DB - 29-02-2024
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TVTranscription
00:00 [Musique]
00:20 Bonsoir.
00:21 Vous vous souvenez de l'affaire dont nous avons parlé hier ?
00:24 Le diamantère assassiné.
00:26 Trois suspects.
00:28 Le fils de la femme de Mélange,
00:30 le vagabond,
00:32 et enfin...
00:33 Eh oui, le neveu.
00:36 Michel Falgout.
00:38 C'était lui le meurtrier.
00:40 Il avait signé son crime en laissant une preuve irréfutable.
00:44 Regardez bien.
00:45 Le lierre est dégradé jusqu'à 1,60 m du sol.
00:50 De toute évidence, le criminel n'avait pu monter par là.
00:54 Ses pieds auraient laissé des traces beaucoup plus bas.
00:58 Mais il avait pu emprunter ce chemin pour descendre
01:01 et sauter avant de toucher terre.
01:04 Or la femme de Mélange avait trouvé la porte du rez-de-chaussée fermée à double tour.
01:08 Tout accusait Michel Falgout.
01:11 Seul dans la maison avec son oncle.
01:13 Il avait besoin d'argent.
01:14 Le diamant de Vincara était une petite fortune.
01:16 L'occasion était trop belle et la tentation trop forte.
01:20 Au milieu de la nuit,
01:22 Michel Falgout passe à l'action.
01:24 Il pénètre dans la chambre de son oncle,
01:26 assassine le vieillard endormi,
01:27 s'empare du diamant,
01:28 ferme à clé la porte de la chambre
01:30 et sort par la fenêtre en s'accrochant au lierre.
01:33 Il n'avait plus ensuite qu'à rentrer dans la maison
01:37 par la porte qu'il avait déverrouillée préalablement.
01:40 Il la referma soigneusement et alla se coucher.
01:43 Mais il ne trouva pas le sommeil du juste.
01:47 Si vous le voulez bien, nous allons passer à une autre affaire.
01:53 (musique)
01:56 - Euh... voyons...
01:59 Ah ben tiens, l'indicateur.
02:03 L'indicateur, c'est ça, l'indicateur.
02:07 Ça se passe à Saint-Serpent.
02:10 Euh... une petite bourgade de 950 âmes
02:15 au cœur du pays d'Anjou, dans l'ouest de la France.
02:19 Le climat y est doux, la vigne est abondante,
02:23 ses habitants sont des gens paisibles.
02:26 Et jusqu'en mai 1957,
02:28 personne n'avait entendu parler d'eux, de leur village
02:32 et encore moins de sa gare.
02:34 Elle ressemble à des milliers d'autres gares.
02:39 Une soldeattente, un guichet, une lampisterie,
02:42 des hangars à marchandises, le bureau du chef de gare.
02:46 Elle est condamnée.
02:47 Située sur une ligne secondaire,
02:49 elle sera fermée au trafic voyageur en 1960.
02:52 Il n'y règne déjà plus qu'une maigre activité.
02:59 Il ne passe que 9 trains par jour, dont 4 seulement s'arrêtent.
03:03 Roland Séguin a terminé sa journée.
03:11 Il va remettre le cahier de service au chef de gare.
03:14 - Il est là, le jour du... - Encore une de tirée ?
03:17 - Attention, il n'est pas encore 5 heures. - Au moins 3.
03:21 - Il n'est pas là ? - J'en sais rien.
03:29 Mais qu'est-ce qui se...
03:36 Au nom de Dieu !
03:38 - Il est là, le jour du... - Encore une de tirée ?
03:41 - Attention, il n'est pas encore 5 heures. - Au moins 3.
03:43 Au nom de Dieu !
03:44 Portiers ! Roussel ! Amenez-vous vite !
03:47 Le chef de gare, Adrien Deniseau, était allongé sur le sol,
03:52 baignant dans une mare de sang, comme disent les journaux.
03:55 - De toute évidence, on l'avait assassiné. - Faut appeler la gendarmerie.
03:59 - Roussel, Benoît, à vos ordres, mon lieutenant. - Où est le corps ?
04:11 - Par ici, mon lieutenant. - Allons voir ça.
