue un lieu hors du temps.
35:21 En fait, ce qu'on aimerait faire, c'est d'en faire une chambre, une chambre insolite.
35:29 Et par exemple, je fais mon mariage à la chaufferie, je me marie et je fais ma nuit nuptiale dans la grue.
35:36 La grue qui date de 1932, qui surplombe la métropole de Lille.
35:40 Et je me dis, ça, c'est un lieu vraiment pas commun. Et puis, on continue le rêve. Et voilà, on est jusqu'au bout. On est dans le rêve.
35:45 En attendant, retour à la réalité.
35:48 Donc là, j'ai eu les notaires, donc c'est bon. Donc là, en fait, on est sûr.
35:58 A la tête d'une agence événementielle, Séverine loue la chaufferie.
36:01 Par la grâce du joyau qu'elle renferme.
36:03 Et les réservations s'accumulent.
36:05 Mariage, conférence, convention d'entreprise.
36:08 On enchaîne sur le montage pour le deuxième événement le soir.
36:10 Séverine a même reçu un trophée pour son idée.
36:14 J'ai pu avoir le trophée "Elle crée", femme chef d'entreprise.
36:20 Le prix coup de cœur.
36:22 Et c'est assez lourd.
36:27 Un trophée de poids pour ce projet qu'elle porte à bout de bras.
36:29 Séverine et son équipe doivent préparer la salle du trésor.
36:41 Dans quelques heures, ils accueillent un gros client.
36:44 De toute façon, il va falloir disposer les chaises et après on recule et on voit le...
36:55 La chaufferie va revêtir ses habits de lumière.
36:57 Et l'ancien site industriel se transforme en quartier chic.
37:02 Ce soir, une marque de luxe vient y présenter son nouveau parfum.
37:07 Une soirée qui intrigue le voisinage.
37:09 Bonne soirée !
37:11 Merci !
37:12 Ce soir, on attend environ 140 personnes.
37:16 Donc voilà, un public essentiellement féminin.
37:20 Et puis bon, après on verra, mais c'est assez girly la décoration.
37:24 C'est assez girly ce soir.
37:25 Qu'est-ce qu'il fait ce chat là ?
37:26 Non mais il faut pas qu'il rentre dedans.
37:29 Allez !
37:37 Ah non non non ! Désolée, je sais que c'est... Mais non.
37:42 La soirée est très sélecte.
37:44 Bon anniversaire !
37:46 Seuls les vendeuses de parfums de la région ont droit d'accès.
37:50 A l'intérieur, la fête bat son plein.
37:52 Les choses ont bien changé ici.
37:54 Sous la chaudière, un frigo rempli de parfums.
37:57 Moi je trouve qu'il est canon ça.
37:59 Moi je veux le même.
38:01 Je serai vraiment canon.
38:04 On est bien loin des années 30.
38:07 Mais c'est bien la chaudière transformée en œuvre d'art
38:13 qui fait le lien entre la manufacture d'hier et le business d'aujourd'hui.
38:18 C'est totalement une fierté que des marques de luxe s'intéressent au bâtiment de la Chaufferie.
38:24 Je pense que ça veut dire qu'on a réussi une partie du pari
38:29 et qu'en tout cas on est sur une bonne lancée.
38:31 Pour moi il sera totalement gagné quand on sera plein tout le temps.
38:38 Alors sans plus attendre, je vous propose...
38:41 La jeune entrepreneuse facture chaque soirée 2500 euros.
38:46 Séverine et sa chaudière œuvre d'art ont trouvé leur place.
38:50 Dans le sud-est du pays,
38:59 un jeune entrepreneur de 38 ans n'en est pas encore là.
39:04 Il a tout à faire.
39:13 Son objectif, cette ancienne usine de confection des années 30.
39:17 Elle est à l'abandon depuis 10 ans.
39:23 Voilà donc on arrive à la lumière.
39:26 Ici c'est l'atelier historique de l'usine Charles Jourdan.
39:31 Thomas Hurier commence tout juste les démarches pour s'installer dans le bâtiment de ses rêves.
39:36 2500 m2 de poussière et de verre brisé.
39:42 De l'or pur aux yeux du chef d'entreprise.
39:44 C'est une structure en béton avec des poteaux, très simple.
39:50 Et du coup même si c'est spectaculairement dégradé, en réalité structurellement il est très sain.
