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00:00 Gauthier, quand vous racontez que vous allez vous installer à Vienne, vous avez 18 ans ?
00:06 Oui, c'est ça, 18-19 ans.
00:08 Tout ça parce qu'il y a un prof super.
00:09 Donc je suis parti pour voir ce pédagogue, immense violoncelliste et très grand pédagogue, Heinrich Schiff, en Autriche.
00:17 Vienne, c'est une immense capitale pour la musique.
00:21 J'ai eu la chance de découvrir cette ville qui a, par la suite, été très importante pour moi dans ma carrière
00:29 puisque encore aujourd'hui, Vienne comme Paris sont les deux villes dans lesquelles je joue le plus.
00:38 Assez vite, on vous demande un peu partout.
00:41 Et du coup, je ne sais pas comment on devient une tête d'affiche quand on est violoncelliste.
00:46 Il n'y a pas eu un élément déclencheur qui, du jour au lendemain, comme parfois on a dans certaines carrières de variétés
00:53 où il y a un concert ou un disque et paf, la carrière est lancée.
00:56 Festival de la crevette.
00:57 Une immense tournée, voilà comme les festivals de la crevette.
01:01 En tout cas, au début, très clairement, j'ai eu la chance de faire mes premiers concerts avec mon frère qui m'a aspiré.
01:09 Lui, il avait cinq ans d'avance sur ces concerts.
01:14 Ça, ça a été une immense chance.
01:15 J'ai eu ensuite la grande chance de rencontrer des chefs d'orchestre, des grands musiciens qui m'ont fait confiance,
01:23 qui m'ont fait faire mes débuts avec quasiment tous les grands orchestres au monde.
01:27 L'orchestre philharmonique de Berlin, l'orchestre philharmonique de Vienne, le philharmonique de New York, Chicago, Amsterdam.
01:33 Et d'ailleurs, quand on joue avec son frère, vous dites, je l'admire, etc.
01:39 Comment ça se concrétise, comment on s'organise pour avoir une carrière solo, une carrière à deux ?
01:44 À cette époque, on était les meilleurs amis.
01:46 C'était un privilège, c'était le rêve de pouvoir jouer tous ces concerts ensemble.
01:51 C'était d'une facilité extraordinaire.
01:54 Jusqu'à un jour où je pense qu'on a eu besoin d'ouvrir son propre chemin.
01:59 Et je pense que moi aussi, en tant que petit frère, j'ai eu besoin peut-être aussi qu'on m'écoute d'une certaine manière.
02:09 C'était important pour moi de pouvoir, de pouvoir développer ma propre voix.
02:15 Ce qui est incroyable, c'est qu'au moment où vous décidez de faire des choses un peu seules,
02:19 dès le début, à l'âge de 20 ans, vous obtenez une victoire de la musique.
02:24 Voilà, on s'envole, le monde s'ouvre à nous, c'est extraordinaire.
02:29 Je saboure ça, et de l'autre côté, toujours avec cette responsabilité de se dire, je ne dois pas non plus décevoir.