04:14 - Ici, mon lieutenant. - C'est bon, attendez-moi là.
04:25 - On n'entre pas. - Pourquoi ?
04:30 - Ordre du lieutenant. - Bon, ça va, tu veux ?
04:33 Faille voir.
04:35 - Vous êtes maréchal des logis ? - Et moi ?
04:38 - Et moi ? Adjudant. - Ah ! C'est bâti, hein ?
04:42 - Qu'est-ce qui est bâti ? - Ben, la gendarmerie, quoi.
04:45 C'est bien mon avis, puisque j'en fais partie.
04:47 - Un pour tous, tous pour un. - De quoi vous parlez, là ?
04:50 - Ben, de la gendarmerie, tiens. - Encore ? J'ai de l'obsession.
04:53 - Prévenez l'état-major et appelez le docteur. - À vos ordres.
04:56 - Je vais envoyer une ambulance. - D'accord.
04:58 - Vous avez pris des empreintes digitales ? - C'est le travail de la PV.
05:01 - Et qu'est-ce qui s'est passé ? - Vous en savez autant que moi.
05:04 - On lui a défoncé le crâne. - Avec quoi ?
05:06 - Avec n'importe quoi. Un marteau, un morceau de fioche.
05:09 - Avec la molette, c'est pas possible. Elle m'a pas quitté.
05:12 - En tout cas, l'arme est disparue.
05:14 Enfin, elle est peut-être encore dans la gare.
05:17 Je vais jeter un coup d'œil.
05:19 - Hé, lieutenant. - Oui ? - Ça s'est passé quand ?
05:25 - Le médecin nous le dira.
05:27 - C'est pas croyable, hein ?
05:29 Un père tranquille comme lui, qui faisait le mal à personne.
05:33 Et sa femme, quand il va falloir lui annoncer ça.
05:36 - Elle est dans son appartement ? - Non, elle est partie samedi dernier à la Bourboule.
05:40 - En vacances ? - Non, elle fait de l'asthme.
05:42 - De la bronchite ? - Oui, c'est pareil.
05:44 - Si tu veux.
05:46 - Bon. Quand avez-vous vu la victime pour la dernière fois ?
05:49 - Il a donné le départ du 38-24.
05:54 - Donc, il est venu sur le quai. - Ah oui.
05:57 - Et à quelle heure ? - 13h02.
06:00 - Et depuis ? Aucun train n'est passé ?
06:03 - Si, le 14h18 et le 15h32. Seulement, il s'arrête pas.
06:06 - Oui, mais pour le 15h32, il est pas venu sur le quai.
06:08 - Ah oui, on a même fait la remarque.
06:10 Portier nous avait appelé. C'était un convoi de wagons ouverts, rien que des voitures.
06:13 - Des voitures décapotables, merveilleuses.
06:15 - Oui, et Denisot est pas descendu pour les regarder.
06:17 Et pourtant, les voitures, ça l'intéressait.
06:19 - Personne n'est entré dans son bureau, cet après-midi ?
06:22 - Ah non, on avait rien à y faire.
06:25 - Vous n'avez rien remarqué ?
06:27 - Pourtant, il y a eu du mouvement dans la gare, non ? Des voyageurs.
06:30 - Oh, ben, il y a eu...
06:32 La soeur du curé, pour le 3824, justement, elle est assommue au dentiste.
06:36 - Ah, excusez, il y avait Merlin.
06:38 - Merlin, l'entrepreneur ? - Oui, oui.
06:40 - Ah ben, oui, aussi. Lui, il venait chercher des marchandises.
06:43 - À quelle heure ? - Vers les 2h.
06:45 - Ça m'a même étonné, parce que les colis étaient là depuis hier.
06:48 - Mais où ça ? - Ben, là-bas.
06:50 - Ah, en face ? - À la petite vitesse.
06:52 - Ah, bon. Ben, allons-y.
06:54 - Vous traversez comme ça ? - Ah ben, vous savez, avec l'habitude, hein.
06:57 - Ben oui, moi, je trouve ça dangereux, quand même.
06:59 - Oh, enfin, on voit le train arriver.
07:02 Voilà. Mais remarquez, ils sont arrivés tranquillement.