39:56 Ce qui lui a tapé dans l'œil, un élément qui donne tout son cachet à l'usine.
40:01 Les chèdes.
40:04 Ces toits vitrés en dents de scie, imaginés par les architectes du 19e siècle.
40:11 - Il y a plein d'endroits magnifiques comme ça dans le bâtiment.
40:14 - En fait ce qui fait la beauté là, c'est la lumière des chèdes.
40:18 - Et du coup il y a d'autres endroits où c'est comme ça.
40:21 Cette usine, Thomas veut en faire une vitrine de sa production.
40:25 Un lieu où tout le monde pourrait admirer son savoir-faire, la confection de jeans.
40:31 Nous sommes à Romand-sur-Isère, l'ancienne cité du textile.
40:38 A quelques pas de l'usine abandonnée, coincée entre un restaurant et un magasin déserté,
40:43 un local qui ne paye pas de mine.
40:46 C'est le siège de l'entreprise de Thomas.
40:49 - Ici on arrive dans l'atelier de confection.
40:54 - Donc une fois qu'on a tissé le denim, il faut le coudre.
40:57 - Et donc cette partie couture se fait ici.
40:59 Le patron accepte de jouer au guide.
41:05 - Voilà, par exemple là c'est une machine qui est dédiée aux ourlets.
41:09 Pour nous montrer ce qu'il veut mettre en valeur.
41:13 - Toutes nos couturières, on les forme pour fabriquer le jean de A à Z.
41:21 - Et donc si on veut vraiment avoir une production moderne,
41:24 - on souhaite vraiment qu'il y ait un maximum de polyvalence,
41:26 - pour que chaque couturière et chaque jean soit fait de A à Z par la même couturière.
41:34 C'est sa vision du travail.
41:36 Sa vision d'un certain savoir-faire.
41:39 - C'est un beau savoir-faire qui devient rare.
41:41 - Donc il est vraiment important de le valoriser.
41:43 - La plupart des marques ne montrent pas du tout les biais de fabrication du jean.
41:46 - Déjà parce que c'est très loin qu'elles n'assument pas forcément les conditions de travail.
41:49 - Or nous c'est tout l'inverse, on ouvre nos portes.
41:51 - Parce qu'on veut montrer la valeur de ce savoir-faire.
41:53 - Et c'est très important pour nos couturières aussi de voir le sens de leur travail et de leur talent.
41:57 - Donc on n'a aucun problème à montrer notre savoir-faire.
42:01 - On a juste à le partager, le valoriser pour recruter plus facilement.
42:04 - Et du coup développer notre production.
42:06 Thomas Hurier nous dévoile tous ses petits secrets.
42:17 - Là on arrive dans notre machine secrète défense, elle est vraiment bien cachée.
42:22 - Cette tente de mariage cache une machine pour délaver les jeans.
42:27 - Et ce délavage généralement il est très polluant.
42:30 - Ça consomme beaucoup d'eau, c'est du sablage donc c'est très nocif pour les gens qui le pratiquent.
42:33 - Ou c'est beaucoup de chimie pour éclaircir les jeans.
42:35 Une machine unique en France.
42:39 Un laser qui imprime, découpe et délave les jeans.
42:49 - C'est vraiment une des étapes que je trouve la plus spectaculaire.
42:57 - Sur un jean traditionnel, on vient user le jean en surface, on vient le gratter en réalité.
43:01 - Donc on l'abîme. Là c'est la lumière qui gomme, qui décolore le colorant du jean.
43:06 - Et du coup c'est assez incroyable de reproduire cet effet délavé par la technologie.
43:11 Pour ce chef d'entreprise, cette alliance du savoir-faire et de la technologie, c'est du patrimoine vivant.
43:19 - Qu'il veut donc partager avec le public dans ses futurs locaux.
43:26 L'ancienne usine de chaussures.
43:28 Qui faisait travailler à l'époque plus de 300 personnes.
43:37 Ce jour là, Thomas est accompagné d'expertes de la visite d'entreprise.
43:42 Il croit tellement à son idée, qu'il a pensé son projet en fonction de ses futurs visiteurs.
43:49 - Ça veut dire qu'on peut imaginer qu'on a là un parcours central avec des machines de part et d'autre.
43:56 - Par exemple c'est envisageable ça.