07:05 Ce n'étaient pas des colis pressés, il faut dire.
07:07 - Et donc, tu surveilles les clients, toi, maintenant ?
07:09 - Écoute, il faut bien que quelqu'un aide le lieutenant, non ?
07:12 - Bon, euh... Qu'est-ce que vous avez fait cet après-midi ?
07:15 - Ben, j'ai travaillé, pardi.
07:17 - Tout seul ?
07:19 - Ben, puisque Goudon est malade.
07:21 Même que si ça continue, il faudra trouver quelqu'un d'autre,
07:24 parce que moi, je travaille à la fois.
07:26 - Mais qui c'est, ça, Goudon ? - Un homme d'équipe, comme Roussel.
07:29 - Alors, le personnel de la gare, à part vous trois ?
07:32 - Ah ben, il y a Goudon, malade, et puis ce pauvre Denisot, bien sûr.
07:35 - Moi, je dirais plutôt que Goudon, il se tire au cul, oui.
07:39 - Qui ça, Goudon ? Il a une ulcère à l'estomac.
07:42 - Peut-être, mais je vais bien lui taper son boulot, en plus du mien, tu comprends ?
07:46 Alors ça, c'est pas de la tarte. - Ben, t'es fort comme un bœuf.
07:49 - Tu veux pas le perdre à Chopin pour qu'il te file un coup de main ?
07:51 - Alors, celui-là, il m'embarrasserait plutôt.
07:53 - Le perdre à Chopin ? Qui c'est, celui-là, encore ?
07:55 - Paul Chopin, un retraité. - Mais il travaille, quand même ?
07:58 - Ben, il a passé sa vie dans le chemin de fer.
08:00 Alors, la retraite, il s'y fait pas, il s'embête.
08:02 Il continue à venir tous les jours.
08:04 - Comme il risque plus de se faire engueuler par les inspecteurs,
08:06 il picole encore plus qu'avant.
08:08 - Et où est-il, ce Chopin ?
08:10 - Ben, il doit cuver son vin quelque part, dans un coin.
08:13 - Allez le chercher. - Tout de suite, mon lieutenant, à vos ordres.
08:17 - Dites-moi, votre ami, il est toujours comme ça ?
08:21 - Non, ben, quand même pas. Là, il en remet un petit peu, parce que vous êtes là.
08:24 - Moi ? - Ah ben, il rêve de devenir gendarme.
08:26 - Ah, ça, c'est une affaire.
08:28 Où étiez-vous, cet après-midi ?
08:31 - Au guichet. - Au guichet où ?
08:34 - Eh ben, au guichet... - Ah, en face.
08:36 Bon, ben, allons-y. La promenade continue.
08:39 Et vous y êtes resté tout le temps, au guichet ?
08:42 - Ah, tout le temps, comme d'habitude, oui.
08:44 - Vous avez des témoins ?
08:46 - Ça dépend de ce que vous entendez par témoins.
08:48 - C'est ça, nous entendons témoins par témoins.
08:50 Des témoins, c'est des gens qui ont vu. Je parle français.
08:53 - Oui, il y a eu Merlin et Roussel. On a cousé un moment.
08:59 - Ah, tiens, c'est le soleil pour le 38-35. J'y vais.
09:02 - Il y a un portier, lui aussi, il m'a vu.
09:04 Moi, évidemment, j'ai été seul souvent.
09:06 Vous savez ce que c'est. On n'est pas submergés de travail.
09:09 Alors, dans les moments creux, on va, on vient.
09:11 - Absent à l'appel de son nom, mon lieutenant.
09:14 - Qui ça ?
09:15 - Maltard, la chopine. J'étais chez lui, je ne l'ai pas trouvé.
09:18 Si vous voulez, je peux retourner.
09:20 - Non, non, plus tard.
09:21 - Le chalet sera là dans 11 minutes.
09:23 - Oui, ça nous donne un peu de temps.
09:25 - Dites-moi, au fait, vous n'avez rien remarqué, cet après-midi ?
09:28 - Moi, vous savez, j'ai pris mon service qu'à 15h.
09:31 - À 15h ?
09:32 - Oui, alors je ne peux pas vous dire grand-chose.
09:34 - Bon, et depuis 15h ?
09:36 - J'ai enregistré les bagages qui partent par le 38-35.
09:39 Et puis, j'ai eu des trains à cantonner.
09:41 - À cantonner ? Qu'est-ce que c'est ?
09:43 - Ah bah oui, c'est avec ces appareils-là.
09:45 - Oui, qu'est-ce que vous faites avec ça ?
09:47 - C'est simple, c'est pour faire savoir si la voie est libre ou pas.
09:50 Alors, on lève ou on baisse le signal du sémaphore,
09:53 et comme ça, on sait si la voie est libre ou si elle ne l'est pas.
09:56 Alors, j'ai travaillé en plus les examens.
09:58 - Quels examens ?
09:59 - Pour monter dans l'administration centrale à Paris.
10:02 Parce qu'un trou comme ça, excusez-moi, mais non, merci.
10:05 - Oui, mais pour ce que ça sert, les examens ?
10:07 - Oui, mais non, merci.
10:09 - Regarde où ça l'a mené, lui.
10:11 C'est pas malheureux, un homme que tout le monde estimait.
10:13 - Tu ne disais pas la même chose ce matin.
10:15 - Quoi ? Qu'est-ce que tu dis encore, quoi ?
10:18 - Tu t'es engueulé avec lui, je vous ai entendu.
10:21 - Qu'est-ce que tu dis ?
10:22 - Tu t'es engueulé avec lui, je vous ai entendu.
10:25 - Vous ? - C'était avec les vacances.
10:26 - Je ne me suis pas... Bah, évidemment.
10:28 Il m'a dit que mon tour de congé viendrait pas avant le mois d'octobre.
10:32 Alors, évidemment, je me suis bien rallémé.
10:34 - On ne s'est pas engueulé.
10:35 - Non, non, non, non, non, non, non.
10:37 - On s'est pas engueulé.
10:38 - Non, non, non, non, non, non.
10:40 - On s'est pas engueulé.
10:41 - Non, non, non, non, non, non.
10:43 - On s'est pas engueulé.
10:44 - Non, non, non, non, non, non.
10:46 - On s'est pas engueulé.
10:47 - Non, non, non, non, non, non.
10:49 - On s'est pas engueulé.
10:50 - Non, non, non, non, non, non.
10:52 - On s'est pas engueulé.
10:53 - Non, non, non, non, non, non.
10:55 - On s'est pas engueulé.
10:56 - Non, non, non, non, non, non.
10:58 - On s'est pas engueulé.
11:04 - Non, non, non, non, non, non.
11:10 - On s'est pas engueulé.
11:11 - Non, non, non, non, non, non.
11:12 - On s'est pas engueulé.
11:13 - Non, non, non, non, non, non.
11:14 - On s'est pas engueulé.
11:15 - Non, non, non, non, non, non.
11:16 - On s'est pas engueulé.
11:17 - Non, non, non, non, non, non.
11:18 - On s'est pas engueulé.
11:19 - Non, non, non, non, non, non.
11:20 - On s'est pas engueulé.
11:21 - Non, non, non, non, non, non.
11:22 - On s'est pas engueulé.
11:23 - Non, non, non, non, non, non, non.
11:29 - On s'est pas engueulé.
11:30 - Non, non, non, non, non, non, non.
11:31 - On s'est pas engueulé.
11:32 - Non, non, non, non, non, non, non.
11:33 - On s'est pas engueulé.
11:34 - Non, non, non, non, non, non, non.
11:35 - On s'est pas engueulé.
11:36 - Non, non, non, non, non, non, non.
11:37 - On s'est pas engueulé.
11:38 - Non, non, non, non, non, non, non.
11:39 - On s'est pas engueulé.
11:40 - Non, non, non, non, non, non, non.
11:41 - On s'est pas engueulé.
11:42 - Si vous avez bien suivi cette histoire, vous devez comprendre son raisonnement. Il n'y a pas de quoi affirmer que Maurice Portier est coupable, mais de fortes présomptions pèsent sur lui. Nous en reparlerons demain. A demain. Bonne soirée.
12:02 (Générique)