43:59 - Ça fait vraiment très usine, l'enfilade des poteaux etc.
44:02 C'est la mission de Cécile Pierre. Imaginer l'espace destiné à accueillir le public.
44:15 - À la base on a un beau bâtiment, les poteaux, l'espace tel qu'il est conçu, c'est une vraie usine.
44:21 - Et en même temps c'est suffisamment large pour qu'on puisse imaginer un parcours de visite au coeur de l'usine.
44:30 - Les machines de part et d'autre et les visiteurs qui sont au coeur des machines et qui peuvent échanger avec les salariés.
44:35 - Se pencher un peu pour voir comment ça se passe, sans toucher les machines bien sûr, parce qu'il faut laisser les gens travailler.
44:41 - Mais on voit comment peuvent coexister les deux activités très bien là.
44:45 - Ici on commence par le tissage, ensuite la coupe. On a vraiment cherché à optimiser pour que ce soit le plus logique possible.
44:55 Thomas va investir 5 millions d'euros dans les travaux.
44:59 L'emplacement des machines est pensé pour être le plus ludique et le plus captivant pour les touristes.
45:08 - On n'a pas besoin d'écran 3D, on n'a pas besoin de... Non, le contenu c'est nous.
45:12 - Donc on se met juste en scène, au sens où on dispose de nos savoir-faire de telle manière à ce qu'ils soient visiblement perceptibles par nos clients.
45:22 - Donc là t'as une marche en dessous.
45:25 L'important aussi c'était de sauver l'ancienne usine Charles Jourdan.
45:29 L'un des symboles de la confection française.
45:35 Le bâtiment historique, c'est ce qui fait l'âme d'un lieu.
45:39 A la retonte de Montabon, au petit matin.
45:42 - Bruno ! - Bonjour !
45:46 - Je t'embrasse pas, mais le café... - Bonjour !
45:48 Bruno retrouve ses camarades en plein préparatif.
46:01 - C'est le plan à jour du projet général de l'aménagement de la retonde.
46:05 C'est le grand jour, ils ont gagné le jackpot.
46:11 Leur retonde a été sélectionnée dans le cadre du loto du patrimoine.
46:15 Bruno se presse pour accueillir Stéphane Bern, qui est venu avec un gros chèque.
46:22 - Bienvenue ! Pardon ! - Monsieur le président !
46:28 - Monsieur le président, comment allez-vous ?
46:31 L'ancien garage pour locomotive est l'un des 2 seuls sites industriels choisis par la mission patrimoine.
46:37 Il reçoit aujourd'hui 480 000 euros.
46:41 - Cher Bruno Duru, il est où le président ?
46:44 Il est là.
46:47 Président de la sauvegarde de la retonde ferroviaire de Montabon,
46:50 vous êtes à l'origine de tout, puisque c'est votre force de conviction et votre dynamisme
46:56 qui ont propulsé ce site industriel et patrimonial
47:00 parmi les 18 sites emblématiques retenus dans le cadre de ma mission patrimoine 2018.
47:05 - Super, merci.
47:09 - C'est quoi ?
47:11 - C'est une confirmation de l'intérêt qui est porté à la retonde
47:13 et des attentions qu'on peut avoir de personnes comme ça.
47:18 C'est pas neutre, mais bon, le travail reste à faire.
47:25 Mais après le départ de tous leurs invités, c'est plutôt l'heure de la récréation.
47:29 - C'est bon, le moteur, ça met en route.
47:35 Bruno, Georges et les autres s'amusent avec le pont tournant de la retonde.
47:40 Et leur jouet grandeur nature, comme ce loco-tracteur de 1955.
47:49 - C'est sympa, parce qu'en plus, c'est du matériel qu'on entretient, donc le faire tourner,
47:53 c'est une récompense, en fait, des heures qu'on a pu passer à le réparer, à l'entretenir.
47:58 Et j'allais dire, allez, s'amuser un peu avec, soyons clairs,
48:01 c'est aussi une partie du plaisir de pouvoir le faire tourner,
48:05 de rouler un petit peu avec.
48:07 Depuis des siècles, il est là, à nos côtés.
48:12 Il est le plus grand des sites de la région,
48:16 le plus grand des sites de la région,
48:18 le plus grand des sites de la région,
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48:45 le plus grand des sites de la région.
48:47 [Musique]